[0001] L'invention concerne les véhicules ferroviaires ou routiers pour voyageurs, où une
intercirculation par une passerelle étanche aux intempéries et au bruit est ménagée
entre plusieurs véhicules successifs. Par extension, elle est aussi applicatable aux
passerelles d'accès à un avion ou à un navire présentant une cinématique analogue.
[0002] Une orientation actuelle de la construction ferroviaire, particulièrement pour des
rames automotrices à plusieurs caisses indissociables ou des métros urbains, est d'offrir
aux voyageurs une libre circulation sur la longueur de la rame avec le moins possible
d'obstacles physiques ou visuels. Une amélioration des services offerts sur la rame,
une répartition possible de l'affluence et une sécurité aux agressions et actes de
vandalisme sont recherchées par des moyens d'intercirculation ouverts le plus possible
sur toute la largeur des caisses et sans faire usage de portes de séparation même
automatiques.
[0003] Pour ce faire on ne peut se contenter des divers types de soufflets connus dans la
construction des voitures traditionnelles ou des autobus articulés, une étanchéité
totale aux intempéries et surtout une insonorisation de même niveau que celle obtenue
dans les parois des véhicules étant demandée aux éléments déformables.
[0004] Les systèmes du genre tramway utilisent une passerelle rigide, pouvant avoir l'insonorisation
des parois de caisse, dont chaque moitié va tourillonner autour d'un axe vertical
solidaire de chaque caisse et sera équipée des joints d'étanchéité appropriés.
[0005] Le brevet FR 2.357.409 d'Alsthom Atlantique décrit un moyen de relier ces deux moitiés
de compartiment d'intercirculation par un axe horizontal transverse proche du plancher
et supporté par un bogie médian entre deux caisses, ainsi liées en roulis, mais ce
système est inadaptable à la liaison d'un nombre de caisses supérieur à deux. Le document
EP 0134 202 de Fiat Ferroviara Savigliano décrit un moyen de liaison de deux moitiés
de compartiment par un seul point commun assurée par une rotule, des joints d'étanchéité
classiques entre les parois rigides devant permettre le débattement en roulis entre
les véhicules ainsi reliés.
[0006] Le document FR 2.569.149 de S.I.G. décrit une liaison élastique permettant les petits
débattements entre les deux moitiés d'un compartiment d'intercirculation, suivis,
au delà d'une certaine course, d'un décalage par frottement permettant la compatibilité
avec les soufflets existants, conformes aux normes de l'Union Internationale des Chemins
de Fer. Des membranes d'étanchéité, en forme de U, fixées parallèlement aux parois
des véhicules, connues par ailleurs, y sont décrites pour relier une caisse d'un véhicule
à un cadre, mobile par rapport à elle en rotation et en petits débattements.
[0007] La demande de brevet FR .2.571.010 de la RATP décrit un dispositif d'intercirculation
entre véhicules ferroviaires positionné, à chacune de ses extrémités sur les bouts
des caisses des véhicules au moyen d'un joint pneumatique déformable.
[0008] Or, il apparait qu'un joint pneumatique continu, des dimensionss nécessaires, qui,
selon l'inventeur, "constitue, à l'état libre, une sorte de grande chambre à air"
est, dans la pratique, impossible à réaliser avec les moyens classiques de l'industrie
de transformation du caoutchouc.
[0009] En particulier, le mode de fixation schématisé en figure 10 de ce document, obligeant
à plaquer le joint torique parallèlement à des faces planes et cylindriques, nécessiterait
avant fermeture dudit joint, l'insertion de contreplaques métalliques dont le périmètre
devrait nécessairement varier au cours du serrage destiné à assurer l'étanchéité.
[0010] Malgré l'intérêt théorique du système proposé, les moyens connus et suffisamment
simples à mettre en oeuvre de l'industrie de transformation du caoutchouc ne permettent
pas une réalisation économique d'un tel joint.
[0011] Par ailleurs, l'expérience de mesures d'insonorisation, décrite dans la demande de
brevet FR 85.16816 de la demanderesse, fait apparaître la nécessité d'une épaisseur
de caoutchouc de l'ordre de 12 millimètres pour qu'une telle membrane ait une efficacité
acoustique satisfaisante, ce qui fait perdre aux types de membranes décrits précédemment
les performances de souplesse nécessaires pour assurer leur fonction.
