[0001] La présente invention concerne un appareil du type décrit dans le préambule de la
revendication 1. Un tel appareil est décrit dans le brevet suisse N
o 471ʹ269.
[0002] Dans cet appareil connu, l'encliquetage est constitué par une paire de chiens résidant
en des fils de ressort pliés de façon à présenter une partie rectiligne logée dans
des rainures de la tige de guidage, une extrémité à angle droit engagée dans un trou
de cette tige, une rampe de commande s'écartant de cette dernière, et un bec de blocage,
approximativement perpendiculaire à la dite tige. La commande de cet encliquetage
est assurée par un manchon ajusté librement autour de la tige de guidage et présentant
deux fentes longitudinales pour livrer passage aux rampes et aux becs des fils de
ressort constituant les chiens de l'encliquetage. Le déclencheur réside en une languette
solidaire du manchon commandant l'encliquetage. Cette languette traverse la tête de
l'appareil et fait normalement saillie au devant de celle-ci. Un ressort logé dans
le manche tend à maintenir le déclencheur dans cette position, dans laquelle les becs
de l'encliquetage sont écartés de la tige de guidage et verrouillent l'équipage mobile
de l'appareil en position de repos. Lorsque la boucle de l'appareil est engagée dans
le canevas, le déclencheur entre en contact avec celui-ci, ce qui écarte le manchon
de la tête de l'appareil. L'extrémité antérieure des fentes de ce manchon agissent
alors sur les rampes de commande des chiens de l'encliquetage, ce qui rapproche leurs
becs de la tige de guidage en libérant l'équipage mobile de l'appareil. La personne
utilisant ce dernier n'a donc qu'à le pousser contre le canevas, puis à l'en retirer
pour nouer un point de Smyrne sur celui-ci. Cet appareil connu a ainsi l'avantage
de dispenser la personne qui l'utilise de toute autre manipulation génératrice de
fatigue, voire de crampes.
[0003] Indépendamment du fait que cet appareil connu nécessitait une course démesurément
longue du déclencheur, il s'est malheureusement révélé totalement inefficace à l'usage.
En effet, un appareil de ce type doit absolument permettre de nouer quelques dizaines
de milliers de points, voire quelques centaines de milliers. Or, bien avant d'atteindre
ces nombres, les ressorts constituant les chiens de l'encliquetage de l'appareil connu
étaient rendus et déformés au point de ne plus assurer convenablement leurs deux fonctions:
verrouillage et libération de l'équipage mobile de l'appareil.
[0004] La présente invention vise à créer un appareil du type considéré, qui présente le
même avantage que l'appareil connu, mais avec un encliquetage exempt du défaut de
cet appareil.
[0005] La caractéristique de la revendication 1 définit un encliquetage qui est composé
d'organes rigides capables de verrouiller et de libérer l'équipage mobile de l'appareil
sans coup férir des millions de fois consécutives. Cet encliquetage a, en outre,
l'avantage de fonctionner avec une course relativement faible du déclencheur.
[0006] Les formes spéciales d'exécution définies par la revendication 2 ont l'avantage de
comprendre un organe de commande de la bille constituant l'organe d'encliquetage,
qui est simple à fabriquer et, de surcroît, peu volumineux. Il n'encombre pas l'appareil
et la surcharge qu'il représente est tout à fait négligeable.
[0007] Celles définies par la revendication 3 ont l'avantage que la partie du déclencheur
faisant saillie au devant de la tête de l'appareil, en position de repos, est protégée
par la boucle de l'appareil. Elle peut donc être relativement fine, par conséquent
peu encombrante, sans pour autant être exposée à des déformations plastiques par
suite d'accrochages accidentels avec des corps étrangers.
[0008] Une forme d'exécution de l'appareil selon l'invention est représentée schématiquement
et à simple titre d'exemple au dessin, dans lequel:
la Fig. 1 en est une vue de face, avec certaines parties en coupe, l'appareil étant
en position de repos;
la Fig. 2 est une vue en perspective d'une partie de la Fig. 1;
la Fig. 3 est une coupe selon la ligne III-III de la Fig. 4;
la Fig. 4 est une vue de profil, partiellement en coupe, d'une autre partie de la
Fig. 1, et
la Fig. 5 est une vue partielle de la Fig. 1, dans une position au cours du fonctionnement.
