[0001] La présente invention concerne un système optronique d'écartométrie qui assure une
discrimination élevée aussi bien sur le plan spatial que spectral des sources lumineuses
infrarouges. Par sources lumineuses on entend la source utile à détecter ainsi que
les sources parasites, en particulier le soleil ; ces sources diffèrent par leur taille,
leur intensité, leur répartition spectrale énergétique et ceci présente des difficultés
pour la discrimination et la détection.
[0002] Il est connu de produire une sélection spatiale des sources en interposant sur le
trajet optique une ou plusieurs grilles de modulation constituées à l'aide de fentes,
ou par des transparences dans le cas de pistes optiques. La modulation est produite
par le déplacement à vitesse uniforme de la grille selon une direction orthogonale
à la barrette pour moduler le signal à la fréquence des fentes, ou selon le code correspondant,
la détection électronique étant assurée par le détecteur et par des circuits de filtrage
adapté ou de corrélation en aval. Les dimensions des éléments détecteurs et des transparences
sont adaptées aux dimensions moyennes envisagées pour la tache lumineuse représentant
la cible utile dans une plage d'éloignement prédéterminée. Un système de ce genre
est décrit notamment dans le brevet FR-A-1 482 051.
[0003] Pour accroître encore la discrimination spatiale il est connu d'utiliser des pistes
optiques où le profil rectiligne des transparences est modifié selon une ligne brisée
formant des chevrons (brevet FR-A-2 145 827).
[0004] Pour assurer la discrimination spectrale, il est connu d'utiliser un filtrage optique
de bande passante réduite et dont la fréquence centrale est adaptée à celle du rayonnement
de la cible utile attendue. Une solution décrite dans le brevet FR-B-2 307 275 utilise
un ensemble de deux filtres optiques, l'un correspondant au spectre de la cible à
détecter et l'autre, à une bande spectrale extérieure à cette première bande ; en
outre, l'objectif récepteur est organisé pour séparer le rayonnement incident selon
deux trajets optiques et assurer la focalisation en des endroits différents décalés
du diamètre de la tache lumineuse correspondant à la cible utile. Chacune des voies
optiques comporte l'un des filtres.
[0005] Il est connu également d'effectuer un balayage linéaire uniaxe du champ instantané
pour couvrir toute l'étendue désirée. La solution la plus simple consiste à utiliser
un miroir pouvant tourner autour d'un axe ; des solutions plus complexes utilisent
des couronnes de miroirs ou de dièdres (FR-A-2 477 349).
[0006] Le but de l'invention est d'utiliser en combinaison certaines de ces techniques pour
améliorer la discrimination spatiale et spectrale des sources infrarouges.
[0007] De telles exigences apparaissent en particulier dans la conduite de tir d'un système
de défense sol/air ou mer/air mettant en oeuvre un missile contre une cible aérienne
et pouvant être un avion, un hélicoptère, ou même un missile assaillant. Après la
localisation de la cible, ces systèmes prévoient généralement deux phases dans la
conduite du missile vers la cible.
[0008] Une première phase, dite "phase de ralliement", correspond au délai nécessaire au
missile venant d'être tiré pour se stabiliser sur la trajectoire optimale en direction
de la cible. Pour réaliser ce ralliement, un équipement est nécessaire et l'importance
du champ à couvrir durant cette phase, par exemple 10° sur 10°, impose en général
un écartomètre optique pouvant travailler dans la bande spectrale prévue pour l'exploitation,
par exemple, dans le domaine infrarouge. L'écartomètre permet alors de calculer les
composantes de l'écart angulaire qui existe entre le missile tiré et la cible à atteindre
vue depuis le poste de tir.
[0009] Une seconde phase, dite "phase de guidage" résulte ensuite après le ralliement correct
du missile, cette phase dure jusqu'à l'impact du missile sur la cible et s'effectue
dans un champ de guidage qui, vu depuis le poste de tir, est étroit, beaucoup plus
restreint que le champ de ralliement, par exemple 1° sur 1°, et interne à ce dernier.
