[0001] L'invention concerne la correspondance de masse, c'est à dire les plis adressés à
un grand nombre de destinataires et pouvant comporter, outre les adresses, d'autres
mentions personnalisées frappées par l'imprimante d'un ordinateur ou d'un matériel
électro-compatable ou autre.
[0002] Lorsque le document, dénommé ci-après "pli" ou "insert", à mettre sous enveloppe
a des dimensions suffisamment réduites, il peut être de format au plus égal à celui
de la dite enveloppe. Dans ce cas il peut être enliassé, de fabrication, en bande
continue, avec deux autres bandes destinées à constituer, respectivement les dessous
et les dessus des enveloppes pour former un assemblage continu de plis ou "mailers"
servis par l'imprimante, chez l'utilisateur, à travers la bande supérieure grâce à
des dispositions connues (plages carbonées, papiers chimiques ou autoreproducteurs,
etc.). Une autre possibilité consiste à réaliser l'assemblage des bandes, chez l'utilisateur,
après le passage de la bande d'inserts dans l'imprimante comme décrit dans le FR-A-7629415
au nom de la même déposante. On peut encore, chez l'utilisateur, réaliser la mise
à l'unité des inserts et leur collage sur la bande continue destinée à former le dos
de l'enveloppe comme cela est prévue dans le FR-A-7527578 au nom de la même déposante
ou le US-A-4095695. Enfin avec un insert de format légèrement inférieur, en hauteur
comme en largeur, à celui de l'enveloppe, on peut réaliser sa mise à l'unité chez
l'utilisateur, après son impression et avant son insertion entre les deux bandes constituant
les faces et les dos d'enveloppe, en suivant le procédé faisant l'objet du EP-A-0051099
au nom de la même déposante. Dans ce dernier cas la bande d'inserts peut, avant la
mise à l'unité, être pliée en deux longitudinalement, comme il est dit dans le brevet
précité, chaque insert présentant alors une largeur supérieure à celle de l'enveloppe
mais conservant une hauteur inférieure.
[0003] Lorsque l'insert doit présenter une surface supérieure à deux fois celle de son enveloppe,
le seul moyen actuellement connu consiste, après mise à l'unité, à utiliser une plieuse
traditionnelle à jeu de plaques, alternative ou rotative, suivie d'une machine de
mise sous poche. Mais, alors que le passage de la bande d'inserts dans l'imprimante
peut s'effectuer à des vitesses de plus en plus grandes (jusqu'à 2400 m/h), le pliage
et la mise sous poche ne peuvent même pas atteindre la moitié de cette vitesse avec
les machines les plus performantes. Il faut alors prévoir une pluralité de ces machines.
[0004] L'invention a pour objet de réaliser, à grande vitesse, le pliage en accordéon de
chaque insert, après le passage dans l'imprimante mais avant la mise à l'unité, pour
que sa hauteur soit au plus égale à celle de l'enveloppe, le pliage étant effectué
le long de deux lignes transversales de chacun desdits inserts, après éventuellement
un pliage longitudinal de la bande continue d'inserts. L'insert déplié présente alors
une surface pouvant approcher trois fois (ou six fois s'il y a un pliage longitudinal)
celle de l'enveloppe. La bande d'inserts ainsi "plissée" est assemblée ensuite avec
les bandes des dos et dessus d'enveloppes de façon classique pour constituer un assemblage
continu de plis, comme il a été dit ci-avant, ou encore chaque insert plié est introduit,
après mise à l'unité, entre les deux bandes des dos et dessus d'enveloppe, selon le
brevet EP-0051099 précité.
[0005] Pour obtenir ce plissage de la bande d'inserts, le procédé consiste à entraîner cette
bande sur un transporteur à une vitesse déterminée V qui peut être imposée par une
machine placée en amont, une imprimante par exemple, à marquer sur chaque insert les
deux lignes de pliage, puis à décelérer brutalement l'avancement jusqu'à une vitesse
Vʹ voisine de V/3, de façon à obtenir une ondulation en forme de poche de la bande,
des moyens étant prévus pour rabattre alors la dite poche à plat sur le transporteur.
