[0001] La présente invention concerne un appareil pour la séparation centrifuge d'un mélange
de phases selon le procédé décrit dans le brevet français n° 2.468.410.
[0002] Ce brevet français n° 2.468.410 décrit également un appareil comportant, dans une
enceinte fixe, un équipage tournant constitué par un rotor de traitement à disques
ajourés décalés angulairement de l'un à l'autre, en amont par un distributeur rotatif
et en aval par un ventilateur avec interposition éventuelle d'un redresseur rotatif,
le mélange à traiter s'écoulant de façon laminaire à travers les ajourages des disques
suivant des veines hélicoïdales vives tournant beaucoup plus vite que le rotor et
séparées par des lames hélicoïdales mortes tournant sensiblement à la même vitesse
que ce rotor et dans lesquelles la phase lourde à séparer s'achemine entre les disques
jusqu'à la partie fixe de l'enceinte où elle est collectée et évacuée .
[0003] Dans cet appareil connu, le mélange à traiter et la phase lourde circulent à contre-courant.
En effet, cet appareil étant supposé à axe vertical, la chambre du ventilateur est
disposée au-dessus du rotor alors que la gaine ou chambre d'aspiration se trouve située
en-dessous ; le mélange à traiter circule donc du bas vers le haut, tandis que la
phase lourde précipitée sur la paroi de l'enceinte fixe doit circuler du haut vers
le bas à l'extérieur de ladite gaine. Or, le jeu fonctionnel prévu entre le rotor
et des déflecteurs équipant l'enceinte à sa périphérie et le jeu d'évacuation de la
phase lourde ménagé entre ces déflecteurs et la paroi fixe de cette enceinte sont
le siège d'un écoulement de fuite du bas vers le haut. Cet écoulement de fuite peut
dans certains cas remettre en suspension dans la phase légère séparée une partie de
la phase lourde parvenue à la périphérie, ce qui nuit au rendement de la séparation.
[0004] Pour remédier à cet inconvénient, la demande de brevet français n° 2.522.528 prévoit
des petites pales axiales à la périphérie, pales qui peuvent être fixes ou tournantes.
[0005] D'autres moyens évitant la remise en suspension de la phase lourde sont préconisés
dans les demandes de brevets français n° 2.535.215 et n° 2.535.216.
[0006] Tous ces moyens d'assistance donnent des résultats satisfaisants avec certains types
de mélanges, mais ils ne sont pas totalement efficaces avec d'autres types de mélanges.
[0007] La présente invention vise à améliorer les conditions d'évacuation de la phase lourde
extraite grâce à une assistance positive de l'écoulement de fuite, lequel avait jusqu'à
présent un effet antagoniste. Elle propose alors une nouvelle organisation de l'appareil
gràce à laquelle l'écoulement de fuite (conjugué avec l'écoulement principal) et l'écoulement
de la phase lourde s'établissent sur le modèle équicourant et développent un phénomène
final de cyclone pour déposer la phase lourde sans contact avec la paroi. Dès lors,
tous les types de mélanges peuvent maintenant être traités avec un rendement de séparation
final exceptionnel simplement en sélectionnant à l'avance soit l'appareil à contre-courant,
soit l'appareil équicourant et éventuellement en appliquant à l'appareil sélectionné
les perfectionnements précités ou d'autres.
[0008] L'appareil de l'invention comporte, dans une enceinte fixe, comme l'appareil connu
précité, un équipage tournant constitué par un rotor de traitement à disques ajourés
décalés angulairement de l'un à l'autre, en amont par un distributeur rotatif et en
aval par un ventilateur avec interposition éventuelle d'un redresseur rotatif.
[0009] Toutefois, il s'en distingue par le fait que, conformément à l'invention, le rotor
de traitement est interposé entre une chambre amont d'aspiration du mélange à traiter
et une chambre aval collectrice de la phase gazeuse séparée, le rotor comportant un
arbre tubulaire creux coaxial qui met en communication à travers des ouvertures extrêmes
cette chambre collectrice avec la chambre du ventilateur, laquelle est séparée dans
l'enceinte par une cloison de la chambre d'aspiration, tandis que la chambre collectrice
est séparée dans l'enceinte par un cloisonnement, d'une part, de la zone périphérique
dans laquelle parvient la phase lourde séparée et s'établit un écoulement hélicoïdal
de fuite dans le même sens axial que l'écoulement principal du mélange à travers le
rotor, d'autre part, d'un prolongement conique de l'enceinte formant cyclone et recevant
l'écoulement de fuite chargé de phase lourde pour piéger et recueillir celle-ci.
