(19)
(11) EP 0 243 289 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
28.10.1987  Bulletin  1987/44

(21) Numéro de dépôt: 87460007.5

(22) Date de dépôt:  09.04.1987
(51) Int. Cl.4H01Q 21/24, H01Q 19/06, H01Q 9/26, H01Q 21/00
(84) Etats contractants désignés:
BE DE FR GB IT NL SE

(30) Priorité: 23.04.1986 FR 8605990

(71) Demandeurs:
  • ETAT FRANCAIS représenté par le Ministre des PTT (Centre National d'Etudes des Télécommunications)
    F-92131 Issy-les-Moulineaux (FR)
  • Etablissement Public de Diffusion dit "Télédiffusion de France"
    F-92120 Montrouge (FR)

(72) Inventeurs:
  • Dubost, Gérard
    F-35000 Rennes (FR)
  • Frin, Roger
    F-35340 Liffre (FR)

(74) Mandataire: Le Guen, Louis François 
CABINET Louis LE GUEN 38, rue Levavasseur B.P. 91
35802 Dinard Cédex
35802 Dinard Cédex (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Antenne plaque à double polarisations croisées


    (57) La partie rayonnante de l'antenne est formée de deux dou­blets rayonnants (1-3, 2-4) semblables qui sont situés dans un même plan et orthogonaux, les fentes entre les brins alimentés des doublets se croisent au centre (C) de l'antenne élémentaire.
    Les deux doublets élémentaires (1-3, 2-4) sont associés à des conducteurs centraux de lignes triplaques qui sont orthogonaux, leurs projections se croisant sous le centre (C) de l'antenne. Chaque ligne triplaque est constituée par les plaques (1-3 ou 2-4) d'un doublet, d'une part, un réflecteur, d'autre part, et, entre les plaques et le réflecteur, le conducteur central. Le réflecteur est commun aux deux doublets.




    Description


    [0001] La présente invention concerne une antenne plaque à double polarisations croisées, ces antennes étant notamment prévues pour former des réseaux fonctionnant dans la bande de fréquences allant de quelques centaines de MHz à quelques dizaines de GHz.

    [0002] Les réseaux d'antennes plaques élémentaires constituées de dou­blets repliés à brin alimenté épais réalisées à l'aide de circuits imprimés conviennent particulièrement à l'émission ou à la réception de signaux radioélectriques dans la bande des 12 GHz. Un tel réseau est décrit dans le brevet FR-A-2 487 588. Une antenne réseau à symétrie de révolution destinée plus particulièrement à l'émission de signaux de radiodiffusion terrestre dans la bande des 12 GHz est également décrite dans la demande de brevet français no 85 08840 déposée le 10 juin 1985 aux noms conjoints des présents demandeurs et intitulée "Antenne omnidirectionnelle cylindrique". Cette antenne a, en azimut, un diagramme de rayonnement omnidirectionnel et, en éléva­tion, un diagramme beaucoup plus étroit.

    [0003] Un objet de l'invention consiste à prévoir une antenne plaque élémentaire basée sur le fonctionnement des doublets repliés à brins épais alimentés et réalisée en circuits imprimés qui soit capable de recevoir, mais éventuellement aussi d'émettre, des ondes électromagné­tiques à polarisation quelconque, c'est-à-dire elliptique gauche ou elliptique droite, dans la bande des 12 GHz. Plus particulièrement, la polarisation elliptique peut, à la limite, être circulaire ou dégénérée en rectiligne. Une telle antenne, dite à double polarisa­tions croisées est prévue pour être utilisée dans un réseau capable de recevoir des signaux radiodiffusés par satellite avec une polarisa­tion circulaire droite ou gauche.

    [0004] Suivant une caractéristique de l'invention, il est prévu une antenne élémentaire dont la partie rayonnante est formée de deux doublets rayonnants repliés à brins épais semblables situés dans un même plan et orthogonaux, les fentes entre les brins alimentés des doublets se croisant au centre de l'antenne élémentaire.