[0012] Les essais auxquels il est fait référence ont montré qu'une double épaisseur de 6
millimètres serait également satisfaisante, la multiplication des interfaces étant
toujours favorable à l'insonorisation.
[0013] L'analyse de l'art antérieur montre, par conséquent, qu'un dispositif de liaison
étanche entre véhicules ferroviaires ou routiers qui soit, simultanément, capable
de supporter toutes les sollicitations en service, d'assurer une insonorisation de
même niveau que celle des parois des véhicules et de présenter une bonne résistance
au feu tout en étant de fabrication économique et facile à mettre en place n'est
pas connue.
[0014] Pour remédier aux inconvénients présentés par les solutions existantes, l'invention
a pour objectif de proposer un dispositif, utilisable pour la liaison étanche de
véhicules ferroviaires ou routiers mais également de passerelles d'accès aux navires
ou aux avions qui soit simple et économique à fabriquer et qui présente toutes les
caractéristiques de tenue mécanique, d'isolation acoustique et de résistance au feu
nécessaires à l'application.
[0015] L'invention consite à disposer, pour en former un joint tubulaire souple, deux membranes,
en forme de U, -assemblées, au repos, par le plan de symétrie dudit joint tubulaire-,
parfaitement étanches et continues, sur toute la périphérie d'un compartiment en forme
d'anneau d'intercirculation et à introduire, dans l'enceinte déformable fermée, ainsi
constituée, une pression modérée par rapport à la pression atmosphérique, par exemple
une surpression de l'ordre de 0,2 bars.
[0016] Sur une feuille de caoutchouc de 6 millimètres d'épaisseur, avec les modules usuels,
en particulier de caoutchoucs synthétiques bien protégés contre le feu en forme de
U, par exemple de largeur 60 millimètres, une tension de l'ordre de 6 Newton par centimètre
de section provoquera un allongement tout à fait minime, ne compromettant pas la tenue
à la fatigue de roulement entre deux parois planes, disposées en regard, pour maintenir
parallèles les branches du U entre la paroi rigide du véhicule et le compartiment
d'intercirculation.
[0017] En outre, l'examen des contraintes exercées sur la partie rectiligne de paroi reliant
les deux membranes en U montre que toutes les charges et sollicitations susceptibles
de s'exercer sur ledit compartiment d'intercirculation sont facilement supportées
par la pression modérée exercée à l'intérieur du volume constitué par les deux membranes.
[0018] Les charges- permanentes et variables - de quelques centaines de kilogrammes sont
équilibrées, à même rayon de courbure de la partie libre, par une différence d'appui
de quelques centimètres ménagée entre le joint du haut, situé en plafond, et le joint
du bas, situé sous le plancher, ladite différence étant mésurée dans le sens longitudinal
des véhicules.
[0019] La variation de ces forces, qui s'exercent à pression constante du fait du volume
pratiquement constant de l'enceinte, sont facilement équilibrées par l'aplatissement
d'un côté qui allonge alors la surface d'appui du joint sur celle-ci.
[0020] De même, l'écartement des faces rigides opposées raccourcit rapidement cette surface
d'appui.
Il en résulte une rigidité de rappel ne dépassant pas le centimètre d'écart pour
les plus fortes sollicitations envisageables.
[0021] Lors d'une rotation, due au parcours d'une courbe par les véhicules, les parties
latérales du joint tubulaire, ainsi formé par les membranes en U, roulent sans effort
sur leur plan d'appui, tout en présentant une rigidité notable aux forces latérales.
Le calcul prouve qu'aucune liaison mécanique n'est nécessaire pour supporter et rappeler
élastiquement vers une position d'équilibre le compartiment d'intercirculation.
[0022] Une aussi faible pression - de l'ordre de 0,2 fois la pression atmosphérique - est
très faible à conserver des mois entiers, de manière permanente, avec contrôle périodique
ou détection automatique, ce qui constitue un excellent moyen d'avertissement avant
défaillance, à la moindre fissure, longtemps avant que les possibilités de roulement
du joint ne soient compromises.
