[0001] Les déchets nucléaires de haute activité - comme les produits de fission - ou de
longue période tels que les actinides sont actuellement immobilisés dans des verres
borosilicatés qui présentent des garanties de sûreté suffisantes pour l'homme et l'environnement.
[0002] Le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) a développé un procédé industriel de vitrification
des produits de fission (PF).
[0003] Ce procédé (dit AVM) consiste à calciner la solution de PF et à envoyer le calcinat
obtenu, simultanément avec une fritte de verre, dans un four de fusion. En quelques
heures, à une température de l'ordre de 11OO°C on obtient un verre qui est coulé
dans des conteneurs métalliques.
[0004] La fritte de verre est composée principalement de silice et d'anhydride borique,
plus les autres oxydes (sodium, aluminium, etc.) nécessaire pour que la formulation
totale calcinat + fritte donne un verre élaborable par les techniques verrières connues
et remplissant les conditions de sûreté pour le stockage (conditions sur la lixiviation,
la tenue mécanique...).
[0005] Dans le four de fusion, il y a digestion du calcinat qui s'incorpore dans la structure
vitreuse. La température doit être choisie assez haute pour hâter la digestion mais
sans avoir un effet néfaste sur la durée de vie du four.
[0006] Pour faciliter la formation d'une structure vitreuse contenant tous les éléments
nécessaires, y compris les PF, la demanderesse a développé un procédé dans lequel
les constituants du verre sont mélangés en milieu aqueux de façon à former une solution
gélifiée.
[0007] Il est par ailleurs connu que l'obtention d'un verre à partir d'une solution gélifiée
(encore appelée "voie des gels") peut se faire à des température inférieures à celles
nécessaires avec les oxydes ("voie des oxydes").
[0008] On vise essentiellement la fabrication par voie des gels de verres avant la même
formulation que ceux actuellement préparés par la voie des oxydes, ainsi que le montreront
les exemples, mais toute formulation borosilicatée acceptable pour le conditionnement
des déchets peut être préparée.
[0009] Dans la suite du texte, les termes suivants seront employés dans le sens défini ci-dessous
:
.
adjuvant de vitrification : c'est l'ensemble des constituants du verre final autres que les constituants provenant
des déchets nucléaires et sauf B et Si. Cet adjuvant ne contient donc pas d'éléments
nucléaires actifs. Dans le procédé AVM, il est inclus dans une fritte de verre ; dans
le procédé objet de l'invention, c'est une solution aqueuse,
.
verre final : il s'agit du verre dans lequel les déchets nucléaires sont immobilisés,
.
sol : c'est une solution d'acide orthosilicique ; celui-ci instable évolue en se polymérisant.
Les sols commerciaux, tels que le Ludox ® (du Pont de Nemours), sont des solutions
stabilisées dans lesquelles se trouvent des particules de silice en partie hydratées,
ces particules colloïdales sont des polymères dont l'évolution a été stoppée mais
peut être débloquée par acidification par exemple,
.
solution gélifiée ou gel : c'est une solution homogène, de viscosité variable qui va d'une solution qui s'écoule
à une masse figée, selon l'avancement de la polymérisation.
[0010] On connaît une voie pour préparer les gels en milieu aqueux dite méthode sol-gel
consistant à utiliser un sol dans l'eau et à le déstabiliser en modifiant le pH provoquant
ainsi la gélification de cette solution.
[0011] Les publications s'y réferant sont :
SARZYCKI J. -Jl of Materials Science 17 (1982) p 3371-3379
JABRA R. - Revue de Chimie Minérale, t. 16, 1979, p 245-266
PHALIPPOU J. - Verres et Réfractaires, Vol. 35, n
o 6, Novembre, décembre 1981.
[0012] La littérature décrit la préparation d'un verre SiO₂-B₂O₃ par la méthode sol-gel
:
- addition d'une solution de Ludox amenée à pH : 2 à une solution de tétraborate
d'ammonium aqueux amenée aussi à pH : 2 ;
- mélange sous agitation pendant 1 h (avec ajout éventuel d'ammoniaque pour amener
le milieu à pH : 3,5 très favorable à la gélification)
si la solution obtenue est exempte de précipiration ou de floculation, elle est considérée
comme un gel satisfaisant
- séchage 8 h à 1OO°C puis 15 h à 175°C sous vide de O,1 mm Hg
- pressage à chaud (45O bars - 5OO à 9OO°C - 15 min à 5 h) pour densifier et vitrifier
(la fusion est un autre moyen).
[0013] Jusqu'à présent, seuls ont été préparés des verres binaires ou ternaires par cette
méthode parce que la multiplicité des cations présents rend difficile le contrôle
de la gélification et même son obtention.
[0014] Ainsi, pour élaborer un berre de même composition que la fritte de verre utilisée
dans le procédé de vitrification actuel, il faudrait :
B₂O₃, SiO₂, Al₂O₃, Na₂O, ZnO, CaO, Li₂O, ZrO₂.
