[0001] La présente invention concerne les constructions de soutènement, les procédés pour
la réalisation de ces constructions et les moyens pour la mise en oeuvre de ces procédés.
[0002] Lorsqu'il est nécessaire de créer une construction de soutènement à parement vertical,
la technique actuelle propose de nombreuses solutions. Outre les solutions classiques
en maçonnerie, béton, béton armé, dont l'équilibre est assuré par la liaison de la
partie verticale de l'ouvrage avec sa fondation, ou bien par son propre poids reposant
sur un sol ferme, il existe, depuis quelques années, des systèmes consistant à assurer
directement la stabilité de l'ensemble "parement de mur - remblais arrière" en créant
une stabilisation de sol grâce à l'incorporation, dans le sol ramené, de corps étrangers
résistant aux tractions.
[0003] On trouve ainsi un premier système appelé "terre armée" qui assure la stabilité par
des couches de lames métalliques reliées à des écailles en béton armé qui forment
le parement, ces écailles reposant sur la tranche, ou le côté de la terre. Un deuxième
système consiste à empiler des couches de terre les unes sur les autres, un tissu
spécial appelé par les techniciens "géotextile" étant étendu à la séparation de chaque
couche et retourné à l'extrémité visible de l'ouvrage, de manière à former une enveloppe
et, de par là même, le parement latéral de l'ouvrage. On obtient ainsi une série de
couches ou plis parfaitement autostables. Cette technique est économique, car elle
permet d'utiliser la plupart des matériaux de remblais ou terre meuble. Son développement
est actuellement freiné par la difficulté de réaliser un parement vertical avec ce
système.
[0004] En effet, lorsqu'il est possible d'incliner ce parement, du moins son côté extérieur,
un engazonnement de la face permet de résoudre le problème de protection, les géotextiles
étant protégés par de la terre et donc à l'abri des ultra-violets. En effet, ces tissus
sont très sensibles aux ultra-violets et ces derniers peuvent entraîner leur décomposition.
Par contre, dans le cas où l'on veut réaliser un parement vertical, deux problèmes
se posent : d'abord, la difficulté de réaliser l'empilage des couches de terre les
unes sur les autres à la verticale, car leurs extrémités sont parfois difficiles à
retenir, ensuite, le difficulté de traiter la protection des géotextiles sur leurs
extrémités extérieures verticales et d'asseoir, à la partie supérieure de l'empilage,
une route ou un autre ouvrage qui arrive juste au bord du parement vertical. En fait,
aucune solution n'a donné véritablement satisfaction. C'est pourquoi ce système de
couches par tissus géotextiles a une utilisation limitée.
[0005] Aussi, la présente invention a-t-elle pour but de réaliser une construction de soutènement
du type à couches enrobées par des tissus géotextiles permettant d'obtenir un parement
vertical et pouvant de plus recevoir, à leur partie supérieure, des chemins, des voies,
etc..., qui peuvent aller jusqu'au bord latéral de ce soutènement.
[0006] Plus précisément, la présente invention a pour objet une construction de soutènement
apte à être érigée sur un sol de surface relativement horizontale, caractérisée par
le fait qu'elle comprend :
- un empilement d'une pluralité de couches de matériaux meubles, lesdites couches
étant disposées les unes sur les autres,
- une enveloppe souple entourant au moins partiellement chaque dite couche, ledit
empilement étant disposé sur ledit sol de telle façon que, au moins les bords desdites
couches, d'un côté dudit empilement, soient sensiblement situés dans un premier plan
sensiblement vertical,
- un mur de soutènement disposé par une base sur ledit sol, sensiblement parallèle
audit côté dudit empilement contenu dans ledit premier plan, le sommet dudit mur étant
à un niveau supérieur dudit empilement, un espace libre étant ménagé entre ledit
côté dudit empilement et la face dudit mur de soutènement tournée vers ledit empilement.
[0007] La présente invention a aussi pour but de mettre en oeuvre un procédé pour réaliser
la construction de soutènement telle que mentionnée ci-dessus et les moyens pour mettre
en oeuvre le procédé de réalisation de cette construction de soutènement.
