[0001] La présente invention concerne un projecteur additionnel pour véhicule automobile
susceptible de fournir un faisceau lumineux tel que, lorsqu'on le juxtapose à un faisceau
de croisement, on obtient un faisceau satisfaisant aux normes d'éclairement des faisceaux
de route.
[0002] Il apparaît qu'un certain nombre de règlements, en particulier la règlementation
européenne, s'ils imposent qu'un faisceau de route doit respecter une photométrie
bien déterminée, n'énoncent cependant aucune exigence particulière en ce qui concerne
la manière dont peut être obtenu un tel faisceau. Ainsi, il est possible de créer
un faisceau de route en laissant le projecteur de croisement allumé et en venant juxtaposer
au faisceau de croisement, lorsque le conducteur le souhaite, un faisceau, fourni
par un autre projecteur, sensiblement complémentaire du faisceau de croisement.
[0003] Un avantage spécifique de ce genre de solution est que, pendant la circulation de
nuit, la lampe du projecteur de croisement reste allumée en permanence, ce qui évite
la fatigue, et la diminution inhérente de la durée de vie de son filament, due habituellement
aux commutations répétées d'allumage et d'extinction lors du passage en éclairement
de route.
[0004] De plus, un gain notable en intensité lumineuse est obtenu, du fait que c'est la
somme des puissances des deux lampes qui est utilisée.
[0005] Le brevet français 1 393 430 décrit un certain nombre de réalisations de projecteurs
complémentaires de ce type. Dans chacune de ces réalisations, on trouve une lampe
à filament axial, un réflecteur, une glace de fermeture, et éventuellement des éléments
d'occultation de certaines régions déterminées du flux lumineux émis par le filament.
La conception spécifique du filament, des éléments d'occultation et de stries de déviation
verticale prévues sur la glace de fermeture permet d'obtenir un faisceau qui est effectivement
essentiellement complémentaire d'un faisceau de croisement du type européen tel que
rappelé par la suite.
[0006] Cependant, quelle que soit sa réalisation pratique, un projecteur complémentaire
de ce type présente au moins un des inconvénients notables ci-dessous :
- réflecteur comportant des discontinuités de surface, donc difficile à réaliser par
les techniques actuelles, telles que le moulage par injection ;
- éléments d'occultation interceptant une partie du flux lumineux émis par le filament,
au détriment du rendement lumineux global du projecteur complémentaire ;
- glace de fermeture comportant des prismes devant effectuer une forte déviation verticale
des rayons, ce qui conduit à des surépaisseurs rendant sa réalisation difficile, ainsi
qu'à des défauts optiques dus à l'existence des dépouilles importantes.
[0007] La présente invention a pour but d'atténuer ou de supprimer ces inconvénients des
projecteurs à faisceau complémentaire de la technique antérieure, et vise en particulier
à proposer un projecteur additionnel qui ne comporte aucun élément d'occultation du
flux lumineux émis par le filament, au profit du rendement lumineux obtenu, dont la
glace de fermeture ne comporte essentiellement que des prismes effectuant une faible
déviation horizontale d'une partie déterminée des rayons lumineux, et, dans une forme
de réalisation, dont le réflecteur soit facile à réaliser par moulage.
[0008] A cet effet, la présente invention concerne un projecteur pour véhicule automobile,
susceptible d'émettre un faisceau lumineux essentiellement complémentaire d'un faisceau
de croisement à coupure, de telle sorte que ces deux faisceaux définissent ensemble
un faisceau de route, du type comprenant une lampe à filament axial, un réflecteur
et une glace de fermeture, caractérisé en ce que :
- le filament de la lampe émet librement tout autour de lui ;
- le réflecteur comporte deux premiers secteurs en forme de paraboloïdes dont le foyer
commun est situé approximativement au milieu du filament en direction axiale, délimités
par des demi-plans inclinés de part et d'autre du plan horizontal passant par l'axe
du projecteur, pour créer une tache de concentration au voisinage de l'axe du projecteur
et deux autres secteurs qui assurent la jonction entre les premiers secteurs, en amenant
toutes les images du filament majoritairement au-dessus d'une coupure essentiellement
confondue avec celle du faisceau de croisement, et
- la glace de fermeture comporte, dans certaines zones, des moyens de répartion horizontale
du faisceau.