[0015] Or, il est connu que :
- le bore rend très difficile la gélification (dans le procédé HITACHI décrit
plus loin, le bore est rajouté d'ailleurs après formation du gel) notamment du fait
de la grande insolubilité de nombreux composés du bore et favorise la recristallisation
dans les gels mixtes,
- l'aluminium favorise la précipitation au détriment de la gélification, ce qui
s'oppose au résultat cherché,
- le sodium, le calcium et le zirconium entraînent la formation de cristaux constituant
ultérieurement des points fragiles pouvant entraîner des destructions locales.
[0016] La multiplicité des composants conduit donc l'homme de l'art à s'interroger sur la
façon de les introduire et leur ordre d'introduction.
[0017] La complexité des composants au niveau du procédé de vitrification, avec à la fois
ceux
- de l'adjuvant de vitrification (Al₂O₃, Na₂O, ZnO, CaO, Li₂O, ZrO₂) plus B₂O₃
et SiO₂,
- de la solution de PF à vitrifier (une vingtaine de cations différents !)
a conduit les industriels à développer sur la base des gels deux procédés :
1) Westinghouse et le US Department of Energy ont développé un procédé de vitrification
de solutions actives avec préparation de gels mais en milieu alcoolique (alcogels)
- Brevets US 4 43O 257 et US 4 422 965 - Leur procédé peut se résumer ainsi :
- mélange et hydrolyse des constituants inactifs du gel en milieu alcool-eau,
les constituants étant introduits sous forme X(OR)n
par exemple : Si(OR)₄, B(OR)₃...
- élimination de l'azéotrope eau-alcool et obtention d'un gel sec,
- addition de la solution de déchets nucléaires (le composé final contenant 3O-4O
% au maximum en déchets) ajustée à pH : 4 à 6,
- séchage,
- fusion.
Le gel préparé à partir de composés X(OR)n en milieu alcoolique peut être obtenu plus facilement car on ne se heurte pas aux
problèmes de solubilité et de plus l'effet peptisant de l'eau à haute température
est éliminé par emploi de l'alcool.
Inconvénient majeur d'un tel procédé : le milieu alcoolique sujet à incendie,
explosion... d'où la nécessité d'éliminer l'alcool avant introduction des déchets
nucléaires, ce qui oblige à une opération supplémentaire peu pratique à mettre en
oeuvre.
2) Le procédé HITACHI dans lequel le gel est obtenu à partir de la solution de PF
dans une solution de silicate de sodium, le bore (sous forme B₂O₃) n'étant rajouté
qu'après gélification, ce qui oblige à effectuer une calcination du gel à au moins
6OO°C pendant le temps nécessaire (3 h, cité comme exemple) à la diffusion du bore
dans la matrice silicate pour former la structure borosilicatée, l'homogénéité du
produit restant un problème.
3) Publication : UETAKE N. - Nuclear Technology, Vol 67, novembre 1984.
[0018] Il ressort de cette analyse que le mélange des solutions (PF + autres composants)
dès le départ semblait impossible, tout les composants n'étant pas compatibles entre
eux pour la préparation de gels.
[0019] De plus, se posait le problème de l'homogénéité du gel. Il fallait agiter mais point
trop. En effet, les spécialistes considéraient que le gel doit finir de se constituer
au repos (après mélange sous agitation) pendant plusieurs heures, toute agitation
pouvant alors provoquer des destructions locales.
[0020] La demanderesse a trouvé un procédé pour l'immobilisation des déchets nucléaires
dans un verre borosilicaté, caractérisé en ce que
tous les constituants du verre sont introduits
en même temps dans une zone de mélange, le mélange ayant lieu sous forte agitation en milieu aqueux
dans des conditions de température (25-1OO°C, 65-7O°C de préférence), pH (acide et
entre 2,5 et 3,5 de préférence) et proportions déterminées (selon la composition voulue
pour le verre final), les constituants du verre étant composés de :
- un précurseur de gel à base de silice,
- une solution aqueuse concentrée d'un composé du bore,
- des solutions aqueuses concentrées des autres constituants, c'est-à-dire :
. la solution des déchets nucléaires à traiter,
. la solution d'adjuvant de vitrification.
[0021] Le mélange obtenu est séché, calciné (3OO-5OO°C) et enfin fondu (1OOO-115O°C) pour
obtenir le verre final.
[0022] On définit une forte agitation par la vitesse d'agitation : le dispositif d'agitation
tourne à plus de 5OO tr/min, de préférence 2OOO tr/min, et l'épaisseur de la couche
agitée (distance entre la paroi du récipient et une pale d'agitation) ne dépasse pas
1O % du diamètre de la pale. Ce peut être par exemple une turbine, un mixer ou plus
simplement un agitateur mécanique tournant dans une section étroite.