[0008] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront au
cours de la description suivante donnée en regard des dessins annexés à titre illustratif
mais nullement limitatif, dans lesquels :
- la Figure 1 représente une configuration de sol sur lequel une construction de soutènement
selon l'invention peut être érigée,
- la Figure 2 représente la configuration du sol selon la Figure 1, après avoir reçu
une construction de soutènement, notamment selon l'invention,
- la Figure 3 représente une vue en coupe d'une construction de soutènement selon
l'invention dans une application à la construction d'une voirie,
- les Figures 4A et 4B représentent deux vues permettant de comprendre la mise en
oeuvre du procédé de réalisation d'une construction de soutènement selon l'invention
telle que représentée, notamment, sur la Figure 3,
- les Figures 5A et 5B représentent deux schémas illustratifs permettant de comprendre
une phase particulière du procédé, ainsi qu'une partie des caractéristiques structurelles
de moyens permettant de mettre en oeuvre le procédé,
- les Figures 6A et 6B représentent, respectivement dans deux vues de face et de côté,
cette dernière étant une coupe définie selon a-a de la Figure 6A, un des moyens permettant
de mettre en oeuvre le procédé et une structure de la construction de soutènement
à une étape donnée du procédé,
- les Figures 7A et 7B représentent, dans deux vues correspondant aux Figures 6A et
6B, les mêmes moyens que sur ces dernières Figures, mais à une étape ultérieure à
celle telle qu'illustrée sur les Figures 6, la Figure 7B étant une coupe suivant b-b
définie sur la Figure A,
- la Figure 8 représente une vue schématique d'un élément permettant de mettre en
oeuvre le procédé selon l'invention, en l'occurrence des moyens de coins.
[0009] En se reportant plus particulièrement à la Figure 1, celle-ci représente en coupe
la surface 1 d'un sol 2 ayant une pente relativement importante 3, une telle surface
se trouvant généralement en montagne.
[0010] Lorsqu'il est nécessaire de réaliser une route à flanc de montagne sur une telle
surface 1, il n'est pas possible de la réaliser directement. Il existe donc plusieurs
solutions. Une première consiste à réaliser des pilotis sur le flanc de cette montagne
et, en haut de ces pilotis, à construire une surface portante constituant la voirie.
Cette première solution présente incontestablement des inconvénients, car elle est
relativement onéreuse et, en plus, peut être dangereuse, du fait des éboulements de
terrain qui peuvent alors entraîner les pilotis.
[0011] Une deuxième solution consiste à découper le flanc de la montagne pour réaliser une
encoche délimitée par deux parois latérales, une paroi verticale et une paroi horizontale,
telles qu'elles apparaissent respectivement en 4 et 5 sur la Figure 2. Dans ces conditions,
on peut dont réaliser la voie directment sur la paroi horizontale 5. Mais, dans ce
cas, il est nécessaire de la protéger des éboulements pouvant provenir de la paroi
4, notamment par un mur de soutènement. Cette solution peut être acceptable. Néanmoins,
le mur de soutènement de la paroi latérale verticale qu'il est nécessaire de réaliser
doit être très solide, pour éviter d'être entraîné par des éboulements, et aussi par
la force de pression latérale exercée par la masse de terre se trouvant derrière lui.
[0012] Une troisième solution consiste à rehausser, par des moyens artificiels, la surface
5, jusqu'au niveau le plus élevé de la paroi verticale 4. Dans ce cas, la surface
de la voirie se trouve au niveau supérieur 6 de l'encoche et tout le remblais 7 qui
est sous la voie doit être, lui aussi, retenu pour éviter un éboulement. On peut réaliser
ces constructions de soutènement par un empilement de terre comme mentionné dans le
préambule de la présente description, notamment avec des tissus géotextiles. Cependant,
il est bien évident que la paroi latérale extérieure ou parement vertical de ces remblais
ne peut pas être inclinée comme mentionné au préambule. Elle est donc très difficilement
protégée des agents extérieurs, notamment des ultra-violets qui entraînent leur destruction
par une polymérisation des tissus géotextiles réalisant les enveloppes des couches
meubles.
[0013] Aussi, la présente invention a-t-elle pour but de réaliser une construction de soutènement
du type "à couches enveloppées dans des tissus géotextiles" ayant une protection
naturelle et présentant, de plus, une facilité de réalisation, notamment jusqu'à la
construction finale de la voirie au niveau supérieur.
[0014] Une telle construction apparaît sur la Figure 3. Sur cette Figure, est représentée
partiellement en coupe une construction de soutènement telle que schématisée en 7
sur la Figure 2. Sur la paroi horizontale 5 découpée dans le flanc de la montagne
2, est réalisée une première couche 9 dite "couche de propreté" terminée par un mur
de construction de soutènement 10 comportant une base ou embase 11 et un mur vertical
12 pouvant éventuellement comporter des nervures 13 perpendiculaires à ce mur.
[0015] Ainsi, lorsque ce mur 10 est érigé, on empile sur la couche de propreté 9 et sur
une partie 14 de l'embase 11 une pluralité de courches 15, par exemple réalisées en
un matériau meuble tel que de la terre, du sable ou des remblais, enveloppé dans des
tissus géotextiles 16. De cette façon, l'empilement de ces couches 15 est limité
latéralement par un bord situé sensiblement dans un plan vertical 17, les extrémités
18 de ces couches superposées de l'empilement étant retenues par le tissu géotextile
16.