En général le guidage s'effectue grâce à des moyens radar qui peuvent être secourus,
le cas échéant, par des moyens optiques d'écartométrie qui sont de préférence les
mêmes que ceux utilisés pour effectuer la phase de ralliement. L'utilisation de l'écartométre
optique se fait lorsque le radar tombe en panne, ou bien si la détection radar n'est
pas possible dans le cas notamment d'un vol à basse altitude du missile au-dessus
du sol ou de la mer.
[0010] Un autre objet de l'invention est d'améliorer dans de tels systèmes optroniques sollicités
durant la phase de ralliement, la discrimination spatiale et spectrale des sources
infrarouges, afin d'autoriser un tir même si des sources parasites importantes, tels
que le soleil ou ses reflets sur la mer, se trouvent dans le champ optique de l'écartomètre
nécessaire au ralliement.
[0011] Les techniques de filtrage spatial antérieures évoquées précédemment conviennent
bien lorsqu'il s'agit de discriminer des sources de taille angulaire différentes et
assurent une bonne rejection des sources dont la taille n'est pas adaptée au filtrage
spatial résultant des dimensions des grilles de modulation et des détecteurs. Ce filtrage
perd toutefois rapidement de son efficacité si les tailles ou si les intensités des
sources ne sont pas comparables. Ainsi les sources parasites très intenses, produisent
un effet de saturation de la chaine de détection malgré leur taille généralement élevée.
L'écartomètre infrarouge doit répondre à des exigences de fonctionnement qui sont,
dans un premier mode, d'assurer le ralliement et permettre ensuite le guidage du missile
pourvu d'un traceur lorsque les fonds du champ observé ne sont pas perturbés en infrarouge.
Dans un second mode de fonctionnement, l'écartomètre doit assurer le ralliement du
missile lorsque cette fois les fonds présentent des perturbations infrarouges, en
particulier quand le soleil ou des réflexions parasites sont présents dans le champ.
[0012] Il est donc nécessaire pour un tel système de ne plus être gêné par des sources de
tailles connues, situées à des distances diffé rentes du point de vue quantité d'atmosphère
traversée afin de pouvoir suivre la source utile.
[0013] Ainsi, à l'aide des perfectionnements envisagés selon l'invention, il est rendu
possible d'assurer par l'écartomètre infrarouge le ralliement dans le deuxième mode
de fonctionnement, c'est-à-dire en présence de parasites ou du soleil, la phase de
guidage étant assurée ensuite par un radar dans un champ étroit.
[0014] Les contraintes du premier mode de fonctionnement sont déjà satisfaites en pratique
dans les solutions actuelles qui comportent, un dispositif de filtrage spatial à l'aide
d'une grille de modulation, d'un détecteur à barrette, de préamplificateurs et de
circuits de filtrage adapté à la modulation de la grille.
[0015] Suivant l'invention il est proposé pour répondre aux contraintes du deuxième mode,
d'aménager l'équipement en sorte de produire un filtrage spatial et spectral amélioré,
avec commutation du filtrage spectral et commutation du filtrage électronique en aval
du détec teur, les circuits électroniques étant compatibles avec les deux modes de
fonctionnement.
[0016] Dans ce but il est proposé un système optique d'écartométrie angulaire dans lequel
l'optique réceptrice focalise le rayonnement lumineux provenant du champ observé sur
un dispositif détecteur réduit à une barrette d'éléments photodétecteurs, et qui est
équipé de moyens de discrimination spatiale et spectrale des sources lumineuses infrarouges,
les moyens de discrimination spatiale utilisant une grille de modulation à l'aide
de zones transparentes séparées par des zones opaques, les moyens de discrimination
spectrale utilisant un filtrage optique, le système comportant en outre des moyens
de balayage de champ uniaxe selon une direction perpendiculaire à la barrette, et
des circuits de traitement en aval du détecteur pour le filtrage de la fréquence de
modulation des grilles. La discrimination spatiale est produite en coopération par
le moyen de balayage de champ et par la grille qui est fixe et qui comporte les zones
transparentes constituées par des lignes brisées en forme de chevrons. Suivant une
réalisation préférentielle dans le cadre de l'application à la conduite de tir précitée,
la barrette présente les éléments détecteurs répartis selon un pas variable multiple
d'un pas élémentaire qui correspond au diamètre moyen de la source utile attendue.