[0023] L'invention et ses variantes seront mieux comprises à la lecture de la description
ci-après et des dessins, dans lesquels :
- la figure 1 est une vue générale du joint dans un plan perpendiculaire à l'axe des
véhicules ;
- la figure 2 est une coupe horizontale des parois latérales des véhicules et de l'anneau
d'intercirculation, reliés par un joint roulant, conforme à l'invention, à chacune
des extrémités dudit anneau d'intercirculation ;
- la figure 3 est un agrandissement de la précédente, dans la zone d'un joint ;
- la figure 4 représente les éléments de la figure 2 soumis à une déformation de rotation
;
- la figure 5 est un agrandissement de la précédente; elle sert d'épure au calcul
des déformations du joint tubulaire;
- la figure 6 est une variante de configuration où le centre de déformation se trouve
hors du joint tubulaire ;
- la figure 7 est un agrandissement de la précédente montrant une variante de montage
du joint tubulaire.
[0024] La figure 1 est une vue selon l'axe du véhicule, coupé par le plan de fixation du
joint tubulaire conforme à l'invention. Le joint tubulaire (1) est solidarisé à la
caisse du véhicule (5) par un cadre rigide (2) de fixtion extérieure. C'est un autre
cadre rigide (3) de fixation intérieure qui assure la liaison avec l'anneau d'intercirculation
(7).
[0025] Le serrage du joint tubulaire (1), par des boulons (ou par des rivets), se fait dans
une direction parallèle à l'axe des véhicules.
[0026] La pression interne est introduite et contrôlée par des moyens connus tels qu'une
valve (4) qui peut être placée à n'importe quel endroit du joint tubulaire (1).
[0027] La silhouette du profil extérieur de la caisse des véhicules (5) et de l'essieu du
véhicule (6) donnent les positions relatives de l'anneau d'intercirculation (7) et
des parois des caisses des véhicules (5), le but essentiel étant de ménager un passage
libre le plus grand possible d'un véhicule à l'autre, pour des raisons psychologiques
et visuelles. La figure 2 est une coupe horizontale, selon AAʹ de la figure 1, des
parois latérales des caisses des véhicules (5a) et (5b) et de l'anneau d'intercirculation
(7), tout plancher enlevé. La paroi latérale, amincie dans cette région, représentée
par la section (5a) ou (5b) ainsi que le plancher et le plafond des deux extrémités
des véhicules entourent, sur toute la périphérie, l'anneau complet d'intercirculation
(7).
[0028] Le logement à faces parallèles des deux joints tubulaires (1) est prolongé par un
profil extérieur (8), pour les caisses des véhicules (5a) et (5b) et par un profil
intérieur (9) pour l'anneau d'intercirculation (7), ces deux profils (8) et (9) étant
ici représentés biseautés à leur extrémité.
[0029] Les déformations en rotation par village des joints tubulaires (1) se font autour
des axes verticaux représentés en (B) et (Bʹ).
[0030] La face généralement plane d'appui des joints tubulaires (1) peut facultativement
recevoir une courbure cylindrique autour des axes (B) et (Bʹ).
[0031] La figure 3 est un agrandissement de la figure 2 qui détaille la section en U des
deux membranes (1a) et (1b) formant le joint tubulaire.
[0032] Lesdites membranes (1a) et (1b) ne sont pas soumises, en service, à des contraintes
et déformations importantes qui nécessiteraient une formulation du mélange à base
de caoutchouc lui conférant une grande résistance à la fatique dynamique. Le concepteur
de mélanges a donc toute latitude pour rechercher une composition du mélange à base
de caoutchouc lui permettant d'atteindre des caractéristiques de tenue au feu et
(ou) d'isolation phonique améliorée.
[0033] En ce qui concerne la résistance au feu, les possibilités de formulation des mélanges
à base de caoutchouc sont multiples, mais les deux voies les plus efficaces résident
dans le choix de l'élastomère et dans celui des charges qui lui sont incorporées.
