[0001] La présente invention est relative à une boîte de montre.
[0002] Il a été proposé à plusieurs reprises de revêtir une boîte de montre avec du cuir.
Le brevet CH-A-129 046 décrit une boîte comportant au moins une applique décorative
non métallique offrant l'aspect d'une peau de reptile naturellle ou imitée à partir
de cuir apprêté de manière à lui donner l'aspect et le dessin d'une peau de reptile
véritable. Le document cité suggère le dépôt d'un tel revêtement par n'importe quel
procédé sur une partie quelconque de la boîte, par exemple par collage ou sertissage,
soit sur la face extérieure du fond ou de la carrure, soit encore sur la lunette.
[0003] Afin d'éviter le contact du fond de boîte en acier sur la peau, on a également proposé
dans le brevet CH-354 390 de revétir ce fond d'une couche de cuir pour empêcher des
affections cutanées provoquées par ce contact.
[0004] Pour des raisons de décoration, le modèle d'utilité DE-U-1 973 982 envisage de revêtir
de cuir, de peau ou d'un tissu le cadran d'une horloge.
[0005] Tous ces documents font appel à des recouvrements de cuir de faibles épaisseurs.
On comprendra cependant qu'appliqué à une montre, un tel recouvrement voit sa durée
de vie fortement limitée par l'usure due surtout aux frottements des habits contre
la boîte. De même la tenue mécanique du recouvrement généralement assurée par collage,
laisse souvent à désirer. Des parcelles de ce recouvrement peuvent se détacher du
substrat sur lequel elles sont collées laissant ainsi apparaître des marques voyantes
et très inélégantes.
[0006] La présente invention remédie à ces inconvénients en proposant une boîte de montre
où au moins une de ses parties constitutives est en cuir massif et des procédés pour
la fabrications de telles parties constitutives.
[0007] L'invention sera comprise maintenant à la lecture de la description qui va suivre
de plusieurs modes de réalisation de ladite invention, modes donnés uniquement à titre
d'exemples et illustrés par le dessin dans lequel:
La figure 1 montre une coupe diamétrale brisée de la boîte selon l'invention et selon
un premier mode d'exécution, boîte formée d'une carrure-lunette et d'un cadran faits
d'une seule pièce en cuir,
La figure 2 montre une coupe de la boîte selon l'invention et selon un deuxième mode
d'exécution, boîte formée d'une carrure-lunette faite en cuir,
La figure 3 montre une coupe de la boîte selon l'invention et selon un troisième mode
d'exécution, boîte formée d'une carrure et d'une lunette faites en cuir et entre lesquelles
un cadran est pris en sandwich,
La figure 4 montre une variante du mode d'exécution de la figure 3 et
La figure 5 montre une coupe de la boîte selon l'invention et selon un quatrième mode
d'exécution, boîte formée d'une lunette faite en cuir.
[0008] L'objet de l'invention ayant trait à une boîte de montre dont au moins une de ses
parties constitutives est en cuir massif, il est utile de définir ici ce qu'on entend
par le mot cuir. Par définition, on entend par cuir toute peau d'animal séparée de
la chair, tannée et préparée. C'est ainsi qu'on pourra utiliser pour satisfaire ladite
invention, du cuir de boeuf, de buffle, de vache, de veau (box-calf, vélin), de chèvre
(maroquin), de mouton (basane, chagrin) ou de reptiles (crocodile, lézard).
[0009] Le cuir utilisé peut aussi se présenter sous deux formes: le cuir naturel et le cuir
reconstitué.
[0010] Par cuir naturel on entend celui prélevé sur l'animal, tanné, préparé et utilisé
à l'état naturel. Dans certains cas l'épaisseur de ce cuir sera suffisant pour fabriquer
en une seule couche la partie constitutive de la boîte qu'on se propose de réaliser.
C'est ainsi qu'une seule couche de cuir de buffle par exemple pourrait constituer
dans certaines circonstances une carrure-lunette de montre. Dans d'autres cas cependant
il sera nécessaire d'empiler au moins deux couches de cuir pour parvenir à l'épaisseur
voulue. Ce pourrait étre le cas pour des cuirs de petits animaux par exemple. Cet
empilage pourra se faire par collage de deux ou de plusieurs épaisseurs de cuir.
[0011] Par cuir reconstitué on entend l'utilisation de poudres, de granulés, de filaments
ou de déchets de cuir qu'on compresse avec un liant. Un peut obtenir ainsi une matière
dont la texture rappelle celle du cuir naturel.
