[0001] On sait que dans les ratières de ce type, l'actionnement de chaque cadre de lisses
est opéré à l'encontre de ressorts ou autres moyens élastiques qui tendent à rappeler
le cadre à une position déterminée. Comme schématiquement illustré à la figure 1 du
dessin annexé aux présentes, chaque cadre C est attelé par un câble et/ou un bras
de tirage 1 à un levier de suspension 2 articulé en 3 sur le bâti 4 de la ratière.
Une bielle 5 relie chaque levier 2 à un levier porte-balance 6, l'ensemble des leviers
6 étant supporté à pivotement sur un axe commun 7 ; ce levier 6 est équipè à son extrémité
libre d'une balance 8 qui est animée d'un mouvement cyclique de basculement autour
d'un pivot 9, de façon à ce que le bec articulé 10 prévu à chacune des extrémités
de ladite balance 8 puisse venir coopérer avec un crochet basculant de retenue 11.
Les deux crochets 11 sont commandés par un dispositif commun de lisage 12 du type
à chevilles ou à papier perforé, ce dispositif renfermant le programme d'armure pour
la réalisation du tissue envisagé.
[0002] Pour l'actionnement cyclique de l'ensemble des balances 8 de la ratière, il est prévu
un mécanisme commun comprenant deux poussoirs ou traverses 13 portés par deux platines
latérales 14 qui pivotent sur un axe fixe du bâti 4. L'une au moins de ces deux platines
14 est animée d'un mouvement oscillant, par exemple à l'aide d'un bras 15 dont le
moyeu 15
a est calé de manière excentrée sur un arbre d'entraînement 16.
[0003] Cette construction classique est bien connue en pratique et son agencement comme
son fonctionnement ne nécessitent donc pas une description plus détaillée.
[0004] Dans les ratières usuelles, les traverses 13 sont constituées par des barres massives
(voir figure 2) à section carée ou rectangulaire, qui viennent prendre appui contre
la face libre plane d'un talon prévu sur chaque bec 10, en arrière de l'axe 8
a qui assure la fixation articulée de chacun de ces becs 10 sur sa balance 8.
[0005] Si pour la traverse supérieure 13 ce caractère massif ne présente guère d'inconvénient
du fait qu'on dispose d'une place suffisante, il n'en va pas de même pour la traverse
opposée dont la présence oblige à creuser chaque levier porte-balance 6 d'une large
et profonde échancrure 6
a. Cette dernière réduit évidemment la résistance du levier 6 dont le profil latéral
en forme de C favorise déjà la déformation, alors que cette traverse se situe dans
la zone où le levier concerné est soumis à des efforts très importants.
[0006] Le constructeur se trouve ainsi confronté à deux exigences contraires. Si pour réduire
l'encombrement des traverses 13 on diminue quelque peu leur épaisseur, ces traverses
deviennent le siège de fléchissements intempestifs qui donnent lieu à des vibrations
néfastes et réduisent le jeu de fonctionnement prévu entre les extrémités des becs
10 et des crochets de retenue 11, en introduisant de ce fait des fautes de lisage.
Si pour éviter cet inconvénient on augmente l'épaisseur des traverses 13, on doit
accroître la profondeur de l'échancrure 6
a des leviers 6 au détriment de la résistance de ceux-ci à la déformation.
[0007] On doit en conséquence s'arrêter à un compromis qui bien évidemment ne satisfait
entièrement ni l'une ni l'autre des deux exigences.
[0008] C'est à cet inconvénient qu'entend remédier la présente invention, laquelle a pour
objet la ratière qui est définie à la revendication.
[0009] En fait l'invention consiste essentiellement à conférer à celle au moins des traverses
13 qui se trouve disposée au niveau des leviers porte-balance 6, une section transversale
en forme de L, à la manière illustrée sur les figures 1 et 3.
[0010] Il suffit de comparer la solution visée en figure 3 à celle montrée en figure 2 pour
vérifier les avantages présentés par la première vis-à-vis de la seconde.
[0011] Par suite de sa section en forme de L, la partie ou branche de la traverse 13 de
figure 3 qui vient porter contre la face arrière plane du talon du bec 10 comporte
une épaisseur et un encombrement bien inférieurs à celle et à celui de la traverse
13 suivant figure 2, alors que la résistance à la flexion est fournie par la partie
ou branche latérale qui, en raison de son orientation, comporte un fort moment d'inertie
à la flexion et de ce fait une très grande rigidité.
[0012] Dans ces conditions on peut, sans réduire la résistance de la traverse 13 suivant
figure 3, diminuer la profondeur de l'échancrure 6
a ménagée dans les leviers 6 pour l'oscillation de ladite traverse, et conférer ainsi
auxdits leviers une largeur
L bien supérieure à celle
1 suivant figure 2.
[0013] Il convient d'observer que l'invention est susceptible d'être appliquée avec intérêt
aux ratières négatives du type Hattersley, du genre de celle illustrée à la figure
4, qui comprend deux traverses 23 prévues fixes de manière à former appuis pour la
partie arrière des crochets de traction 24 des différentes balances 8 de la machine.
Ces crochets de traction 24 sont commandés verticalement par des tiges 21 actionnées
par un dispositif de lisage 22, de façon à venir, au moment opportun en fonction de
l'armure du tissu à réaliser, se disposer sur le trajet d'organes oscillants de traction
25 animés d'un déplacement alternatif, le crochet saisi étant alors entraîné pour
actionner la balance 8 correspondante. Le fonctionnement est ainsi substantiellement
analogue à celui décrit ci-dessus en référence à figure 1, la différence résidant
dans le fait que l'entrée de mouvement est effectuée au niveau des organes 25 et non
plus à celui des traverses.
[0014] On comprend qui l'adoption d'une section à profil en L pour la traverse inférieure
23 présente les même avantages qu'en figure 3 puisqu'elle évite d'avoir à creuser
trop profondément l'échancrure 6
a de chacun des leviers 6 de la ratière.
[0015] L'invention est encore applicable aux ratières Hattersley dans lesquelles chaque
balance est pourvue à ses extrémités de becs analogues à ceux référencés 10 en figure
1, qui coopèrent avec des crochets de traction portés par une platine oscillante semblable
à celle qui porte les organes 25 de figure 4. Dans ce cas également, la traverse inférieure
fixe d'appui sera avantageusement formée par une pièce à section en L de façon à comporter
une forte résistance sous un encombrement réduit.
Ratière négative du type à balances oscillantes, du genre dans lequel chacune des
balances oscillantes (8) coopère avec deux traverses communes (13, 23) aptes à venir
porter contre le talon des becs ou crochets pivotants (10, 24) en fonction de la commande
assurée par le dispositif de lisage (12), caractérisée en ce que celle au moins des
traverses (13) qui est disposée au niveau des leviers porte-balances (6) creusés d'une
échancrure (6a) pour le logement de ladite traverse, présente en section transversale un profil
en forme de L propre à diminuer son encombrement tout en augmentant sa résistance
à la flexion.