En outre, le moyen de discrimination spectrale est réalisé par un système de filtrage
constitué de deux filtres optiques commutables en fonction des conditions de fonction
nement présentés au moment de l'exploitation, un premier filtre passe-bande dans une
bande spectrale étroite située sur le bord d'une bande d'absorption atmosphérique,
de préférence aux alentours de 4,4 micromètres (l'expression abrégée microns sera
utilisée dans ce qui suit), et un deuxième filtre de bande large, avantageusement
dans la bande 3 à 5 microns. Les circuits électroniques en aval de ces détecteurs
comportent pour chaque élément détecteur une commutation de filtre électronique selon
les modes de fonctionnement à envisager avec un premier filtre centré sur la fréquence
de modula tion due aux grilles et au balayage de champ et un deuxième filtre de bande
large passe-bas, pour la détection rapprochée de la source utile.
[0017] Les particularités et avantages de l'invention apparaîtront dans la description qui
suit donnée à titre d'exemple à l'aide des figures annexées qui représentent :
- figure 1 : un schéma simplifié d'un système optique d'écar tométrie conforme à l'invention
;
- figure 2 : un schéma partiel relatif à un mode de réalisation de la grille de modulation
et du détecteur illustrant le fonction nement de la discrimination spatiale ;
- figure 3 : une courbe montrant la variation du spectre de fréquence d'une petite
source ;
- figure 4 : la courbe de variation du spectre de fréquence d'une source étendue ;
- figure 5 : une courbe de variation de l'intensité spectrale rayonnée par un corps
noir 1000 K 200 cm² ;
- figure 6 : un choix de gabarit pour le filtrage spectral dans le deuxième mode de
fonctionnement ;
- figure 7 : un bloc-diagramme d'un système optique d'écar tométrie conforme à l'invention
;
- figure 8 : un schéma de détail relatif à la partie opto mécanique du système.
[0018] En se reportant au schéma simplifié figure 1, le système comporte les moyens principaux
représentés par l'objectif de récep tion et de focalisation 1 suivi d'un filtre optique
2 pour effectuer le filtrage spectral dans la bande d'exploitation désirée ; viennent
ensuite la grille modulatrice 3 précédant un dispositif détecteur 4 puis, en aval
de ce dernier, les circuits électroniques de traitement des signaux détectés et de
mesure d'écartométrie. Ces circuits comportent notamment un filtrage 5 adapté à la
fréquence (ou au code de modulation) fourni par les grilles.
[0019] Dans l'équipement considéré, le dispositif détecteur photo électrique 4 est constitué
par une barrette d'éléments photo sensibles, chaque élément E
j étant suivi d'un circuit de préamplification 6
j à gain contrôlé puis du filtre correspondant 5
j et ensuite d'un circuit de comparaison 7
j à seuil ajustable ; la sortie du comparateur est envoyée à des circuits de gestion
et de mesure d'écartométrie représentés par un ensemble 8. En outre, un dispositif
de balayage de champ uniaxe est inclu dans le système pour explorer un champ total
CO et pour produire la modulation, la grille 3 étant fixe. Ce dispositif comporte
en sa réalisation la plus simple un miroir 10 que l'on fait pivoter autour d'un axe
K incliné sur l'axe Z de l'optique ; la partie 11 symbolise un moteur et un capteur
de recopie angulaire qui sont connectés à l'ensemble 8. En considérant que la direction
de la barrette correspond à une étendue utile en gisement AG, le champ objet instantané
COI a pour image le contour de la barrette dans le plan focal de l'objectif. La rotation
angulaire du miroir dans un secteur donné va produire l'excursion en site AS et le
défilement du champ image CI perpendiculairement à la barrette 4. Le miroir est animé
d'un mouvement oscillant pour produire périodiquement le balayage de champ uniaxe
et conjointement avec la grille fixe 3 la modulation.