[0012] On se reportera maintenant au dessin dont les figures présentent plusieurs modes
d'exécution d'une boîte de montre dont au moins une partie constitutive est en cuir
massif.
[0013] La figure 1 est une coupe dans une montre dont le boîtier comprend une carrure-lunette
et un cadran faits d'une pièce en cuir massif, selon un premier mode d'exécution de
l'invention, où la boîte 1 comporte une pièce 2 réalisée en cuir massif naturel ou
reconstîtué. Cette pièce, qui est d'un seul tenant, comporte une bague formant une
carrure extérieure 3 de la boîte et une lunette 7 faite d'une pièce avec la carrure.
Un voile 4, fait également d'une pièce avec la carrure-lunette, obture la bague et
la face supérieure 5 du voîle 4 fait office de cadran.
[0014] La pièce 2 délimite un logement central circulaire 6 qui est ici coaxial à la forme
extérieure de la carrure 3. Cette dernière présente un pourtour semi-toroïdal. Cependant,
il est à noter que la carrure 3 et la localisation du logement 6 ne sont pas déterminantes
et ne sont commandées que par l'esthétique qu'on souhaite donner à la pièce d'horlogerie,
le logement 6 pouvant être décentré par rapport à la forme générale de la carrure
3 en cuir qui, elle-même, peut revêtir des formes extérieures extrêmement variées.
[0015] La face du voile 4 formant le cadran 5 est concave tandis qu'elle est bordée par
la lunette 7. Cette lunette 7 définit, de par sa forme, des moyens 8 de positionnement
et de fixation d'une glace 9. Dans le mode de réalisation représenté, ces moyens comprennent
une marche annulaire 10 délimitant un épaulement 11 sur lequel peut être appliquée
la glace 9 par l'intermédiaire d'un joint de colle. La glace 9 est donc noyée dans
la hauteur de la lunette 7.
[0016] Le voile 4 est percé en son centre d'un trou 12 pour le passage des axes d'aiguilles
13 et 14. En outre, sa zone centrale comporte une portion de raidissement 15 pour
rigidifier le voile à cet endroit.
[0017] Une carrure intérieure métallique 16 est disposée dans le logement 6. Cette carrure
comporte une bague annulaire 17a d'où s'étend vers l'intérieur le rebord 17b et elle
est collée à la carrure extérieure 3 par des joints de colle interposés entre les
parois périphériques extérieure et intérieure respectives des carrures et également
(bien que cela ne soit pas indispensable) entre la face d'extrémité supérieure de
la carrure intérieure 16 et la portion de surface inférieure correspondante du voile
4.
[0018] La carrure intérieure 16 est tout d'abord destinée à recevoir le mouvement 18 de
la pièce d'horlogerie par l'intermédiaire d'un cercle d'encageage 19. Dans l'exemple
représenté, le mouvement 18 est supposé être du type à tonneau, le cercle d'encageage
19 ne présentant ainsi pas de section radiale constante sur tout son pourtour, ce
qui se voit à gauche et à droite sur la figure. Le cercle d'encageage comporte un
épaulement 20 coopérant avec une collerette pratiquée de façon classique sur le pourtour
du mouvement.
[0019] Une rainure annulaire 21 est ménagée dans la face inférieure de la carrure intérieure
pour recevoir une garniture d'étanchéité 22. Par ailleurs, plusieurs trous taraudés
23 sont prévus dans la carrure afin de permettre son assemblage avec un fond 24, par
l'intermédiaire de vis 25. Le fond 24 est formé par une plaquette circulaire dont
la forme est adaptée à l'esthétique de l'ensemble et qui s'ajuste pratiquement entièrement
dans l'ouverture du logement 6. Cette plaquette porte des cornes 26 à midi et à six
heures, destinéês à fixer un bracelet non représenté au dessin.
[0020] On peut ainsi constater que la pièce d'horlogerie ne nécessite pour son étanchéité
qu'un joint au niveau du fond agissant efficacement par contact avec le métal, la
garniture étant en outre emprisonnée de toutes parts par la section rectangulaire
délimitée par le fond et la rainure 21.
[0021] Une tige de mise à l'heure 27 traverse un trou radial 28 percé dans la carrure extérieure
3 ainsi qu'un trou radial 29 pratiqué dans la carrure intérieure 16. La tige 27 est
pourvue d'une gorge 30 destinéê à recevoir une garniture d'étanchéité 31. Une couronne
32 permet de manoeuvrer la tige 27. La couronne 32 peut être réalisée en cuir comme
la pièce 2.