[0009] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée suivante
de formes de réalisation préférées de celle-ci, donnéeà titre d'exemple et faite en
référence aux dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 représente, en vue de face, la projection d'un faisceau de croisement
conforme à la règlementation européenne sur un écran normalisé à 25 mètres,
- la figure 2 est une vue en coupe verticale longitudinale schématique d'un projecteur
additionnel conforme à une première réalisation de la présente invention,
- la figure 3 est une vue de dos du projecteur de la figure 2,
- les figures 4 à 6 sont des vues, sur l'écran normalisé à 25 mètres, des images du
filament obtenues respectivement avec trois parties déterminées du réflecteur,
- la figure 7 illustre, par un ensemble de courbes isocandéla sur un écran de projection,
l'éclairement fourni par le projecteur additionnel des figures 2 et 3, sans sa glace
de fermeture,
- la figure 8 est une vue de dos d'une glace de fermeture spécialement conçue pour
le projecteur des figures 2 et 3,
- la figure 9 illustre, par un ensemble de courbes isocandéla sur un écran de projection,
l'éclairement fourni par le projecteur additionnel des figures 2 et 3, équipé de
sa glace de fermeture,
- la figure 10 est une vue de dos du réflecteur d'un projecteur selon une variante
de réalisation de l'invention,
- la figure 11 est une vue schématique en coupe verticale longitudinale du réflecteur
de la figure 10 et du filament d'une lampe associée, et
- la figure 12 est une vue schématique en coupe horizontale de l'ensemble de la figure
11.
[0010] En référence aux dessins, on a tout d'abord représenté sur la figure 1, sur l'écran
normalisé à 25 mètres, l'éclairement et la coupure en hʹHc du faisceau d'un projecteur
de croisement tels qu'imposés notamment dans un certain nombre de pays européens.
L'objet de l'invention est de définir un projecteur additionnel qui fournisse un
faisceau essentiellement complémentaire de ce faisceau de croisement, c'est-à-dire
situé majoritairement au-dessus de la coupure du faisceau de croisement.
[0011] Plus généralement, l'invention concerne un projecteur aditionnel dont le réflecteur
soit apte à amener toutes les images de son filament axial sensiblement au-dessus
de l'horizontale hʹHh.
[0012] Un exemple d'un tel projecteur est representé schématiquement sur les figures 2 et
3. Il comprend une lampe équipée d'un filament cylindrique 100 disposé axialement
, un réflecteur ou miroir 200 et une glace de fermeture 300. Le filament 100 est
dépourvu de coupelle d'occultation, coupelle qui est généralement prévue lorsque l'on
souhaite créer un faisceau délimité par une coupure donnée. Il émet donc librement
tout autour de lui.
[0013] Sur les figures 2 et 3, on a représenté le filament 100 disposé de telle sorte que
son axe soit confondu avec l'axe Ox du réflecteur, et la description qui suit se réfère
à cette disposition.
[0014] Cependant, dans la pratique, et de façon non illustrée, on peut souhaiter réaliser
un projecteur de croisement et un projecteur additionnel conforme à l'invention de
telle sorte que leurs réflecteurs soient réalisés d'un seul tenant, par exemple par
une même opération de moulage.