[0016] De plus, cet empilement de couches 15 est situé à une certaine distance de la surface
intérieure 19 du mur 10, pour délimiter, entre ses bordures 18 et la surface 19 du
mur tournée vers ces bordures, un espace 20.
[0017] Avantageusement, le mur de soutènement 10 a une hauteur supérieure à celle de l'empilement
de couches 15, de telle façon que, sensiblement au sommet 21 de celui-ci, on puisse
disposer, notamment sur un entablement 22 qui peut être supporté par le sommet 23
de la nervure 13, des plaques de soutènement 24 dont une des extrémités 25 repose
sur l'entablement 22 et l'autre extrémité 26 sur le sommet 27 de cet empilement de
couches 15. Ces plaques de soutènement 24 permettent ainsi de boucher l'espace 20
à son sommet 28, évitant la pénétration aussi bien de rayons lumineux que de produits
solides.
[0018] Eventuellement, dans un souci de bien accrocher le sommet de ce mur de soutènement
10 à l'empilement 15, des fils ou plaques métalliques 29 peuvent être accrochés au
niveau de l'entablement, par exemple coulés dans du béton et accrochés à des fers
d'armature tels qu'illustrés schématiquement en 30, ces fils étant ensuite déposés
dans et/ou sur les couches 15 pour y être pincés et donc parfaitement tenus.
[0019] Une fois que cette réalisation est obtenue, on dispose alors, au-dessus de l'empilement
de couches 15, du matériau tel que du remblai, gravier ou autre, goudron, en une couche
31 allant jusqu'au bord latéral 32 du mur de soutènement 10, avec éventuellement,
comme représenté sur la Figure 3, une portion 34 légèrement supérieure au niveau supérieur
33 de la couche 31, cette portion supérieure 34 pouvant délimiter, par exemple, un
trottoir bordant la surface 33 jouant le rôle de surface de voirie ou de roulement
de véhicules telle qu'illustrée schématiquement en 35 sur la Figure 2.
[0020] Dans cette réalisation, on voit donc, tout d'abord, que les bordures 18 des couches
de l'empilement 15 sont parfaitement protégées des ultra-violets, notamment par le
mur 10 et les plaques de soutènement 24 qui empêchent toute possiblité de pénétration
de lumière solaire dans l'espace 20, de même que de corps solides étrangers. De plus,
ces bordures 18 ne sont pas mises au contact direct du mur de soutènement 10, et plus
particulièrement de sa surface intérieure 19, ce qui fait qu'aucune force latérale
ne s'exerce sur ce mur. Même si ces couches 15 venaient à se tasser, ce qui se produit
toujours un peu, elles ne porteraient pas directement par leur bord 18 sur la face
19 du mur 10.
[0021] De plus, la forme caractéristique des plaques de soutènement 24, et notamment de
leurs deux extrémités 25 et 26 portant respectivement sur l'entablement 22 et le sommet
27, par des bords arrondis, permet une rotation de la plaque de soutènement 24 lorsque
l'empilement de couches 15 vient à se tasser, la rotation s'effectuant par le point
de contact 36 de l'extrémité arrondie 25 de la plaque de soutènement en contact direct
avec l'entablement 22 du mur de soutènement 10.
[0022] Un des avantages supplémentaires est qu'une portion de l'empilement des couches 15,
plus particulièrement la portion reposant sur la portion 14 de l'embase 11, permet
d'assurer une stabilité du mur de soutènement 10, et évite ainsi un éventuel basculement
de celui-ci vers l'extérieur.
[0023] Enfin, on constate que le mur de soutènement 10 ne supporte que très peu d'efforts
qui ne sont dus qu'à son poids et à la partie de voirie 31 reposant à son sommet supérieur,
ce qui est très peu, et en aucune façon à toute la masse de terre constituée par l'empilement
de couches 15. De ce fait, le mur de soutènement 10 peut être d'une réalisation légère,
et donc d'un prix de revient très faible.
[0024] Avec les Figures 1, 2, 3, il a été décrit une construction de soutènement ayant
des avantages qui ont été mentionnés ci-dessus. Cependant, cette structure a, en plus,
l'avantage de permettre une mise en oeuvre d'un procédé de réalisation de cette construction
de soutènement, très facile comparè aux procédés similaires de l'art antérieur.
[0025] Les Figures 4A et 4B illustrent, dans deux vues en coupe, deux étapes successives
du procédé de réalisation de la construction du mur de soutènement tel que représenté
sur la Figure 3.