    [0005] Suivant une autre caractéristique, les doublets de l'antenne élémentaire sont respectivement associés à des conducteurs centraux de lignes triplaques qui sont orthogonaux avec leurs projections se croisant sous le centre de l'antenne, chaque ligne triplaque étant constituée par les plaques d'un doublet, d'une part, un réflecteur, d'autre part, et entre les plaques et le réflecteur le conducteur central, le réflecteur étant commun aux deux doublets.

    [0006] Suivant une autre caractéristique, les doublets sont constitués par quatre plaques séparées par une croix non conductrice dont le centre coïncide avec le centre de l'antenne élémentaire, chaque extrémité de branche de la croix débouchant dans une première aire non conductrice bordée extérieurement par une bande conductrice re­liée aux parties arrière des deux plaques adjacentes à ladite bran­che, une seconde aire non conductrice finie étant prévue au-delà de la bande conductrice, les premières aires, les bandes et les secondes aires étant symétriques par rapport au centre de l'antenne élémentai­re et aux axes de symétrie des doublets.

    [0007] Suivant une autre caractéristique, l'antenne élémentaire est réalisée sous la forme d'un premier circuit imprimé avec une première face métallisée dans laquelle ont été découpées la croix, les premiè­res aires et les secondes aires, et une seconde face métallisée sur laquelle ne subsiste que le premier conducteur central, et un second circuit imprimé avec une première face sur laquelle ne subsiste que le second conducteur central et une seconde face entièrement métalli­sée servant de réflecteur, les deux circuits imprimés étant, une fois orientés convenablement, superposés avec entre eux une couche isolan­te.

    [0008] Suivant une autre caractéristique, devant les plaques des dou­blets et séparés de ceux-ci par une couche isolante, sont disposés des éléments directeurs.

    [0009] Suivant une autre caractéristique, il est prévu un réseau d'antennes élémentaires, telles que définies ci-dessus, les premiers conducteurs centraux étant tous associés aux premiers doublets et les seconds conducteurs centraux aux seconds doublets.

    [0010] Les caractéristiques de l'invention mentionnées ci-dessus, ain­si que d'autres, apparaîtront plus clairement à la lecture de la des­cription suivante d'exemples de réalisation, ladite description étant faite en relation avec les dessins joints, parmi lesquels:

    la Fig. 1 est une vue en plan de la partie rayonnante de l'antenne suivant l'invention,

    la Fig. 2 est une vue en coupe de l'antenne de l'invention, suivant la ligne Y-Yʹ de la Fig. 1,

    la Fig. 3 est une vue en plan d'un premier circuit imprimé qui porte la partie rayonnante de l'antenne et d'une ligne d'alimentation,

    la Fig. 4 est une vue en plan d'un second circuit imprimé qui porte le réflecteur de l'antenne et de son autre ligne d'alimentation,

    la Fig. 5 est une vue schématique illustrant comment se croi­sent, superposées, les lignes d'alimentation des doublets constituant l'antenne des Figs. 1 à 4,

    la Fig. 6 est une vue montrant une variante du circuit imprimé de la Fig. 3,

    la Fig. 7 est une vue montrant une variante du circuit imprimé de la Fig. 4,

    la Fig. 8 est une vue schématique d'une variante de structure rayonnante suivant l'invention,

    la Fig. 9 est une vue d'une autre variante d'antenne suivant l'invention, dans laquelle des directeurs ont été placés devant la structure rayonnante de la Fig. 1,

    la Fig. 10 est une vue en coupe de l'antenne de la Fig. 9, suivant la ligne Y-Yʹ de celle-ci, et

    la Fig. 11 montre une ensemble de deux antennes ayant servi à des fins expérimentales.