[0009] L'appareil représenté comprend une tête 1 moulée en matière synthétique. Cette tête
présente un nez 2 et deux joues 3 qui s'étendent de part et d'autre du nez 2, de façon
à former des logements 4, 5. L'extrémité 6 du nez 2 a une forme concave.
[0010] La tête 1 est solidaire d'une tige de guidage 7 et son nez porte une boucle rigide
8, ces deux dernières pièces étant de préférence métalliques. Comme on le voit à
la Fig. 4, la boucle 8 présente une cloison longitudinale 9 au milieu de sa largeur,
qui définit deux compartiments 10, 11.
[0011] L'appareil présente encore un équipage qui peut coulisser librement le long de la
tige 7. Cet équipage comprend un manche creux 12 moulé en une pièce en matière synthétique
avec un palonnier 13. Ce dernier présente deux tétons 14 auxquels sont articulés
des crochets métalliques 15, 16 disposés dans des plans différents. Les extrémités
de ces crochets sont engagées dans des rainures (non représentées) de la tête 1. Chaque
crochet est guidé dans ces rainures par une paire de goupilles 17, plantées à travers
la tête 1.
[0012] Enfin, l'appareil comprend un encliquetage à bille, qui bloque l'équipage mobile
12 à 16 le long de la tige de guidage 7 aussi longtemps que la boucle cloisonnée 8
de l'appareil pénètre dans le canevas, mais qui libère automatiquement cet équipage
12 à 16, dès que la boucle 8 est complètement engagée dans le canevas.
[0013] Pour monter l'encliquetage à bille sur l'appareil selon l'invention, la tête 1 présente
quatre forures 18 qui la traversent parallèlement à l'axe de l'appareil et débouchent
dans le fond de la concavité de l'extrémité 6 de son nez 2. Quatre branches 19 de
longueurs égales d'un déclencheur métallique 20 (Fig. 2) passent à travers les forures
18, dans lesquelles elles peuvent coulisser librement. Deux à deux, les branches
19 constituent les jambages d'un "U" dont la base arrondie 21 est pliée à l'équerre
de façon à entourer la base de la boucle 8 (Fig. 3). Au repos (Fig. 1 et 4), les bases
21 se trouvent à une certaine distance du fond de la concavité de l'extrémité 6 du
nez 2. Les extrémités des branches 19 sont fixées à un anneau plat 22 qui, dans la
position des Fig. 1 et 4, repose contre la tête 1.
[0014] De son côté, la tige de guidage 7 présente, d'une part, une fente diamétrale 23,
de longueur égale à la course de l'équipage mobile 12 à 16 de l'appareil, et, d'autre
part, une encoche 24 aux parois en forme de surface cylindrique. Quant au manche 12,
il présente une gorge interne 25 et un épaulement 26. Son extrémité supérieure est
fermée.
[0015] L'appareil comprend encore une bille 27 logée en partie dans l'encoche 24 et un
manchon 28 ajusté sur la tige de guidage 7 de façon à pouvoir coulisser librement
le long de celle-ci. Le manchon 28 présente une ouverture latérale 29, dont les bords
ceinturent la bille 27, et il est placé sous l'action d'un ressort à boudin de rappel
30, qui est logé dans le manche 12, autour de la tige de guidage 7, et prend appui
contre l'épaulement 26 pour pousser le manchon 28 contre la tête 1. Une goupille
31 est, enfin, chassée à travers le manche 12 et passe librement dans la fente 23
de la tige de guidage 7.
[0016] Dans la position de repos de la Fig. 1, le ressort 30 éloigne l'équipage mobile
12 à 16 de la tête 1. Il fait appuyer la goupille 31 contre l'extrémité postérieure
de la fente 23 et l'anneau 22 contre la tête 1 par l'intermédiaire du manchon 28.