[0034] C'est ainsi qu'il est avantageux de choisir l'élastomère parmi les polymères possédant,
dans leur structure moléculaire, des atomes d'halogènes tels que le chlore ou le
brome. Parmi les élastomères courants de ce type, le formulateur de mélanges peut
sélectionner, à titre d'exemples non limitatifs, du polychloroprène, du polyéthylène
chloré, du chlorobutyl ou du bromobutyl. Des élastomères contenant dans leur molécule
des atomes de fluor pourraient également être utilisés, mais cette solution ne va
pas dans le sens de l'économie recherchée.
[0035] Parmi les charges, le formulateur de mélanges dispose également d'une palette importante
dans laquelle il choisira avantageusement dans la classe des borates - tel le borate
de sodium - ou encore dans les paraffines chlorées qui devront être associées à l'oxyde
d'antimoine ou encore l'alumine hydratée.
[0036] En ci qui concerne l'amélioration de l'isolation phonique, tout en conservant les
propriétés anti-feu, le concepteur de mélanges peut associer aux élastomères précédemment
cités des charges à base de sels ou d'oxydes de plomb telle la litharge.
[0037] La mise en place du joint tubulaire formé par les deux membranes (1a) et (1b) sera
facilitée par la préparation sur le cadre rigide, par exemple métalliques, extérieur
(2) et sur le cadre analogue, intérieur (3), lesdits cadres étant totalement indépendants
l'un de l'autre mais leur solidité devant permettre la manipulation du joint tubulaire
(1), fort souple par lui-même puisque constitué par les membranes de caoutchouc (1a)
et (1b), mises en forme par vulcanisation d'une simple ébauche de caoutchouc.
[0038] Une mise en oeuvre commode dudit joint tubulaire (1) consiste en une fixation préalable,
par emmanchement ou par vissage des goujons (10), à cheval sur les cadres (2) et (3),
où les membranes (1a) et (1b) - préférentiellement pré-percées - sont enfilées, avant
que l'on ne pose cet ensemble, d'un côté sur la caisse du véhicule (5) et le profil
intérieur (9), de l'autre côté sur le profil extérieur (8) et l'anneau d'intercirculation
(7) lui-même.
[0039] Les extrémités (11a) et (11b) des membranes (1a) et (1b) seront serrées, pour assurer
l'étanchéité, par des écrous sur chaque filetage des goujons (10) comme représenté
ou bien, éventuellement, par des vis (non représentées) se fixant dans un filetage
menagé dans les profils (8) et (9).
[0040] La valve de gonflage et de contrôle (représentée en (4) sur la figure 1) sera, avantageusement,
constituée d'un tube solidaire du cadre rigide extérieur (2) et située en un point
bas permettant ainsi l'évacuation des condensations éventuelles.
[0041] La figure 4 représente une position déformée de l'ensemble qui est illustré en position
alignée sur la figure 2.
[0042] Si le véhicule (5a) fait un angle (G) par rapport à l'anneau d'intercirculation (7),
une symétrie par rapport au plan DDʹ de ce dernier fournit une représentation du parcours
d'une courbe par deux véhicules consécutifs dont les axes font entre eux un angle
(2G).
[0043] Au contraire, si l'autre véhicule (5b) fait également un angle (G) en sens opposé
par rapport à l'anneau d'intercirculation (7), c'est-à-dire que les axes des deux
véhicules sont parallèles, cette figure représente le cas le plus défavorable pour
l'intercirculation, los d'un franchissement d'aiguillage par exemple, où les véhicules
sont latéralement décalés d'un déport (2e) qui correspond, d'ailleurs, au produit
de la distance entre les axes (B) et (Bʹ) par la tangente de l'angle (G).
[0044] La figure 5 est un agrandissement schématisé des zones intéressant plus particulièrement
le joint tubulaire (1), conforme à l'invention. Seule y figure l'épure des déformations
maximales que doit subir ledit joint tubulaire (1) dans toute la partie verticale
suivant les parois latérales (5) et l'anneau d'intercirculation (7), selon le plan
de coupe AAʹ de la figure 1.
[0045] Sur la vue 5a, les déformations dues à l'angle (G) sont cumulées avec un roulement
rapprochant au maximum l'anneau d'intercirculation (7) vers l'intérieur du véhicule.