[0026] Comme mentionné précédemment, pour réaliser une construction de soutènement selon
l'invention, on réalise, à partir de la surface horizontale 5 découpée dans le flanc
de la montagne, une première couche, éventuellement même de béton, dite "de propreté",
9, ayant une épaisseur sensiblement égale à celle de l'embase 11 du mur de soutènement
10. Sur cette couche de propreté, on dispose, en la déroulant, une première couche
de tissu géotextile 40 que l'on fait remonter le long d'un coffrage 41 qui est positionné
notamment par rapport à la surface 19 intérieure du mur de soutènement 10, et avantageusement
contre la tranche 42 de la nervure 13 telle que décrite précédemment. Ce coffrage
41 est constitué par un premier élément formant une plaque 43 ayant une surface 44
plane tournée vers la couche 15 à réaliser. Cette plaque 43 est positionnée par rapport
à la surface 42 au moyen de coins glissables les uns par rapport aux autres, ce système
comportant, comme il sera décrit ultérieurement, l'association de deux coins 45 situés
à deux niveaux différents, c'est-à-dire en haut et en bas de ladite plaque 43.
[0027] Une fois que ce coffrage est réalisé, le tissu géotextile 40 est remonté le long
de la surface 44 et enroulé au-dessus du coffrage, en attente de la réalisation de
la couche de remblai 15 d'une épaisseur déterminée. Lorsque l'épaisseur de cette couche
de remblai - terre meuble, sable, gravier ou autre matériau de récupération - a atteint
la hauteur déterminée, le tissu géotextile 40 mis en réserve en 46 est alors déroulé
sur la surface 47 de la première couche tassée 15.
[0028] De plus, comme il apparaît sur la Figure 4A, le bas 48 de la plaque 43 telle que
constituée par un madrier comporte une plaque partiellement souple 49 partant sensiblement
du milieu de la surface basse 48 de cette plaque 43, pour venir sur la surface supérieure
39 de la couche de propreté 9, en étant recourbée, et ainsi permettre au tissu géotextile
de bien se positionner le long de la surface 44 pour éviter, lorsque la première couche
15 est réalisée et tassée, que le matériau meuble ne puisse s'échapper entre la face
48 de la plaque 43 et la surface supérieure 50 de l'embase 11, et venir ainsi au contact
de la face intérieure 19 du mur de soutènement 10.
[0029] Lorsque cette couche 15 est terminée et que le surplus du tissu géotextile 46 a
été déroulé sur la surface 47 de la première couche 15, les deux coins 45 sont déverrouillés
pour permettre à la plaque 43 de ne plus porter contre la surface latérale de la couche
15. On peut ainsi exercer une traction sur cette plaque 43 et la faire glisser vers
le haut. Ceci est très facile à effectuer, puisque la plaque 49 est souple et que
ne repose sur elle que la couche 15 qui n'a pas une épaisseur énorme, le poids qui
s'exerce sur cette lame souple 49 n'étant donc pas considérable.
[0030] La plaque 43 est alors positionnée à un niveau supérieur contre la paroi 19, et plus
particulièrement contre la tranche 42 de la nervure 13, pour réaliser une deuxième
couche, la plaque souple 40 étant repositionnée sur la première couche réalisée 15
et un deuxième tissu géotextile 51 étant déroulé sur cette première couche 15 et remonté
le long de la surface 44 de la plaque 43, exactement de la même façon que précédemment.
Une deuxième couche 15 est alors déposée sur la première couche 15 de la même façon
que précédemment décrit, le surplus 146 de tissu géotextile étant déroulé sur la
surface supérieure 52 de la deuxième couche tassée 15.
[0031] On voit donc que, lors de cet empilement de couches 15, ne s'exerce sur le mur 10
que l'effort latéral dû à la masse d'une seule couche de remblai, effort transmis
par le coffrage, et uniquement pendant le temps de la réalisation d'une couche. De
plus, comme ces couches de remblai ont une épaisseur relativement faible, les efforts
latéraux auxquels est soumis le mur de soutènement 10 pendant la réalisation de l'empilement
des couches 15 sont peu intenses. En conséquence, le mur 10 n'a pas besoin d'être
d'une construction très lourde.
[0032] Bien entendu, les couches 15 successives seront réalisées les unes après les autres,
comme décrit ci-dessus, en faisant glisser le coffrage le long du mur, par référence
à sa surface intérieure, et en ménageant de ce fait l'espace intérieur 20 mentionné
ci-avant.
[0033] On voit donc les avantages dont il est fait état précédemment d'une réalisation de
construction de soutènement selon l'invention, en particulier, la présence de l'espace
20 qui permet d'apporter à cette construction légèreté et facilité de réalisation.
[0034] Bien entendu, il n'est pas toujours possible de réaliser des coffrages très précis
et, de plus, les personnes qui utilisent ces matériaux n'ont pas la possibilité de
les utiliser dans des conditions très aisées. Il est donc nécessaire de leur fournir
des moyens qui puissent être utilisés sans précau tions particulières. Telle que
mentionnée ci-dessus, la plaque 43 du coffrage 41 doit donc pouvoir être positionnée
avec des engins de travaux publics qui sont, malgré tout, assez difficiles à manipuler.