[0022] Pour fabriquer la pièce annulaire 2 comportant la carrure extérieure 3, la lunette
7 et le cadran 5 avec son voile 4, tous faits d'une pièce en cuir massif, on peut
mettre en oeuvre l'un ou l'autre des procédés suivants.
[0023] Un premier procédé consiste à prendre une ébauche en cuir naturel dont les dimensions
de diamètre et d'épaisseur sont légèrement supérieures aux dimensions du produit
que l'on se propose d'obtenir. On sèche l'ébauche pour la débarrasser de l'eau qu'elle
pourrait contenir. On fait pénétrer dans sa structure poreuse un matériau d'imprégnation
organique qu'on laisse durcir. A ce stade, la dureté de l'ébauche est très supérieure
à la dureté du cuir brut ce qui permet d'usiner l'ébauche aux cotes exigées par le
dessin de la boîte qu'on veut réaliser et ceci au moyen d'outils de coupe ordinaires
(tournage, fraisage, etc). Enfin la pièce peut être terminée par une opération de
finissage.
[0024] L'opération de finissage consiste à donner à la pièce usinée une allure élégante.
Ce pourrait être un sablage qui pourrait lui donner l'aspect d'une peau de daim. Ce
pourrait étre encore une imprégnation superficielle avec ou sans coloration supplémentaire.
Ce pourrait être enfin une décoration se présentant sous la forme d'un revêtement,
par exemple le collage d'une fine peau sélectionnée sur le cadran.
[0025] Si l'ébauche présente une épaisseur trop mince pour fabriquer la pièce sur toute
sa hauteur, on utilisera une seconde ébauche qu'on collera sur la première après avoir
effectué l'opération d'imprégnation sur chacune des ébauches. Il est aussi possible
de coller ensemble les ébauches pendant l'opération d'imprégnation, le matériau d'imprégnation
servant en même temps de matériau de collage entre ébauches.
[0026] Le matériau d'imprégnation peut être une résine durcissable à chaud ou à froid. Ce
matériau pourrait également contenir un colorant qui permettrait de teinter le cuir
dans la masse et dans une autre couleur que celle qui lui est naturelle.
[0027] Un deuxième procédé consiste à partir de la même ébauche que celle dont il a été
question ci-dessus. Après séchage on imprègne l'ébauche qu'on presse et matrice ensuite
dans un moule pour lui donner sa forme finale. On laisse durcir la pièce dans le moule
ce qui va lui conférer une structure solide. Après démoulage on peut lui faire subir
une opération de finissage. On notera que ce deuxiéme procédé pourrait aussi étre
mis en oeuvre avec une ébauche comprenànt plusieurs épaisseurs de cuir, soit précollées,
soit collées au moment du durcissement du matériau d'imprégnation.
[0028] Ici, les opérations de finissage peuvent étre celles qui ont été évoquées plus haut.
De plus, on pourra mettre à profit l'utilisation du moule pour donner à la surface
extérieure de la pièce un aspect particulier, par exemple mat ou brillant, ou une
structure de peau particulière (box-calf, crocodile, peau de serpent, etc). Un relief
en positif ou négatif peut aussi étre conféré à la surface de la pièce, comme l'impression
d'index des heures sur le cadran par exemple
[0029] La figure 2 montre un second mode d'exécution de la boîte selon l'invention, où la
partie cuir de ladite boîte est une carrurelunette 30. Sont assujettis de faon étanche
à cette carrure-lunette un fond 31 et une glace 32. Un mouvement 33 avec son cadran
34 est fixé à l'intérieur de la boîte par des moyens classiques et non représentés.
La carrure-lunette 30 est fabriquée selon l'un des deux procédés exposés ci-dessus.
[0030] La figure 3 montre un troisiéme mode d'exécution de la boîte selon l'invention. Ici,
et la carrure 40 et la lunette 41 sont faites en cuir et se présentent en deux parties
séparées par un cadran 42 pris en sandwich entre lesdites carrure et lunette. On utilise
un des deux procédés de fabrication exposés plus haut pour fabriquér séparément la
lunette et la carrure qu'on assemble ensuite par collage par exemple. Le cadran est
réalisé en métal de préférence.