    [0011] Dans un premier exemple d'antenne de l'invention, la partie rayonnante, montrée à la Fig. 1, comprend deux paires orthogonales de plaques conductrices larges, à savoir la paire de plaques 1 et 3 ayant un axe de symétrie X-Xʹ, d'une part, et la paire de plaques 2 et 4 ayant un axe de symétrie Y-Yʹ, d'autre part. L'ensemble des plaques conductrices 1 à 4 occupe les quadrants délimités par une croix non conductrice dont les orientations des branches 5 à 8 sont décalées de 45° par rapport aux axes de symétrie X-Xʹ et Y-Yʹ des plaques 1 à 4. En pratique, chaque plaque 1 à 4 a une extrémité angulaire dont les bords sont formés par deux branches adjacentes de la croix. Au-delà des extrémités externes des branches 5 à 8, les plaques ont leurs deux bords latéraux 9 et 10, respectivement paral­lèles à l'axe de symétrie X-Xʹ ou Y-Yʹ de la plaque considérée.

    [0012] Par ailleurs, au delà des extrémités externes des quatre bran­ches 5 à 8 de la croix, sont respectivement prévues quatre aires bornées, non conductrices 11 à 14. A la Fig. 1, les aires 11 à 14 sont limitées vers le centre par l'extrémité de la branche correspon­dante, par les bords latéraux voisins 9 et 10 de deux plaques conductrices adjacentes et, vers l'extérieur, par un arc de cercle 15, centré au centre de la croix. Au-delà de l'arc de cercle 15 de chaque aire non conductrice 11 à 14, sont respectivement prévues des portions de couronne conductrice 16 à 19, qui sont également centrées au centre de la croix. La portion de couronne 16 relie les plaques 1 et 2, la portion 17 les plaques 2 et 3, etc.

    [0013] Au-delà des portions de couronnes conductrices 16 à 19, sont respectivement prévues quatre portions de couronnes non conductrices 20 à 23. Les couronnes 16 et 20 sont symétriques par rapport à l'axe de la branche 5, les portions 17 et 21 sont symétriques par rapport à l'axe de la branche 6, etc. Les portions de couronne non conductrices 20 à 23 sont plus longues que les portions de couronne conductrices 16 à 19, et leurs extrémités sont respectivement plus proches des axes X-Xʹ et Y-Yʹ que les bords 9 et 10 de chaque plaque conductrice 1 à 4.

    [0014] Les largeurs des branches de croix 5 à 8 et des portions non conductrices 20 à 23 sont du même ordre de grandeur et, plus généralement, très faibles par rapport à la longueur d'onde.

    [0015] En pratique, les parties conductrices de la partie rayonnante montrée à la Fig. 1 sont formées dans une face, initialement entière­ ment métallisée, 24 d'un circuit imprimé double faces 25, Fig. 2, dont l'autre face 26 porte le conducteur métallique central 27 d'une première ligne d'alimentation triplaque. Un autre circuit imprimé double faces 28 porte, sur une face 29, le conducteur métallique central 30 d'une seconde ligne d'alimentation triplaque et, sur son autre face, le réflecteur métallisé 31.

    [0016] Les parties non conductrices 5 à 8, 11 à 14, et 20 à 23 sont obtenues par enlèvement des parties correspondantes de la face 24.

    [0017] Les deux circuits imprimés 25 et 28 sont superposés, avec leurs faces 26 et 29 en regard, et séparées par une couche mince 32 de substrat diélectrique.

    [0018] Comme le montrent les Figs. 1 et 2, le conducteur central 27 est dirigé suivant l'axe Y-Yʹ et passe, en partant de la source d'alimentation non montrée, sous la plaque 2, sous le centre non conducteur C de la croix, puis sous la plaque 4 pour s'arrêter à environ un quart de longueur d'onde du centre C. Sous la face 24, au-delà des portions non conductrices 20 et 21, le conducteur 27 a une largeur permettant de l'adapter à une impédance nominale, par exemple 50 ou 100 ohms; au passage sous l'intervalle entre 20 et 21, sa largeur est réduite à la moitié environ de cet intervalle; au milieu de la plaque 2, sa largeur est réduite à environ la moitié de l'intervalle entre les extrémités de deux plaques opposées 1 et 3 ou 2 et 4; autour du centre, sa largeur est encore réduite comme on le verra en relation avec la Fig. 5; enfin, dans son segment final, sous la plaque 4, sa largeur redevient égale à celle qu'il avait avant le centre C.