[0035] C'est ainsi, par exemple, que la plaque 43 est généralement suspendue à une grue,
est descendue le long du mur de soutènement jusqu'à une position qui doit être déterminée
de façon relativement précise, mais sans que les techniciens aient besoin d'y fournir
une attention particulière. Aussi, la plaque souple 49 telle que décrite ci-avant,
notamment en regard de la Figure 4, est-elle constituée par une pièce métallique articulée
autour d'une charnière 60 fixée sous la face basse 48 de la plaque 43, cette plaque
49 étant fixée à cette charnière 60 par une partie épaisse 61 et se terminant par
une partie allant vers son extrémité 64 se rétrécissant, afin de lui donner une élasticité
progressive par diminution de son épaisseur. Cette plaque 49 est donc relativement
rigide sur une portion 61 située entre la charnière 60 et sa partie médiane référencée
63 sur la Figure 5, sa portion souple 62 étant, elle, sensiblement située entre ce
point 63 et l'extrémité 64.
[0036] Ainsi, en utilisant une telle technique et en disposant sur la partie rigide 61 une
butée de définition 65 telle que, par exemple, une partie trapézoïdale dont l'extrémité
66 est déterminée pour venir, au cours d'une rotation de la partie 61 autour de la
charnière 60, se positionner sur la surface 48, il est possible de définir la position
ultime de la plaque 43 lorsqu'elle est descendue le long de la surface intérieure
19 du mur 10.
[0037] En effet, en descendant la pièce 43 vers l'empilement des couches 15, en suivant
un déplacement tel que référencé par la flèche 68, l'extrémité 64 de la plaque souple
49 peut glisser sur la surface 67 de la couche de remblai 15 supérieure, entraînant
dans une rotation dextrorsum 69 la plaque souple 49, jusqu'à ce qu'elle vienne, par
la surface 66 de la butée 65, au contact de la surface basse 48 de la pièce 43. A
cet instant, la plaque souple 49 est parfaitement positionnée et l'emplacement de
la pièce 43 en position basse l'est également, tel que représenté sur la Figure 5B.
Dans cette position, la pièce 43 ne peut plus descendre. Il suffit alors de dérouler
une nouvelle couche de tissu géotextile 71 et de la faire remonter le long de la paroi
44 de la pièce 43, comme décrit notamment en regard des Figures 4A et 4B.
[0038] Tel que représenté sur la Figure 3, l'empilement de couches 15 peut, généralement,
se tasser. Le tassement peut entraîner, par l'intermédiaire du lien 29, une traction
sur l'extrémité supérieure du mur de soutènement, l'extrémité 21 notamment, et donc
provoquer une torsion du mur tendant à le faire rentrer vers l'intérieur, c'est-à-dire
vers l'empilement. Cependant, on peut concevoir que, pour différentes raisons, l'empilement
de couches 15 peut avoir tendance, non pas à se tasser, mais à gonfler. Dans ces condi
tions, des forces opposées à la traction mentionnée ci-dessus s'exercent sur l'extrémité
supérieure du mur, tendant à le faire s'éloigner de l'empilement de couches 15. Il
est bien évident que ces différentes torsions, rentrantes ou sortantes, telles que
décrites ci-dessus, peuvent se produire au cours de différentes saisons, dues par
exemple, aux pluies, gel, chaleur excessive. Dans ce cas, il est préférable de donner
à ce mur de soutènement, et notamment quant à sa partie montante 12, une certaine
souplesse au niveau de sa base qui est en liaison avec l'embase 11.
[0039] En se reportant plus particulièrement aux Figures 6A et 6B, 7A et 7B, ces deux Figures
représentent un mode de réalisation du mur de soutènement 10 tel qu'illustré notamment
sur la Figure 3.
[0040] En se reportant plus particulièrement aux Figures 6A et 6B, celles-ci représentent
un mur de soutènement 10 avec une embase 80 sur laquelle est disposée une paroi verticale
81 latérale comportant éventuellement des nervures 82, formant ainsi, comme représenté
sur la Figure 6B, des parois en "T" associées à une embase 80. Une telle structure
en "T" permet de bien rigidifier notamment la paroi verticale 81 à l'embase 80. Il
est bien évident que, pour une longueur suffisante de paroi verticale 81, il est nécessaire
de prévoir une pluralité de nervures 82 espacées les unes des autres d'une distance
déterminée. Dans ces conditions, un tel mur de soutènement ne peut pas avoir assez
de souplesse pour pouvoir absorber les déformations de rotation telles que définies
précédemment. On réalise donc un mur de soutènement tel qu'illustré sur la Figure
6A, dans le bas 83 de la nervure 82 duquel est réalisée une partie 84 en un matériau
destructible, ce matériau étant au contact de la surface 85 de l'embase 80. Bien entendu,
l'embase 80 et la partie 86 de la nervure 82, ainsi que la paroi 81, sont reliées
entre elles par des armatures en fer telles qu'illustrées schématiquement en 87, comme
il est bien connu dans la réalisation de murs en béton armé.
