[0001] La présente invention a pour objet une sonde d'appareil à ultrasons à barrette d'éléments
piézo-électriques. Elle trouve plus particulièrement son application dans le domaine
médical où des appareils à ultrasons échographes sont utilisés à des fins de diagnostic
pour présenter des images de structures internes tissulaires de corps humains étudiés.
Elle peut néanmoins être mise en oeuvre dans d'autres domaines dès qu'un problème
de connexion électrique doit être réglé entre un élément piézo-électrique et les circuits
de commande d'une sonde à laquelle il appartient.
[0002] Un échographe comporte schématiquement un générateur de signaux électriques et une
sonde transductrice pour appliquer une vibration mécanique correspondant à ces signaux
dans un milieu à étudier. Pendant des arrêts de l'émission, la sonde peut être utilisée
d'une manière réversible pour recevoir des signaux acoustiques rétrodiffusés par le
milieu, et pour transformer ces signaux en des signaux électriques ultérieurement
appliqués à des moyens de réception et de traitemet. Pour diverses raisons, notamment
pour des questions de résolution de l'image restituée par un échographe, la fréquence
du signal électrique - acoustique est élevée. Pour ces mêmes raisons la sonde est
constituée d'une pluralité d'éléments transducteurs alignés les uns à coté des autres.
Chaque élément piézo-électrique transducteur comporte deux métallisations, situées
sur des faces opposées de cet élément, et qui doivent être reliés aux circuits d'émission-reception
de l'échographe. Les dimensions de ces éléments sont faibles et entrainent des difficultés
de réalisation du système de connexion du signal éléctrique à ces éléments.
[0003] Il est connu, notamment dans une demande de brevet Européen n
o 84 308 373.4, déposée le 03 DECEMBRE 1984, d'appliquer ou de prélever le signal électrique
aux bornes de chaque élément transducteur en soudant des pistes de liaison électrique,
supportées par un circuit imprimé souple, directement sur les métallisations des éléments.
Ultérieurement, les circuits imprimés souples sont repliés vers l'arrière de la sonde
et, par des dispositions diverses, la sonde est de plus courbée pour correspondre
à une utilisation particulièrement recherchée d'exploration du milieu étudié : par
balayage sectoriel. Cette solution présente de nombreux inconvénients. Par exemple
les liaisons électriques se répartissent en points chauds d'un côté de la barrette
et points froids de l'autre côté : ceci augmente les problèmes de diaphonie entre
éléments dans cette barrette. En outre les éléments sont métallisés sur trois de leurs
surfaces contigües, et deux métallisations électriquement indépendantes, affectées
aux deux faces de l'élément, doivent être ménagées en exécutant un trait de scie dans
le cristal piézo-électrique ainsi préparé. Ce trait de scie est délicat. Il a été
imaginé de résoudre ces inconvénients en adjoignant de part et d'autre de chaque élément
transducteur, un bloc relais métallisé continuement sur au moins deux de ses faces
adjacentes. Le bloc relais peut alors être relié électriquement par une de ses faces
à une des faces de l'élément transducteur et par son autre face à un circuit de connexion
de type circuit imprimé. Pour ce circuit imprimé, les problèmes de courbure de la
barrette n'interviennent plus puisque ses connexions peuvent être faites après courbure
de cette barrette.
[0004] Un exemple d'une telle réalisation est montré sur la figure 1. Il a ensuite été envisagé
de relier par des fils de liaisons les faces correspondantes des blocs relais et des
éléments. Cette opération de micro-connexion est cependant délicate à entreprendre.
Dans la présente invention il a été mis à profit le fait que les éléments piézo-électriques
sont recouverts d'une lame de transition. Cette lame permet l'adaption du signal acoustique
au milieu à étudier. Cette lame a la particularité ici d'être métallisée sur sa face
en regard de l'élément piézo-électrique qu'elle couvre. Cette lame déborde par ailleurs
de l'élément piézo-électrique et vient recouvrir également le bloc relais qui sert
pour la liaison électrique. Les signaux électriques sont alors conduits simplement
du circuit im primé, au bloc relais, à la métallisation de la lame, puis enfin à
la métallisation de l'élément piézo-électrique.
