[0001] La présente invention a trait aux dispositifs parafoudres destinés à la protection
des lignes électriques, tout particulièrement des lignes aériennes à moyenne tension.
[0002] On sait que les dispositifs du genre en question comprennent généralement un corps
isolant pourvu de deux capsules de connexion respectivement reliées à la ligne électrique
à protéger et à la terre. Ce corps renferme un élément qui en fonctionnement normal
assure l'isolation réciproque des deux capsules susmentionnées, tout en étant susceptible
de devenir momentanément conducteur sous l'effet d'une brusque élévation de la tension
due à la chute de la foudre sur la ligne, étant observé que ledit élément doit redevenir
parfaitement isolant une fois l'onde de choc haute tension ainsi évacuée. Or il arrive
que ce retour à l'état isolant s'effectue dans de mauvaises conditions, par suite
notamment d'un endommagement de l'élément d'isolation, auquel cas il y a apparition
d'un courant dit "de suite" qui constitue en fait un court-circuit sur la ligne électrique
envisagée. Comme cette dernière comporte le plus souvent un grand nombre de parafoudres,
il est difficile en pratique de déterminer quel est le dispositif qui donne lieu au
courant de "suite" et au court-circuit.
[0003] C'est à cet inconvénient qu'entend remédier la présente invention, laquelle a pour
objet un indicateur destiné à être incorporé aux dispositifs classiques en vue de
signaler de manière parfaitement apparente la mise en court-circuit éventuelle du
parafoudre auquel ledit indicateur est associé. L'indicateur suivant l'invention est
principalement remarquable en ce qu'il comprend une bande rectiligne qui est réalisée
en une matière élastiquement déformable de façon à pouvoir être rabattue et éclipsée
moyennant déformation contre le parafoudre et dont l'une des extrémités est rendue
solidaire de celui-ci tandis que l'extrémité opposée est retenue en place à l'aide
d'un mécanisme de verrou placé sous la dépendance de moyens électriques de libération
actionnés dès l'apparition d'un courant de "suite" à travers le parafoudre envisagé.
[0004] On conçoit que la bande de signalisation est pratiquement invisible aussi longtemps
qu'elle est maintenue à l'état rabattu contre le corps du parafoudre, alors que dès
que le mécanisme de verrou l'a libérée, ladite bande se déployé brusquement en constituant
une sorte de drapeau qui fait latéralement saillie sur le corps précité et qui peut
de ce fait être très aisément détecté.
[0005] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer :
Fig. 1 est une vue en perspective représentant un indicateur suivant l'invention monté
sur le corps d'un parafoudre de type connu.
Fig. 2 est une coupe axiale de la partie inférieure du parafoudre et de l'indicateur
qui lui est incorporé.
Fig. 3 montre à plus grande échelle l'agencement de cet indicateur.
Fig. 4 est le schéma du branchement électrique correspondant.
Fig. 5 illustre une variante de réalisation de fig. 3.
Fig. 6 est une coupe axiale analogue à celle de fig. 2, mais correspondant à un autre
mode de mise en oeuvre de l'invention.
Fig. 7 représente le schéma de branchement correspondant à fig. 6.
[0006] En fig. 1 la référence 1 désigne l'électrode ou capsule de connexion prévue à la
base du corps isolant 2 d'un parafoudre quelconque, que pour fixer les idées on supposera
être du type de celui décrit dans la demande de brevet français No 86 09572 déposée
le 27 Juin 1986 au nom de la Demanderesse. La partie inférieure de l'élément d'isolation
3 (fig. 2) de ce parafoudre est reliée par un ressort 4 à un disque métallique 5,
lequel est lui-même relié à la capsule 1 travers l'indicateur qui fait l'objet de
la présente invention.
[0007] Cet indicateur comprend en premier lieu une bande rectiligne 6 en une matière élastiquement
déformable, par exemple en acier à ressort. L'une des extrémités de cette bande 6
est fixée à demeure à la capsule 1 par un rivet 7, tandis que l'extrémité opposée,
pourvue d'un goujon de retenue 8, coopère avec un mécanisme de verrou de façon à ce
que ladite bande 6 soit susceptible d'être maintenue à l'état rabattu et éclipsé contre
ladite capsule 1.
[0008] Dans la forme de réalisation suivant fig. 2, ce mécanisme de verrou comprend un fil
fusible 9 en forme d'épingle, dont la partie centrale est attachée à la queue profilée
du goujon 8, lequel traverse un trou de la capsule 1 pour coulisser axialement dans
une ouverture 10a d'une entretoise isolante 10 maintenue entre le disque 5 et le fond
de la capsule 1 précitée.
[0009] Comme montré en détail en fig. 3 et 4, les extrémités du fil fusible 9 se raccordent
à un filtre formé par deux bobinages 11 et 12 branchés en parallèle entre le disque
5 et la capsule de connexion 1.
[0010] Le bobinage 11 est réalisé sur un support 13 de façon à présenter deux enroulements
superposés 11a et 11b dont les spires sont inversées afin d'annuler le champ magnétique
engendré et d'obtenir de la sorte une bobine aselfique formant résistance. Le bobinage
12 est effectué sur un support 14 établi à un diamètre intérieur plus important, de
façon à entourer l'un ou l'autre des enroulements 11 a et 11 b et à obtenir en tout
état de cause une bobine selfique.