[0010] De préférence, la chambre amont d'aspiration comporte une tubulure d'admission tangentielle.
[0011] Le cloisonnement de la chambre aval collectrice de la phase légère comporte une cuvette
dont la paroi cylindrique prolonge sensiblement l'enveloppe périphérique des ajourages
des disques et est raccordée par un arrondi de déviation à un fond entourant l'arbre
tubulaire au voisinage de ses ouvertures.
[0012] Divers autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortent d'ailleurs
de la description détaillée qui suit.
[0013] Une forme de réalisation de l'objet de l'invention est représentée, à titre d'exemple
non limitatif, sur la figure unique du dessin annexé qui est une coupe axiale de l'appareil,
conforme à l'invention, dont l'axe est vertical.
[0014] L'appareil illustré par le dessin est à axe vertical, mais il est bien évident que
cette condition n'est pas une obligation impérative dès lors que l'axe peut être oblique,
voire dans certains cas horizontal.
[0015] Cet appareil comporte une enceinte fixe 21 présentant, si l'on considère le sens
d'écoulement axial F. 1 du mélange à traiter, écoulement qui est dévié dans le sens
F. 2 et dirigé dans le sens F. 3 pour la phase légère séparée :
- une partie cylindrique 22 délimitant une chambre de traitement 23 dans laquelle
est logée un rotor 24,
- une partie cylindrique 25 délimitant avec une cloison 26 une chambre amont d'aspiration
27, branchée par l'intermédiaire d'une tubulure 28 de préférence tangentielle sur
une source de mélange à traiter et communiquant en permanence avec la chambre de traitement
23 à travers un passage annulaire central 29 défini par un rebord saillant intérieur
30,
- une partie tronconique 31 située du côté de la chambre de traitement 23 opposé à
celui où se trouve la chambre d'aspiration 27, cette partie tronconique recueillant
un écoulement de fuite du mélange en même temps que la phase lourde en provenance
de la zone périphérique 32 de la chambre de traitement 23 et formant un cyclone 33
au sein duquel ladite phase lourde s'achemine dans le sens axial F.4 qui est le même
que celui F.1 du mélange à traiter à travers le rotor,
- une partie tronconique 34 prolongeant la partie cylindrique 25 et séparée de la
chambre d'aspiration 27 par la cloison 26, cette partie tronconique formant convergent,
- une volute 35 pour un rotor d'aspirateur 36, la volute communiquant dans sa zone
centrale avec le convergent 34 et dans sa zone périphérique avec une tubulure de refoulement
37,
- deux croisillons 38 et 39 fixés respectivement dans les parties tronconiques extrêmes
31 et 34, ces croisillons étant munis de paliers 40 et 41 pour supporter les tourillons
extrêmes 42 et 43 d'un arbre menant 44 qui est normalement relié à un moteur,
- une cuvette extérieure 45 délimitant une chambre aval 46 de collecte de la phase
légère à la sortie du rotor 24, la paroi cylindrique 47 de cette cuvette prolongeant
sensiblement l'enveloppe extérieure d'ajourages 48 des disques 49 du rotor et cette
paroi 47 étant reliée par un arrondi de déviation 50 à un fond 51 entourant une portion
tubulaire 52 de l'arbre 44 portant les disques 49 du rotor, portion qui forme un conduit
coaxial 53 d'évacuation de la phase légère entre la chambre aval 46 et le convergent
34 avec lesquels il communique par des ouvertures 54 et 55 respectivement,
- et éventuellement, une cuvette intérieure 56 dont la paroi cylindrique 57 prolonge
sensiblement l'enveloppe intérieure des ajourages 48 des disques 49 du rotor, le fond
58 de cette cuvette intérieure 56 et le fond 51 de la cuvette extérieure 45 entourant
au plus près sans y toucher la portion tubulaire 52 de l'arbre 44,de façon que les
ouvertures 54 de cette portion débouchent dans la culotte formée par ces cuvettes.
