[0001] La présente invention concerne un lin fibreux modifié, utilisable en particulier
dans l'industrie textile; Elle se rapporte également à un procédé d'obtention d'un
tel lin.
[0002] Dans la tige technique du lin, les fibres sont disposées en faisceaux de fibres élémentaires
à la périphérie de la tige entre l'écorce et le bois. On compte trente à quarante
fibres élémentaires par faisceau, associées entre elles par des ciments organiques
(pectines, hémicellulose, lignine...). Dans les différents procédés, mécaniques ou
chimiques, utilisés pour extraire les fibres destinées par exemple à l'industrie textile,
on obtient ce que l'on appelle communément les fibres techniques qui sont des assemblages
de fibres élémentaires, du fait que les ciments n'ont pas été complètement éliminés
au cours des différentes phases de transformation. Ces lins fibreux, par leur constitution
propre, possédent une finesse qui est tributaire de la présence des faisceaux de fibres
élémentaires et comportent encore une part importante de matières incrustantes non
cellulosiques.
[0003] On a déjà essayé d'augmenter la finesse de ce lin fibreux et de diminuer sa teneur
en matières non cellulosiques, par des traitements de dégommages chimiques et de blanchiment.
[0004] Effectivement par rapport au lin fibreux écru, le lin dégommé et blanchi, appelé
ci-après lin blanchi, présente une finesse plus grande, mais comporte encore un nombre
non négligeable de faisceaux en cours de clivage et parfois intacts; il possède également
moins de matières incrustantes, comme peuvent le montrer la spectroscopie infrarouge
et l'analyse enthalpique différentielle, mais il en possède encore une part importante.
Mais en sens inverse, on constate que le blanchiment dégrade la structure cristalline
de la cellulose.
[0005] Or on a trouvé un lin fibreux modifié tel que défini dans la revendication 1, qui,
par rapport au lin actuel écru ou blanchi, présente une finesse plus grande, une quantité
plus faible de matières non cellulosiques et une structure cristalline au moins aussi
ordonnée.
[0006] Ce lin fibreux modifié, selon l'invention, est, après cardage et avant filature,
essentiellement constitué de fibres élémentaires, avec éventuellement quelques restes
de faisceaux mais en proportion négligeable par rapport à la constitution des fibres
blanchies et à plus forte raison écrues. De plus, en microscopie électronique en transmission,
il ne possède quasiment pas de structure annulaire apparente, ladite structure annulaire
étant représentative de la présence des matières incrustantes. C'est cette prépondérance
des fibres élémentaires qui lui confère un indice de finesse standard nettement inférieur
à celui que possèdent les autres fibres non modifiées: cet indice est inférieur à
14.6, c'est-à-dire qu'il est inférieur d'au moins quinze pour cent à l'indice de finesse
du lin blanchi qui est de 17.2 dans l'exemple donné ultérieurement et d'au moins trente
pour cent par rapport au lin écru.
[0007] Le lin fibreux modifié préféré, selon l'invention, est caractérisé par une très grande
pureté de la cellulose, marquée à la fois par une faible quantité résiduelle de matières
incrustantes non cellulosiques et par une structure cristalline non dégradée, voire
même améliorée par le traitement qu'elle a subi. La quantité résiduelle de matières
incrustantes non cellulosiques est déterminée par différentes analyses, soit directes,
par exemple la mesure de la masse totale de sucres extractibles après hydrolyse ménagée
et dosable par chromatograpnie d'échanges d'ions, soit indirectes par exemple la mesure
du nombre de groupes cétone, significatif des matières incrustantes comme la lignine
et les pectines, par spectroscopie infra-rouge, soit comparatives par exemple l'examen
des coupes fines par microscopie électronique en transmission et l'examen de la forme
des pics dits de dépolymérisation en analyse enthalpique différentielle. Les matières
incrustantes non cellulosiques du lin comprennent différents composés qui, à l'hydrolyse,
génèrent des sucres comme le galactose, le xylose, l'arabinose, le rhamnose, le mannose,
le glucose; des pectines; la lignine.