[0011] Sur le plan structurel il convient d'observer que l'ensemble du filtre ci-dessus
décrit est réalisé à l'aide d'un fil continu dont une extrémité, raccordée à l'extrémité
correspondante du fil fusible 9, présente une large boucle 15 qui est engagée dans
deux entailles 10b pratiquées dans un épaulement supérieur 10c de l'entretoise isolante
10, lequel épaulement 10c est destiné à former appui pour le disque métalique 5 sus-décrit.
On conçoit que si l'on prend soin d'établir les entailles 10b à une profondeur légèrement
inférieure au diamètre du fil de la boucle 15, lors du montage de l'ensemble ce fil
va être écrasé entre le fond desdites entailles et la face inférieure du disque 5,
si bien qu'on obtient une connexion efficace sans autre moyen particulier. De la même
manière l'extrémité du fil qui sort de l'enroulement inférieur 11 b du bobinage aselfique
11 forme une large boucle 16 qui est elle-même engagée dans deux entailles 10d pratiquées
dans le bord infé rieur de l'entretoise isolante 10, ceci afin d'assurer la jonction
automatique de la sortie du filtre avec la capsule 1 liée à la terre.
[0012] L'extrémité libre de la boucle inférieure 16 pénètre sur le support 14 à grand diamètre
pour constituer le bobinage 12 dont l'extrémité de sortie est liée à l'extrémité libre
du fil fusible 9, lequel se trouve ainsi branché en série avec ledit bobinage 12.
En ce qui concerne la réalisation pratique du bobinage aselfique, on peut avoir recours
à la variante d'exécution illustrée en fig. 5 suivant laquelle on prévoit un enroulement
unique 111 avec toutes les spires dirigées dans le même sens, étént toutefois entendu
que le bobinage est effectué à double (boucle centrale référencée 111') de façon à
ce que le courant circule en sens inverses dans deux spires adjacentes. Dans ces conditions
l'annulation du champ magnétique est ici obtenue dans de meilleurs conditions que
dans le cas de fig. 3. Le bobinage selfique 12 est réalisé sur un support extérieur
14, de la même manière qu'en fig. 3. Le fonctionnement du filtre 11-12 ou 111-12 associé
au fil fusible ressort des explications qui précédent et se comprend aisément.
[0013] Lorsque la ligne électrique aérienne à laquelle le parafoudre envisagé est associé
est sous tension normale, l'élément d'isolation 3 fonctionne de manière parfaite et
s'oppose à toute liaison entre la ligne aérienne et la terre.
[0014] Quand par contre la foudre tombe sur cette ligne aérienne en déterminant une brusque
élévation de l'intensité, le bobinage selfique 12 assure de manière instantanée le
blocage du très fort pr de telle sorte que le courant à très haute tension ne peut
passer ni à travers ledit bobinage, ni à travers le fil fusible 9 branché en série
avec celui-ci et qui continue de ce fait à retenir efficacement le goujon 8 et la
bande 6. En conséquence ce courant est obligé de s'écouler à la terre à travers la
résistance formée par la bobine aselfique 11 ou 111, en permettant, après évacuation,
à l'élément d'isolation 3 de revenir à son état initial pour lequeml il s'oppose à
tout passage de courant.
[0015] Si par contre, par suite d'un endommagement ou du vieillissement de l'élément d'isolation
3, ce dernier laisse passer un courant de "suite" qui provoque évidemment un court-circuit
sur la ligne aérienne protégée et la disjonction de celle-ci hors du réseau, il y
a lieu de repérer celui, parmi les différents parafoudres posés sur cette ligne, qui
est siège de ce courant de "suite".
[0016] Or on conçoit sans peine que par suite de son caractère aselfique la bobine 11 ou
111 interdit ou tout au moins freine le passage du courant de "suite" à 50 Herts,
si bien que ce courant est obligé de passer à travers la bobine 12 et le fil fusible
9 branché en série avec celle-ci. Comme ce fil fusible est établi de manière à fondre
sous ce courant, il libère en conséquence le goujon 8. Du fait de sa résistance élastique
à la déformation, l'extrémité de la bande 6 est elle-même libérée, de telle sorte
qu'elle reprend brusquement sa position rectiligne initiale, en faisant ainsi saillie
latéralement par rapport au corps 1 du parafoudre, à la manière d'un drapeau de signalisation
(position indiquée en tracé interrompu en 6' en fig. 1).
[0017] Un tel drapeau est susceptible d'être aisément détecté, surtout si l'on a pris soin
de colorer en rouge vif ou en jaune lumineux la face de la bande 6 qui est normalement
appliquée contre la capsule 1. Le fil fusible 9 peut bien entendu être remplacé en
vue de la remise en état de l'indicateur, après réparation du parafoudre lui-même.