    [0019] Comme le montre la Fig. 4, le conducteur central 30, orienté suivant l'axe Xʹ-X, a une largeur qui évolue comme celle du conduc­teur 27 en passant successivement sous les plaques 3 et 1.

    [0020] Chaque conducteur 27 ou 30 forme avec, d'une part, la face entièrement métallisée 31 et, d'autre part, les parties conductrices de la face 24 une ligne triplaque.

    [0021] La paire de plaques 1 et 3 constitue avec le conducteur central 30 et le réflecteur 31 un premier doublet rayonnant polarisé linéaire­ment. Ce doublet est symétrique et ses extrémités adjacentes sont excitées en opposition de phase. De plus, il s'agit d'un doublet replié dont les brins épais sont constitués par les plaques 1 et 3 tandis que les brins repliés, non excités, sont constitués, d'une part, par les portions de couronne 15 et 17, plus la partie externe de la plaque 2, et, d'autre part, par les portions de couronnes 19 et 18, plus la partie externe de la plaque 4.

    [0022] La paire de plaques 2 et 4 constitue, avec le conducteur central 27 et le réflecteur 31, un second doublet rayonnant polarisé linéairement. Ce doublet est également symétrique et ses extrémités adjacentes sont excitées en opposition de phase. Il est facile de vérifier qu'il s'agit également d'un doublet à brin épais excité.

    [0023] On notera que, dans chaque partie externe d'une plaque 1 à 4, les courants des deux doublets se croisent. Toutefois, étant donné que, pour le premier doublet, la ligne Y-Yʹ est au potentiel zéro tandis que, pour le second doublet, la ligne X-Xʹ est aussi au potentiel zéro, le découplage entre les doublets est grand.

    [0024] On notera également, Fig. 2, que le conducteur d'alimentation 30 du premier doublet est légèrement plus loin des plaques 1, 3 que le conducteur 27 des plaques 2, 4 du second doublet, mais réciproque­ment plus près du réflecteur 31. Cette écart, égal à la demi-épais­seur de la couche 32, par rapport à une position moyenne au milieu de la couche 32 est pratiquement sans influence sur le fonctionnement des doublets, dans la mesure où l'épaisseur de la couche isolante 32 est faible.

    [0025] Comme le montre la Fig. 5 et comme on l'a déjà mentionné, autour du centre de l'antenne, en 33 et 34, les conducteurs 27 et 30 ont leurs largeurs réduites. Cette réduction permet de diminuer le couplage entre les deux doublets.

    [0026] Les moments électriques des deux doublets rayonnants sont ainsi situés dans un même plan et orthogonaux entre eux. Pour émettre ou recevoir une onde dont la polarisation est quelconque, il suffit de déphaser correctement les deux signaux émis ou reçus sur chacun des conducteurs centraux 27 et 30. Il n'est pas utile dans la présente description de donner des détails sur un déphaseur capable d'effec­tuer cette opération car de tels déphaseurs sont connus de l'homme de métier.

    [0027] A titre expérimental, une source rayonnante ayant la structure définie dans les Figs. 1 à 5 a été réalisée et testée. Cette source a fonctionné dans la bande de fréquences comprise entre 3,65 et 4,05 GHz. Le diamètre hors-tout de la source, c'est-à-dire le diamètre D des bords externes des portions de couronne 20 à 23 était égal à 51 mm, ce qui conduit à un rapport:

    où (λo)m désigne la longueur d'onde en espace libre à la fréquence moyenne de 3,85 GHz.