[0023] Dans l'état actuel des connaissances, il y a tout lieu de penser que l'agitation
doit être d'autant plus intense donc d'autant plus courte que les risques de précipitation
sont plus élevés. Il faut en effet faire en sorte que l'on réalise, par agitation,
un mélange homogène en un temps très court, vis-à-vis de la durée de la précipitation
; et que le gel se forme aussi rapidement que possible de façon à figer les divers
ions et, en empêchant toute diffusion de ces ions, d'éviter une éventuelle réaction
desdits ions entre eux.
[0024] Les solutions utilisées sont des solutions concentrées, dans le but de fabriquer
rapidement un gel et de minimiser la quantité d'eau à évaporer, ainsi que l'expliciteront
la description et les exemples. Il est difficile de donner une limite exacte en concentration
pour chacun des composés, mais on peut raisonnablement situer la concentration des
solutions à au moins 75 % de la concentration de saturation.
[0025] Le procédé peut être appliqué à diverses solutions de déchets nucléaires. Il convient
particulièrement bien à la vitrification des solutions de PF seules ou avec d'autres
effluents actifs, par exemple la solution sodée de lavage du tributylphosphate utilisé
pour l'extraction de l'uranium et du plutonium ; la solution sodée de lavage pouvant
même être traitée seule par ce procédé. Les solutions de PF sont des solutions nitriques
issues du retraitement des combustibles, elles contiennent un grand nombre d'éléments
sous des formes chimiques diverses et une certaine quantité d'insolubles. Un exemple
de composition est donné plus loin.
[0026] L'effluent sodé est à base de carbonate de sodium et contient éventuellement des
traces organiques phosphorées entraînées par le lavage (exemple 3).
[0027] Dans l'exposé du procédé, on appellera précurseur de gel une substance contenant
des particules de silice, éventuellement partiellement hydrolysée, se présentant soit
à l'état de poudre qui, mise en solution acide, peut produire un sol, soit directement
sous forme d'un sol.
[0028] Des précurseurs de gel vendus dans le commerce et avantageusement utilisés dans
le procédé peuvent être par exemple un sol tel que le Ludox ® ou bien l'Aérosil ®
qui est formé par hydrolyse en phase gazeuse de tétrachlorure de silicium. En milieu
acide, l'Aérosil conduit à un sol puis à une masse gélifiée ferme.
[0029] Le Ludox est amené en solutiontêlquel. L'Aérosil par contre peut être pris soit en
solution soit directement sous forme de poudre, cela en fonction de la technologie
employée.
[0030] Le précurseur de gel est placé, en milieu aqueux acide, suivant le procédé objet
de l'invention, de sorte qu'il se transforme en une solution gélifiée par polymérisation
à partir des liaisons Si-OH-.
[0031] Le bore nécessaire pour former la structure borosilicatée est amené par la solution
aqueuse d'un composé boré suffisamment soluble tel que le tétraborate d'ammonium (TBA)
qui présente une solubilité d'environ 3OO g/l soit 15,1 % B₂O₃. De préférence, la
solution est élaborée et utilisée à 65-7O°C. L'acide borique peut tout aussi bien
être employé, sa solubilité est d'environ 13O g/l à 65°C soit 6,5 % B₂O₃, elle est
augmentée en présence d'ions Na⁺ quand Na/B ≃ O,23.
[0032] Pour préparer la solution de l'adjuvant de vitrification, il convient d'employer
des composés contenant les éléments voulus qui soient solubles dans l'eau, à la température
du procédé, qui soient compatibles entre eux, qui ne rajoutent pas inutilement d'autres
ions et dont les ions ne participant pas à la structure du verre final sont facilement
éliminés par chauffage. Ce sont par exemple des solutions de nitrates lorsque des
solutions de PF nitriques sont traitées. Les composés solides sont toujours dissous
de préférence dans la quantité minimale d'eau de façon à minimiser les volumes traités
et les quantités d'eau à évaporer.
[0033] Les proportions dans lesquelles ces solutions sont préparées (à l'exception des solutions
de déchets) et mélangées dépendent de la formulation du verre final désirée. On peut
considérer que les éléments constitutifs du verre ne sont pratiquement pas volatilisés
et que la composition du verre final obtenue correspond pratiquement à celle du mélange
élaboré. Dans les exemples, une formulation de verre acceptable est indiquée. La composition
qualitative et quantitative de l'adjuvant de vitrification est adaptée en fonction
de la composition du verre final et de celle de la solution de déchets à traiter.