[0006] La poche peut être rabattue vers l'amont ou vers l'aval selon les façonnages à réaliser
ensuite, mais très généralement le rabattement se fera vers l'amont, de façon que
les deux derniers volets de l'insert se placent sous le premier, ce qui facilitent
grandement l'engagement de la bande plissée dans les éléments fixes des divers postes
de façonnage qui suivent, en supprimant pratiquement tout risque de bourrage.
[0007] L'invention a également pour objet un dispositif pour la mise en oeuvre du procédé.
[0008] Ce dispositif est remarquable en ce qu'il comporte après un éventuel poste classique
de pliage longitudinal et un poste de marquage des lignes transversales de pliage,
un transporteur à courroies comportant à son entrée un entraîneur à picots défilant
à une vitesse V et à sa sortie un second entraîneur à picots défilant à une vitesse
Vʹ telle que Vʹ/V = l/L,
l étant la longueur de l'insert plissé et L sa longueur déployée, les courroies de
préférence crantées, étant réparties en deux courroies latérales entraînées à la vitesse
Vʹ d'un bout à l'autre du transporteur et une pluralité de courroies centrales formant,
grâce à un axe intermédiaire, un jeu de courroies amont entraînées à la vitesse V
et un jeu de courroies aval entraînées à la vitesse Vʹ, tandis qu'en amont de l'axe
intermédiaire deux galets, respectivement appliqués contre la face supérieure des
courroies latérales constituent un régulateur qui coordonne l'avancement de la bande
au moment de la décélération, qu'en amont du régulateur une soufflerie séquentielle
dirigée vers le haut soulève la bande en une poche dont le fond correspond à la ligne
de pliage située entre le premier et le deuxième volet de l'insert qui arrive en cette
zone et qu'enfin un rabatteur couche la dite poche sur la bande.
[0009] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre et qui
se réfère aux dessins annexés dans lesquels :
- La figure 1 représente, en perspective, un tronçon d'une bande pliée selon le procédé
revendiqué.
- La figure 2 est une perspective schématique d'une machine permettant de réaliser
le pliage montré à la figure 1.
[0010] A la figure 1 une bande 10 munie de perforations d'entraînement 11 le long de ses
deux marges latérales est une bande continue d'imprimés 12 séparés de l'un à l'autre
par une ligne transversale de perforations détachables et/ou de pliage 13. De façon
traditionnelle une telle bande est livrée à l'utilisateur, pliée en accordéon le long
des lignes transversales 13, en un paquet tel que celui référencé 20 à la figure 2.
[0011] Lorsque chaque imprimé 12 est un document à mettre sous enveloppe et qu'il présente
une surface plus importante que celle de l'enveloppe, il faut procéder à son pliage
(en accordéon, en pli roulé ou en pli croisé). Jusqu'à présent cette opération nécessitait
l'utilisation d'une plieuse à jeu de plaques, rotative ou alternative, après mise
à l'unité. Les plus rapides des machines connues ne permettent pas une cadence comparable
à celle des machines de fabrication de l'imprimé (imprimantes classiques ou imprimantes
d'ordinateurs). L'invention consiste à réaliser le pliage de chaque imprimé avant
la mise à l'unité de façon à obtenir une bande continue d'imprimés pliés. Toutefois
il est nécessaire de se limiter à un pliage de chaque imprimé en un accordéon de trois
volets, après, éventuellement, un pliage longitudinal classique.
[0012] Le procédé consiste à entraîner la bande à une vitesse V déterminée, d'abord dans
un poste de pré-marquage des deux plis transversaux 14 délimitant le volet central
15 , puis sur un transporteur où elle subit sur une courte distance un ralentissement
brutal jusqu'à une vitesse Vʹ voisine de V/3, de façon à former une poche 16, les
deux derniers volets de chaque imprimé venant se glisser sous le premier volet, des
moyens étant prévus pour rabattre et maintenir la dite poche à plat sur le transporteur.
[0013] Si les trois volets de chaque imprimé ont des hauteurs égales on aura Vʹ = V/3; si
les volets sont inégaux, Vʹ sera telle que le débit du papier de la bande plissée
reste le même que celui de la bande déployée, c'est-à-dire que Vʹ sera telle que Vʹ/V
= l/L,
l étant la longueur de l'insert plié en accordéon et L sa longueur déployée.