[0015] Or, il apparait que les projecteurs de croisement ont fréquemment leur axe incliné,
d'environ 1%, au-dessous de l'horizontale. Ainsi, pour éviter les difficultés au démoulage
d'un tel réflecteur bi-miroir, il est souhaitable d'incliner également l'axe du réflecteur
du projecteur additionnel, avec la même pente. Dans ce cas, selon la présente invention,
le filament 100 sera décalé vers le bas d'une petite distance, pour redresser toutes
ses images vers le haut, et ainsi compenser le décalage vers le bas dû à l'inclinaison
du projecteur. Le filament restera cependant parallèle à l'axe du réflecteur.
[0016] Mais les considérations qui vont suivre, concernant en particulier la géométrie
spécifique du réflecteur, restent valables quelle que soit la configuration employée,
et en particulier quel que soit l'écart vertical axe du réflecteur/axe du filament.
[0017] Le réflecteur 200 est conçu, du point de vue de sa géométrie, de telle sorte que
toutes les images du filament qu'il crée soient situées soit au voisinage de l'axe
du projecteur, c'est-à-dire au voisinage du point H défini par l'intersection dudit
axe du projecteur avec l'écran, et qui constitue le centre de référence de ce dernier,
soit au-dessus d'une coupure horizontale définie par l'horizon hʹHh, coupure au-dessous
de laquelle est située la plus grande partie de la concentration lumineuse obtenue
avec un faisceau de croisement. (L'inclinaison à 15° de la moitié droite Hc de la
coupure est ici négligée.
[0018] A cet effet, le réflecteur comprend tout d'abord deux secteurs 201 et 202 destinés
à créer une concentration d'images au voisinage du centre H de l'écran. Ces secteurs
sont disposés symétriquement par rapport à l'axe Ox du réflecteur, O représentant
le sommet dudit réflecteur, et sont délimités par deux plans inclinés d'un même angle
α de part et d'autre du plan horizontal xOy, autour de l'axe Ox. Cet angle α est de
préférence inférieur à 45°.
[0019] Chaque secteur 201, 202 présente la forme d'une portion de paraboloïde dont le foyer
F
o (voir figure 2) est situé au milieu du filament 100 en direction axiale. Ces secteurs
ont donc pour équation :

où f
o est la distance focale des deux portions de paraboloïdes et correspond au foyer F
o représenté sur la figure 2, et est donc choisie égale à la distance de l'origine
O au centre du filament 100.
[0020] La figure 4 représente, dans l'écran normalisé à 25 mètres, les images du filament
projetées par ces secteurs du réflecteur 200. Comme on peut l'observer, une tache
de concentration (superposition du plus grand nombre d'images) est obtenue dans la
region du centre H, et lesdites images ont toutes une orientation comprise entre -
α et + α par rapport à l'horizontale hʹHh.
[0021] Le réflecteur 200 comprend en outre quatre autres secteurs 203 à 206, groupés par
deux respectivement dans les régions supérieure et inférieure du réflecteur. La
forme de ces secteurs, qui sera définie avec précision par une approche mathématique
par la suite, est conçue pour engendrer sur l'écran de projection des images du filament
ayant toutes leur centre situé au-dessus de l'horizontale hʹHh.
[0022] La forme de ces autres secteurs est en outre choisie de telle sorte que, dans cette
première réalisation, la surface du réflecteur soit essentiellement sans discontinuité.
[0023] Par absence de discontinuité, on entend une continuité assurée au second ordre et
en tout point de la surface (à l'exception de deux défauts de continuité localisés,
comme expliqué plus loin), c'est-à-dire qu'en tout point d'une ligne quelconque appartenant
à la surface, les plans tangents sont les mêmes de part et d'autre de cette ligne;
cette disposition permet en pratique d'obtenir des surfaces réelles présentant une
très bonne conformité avec les surfaces théoriques, en évitant notamment les défauts
de la solution à paraboloïdes décalés à laquelle il est fait appel dans un mode de
réalisation du brevet français 1 393 430 mentionné en introduction.