[0020] La figure 2 a trait à l'ensemble grille 3 et barrette 4 pour illustrer le filtrage
spatial. En effet, l'écartomètre a à traiter les sources différentes par leur taille,
par leur intensité et encore par leur répartion spectrale énergétique. On considère
que la source utile a un diamètre moyen (présenté dans une plage moyenne de distance,
à partir d'une distance minimale d'éloignement) indiqué égal à P qui définit le pas
de construction de la grille de modulation. Les sources parasites, généralement de
grande taille peuvent ainsi être discriminées déjà à ce niveau, mais leur intensité
importante et leur répartition spectrale étendue nécessitent des moyens complémentaires
prévus au niveau du filtrage optique et au niveau du filtrage électronique comme on
le verra ultérieurement. Il faut également considérer dans l'application prévue, que
la source utile peut être très proche de l'écartomètre lors du ralliement où elle
présente alors un diamètre très élevé au départ et allant en diminuant progressivement
; ceci nécessite l'obligation de discriminer la source utile des sources parasites
de taille semblable ou comparable. En mode 1 de fonctionnement envisagé, seul le missile
est présent dans le champ de l'appareil. La précision demandée étant importante en
guidage, le filtrage spatial élaboré, provenant de la grille sélectionne les petites
sources de diamètre P, P étant en général de diamètre inférieur ou égal à 3 milliradians.
Le filtrage spatial est obtenu à l'aide de la grille 3 fixe combinée avec le déplacement
du champ dû à l'entraînement du miroir 10. En effet, on se rend bien compte que la
source M qui se trouve au gisement G
M va voir son image se déplacer suivant la direction S des sites et va au passage traverser
la grille et donc produire la modulation correspondant à la configuration des grilles.
[0021] La grille dans l'exemple figuré est constituée de trois pistes transparentes qui
au lieu d'être rectilignes sont formées de de lignes brisées en chevrons.
[0022] La barrette est formée de
n éléments E₁ à E
n dont la dimension longitudinale correspond au pas P ou à une valeur multiple de ce
pas. Dans l'exemple représenté adapté à l'utilisation envi sagée, la barrette est
conçue avec plusieurs zones, comportant pour chaque demi-barrette à partir de l'axe
de symétrie de la barrette, une zone centrale d'étendue ZC avec des éléments de petite
dimension longitudinale égale au pas P pour avoir la précision maximale dans la zone
centrale, puis une zone médiane ZM où les éléments ont la dimension 2P pour avoir
une précision moyenne et enfin une zone périphérique ZP où la dimension longitudinale
est égale à 3P. Cette disposition avec un pas variable n'est donnée qu'à titre d'exemple
non limitatif. En diminuant la dimension des élé ments de la périphérie vers le centre
on accélère le ralliement et on assure ensuite durant la phase de guidage une grande
précision en travaillant dans la région centrale.
[0023] Ainsi qu'il a été dit précédemment, le circuit électronique en aval comporte un filtrage
électronique adapté à la modulation du signal. En effet, les spectres de fréquence
des signaux représentés sur les figures 3 et 4 respectivement pour la source utile
et pour une source parasite étendue montrent que la source utile ou une source équivalente
de petites dimensions présente un lobe isolé centré sur la fréquence F
o de modulation qui est, dans l'exemple figuré, de l'ordre de 1700 Hz avec un lobe
important en basse fréquence, tandis que les sources d'étendue angulaire importante
selon la figure 4 possèdent essentiellement le spectre basse fréquence situé entre
0 et environ 600 Hz. Ainsi la discrimination s'effectue dans les filtres 5
j accordés sur la fréquence Fo de modulation. L'accord des filtres peut être réglable
électroniquement par le circuit 8. Lorsque le missile lui-même présente un diamètre
angulaire important, la figure 4 montre qu'il faut alors composer avec l'énergie basse
fréquence du signal afin d'obtenir un signal électronique d'amplitude suffisante.
Il est possible d'évaluer et de mesurer le coefficient de filtrage spatial associé
à des sources de taille différente pour les deux modes de fonction nement retenus.
D'autres moyens de discrimination sont mis en jeu comme il va apparaître dans ce
qui suit.