[0034] Le mélange est effectué entre 2O et 8O°C. Les solutions à traiter sont prises à la
température à laquelle elles sont ; la solution des PF, du fait que son activité,
arrive à l'unité de traitement entre 2O et 4O°C. La solution concentrée du composé
boré est maintenue pour éviter la précipitation entre 5O et 8O°C. Les autres solutions
sont élaborées à température ambiante. Il est alors possible soit de mélanger les
solutions à la température à laquelle elles sont elaborées ou amenées, soit de porter
toutes les solutions (sauf celles des déchets prises telles quelles) à une température
plus élevée avant de les mélanger.
[0035] Ce dernier cas présente l'avantage suivant. Après que le mélange a eu lieu et que
la solution gélifiée a commencé à se former, la polymérisation (la gélification) se
développe pendant un temps dit de maturation. L'élévation de température la favorise.
On a donc tout avantage à élaborer le mélange entre 5O°C et 8O°C. La maturation de
la solution gélifiée a lieu, dans le procédé objet de l'invention, pendant le séchage,
à 1OO-1O5°C de préférence.
[0036] Les solutions des constituants du verre présentent des pH différents : le précurseur
de gel en solution est acide (tel que l'Aérosil en solution nitrique) ou alcalin (Ludox),
la solution d'adjuvant de vitrification acide, la solution des déchets acide (cas
des solutions de PF) ou alcaline (effluent de lavage non neutralisé), la solution
du composé boré acide (acide borique) ou alcaline (tétraborate d'ammonium). Dans le
procédé ici décrit le pH du mélange doit être inférieur à 7 et de préférence compris
entre 2,5 et 3,5. Un ajustement du pH peut si nécessaire être entrepris.
[0037] Selon le procédé objet de l'invention, le mélange - à partir duquel le verre final
est obtenu par chauffage - est préparé à partir de
tous les composants en solution aqueuse introduits
simultanément dans la zone de mélange.
[0038] Sont à mélanger :

[0039] Dans une zone de mélange, les solutions séparées A, B, C, D arrivent simultanément
(éventuellement C et D peuvent être amenées ensemble).
[0040] Par mélange, il est obtenu une solution dite solution gélifiée, sa viscosité et sa
texture évoluant dans le temps et allant d'une solution fluide à un gel. Le mélange
obtenu est séché (à 1OO-1O5°C de préférence) en étuve par exemple, un séchage sous
vide est aussi possible. Pendant cette opération, le gel continue à se former. Une
calcination est ensuite effectuée entre 3OO et 5OO°C (35O à 4OO°C de préférence) durant
laquelle l'eau finit de s'évaporer et les nitrates se décomposent en partie, l'analyse
montre qu'après 2 h à 4OO°C 3O % des nitrates sont encore présents dans les conditions
de l'exemple.
[0041] La calcination peut se faire soit dans un calcinateur classique (du type de celui
utilisé dans le procédé de vitrification AVM) soit dans un four de fusion type ceramic
melter par exemple.
[0042] On termine toujours la décomposition des nitrates pendant la fusion. A l'entrée du
four, le produit passe rapidement de sa température de calcination à sa température
de fusion. C'est la zone dite d'introduction, ensuite dans la zone dite d'affinage,
il est à une température légèrement supérieure à celle de fusion puis il est porté
à la température de coulée. Une valeur intéressante se situe entre 1O35°C et 11OO°C
pour laquelle la viscosité du verre comprise entre 2OO poises et 8O poises permet
la coulée du verre dans de bonnes conditions.
[0043] Les étapes séchage-calcination-fusion décrites correspondent à des traitements thermiques
dans des zones de température définies et dans des équipements différents. Il est
bien évident que des traitements thermiques similaires dans d'autres dispositifs conviennent,
par exemple un séchage en étuve suivi de l'introduction dans un four de fusion conçu
en plusieurs zones, en général toute technique d'élaboration du verre à partir d'un
gel est utilisable.
[0044] Ainsi, lorsqu'un mélange ayant la formulation du CEA est préparé en milieu aqueux
selon le procédé objet de l'invention, on observe que les temps d'affinage sont écourtés
: 1,5 h suffisent alors que 5 h étaient nécessaires par la voie des oxydes. Il est
alors possible d'augmenter les débits du four.
[0045] De plus, la formulation élaborée par le CEA et qui donne toutes satisfactions peut
être aisément obtenue avec divers déchets.
[0046] En effet, il est possible avec le procédé objet de l'inven tion de vitrifier des
déchets variés, en particulier des déchets riches en sodium. Le sodium qui améliore
la fusibilité du verre a par contre l'inconvénient de le rendre plus sensible à la
lixiviation. Le traitement de tels déchets nécessite dans la voie des oxydes la modification
de la fritte de verre, mais elle est limitée par la fusibilité.
[0047] Selon le procédé objet de l'invention, la composition de la matrice borosilicatée
préparée en milieu aqueux est ajustée au type de déchets traités. Ainsi, pour des
déchets riches en sodium une matrice borosilicatée pauvre en sodium (ou même éventuellement
sans sodium) peut être élaborée, comme le montreront les exemples.