[0014] Le marquage des plis transversaux 14 peut être réalisé mécaniquement par rainurage
par exemple, mais aussi par un moyen physico-chimique par formation de lignes d'assouplissement,
par enduction linéaire d'un solvant du commerce par exemple.
[0015] La figure 2 est une perspective schématique d'un dispositif pour la mise en oeuvre
du procédé.
[0016] Sur cette figure la bande, dont l'avancement est indiqué par les flèches F₁, est
représentée à son entrée à l'amont du dispositif, mais est simplement symbolisée par
deux lignes en trait mixte 21
a et 21
b sur son parcours à l'intérieur du dispositif.
[0017] La bande est ammenée au dispositif en un paquet 20 pliée en accordéon le long des
lignes transversales 13, deux lignes 13 successives délimitant un imprimé 12. Dans
l'exemple représenté, le premier poste 22 du dispositif est un poste classique de
pliage longitudinal. Dans ce cas la bande n'est plus entraînée par la suite que sur
l'un de ses côtés latéraux à moins de prévoir un double alignement de perforations
d'entraînement de part et d'autre de la ligne longitudinal médiane.
[0018] La bande passe ensuite dans un poste 23 et 24 de prémarquage des deux plis transversaux
14 de chaque imprimé 12.
[0019] Bien entendu les rouleaux du poste 22 de pliage longitudinal et ceux du poste 23,24
de marquage des plis 14 tournent à la même vitesse tangentielle V qui est égale à
la vitesse de défilement d'un entraîneur à picots 26 disposé à l'entrée d'un transporteur
à courroies désigné dans son ensemble par la référence 25. Dans le cas d'une bande
pourvue de perforations d'entraînement sur chacun de ses bords latéraux, on aura deux
entraîneurs à picots 26 calés sur le même arbre moteur. La vitesse V peut être imposée
par une machine située en amont lorsque la bande 10 est ammenée directement de cette
machine et non en paquets 20.
[0020] A la sortie du transporteur à courroie 25, un second entraîneur à picots 27 défile
à une vitesse Vʹ telle que Vʹ/V = l/L,
l étant la longueur de l'imprimé plié en accordéon le long des deux lignes 14 et L
la longueur de l'imprimé totalement à plat. Si les trois volets sont égaux on aura
Vʹ = V/3.
[0021] Entre les deux entraîneurs à picots 26 et 27 la bande repose sur des courroies de
préférence crantées. Les courroies comprennent deux courroies latérales 28 entraînées
à la vitesse Vʹ d'un bout à l'autre du transporteur et une pluralité de courroies
centrales formant, grâce à un axe intermédiaire 29, un jeu de courroies amont 30 entraînées
à la vitesse V et un jeu de courroies aval 31 entraînées à la vitesse Vʹ.
[0022] En amont de l'axe intermédiaire 29, deux galets 32 respectivement appliqués contre
la face supérieure des courroies latérales 28 coopèrent avec ces dernières pour constituer
un régulateur qui coordonne l'avancement de la bande à sa décélération.
[0023] En amont du régulateur 32, dans la zone de décélération une soufflerie séquentielle
dirigée vers le haut, matérialisée par la flèche F₂ sur la figure 1 soulève la bande
en une poche 16 dont le fond correspond à la ligne de pliage 14 située entre le premier
et le deuxième volet de l'imprimé concerné. Le dernier volet de l'imprimé considéré,
arrivant à la vitesse V alors que le premier volet ne peut pousser le dernier volet
de l'imprimé précédent déjà soumis à l'action du régulateur 32, s'engage alors sous
le premier volet entraînant avec lui le second volet. Un rabatteur, constitué ici
par une pluralité de petits galets 33 disposés sur le maneton d'une manivelle dont
la trajectoire est symbolisée par les flèches circulaires F₃, couche alors la poche
sur la bande avant son engagement sous les galets 32. Il faut bien entendu que chaque
tour du rabatteur corresponde au défilement d'un insert, autrement dit que le nombre
N de tours du rabatteur par unité de temps soit égal à V/L.