[0024] Plus précisément, le calcul théorique a démontré que des surfaces ayant les propriétés
énoncées ont pour équations :
- pour les secteurs 203 et 204 s'étendant entre les secteurs 201 et 202 dans la partie
supérieure du réflecteur :

[0025] Dans cette équation, α et f
o ayant été définis plus haut, Δf
H , comme on l'expliquera en détail plus loin, est un paramètre représentatif du décalage
du centre des images du filament par rapport au centre H de l'écran normalisé ; il
est de préférence inférieur à la moitié de la longueur du filament 100.
- et pour les secteurs 205 et 206, qui s'étendent entre les secteurs 201 et 202 dans
la partie inférieure du réflecteur :

[0026] De la même manière que ci-dessus, ΔF
B est un paramètre représentatif du décalage du centre des images du filament par rapport
au centre H de l'écran normalisé et est de préférence approximativement égal à Δ f
H.
[0027] Les figures 5 et 6 sont des vues de l'écran normalisé à 25 mètres représentant les
images d'un filament centré projetées respectivement par les secteurs 203 et 205 tels
que définis mathématiquement ci-dessus. Comme on le voit, les centres de ces images
du filament sont tous situés au-dessus de l'horizontale hʹHh de l'écran, et définissent
ainsi une tache de concentration située légèrement au-dessus de cette horizontale.
[0028] On comprend que les images fournies par les secteurs 204 et 206 seront symétriques
des images fournies par les secteurs 203 et 205 par rapport au plan vertical vʹHv.
Aussi ne les a-t-on pas représentées.
[0029] Les paramètres α , Δf
H et Δf
B qui interviennent dans les équations ci-dessus influent sur l'éclairement obtenu
de la manière suivante.
[0030] Tout d'abord, si l'on modifie l'angle α, on fait varier les limites d'inclinaison
des images centrées au point H obtenues avec les secteurs 201 et 202 du réflecteur.
Ainsi, plus l'angle α sera faible, plus les images seront aplaties, et réciproquement.
Il faut cependant noter que l'intensité lumineuse (ou nombre d'images) de la tache
de concentration obtenue avec les secteurs 201 et 202 est proportionnelle à la surface
desdits secteurs, et donc à la valeur de l'angle α. Ainsi, il est préférable que celui-ci
ne soit pas trop petit. Mais inversement, plus la valeur de l'angle α augmente, plus
l'inclinaison maximale des images du filament par rapport à l'horizontale augmente
également, ce qui revient à accroître en proportion le nombre d'images dont le point
le plus bas se trouve bien au-dessous de l'axe horizontal. Ceci n'est pas souhaitable
car le caractère complémentaire du faisceau obtenu est alors dégradé.
[0031] En pratique, on cherchera pour l'angle α le meilleur compromis entre les tendances
opposées ci-dessus, pour satisfaire en particulier au cahier des charges.
[0032] Les paramètres Δf
H et Δf
B, qui peuvent être égaux l'un à l'autre, permettent de contrôler la manière dont les
images se déploient au-dessus de l'axe horizontal de la manière illustrée sur les
figures 6 et 7. Ainsi, l'on comprend que les centres des images du filament engendrées
par la zone correspondante du réflecteur s'éloignent d'autant plus rapidement du centre
H de l'écran que l'un et/ou l'autre de ces paramètres augmente. On obtient alors une
diminution de l'intensité lumineuse créée par ces zones au voisinage de l'axe de la
route.
[0033] Inversement le fait d'augmenter les valeurs de ces paramètres revient à minimiser
le nombre d'images du filament dont la région inférieure est au-dessous du plan horizontal.
Ici encore, le choix de Δ f
H et de Δ f
B consiste à trouver compromis satisfaisant entre l'intensité lumineuse dans la région
de l'axe de la route et le nombre d'images débordant sous le plan horizontal.
[0034] On pourrait démontrer, par un calcul relativement complexe qu'il paraît superflu
de reproduire ici, que la surface du réflecteur défini plus haut est continue au second
ordre, sauf en deux régions définies par l'intersection du réflecteur avec le plan
vertical xOz, régions correspondant à la jonction entre les secteurs 203 et 204 et
les secteurs 205 et 206, respectivement.