Dans cette position, les bords de l'ouverture 29 du manchon 28 éloignent la bille
27 du fond de l'encoche 24 et la maintiennent engagée dans la gorge 25, ce qui verrouille
le manche 12 à la tige de guidage 7 et solidarise par conséquent l'équipage mobile
12 à 16 et la tête 1 entre eux.
[0017] L'appareil décrit est destiné à nouer des points de Smyrne sur un canevas composé
de paires de fils de chaîne et de trame rapprochés. Ces paires de fils sont régulièrement
espacées les unes des autres de façon à définir entre elles des ajours carrés. Trois
paires contiguës de fils de trame 32, 33, 34 sont représentées en coupe dans les Fig.
1 et 5. Ces fils 32, 33, 34 sont naturellement compris entre deux paires voisines
de fils de chaîne (non représentés). On trouve sur le marché des canevas de ce genre,
avec des fils de chaîne et de trame plus ou moins fins et des ajours plus ou moins
gros.
[0018] Pour nouer un point de Smyrne sur un canevas déterminé du type décrit à l'aide de
l'appareil selon l'invention, un brin de fil de poil (non représenté), de longueur
prédéterminée et de grosseur adaptée à ce canevas est plié en deux sur lui-même et
engagé dans les logements 4, 5 de la tête de l'appareil en tenant ses extrémités l'une
contre l'autre entre le pouce et l'index.
[0019] Dans un premier temps, la boucle 8 est introduite entre les deux brins de la paire
de fils de trame 33 rapprochés, puis poussée à fond à travers le canevas. Dans cette
position, représentée à la Fig. 5, les deux brins 33 sont emprisonnés au fond de la
concavité de l'extrémité 6 du nez 2 de la tête 1. Cette mesure prend tout son sens
dans le cas des canevas peu ou pas apprêtés ou dans ceux où l'apprêt a plus ou moins
disparu; elle évite notamment que l'un ou l'autre des brins 33 ne soit saisi et éventuellement
sectionné par les crochets 15, 16 lors du temps suivant de la manoeuvre.
[0020] Lorsque l'appareil est ainsi poussé par le manche 12 de façon à engager sa boucle
8 entre les brins de fils de trame 33, la bille 27, coincée dans la gorge 25, oblige
la tête 1 et par conséquent la boucle 8 à suivre la poussée exercée sur le manche
12.
[0021] Au moment où la boucle 8 va être engagée entièrement dans le canevas, les bases
21 du déclencheur 20 entrent en contact avec les brins de fils de trame 33 du canevas.
Ces bases 21 sont alors repoussées contre le fond de la concavité de l'extrémité
6 du nez 2, comme le montre la Fig. 5. Conséquemment, les branches 19 éloignent l'anneau
22 de la tête 1 tout en repoussant le manchon 28 contre l'action du ressort 30. Au
cours de ce déplacement du manchon 28, son ouverture 29 entraîne la bille 27 au fond
de l'encoche 24 en la faisant sortir de la gorge 25, ce qui a pour effet de libérer
le manche 12 et par conséquent l'équipage mobile 12 à 16 de la tige de guidage 7,
donc de la tête 1. Cet équipage 12 à 16 peut alors se déplacer contre la tête 1. Cette
avance se poursuit jusqu'à ce que la goupille 31 bute contre l'extrémité antérieure
de la fente 23, c'est-à-dire jusqu'au moment où l'appareil est complètement engagé
dans le canevas.
[0022] Lorsque le manche 12 avance le long de la tige 7, les crochets 15, 16 font passer
successivement les extrémités du fil de poil engagé dans les logements 4, 5 d'abord
à travers les ajours compris entre les paires de fils de trame 32, 33 et 33, 34, puis
dans les compartiments 10, 11 de la boucle 8, où ces extrémités du fil de poil quittent
les crochets 15, 16.
