[0001] La présente invention concerne un appareil du type décrit dans le préambule de la
revendication 1. Un tel appareil est décrit dans le brevet suisse N° 330 712. L'engagement
de cet appareil connu dans le canevas s'effectue en deux temps: un premier, pour faire
passer d'abord la boucle de l'appareil à travers le canevas, en maintenant le bouton
à l'extrémité de la tige de guidage plaqué contre le manche de l'appareil, et un second,
pour faire passer les crochets avec le fil de poil à travers le canevas en relâchant
bien sûr le dit bouton.
[0002] Or, à l'usage, cet appareil fatigue plus ou moins repidement la personne qui l'utilise,
au point que certaines se découragent et renoncent définitivement à poursuivre ce
travail. La raison de cette fatigue est due à la force qu'il faut appliquer pour faire
passer le fil de poil à travers le canevas. On remarquera, en effet, qu'au moment
où un crochet s'apprête à faire passer à travers le canevas le brin de fil de poil
qu'il entraîne, le bout libre de ce brin se replie autour du crochet, si bien que
ce dernier doit pousser deux épaisseurs de fil de poil à travers le même ajour du
canevas. Comme les deux crochets de l'appareil connu sont symétriques, c'est donc.
quatre épaisseurs de fil de poil qu'il faut faire passer en même temps dans les ajours
du canevas.
[0003] A la résistance, que le canevas oppose à cette pénétration, s'ajoute le frottement
des bouts libres du fil de poil. Ces bouts libres doivent, en effet, glisser dans
les crochets et contre un brin de fil du canevas au fur et à mesure que les crochets
engagent le fil de poil dans les ajours du canevas. De plus, au moment de cette pénétration,
les bords externes des crochets appuient contre les brins de fil du canevas, qui sont
voisins de ceux entre lesquels la boucle de l'appareil est engagée, avec une force
telle que ces brins voisins sont déplacés, ce qui augmente encore la résistance du
canevas à la pénétration du fil de poil, en particulier dans (e cas des canevas fortement
apprêtés. Enfin, si l'appareil est poussé avec force dans une direction oblique par
rapport au canevas, il peut même arriver que l'un ou l'autre des brins voisins de
ceux entre lesquels la boucle de i'appareii est engagée soit cisaillé.
[0004] L'invention vise à pallier ces défauts. Grâce à l'asymétrie des crochets, qui résulte
de la caractéristique de la revendication 1, ceux-ci font passer l'un après l'autre
à travers le canevas les brins du fil de poil qu'ils entraînent. Ce sont donc seulement
deux épaisseurs de fil de poil qui passent à la fois à travers le canevas. De plus,
le crochet qui passe son brin de fil de poil à travers le canevas n'est plus pressé
par l'autre crochet contre le brin de fil du canevas voisin de ceux entre lesquels
la boucle de l'appareil est engagée. Les crochets n'ont donc plus à déformer le canevas
en y engageant le fil de poil. Enfin, le frottement des bouts du fil de poil glissant
dans les crochets et contre un brin de fil du canevas est réduit de moitié, puisque
ce n'est que le frottement de l'un des bouts du fil de poil qu'il faut surmonter à
la fois.
[0005] L'asymétrie des crochets de l'appareil selon l'invention a ainsi pour effet de réduire
dans une très large mesure la résistance du canevas à la pénétration du fil de poil.
En pratique, l'appareil selon l'invention entre avec aisance dans le canevas. Il peut
y être poussé avec deux doigts, alors que l'appareil connu à crochets symétriques
devait être poussé à pleine main et, par certaines personnes, même avec les deux mains.
[0006] Les formes spéciales d'exécution définies par la revendication 2 ont l'avantage que
le premier brin du fil de poil à être introduit dans la boucle de l'appareil est protégé
entre son crochet et une paroi latérale de la boucle et ne risque par conséquent pas
d'être poussé hors de la boucle, quand le second brin de ce fil y est introduit à
son tour.