    [0028] Les circuits imprimés 25 et 28 avaient une épaisseur de 3,2 mm, avec une constante diélectrique relative εr = 2,55. La couche isolante 32 était en téflon d'une épaisseur de 0,3 mm et d'une constante diélectrique relative εr = 2,1.

    [0029] L'épaisseur hors-tout e, Fig. 2, était donc égale à 6,7 mm avec un rapport:



    [0030] La résistance de rayonnement d'un doublet à la fréquence moyen­ne de 3,85 GHz et rapportée entre les extrémités adjacentes d'un doublet est voisine de 100 ohms. A l'aide des tronçons de différentes largeurs, mentionnées ci-dessus, des conducteurs centraux, chaque doublet était adpaté à 50 ohms.

    [0031] Le tableau I suivant résume les résultats expérimentaux obtenus dans la bande passante sur un doublet seul, l'autre doublet étant fermé sur une charge adaptée de 50 ohms.

    avec OE et OH représentant les ouvertures à 3 dB respectivement dans les plans "E" et "H"; R.O.S. désignant le rapport d'ondes stationnai­res; c.c désignant la composante croisée suivant l'axe de rayonnement maximal; Dec désignant le découplage entre les deux doublets; et * indiquant que la mesure n'a pas été effectuée.

    [0032] Le tableau II montre le taux de polarisation τ mesuré suivant l'axe de rayonnement maximal lorsque la source fonctionne en polarisa­tion circulaire. Pour cela, les deux conducteurs centraux 27 et 30 sont connectés à un coupleur directionnel 3 dB qui crée un déphasage de 90° entre les signaux émis ou reçus sur les deux doublets.



    [0033] Le taux de polarisation relativement élevé résulte d'une faible différence entre les impédances de rayonnement des deux doublets, due à la dissymétrie des deux lignes triplaques par rapport à la structu­re rayonnante. Une adaptation d'impédance, légèrement différente pour chaque doublet, permet d'obtenir des courants égaux en amplitude et en quadrature de phase et un taux de polarisation inférieur à 1 dB.

    [0034] Dans l'exemple de réalisation de la Fig. 6, le conducteur central 34 de la ligne triplaque servant à alimenter le second doublet formé des plaques 2 et 4, a sa partie terminale disposée, selon l'axe Y-Yʹ, d'une manière analogue à celle du conducteur 27, mais sous la partie externe de la plaque 2, il change de direction à 90° pour passer sous la portion de couronne 16, pratiquement en arc de cercle jusqu'à l'axe Xʹ-X et changer à nouveau de direction pour s'éloigner de la source selon cet axe.

    [0035] La variante de la Fig. 6 peut permettre un arrangement diffé­rent des sources pour former un réseau.

    [0036] Par ailleurs, comme le montrent les Figs. 6 et 7, les conduc­teurs centraux 35 et 36, ce dernier servant à exciter le premier doublet formé des plaques 1 et 3, sont chacun formés d'une bande de largeur étroite qui s'élargit après passage sous l'intervalle entre les plaques. Cette structure des conducteurs centraux est une varian­te de celle des Figs. 3 et 4 et permet à l'antenne de fonctionner sur une impédance nominale de 100 ohms.

    [0037] A la Fig. 8, on a montré schématiquement une variante de structure rayonnante se composant de deux paires de doublets 1ʹ, 3ʹ et 2ʹ, 4ʹ qui sont tout à fait analogues aux deux paires 1, 3 et 2, 4. Les plaques de ces doublets sont définies par une croix non conductrice, comme à la Fig. 1. Les principales différences de la structure tiennent aux formes carrées des aires non conductrices 12ʹ à 15ʹ et aux formes en équerre des aires 20ʹ à 23ʹ, alors que les aires correspondantes avaient à la Fig. 1 une géométrie circulaire. La source de la Fig. 8 a un comportement semblable à celle de la Fig. 1, toutefois ses dimensions hors-tout sont sensiblement plus importantes en raison d'une constante diélectrique relative εr proche de l'unité pour les circuits imprimés 25 et 28. Notamment son rapport C/(λo)m, où C représente le côté du carré formé par les bords externes des aires 20ʹ à 23ʹ est supérieur à 1, ce qui ne permet pas son utilisation dans un réseau dense.