[0008] Le lin fibreux modifié préféré, selon l'invention, a une teneur en sucres résiduels
nettement plus faible que celle des lins écrus et blanchis; en effect, le dosage de
ces sucres par la technique de chromatographie d'échange d'ions après attaque du lin
pendant quatre heures par l'acide sulfurique molaire à 105°C a fait apparaitre que
la masse totale des sucres extraits du lin modifié selon l'invention était inférieure
à 4.25%, c'est-à-dire au moins deux fois moins importante que celle extraite du lin
écru, qui est de 8.5% dans l'exemple donné ultérieurement, ou du lin blanchi. On a
également remarqué qu'en ce qui concerne la masse extraite de galactose elle était
inférieure à 1%, c'est-à-dire au moins trois fois moins importante dans le cas du
lin modifié selon l'invention que celle extraite du lin écru, qui est de 3% dans l'exemple
donné ultérieurement.
[0009] Les autres analyses, soit indirectes, soit comparatives, conduisent toutes à la conclusion
que le lin modifié selon l'invention comporte globalement une plus faible quantité
de matières incrustantes non cellulosiques. La valeur du support de l'absorption du
groupe cétone (C=0) sur celle du groupe (CH₂), en spectroscopie infrarouge, est pour
le lin modifié selon l'invention nettement plus faible que celle obtenue pour le lin
écru et légèrement plus faible que celle obtenue pour le lin blanchi. En microscopie
électronique en transmission. les coupes fines de lin écru montrent une structure
en anneaux concentriques très apparente: cette structure est légèrement affaiblie
pour le lin blanchi, par contre, pour le lin modifié selon l'invention, cette structure
annulaire a quasiment disparu, seuls pérsistent un ou deux anneaux les plus voisins
du lumen. En analyse enthalpique différentielle, le pic dit de depolymérisation a
une intensité très grande dans le cas du lin modifié selon l'invention, une intensité
moyenne dans le cas du lin blanchi, alors qu'elle n'est pas évaluable dans le cas
du lin écru. ceci étant dû sans doute à une superposition oe différents pics.
[0010] Le fin fibreux modifié, selon l'invention, possède une structure cristalline qui
n'a pas été altérée par le traitement subi, contrairement au lin blanchi. En effet,
par diffractométrie des ravons X, on observe d'une part que le taux de cristallinité
par rapport à un standard de cellulose amorphe est le même pour les lins écru, blanchi
et modifié selon l'invention, mais d'autre part que la taille des cristallites, mesurees
selon une direction perpendiculaire au plan cristallin 002, qui diminue de plus de
dix pour cent lors du blanchiment est égale ou superieure à 5.14 nm, c'est-à-dire
du même order voire même supérieure dans le lin modifié selon l'invention par rapport
au lin ecru, selon l'exemple donne ulterieurement.
[0011] On connaît par les brevets GB-A-388561, GB-A-476-569 et US-A-4-2633421 des traitements
selon lesquels on soumet une plante à fibre à l'action de la vapeur sous haute pression
puis détendue à la pression atmosphérique et enfin lavée. Ces traitements connus concernent
le décorticage des plantes a fibres sous forme de paille, de feuilles, d'herbe, c'est-à-dire
la séparation de l'écorce ou de la partie ligneuse des fibres proprement dites. Pour
obtenir un tel résultat, les pressions utilisees sont comprises entre 38 et 62 oars
en une étape selon les brevets GB-A--388561 et GB-A-476569 et en deux étapes selon
le brevet US-A-2633421.
[0012] Le lin modifié selon l'invention peut être obtenu par un procédé du type connu précité;
de manière caractéristique la plante à fibres est un lin sous-roui préalablement teillé
et l'action de la vapeur est réalisée à une pression de l'ordre de trente bars pendant
une durée de l'ordre de dix secondes.
[0013] Le lin modifié selon l'invention peut être obtenu également en soumettant un lin
teillé sous-roui à un premier traitement consistant en une imprégnation par une solution
basique ou acide, puis à un traitement d'hydrolyse en vapeur d'eau à une pression
moins haute, par exemple de l'ordre de quinze bars, pendant un temps un peu plus long,
par exemple de l'ordre de quatre vingt dix secondes, suivi d'une détente brutale à
la pression atmosphérique, puis à un lavage subséquent. Selon un mode particulièrement
avantageux, la solution d'imprégnation du premier traitement est une solution alcaline
contenant de quatre à six pour cent en poids de soude.