[0007] Celles définies par la revendication 3 ont l'avantage d'empêcher le fil de poil de
glisser autour du nez de la tête de l'appareil au lieu de glisser dans les crochets,
par exemple dans le premier, qui en saisit un brin en premier lieu, ou par suite de
l'épaisseur du fil de poil, qui n'est pas toujours très régulière le long de ce fil.
[0008] Quant à celles définies par les revendications 4 et 5, elles indiquent les limites,
respectivement minimale et maximale, entre lesquelles l'asymétrie des crochets doit
de préférence se tenir.
[0009] Sans préjudice des avantages susmentionnés de l'appareil selon l'invention, il est
encore possible d'éviter un autre inconvénient de l'appareil connu. La personne qui
l'utilise devait, comme indiqué ci- dessus, appuyer du pouce sur un bouton pour faire
passer la boucle de l'appareil à travers le canevas, puis relâcher ce bouton pour
faire passer à leur tour les crochets à travers ce canevas. Or, indépendamment du
fait que certaines personnes oubliaient parfois de retirer leur pouce et appuyaient
sur l'appareil au risque d'endommager le canevas, la seule obligation d'appuyer sur
le dit bouton créait, déjà après quelques centraines de points, une fatigue dans le
pouce produisant bientôt des crampes. Les particularités définies par la revendication
6 évitent cette fatigue. La personne utilisant cette forme spéciale d'exécution de
l'appareil selon l'invention n'a plus à s'occuper de rien d'autre qu'à tenir le manche.
Grâce à l'encliquetage qui se déclenche automatiquement, la boucle de l'appareil entre
d'abord seule dans le canevas et les crochets ne sont libérés qu'au moment où la boucle
est arrivée à fin de course. Pour effectuer un point de Smyrne, cet appareil n'a ainsi
plus qu'à être poussé contre le canevas puis à être retiré après être arrivé à fin
de course.
[0010] Enfin, les formes spéciales d'exécution définies par la revendication 7 ont l'avantage
de réduire encore davantage le frottement lors de l'entrée du second brin de fil de
poil dans la boucle de l'appareil. Le coefficient de frottement du fil de poil est,
en effet, nettement plus faible avec le métal de la cloison de la boucle qu'avec l'autre
brin du fil de poil. La cloison de la boucle a aussi l'avantage d'éviter que les deux
brins du fil de poil ne frottent l'un contre l'autre au risque de se détordre.
[0011] Deux formes d'exécution de l'appareil selon l'invention sont représentée schématiquement
et à simple titre d'exemple au dessin, dans lequel:
la Fig. 1 est une vue en élévation de la face arrière de la première forme d'exécution,
l'appareil étant prêt à nouer un point de Smyrne;
la Fig. 2 est une vue de profil de l'appareil de la Fig. 1;
les Fig. 3 à 6 représentent une partie de la face avant de l'appareil de la Fig. 1
à divers stades successifs de fonctionnement;
la Fig. 7 représente une partie de l'appareil de la Fig. 2 à un stade ultérieur de
fonctionnement;
la Fig. 8 montre le point de Smyrne terminé;
la Fig. 9 est une vue de face, partiellement en coupe de la deuxième forme d'exécution
au repos;
la Fig. 10 est une vue en perspective d'une partie de la Fig. 9;

sa largeur, qui définit deux compartiments 10, 11. La cloison 9 n'est toutefois pas
indispensable au bon fonctionnement de l'appareil. Un bouton 12 est fixé à l'extrémité
de la tige 7.
[0012] L'appareil comprend encore un équipage qui peut coulisser librement le long de la
tige 7. Cet équipage comprend un manche creux 13 moulé en une pièce en matière synthétique
avec un palonnier 14. Ce dernier présente deux tétons 15 auxquels sont articulés des
crochets métalliques 16, 17 disposés dans des plans différents. Les extrémités 16a,
17a de ces chrochets sont engagées dans des rainures (non représentées) des joues
3. Chaque crochet est guidé dans ces rainures par une paire de goupilles 18, qui sont
plantées à travers les joues 3.