    [0038] Il faut retenir que, dans les deux structures à géométrie circulaire et à géométrie carrée, on rencontre en partant du centre de la source:
    - le long de l'axe X-Xʹ ou Y-Yʹ, une plaque conductrice, et
    - le long des bissectrices des quadrants définis par ces axes, une branche de croix non conductrice, suivie d'une première aire non conductrice, suivie d'une bande conductrice, suivie d'une seconde bande non conductrice, et enfin une seconde aire conductrice.

    [0039] Dans un cas, les bandes sont des portions de couronnes, dans l'autre, ce sont des portions d'équerres. Bien entendu, toutes les formes intermédiaires entre ces deux formes pourraient convenir sur le plan fonctionnel. Toutefois la géométrie circulaire est préférée car elle permet d'avoir un rapport D/(λo)m égal à 0,65, c'est-à-dire une configuration en réseau dense, dans laquelle le pas du réseau est inférieur à une longueur d'onde.

    [0040] La source rayonnante suivant l'invention permet de constituer un réseau de sources identiques dans lequel les premiers doublets sont associés à des conducteurs centraux de ligne triplaque orientés suivant une même direction, tandis que les seconds doublets sont associés à des conducteurs centraux orientés perpendiculairement.

    [0041] L'antenne de la Fig. 9 comporte la même structure rayonnante que celle de la Fig. 1, ainsi que les mêmes lignes d'alimentation triplaque, non montrées, et on y a repris les mêmes références numériques pour y désigner les mêmes parties, notamment les plaques 1 à 4 et les portions de couronnes non conductrices 20 à 23. L'antenne de la Fig. 9 comporte aussi quatre éléments ou brins directeurs métalliques 37 à 40. Les éléments directeurs 37 à 40 sont les quatres branches en matériau bon conducteur, par exemple en métal tel que du cuivre, d'une croix dont les départs sont à une petite distance du centre de la croix, lequel coïncide, en plan, avec le centre C de la structure rayonnante formée par les plaques 1 à 4. Les éléments directeurs 37 et 39 sont alignés avec l'axe X-Xʹ et placés respective­ment au-dessus des plaques 1 et 3. Les éléments directeurs 38 et 40 sont alignés avec l'axe Y-Yʹ et placés respectivement au-dessus des plaques 2 et 4. La largeur commune des éléments directeurs 37 à 40 est constante et nettement plus faible que celle des plaques 1 à 4. Leurs bouts 41 à 44, les plus éloignés du centre, se trouvent à l'intérieur des limites externes de la structure rayonnante. Les côtés longitudinaux des éléments directeurs sont, en plan, symétri­ques par rapport aux axes X-Xʹ et Y-Yʹ, respectivement. L'ensemble des éléments directeurs admet le centre C comme centre de symétrie.

    [0042] Comme le montre la coupe de la Fig. 10, les éléments directeurs 37 à 40 sont plaqués sur une couche isolante 45 qui définit l'inter­valle h entre le plan de la structure rayonnante et celui des éléments directeurs.

    [0043] Dans un exemple de réalisation, chaque élément directeur 37 à 40 était une bande métallique de 5 mm de largeur et de 19,5 mm de longueur. Les distances respectives entre les éléments directeurs 37 et 39, et 38 et 40 sont, au-dessus du centre C, de 2,5 mm. A titre d'exemple, les bandes métalliques des éléments directeurs 37 à 40 peuvent être imprimés sur un circuit imprimé 46 en verre-téflon d'épaisseur 0,2 mm et de constante diélectrique relative εr égale à 2,5. Le circuit imprimé 46 est séparé de la structure rayonnante 1 à 4 par une couche d'isolant 45 dont l'épaisseur h était de 5 mm. La couche d'isolant 45 était en "Klégécel" dont la constante diélectri­que est voisine de 1.