[0024] La figure 7 représente de manière plus détaillée le bloc diagramme d'un système optique
d'écartométrie conforme à l'inven tion. Les éléments homologues à ceux de la figure
1 y sont représentés avec les mêmes numéros de référence. Le système comporte, en
outre, des moyens de discrimination spectrale des sources formés par un dispositif
de filtrage optique comprenant deux filtres, un premier filtre 21 de bande passante
très étroite et centrée sur une fréquence du spectre de rayonnement émis par le missile,
et un deuxième filtre 22 de bande passante beaucoup plus large qui s'étend de part
et d'autre de la bande de filtre 21. Le filtre 21 à haute sélectivité assume plusieurs
fonctions. Une première fonction est de protéger la barrette détectrice 4 durant
les périodes de non fonctionnement. Une deuxième fonction est de permettre la détection
des cibles utiles lors d'un fonctionnement en mode 2 c'est-à-dire en présence de perturbations
parasites, notamment du soleil, dans le champ observé. Sa présence limite la portée
mais évite de saturer le détecteur. Le filtre 22 à bande beaucoup plus large est lui
destiné au ralliement en fonctionnement normal, en mode 1, c'est-à-dire en l'absence
de perturbations. Le circuit 23 symbolise un dispositif de commande de commutation
de ces filtres sur réception d'un signal de commande S1 produit par l'ensemble 25
de gestion et de commande.
[0025] Du côté des circuits électroniques, il est procédé également à une commutation du
filtrage en aval du détecteur 4. Pour chaque élément détecteur il est prévu le filtre
passe-bande 5
j déjà cité centré sur la fréquence F
o de modulation ainsi qu'un deuxième filtre 5
k du type filtre passe-bas destiné à la détection du spectre basse fréquence des cibles
lumineuses et donc a une utilisation au début de la phase de ralliement alors que
les cibles utiles présentent une grande dimension. La commutation du trajet électronique
en sortie du détecteur élémentaire s'effectue grâce à un dispositif commutateur 26
commandé automatiquement à partir du circuit de gestion 25. En aval de ces filtres
électriques on trouve les comparateurs à seuil 7
j et 7
k respectivement pour ces deux voies de filtrage. Les sorties de ces comparateurs sont
ensuite appliquées à l'entrée d'un amplificateur vidéo 27 lequel est suivi d'un circuit
de conversion analogique-numérique 30 pour effectuer ensuite les traitements en numérique.
Le circuit 30 est connecté à un circuit de détection du signal utile 31 suivi d'un
circuit d'élaboration d'écartométrie 32. Un circuit horloge 33 fournit les synchronisations
aux différents circuits et un circuit interface 34 assure les liaisons avec l'extérieur.
[0026] Le fonctionnement d'ensemble est donné dans ce qui suit. Avant le tir le filtre F21
est en place pour protéger le détecteur 4. Durant une phase préliminaire commandée
automatiquement par le centre de gestion et de commande 25 sur réception d'un ordre
extérieur, le filtre 21 est remplacé par le filtre optique à large bande 22, chaque
circuit élémentaire étant connecté au filtre électronique passe-bande 5
j. Les signaux détectés sont analysés, si le soleil est présent dans le champ ces signaux
vont être très importants et dépasser un seuil maximal prédéterminé au-delà duquel
l'ensemble 25 de gestion commande la mise en place du filtre F21 à bande étroite.
Si par contre il n'y a pas de sources parasites telles que le seuil limite prédéterminé
est atteint, le filtre large bande F22 reste en place. Le tir peut avoir lieu ensuite.
Dans chacun de ces modes, le filtre électrique 5
k ou 5
j est imposé automatiquement par l'ensemble 25 de gestion en fonction du filtre optique
retenu (F21 ou F22). Les seuils des comparateurs 7
j, 7
k ainsi que les gains des préamplificateurs 6
j sont contrôlés automatiquement par l'ensemble 25.