[0013] La Fig. 1 montre que l'extrémité 16a du crochet 16 est plus rapprochée du logement
4 que l'extrémité 17a du crochet 17 ne l'est du logement 5. Dans la forme d'exécution
représentée, ce résultat est obtenu par un crochet 16 plus long que le crochet 17.
Le résultat serait toutefois le même avec deux crochets identiques, si l'un deux était
articulé en un point plus éloigné du palonnier 14 que l'autre.
[0014] Une aiguille 19 est encore fixée à ce palonnier 14 et un oeillet 20, solidaire de
la tête 1 en guide l'extrémité. Cet oeillet 20 pourrait aussi être venu de fabrication
en une pièce en forme de fil, convenablement plié, avec les goupilles 18. La Fig.
2 montre que le crochet 16, le plus long, se trouve du côté de l'aiguille 19. En regardant
la face avant de l'appareil, le crochet 16 est donc en arrière du crochet 17.
[0015] L'appareil décrit est destiné à former des points de Smyrne sur un canevas composé
de paires de fils de chaîne et de trame rapprochés: Ces paires de fils sont régulièrement
espacées les

échelle selon la ligne XI-XI de la Fig. 12; la Fig. 12 est une vue de profil partiellement
en coupe d'une autre
Dartie de la Fia. 9. et
ajours carrés. Une paire de fils de trame 21 et un fil 22 des paires adjacentes sont
représentés en coupe dans les Fig. 3 à 6. Les fils 21, 22 sont
[0016] Pour éviter que le fil de poil ne soit placé du mauvais côté de l'appareil, avec
sa partie médiane 24 sur la face avant de la tête 1, une chicane peut être prévue
à l'arrière de l'appareil. Ainsi, lieu d'un oeillet 20, venu de fabrication en une
pièce avec les goupilles 18, ces dernières pourraient aussi être venues de fabrication
en une pièce filiforme, présentant une partie en "U" dont les jambages, à une distance
l'un de l'autre plus faible que le diamètre de l'aiguille 19, s'étendraient le long
de celle-ci, jusqu'au voisinage de l'extrémité 6 du nez 2, l'extrémité arrondie de
cette partie en "U" étant recourbée vers l'arrière de la tête 1. La saillie constituée
par cette partie recourbée, qui peut se trouver au-delà des joues 3, empêcherait les
doigts tenant les extrémités du fil de poil d'arriver assez près du nez 2 pour faire
passer la partie 24 de ce fil à l'avant de la tête 1, c'est-à-dire du mauvais côté
de l'appareil.
[0017] Un fil de poil est en place de façon correcte sur l'appareil représenté dans les
Fig. 1 et 2. Celui-ci est prêt à nouer un point de Smyme sur le canevas. A cet effet,
l'appareil est engagé dans le canevas. Cet engagement comprend deux temps.
[0018] Dans un premier temps, la boucle 8 est introduite entre les deux brins de la paire
21 de fils de trame rapprochés, puis poussée à fond à travers le canevas. Dans cette
position, représentée à la Fig. 3, les deux brins de la paire 21 sont emprisonnés
au fond de la concavité de l'extrémité 6 du nez 2 de la tête 1. Cette mesure prend
tout son sens dans le cas des canevas peu ou pas apprêtés ou dans ceux dont l'apprêt
a plus ou moins disparu; elle évite notamment que l'un ou l'autre des brins de la
paire 21 ne soit saisi et éventuellement sectionné par les crochets 16, 17 lors du
temps suivant de la manoeuvre. Tout au long du premier temps décrit, c'est-à-dire
jusqu'à ce que la boucle 8 ait atteint la position de la Fig. 3, le bouton 12 doit
être maintenu appliqué contre le manche 13. Si celui-ci est saisi à pleine main, le
bouton 12 sera maintenu contre le manche 13 par le pouce.