[0048] Un autre avantage important (non obtenu antérieurement par les autres techniques
de gélification) est que de grandes quantités de gel peuvent être préparées sans difficulté
avec une turbine. On a pu atteindre dans les essais, sans être à la limite, 4O kg/h
de gel très facilement. Un appareillage de ce type simple et démontable peut être
adapté aux contraintes de sûreté appliquées aux installations nucléaires.
[0049] Afin de mieux comprendre l'originalité du procédé objet de l'invention par rapport
à l'état de la technique, des exemples vont être donnés, le premier exemple consistant
à essayer d'élaborer une solution gélifiée à partir de l'enseignement de l'art antérieur.
Exemple 1
Un procédé classique de préparation de gels appliqué au traitement d'une solution
simulée de PF.
Les solutions
[0050] A l'échelle du laboratoire, une solution de PF a été simulée à partir d'une composition
type d'une solution réelle de PF de la manière suivante :

[0051] Le groupe 1 représente les éléments inactifs de la solution des produits de fission
et le groupes 2 les PF et les insolubles de la même solution.
[0052] ZrO₂ et Mo restent solides, ils simulent les insolubles. La quantité totale d'eau
ajoutée est de 2 972 g.
[0053] La solution simulée de PF a un pH : 1,3. La composition de verre final à obtenir
est :

[0054] Dans la composition centésimale présente, il faut tenir compte de la présence de
sodium et de nickel dans les oxydes actifs (provenant du groupe 2 de la solution définie
plus haut).
[0055] Ainsi, on prépare les solutions de l'adjuvant de vitrification en fonction de la
composition du verre à obtenir et de celle de la solution de déchets à traiter.
[0056] Pour cet exemple, les solutions séparées d'adjuvant de vitrification sont préparées
ainsi à température ambiante :

La solution TBA : (NH₄)₂O,2B₂O₃,4H₂O, 265,2 g dissous dans 663 g d'eau à 65°C - pH
: 9,2.
.Le mode opératoire
[0057] Dans un bécher de 1 l muni d'un agitateur magnétique (barreau de 7 cm) tournant à
5OO tr/min, on place 59 g de solution de TBA que l'on amène à pH 2 par addition de
HNO₃
[0058] Dans un autre bécher, 56 cm³ de Ludox sont acidifiés à pH 2, pour éviter la précipitation
ultérieure d'hydroxydes tels que Al(OH)₃ à pH : 5-6 ou Zn(OH)₂ à pH : 4,8.
[0059] On introduit sous agitation dans le tétraborate d'ammonium la solution de Ludox,
la réaction ayant lieu à 65°C-7O°C. On agite (agitateur magnétique ou mécanique) 3O
min en maintenant la température. Pour accélérer la gélification, on ajoute une petite
quantité d'ammoniaque diluée (O,15 N) pour avoir pH : 3. Il y a formation de gel.
[0060] Chaque solution de l'adjuvant est ajoutée séparément lentement (goutte à goutte)
sous agitation au mélange. On agite encore 5 à 1O min. Le mélange obtenu, appelé gel,
ne comporte ni précipitation, ni floculation visibles. 235 g de la solution simulée
de PF sont ajoutés lentement (goutte à goutte) tout en agitant. Il se forme des précipités.
[0061] Pour obtenir la prise en masse, le mélange est mis au repos à 65°C-7O°C, il faut
au moins 2O h pour obtenir une masse qui est séchée à l'étuve (9O h à 11O°C) immédiatement
après son obtention, puis fondue entre 1OOO et 115O°C.
[0062] L'analyse montre que le molybdène qui a sédimenté n'a pas été inclus de façon homogène
dans le verre, de plus des traces de molybdate sont visibles. Le verre obtenu n'est
pas acceptable.
[0063] Avec ce procédé, seules de petites quantités de gels (≃ 1OO à 5OO ml) ont pu être
préparées. On n'a pas pu obtenir de gel avec 1 l de solution (il y a précipitation).
[0064] Les solutions des constituants du verre doivent être introduites séparément ou ensemble
si elles sont compatibles entre elles, sinon on observe des précipitations rendant
le gel non homogène. Le gel et le verre final ne sont pas toujours de bonne qualité.
[0065] De plus, avec ce procédé classique, on n'a jamais pu introduire correctement la solution
simulée des déchets. On a observé des précipitations et des sédimentations qui ont
pour conséquence de nécessiter une température de fusion et/ou un temps de digestion
plus élevés ou de produire un verre final non acceptable.
[0066] Dans les essais, on a défini un verre de bonne qualité comme étant un verre homogène,
ne présentant par d'infondus et de bulles et de plus ne montrant pas en surface des
traces de molybdate.