[0016] Ainsi que cela est bien connu par le brevet français n° 2.468.410 pour le rotor 24,
es disques 49.1 à 49.6 qui sont au nombre non limitatif de six dans l'exemple représenté,
sont écartés l'un de l'autre à pas constant. Les ajourages 48 de chaque disque, de
préférence trapézoïdaux, sont répartis de façon équiangle, s'étendent du centre vers
la périphérie (en s'élargissant dans ce cas particulier) et sont séparés par des parties
pleines 59. Les disques 49 sont décalés angulairement de l'un au suivant ou au précédent,
de telle façon que les ajourages ne se trouvent plus situés en regard les uns des
autres, mais définissent de proche en proche des enveloppes hélicoïdales de pente
privilégiée par rapport au rotor. A l'intérieur de telles enveloppes virtuelles s'écoulent
des veines hélicoïdales vives du mélange à traiter, si celles-ci sont convenablement
mises en vitesse par un distributeur rotatif constitué, par exemple, par le premier
disque 49.1 ; ce distributeur transforme, en effet, la chute de pression amont dans
la chambre d'aspiration 27 en une vitesse hélicoïdale du mélange, de telle façon que
la vitesse de rotation relative des veines vives due à cette action s'ajoute dans
le même sens à la vitesse de rotation positive du distributeur, donc du rotor. A l'extérieur
de ces enveloppes virtuelles, stagnent ou séjournent des lames fluides hélicoïdales
mortes maintenues prisonnières du rotor 24 entre les parties pleines 59 des disques.
[0017] En réalité, le rotor 24 divise le mélange à traiter en une pluralité de veines hélicoïdales
mortes intercalaires. Les veines vives en traversant ce rotor suivant lesdites trajectoires
hélicoïdales, s'écoulent à une vitesse tangentielle absolue évidemment bien supérieure
à celle dudit rotor, alors que les lames mortes , en étant prisonnières de celui-ci,
circulent sensiblement à sa vitesse tangentielle.
[0018] Dans ces conditions, on constate que pour un rotor tournant à la même vitesse angulaire
" ω " , la vitesse tangentielle absolue d'une particule située à une distance radiale
R est de :
° ω R si cette particule se trouve dans une lame morte,
° ω R+ V
T si cette particule se trouve dans une veine vive défilant par rapport au rotor à
la vitesse tangentielle relative sensiblement constante "V
T ".
[0019] Dès lors, la force centrifuge d'une telle particule est de :
° F
CH =ω²R dans une lame morte

dans une veine vive
[0020] Il est clair que la force centrifuge F
CVdans les veines vives évolue en variation conique le long des rayons. Elle est minimale
en un point où la vitesse tangentielle relative de la veine est égale à la vitesse
tangentielle absolue du rotor ; en ce point, la force centrifuge minimale est égale
à 4ω²R et par conséquent à quatre fois le champ centrifuge qui règne sur la circonférence
de même rayon dans les lames mortes. La force centrifuge est très intense au centre
; elle décroît jusqu'au point où elle atteint son minimum ; puis elle croît à nouveau
jusqu'à la périphérie où elle peut revenir à des valeurs extrêmement intenses.
[0021] Il en résulte que les particules lourdes des veines vives 19 soumises à une force
centrifuge très intense se précipitent vers la périphérie en ralentissant et en s'agglutinant
avant de parvenir à la zone annulaire de force minimale puis, à partir de cette zone,
accélèrent à nouveau en plus grosses masses vers la périphérie. Mais, au cours de
ce déplacement centrifuge, les particules lourdes migrent vers les lames mortes dans
lesquelles elles se trouvent captées et piégées; elles sont alors prises en charge
par une force centrifuge, certes plus faible, mais suffisamment élevée pour les amener
inéluctablement vers la périphérie ; au cours de cet acheminement, des éléments proéminents
s'opposent à l'échappement des particules lourdes vers les veines vives et participent
positivement à leur acheminement vers la périphérie où elles se précipitent sur la
partie cylindrique 22 de l'enceinte 21.
[0022] De tels éléments proéminents font saillie uniquement dans les lames mortes et ne
doivent pas apparaître aussi faiblement que ce soit dans les veines vives qu'ils risquent
de détruire ou de perturber. Lesdits éléments proéminents coopèrent avec les parties
pleines 59 pour maintenir les lames mortes prisonnières du rotor, pour confiner dans
ces lames les particules lourdes qui s'échappent des veines vives et pour guider positivement
lesdites particules vers la périphérie.
[0023] Suivant la forme de réalisation préférentielle, mais non restrictive, représentée
sur le dessin, chaque partie pleine 59 d'un disque comporte alors en bordure des ajourages
48 voisins :
- un rebord 60 sensiblement radial qui fait saillie sur la face amont de cette partie
pleine (si l'on considère le sens d'écoulement axial F1 des veines vives) et en arrière
(si l'on considère le sens de rotation des disques,
- un rebord 61 sensiblement radial qui fait saillie sur la face aval de cette partie
pleine et en avant ;
éventuellement, les ajourages 48 peuvent être bordés par des rebords périphériques
arqués 62 et 63 faisant saillie sur les faces amont et aval des disques, ces rebords
arqués 62, 63 prolongeant les rebords radiaux 60, 61 sans pénétrer sur les parties
pleines.