[0005] Dans un perfectionnement de l'invention on utilise une couche de colle non conductrice
pour assurer la continuité mécanique-électrique entre le support, l'élément, et la
lame. Contrairement à ce à quoi on pouvait s'attendre, la couche de colle non conductrice
ne constitue pas un écran isolant pour la liaison électrique. En effet les colles
non conductrices présentent la particularité d'être très fluides. Elles peuvent donc
être mises en oeuvre en très fine épaisseur. En utilisant alors des défauts d'aspect
des métallisations, qui confèrent à ces métallisations un aspect granulé, on peut
en exerçant une pression suffisante lors du collage des pièces par leur partie métallisée
obtenir un écrouissage, une interpénétration moléculaire entre ces couches de métallisation.
De cette façon la liaison entre ces couches peut être considérée comme une dispersion
d'une multitude de ponts électriques entre des liaisons mécaniques provoquées par
la présence de la colle. Dans tous les cas le collage des métallisations, par colle
conductrice ou non, présente l'avantage sur les soudures de ne pas provoquer de risque
supplémentaire de décollement de ces métallisations.
[0006] L'invention concerne donc une sonde d'appareil à ultrasons du type à barrette d'éléments
piézo-électriques, chaque élément étant inséré entre un support et une lame de transition
acoustique, et étant métallisé sur ses faces en regard du support et de sa lame, caractérisée
en ce que la lame et/ou le support comportent une métallisation en regard destiné
à être connectée à la métallisation correspondante de l'élément.
[0007] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit et à l'examen
des figures qui l'accompagnent. Elles ne sont données qu'à titre indicatif et nullement
limitatif de l'invention. Les figures montrent :
- figure 1 : une vue en perspective d'une sonde d'appareil à ultrasons conforme à
l'invention;
- figure 2 : une coupe d'un détail d'une partie de la figure 1 montrant schématiquement
la continuité électrique.
[0008] La figure 1 représente en partie une sonde d'appareil à ultrasons à barrette d'éléments
piézo-électriques conforme à l'invention. Cette sonde comporte un support 1 commun
à une pluralité d'éléments transducteurs tels que 2. Les éléments transducteurs sont
séparés les uns des autres par des séparations telles que 3. Chaque élément est recouvert
par une lame 4 dite de transition acoustique et possède sur ses faces en regard du
support et de la lame une métallisation respectivement 5 et 6. Dans l'invention le
support et la lame comportent également des métallisations respectivement 7 et 8.
Ces métallisations sont destinées à être connectées aux métallisations des éléments.
Dans un exemple préféré de réalisation, le dispositif de liaison électrique des éléments
comporte de part et d'autre de chaque élément un bloc relais parallélépipèdique tel
que 9 ou 10. Les blocs sont réalisés en matériau isolant, par exemple en une céramique.
Ils sont métallisés sur leur surface par deux métallisations électriquement indépendantes
respectivement 11 et 12 à chaque fois. Les diverses métallisations sont obtenues simplement,
par exemple par évaporation-projection sous vide, par électrolyse ou autres. Les signaux
électriques sont conduits entre les circuits électroniques de la sonde (non représentés)
et les éléments piézo-électriques, par des circuits imprimés tels que 13 et 14, dont
les pistes 15 ou 16 sont reliées par des liaisons 17, 18 aux faces latérales métallisées
électriquement indépendantes des blocs 9 et 10. La connexion des liaisons est obtenues
par exemple par thermo-compression des extrémités des fils 17 et 18. Cette thermo-compression
ne peut pas provoquer de dégat dans les métallisations du support, de l'élément ou
de sa lame, puisque ces pièces ne sont que collées les unes aux autres.
[0009] A titre de perfectionnement à l'invention on note la présence, pour conduire les
signaux éléctriques entre les métallisations 6 et 8 d'une part, et/ou entre les métallisations
5 et 7 d'autre part, de couches respectivement 19 et 20 de colle non conductrice.
La figure 2 est un agrandissement d'une partie P de la liaison entre la face supérieure
d'un élément piézo-électrique et la face inférieure de la lame de transition qui le
recouvre. Elle montre que les métallisations 6 et 8 respectivement de ces deux pièces
ne sont pas parfaitement lisses. Elles présentent par contre des aspérités microscopiques.
On répand alors une couche de colle non conductrice 19 avant l'assemblage de ces pièces.
On exerce ensuite une pression suffisante, par exemple de l'ordre de 50 kgf par cm2,
et la colle très fluide s'échappe sur les cotés du collage. Elle ne laisse en place
que des minuscules liaisons mécaniques 21 parmis lesquelles est dispersé une multitude
de ponts éléctriques 22. Dans ces conditions la liaison électrique est bonne entre
la métallisation 8 et entre la métallisation 6 et le couplage acoustique entre l'élément
2 et sa lame 4 est direct. On peut opérer de même pour le support.