[0067] En effet, le molybdate provenant des solutions de PF pose un problème majeur : une
partie du Mo actif a tendance à se séparer de la solution et sédimenter de sorte que
cette phase n'est pas dispersée complètement dans le mélange donc elle n'est pas incluse
en totalité dans la solution gélifiée. De plus, le molybdène lorsqu'il diffuse mal
se présente à la surface du verre sous forme de traces de molybdate jaunes et visibles
qui sont considérées comme un indice de moindre qualité.
Exemple 2
Traitement d'une solution de produits de fission selon le procédé inventé.
.Les solutions
[0068] Ce sont les mêmes que celles de l'exemple 1, sauf celle de l'adjuvant de vitrification.
[0069] Pour cet exemple, la solution d'adjuvant de vitrification est préparée comme suit
:

chacun des composés est dissous dans le minimum d'eau, soit au total 64O g d'eau
à 65°C ; pH : O,6.
[0070] Les proportions des éléments Al, Na, Zn, Ca, Li sont les mêmes que dans l'exemple
1.
.Le dispositif
[0071] On utilise une turbine classique comportant une zone de mélange de faible volume
dans laquelle tourne une hélice à plusieurs pales de sorte qu'un mélange avec un fort
taux de cisaillement soit produit. Elle tourne dans cet exemple à 2OOO tr/min.
[0072] La turbine utilisée pour les essais est fabriquée par la Société STERMA, la zone
de mélange a un volume de 1 cm³, l'épaisseur de la couche agitée est de l'ordre du
mm. Pour l'utilisation à l'échelle industrielle en milieu nucléaire, quelques perfectionnements
techniques concernant surtout la géométrie des pales et l'arrivée des solutions seront
nécessaires ; ils ont pour but de faciliter l'exploitation en cellule fermée active.
.Mode opératoire
[0073] Les solutions arrivent séparément et simultanément à la turbine :

[0074] Les solutions adjuvant de vitrification et PF sont pompées au débit indiqué, et c'est
leur mélange au débit global de 25,4 kg/h qui est envoyé à la turbine. Ainsi, on a
un débit de 36 kg/h en gel. Le pH de la solution gélifiée qui sort de la turbine est
de 3.
[0075] Dans cet essai, 12 min ont suffi pour faire le mélange des constituants et pour produire
7 kg de solution gélifiée.
[0076] Sur 3 échantillons, les traitements thermiques suivants ont été effectués :
- essai 1 :
1O,5 kg de mélange ont été concentrés sous vide dans un appareil fabriqué par la Société
GUEDU (T : 9O°C, P 63O mmHg), 6,5 l d'eau ont été extraits. La masse récupérée (3,5
kg) est calcinée 2 h à 4OO°C. On obtient 1,8 kg de produit qui sont soumis à une fusion
à 1O5O°C pendant 5 h. Un verre de bonne qualité est obtenu.
- essai 2 :
5 kg de mélange sont séchés 3 jours à 1O5°C produisant 1,2 kg de produit sec qui est
ensuite porté 2 h à 4OO°C où il perd 27,5 % de son poids. Une fusion de 5 h à 1O25°C
donne 82O g d'un verre de bonne qualité avec une bonne coulée. Dans cet essai on a
observé qu'un gel en masse était obtenu en moins de 3O min à 1O5°C.
- essai 3 :
3 kg de mélange étalés sur une plaque avec 2-3 cm d'épaisseur et placés 8 h dans un
four à micro-ondes ont donné 55O g de produit qui après 2 h à 4OO°C (la température
étant montée régulièrement de celle de séchage à 4OO°C) se réduisent à 5O2 g de produit
calciné. La fusion à 1125°C nécessite seulement 1,5 h (dont 1 h d'affinage) pour produire
un verre de très bonne qualité avec une bonne coulée.
[0077] En conclusion, un gel ainsi obtenu traité 8 h dans un four à micro-ondes, calciné
2 h à 4OO°C puis fondu 1,5 h à 1125°C (1 h d'affinage), conduit à un verre de très
bonne qualité acceptable pour l'immobilisation des déchets nucléaires et ce avec un
gain de temps de l'ordre de 3 à 4h par rapport au procédé actuellement mis en oeuvre.
. Remplacement de tétraborate d'ammonium par l'acide borique
[0078] La solution de TBA à 15 % B₂O₃ est remplacée par une solution H₃BO₃ à 6,5 % en B₂O₃
formée par dissolution à 65-7O°C sous agitation de 13O g d'acide borique solide dans
1 l d'eau (pH = 2,7).
[0079] Dès lors le débit en composé boré est de 1O,8 kg/h en solution H₃BO₃, les autres
solitions étant envoyées aux mêmes débits.
[0080] Il est alors obtenu environ 42 kg/h de mélange qui, traité de la même façon que précédement,
conduit à des produits similaires.
Exemple 3
Le traitement d'un effluent sodé de lavage.
[0081] Actuellement, dans le procédé de vitrification (AVM) à partir des oxydes, il n'est
pas possible de traiter cet effluent sodé.