[0046] Sur la vue 5b, les déformations dues à l'angle (G) sont, au contraire, cumulées avec
un écartement maximal tendant à faire sortir le joint tubulaire (1) de son longement,
biseauté, pour cette raison, à ses extrémités.
[0047] Cette épure a été utilisée pour calculer l'équilibre des forces exercées par la pression
-interne au volume enfermé par le joint tubulaire (1)- sur les parois du logement
dudit joint. Ces forces sont égales, par unité de hauteur, au produit de la pression
interne par la longueur (C) de la ligne d'appui (visible sur la figure 3), en l'absence
de déviation angulaire.
[0048] La variation de ces forces, lorsque s'exerce un effort d'accélération transversal,
est due à l'accroissement de longueur de cette ligne d'appui (c) du côté surchargé
et à la réduction simultanée de cette longueur du côté déchargé.
[0049] L'ordre de grandeur de la rigidité assurée par cette liaison sera voisine de 1 centimètre
pour des valeurs en limite de confort latéral telles que 0,15 fois la pesanteur.
[0050] Le calcul de cette rigidité pour la section représentée sur la figure 3, lorsqu'elle
s'applique aux parties horizontales du joint tubulaire correspondant au plancher et
au plafond, permet d'assurer le supportage des charges verticales, permanentes et
variables, de l'anneau d'intercirculation (7) sans nécessiter aucun autre organe élastique.
[0051] Des variations verticales inférieures au centimètre peuvent être assurées par cet
équilibre entre la situation minimale à vide et la charge maximale admissible.
[0052] On comprendra aisément que l'équilibrage d'une charge permanente peut être obtenu
sans variation de l'écartement des parois, c'est-à-dire à même rayon de courbure de
la paroi libre du joint tubulaire à la seule condition que la longueur totale (1)
de la figure 3 et, par conséquent, la longueur de la ligne d'appui (c), diffèrent
entre plafond et plancher de la quantité nécessaire pour l'équilibre, ce qui demande
à peine quelques centimètres pour les charges usuelles.
[0053] La même pression interne, par example de 0,2 bar s'exerçant sur toute la périphérie
du joint tubulaire (1), l'épure représentée sur les vues 5a et 5b montre que toutes
les déformations se font à volume pratiquement constant, sans variation de cette pression.
La tension de la paroi de la feuille de caoutchouc constituant les membranes (1a)
et (1b), par exemple de 0,6 daN par centimètre de section, provoque un allongement
élastique - donc réversible - de l'élastomère, très modéré, en valeur relative, de
2 à 3 % du développé de la section en U. Cet allongement, très faible, n'est pas susceptible
de perturber la résistance à la fatigue en flexion lors du roulement des membranes
et n'a pour but que de faciliter le vrillage, sans plissement du joint tubulaire lors
des courbures (représentées en figure 4).
[0054] En cas de défaillance de la pression, la raideur propre de la feuille de caoutchouc
constituant les membranes (1a) et (1b) suffit à un fonctionnement à peu près normal
du joint tubulaire (1) avant son remplacement.
[0055] Le joint tubulaire (1) doit passer, de façon très répétitive, de la position rapprochée
au maximum représentée sur la vue 5a à la position étirée au maximum représentée sur
la vue 5b. Cette déformation par torsion du joint tubulaire (1) se répartit sur la
largeur approximative du véhicule, uniquement par cisaillement de la matière dans
un plan longitudinal du véhicule, cisaillement de l'ordre de 10 % en valeur relative;
un taux de déformation aussi faible est garant d'une très longue durée de résistance
à la fatigue et permet le choix de mélanges à base de caoutchouc optimisés plus particulièrement
pour leur résistance au feu.
[0056] La force de rappel vers la position alignée dans la disposition déviée au maximum
de l'angle (G) décrite précédemment n'est due pratiquement qu'à l'effet de ce vrillage
du joint tubulaire, intervenant par le cisaillement de la feuille de caoutchouc constituant
les membranes (1a) et (1b) et se trouve donc, elle aussi très modérée.
[0057] Un roulement du joint tubulaire (1) parallèlement à l'axe des véhicules dû aux faibles
variations élastiques de longueur de l'attelage entre les véhicules consécutifs (5a)
et (5b) se fera, par définition, sans aucun effort, à longueur constante (1) de l'onde
constituée par les membranes (1a) et (1b) (cf.figures 2 et 3).