[0035] En effet, il subsiste dans ces régions un très léger coude. Un tel défaut localisé,
qui pourrait en théorie être éliminé par une définition mathématique plus poussée,
et relativement complexe, des surfaces des secteurs 203 à 206, sera cependant aisément
éliminé lors des étapes de polissage ou de finition du réflecteur ou de son moule.
[0036] Les effets de cette imperfection de surface sur le plan optique sont par ailleurs
négligeables.
[0037] On va maintenant se référer aux figures 7 à 9. Précisons ici que les courbes d'éclairement
du projecteur représentées sur les figures 7 et 9 sont obtenues non pas avec la structure
de projecteur telle que représentée sur les figures 2 et 3, mais avec un projecteur
dont le filament est, comme on l'a envisagé plus haut, décalé verticalement vers
le bas, l'inclinaison vers le bas associée de l'ensemble du projecteur (ou seulement
de l'ensemble lampe-réflecteur) n'ayant pas encore été effectuée.
[0038] Ainsi, la figure 7 représente, par un ensemble de courbes isocandéla C
n sur un écran de projection, dont les valeurs décroissent de l'intérieur vers l'extérieur,
l'éclairement fourni par la lampe à filament décalé et le réflecteur 200 en l'absence
de glace de fermeture.
[0039] On observe la formation d'une tache de concentration (zone hachurée T) juste au-dessus
de l'horizontale hʹHh, et un éclairement équiréparti horizontalement. On trouve en
outre une coupure relativement franche du faisceau juste au-dessous de la tache de
concentration T, illustrée par le resserrement des courbes isocandéla C
n. De cette manière, on comprend qu'à la suite de l'inclinaison du faisceau vers le
bas fournie lors du montage du projecteur, pour centrer la tache de concentration
T approximativement sur le point H, et d'une répartition horizontale du faisceau
comme décrit ci-dessous par la glace de fermeture, on obtiendra un faisceau essentiellement
complémentaire d'un faisceau de croisement tel qu'illustré schématiquement sur la
figure 1.
[0040] On peut donner ici un exemple numérique relatif au décalage du filament et à l'inclinaison
du projecteur. Il s'avère que, pour une valeur de f
o de l'ordre de 22,5 mm, et pour une pente de l'axe du réflecteur égale à celle d'un
réflecteur de projecteur de croisement associé, soit 1%, un décalage du filament d'environ
0,5 mm vers le bas paraît approprié, étant entendu que le foyer F
O reste à l'aplomb du centre du filament.
[0041] La figure 8 est une vue de dos d'une glace de fermeture préférée pour un projecteur
additionnel selon l'invention, qu'il soit du type à filament centré ou à filament
décalé.
[0042] La glace de fermeture 300 est divisée en 16 zones 301 à 316 disposées comme représenté,
cette disposition étant à considérer comme incluse dans la présente description.
[0043] Les zones 301 et 302, dont la surface est en correspondance d'une grande partie des
secteurs 201 et 202 du réflecteur, sont laissées non déviatrices (lisses) ou peu déviatrices,
ceci afin de conserver sensiblement intacte la tache de concentration lumineuse obtenue
comme indiqué plus haut avec lesdits secteurs. On conserve ainsi la "pointe" lumineuse
vers l'horizon qui donne classiquement, pour un faisceau de route, le confort visuel
souhaité.
[0044] Les zones 303 à 314, agissant principalement sur des images inclinées du filament,
comportent des stries ou analogues pour effectuer une légère déviation horizontale
des rayons lumineux. On obtient de cette manière une plage assez large d'un niveau
d'éclairement moyen, qui vient compléter la pointe lumineuse ci-dessus.
[0045] Enfin, les zones 315 et 316 sont fortement déviatrices, pour donner au faisceau
sa grande largeur, tout en travaillant sur des images du filament qui sont plutôt
orientées verticalement.