[0027] La détermination du filtrage spectral est décrite à l'aide des figures 5 et 6. La
répartition spectrale des sources utiles considérées comme des corps noirs de température
de couleur de 1000 K pour le missile et 5900 K pour le soleil, ainsi que les valeurs
absolues des intensités spectrales rayonnées sont telles que, quelle que soit la longueur
d'onde, il apparaît une importante disparité des amplitudes. Il n'est donc pas envisageable
de traiter électroniquement des signaux issus directement de telles dynamiques. On
connaît également les valeurs des transmissions atmosphériques sur des trajets sol-sol
en fonction de la distance, et sol-air en fonction de l'élévation de la visée par
rapport à l'horizon. Une particularité de l'invention est de choisir une bande spectrale
située sur le bord d'une bande d'absorption atmosphérique afin de limiter, en profitant
de l'atténuation due à l'atmosphère, la dynamique des signaux et rendre possible l'exploitation.
Il existe trois bandes principales d'absorption atmosphérique qui permettrait de se
situer respectivement aux alentours de 2,8 microns, 4,4 microns ou 6,3 microns. Pour
des raisons de dépendance importante vis-à-vis des conditions météorologiques, deux
de ces bandes sont éliminées et la bande 4,4 microns est retenue, les filtres spectraux
étant optimisés autour de cette valeur. L'analyse des répartitions spectrales du soleil
et du missile ainsi que l'étude des transmissions spectrales atmosphériques montrent
que le bord de la bande d'absorption du gaz carbonique aux environs de 4,4 microns
répond aux problèmes de ralliement en présence de soleil (mode 2 de fonctionnement)
et que la bande 3 à 5 microns répond aux problèmes de la poursuite de guidage sur
fond non perturbé (mode 1 de fonctionnement). La figure 5 montre la variation d'intensité
spectrale d'un corps noir 1000 K en fonction de la longueur d'onde et la figure 6
représente un exemple de gabarit du filtre 21 à bande étroite répondant aux caractéristiques
sélectives désirées. Ce filtre est centré autour de 4,4 microns et sa bande passante
est de l'ordre de 200 nanomètres.
[0028] Le filtre 22 a une bande passante qui comporte cette valeur de 4,4 microns et sa
bande se situe par exemple de 3 à 5 microns pour l'application envisagée.
[0029] Pour assurer un bon fonctionnement l'optique 1 doit garantir une bonne transmission
pour ces longueurs d'onde et sa bande sera choisie aussi large que possible et couvrant
au moins l'intervalle 3 à 5 microns du filtre 22. Un tel choix permet de ne pas se
pénaliser par une fabrication industrielle trop délicate de l'objectif optique.
[0030] La figure 8 donne un exemple de réalisation de la partie optomécanique. Suivant cet
exemple le moteur 11M entraîne une came qui par intermédiaire d'un galet de roulement
va faire déplacer le bras de levier 40 de manière à faire tourner le miroir 10. La
variation du mouvement est une dent de scie périodique. Le capteur de recopie 11R
est également représenté avec un disque horloge 41. Le dispositif mécanique de commutation
des filtres optiques 21, 22 n'est pas figuré.
[0031] Afin de satisfaire la détection des signaux à ces longueurs d'ondes, il est choisi
par exemple un détecteur 4 à base de plomb sélénium dont le refroidissement est modéré.
D'autres solutions sont possibles exigeant des températures plus basses de refroidissement.
Le détecteur est réalisable selon une barrette de faibles dimensions. Avec un pas
variable, la barrette permet d'accélérer le ralliement au centre du champ et la précision
d'écartométrie est fonction de la zone de la barrette où se trouve la tache optique.
[0032] Le traitement électronique se décompose en deux fonctions qui s'enchaînent, d'abord
un traitement analogique entre la sortie de la barrette et le circuit de conversion
30 avec des moyens de filtrage spatial adaptés à la fréquence de modulation, puis
un traitement numérique qui assure, selon des techniques connues, l'élaboration des
écartométries.
[0033] L'écartomètre peut être conçu formé d'un ensemble dans un coffret fermé afin d'être
protégé de l'environnement, avec un hublot qui assure la pénétration du flux lumineux.
Le matériau choisi pour le hublot doit convenir aux bandes spectrales retenues. L'optique
peut être constituée de lentilles, par exemple au Germanium ou Fluorine, assurant
la réception de ces bandes spectrales. Pour protéger la barrette 4, le filtre 21 de
bande étroite reste disposé en place par le mécanisme de commande 23 avant le tir.