[0058] Les deux faces d'appui de longueur (c) se décalent sur les parois rigides avec déroulement
par flexion du joint tubulaire, ceci constituant la seule contrainte, infime, qui
s'oppose au déplacement.
[0059] Dans les déformations représentées sur les vues 5a et 5b, un très faible couple de
redressement s'exerce du fait des rayons de flexion différents dans la partie libre.
L'épure montre que la rotation se produit -à très peu près- autour de l'un des axes
verticaux (B) ou (Bʹ) visibles sur la fig. 4.
[0060] Un rappel élastique tout au plus centimétrique se produit en cas de forces latérales.
[0061] Les plus fortes sollicitations s'opposant à la rotation seraient, plutôt, dues au
vrillage cisaillant la paroi du joint tubulaire (1) ; elles sont extrêmement modérées,
négligeables vis à vis des forces exercées par les suspensions latérales des véhicules.
[0062] Il n'en est pas du tout de même des liaisons en roulis autour d'un axe longitudinal
pour les caisses des véhicules (5) reliés par l'anneau d'intercirculation (7) à travers
les deux joints tubulaires (1) successifs, situés donc en série sur l'angle de torsion
différentielle.
[0063] Dû, là encore, au cisaillement de toute la paroi mince des membranes (1a) et (1b)
mais dans un plan transversal aux véhicules, sans plissement - grâce à la tension
due à la pression interne -, ce couple élastique de rappel en roulis sera très amorti
par le glissement des membranes sur les parois. Mais, ce couple de rappel dispose
d'un bras de levier si important autour du centre de roulis que l'ordre de grandeur
de la liaison élastique entre deux véhicules, sera égal ou supérieur à l'effet de
rappel en roulis des suspensions primaire et secondaire.
[0064] Aux vitesses usuelles de déplacement de trains équipés sur toute la longueur de ce
type d'intercirculation, cette liaison entre véhicules aura largement autant d'importance
pour l'entrée successive en dévers des véhicules dans un virage que le rappel élastique
différentiel des suspensions, chaque véhicule étant sollicité, principalement, par
son prédécesseur. Il en est de même pour le redressement différé en sortie de dévers.
[0065] La figure 6 représente une variante possible, intéressante pour la cinématique des
planchers, lorsque les axes verticaux instantanés de rotation (B) ou (Bʹ) sont éloignés
du plan de pose des joints tubulaires (1).
[0066] Dans cette variante, l'anneau d'intercircultion (7) entoure l'extrémité des caisses
des véhicules (5), contrairement aux configurations précédentes oû lui était intérieur.
[0067] Indépendante de la position des centres d'articulation des attelages, une réaction
permanente de traction de ceux-ci, inférieure à 10 % de l'effort de traction usuel,
doit équilibrer la réaction oblique sue les plans d'appui des joints tubulaires (1),
dont la composante (T) des réactions de pression normales aux plan d'appui (R) et
(Rʹ), purement axiale, tend à écarter les deux véhicules liés par un tel anneau d'intercirculation
(7).
[0068] Toutes les explications relatives à la figure 4, pour la courbure de trajectoire
d'angle (2G) ou lors d'un déport transversal de valeur (2e) entre les caisses des
véhicules demeurent valables, à l'exception des mouvements longitudinaux de l'attelage
qui se font à volume variable pour le joint tubulaire (1), dont le jeu devra être
ménagé compatible avec les mouvements usuels.
[0069] En cas de compression maximale accidentelle provoquant le contact des caisses des
véhicules (5) avec l'anneau d'intercirculation (7), où des dispositifs anti-chevauchement
devront être montés, les membranes viendront au contact matériel, sur une très grande
surface, provoquant un accroissement de la pression interne susceptible de créer
un gonflement des rayons libres intérieurs et extérieurs du joint tubulaire (1).
La limite d'éclatement dudit joint tubulaire (1) devra donc être prévue en conséquence,
afin que le joint tubulaire puisse résister dans de tels cas accidentels extrèmes.
[0070] La figure 7 est un agrandissement de la figure 6, dans la zone intéressant le joint
tubulaire (1).