[0014] L'invention sera mieux comprise grâce à la description qui va être faite d'un exemple
de réalisation comparative de quatre lins fibres courtes: un lin écru, un lin blanchi
et deux lins modifies selon l'invention et des photos et courbes annexées dans lesquelles:
les figures 1 à 4 sont des photos en microscopie optique des quatre lins en question,
respectivement: lin écru (figure 1), lin blanchi (figure 2). lin modifié A (figure
3), lin modifié B (figure 4).
les figures 5 à 8 sont des photos en microscopie électronique en transmission des
quatre lins, respectivement: lin écru (figure 5), lin blanchi (figure 6), lin modifié
A (figure 7), lin modifié B (figure 8).
[0015] Les figures 9 à 12 sont les courbes d'analyse enthalpique différentielle des quatre
lins: lin écru (figur) 9), lin blanchi (figure 10), lin modifié A (figure 11), lin
modifié B (figure 12).
[0016] Le lin écru à fibres courtes est un lin qui, après teillage, a subi un traitement
d'affinage mecanique. par différents matériels du type ouvreuses fines. Ce lin écru
fibres courtes est un lin produit industriellement et commercialisé depuis plusieurs
années. Il est utilise par l'industrie textile pour la réalisation de fils contenant
du lin en mélange avec des fibres synthétiques, ces fils étant toujours minoritaires
en lin, avec une proportion en lin qui ne dépasse généralement pas vingt cinq pour
cent.
[0017] Le lin blanchi mis en oeuvre est un lin affiné mécaniquement, comme ci-dessus, auquel
on a fait subir un traitement de dégommage et de blanchiment dit quatre quarts, représentatif
des produits les plus purs existant sur le marché.
[0018] Le premier lin modifié selon l'invention, appelé ci-après lin modifié A, a été obtenu
à partir d'un lin teillé sous-roui, qui a été introduit dans un réacteur après avoir
été coupé en longueurs de soixante dix millimètres, puis soumis à un traitement d'hydrolyse
en vapeur d'eau à 30 bars de pression pendant une durée de dix seconds; à l'expiration
de cette durée, l'ouverture de l'orifice d'évacuation du réacteur provoque une détente
brutale sur passage de la haute pression à la pression atmosphérique et donc l'éjection
par ledit orifice du lin dans un bac contenant une eau legèrement alcaline (0.4% de
soude) où il est lavé, puis rincé.
[0019] Le second lin modifié selon l'invention, appelé ci-après lin modifié B, a été obtenu
à partir d'un lin teillé sous-roui, qui, coupé en longueurs de 70 millimètres, a subi
un premier traitement d'imprégnation par une solution alcaline contenant 4% en poids
de soude. Le lin ainsi imprègné a été introduit dans le reacteur comme ci-dessus et
soumis à un traitement d'hydrolyse en vapeur, d'eau à 15 bars de pression pendant
quatre-vingt dix secondes. Les opérations subséquentes sont les mêmes que pour le
lin modifié A.
[0020] Tous les essais comparatifs qui vont maintenant être décrits ont été réalisés à partir
des matières (lin écru, lin blanchi, lins modifiés A et B) après cardage sur une carde
classique, et avant la filature proprement dite.
Microscopie optique
[0021] L'examen en microscopie optique du lin écru illustré par la figure 1 (grossissement
520) montre clairement la présence d'un nombre important de faisceaux de fibres soit
intacts (1) soit en cours de clivage (2) le lin blanchi (figure 2) (grossissement
325) comporte encore des faisceau en cours de clivage (2) et parfois intacts (1) Les
lins modifiés A et B ne comportent presqu'exclusivement que ces fibres élémentaires
(3) avec peut-être quelques restes de faisceaux (4) dans le cas du lin modifié A.
Indice de finesse standard
[0022] La mesure de l'indice de finesse standard (IFS) est effectuée à partir d'un tampon
de matière de masse constante, qui est comprimé dans un moule sous une pression prédéterminée.
