[0001] L'allumage dans les moteurs à combustion interne des mélanges air-essence dits "pauvres"
se fait en général difficilement, ce qui provoque des combustions erratiques, le phénomène
étant souvent aggravé par une dégradation rapide de l'isolant des bougies couramment
utilisées. Mais si l'on applique aux bornes d'une bougie une source d'énergie électrique
à haute tension capable de délivrer instantanément le courant électrique nécessaire,
la probabilité d'allumage du mélange est souvent satisfaisante.
[0002] Les dispositifs d'allumage dits à décharge de capacité (ou capacitifs) satisfont
à la condition ci-dessus et peuvent donc être utilisés avec les mélanges pauvres.
Mais ils présentent l'inconvénient de ne pas toujours permettre une durée d'arc suffisante
pour bien brûler tout le mélange. Cela conduit parfois à les combiner avec un dispositif
d'allumage dit à décharge de self (ou électro-magnétique) qui permet des durées d'arc
en général suffisantes. Mais de tels dispositifs d'allumage combinés sont relativement
compliqués.
[0003] Les dispositifs d'allumage électro-magnétiques sont couramment utilisés pour les
mélanges riches mais ils ne conviennent pas, à eux seuls, pour assurer l'allumage
des mélanges pauvres car le courant électique délivré instantanément n'est pas suffisant.
L'adjonction d'un éclateur, placé dans l'air, en série avec la bougie permet de satisfaire
dans une certaine mesure à la condition indiquée plus haut, du fait de sa caractéristique
électrique discontinue. Toutefois, les inconvénients de cette solution sont nombreux
: perturbations électro-magnétiques et dangers dûs à l'arc, usure, tension d'amorçage
instable et surtout, consommation importante de l'énergie électrique destinée à la
bougie (parfois 50%).
[0004] La présente invention a pour objet un dispositif d'allumage pour moteur à combustion
utilisant des mélanges air-essence dits "pauvres" propre à appliquer aux bornes d'une
"bougie" une source d'énergie électrique à haute tension capable de délivrer instantanément
le courant électrique nécessaire à l'allumage et à une bonne combustion du mélange,
et qui ne présente pas les divers inconvénients signalés plus haut.
[0005] Ce dispositif est caractérisé en ce qu'il comporte dans le circuit haute tension,
en série avec la bougie, des moyens de conduction bi-directionnelle assymétrique comprenant
un thyristor et une diode Zener connectée en parallèle avec le thyristor mais directement
conductrice dans le sens opposé à celui où le thyristor est passant, cette diode Zener
étant en outre connectée à la gâchette du thyristor.
[0006] On a décrit ci-après, à titre d'exemple non limita tif, des modes de réalisation
du dispositif d'allumage selon l'invention, avec référence aux dessins annexés dans
lesquels :
La Figure 1 est le schéma d'un premier mode de réalisation du dispositif;
La Figure 2 montre des courbes représentant les variations en fonction du temps de
la tension aux bornes de la bougie, de celle aux bornes du thyristor et du courant
traversant la bougie;
La Figure 3 est le schéma d'une variante;
La Figure 4 est le schéma d'une autre variante;
La Figure 5 est une vue en élévation d'un mode de réalisation pratique;
La Figure 6 en est une vue en coupe axiale.
[0007] A la Figure 1 on voit une bougie 1 connectée à une source d'énergie électrique à
haute tension constituée ici par le secondaire d'une bobine 2. Le primaire de cette
bobine est connecté à l'une de ses extrémités en 3, au pôle positif d'une batterie
et à son autre extrémité à la masse, par l'intermédiaire d'un transistor 4 commandé
par des moyens 5.
[0008] En série avec la bougie 1 sont connectés des moyens de conduction bidirectionnelle
assymétrique comprenant un thyristor TH₁, une diode Zener DZ₁ et une résistance
R₁. Le thyristor TH₁ est disposé de manière à être passant dans le sens allant du
secondaire de la bobine 2 à la bougie, quand il est commandé; la diode Zener est disposée
en sens contraire, en parallèle avec le thyristor, de manière à être directement conductrice
dans le sens allant de la bou gie au secondaire de la bobine, son extrémité tournée
vers la bougie 1 étant connectée à la gâchette du thyristor TH₁ et, par l'intermédiaire
de la résistance R₁ à la bougie 1.
[0009] Les moyens reliant le secondaire de la bobine 2 à la bougie 1 sont bidirectionnels
en ce sens que le courant électrique peut circuler aussi bien de la bobine vers la
bougie. Mais ils sont assymétriques car la conduction du courant ne se fait pas avec
la même chute de tension dans les deux sens. Dans le sens allant de la bobine vers
la bougie, le dispositif se comporte comme un thyristor auto-commandé alors que, dans
le sens contraire, il se comporte comme une simple diode, à la résistance R₁ près.