[0019] La personne utilisant l'appareil perçoit l'arrivée de la boucle 8 dans la position
de la Fig. 3 à la résistance que les brins de la paire 21 du canevas opposent alors
à l'avance de l'appareil contre le canevas. A ce moment, elle doit libérer le bouton
12 afin d'effectuer le second temps de l'engagement de l'appareil dans le canevas,
en commençant à faire coulisser le manche 13 le long de la tige 7. Le crochet 16,
le plus long, saisit alors la partie du fil de poil 23, qui est engagée dans le logement
4 et commence à pousser le brin 25 contre le canevas, tout en glissant le long de
ce brin 25, en direction de son extrémité, Un instant plus tard, c'est le crochet
17 qui saisit à son tour la partie du fil de poil 23 engagée dans le logement 5. Le
fil de poil 23 prend ainsi la position inclinée représentée à la Fig. 3. Simultanément,
la point de l'aiguille 19, qui se trouve à proximité de la partie médiane 24 du fil
de poil 23, commence à se planter dans cette partie.
[0020] Lorsque le mouvement d'avance du manche 13 le long de la tige 7 est poursuivi, les
crochets 16, 17 font passer successivement les deux brins 25 et 26 du fil de poil
23 à travers les ajours compris entre les brins de la paire 21 de fils de trame et
les brins 22 des paires de fils de trame voisines. En même temps, les crochets 16,
17 font glisser la partie médiane 24 du fil de poil 23 le long du nez 2, jusqu'au
moment où cette partie repose sur le canevas (Fig. 4).
[0021] L'aiguille 19 aide à faire glisser la partie 24 du fil de poil le long du nez 2,
mais elle empêche ce fil de tourner autour de ce nez - par exemple sous l'effort de
traction exercé par le crochet 16 sur le brin 25 du fil de poil 23 -, non seulement
parce qu'elle est plantée dans cette partie 24, mais parce qu'en outre, elle en comprime
la partie comprise entre elle et le renflement 2a du nez 2.
[0022] Au passage à travers les ajours du canevas, les bouts des brins 25, 26 du fil de
poil 23 se replient naturellement autour des crochets respectifs 16, 17. Chaque crochet
pousse ainsi deux épaisseurs de fil de poil dans l'ajour correspondant du canevas.
[0023] Lorsque le crochet 16 entre dans l'ajour correspondant du canevas, il y est guidé
par le brin de fil de trame 22 de la paire voisine, mais il n'exerce pas de pression
particulière contre ce brin 22, qui pourrait le déformer en le repoussant loin de
la paire 21, parce que le cro chet 17 n'est alors pas encore entré dans le canevas.
Quand c'est au tour de ce crochet 17 d'entrer dans l'ajour correspondant du canevas,
il y est guidé dans les mêmes conditions par le brin 22 de fil de trame de la paire
voisine, puisqu'à ce moment, le crochet 16 a déjà traversé le canevas. Tout au cours
de cette pénétration, les crochets 16, 17 continuent naturellement à glisser progressivement
le long de leurs brins respectifs 25, 26 du fil de poil, en direction des extrémités
de ces brins.
[0024] Pour que l'appareil fonctionne de la façon qui vient d'être décrite, il est indiqué
que l'écart entre les extrémités des crochets soit au moins égal à l'épaisseur du
fil de poil, afin que le crochet 16 ait fait passer le brin 25 du fil de poil à travers
le canevas, quand le crochet 17 s'apprête à y faire passer le brin 26 de ce fil.
[0025] Par rapport à un appareil à crochets symétriques, celui selon l'invention rencontre
beaucoup moins de résistance au passage du fil de poil 23, à travers le canevas, d'abord
parce que les brins 25 et 26 de ce fil 23 sont poussés successivement et non simultanément
à travers le canevas et ensuite parce que les crochets 16, 17, qui n'entrent pas en
même temps dans le canevas, n'ont pas à écarter les brins de fils de trame 22 voisins
de la paire 21. Par ailleurs, lorsque le crochet 16 fait passer le brin 25 du fil
poil 23 à travers le canevas, le bout de ce brin 25, qui est replié autour du crochet
16, glisse dans ce crochet, tandis que le reste du fil 23 est immobilisé autour du
nez 2 de la tête 1 par l'aiguille 19 qui, à ce moment-là, a traversé la partie 24
du fil 23. Ainsi, lorsque les crochets 16, 17 parviennent dans la position de la Fig.