On mesure, en millimètres d'alcool propylique, la perte de charge ΔH subie par un
flux gazeux traversant un tampon ainsi moulé, et l'IFS et obtenu par l'équation suivante:

Les valeurs obtenues pour les quatre lins sont respectivement de 23,2 pour le lin
écru, de 17,2 pour le lin blanchi, de 13,8 pour le lin modifié A, et de 11,3 pour
le lin modifié B, avec, dans tous les essais, un coefficient de variation de 2 ou
de 3%.
Chromatographie d'échange d'ions
[0023] Le lin est d'abord attaqué pendant quatre heures par l'acide sulfurique molaire à
105°, puis l'extrait obtenu est analysé suivant la méthode d'analyse chromatographique
des sucres mise au point par le laboratoire de Boulogne de l'Institut Textile de France
et décrite dans le Bulletin Scientifique de l'Institut Textile de France volume 6,
N° 23, troisième trimestre 1977. Cette méthode permet de calculer en pourcentage la
masse totale des sucres extraits, après l'action d'hydrolysé ménagée menée par l'acide
sulfurique molaire. Ces sucres sont représentantifs des hémicelluloses et pentosanes
accessibles dans le lin technique. Ce sont en particulier l'arabinose, le xylose dont
les liaisons glycosidiques sont les plus faibles, le galactose, le rhamnose, le mannose
et le glucose. Les valeurs obtenues. quant à la masse totale de sucres extraits en
pourcentage par rapport à la masse de lin analysée, sont respectivement de 8,5% pour
le lin écru, de 11% pour le lin blanchi, de 2,9% pour le lin modifié A et de 3% pour
le lin modifié B.
[0024] Les valeurs obtenues, quant à la masse de galactose extraite en pourcentage par rapport
à la masse de lin analysé, sont respectivement de 3,0% pour le lin écru, de 3.5% pour
le lin blanchi, de 0,4% pour le lin modifié A et de 0,6% pour le lin modifié B.
Spectroscopie infra-rouge
[0025] L'échantillon de lin est réduit en poudre puis pastillé avec du bromure de potassium
anhydre avant enregistrement de son soectre d'absorption. Dans les spectres obtenus,
le pic lié à l'absorption du groupe cétone (C=0), a un nombre d'onde de 1730 cm⁻¹,
montre des variations selon les lins, qui peuvent être reliées à la présence en plus
ou moins grande quantité de matières d'incrustation, notamment la lignine et les pectines.
Pour cuantifier davantage ces variations, on a calculé un indice défini comme le rapport
de l'absorption (C=0) sur l'absorption (CH₂).
[0026] Les valeurs de cet indice, obtenues avec les quatre lins, sont respectivement de
0,635 pour le lin écru, de 0,639 pour le lin blanchi, de 0.344 pour le lin modifié
A et de 0.264 pour le lin modifié B.
Microscopie électronique en transmission
[0027] Le lin est traité successivement par une solution 0,1 M de périodate de sodium pendant
une heure à 20°C, par une solution saturée de thiocarbonydrazide pendant une heure
à 20°C et par une solution de tétraoxyde d'osmium pendant 12 heures à 20°C. Après
rinçage à l'eau et séchage, le lin est inclu dans une résine époxy et dépité en coupes
fines à l'ultramicrotome avant observation sur microscope électronique.
[0028] Les photos obtenues pour les quatre lins (figures 5 à 8) permettent les constatations
suivantes. Le lin écru (figure 5) (grossissement: 11 000) présente une structure en
anneaux concentriques très caractéristiques des matières incrustantes. Dans le lin
blanchi (figure 6) (grossissement: 9000), on note un affaiblissement de la structure
annulaire, mais qui demeure néanmoins très présente. En revanche, dans les lins modifiés
A et B (figures 7 et 8) (grossissement 11 000), la structure annulaire a quasiment
disparu; seuls persistent parfois un ou deux anneaux les plus voisins du lumen, c'est-à-dire
du coeur de la fibre.