[0031] Dans cette exécution la lunette 41 pourrait être en cuir naturel et la carrure 40
en cuir reconstitué, ceci pour donner à la boîte un aspect particulier et aussi la
rendre meilleur marché.
[0032] La figure 3 montre encore que le cadran 42 porte des moyens de fixation d'un bracelet
se présentant sous la forme d'oreilles 43, ces oreilles étant faites intégralement
avec le cadran. Le cadran 42 pourrait, dans ce mode d'exécution, être totalement emprisonné
entre lunette et carrure sans laisser de bords apparents à l'extérieur du pourtour
de la montre, sauf les bords qui portent les oreilles 43. Pour des raisons esthétiques
cependant, le cadran 42 pourrait affleurer tout le pourtour extérieur de la carrure
40. Dans ce cas, la tranche ainsi rendu visible pourrait être revêtue d'une couche
décorative, comme de l'or par exemple.
[0033] La figure 4 est une variante du mode d'exécution montré en figure 3. Ici la lunette
41 et la carrure 40 sont toujours en deux pièces de cuir séparées par le cadran 42.
Les moyens de fixation 45 d'un bracelet sont portés par un insert 44 logé dans la
carrure 40. On voit que l'insert est également utilisé comme support du mouvement
33.
[0034] La figure 5 montre un quatrième mode d'exécution de l'invention. La boîte ne comprend
ici qu'une seule pièce en cuir: la lunette 51 fabriquée selon l'un des procédés décrits
plus hauts. La lunette est collée sur une carrure 52 faite en un autre matériau que
le cuir, en acier par exemple. La carrure porte des moyens 53 de fixation d'un bracelet.
[0035] Tous les modes d'exécution de l'invention qui viennent d'être exposés sont autant
de réalisation possibles mettant en oeuvre le cuir comme matériau entrant dans la
composition de parties constitutives d'une boîte de montre. On pourrait trouver bien
d'autres combinaisons et la présente invention n'est pas limitée à celles qui ont
été exposées dans le détail ici.
1. Boîte de montre (1), caractérisée par le fait qu'au moins une de ses parties constitutives
est en cuir massif.
2. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que ledit cuir présente
une structure poreuse obturée par un matériau d'imprégnation organique présentant
une dureté supérieure à celle du cuir.
3. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la ou les parties
constitutives sont réalisées en une seule épaisseur de cuir.
4. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la ou les parties
constitutives sont réalisées en au moins deux épaisseurs de cuir collées l'une à l'autre.
5. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait qu'elle comporte une carrure-lunette
(30) faite en cuir.
6. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait qu'elle comporte une carrure-lunette
(3, 7) et un cadran (4, 5) fait d'une pièce avec la carrure-lunette, ladite carrure-lunette
et ledit cadran étant faits en cuir.
7. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait qu'elle comporte une carrure
(40) et une lunette (41) faites en cuir et un cadran (42) pris en sandwich entre ladite
carrure et ladite lunette.
8. Boîte selon la revendication 7, caractérisée par le fait que le cadran (42) est
en métal, déborde de la boîte et porte des moyens de fixation (43) d'un bracelet.
9. Boîte selon la revendication 7, caractérisée par le fait que le cadran (42) affleure
le pourtour extérieur de la carrure (40) et de la lunette (41) et présente une tranche
visible revêtue d'une couche décorative.
10. Boîte selon la revendication 7, caractérisée par le fait que la carrure (40) comporte
un insert métallique (44) servant à la fois de support de mouvement (33) et de moyens
de fixation (45) d'un bracelet.
11. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la lunette (51) est
en cuir.
12. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la ou les parties
constitutives en cuir sont réalisées en cuir naturel ou en cuir reconstitué.
13. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait qu'elle comprend deux
parties constitutives en cuir, la première étant en cuir naturel et la seconde en
cuir reconstitué.
14. Procédé pour fabriquer la ou les parties constitutives en cuir selon la revendication
1, caractérisé par le fait qu'on prend une ébauche en cuir à laquelle on fait subir
les opérations successives suivantes: on la sèche, l'imprègne, la durcit, l'usine
et la termine par un finissage.
15. Procédé pour fabriquer la ou les parties constitutives en cuir selon la revendication
1, caractérisé par le fait qu'on prend une ébauche en cuir à laquelle on fait subir
les opérations successives suivantes: on la sèche, l'imprègne, la met en forme dans
un moule, la durcit quand elle se trouve dans ledit moule, la démoule et la termine
par un finissage.