4, les brins 25 et 26 du fil de poil 23 ont la même longueur.
[0026] La Fig. 5 représente le moment de l'avance de l'équipage mobile de l'appareil où
le crochet 16 a introduit le brin 25 du fil de poil 23 dans le compartiment 11 de
la boucle 8, tandis que le crochet 17 s'apprête à introduire le brin 26 du fil de
poil 23 dans le compartiment 10 de cette boucle. Comme au passage à travers le canevas,
le bout du brin 25 du fil de poil 23 a aussi été replié autour du crochet 16 à l'entrée
dans le compartiment 11 de la boucle 8.
[0027] Lorsque ce bout replié du brin 25 est tout entier dans le compartiment 11, il se
redresse et quitte le crochet 16. Comme le crochet 16 est alors derrière le crochet
17, ce brin 25 se trouve entre le crochet 16 et la paroi latérale arrière de la boucle
8 et non entre les deux crochets. Quand le crochet 17 fait à son tour entrer le brin
26 du fil de poil dans. le compartiment 10 de la boucle 8 (Fig. 6), ce brin ne peut
donc pas entrer en contact avec le brin 25, bien qu'il se trouve entre les deux crochets.
Tout au plus pourrait-il frotter contre le bout du brin 25 encore replié autour du
crochet 16, si la boucle 8 n'était pas cloisonnée.
[0028] Dans la position de la Fig. 6, l'équipage mobile est arrivé à fin de course. L'appareil
est donc complètement engagé dans le canevas, au terme du second temps du déplacement
de l'appareil en direction du canevas.
[0029] Il est important que le crochet 17, le plus court, soit tout de même assez long pour
qu'arrivé à fin de course, il fasse passer le bout du brin 26 - qui se replie autour
de ce crochet à l'entrée dans la boucle 8 -tout entier dans cette boucle, afin qu'il
se redresse et quitte le crochet 17. Si le bout du brin 26 restait replié autour du
crochet 17 à fin de course, ce dernier risquerait d'entraîner le brin 26 hors de la
boucle 8 en se retirant.
[0030] La cloison 9 de la boucle 8 empêche tout contact entre les brins 25 et 26 du fil
de poil dans le boucle. Des fils de poil, même non traités spécialement, ne risquent
donc pas de se détordre en frottant l'un contre l'autre. Par ailleurs, les frottements
du bout du brin 25, replié autour du crochet 16, et du brin 26 contre la cloison 9
est plus faible que celui de ces brins l'un contre l'autre.
[0031] Dans la position de la Fig. 6, la personne utilisant l'appareil selon l'invention
n'a plus qu'à le retirer du canevas pour former un point de Smyrne. Au cours d'un
premier temps de ce mouvement de retrait, l'équipage mobile 13-20 recule contre le
bouton 12 en retirant les crochets 16, 17 de la boucle 8 et en les ramenant dans leur
position de repos représentée à la Fig. 1. A l'issue de ce premier temps, la boucle
8 est encore engagée entièrement dans le canevas avec les brins 25 et 26 du fil de
poil 23 dans ses compartiments 10, 11, comme le montre la Fig. 7.
[0032] Au cours d'un deuxième temps du mouvement de retrait, la boucle 8 est retirée du
canevas en entraînant avec elle les deux brins 25 et 26 entre les deux brins de la
paire 21 de fils de trame. Il en résulte le noeud de Ghiordès ou point de Smyrne représenté
à la Fig. 8.
[0033] Dans cette dernière figure, les brins 25 et 26 du fil de poil 23 vont constituer
le poil du tapis, quand le nouage des points sera terminé sur le canevas considéré.