Analyse enthalpique différentielle
[0029] La mesure se fait par monté en température linéaire, à raison de 20°C par minute,
de 1 à 5 milligrammes de matière sous un flux d'azote et par enregistrement de la
différence entre les températures du creuset contenant la matière et d'un creuset
témoin. Le pic dit de dépolymérisation est significatif à la fois par la température
à laquelle il se situe, et par son intensité.
[0030] La comparaison des courbes correspondant aux quatre lins fait ressortir que le lin
écru est nettement différent des autres par la forme de sa courbe, qui ne permet pas
d'évaluer correctement l'intensité du pic de dépolymérisation, ceci étant vraisemblablement
dû à une superposition de pics. La température du pic de dépolymérisation du lin écru
est de 375°C (figure 9).
[0031] Le lin blanchi a un pic de dépolymérisation d'une intensité moyenne, placé à une
temperature de 369°C (fig. 10).
[0032] Le lin modifié A un pic de grande intensité, placé à 373,5°C (figure 11), et le lin
modifié B a un pic d'intentité plus grande encore, placé à 378,5°C (figure 12).
Diffractométrie des rayons X
[0033] Le lin est coupé en segments de 80 µm, désorientés et pastilles sous une pression
de 350 kg/ cm². L'enregistrement du spectre diffracté se fait dans un domaine angulaire
20 de 10 à 40°. La mesure des aires ces pics diffractés permet d'évaluer la cristallinité
de l'échantillon par rapport à un standard de cellulose amorphe.
[0034] Les valeurs obtenues sont sensiblement les mêmes pour les quatre lins, la critallinité
étant de 40% pour le lin écru et les lins modifiés A et B, et de 39% pour le lin blanchi.
[0035] Pour effectuer les mesures de tailles de cristallites, on fait diffracter une mèche
de fibres et l'on mesure l'épaisseur des raies diffractées. On peut ainsi calculer
l'une des dimensions moyennes de la plus petite entité cristalline du matériau. La
raie choisie correspond à un angle 20 de 22,5° et est relativ au plan cristallin 002
de la cellulose.
[0036] Les tailles des cristallites mesurées suivant une direction perpenciculaire au plan
cristallin 002 sont respectivement de 5,14 nm pour le lin écru, de 4,05 nm pour le
iin blanchi, de 5,45 nm pour le lin modifié A et de 6 nm pour le lin modifié B.
[0037] Le traitement de blanchiment a dégradé la structure cristalline de la cellulose,
alors que le lin selon l'invention a une structure cristalline aussi, voire même plus,
ordonnée que le lin écru.
[0038] Bien sûr, étant donné que la composition d'un lin est fonction des conditions climatiques
qui ont permis sa croissance puis son rouissage et de sa provenance géographique,
les résultats chiffrés donnés ci-dessous sont à prendre comme des ordres de grandeur,
car ils pourront varier d'une année sur l'autre et d'un champ à l'autre. Néanmoins,
ces chiffres montrent bien les caractéristiques du lin modifié selon l'invention par
rapport à celles d'un lin écru et d'un lin traite chimiquement selon les voies traditionnelles.
[0039] Il est à souligner que la matière qui a servi de base au lin modifié selon l'invention
est un lin sous-roui, par exemple un lin que l'on a prématurément ramassé dans le
cas du rouissage à terre. Le lin sous-roui, transformé dans les procédés classiques,
est toujours plus grossier qu'un lin normalement roui, dans la mesure où les ciments
qui lient les fibres entre elles et les faisceaux entre eux n'ont pû être suffisamment
dégradés par les agents bactériologiques du rouissage. C'est ainsi qu'un lin sous
roui contient toujours plus de matières incrustantes qu'un lin normalement roui. Il
est donc remarquable qu'un lin modifié selon l'invention puisse avoir des caractéristiques
aussi bonnes, partant d'un lin ayant des caracteristiques aussi médiocres.
[0040] Le lin modifié A a été mis en oeuvre en filature pour la réalisation d'un fil de
lin en mélange avec des fibres synthétiques, par exemple des fibres acryliques. On
a réalisé comparativement des fils de même type avec un linécru affiné mécaniquement,
comme décrit dans l'exemple de réalisation ci-dessus. On observe que, pour un fil
mélangé 75% acrylique/25% lin, le fil réalisé à partir du lin modifié A est plus régulier
que son homologue réalisé à partir du lin écru. Par ailleurs, on a pu réaliser avec
le lin modifié A un fil majoritaire en lin, ce qui n'est pas envisageable en marche
industrielle avec le lin écru.