[0046] Sur la figure 9 est représenté, par un ensemble de courbes isocandéla Cʹ
n dont les valeurs décroissent de l'intérieur vers l'extérieur, l'éclairement fourni
par le projecteur décrit ci-dessus équipé de la glace de fermeture de la figure 8.
On y remarque la présence de la pointe lumineuse avant rabattement (tache Tʹ), et
la grande largeur du faisceau complémentaire obtenu.
[0047] On va décrire maintenant, en référence aux figures 10 à 12, une variante de réalisation
de l'invention.
[0048] On sait qu'une récupération satisfaisante du flux lumineux émis par le filament est
directement liée à la distance focale f
o du réflecteur, qui doit être aussi petite que possible en pratique.
[0049] Selon cette variante, les surfaces 201 et 202 du réflecteur des figures 2 et 3 sont
inchangées, soit des secteurs de paraboloïdes de focale f
o. Leurs sommets sont donc situés au point O tel que défini précédemment, comme le
montre la figure 12.
[0050] En revanche, les secteurs 203ʹ à 206ʹ sont définis par des équations semblables à
celles qui définissent les secteurs 203 à 206 de la première forme de réalisation,
mais dans lesquelles on remplace f
o par une valeur f

inférieure à f
o.
[0051] Pour que le "foyer" correspondant F

soit toujours situé à l'aplomb du centre du filament en direction axiale, il est
clair que le sommet commun des quatre secteurs 203ʹ à 206ʹ ne sera plus situé sur
le point O, mais quelque part entre le point O et le centre de filament, comme le
montre la figure 11.
[0052] On comprend qu'il en résulte une discontinuité au premier ordre entre les secteurs
201 et 202 et les autres secteurs, cette discontinuité étant matérialisée sur la figure
10 par un changement d'orientation des hachures, suivant les génératrices de pentes
respectives α et -α.
[0053] Ainsi les surfaces 203ʹà 206ʹ, plus rapprochées du filament 100, offrent une meilleure
récupération du flux, tout en conservant leurs caractéristiques de répartition des
images du filament comme décrit plus haut, ces caractéristiques étant propres aux
équations définies plus haut au sujet des secteurs 203, 204 et 205, 206, respectivement,
indépendamment de la valeur de f
o.
[0054] De plus, la distance focale f
o des paraboloïdes 201 et 202, supérieure à f

, permet d'accroître l'ouverture du réflecteur sans augmenter sa profondeur, pour
ainsi augmenter l'intensité lumineuse dans l'axe de la route.
[0055] Cela se manifeste sur la figure 10 par un prolongement latéral vers l'extérieur
des secteurs 201 et 202.
[0056] Bien entendu, la présente invention n'est nullement limitée aux réalisations décrites
ci-dessus, et toute variante ou modification venant à l'esprit de l'homme de l'art
reste dans son cadre.
[0057] En particulier, on n'a pas tenu compte dans ce qui précède du fait que, selon les
normes européennes, la moitié droite de la coupure d'un faisceau de croisement est
définie par un demi-plan incliné à 15° par rapport à l'horizontale, alors que la coupure
inférieure proposée dans le projecteur additionnel décrit ci-dessus est essentiellement
horizontale sur toute son étendue.
[0058] Dans le cas où un niveau d'éclairement excessif apparaît dans la zone d'intersection
(zone 0-15° à droite) entre les deux faisceaux, l'homme de l'art saura prévoir tout
aménagement, notamment sur la glace de fermeture, pour atténuer celui-ci.
[0059] Enfin, le projecteur additionnel selon l'invention pourra également être utilisé
en association avec des projecteurs de croisement à coupure de type quelconque, dans
la mesure où cette dernière est d'orientation générale horizontale.