[0024] Avantageusement les courroies centrales 30 du jeu amont sont des courroies perforées
avec système d'aspiration sur une partie au moins de leur parcours, sauf au niveau
de la soufflerie, afin de maintenir la bande, avant et après son plissage, bien à
plat sur le transporteur.
[0025] A la sortie du transporteur 25, la bande plissée est entraînée dans les divers postes
de façonnage classiques : coupe de rives, insertion entre deux bandes constituant
les dessus et dessous d'enveloppe après, ou avant, la mise à l'unité par ruptage ou
coupe.
[0026] Comme il a été dit ci-avant le procédé revendiqué vise principalement à permettre
une mise sous enveloppe à grande vitesse, mais bien entendu, ce façonnage particulier
d'une bande peut trouver d'autres applications sans que l'on sorte pour cela du domaine
de l'invention.
1) Procédé de pliage d'une bande en un assemblage continu de plis de trois volets
en accordéon, caractérisé en ce qu'il consiste :
a) à entraîner la bande (10) à une vitesse V déterminée dans un poste de pré-marquage
des deux lignes de pliage (14) délimitant le volet central (15) de chaque pli,
b) puis à lui imposer, sur une courte distance, un ralentissement brutal jusqu'à une
vitesse Vʹ telle que Vʹ/V - l/L, L étant la longueur de chaque pli déployé et l sa longueur après pliage, de façon à former une poche (16), les deux derniers volets
de chaque pli venant se glisser sous le premier volet,
c) enfin à rabattre et à maintenir ladite poche (16) à plat sur la bande (10).
2) Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le pré-marquage des lignes
de pliage (14) délimitant le volet central (15) de chaque pli est réalisé par formation
de lignes d'assouplissement par un procédé physico-chimique, par exemple par enduction
linéaire d'un solvant du commerce.
3) Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce qu'avant son passage
dans le poste de pré-marquage des lignes de pliage (14) de chaque pli, la bande (10)
subit, de façon connue, un pliage longitudinal.
4) Dispositif pour transformer une bande continue en un assemblage continu de pli
de trois volets en accordéon selon le procédé de l'une des revendications 1 à 3, caractérisé
en ce qu'il comporte un transporteur à courroies (25) s'étendant entre deux entraîneurs
à picots coopérant avec des perforations marginales de la bande, l'un (26) à l'entrée
du transporteur défilant à une vitesse déterminée V et l'autre (27) à la sortie du
transporteur défilant à une vitese Vʹ telle que Vʹ/V = l/L, L étant la longueur du
pli déployé et l sa longueur après pliage en accordéon le long de deux lignes transversales (14) du
pli considéré, tandis que les courroies du transporteur comprennent deux courroies
latérales (28) entraînées à la vitesse Vʹ d'un bout à l'autre du transporteur et une
pluralité de courroies centrales formant, grâce à un axe intermédiaire (29), un jeu
de courroies amont (30) entraînées à la vitesse V et un jeu de courroies aval (31)
entraînées à la vitesse Vʹ, qu'en amont de l'axe intermédiaire (29), deux galets (32)
respectivement appliqués contre la face supérieure des courroies latérales (28) coopèrent
avec ces dernières pour constituer un régulateur qui coordonne l'avancement de la
bande (10) à sa décélération et contraint cette dernière à former une poche (16) et
qu'enfin un rabatteur (33) couche la poche (16) sur la bande (10) avant son engagement
sous les galets (32).
5) Dispositif selon la revendications 4, caractérisé en ce qu'en amont du transporteur
(25) le dispositif comporte un poste (23,24) de pré-marquage mécanique ou physico-chimique
des deux lignes transversales de pliage (14) délimitant le volet central de chacun
des pli (12).
6) Dispositif selon l'une des revendications 4 et 5, caractérisé en ce que son premier
poste de façonnage est un poste classique (22) de pliage longitudinal.
7) Dispositif selon l'une quelconque des revendications 4-6, caractérisé en ce qu'en
amont du régulateur (32) une soufflerie séquentielle dirigée vers le haut (F₂) contribue
à la formation des poches (16).
8) Dispositif selon l'une quelconque des revendications 4-7 caractérisé en ce que
le jeu amont des courroies centrales (30) sont des courroies perforées avec système
d'aspiration sur une partie au moins de leur parcours sauf au niveau de la soufflerie.