[0041] Le lin traité selon l'invention, peut être utilisé dans toutes les applications textiles
classiques, notamment en mélange avec d'autres fibres naturelles ou chimiques en proportions
les plus variées, mais également pour d'autres applications.
1. Lin fibreux modifié en ce qu'il est constitué essentiellement de fibres élémentaires
et en ce que, sa structure cristalline n'étant pas dégradée, il possède une très faible
quantité de matières incrustantes, cette très faible quantité ressortant de ce que
a) en microscopie électronique en transmission, la structure annulaire apparente a
quasiment disparu, ne persistant au plus que les deux anneaux les plus voisins du
lumen, cette observation étant faite sur des coupes fines dudit lin inclus dans une
résine époxy après que ledit lin ait été cardé, traité successivement par une solution
0,1 M de périodate de sodium pendant une heure à 20°C, par une solution saturée de
thiocarbohydrazide pendant une heure à 20°C et par une solution de tétraoxyde d'osmium
pendant 12 heures à 20°C, rincé à l'eau et séché,
b) la masse totale de ses sucres, extractibles après hydrolyse ménagée et dosables
par chromatographie en échange d'ions, est inférieure à 4,25%, et particulièrement
celle de galactose est inférieure à 1%.
2. Lin fibreux modifié selon la revendication 1 caractérisé en ce que son indice de finesse
standard est inférieur à 14,6.
3. Lin fibreux modifié selon la revendication 1 caractérisé en ce que la taille des cristallites
mesurées selon une direction perpendiculaire au plan cristallin 002 est supérieure
à 5,14 nm, c'est-à-dire à la taille des cristallites du lin écru.
4. Procédé pour la fabrication d'un lin fibreux selon la revendication 1 du type consistant
à soumettre une plante à fibres à l'action de la vapeur sous haute pression, puis
à détendre à la pression atmosphérique et enfin à laver, caractérisé en ce que la
plante à fibres est un lin sous roui préalablement teillé , et en ce que l'action
de la vapeur est réalisée à une pression de l'ordre de trente bars pendant une durée
de l'ordre de dix secondes.
5. Procédé pour la fabrication d'un lin fibreux selon la revendication 1 du type consistant
à soumettre une plante à fibres à l'action de la vapeur sous haute pression, puis
à détendre à la pression atmosphérique et enfin à laver, caractérisé en ce que la
plante à fibres est un lin sous roui préalablement teillé, en ce que le lin subit
un premier traitement par imprégnation par une solution basique ou acide et en ce
que le traitement d'hydrolyse a lieu à une pression de l'ordre de quinze bars pendant
une durée de l'ordre de quatre vingt dix secondes.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que la solution de pré-traitement
est une solution contenant de 4 à 6% en poids de soude.
1. Flachsfasern, dadurch modifiziert, daß sie im wesentlichen aus Grundfasern bestehen
und daß sie bei nicht verschlechterter kristalliner Struktur eine äußerst geringe
Menge an sich ansetzenden Stoffen aufweisen, wobei diese äußerst geringe Menge daraus
ersichtlich ist, daß
a) die anscheinende Ringstruktur im Elektronenmikroskop im Durchlicht nahezu verschwunden
ist, wobei höchstens die beiden dem Lumen am nächsten gelegenen Ringe fortbestehen,
wobei diese Beobachtung auf feinen Schnitten des in ein Epoxydharz eingeschlossenen
Flachses beruht, nachdem dieser kardiert, nacheinander eine Stunde lang bei 20 °C
mit einer Lösung aus 0,1 M Natriumperjodat, eine Stunde lang bei 20 °C mit einer gesättigten
Thiokarbohydrazidlösung und 12 Stunden lang bei 20 °C mit einer Osmiumtetroxidlösung
behandelt, mit Wasser gespült und gereinigt wurde,
b) die Gesamtmasse ihrer nach ausgeführter Hydrolyse extrahierbarer und durch Chromatographie
mittels Ionenaustausch dosierbarer Zucker unter 4,25 % liegt, und insbesondere die
Gesamtmasse an Galaktose unter 1% liegt.