Quant à la partie médiane 24 du fil 23, qui est enroulée autour des deux fils de chaîne
de la paire 21, elle forme. le noeud proprement dit. Les poils 24, 25 sont ainsi juxtaposés
le long de l'étroit espace délimité, d'une part, par les deux brins de fil de trame
de la paire 21, et, d'autre part, par les paires adjacentes de fils de chaîne (non
représentés) du canevas. La partie médiane 24, de son côté, du fil de poil 23, passe
sur l'une des paires de fils de chaîne délimitant l'espace dans lequel se trouvent
les poils 25, 26. La Fig. 8 montre encore que ces poils 25, 26 sont étranglés par
les brins de la paire 21 de fils de chaîne, ce qui condamne parfaitement le noeud
ainsi formé.
[0034] En résumé, l'appareil décrit permet de former un point de Smyrne simplement en le
poussant à fond contre le canevas après avoir placé autour de son nez 2 un brin de
fil de poil, préalablement coupé à la longueur voulue, puis en le retirant complètement
du canevas. Jusqu'à ce que la boucle 8 ait passé entièrement à travers le canevas,
il faut toutefois maintenir le bouton 12 contre le manche 13. Des paquetages de brins
de fils de poil de différentes couleurs, longueurs et grosseurs sont en vente sur
le marché.
[0035] La seconde forme d'exécution (Fig. 9 à 13) est plus élaborée, donc quelque peu plus
coûteuse que la première; mais elle a le gros avantage de dispenser la personne qui
l'utilise d'effectuer un mouvement et de lui éviter la fatigue qu'il entraîne. A cet
effet, cette seconde forme d'exécution se distingue de la première uniquement par
la présence d'un encliquetage à bille, qui bloque l'équipage mobile le long de la
tige de guidage aussi longtemps que la boucle cloisonnée de l'appareil pénètre dans
le canevas, mais qui libère automatiquement cet équipage, dès que la boucle est complètement
engagée dans le canevas.
[0036] Pour monter l'encliquetage à bille sur l'appareil selon l'invention, la tête, la
tige de guidage qui en est solidaire et le manche de l'appareil doivent toutefois
être légèrement modifiés. Ainsi, la tête la présente quatre forures 27 qui la traversent
parallèlement à l'axe de l'appareil et débouchent dans le fond de la concavité de
l'extrémité 6 de son nez 2. Quatre branches 28 de longueurs égales d'un déclencheur
métallique 29 (Fig. 10) passent à travers les forures 27, dans lesquelles elles peuvent
coulisser librement. Deux à deux, les branches 28 constituent les jambages d'un "U"
dont la base arrondie 30 est pliée à l'équerre de façon à entourer la base de la boucle
8 (Fig. 11). Au repos (Fig. 9 et 12), les bases 30 se trouvent à une certaine distance
du fond de la concavité de l'extrémité 6 du nez 2. Les extrémités des branches 28
sont fixées à un anneau plat 31 qui, dans la position des Fig. 9 et 12, repose contre
la tête la.
[0037] De son côté, la tige de guidage 7a présente, d'une part, une fente diamétrale 32,
de longueur égale à la course de l'équipage mobile de l'appareil, et, d'autre part,
une encoche 33 aux parois en forme de surface cylindrique. Quant au manche 13a, il
présente une gorge interne 34 et un épaulement 35. Il est plus long que celui de la
première forme d'exécution et son extrémité supérieure est fermée.
[0038] Outre les pièces, par ailleurs identiques à celles de la première forme d'exécution,
l'appareil selon la deuxième forme d'exécution comprend encore une bille 36 logée
dans l'encoche 33 et un manchon 37 ajusté sur la tige de guidage 7a de façon à pouvoir
coulisser librement le long de celle-ci. Le manchon 37 présente une ouverture latérale
38 et il est placé sous l'action d'un ressort à boudin 39 qui est logé dans le manche
13a, autour de la tige de guidage 7a, et prend appui contre l'épaulement 35 pour pousser
le manchon 37 contre la tête Ia. Une goupille 40 est, enfin, chassée à travers le
manche 13a et passe librement dans la fente 32 de la tige de guidage 7a.