    [0044] Comme le montre la Fig. 11, deux tels ensembles d'éléments directeurs ont été expérimentés avec deux structures rayonnantes dont le diamètre était de 52 mm, donc voisin du diamètre D de la structure de la Fig. 1. Plusieurs distances P entre les centres des deux antennes ont été choisies, notamment pour étudier l'influence de cette distance P sur le couplage entre les antennes. Plus particuliè­rement, dans l'antenne des Figs. 9 et 10, chacun des circuits imprimés 25 et 28 en verre-téflon (εr = 2,55) a une épaisseur égale à 3,05 mm, couches de cuivre incluses, et la couche isolante 32, sans cuivre, est aussi en verre-téflon d'une épaisseur de 0,2 mm (au lieu de 0,3 mm en téflon avec εr = 2,1 pour l'antenne des Figs. 1 et 2.

    [0045] A la Fig. 11, les lignes d'alimentation de l'ensemble de gauche, en regardant le dessin, aboutissent aux points V1 et V2 et ceux de l'ensemble de droite aux points V3 et V4.

    [0046] Le tableau III ci-dessous montre, pour quelques fréquences, les rapports d'ondes stationnaires relatifs à l'impédance d'entrée et mesurés sur chacune des bornes V1 à V4. Dans chaque mesure sur un point d'alimentation, les autres sont fermés sur la résistance norma­lisée de 50 ohms. Pour cet ensemble de mesures, la distance P entre les antennes était de 55 mm, ce qui correspond à la fréquence moyenne λm au rapport P/λm = 0,68. La première partie du tableau III donne les résultats des mesures effectuées en présence des éléments direc­teurs tandis que la seconde partie donne les résultats des mesures effectuées sans les éléments directeurs, les structures rayonnantes nues.

    [0047] L'amélioration due aux éléments directeurs apparaît clairement au tableau III. Grâce aux éléments directeurs, on peut, par exemple, réaliser une adaptation correspondant à un rapport d'ondes staionnai­res (ROS) inférieur à 1,5 dans une bande passante de 8,5 %. A noter que la dispersion des valeurs des ROS entre les différentes bornes V1 à V4 n'est due qu'à la précision relativement médiocre de la construc­tion des antennes expérimentales.



    [0048] Comme on l'a déjà mentionné, on a aussi procédé à des mesures de couplage entre les deux antennes en les écartant plus ou moins, c'est-à-dire en prenant plusieurs valeurs de distance P entre les centres des antennes. Les résultats des mesures effectuées pour les trois valeurs de P: 65, 60 et 55 mm sont mentionnés dans les tableaux IV, V et VI suivants. Les essais ont été faits avec et sans éléments directeurs pour P= 65 et 55 mm, et seulement avec éléments directeurs pour P = 60 mm. Dans chaque cas, on a indiqué les couplages entre les bornes V2 et V3, soit V2V3, entre V1 et V4, soit V1V4, et entre V1 et V3, soit V1V3.



    [0049] Il ressort des tableaux IV, V et VI que la présence des éléments directeurs contribue à accroître légèrement les couplages pour la distance P la plus grande, P/λm = 0,8 (Tableau IV), mais que pour la distance P la plus faible, P/λm = 0,68 (Tableau VI), le couplage sans directeur est un peu plus fort que pour P/λm = 0,8 et les variations dues aux éléments directeurs sont insignifiantes.

    [0050] En conslusion, les éléments directeurs des Figs. 9 et 10 augmentent la bande passante de l'antenne ou améliore l'adaptation de l'impédance d'entrée de celle-ci. La présence des éléments directeurs n'augmente pas le couplage entre antennes et ce couplage reste suffisamment faible ce qui permet d'utiliser les antennes de l'inven­tion, pourvues d'éléments directeurs, pour constituer des réseaux.