2. Modifizierte Flachsfasern nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß ihr Standard-Feinheitswert
unter 14,6 liegt.
3. Modifizierte Flachsfasern nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß die Größe der
in einer zur Kristallebene 002 senkrechten Richtung gemessenen Kristallite über 5,14
nm, d.h. der Größe der Kristallite des rohen Flachses ist.
4. Herstellungsverfahren für FLachsfasern nach Anspruch 1, das darin besteht, eine Faserpflanze
unter hohem Druck einer Dampfbehandlung zu unterziehen, dann den Druck auf den Atmosphärendruck
zu senken und sie schließlich zu waschen, dadurch gekennzeichnet, daß die Faserpflanze
ein vorher geschwingelter gerotteter Flachs ist und daß die Dampfbehandlung während
einer Dauer von etwa zehn Sekunden bei einem Druck von etwa dreißig bar durchgeführt
wird.
5. Herstellungsverfahren für Flachsfasern nach Anspruch 1, das darin besteht, eine Faserpflanze
unter hohem Druck einer Dampfbehandlung zu unterziehen, dann den Druck auf den Atmosphärendruck
zu senken und sie schließlich zu waschen, dadurch gekennzeichnet, daß die Faserpflanze
ein vorher geschwingelter gerotteter Flachs ist, daß der Flachs durch Imprägnieren
durch eine basische oder saure Lösung vorbehandelt wird, und daß die Hydrolyse-Behandlung
bei einem Druck von etwa fünfzehn bar während einer Dauer von etwa neunzig Sekunden
stattfindet.
6. Herstellungsverfahren nach Anspruch 5, dadurch gekennzeichnet, daß die zur Vorbehandlung
verwendete Lösung eine Lösung ist, die 4 bis 6 % Natriumkarbonat enthält.
1. Modified fibrous flax characterised in that it consists essentially of elementary
fibres and in that, without its crystalline structure being degraded, it has a very
small quantity of encrusting substances, this very small quantity being due to the
fact that:
a) in electron microscopy in transmission the apparent annular structure has almost
disappeared, leaving at most only the two rings closest to the lumen, this observation
being made on fine sections of the said flax enclosed in an epoxy resin after the
said flax has been carded, treated successively by an 0.1 M sodium periodate solution
for 1 hour at 20°C, by a saturated thiocarbohydrazide solution for 1 hour at 20°C,
and an osmium tetraoxide solution for 12 hours at 20°C, rinsed in water and dried,
b) the total mass of its sugars extractable after controlled hydrolysis and analysable
by ion-exchange chromatography, is less than 4.25%, and particularly that of galactose
is less than 1%.
2. Modified fibrous flax according to claim 1, characterised in that its standard fineness
index is less than 14.6.
3. Modified fibrous flax according to claim 1, characterised in that the size of the
crystallites measured in a direction perpendicular to the crystalline plane 002 is
larger than 5.14 nm, i.e. larger than the size of the crystallites of the raw flax.
4. A method for the production of a fibrous flax according to claim 1 of the type comprising
subjecting a fibrous plant to the action of high-pressure steam, then expanding to
atmospheric pressure and finally washing, characterised in that the fibrous plant
is a previously scutched flax undergoing retting, and in that the action of the steam
is carried out at a pressure of the order of 30 bars for a period of the order of
10 seconds.
5. A method for the production of a fibrous flax according to claim 1, of the type comprising
subjecting a fibrous plant to the action of high-pressure steam, then expanding to
atmospheric pressure and finally washing, characterised in that the fibrous plant
is a previously scutched flax undergoing retting, in that the flax undergoes a first
treatment by impregnation by a basic or acid solution, and in that the hydrolysis
is carried out at a pressure of the order of 15 bars for a period of the order of
90 seconds.
6. A method according to claim 5, characterised in that the pretreatment solution is
a solution containing from 4 to 6% by weight of soda.