[0041] Cependant, à proximité de cette nervure 82, est réalisé, dans la paroi verticale
81, un orifice suffisamment large 88 pour pouvoir passer un outil et venir éventuellement,
comme explicité ci-après, détruire la partie basse 84 de la nervure 82, partie réalisée
en un matériau destructible, ainsi que mentionné ci-dessus.
[0042] Après avoir érigé un mur de soutènement 10 comme représenté sur la Figure 6, on effectue
l'empilement de couches 15 comme décrit en regard notamment de la Figure 3.
[0043] En se reportant maintenant à la Figure 7, on s'aperçoit que la partie basse de la
nervure 82 qui était au contact de l'embase 80 a été détruite, notamment si elle est
réalisée en une résine dure polymérisable au moyen d'un chalumeau qui la fait fondre.
De plus, le fer en attente 89 de l'ensem ble des fers en attente 87 qui liaient la
nervure 82 à l'embase 80, en traversant la partie basse destructible 84, est, lui
aussi, découpé au chalumeau à travers l'orifice 88, pour pouvoir détériorer la liaison
entre la nervure 82 et l'embase 80. Une fois réalisée cette opération, il n'existe
plus d'autre liaison entre la partie haute du mur et l'embase, que par la partie basse
longitudinale 90 de la paroi latérale 81 du mur de soutènement 10. Cette paroi 81,
notamment par son embase 90, est située dans un plan qui est parallèle au plan 17
passant par le bord latéral de l'empilement de couches 15. Comme les efforts tranchants
s'exercent perpendiculairement à ce plan et comme la paroi latérale 81 a une faible
épaisseur, la partie basse 90 joue alors le rôle d'une charnière et permet ainsi à
la partie haute du mur de subir des déformations en flexion dans les deux sens tels
que représentés par les flèches 91 et 92, et d'absorber, de ce fait, les déformations
telles que décrites ci-dessus.
[0044] Bien entendu, les opérations de destruction de la base 84 de la nervure 82 et de
la portion de fer en attente traversant cette base 84 sont effectuées après la fin
de la réalisation de l'empilement de couches 15 et la construction de la voirie 7.
[0045] Enfin, on a vu que, pour réaliser l'empilement de couches 15, il était nécessaire
de réaliser un coffrage 41 qui prenait appui par référence à la paroi intérieure du
mur de soutènement et que, plus particulièrement, la position de la pièce massique
de coffrage 43 prenait référence par rapport au mur de soutènement au moyen de deux
ensembles de coins glissables l'un par rapport à l'autre, de façon à pouvoir bien
maintenir, pour une position des deux ensembles, la pièce 43 et définir ainsi parfaitement
la position de la bordure verticale des couches 15.
[0046] La Figure 8 représente, dans une vue relativement simplifiée, une réalisation avantageuse
des moyens de coins 45 représentés schématiquement sur les Figures 4A et 4B. Il est
tout d'abord précisé que par "moyens de coins" on entend "tout moyen permettant de
positionner deux surfaces de référence sensiblement parallèles au moyen de forces
pouvant avoir toute direction par rapport à ces surfaces parallèles".
[0047] Le mode de réalisation des moyens de coins illustré sur la Figure 8 comprend deux
surfaces de référence définies respectivement par les surfaces opposées, respectivement
de la plaque 43 et d'une contre-plaque 143. Ces deux plaque et contre-plaque sont
associées au moyen d'un pentographe déformable définissant quatre sommets d'un parallèlogramme.
Dans ce mode de réalisation illustré, le pentographe 110 est constitué de deux bras
de leviers 111 et 112 montés pivotant en leur milieu autour d'un axe 113. Les extrémités
de ces deux bras de leviers sont montés rotatives et coulissantes sur les deux plaque
et contre-plaque. Les extrémités coulissantes coopèrent avec ces plaque et contre-plaque,
par exemple au moyen d'ergots plongeant dans des rainures 115.
[0048] Deux extrémités, respectivement des deux bras de leviers, coopérant avec l'une des
plaque ou contre-plaque sont reliées par un vérin commandable 114, de façon à pouvoir
obtenir la rotation de ces deux bras de leviers l'un par rapport à l'autre et entraîner
ainsi le déplacement de la plaque par rapport à la contre-plaque.