[0018] Fig. 6 et 7 illustrent un autre mode de mise en oeuvre de l'invention, suivant lequel
le support 13 du bobinage aselfique 11 ou 111 est agencé pour recevoir à coulissement
un noyau mobile 17 analogue à celui d'un électro-aimant et propre à former mécanisme
de verrou en coopération avec une gachette 18. L'extrémité inférieure de ce noyau
est au contact de la partie déformable 18a de la gachette 18 précitée, qui prend appui
contre la face intérieure de la capsule de connexion 1. La gachette 18 se prolonge
verticalement en 18b au-delà de la partie déformable 18a, pour présenter une partie
terminale en forme de fourche ouverte vers le haut, à l'intérieur de laquelle est
introduite la gorge de la queue profilée du goujon de retenue 8 associé à la bande
6.
[0019] Le fonctionnement général de cette forme de réalisation est identique à celui exposé
ci-dessus en référence à fig. 2 à 5, à la seule différence près du mécanisme de verrou
constitué par le noyau 17 de la gachette 18.
[0020] Cette dernière retient le goujon 8 à la position verrouillée, jusqu'à ce que sous
l'effet du passage du courant de "suite", le noyau 17 se déplace vers le bas et que
la partie déformable 18a de la gachette 18 se déforme sous la pression que le noyau
17 exerce sur elle (tracé en trait interrompu de fig. 6). Le déplacement vers le bas
des parties 18a et 18b de la gachette libère le goujon 8 de la fourche terminale de
retenue, si bien que la bande de signalisation se déployé latéalement à la manière
illustrée en 6' en fig. 1.
[0021] On conçoit que l'invention englobe les parafoudres équipés d'un indicateur de signalisation
de mise en court-circuit du type sus-décrit.
1. Indicateur pour la signalisation de la mise en court-circuit d'un parafoudre comprenant
un élément d'isolation (3) qui sépare normalement les deux électrodes ou capsules
de connexion tout en étant susceptible de devenir conducteur pour évacuer vers la
terre le courant à très haute tension de la foudre, et de revenir à l'état s'isolation
une fois ce courant évacué, caractérisé en ce qu'il comprend une bande rectiligne
(6) qui est réalisée en une matière élastiquement déformable de façon à pouvoir être
rabattue et éclipsée moyennant déformation contre le parafoudre (1-2-3) et dont l'une
des extrémités est rendue solidaire de celui-ci tandis que l'extrémité opposée est
retenue en place à l'aide d'un mécanisme de verrou (8-9, 8-17-18) placé sous la dépendance
de moyens électriques de libération (11-12, 111-12) qui sont actionnés dès l'apparition
d'un courant de "suite" à travers l'élément d'isolation (3) du parafoudre, la bande
(6) se déployant alors latéralement à la manière d'un drapeau (6').
2. Indicateur suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens électriques
de libération comprennent un filtre forme par deux bobinages dont l'un (12) est de
type selfique de façon à arrêter le courant à très haute tension et de très fort p?
(foudre) tandis que l'autre (11, 111) est de nature aselfique afin de freiner le passage
du courant de "suite" éventuel qui du fait de sa faible fréquence (50 Hertz) passe
à travers le bobinage selfique (12) et actionne donc le mécanisme de verrou (8-9,
8-17-18).
3. Indicateur suivant la revendication 2, caractérisé en ce que le bobinage aselfique
(11) est formé par deux enroulements (11a, 11b) présentant des pas inversés afin d'annuler
le champ magnétique.
4. Indicateur suivant la revendication 2, caractérisé en ce que le bobinage aselfique
(111) est formé par un enroulement unique réalisé à l'aide d'un fil double obtenu
par repliage sur lui-même, de façon à ce que le courant circule dans des directions
opposées dans deux spires adjacentes.
5. Indicateur suivant l'une quelconque des revendications qui précèdent, caractérisé
en ce que le mécanisme de verrou comprend un goujon coulissant (8) associé à un fil
fusible de retenue (9) branché en série avec le bobinage selfique (12).
6. Indicateur suivant l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce
que le mécanisme de verrou comprend un noyau (17) mobile à l'intérieur du bobinage
selfique (12) de façon à se déplacer lorsque celui-ci est par- courru par le courant
de "suite" et à venir ainsi porter contre une gachette déformable (18) qui assure
la retenue du goujon coulissant (8) associé à l'extrémité libre de la bande de signalisation
(6).
7. Indicateur suivant l'une quelconque des revendications 2 à 6, caractérisé en ce
que les deux bobines (11-12, 111-12) sont réalisés à l'aide d'un fil continu qui est
pourvu de deux boucles de branchement (15, 16) dont chacune est engagée dans deux
entailles (10b, 10d) pratiquées dans l'un ou l'autre des bords d'une entretoise isolante
(10) maintenue appliquée contre des pièces métalliques de jonction (5), la profondeur
des entailles précitées étant légèrement inférieure au diamètre du fil des boucles
(15, 16) de façon à ce que celui soit écrasé lors du montage des pièces sus-indiquées,
en établissant de la sorte la jonction.
8. Parafoudre pour lignes électriques, caractérisé en ce qu'il incorpore un indicateur
suivant l'une quelconque des revendications 1 à 7.