[0039] Dans la position de repos de la Fig. 9, le ressort 39 éloigne l'équipage mobile 13-20
de la tête la. Il fait appuyer la goupille 40 contre l'extrémité supérieure de la
fente 32 et l'anneau 31 contre la tête la par l'intermédiaire du manchon 37. Dans
cette position, les bords de l'ouverture 38 du manchon 37 éloignent la bille 36 du
fond de l'encoche 33 et la maintiennent engagée dans la gorge 34, ce qui verrouille
le manche 13a à la tige de guidage 7a et solidarise par conséquent l'équipage mobile
et la tête la entre eux.
[0040] Lorsque l'appareil est poussé par le manche 13a de façon à engager sa boucle 8 entre
les brins de fils de trame de la paire 21, la bille 36, coincée dans la gorge 34,
oblige la tête la et par conséquent la boucle 8 à suivre la poussée exercée sur le
manche 13a.
[0041] Au moment où la boucle 8 va être engagée entièrement dans le canevas, les bases 30
du déclencheur 29 entrent en contact avec les brins de la paire 21 de fils de trame
du canevas. Ces bases 30 sont alors repoussées contre le fond de la concavité de l'extrémité
6 du nez 2, comme le montre la Fig. 13. Conséquemment, les branches 28 éloignent l'anneau
31 de la tête la tout en repoussant le manchon 37 contre l'action du ressort 39. Au
cours de ce déplacement du manchon 37, son ouverture 38 entraîne la bille 36 au fond
de l'encoche 33 en la faisant sortir de la gorge 34, ce qui a pour effet de libérer
le manche 13a et par conséquent l'équipage mobile de la tige de guidage 7a donc de
la tête la. Cet équipage peut alors se déplacer contre la tête la comme c'était le
cas dans la première forme d'exécution, après avoir relâché le bouton 12. Cette avance
se poursuit jusqu'à ce que la goupille 40 bute contre l'extrémité inférieure de la
fente 32, c'est-à-dire jusqu'au moment où l'appareil est complètement engagé dans
le canevas,
[0042] La personne utilisant l'appareil représenté aux Fig. 9 à 13 n'a ainsi plus à se fatiguer
à tenir un bouton ni à se soucier -de la relâcher au bon moment. Elle n'a plus qu'à
pousser l'appareil jusqu'à ce qu'il soit engagé à fond dans le canevas, puis à l'en
retirer complètement. L'encliquetage à bille décrit assume automatiquement la manoeuvre
qu'il fallait exercer manuellement sur le bouton 12 de la première forme d'exécution.
[0043] Lorsque l'appareil selon la deuxième forme d'exécution est retiré du canevas, le
ressort 39 le ramène naturellement dans la position de repos de la Fig. 9.
1. Appareil à nouer des points de Smyme dits noeuds de Ghiordès sur un canevas, comprenant,
d'une part, une tête (1) qui présente un nez (2) et deux joues (3) délimitant deux
logements (4, 5) entre elles et le dit nez, l'arrière de la tête (1) étant aménagé
pour recevoir la partie médiane (24) d'un fil de poil (23) de longueur prédéterminée,
tandis que les parties (25, 26) de ce fil, adjacentes à cette partie médiane (24),
sont emprisonnées dans les dits logements (4, 5) de façon que les bouts de ce fil
s'étendent vers l'avant de la dite tête dans des directions approximativement parallèles,
cette tête étant solidaire d'une tige de guidage (7) et son nez (2) portant une boucle
rigide (8) destinée à passer entre deux fils (21) du canevas au cours d'un premier
mouvement d'engagement de l'appareil et, d'autre part, un équipage mobile (13-17)
le long de la dite tige (7), entre une position de repos et une position engagée,
cet équipage portant deux crochets (16, 17) qui sont situés dans des plans différents,
parallèles entre eux et se déplacent dans ces plans, lorsque le dit équipage passe
de sa position de repos à sa position engagée et vice versa, qui sont guidés par la
dite tête (1) et qui, au cours d'un mouvement d'engagement supplémentaire, quittent