    Revendications

    1) Antenne plaque élémentaire à double polarisations croisées dont la partie rayonnante est formée de deux doublets rayonnants repliés à brins épais (1-3, 2-4) semblables caractérisée en ce que les deux doublets sont situés dans un même plan et orthogonaux, les fentes entre les brins alimentés des doublets se croisant au centre (C) de l'antenne élémentaire.
     
    2) Antenne plaque élémentaire suivant la revendication 1, carac­térisée en ce que les deux doublets élémentaire (1-3, 2-4) sont respectivement associés à des conducteurs centraux (27, 30) de lignes triplaques qui sont orthogonaux avec leurs projections se croisant sous le centre (C) de l'antenne, chaque ligne triplaque étant consti­tuée par les plaques (1-3 ou 2-4) d'un doublet, d'une part, un réflecteur (31), d'autre part, et, entre les plaques et le réflec­teur, le conducteur central (27 ou 31), le réflecteur (31) étant commun aux deux doublets.
     
    3) Antenne plaque élémentaire suivant la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que les deux doublets sont constitués par quatre plaques (1 à 4) séparées par une croix (5 à 8) non conductrice dont le centre coïncide avec le centre (C) de l'antenne plaque élémentai­re, chaque extrémité de branche (5, 6, 7 ou 8) de la croix débouchant dans une première aire (11, 12, 13 ou 14) non conductrice bordée extérieurement par une bande (16, 17, 18 ou 19) conductrice reliée aux parties arrière des deux plaques (1, 2, 3 ou 4) adjacentes à ladite branche, une seconde aire (20, 21, 22 ou 23) non conductrice finie étant prévue au-delà de la bande conductrice (16, 17, 18 ou 19), les premières aires, les bandes et les secondes aires étant symétriques par rapport au centre (C) de l'antenne élémentaire et aux axes de symétrie (X-Xʹ, Y-Yʹ) des doublets.
     
    4) Antenne plaque élémentaire suivant la revendication 3, carac­térisée en ce qu'elle est réalisée sous la forme d'un premier circuit imprimé (25) avec une première face (24) métallisée dans laquelle ont été découpées la croix, les premières aires et les secondes aires, et une seconde face (26) métallisée sur laquelle ne subsiste que le premier conducteur central (27), et un second circuit imprimé (28) avec une première face (29) sur laquelle ne subsiste que le second conducteur central (30) et une seconde face (31) entièrement métalli­ sée servant de réflecteur, les deux circuits imprimés (24, 28) étant, une fois orientés convenablement, superposés avec entre eux une couche isolante (32).
     
    5) Antenne plaque élémentaire suivant l'une des revendication 1 à 4, caractérisée en ce que, devant les plaques (1 à 4) des doublets et séparés de ceux-ci par une couche isolante, sont disposés des éléments directeurs (37 à 40).
     
    6) Antenne plaque élémentaire suivant la revendication 5, carac­térisée en ce que les éléments directeurs sont chacun formés d'une bande de matériau conducteur longue rectangulaire, les quatre bandes étant orientées suivant les branches d'une croix dont le centre coïncide avec le centre de l'antenne et les directions avec les axes de symétrie (X-Xʹ, Y-Yʹ) des plaques des doublets respectivement, les départs des bandes conductrices étant situés à une petite distance du centre de la croix.
     
    7) Antenne plaque élémentaire suivant la revendication 5 ou 6, caractérisée en ce que les bouts des éléments directeurs (37 à 40), qui sont les plus éloignés du centre, se trouvent à l'intérieur de la structure rayonnante de l'antenne.
     
    8) Réseau d'antennes plaques caractérisé en ce qu'il est consti­tué d'antennes plaques élémentaires suivant l'une des revendications 1 à 7 et en ce que les premiers conducteurs centraux (27) sont tous associés aux premiers doublets et les seconds conducteurs centraux (30) aux seconds doublets.
     




    Dessins



















    Rapport de recherche