Le circuit 25 assure la gestion des séquences et élabore les signaux internes de commande,
il peut comporter avantageusement un ensemble micro-processeur. Ce circuit ainsi
que ceux en aval de l'amplificateur 27 sont indiqués à titre d'exemple.
1. Système optique d'écartométrie angulaire comportant, une optique de focalisation
du rayonnement lumineux provenant du champ observé sur une barrette détectrice, des
moyens de discrimination spectrale des sources lumineuses infrarouges par filtrage
optique dudit rayonnement, des moyens de discrimination spatiale des sources lumineuses
infrarouges combinant une grille de modulation constituée de zones transparentes
séparées par des zones opaques, un moyen de déplacement relatif de la grille par rapport
à l'image de champ formée sur la barrette pour produire ladite modulation, et un circuit
de traitement des signaux détectés avec un filtrage électronique adapté à ladite modulation,
ledit système étant caractérisé en ce que la grille (3) est fixe ; le moyen de déplacement
relatif est constitué par un dispositif (10,11) de balayage de champ uniaxe selon
une direction perpendiculaire à la barrette (4) ; le traitement électronique comprend
un premier filtrage électronique (5j) centré sur ladite modulation, et un deuxième
filtrage électronique (5k) pour détecter le spectre basse-fréquence lors d'une phase
de ralliement de cible, et un moyen (26j) de commutation desdits filtrages électroniques
; le filtrage optique utilisant deux filtres optiques, un premier filtre (21) à bande
étroite assurant une haute sélectivité dans le domaine infrarouge exploité, un second
filtre (22) à bande plus large englobant la bande étroite du premier filtre, et un
moyen de commande mécanique (23) pour passer d'un filtre à l'autre et vice versa.
2. Système selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens de traitement
électronique comportent en aval de chaque élément détecteur (Ej) un premier filtre
passe-bande (5j) assurant ledit premier filtrage et un deuxième filtre passe-bas(5k)
assurant ledit deuxième filtrage ainsi qu'un circuit de commutation (26j) pour connecter
ledit élément détecteur au premier ou au deuxième desdits filtres électroniques.
3. Système selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit premier filtre optique
à bande étroite (21) assure la protection de la barrette détectrice (4) durant les
périodes de non fonctionnement, et la détection de cible durant les périodes de fonctionnement
avec présence de perturbations parasites importantes dans le champ d'observation ;
ledit deuxième filtre optique (22) à bande plus large étant destiné au ralliement
de cible en fonctionnement normal, c'est-à-dire en l'absence de perturbations.
4. Système selon la revendication 3, caractérisé en ce que la bande spectrale du premier
filtre optique (21) est située vers un bord d'une bande d'absorption atmosphérique
afin de limiter, en profitant de l'atténuation due à l'atmosphère, la dynamique des
signaux.
5. Système selon la revendication 4, caractérisé en ce que le premier filtre optique
(21) est centré autour de 4,4 microns avec une bande passante de quelques dixièmes
de microns.
6. Système selon la revendication 5, caractérisé en ce que le deuxième filtre optique
(22) a une bande passante située entre 3 à 5 microns.
7. Système selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la grille de modulation (3) est constituée de lignes brisées en forme de chevrons.
8. Système selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la barrette (4) est formée d'une pluralité d'éléments détecteurs (E1 à En)
dont la dimension selon l'axe longitudinal de la barrette correspond à une valeur
multiple au moins égale à un pas P prédéterminé qui correspond au diamètre de l'image
de la cible utile à détecter.
9. Système selon la revendication 8, caractérisé en ce que la barrette est conçue
avec un pas variable.
10. Système selon la revendication 9, caractérisé en ce que le pas variable est réparti
dans une pluralité de zones comportant, de manière symétrique à partir du centre de
la barrette, une première zone (ZC) avec des éléments de petite dimension longitudinale
correspondant au pas P pour avoir la précision maximale dans la zone centrale de détection,
puis une zone médiane (ZM) avec des éléments de dimension 2P pour avoir une précision
moyenne, enfin une zone périphérique (ZP) où les éléments ont la dimension 3P.