leur position de repos, traversent le canevas en passant à travers d'ajours de ce
dernier, situés de part et d'autre des deux dits fils (21) entre lesquels la boucle
(8) de l'appareil a été engagée, et se croisent finalement dans la dite boucle, lorsqu'ils
sont arrivés en position engagée, ces crochets (16, 17) étant destinés, au cours de
leur déplacement, à saisir les parties (25, 26) du fil de poil (23) emprisonnées dans
les dits logements (4, 5) et, tout en glissant le long de ce fil en direction de ses
extrémités, à en faire passer les bouts à travers les dits ajours du canevas pour
les déposer finalement dans la dite boucle (8), qui, au cours du dégagement de l'appareil,
tire ces bouts du fil de poil (23) entre les deux dits fils (21) du canevas,
caractérisé
en ce que les parties (16a, 17a) des crochets (16, 17), qui saisissent les parties
du fil de poil (23) emprisonnées dans les dits logements (4, 5), ne sont pas à la
même distance de ces parties du fil de poil, de façon
-à les saisir l'une après l'aute, lors du mouvement d'engagement supplémentaire de
l'appareil,
-à faire alors passer les bouts de ce fil (23) successivement à travers le canevas
-et à les engager l'un après l'autre dans la dite boucle (8), en approchant de leur
position engagée.
2. Appareil selon la revendication 1,
caractérisé
en ce que le crochet (16), qui est destiné à saisir le fil de poil (23) en premier
lieu, est disposé dans celui des plans des crochets (16, 17) qui est à l'arrière de
la tête (1).
3. Appareil selon la revendication 2,
caractérisé
en ce que le dit équipage (13-20) porte aussi une aiguille (19) dont la pointe, située
sur la face arrière de la tête (1) dans la position de repos de l'appareil, est destinée
à s'enfoncer dans la partie médiane (24) du fil de poil (23) placé sur cette tête,
lorsque le premier crochet (16) à saisir ce fil de poil (23) commence à devoir glisser
le long de ce fil.
4. Appareil selon la revendication 3,
caractérisé
en ce que la différence entre les distances qui, au repos, séparent les parties (16a,
17a) des crochets (16, 17), qui sont destinées à saisir les parties du fil de poil
(23) engagées dans les dits logements (4, 5), de ces parties du fil de poil est au
moins égale à l'épaisseur de ce fil.
5. Appareil selon la revendication 3,
caractérisé
en ce que la différence entre les distances qui, au repos, séparent les parties (16a,
17a) des crochets (16, 17), qui sont destinées à saisir les parties du fil de poil
(23) engagées dans les dits logements (4, 5), de ces parties du fil de poil est, au
plus, limitée par le fait que le crochet (17) saisissant ce fil en second lieu doit,
en position engagée, pénétrer suffisamment dans la dite boucle (8) pour y faire entrer
complètement la partie (26) du fil de poil (23) qu'il a saisie.
6. Appareil selon l'une des revendications 1 à 5,
caractérisé
en ce qu'il comprend
-un manche de commande (13a) solidaire du dit équipage (13-20),
-un encliquetage à bille (33 à 39), qui verrouille normalement le manche (13a) et
cet équipage par rapport à la dite tête (1 a)
-et un déclencheur (29) faisant saillie à l'extrémité - (6) du dit nez (2), à la base
de la dite boucle (8), ce déclencheur (29) libérant le dit encliquetage (33 à 39),
lorsque la boucle (8) a traversé le canevas et que sa partie saillante (30) entre
en contact avec ce dernier.
7. Appareil selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé
en ce que la dite boucle (8) présente une cloison (9) longitudinale, au moins approximativement
en son milieu.
8. Appareil selon l'une des revendications 1 à 7,
caractérisé
par une saillie située à l'arrière de la tête (1) et constituant une chicane destinée
à empêcher la mise en place d'un fil de poil du mauvais côté de l'appareil.