[0082] En effet, ce procédé AVM utilise l'adjuvant de vitrification sous forme de fritte
de verre solide, une composition connue est :
SiO₂ 55-6O % en poids
B₂O₃ 16-18 % en poids
Al₂O₃ 6-7 % en poids
Na₂O 6-7 % en poids
CaO 4,5-6 % en poids
ZnO 2,5-3,5 % en poids
Li₂O 2-3 % en poids
[0083] Cette composition limite la quantité de sodium admissible dans l'effluent à vitrifier,
puisqu'on ne peut pas augmenter trop la teneur en sodium qui abaisse la résistance
à la lixiviation.
[0084] On pourrait penser diminuer la teneur en sodium de la fritte de verre et même l'amener
à zéro pour que le verre final (fritte + calcinat d'effluent sodé) ait une teneur
en sodium acceptable (9 à 11 % en poids). Mais alors, on se trouve devant la difficulté
posée par l'élaboration et la fusion d'un verre pauvre en sodium (et par voie de conséquence
plus riche en silice).
[0085] La présente invention permet de fabriquer avec l'effluent sodé un verre borosilicaté
ayant une composition proche de celle donnant toute satisfaction dans le procédé AVM.
En outre, la température d'affinage peut être nettement abaissée ou les temps d'affinage
raccourcis.
[0086] Pour les essais, on a donc simulé une solution sodée avec 12O g Na₂CO₃ dans 1 l d'eau
(pH = 9). Le précurseur de gel choisi est le Ludox AS4O. La solution de TBA : 312
g/l TBA,4H₂O.
[0087] Pour obtenir un verre ayant la composition de celui obtenu par le procédé AVM, on
prépare la solution d'adjuvant de vitrification suivante pour un litre de solution
aqueuse :
Al(NO₃)₃,9H₂O 2O9,O g
Ca(NO₃)₂,3H₂O 98,5 g
LiNO₃ 53,7 g
Zn(NO₃)₂,6H₂O 49,7 g
Fe(NO₃)₃,6H₂O 73,5 g
Mn(NO₃)₃,6H₂O 18,2 g
Ba(NO₃)₂ 5,5 g
Co(NO₃)₂,6H₂O 11,3 g
Sr(NO₃)₂ 4,1 g
CsNO₃ 8,O g
Y(NO₃)₃,4H₂O 71,O g
Na₂MoO₄,2H₂O 16,6 g
Phosphate monoammonique 2,8 g
[0088] Dans cette solution, on a introduit les composants Fe, Mn... phosphate de façon à
obtenir un verre final de composition proche de celle donnée dans l'exemple 2.
[0089] Chacune des solutions est maintenue dans un bain thermostaté (température 65°C).
On dispose de 4 pompes à membranes que l'on a réglées au préalable pour obtenir les
débits souhaités.
[0090] On envoie par les pompes simultanément ces solutions dans un mixer à grande vitesse
(capacité 1,5 l).
[0091] Les débits réglés sont :
. Solution TBA............ O,12 kg/h
. Solution adjuvant....... O,25 kg/h
. Solution Ludox.......... O,15 kg/h
. Solution Na₂CO₃ ........ O,21 kg/h
[0092] On opère pendant 1,5 h toujours sous forme agitation. On verse le contenu du bol
du mixer dans un bécher et laisse reposer 2 h. Il se forme une masse homogène, pratiquement
solide de couleur opalescente. On répartit cette masse sur un plateau pour former
une couche d'environ 2O à 3O mm d'épaisseur et place le plateau dans une étuve chauffée
à 1O5°C pendant 24 h.
[0093] On obtient ainsi des particules sèches de l'ordre du cm³. On place dans un four pour
calciner, on monte régulièrement en 3 h la température à 4OO°C et on la maintient
3 h. Le calcinat obtenu est concassé en particules de 1 à 3 mm.
[0094] Un four électrique à effet Joule de capacité suffisante est réglé à 115O°C. On remplit
un creuset de platine avec le tiers de poudre préparé et le place dans le four. Après
3O min, on recharge le creuset avec un deuxième tiers de poudre, de même une troisième
fois. On laisse le creuset séjourner ensuite 2 h dans le four chaud puis coule sur
une plaque de réfractaire. On recuit à 5OO°C 8 h afin d'obtenir un échantillon de
surface suffisante et on baisse lentement la température, ce qui donne une plaque
de verre de coloration noire intense et d'une homogénéité visuelle parfaite.
[0095] Une analyse chimique donne la composition moyenne suivante :
SiO₂ 45,6 %
B₂O₃ 14 %
Al₂O₃ 4,9 %
Na₂O 1O %
CaO 4 %
Li₂O 2 %
Fe₂O₃ 2,9 %
MnO₂ O,95 %
BaO O,55 %
CoO O,5 %
Cs₂O 1 %
SrO O,35 %
Y₂O₃ 4 %
MoO₃ 2 %
P₂O₅ O,3 %
[0096] Cet exemple montre comment on peut ajuster la composition de l'adjuvant de vitrification.