[0071] Dans cette configuration, le montage dudit joint tubulaire (1) sur le prolongement
(9a), maintenant intérieur, doit se faire avec une légère tension. Il est alors possible
de simplifier ce montage en supprimant le cadre (2a), maintenant intérieur car le
joint tubulaire (1), pré-assemblé, est manipulable simplement posé sur le prolongement
(9a).
[0072] Une simplification semblable est possible par suppression du cadre (3a), maintenant
extérieur, si le joint tubulaire (1) est manipulé fixé à l'avance sur le prolongement
(8a), maintenant extérieur, de l'anneau d'intercirculation (7).
[0073] Les prolongements (8a) et (9a) sont coniques dans les parties courbes ; ils sont
rectilignes et obliques dans les parois latérales et horzontales.
[0074] En cas de suppression de l'un ou l'autre des cadres rigides (2a) ou (3a), l'une des
caractéristiques essentielles de l'invention demeure : c'est la fixation du joint
tubulaire (1), par son plan d'assemblage, perpendiculairement à l'axe des véhicules.
[0075] Le mode de fabrication des membranes (1a) et (1b) en forme de U ne nécessite pas
de modification, pour cette configuration, par rapport à celle décrite dans la figure
3 du fait de la très grande déformabilité de la pièce.
[0076] Un procédé de fabrication, parmi les plus économiques, est la réalisation par moulage,
d'un seul tenant, à partir d'une ébauche de caoutchouc, continue, disposée dans un
moule de compression ayant la dimension de la pièce et qui peut être chauffé par un
moyen quelconque utilisé dans l'industrie de transformation du caoutchouc, tel qu'un
autoclave, des étriers élastiques assurant la fermeture étanche du moule pendant l'opération.
Les perçages dans les membranes peuvent être obtenus ainsi, dès le moulage.
[0077] Le montage préalable sur le prolongement proposé dans l'une des variantes (cf.figure
7) implique éventuellement un collage intermédiaire des membranes en U par leurs faces
planes en regard, avec ou sans interposition des cadres rigides de fixation intérieure
et extérieure.
[0078] Une autre possibilité de réalisation, encore plus favorable à l'isolation acoustique,
est le remplacement de l'aire, dans le volume interne défini par les membranes en
U, par un gaz lourd dont la vitesse de propagation des sons est inférieure à celle
de l'air, tel que du bioxyde de carbone, qui améliore la résistance à la fatigue des
mélanges à base de caoutchouc et est sans danger pour les passagers en cas de fuite
ou d'incendie.
[0079] L'utilisation de ce gaz présente, en outre, l'avantage, en cas d'incendie, d'accroître
la résistance au feu du joint tubulaire en limitant la présence d'oxygène à son contact
et donc en réduisant la combustion.
[0080] En conclusion, le joint tubulaire souple, constitué de deux membranes roulantes,
en forme de U, associées selon le plan de symétrie dudit joint et renfermant un gaz
- le plus souvent de l'air - à une surpression faible par rapport à la pression atmosphérique,
objet de l'invention, présente les avantages suivants :
- il est capable de supporter toutes les sollicitations mécaniques qui s'exercent
sur un anneau d'intercirculation assurant la liaison entre deux véhicules ferroviaires
ou routiers ou des passerelles d'accès, permettant un passage dégagé sur toute la
largeur,
- il offre une très longue durabilité,
- il assure une bonne isolation acoustique dans les parties d'formables, de même niveau
que celle des parois normales des caisses de véhicules,
- il peut être réalisé dans un mélange à base de caoutchouc auquel sa formulation
confère des propriétés anti-feu,
- il est économique à fabriquer puisqu'il ne comporte aucun élément de renfort,
- il est simple à mettre en place, grâce à un pré-assemblage permettant une manipulation
aisée,
- il "prévient" de l'imminence d'une défaillance, grâce au contrôle périodique ou
permanent de la pression du gaz contenu dans le volume clos formé par les deux membranes
en forme de U.
[0081] L'homme de l'art peut, bien entendu, apporter au dispositif décrit précédemment et
à ses applications illustrées à titre d'exemples non limitatifs, diverses modifications
sans sortir du cadre de l'invention.