[0001] L'invention concerne les dispositifs, par exemple les charges militaires, placés
dans des engins tels que des roquettes, et dont la mise en marche doit avoir lieu
pendant le vol de l'engin. Ces engins ou roquettes peuvent être lancés à partir de
stations de tir fixes ou mobiles, et notamment à partir d'un lance roquettes.
[0002] Certaines charges militaires, telles que des charges à flèches, doivent être mises
à feu avant l'arrivée de l'engin sur la cible. En effet, ces charges projettent une
ou plusieurs salves de projectile d'une manière déterminée à l'avance. Pour que ces
salves soient efficaces, il est nécessaire que la mise en marche de la charge soit
effectuée de manière précise, c'est-à-dire à une distance déterminée de la cible.
Par exemple, en ce qui concerne les têtes à flèches, ces dernières ont une efficacité
maximale lorsqu'elles sont lancées aux environs de 500m de la cible, l'engin porteur
pouvant être lancé à plusieur milliers de mètres de la cible. Au départ, l'engin doit
avoir une information de temps pour pouvoir déclencher au moment voulu le fonctionnement
de la charge. Au départ, la mise à feu de l'engin est transmise à ce dernier par l'intermédiaire
d'un fil de commande. Les données concernant le tempage pour la mise en marche de
la charge militaire sont transmises à celle-ci par l'intermédiaire de bobines d'induction
placées à la fois sur le système porteur, et sur la munition.
[0003] Ce système de transmission d'ordre a un inconvénient qui est la nécessité de disposer
d'un système porteur équipé de telles bobines pour pouvoir transmettre les ordres
de tempage, lorsqu'il s'agit de lancer une munition dont la charge militaire doit
fonctionner en cours de vol. Il y a donc là un problème de standardisation à la fois
du système porteur et des munitions.
[0004] L'invention a pour but de remédier à cet inconvénient en modifiant le système et
le procédé de transmission des ordres de tempage concernant la mise en marche de la
charge militaire.
[0005] L'objet de l'invention est un procédé et un système de transmission d'informations
temporelles concernant la mise en marche d'un dispositif, placé dans un engin lancé
à partir d'un système porteur, la commande de mise à feu de l'engin lui étant transmise
à partir dudit système porteur au moyen d'un fil de commande de mise à feu, caractérisé
en ce qu'il consiste à utiliser ledit fil de commande pour transmettre audit dispositif
lesdites informations.
[0006] L'invention et ses caractéristiques seront mieux comprises à la lecture de la description
qui suit, et qui est accompagnée des figures suivantes :
-Figure 1, un diagramme du système selon l'invention ;
-Figure 2,3,4 et 5, des formes de signaux intervenant dans le système selon l'invention.
[0007] En référence à la figure 1 le dispositif à initier 1, par exemple une charge militaire,
se trouve dans un engin 2, tel qu'une roquette. Cet engin est lancé à partir d'un
système porteur 4, en l'occurrence un tube lance roquette.
[0008] Comme dans l'art antérieur, le signal de tempage de la mise en marche du dispositif
1 se fait par l'intermédiaire d'un télémètre 16 et d'un calculateur 3 du système porteur.
Au moment du tir, le signal de mise à feu de l'engin est fourni à celui-ci par l'intermédiaire
d'un fil de commande 5, et ceci à l'initiative du tireur. Ce signal de mise à feu
de l'engin peut être constitué par le front avant d'une impulsion positive ; ce signal
est représenté à la figure 2.
[0009] Selon l'invention, le signal communiqué à l'engin guidé juste avant sa mise à feu,
et qui est le tempage de la mise en marche du dispositif, est transmis également par
le fil de commande 5, et non pas par des bobines placées à la fois sur le système
porteur et à la fois à la périphérie de l'engin. Il est à noter que cette information
de tempage était jusqu'alors transmise sous forme analogique. Selon la présente invention
on prévoit de transmettre cette information numérique, ce qui permet d'utiliser le
calculateur de bord 3 lorsque le système porteur est constitué par un aéronef, l'engin
étant alors une roquette.
[0010] Le signal portant l'information de temps au bout duquel le dispositif doit se déclencher,
est constitué, en référence à la figure 3, par des impulsions de l'ordre du Mhz espacées
d'intervalles de l'ordre de 100 microsecondes. Sur cette figure; on a représenté les
bits avec des durées d'impulsion différentes (par exemple, 100 s pour les "zéros",
300µs pour les "un" mais ce n'est qu'un exemple de réalisation).
[0011] On utilise dans l'engin 2, un filtre passe-haut 6 qui laisse passer les fréquences
des impulsions. La sortie de ce filtre est appliquée à une mémoire 7 qui stocke les
bits successifs constituant l'information de temps. D'autre part, le fil de commande
5 est également appliqué à l'entrée d'un filtre passe-bas 8 qui laisse passer les
fréquences des impulsions de mise à feu de l'engin et de mise en marche. La sortie
de ce fil est appliquée à une temporisation 9 qui se déclenche à la commande du front
d'une impulsion positive telle qu'elle est représentée à la figure 2.