[0023] A ce stade de la manoeuvre, la personne utilisant l'appareil selon l'invention n'a
plus qu'à le retirer du canevas pour nouer un point de Smyrne. Au cours d'un premier
temps de ce mouvement de retrait, l'équipage mobile 12 à 16 recule en retirant les
crochets 15, 16 de la boucle 8 et en les ramenant dans leur position de repos représentée
à la Fig. 1. A l'issue de ce premier temps, la boucle 8 est encore engagée entièrement
dans le canevas avec les extrémités du fil de poil dans ses compartiments 10, 11.
[0024] Au cours d'un deuxième temps du mouvement de retrait de l'appareil, la boucle 8
est dégagée du canevas en entraînant avec elle les deux extrémités du fil de poil,
qui se trouvent dans ses compartiments 10, 11, entre les deux brins de fils de trame
33. Il en résulte le noeud de Ghiordès ou point de Smyrne, dans lequel les extrémités
du fil de poil, noué comme indiqué autour des fils 33 du canevas, vont constituer
le poil du tapis, quand le nouage des points sera terminé sur le canevas considéré.
Quant à la partie médiane du fil de poil, qui est enroulée autour des deux fils de
trame 33, elle forme le noeud proprement dit.
[0025] En résumé, l'appareil décrit permet de nouer un point de Smyrne simplement en le
poussant à fond contre le canevas, après avoir placé autour de son nez 2 un brin de
fil de poil, préalablement coupé à la longueur voulue, puis en le retirant complètement
du canevas. Des paquetages de brins de fils de poil de différentes couleurs, longueurs
et grosseurs sont en vente sur le marché.
[0026] Lorsque l'appareil selon l'invention est retiré du canevas, le ressort 30 le ramène
naturellement dans la position de repos de la Fig. 1.
1. Appareil à nouer des points de Smyrne dits noeuds de Ghiordès sur un canevas, comprenant:
une tête (1) solidaire d'une tige de guidage (7) et portant une boucle rigide (8);
un équipage mobile (12-16) le long de la dite tige de guidage entre une position de
repos et une position engagée, cet équipage comprenant un manche de commande (12)
et deux crochets (15, 16) qui, en position de repos, se trouvent en retrait de la
dite boucle (8), de part et d'autre de celle-ci, et qui, en position engagée, se croisent
dans cette boucle; un encliquetage (24-29) verrouillant normalement l'équipage mobile
(12-16) en position de repos, et un déclencheur (20) qui, lorsque la dite boucle (8)
a traversé le canevas, entre en contact avec ce dernier et libère l'encliquetage de
façon à permettre à l'équipage mobile de se déplacer de sa position de repos à sa
position engagée,
caractérisé
en ce que le dit encliquetage comprend une bille (27) qu'un organe (28) relié au déclencheur
(20) engage normalement, d'une part, dans une partie d'une encoche (24) de la tige
de guidage (7), et, d'autre part, dans un logement (25) de la paroi interne du manche
de commande (12), le dit organe (28) déplaçant la bille (27) au fond de l'encoche
(24) de la tige de guidage (7) et la dégageant du dit logement (25), lorsque le déclencheur
(20) entre en contact avec le canevas (32, 33, 34).
2. Appareil selon la revendication 1,
caractérisé
en ce que le dit organe est constitué par un manchon (28) entourant la tige de guidage
(7) et ajusté sur celle-ci de façon à pouvoir coulisser librement le long de cette
tige (7), ce manchon (28) présentant une ouverture latérale (29) dont les bords ceinturent
la bille (27) de façon à l'entraîner dans ses déplacements le long de la tige de guidage
(7).
3. Appareil selon la revendication 2,
caractérisé
en ce que le déclencheur (20) comprend quatre branches (19) engagées dans des forures
(18) de la dite tête (1) et traversant celle-ci, ces branches (19) formant deux à
deux les jambages d'un "U" dont les bases arrondies (21) sont pliées à l'équerre et
entourent la base de la dite boucle (8), les extrémités des dites branches étant fixées
à un anneau (22) appuyé contre le dit manchon (28).