[0010] Une barrette d'éléments piézo-électriques est fabriquée de la manière suivante :
sur un support 1 alongé en forme de T inversé, et préalablement métallisé sur sa face
supérieure, on place, d'une manière préférée avec une couche de colle non conductrice,
un barreau d'un matériau piézo-électrique métallisé sur ses deux faces. Puis on place
sur les deux ailes 23 et 24 du support des réglettes comportant deux métallisations
électriquement indépendantes : là aussi de préférence en utilisant une couche de colle
non conductrice interposée. Enfin on colle, avec une colle non conductrice, une lame,
d'une même longueur que le support, que le barreau piézo-électrique, et que les réglettes,
au dessus du tout. On soumet l'ensemble à une pression suffisante et on laisse prendre
la colle. Lorsque la prise est terminée on exécute les découpes 3, par exemple à la
scie, pour séparer la barrette en de multiples éléments indépendants. Les découpes
ne sont pas totales, le support reste commun à tous les éléments. Pour constituer
une barrette courbe il suffit ensuite de courber le support 1 dans la forme voulue.
D'une manière préférée le support est en un matériau thermo-déformable et la courbure
est obtenue au cours d'un cycle d'échauffement-refroidissement.
[0011] L'invention apporte de plus un avantage inattendu. L'usage de colle non conductrice
permet d'éliminer tout risque de court-circuit entre les différentes métallisations.
Ces court-circuits peuvent être dûs, dans l'état de la technique citée, à l'usage
de colles conductrices qui se répandent partout. Il en résulte que le rendement de
fabrication des sondes peut être ici considérablement augmenté. D'une manière préférée
la colle non conductrice est une colle structurale, donc à très haut pouvoir d'adhésion,
et elle est en plus une colle dite haute température, c'est-à-dire très stable à basse
température ou à température ambiante mais très fluide à sa (haute) température de
mise en oeuvre. Il n'est cependant pas nécessaire d'exécuter toutes les liaisons électriques
des éléments de la barrette avec de la colle non conductrice. En particulier les liaisons
entre la métallisation 5 d'un élément et la métallisation 7 du support ne doit pas
nécessairement être réalisée avec une couche de colle non conductrice. A cet endroit,
en effet, des réflexions parasites de vibration acoustiques sont moins à craindre
car elles se produisent dans une direction non utile : vers l'arrière de la barrette.
Elles sont donc moins génantes.
1 - Sonde pour appareil à ultrasons du type à barrette d'éléments (2) transducteurs
piézo-électriques, chaque élément étant inséré entre un support (1), et une lame (4)
de transition acoustique, et étant métallisé (5,6) sur ses faces en regard du support
et de sa lame, caractérisée en ce que la lame et/ou le support comportent une métallisation
(8,7) en regard destinée à être connectée à la métallisation correspondante de l'élément.
2 - Sonde selon la revendication 1 caractérisée en ce que le support est commun à
tous les éléments.
3 - Sonde selon la revendication 1 ou la revendication 2 caractérisée en ce que la
connexion des métallisations est obtenue par collage (19,20).
4 - Sonde selon l'une quelconque des revendications 1 à 3 caractérisée en ce que la
lame et le support débordent latéralement (23,24) des éléments et ensèrrent, à l'endroit
de chaque élément, au moins un relais (9,10) de liaison électrique.
5 - Sonde selon la revendication 4 caractérisée en ce que le relais comporte un parallélépipède
muni d'au moins une métallisation (11,12) continue réalisée sur au moins deux de
ses faces contigües pour entrer en contact avec la métallisation de la lame ou du
support.
6 - Sonde selon la revendication 5, caractérisée en ce que le parallélépipède est
collé par sa métallisation avec une colle à la métallisation du support ou de la lame.
7 - Sonde selon l'une quelconque des revendications 2 à 6, caractérisée en ce que
le support est thermo-déformable et thermo-déformée pour constituer une barrette
courbe.
8 - Sonde selon l'une quelconque des revendications 1 à 7 caractérisée en ce qu'une
mince couche de colle non conductrice est interposée entre les métallisations correspondantes
du support, de l'élément, et de la lame pour assurer une continuité électrique.
9 - Sonde selon la revendication 8, caractérisée en ce que les métallisations correspondantes
à coller comportent un aspect de surface favorable à leur écrouissage les unes dans
les autres.