1. Projecteur pour véhicule automobile, susceptible d'émettre un faisceau lumineux
essentiellement complémentaire d'un faisceau de croisement à coupure, de telle sorte
que ces deux faisceaux définissent ensemble un faisceau de route, du type comprenant
une lampe à filament axial (100), un réflecteur (200) et une glace de fermeture
(300), caractérisé en ce que :
- le filament (100) de la lampe émet librement tout autour de lui ;
- le réflecteur (200) comporte deux premiers secteurs (201, 202) en forme de paraboloïdes
dont le foyer commun (FO) est situé approximativement au milieu du filament en direction axiale, délimités
par des demi-plans inclinés de part et d'autre du plan horizontal passant par l'axe
du projecteur, pour créer une tache de concentration au voisinage de l'axe du projecteur,
et deux autres secteurs (203-204, 205-206; 203ʹ-204ʹ,205ʹ-206ʹ) qui assurent la jonction
entre les premiers secteurs, en amenant toutes les images du filament majoritairement
au-dessus d'une coupure (hʹHh) essentiellement confondue avec celle du faisceau de
croisement, et,
- la glace de fermeture (300) comporte, dans certaines zones, des moyens de répartition
horizontale du faisceau.
2. Projecteur selon la revendication 1, dans lequel le filament (100) est de forme
cylindrique, caractérisé en ce que l'axe du filament est confondu avec l'axe (Ox)
des deux premiers secteurs (201, 202).
3. Projecteur selon la revendication 1, dans lequel le filament est de forme cylindrique,
caractérisé en ce que l'axe du filament (100) est parallèle à l'axe (Ox) des deux
premiers secteurs (201, 202) et est décalé vers le bas par rapport à celui-ci, le
projecteur étant par ailleurs monté de manière à ce que ledit axe (Ox) soit incliné
vers le bas.
4. Projecteur selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce
que lesdits autres secteurs (203-204, 205-206) assurent la jonction entre les premiers
secteurs (201, 202) avec continuité.
5. Projecteur selon la revendication 4, caractérisé en ce que lesdits autres secteurs
sont définis par les équations.

pour les secteurs (203,204) situés dans la région supérieure du réflecteur et,

pour les secteurs (205,206) situés dans la région inférieure du réflecteur, où :
-α est l'angle d'inclinaison des plans qui limitent les premiers secteurs par rapport
à l'horizontale,
-Δ f
H et Δf
B sont des paramètres déterminant l'importance du relèvement des images au-dessus de
ladite coupure, et
-f
o est la distance focale des premiers secteurs en forme de paraboloïdes.
6. Projecteur selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce
que lesdits autres secteurs sont définis par les équations :

pour les secteurs (203ʹ,204ʹ) situés dans la région supérieure du réflecteur et,

pour les secteurs (205ʹ,206ʹ) situés dans la région inférieure du réflecteur, où
:
- α est l'angle d'inclinaison des plans qui limitent les premiers secteurs par rapport
à l'horizontale,
- Δf
H et Δf
B sont des paramètres déterminant l'importance du relèvement des images au-dessus de
ladite coupure, et
- f

est une distance inférieure à la distance focale (f
o) des premiers secteurs en forme de paraboloïdes.
7. Projecteur selon l'une quelconque des revendications 5 et 6, caractérisé en ce
que les paramètres ΔfH et ΔfB ont des valeurs inférieures à la moitié de la longueur du filament (100).
8. Projecteur selon la revendication 7, caractérisé en ce que les régions (301, 302)
de la glace de fermeture (300) homologues des premiers secteurs (201, 202) du réflecteur
(200) sont faiblement déviatrices ou non déviatrices.
9. Ensemble d'un projecteur de croisement et d'un projecteur additionnel émettant
respectivement un faisceau de croisement et un faisceau complémentaire audit faisceau
de croisement, les deux faisceaux définissant ensemble un faisceau de route, caractérisé
en ce que le projecteur additionnel est conforme à l'une quelconque des revendications
précédentes.