[0049] Pour réaliser les couches, on procède comme décrit ci-avant, en positionnant la
contre-plaque 143 sur le mur de soutènement 10, ou éventuellement un échaffaudage
prévu à cet effet, et en agissant sur le vérin 114 pour amener la plaque à la position
désirée. On réalise la couche 15 comme décrit ci-dessus. Une fois celle-ci terminée,
le vérin 114 est à nouveau commandé pour rapprocher la plaque 43 de la contre-plaque
143 et pouvoir ainsi libérer ces moyens de coins pour les utiliser à nouveau, en vue
de la réalisation d'une couche suivante.
[0050] Il a été décrit ci-dessus un verin comme moyen de déplacement de la plaque par rapport
à la contre-plaque. Cependant, il est possible de remplacer ce moyen par deux moyens
ayant chacun leur propre fonction, par exemple : d'une part, une pluralité de coussins
pneumatiques gonflables disposés entre la plaqaue et la contre-plaque pour obtenir
leur éloignement respectif et, d'autre part, par un ressort de rappel situé entre
les deux bras de leviers pour obtenir le rapprochement de la plaque et de la contre-plaque
quand les coussins pneumatiques se dégonflent.
1. Construction de soutènement apte à être érigée sur un sol de surface relativement
horizontal, comprenant :
- un empilement de couches (15) de matériaux meubles, lesdites couches étant disposées
les unes sur les autres,
- une enveloppe souple (16) entourant au moins partiellement chaque dite couche (15),
ledit empilement étant disposé sur le sol (5, 9) de telle façon qu'au moins les bords
(18) desdites couches d'un côté dudit empilement soient sensiblement situés dans un
premier plan (17) sensiblement vertical, et
- un mur de soutènement (10) disposé par une base (11) sur ledit sol (5, 9) sensiblement
parallèle audit côté dudit empilement contenu dans ledit premier plan (17), le sommet
supérieur (21) dudit mur étant à un niveau sensiblement supérieur au niveau supérieur
(27) dudit empilement, CARACTERISE PAR LE FAIT QUE ledit mur est disposé à une certaine
distance dudit empilement pour définir un espace libre (20) entre ledit côté (18)
dudit empilement et la face (19) dudit mur de soutènement (10) tournée vers ledit
empilement.
2. Construction selon la revendication 1, CARACTERISEE PAR LE FAIT QUE ledit mur de
soutènement (10) comporte une embase (11) portant sur ledit sol, ledit empilement
reposant sur une partie (14) de ladite embase (11).
3. Construction selon l'une des revendications 1 ou 2, CARACTERISEE PAR LE FAIT QUE
ledit mur de soutènement (10) comporte sensiblement à son niveau supérieur (21) un
entablement (22) et au moins une plaque de soutènement (24) dont les deux extrémités
(25, 26) reposent sensiblement sur ledit entablement (22) et ledit empilement, ladite
plaque de soutènement (24) étant située au-dessus dudit espace (20).
4. Construction selon la revendication 3, CARACTERISEE PAR LE FAIT QUE les deux extrémités
(25, 26) de ladite plaque de soutènement (24) sont constituées par des bords sensiblement
arrondis.
5. Construction selon l'une des revendications précédentes, CARACTERISEE PAR LE FAIT
QU'elle comprend une couche supérieure (31) recouvrant le niveau supérieur (27) dudit
empilement et la plaque de soutènement (24), ladite couche s'étendant jusqu'au dit
mur de soutènement (32, 10).
6. Construction selon la revendication 5, CARACTERISEE PAR LE FAIT QU'elle comprend
des moyens de liaison (29) entre ledit mur de soutènement et ledit empilement.
7. Construction selon la revendication 6, CARACTERISEE PAR LE FAIT QUE lesdits moyens
de liaison sont constitués par un lien (29) dont une extrémité est fixée sensiblement
au niveau supérieur (21) dudit mur de soutènement (10) et dont l'autre extrémité est
emprisonnée par pincement entre le niveau supérieur (27) dudit empilement et ladite
couche supérieure (31).
8. Construction selon l'une des revendications précédentes, CARACTERISEE PAR LE FAIT
QU'elle comprend des nervures (13) situées dans ledit espace (20) dans un deuxième
plan sensiblement perpendiculaire au premier, lesdites nervures (13) étant au moins
solidaires dudit mur de soutènement.
9. Procédé de réalisation de la construction de soutènement selon les revendications
1 à 8, CARACTERISE PAR LE FAIT QU'il consiste à :
- préparer le sol (5, 9) sensiblement horizontal,
- positionner un mur de soutènement (10) sur ledit sol,
- déposer successivement lesdites couches (15) dudit empilement par référence à la
face (19) dudit mur de soutènement (10) tournée vers lesdites couches (15).