[0010] De manière plus précise, quand le courant passe de la bobine vers la bougie et que
la tension croît, un courant très faible passe d'abord par la diode Zener DZ₁ et la
gâchette du thyristor TH₁. Puis quand la tension aux bornes du thyristor est de l'ordre
de la tension Zener V
z de la diode Zener DZ₁, la diode devient passante, la tension à laquelle est portée
la gâchette du thyristor TH₁ est suffisante pour rendre passant ce thyristor; le courant
passe alors directement à travers ce dernier. La chute de tension entre la bobine
et la bougie passe de la tension V
z à une valeur négligeable (chute de tension dans le thyristor à l'état passant, qui
est de l'ordre du volt).
[0011] A la Figure 2, on voit en 6, 7 et 8, en fonction du temps, respectivement la tension
aux bornes de la bougie 1, la tension aux bornes du thyristor TH₁, et le courant d'arc
de la bougie.
[0012] Quand le courant passe de la bougie à la bobine, ce passage se fait à travers la
résistance R₁ et la diode Zener DZ₁ (sens direct). La chute de tension n'est que de
l'ordre du volt à quelques volts.
[0013] La résistance R₁ de faible valeur permet d'ajuster le courant de déclenchement du
thyristor; de plus elle protège la gâchette du thyristor pendant l'inversion de polarité
de la haute tension. Une diode Zener auxiliaire DZ
a est interposée entre la bobine 2 d'une part, et le thyristor TH₁ et la diode Zener
DZ₁ d'autre part. Cette diode empêche une éventuelle étincelle parasite dans la bougie
au moment de la mise à la masse du primaire de la bobine 2 par le transistor 4, lors
de la charge de cette bobine.
[0014] Pour être suffisante, la tension Zener de la diode DZ₁ doit etre au moins de l'ordre
de 1 KV. Mais la tension Zener du dispositif peut être aussi grande que cela est nécessaire;
il suffit d'empiler une série d'éléments comme le montre la Figure 3 dans laquelle
on voit deux diodes Zener DZ₁ et DZ₂ associées chacune à un thryistor TH₁ ou TH₂ et
à une rèsistance R₁ ou R₂.
[0015] La gâchette du thyristor peut être protégée, en cas d'inversion de polarité de la
haute tension, par une diode D₁ connectée en parallèle avec la résistance R₁, comme
le montre la Figure 4.
[0016] La bougie 1 munie d'un plot de connexion 1
a, la bobine 2 munie d'un plot de connexion 2
b, et les divers composants tels que 9
a, 9
b, 9
c et 9
d fixés sur un circuit imprimé 10, peuvent être rangés dans un boîtier isolant 11,
comme le montrent les Figures 5 et 6, de façon à former un ensemble unitaire, ceci
permet d'insérer facilement le dispositif dans le faisceau haute tension des bougies.
[0017] Le dispositif selon l'invention se comporte comme un éclateur mais ne provoque pas
d'étincelle. Les perturbations électro-magnétiques sont ainsi négligeables. La tension
d'amorçage est constante dans le t emps. La chute de tension après
amorçage du thyristor est négligeable et l'énergie consommée par le dispositif est
par suite négligeable. Le dispositif est auto-déclenché dès que la tension à ses bornes
est suffisante.
[0018] Il va de soi que la présente invention ne doit pas être considérée comme limitée
aux modes de réalisation décrits et représentés, mais en couvre, au contraire, toutes
les variantes.
1. Dispositif d'allumage pour moteur à combustion utilisant des mélanges air-essence
dits "pauvres", propre à appliquer aux bornes d'une "bougie" une source d'énergie
électrique à haute tension capable de délivrer instantanément le courant électrique
nécessaire à l'allumage et à une bonne combustion du mélange, caractérisé en ce qu'il
comporte dans le circuit haute tension, en série avec la bougie (1), des moyens de
conduction bi-directionnelle assymétrique, les moyens de conduction bi-directionnelle
assymétrique comprenant un thyristor TH₁ et une diode Zener DZ₁ connectée en parallèle
avec le thyristor mais directement conductrice dans le sens opposé à celui où le thyristor
est passant, cette diode Zener étant en outre connectée à la gâchette du thyristor.
2. Dispositif d'allumage selon la revendication 1, caractérisé par une résistance
R₁ connectée en série avec la diode Zener DZ₁.
3. Dispositif d'allumage selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'il comporte
une diode Zener auxiliaire DZ a connectée à la source de haute tension 2, à la diode Zener DZ₁ et au thyristor TH₁,
les diodes Zener DZ₁ et DZ a étant directement passantes dans des sens opposés.
4. Dispositif d'allumage selon la revendication 2 ou 3, caractérisé par une diode
D₁ connectée en parallèle avec la résistance R₁, les diodes D₁ et DZ₁ étant directement
passantes dans le même sens.
5. Dispositif d'allumage selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il
comporte une série d'ensembles diodes Zener DZ₁, DZ₂ et de thyristors TH₁, TH₂ empilés.