[0024] Il est important de remarquer qu'un écoulement de fuite s'établit dans la zone périphérique
32, cet écoulement étant alimenté à faible débit principalement par les lames mortes
et se produisant sous forme hélicoïdale dans le sens axial F.5. Cet écoulement de
fuite est donc chargé de la phase lourde séparée et s'achemine dans le même sens axial
(flèches F.1 et F.5) que le mélange à travers le rotor 24. Il s'agit donc d'écoulements
équicourants qui favorisent l'acheminement de la phase lourde vers la partie 31. Par
ailleurs, dans cette partie, il s'établit un phénomène de cyclone alimenté par l'écoulement
de fuite précité et la phase lourde se stabilise dans une zone intermédiaire (pointillé)
en se précipitant vers l'extrémité rétrécie ouverte. Si l'appareil est vertical, la
phase lourde est également soumise à la gravité et parvient alors plus vite à l'extrémité
inférieure ouverte.
1.- Appareil pour la séparation centrifuge d'un mélange comprenant au moins une phase
gazeuse, cet appareil comportant, dans une enceinte fixe (21), un équipage tournant
constitué par un rotor de traitement (24) à disques (49) ajourés (en 48) décalés angulairement
de l'un à l'autre, en amont par un distributeur rotatif (49.1) et en aval par un ventilateur
(36) avec interposition éventuelle d'un redresseur rotatif, le mélange à traiter s'écoulant
de façon laminaire à travers les ajourages des disques suivant des veines hélicoïdales
vives tournant beaucoup plus vite que le rotor et séparées par des lames hélicoïdales
mortes tournant sensiblement à la même vitesse que ce rotor et dans lesquelles la
phase lourde à séparer s'achemine entre les disques jusqu'à la partie fixe de l'enceinte
où elle est collectée et évacuée, caractérisé en ce que le rotor de traitement (24)
est interposé entre une chambre amont (27) d'aspiration du mélange à traiter et une
chambre aval (46) collectrice de la phase gazeuse séparée, le rotor comportant un
arbre tubulaire creux coaxial (52) qui met en communication à travers des ouvertures
extrêmes (54, 55) cette chambre collectrice (46) avec la chambre (34, 35) du ventilateur,
laquelle est séparée dans l'enceinte (21) par une cloison (26) de la chambre d'aspiration
(27) tandis que la chambre collectrice (46) est séparée dans l'enceinte (21) par un
cloisonnement (45), d'une part, de la zone périphérique (32) dans laquelle parvient
la phase lourde séparée et s'établit un écoulement hélicoïdal de fuite dans le même
sens axial (F. 5) que celui (F. 1) de l'écoulement principal du mélange à travers
le rotor, d'autre part, d'un prolongement conique (31) de l'enceinte formant cyclone
et recevant l'écoulement de fuite chargé de phase lourde pour piéger et recueillir
celle-ci.
2.- Appareil selon la revendication 1, caractérisé en ce que la chambre amont d'aspiration
(27) comporte une tubulure d'admission tangentielle (28).
3.- Appareil selon la revendication 1, caractérisé en ce que le cloisonnement de la
chambre aval (46) collectrice de la phase légère comporte une cuvette (45) dont la
paroi cylindrique (47) prolonge sensiblement l'enveloppe périphérique des ajourages
(48) des disques (49) et est raccordée par un arrondi de déviation (50) à un fond
(51) entourant l'arbre tubulaire (52) au voisinage de ses ouvertures (54).
4.- Appareil selon la revendication 3, caractérisé en ce que le cloisonnement de la
chambre aval (46) collectrice de la phase légère comporte une deuxième cuvette (56)
située à l'intérieur de la première (45) afin de former une culotte, la paroi cylindrique
(57) de cette deuxième cuvette prolongeant sensiblement l'enveloppe centrale des ajourages
(48) des disques (49),tandis que son fond (58) s'étend du côté des ouvertures (54)
de l'arbre tubulaire (52), opposé à celui où se trouve le fond (51) de la première
cuvette (45).
5.- Appareil selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'enceinte (21) présente,
entre la chambre amont d'aspiration (27) et la chambre du rotor (23), un rebord annulaire
(30) faisant saillie à l'intérieur sur au moins toute l'épaisseur de la zone périphérique
(32) recueillant la phase lourde et l'écoulement de fuite, pour contenir cet écoulement.