Exemple 4
Traitement de l'effluent sodé avec l'Aérosil.
[0097] Les solutions d'adjuvant de vitrification, de TBA et de solution de déchets sont
les mêmes.
[0098] Par contre, au lieu d'utiliser comme précurseur de gel le Ludox AS4O, on prendra
l'Aérosil ® commercialisé par la firme DEGUSSA. Le précurseur de gel est constitué
en versant peu à peu sous agitation l'Aérosil dans de l'eau acidifiée par HNO₃3N (pH
: 2,5) de façon à obtenir une solution à 15O g de silice par litre.
[0099] Les débits sont ajustés aux valeurs indiquées :
TBA : O,37 kg/h
Adjuvant : O,75 kg/l
Aérosil : 1,3 kg/h
Solution Na₂CO₃ : O,63 kg/h
[0100] Le mode opératoire est identique à l'exemple 1 précédent en tout point, sauf pour
le séchage qui est accompli dans une étuve à vide ce qui permet de réduire la durée
à 4 h. Le résultat est le même. On ne saurait distinguer entre les deux verres. En
particulier, on retrouve la même analyse chimique (à la précision près).
[0101] Les deux exemples 3 et 4 illustrent l'invention pour le traitement de l'effluent
sodé avec des précurseurs de gel différents, mais ils n'en constituent pas une limitation.
On peut, en particulier, les combiner pour faire varier le mode opératoire sans sortir
du cadre de l'invention, par exemple en amenant la silice à la fois sous forme de
Ludox et d'Aérosil simultanément.
[0102] Dans les exemples 3 et 4, l'effluent sodé neutralisé a été traité seul. Il est évidemment
avantageux de traiter simultanément l'effluent sodé non neutralisé (donc tel qu'il
sort des unités d'extraction) et les solutions de PF qui sont nitriques, de façon
à ne pas surconsommer d'acide nitrique et augmenter les volumes des déchets. Pour
cela, l'eau de lavage des vapeurs nitreuses, chargée en acide nitrique, est ajoutée
à l'effluent sodé pour le neutraliser, le liquide résultant étant mélangé à la solution
de PF dans des proportions déterminées. La solution d'adjuvant de vitrification sera
alors adaptée à ce traitement.
[0103] Toutes les solutions ont été préparées dans un minimum d'eau - elles sont proches
de la saturation - pour ne pas augmenter les temps de séchage, les volumes de liquide
à manipuler et aussi les rejets gazeux actifs, puisque l'eau à évaporer est contaminée
par des radioéléments, ce qui oblige l'exploitant à un traitement desdits rejets.
On peut être amené, sans dommage pour le procédé, à diluer plus ces solutions pour
des questions de pompage ou d'écoulements.
[0104] Par ailleurs, dans les exemples, le composé boré utilisé est le tétraborate d'ammonium
tétrahydraté, ce pour permettre la comparaison avec l'art antérieur plus aisée. Mais
dans les installations de vitrification existantes, l'emploi du TBA pose des problèmes
au niveau du traitement des effluents gazeux riches en ammoniac et en vapeurs nitreuses
qui sont susceptibles de se recombiner pour produire du nitrate d'ammonium dangereux
dans certaines conditions.
[0105] Pour ces raisons, l'acide borique est préféré dans les conditions du procédé objet
de l'invention.
[0106] La description montre ainsi nettement que le procédé développé par la demanderesse
est différent du procédé HITACHI décrit dans l'art antérieur en ce que tous les composants
du verre final sont introduits simultanément pour former une solution gélifiée. Le
bore, au contraire du procédé HITACHI, est introduit avant la formation du gel et
non après. Il fait donc partie, dès le départ, de la structure alors que dans le procédé
HITACHI il est dispersé dans la structure silicate préalablement élaborée.
[0107] La demanderesse pense que la solution gélifiée produite selon le procédé inventé
se forme plus rapidement que ne réagissent les composés entre eux pour précipiter.
La solution gélifiée obtenue a la structure du verre final voulu et dans cette solution
les ions ne peuvent plus migrer.
[0108] En effet, on estime que, lors du mélange, dans les conditions indiquées, le phénomène
de thixotropie a lieu, de sorte qu'une dispersion homogène des ions se produit. Après
cette phase de mélange, la solution voit sa viscosité augmenter, de sorte que les
ions sont emprisonnés dans le milieu. Ils ne peuvent plus réagir (précipitation, sédimentation...),
le milieu est bloqué.
[0109] Cet effet est selon la demanderesse dû au choix des solutions utilisées et au mode
d'agitation employé pour réaliser leur mélange.