10. Procédé selon la revendication 9, CARACTERISE PAR LE FAIT QUE la réalisation successive
desdites couches (15) dudit empilement par référence à la face (19) dudit mur de soutènement
(10) tournée vers lesdites couches consiste à :
- positionner une plaque de coffrage (43), pour la réalisation d'une seule couche
(15), par rapport à ladite face (19), au moyen d'un ensemble de coins (45), la surface
(44) de ladite plaque (43) étant située dans une position sensiblement confondue avec
la position dudit premier plan (17) dans lequel doivent se trouver les bords (18)
desdites couches quand elles sont réalisées,
- dérouler, sur la surface sur laquelle doit être réalisée la couche, le matériau
de ladite enveloppe (40, 51), et le remonter le long (44) de ladite plaque (43),
- déposer ledit matériau meuble (15) jusqu'à un niveau passant sensiblement par le
niveau supérieur de ladite plaque (43),
- dérouler le surplus (46, 146) du matériau d'enveloppe sur la surface (47, 52) supérieure
de ladite couche quand la hauteur de la couche est atteinte,
- décoincer ladite plaque (43) de coffrage, puis lui faire subir une translation le
long du mur de soutènement (10) pour l'amener dans une position au-dessus de ladite
couche (15) venant d'être réalisée, pour réaliser la couche (15) suivante, suivant
le même processus de réalisation de ladite couche précédente, et ainsi de suite pour
le nombre de couches nécessaire.
11. Procédé selon la revendication 10, CARACTERISE PAR LE FAIT QU'il consiste :
- à ériger ledit mur de soutènement (10) associé à des nervures (13) situées dans
un plan vertical perpendiculaire audit mur de soutènement et à une embase (11) reposant
sur le sol, lesdites nervures (13) étant solidaires de ladite embase et dudit mur,
puis
- à désolidariser lesdites nervures de ladite embase quand ledit empilement de couches
est terminé.
12. Procédé de réalisation d'une construction de soutènement, CARACTERISE PAR LE FAIT
QU'il consiste à :
- préparer un sol (5, 9) sensiblement horizontal,
- positionner un plan de référence (12) sur ledit sol, ledit plan de référence formant
par rapport audit sol un angle non nul et de préférence droit,
- disposer successivement des couches (15) par empilement et par référence à la face
(19) dudit plan de référence (12) tournée vers lesdites couches, la réalisation de
chaque couche (15) consistant à :
- positionner une plaque de coffrage (43) par rapport à ladite face (19) au moyen
d'un ensemble de coin (45), la surface (44) de ladite plaque (43) tournée vers lesdites
couches étant située dans une position sensiblement confondue avec la position du
plan (17) dans lequel doivent se trouver les bords (18) desdites couches quand elles
sont terminées,
- dérouler, sur la surface sur laquelle doit être réalisée la couche, un métériau
souple d'enveloppe (40, 51,...) et le remonter le long (44) de ladite plaque (43),
- disposer un matériau meuble (15) jusqu'à un niveau passant sensiblement par le
niveau supérieur de ladite couche (43),
- dérouler le surplus (46, 146) du matériau souple sur la surface (47, 52) supérieure
de ladite couche quand la hauteur de la couche est atteinte, et
- à décoincer ladite plaque de coffrage (43), puis à lui faire subir une translation
le long de la surface de référence pour l'amener dans une position au-dessus de ladite
couche (15) venant d'être réalisée, pour réaliser la couche (15) suivante.
13. Dispositif de coffrage comprenant une plaque de coffrage (43) associée à des moyens
d'ensemble de coins (45) pour mettre en oeuvre ledit procédé selon les revendications
9 à 11, CARACTERISE PAR LE FAIT QUE ladite plaque de coffrage (43) est constituée
par une pièce massique rigide ayant une face plane (44) dite de coffrage délimitée
par une bordure inférieure (48), une plaque partiellement souple (49) longiligne
articulée par des moyens de charnière (60) sur ladite bordure inférieure (48), ladite
plaque (43) comportant au moins deux parties (61, 62), la première (61) située à proximité
desdits moyens de charnière (60) étant relativement rigide, moins souple que la seconde
(62) située vers l'extrémité (64) opposée auxdits moyens de charnière (60).
14. Dispositif selon la revendication 13, CARACTERISE PAR LE FAIT QUE la première
partie (61) de ladite plaque partiellement souple (49) comporte une butée (65) rigide
apte à venir buter contre ladite bordure (48) inférieure quand ladite plaque souple
est animée d'un mouvement de rotation grâce aux moyens de charnière (66).
15. Dispositif selon l'une des revendications 13 et 14, CARACTERISE PAR LE FAIT QUE
lesdits ensembles de coins sont constitués par une plaque (43) et une contre-plaque
(143), des moyens de pentographe (110) coopérante avec ladite plaque et ladite contre-plaque,
et des moyens (114) pour commander lesdits moyens de pentographe (110).