[0012] On prévoit avant cette mise à feu de l'engin, un signal de sensibilisation et de
mise en marche de l'électronique mise en oeuvre pour enregistrer l'information de
temps. Ce signal est représenté à la figure 4 et peut être constitué d'une impulsion
négative d'une durée au moins aussi longue que celle de la transmission de l'information
numérique de temps. Ce signal est appliqué à un circuit de déclenchement de l'électronique
10 par l'intermédiaire d'une diode 11 ne laissant passer que les tensions négatives.
Ce circuit de mise en marche de l'électronique sensibilise la mémoire 7 et la temporisation
9, ainsi qu'une éventuelle horloge destinée au fonctionnement des différents circuits.
[0013] Ces signaux devant être transmis par le même fil de commande 5, ils sont superposés,
au moyen d'un circuit sommateur 15, de la manière correspondante à la représentation
de la figure 5. En premier, apparaît l'impulsion négative de sensibilisation de l'électronique
au moment T1. Cette sensibilisation dure jusqu'à l'instant T2, l'intervalle T1,T2
étant supérieur à l'intervalle nécessaire pour transmettre les bits constituant l'information
de temps qui doit être transmise à la mémoire. A l'instant T2 le signal est de nouveau
retourné à un potentiel de référence qui peut être nul. A un instant T3 ultérieur
à l'instant T2 est transmise l'information positive correspondant à la mise à feu
du propulseur de l'engin guidé. Les fréquences utilisées pour les impulsions de déclenchement
de l'électronique et de mise à feu du propulseur sont du même ordre de grandeur et
peuvent traverser le filtre passe-haut 8.
[0014] De la même façon qu'on a disposé une diode 11 avant le circuit de mise en marche
de l'électronique, on peut agir de même en utilisant une deuxième diode 12 avant l'entrée
du filtre passe-haut ne laissant passer que les impulsions positives, et une troisième
diode 13 sur le brin 14 destiné à la mise à feu du propulseur de l'engin guidé.
[0015] On constate d'une part que les circuits et élément nécessaires à la transmission
de l'information de temps, et qui était constitué de bobines ou d'enroulements et
de circuits supplémentaires, sont supprimés. D'autre part, les éléments nouveaux et
nécessaires à la mise en oeuvre de l'invention sont très peu nombreux puisqu'ils sont
constitués de deux filtres et de trois diodes, la temporisation et la mémoire existant
déjà dans les anciens circuits, même si ceux-ci fonctionnaient de manière analogique.
[0016] Un engin ou une roquette équipé de ces quelques éléments peut évidemment être adapté
et donc lancé par un système porteur sur lequel il existe un télémètre et des circuits
électroniques capables d'élaborer le signal numérique constituant l'information de
temps, et de l'appliquer au fil de commande 5. Le dispositif est alors une charge
militaire, et en particulier, une charge à flèches. Il est donc possible d'adapter
sur différents systèmes supports tels que des aéronefs (avions ou hélicoptères) ou
des lance-roquettes portés par un fantassin, des munitions ou engins, guidés ou non,
tels que des roquettes comportant les éléments qui viennent d'être décrits. Ceci,
multiplie donc les possibilités d'adaptation des engins guidés, porteurs de charge
militaire sur différents systèmes supports.
1. Procédé de transmission d'informations temporelles concernant la mise en marche
d'un dispositif, placé dans un engin (2) lancé à partir d'un système porteur (1),
la mise à feu dudit engin lui étant transmise à partir dudit système porteur au moyen
d'un fil de commande (5) de mise à feu, le procédé étant caractérisé en ce qu'il consiste
à utiliser ledit fil de commande pour transmettre audit dispositif lesdites informations.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdites informations sont
transmises sous la forme d'un signal électrique numérique.
3. Procédé selon la revendication 2, dans lequel les informations temporelles concernant
la mise en marche du dispositif précèdent des informations concernant la mise à feu
de l'engin, caractérisé en ce que les informations temporelles de mise en marche
dudit dispositif sont constituées par une première impulsion négative destinée à déclencher
la mise en marche des éléments de réception desdites informations, et d'une série
d'impulsions numériques constituant la durée du temps au bout duquel le dispositif
doit fonctionner.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'information concernant
la mise à feu de l'engin est transmise sous la forme d'une impulsion positive.
5. Système pour la mise en oeuvre du procédé selon la revendication 2 ou 3, caractérisé
en ce qu'il comprend une mémoire numérique (7) reliée au fil de commande (5) par l'intermédiaire
d'un filtre passe-haut (6) ne laissant passer que les hautes fréquences, une temporisation
(9) de la charge militaire, d'un circuit de mise en marche (10) de l'électronique
relié audit fil de commande (5) par l'intermédiaire d'une deuxième diode (11) ne laissant
passer que les impulsions négatives, de manière à commander la mémoire et la temporisation,
d'un filtre passe-bas (8) placé à la sortie du fil de commande en parallèle avec le
filtre passe-haut et à la sortie duquel est connecté la diode (11) et une troisième
diode (13) ne laissant passer que les impulsions positives et dont la deuxième extrémité
est appliquée à un brin (14) destiné à la mise à feu de l'engin.
6. Système selon la revendication 5, caractérisé en ce que le système porteur (1)
comprend un calculateur qui fournit lesdites informations de durée destinées à la
mise en marche du dispositif.
7. Système selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que le dispositif est une charge militaire dont la mise en marche est une mise
à feu.