[0001] La présente invention concerne le domaine de la fabrication de tôles et, plus particulièrement,
les cages de planage du type à allongement imposé.
[0002] Pour bien comprendre l'invention, il semble util d'en décrire l'environnement en
relation avec les dessins joints sur lesquels:
Figure 1 représente schématiquement une cage de planage et son environnement et
Figures 2 et 3 représentent deux modes de support de cylindres actifs.
[0003] Une cage de planage usuelle est représentée en figure 1. Elle comprend classiquement
des blocs tensionneurs d'entrée 2 et de sortie 3, comportant un certain nombre de
rouleaux 2.1 et 3.1, destinés à maintenir en tension une bande 4 et à lui imposer
un allongement par des moyens appropriés, et une cage de planage proprement dite
1, qui se situe entre les blocs tensionneurs et qui peut aussi être associée à un
autre équipement qui la précède et qui a une fonction différente, par exemple une
cage de laminage dite cage skinpass effectuant un faible allongement.
[0004] La cage de planage 1 proprement dite est constituée en général de deux ou quatre
cylindres actifs de planage 1.1 sur lesquels la bande 4 qui défile suivant une direction
perpendiculaire aux axes des cylindres, est soumise à des déformations de traction-flexion
dans le domaine élastoplastique.
[0005] Chacun des cylindres actifs 1.1, 1.2 ou 1.3 (figures 1 et 2) est en général posé
soit sur deux rouleaux dits aiguilles intermédiaires 1.5 (figure 2) qui reposent sur
trois rangées 1.6 de rouleaux d'appui, soit directement sur deux rangées de rouleaux
d'appui 1.7 (figure 3), toutes les combinaisons étant possibles. Des butées spéciales
équipent les extrémités des cylindres pour leur permettre de fonctionner dans de bonnes
conditions. On appelle "équipage de planage" l'ensemble du cylindre actif et de ses
rouleaux d'appui.
[0006] Le ou les équipages de planage peuvent être suivis de dispositifs destinés à corriger
une cambrure transversale de la bande dite "tuile" ou une cambrure longitudinale;
les cylindres actifs de ces équipages sont dits: cylindre anti-tuile 1.2 et cylindre
décambreur 1.3, ces deux dernières fonctions étant parfois confondues.
[0007] Des rouleaux déflecteurs 1,4, 2.4 et 3.4 peuvent être situés à différents endroits
dans la machine avec des dispostions différentes pour imposer à la bande 4 de suivre
une trajectoire particulière lors de son passage dans la machine ou assurer d'autres
fonctions.
[0008] Les positions des cylindres de planage 1.1, anti-tuile 1.2 et décambreur 1.3 sont
réglables. La bande s'allonge lors de son passage sur ces cylindres, la vitesse tangentielle
des rouleaux 3.1 du bloc de sortie 3 est supérieure à celle de ceux 2.1 du bloc d'entrée
2. Les défauts de planéité de la bande 4 sont corrigés, celle-ci ayant été déformée
dans le domaine plastique en lui imposant de s'allonger et d'épouser en partie la
forme des cylindres, ce qui lui donne la forme d'une surface développable, chacun
des cylindres actifs 1.1, 1.2 et 1.3 assurant son rôle propre.
[0009] Les cylindres de planage 1.1, le cylindre anti-tuile 1.2 et décambreur 1.3, quand
il y en a un, sont en général réalisés dans des aciers spéciaux et subissent un traitement
particulier. Ils sont rectifiés et finis dans des conditions spéciales de manière
à leur donner une très bonne géométrie du point de vue concentricité et circularité.
Ceci est particulièrement nécessaire pour obtenir un bon aspect de surface pour des
produits relativement délicats tels que, par exemple, le fer blanc, les alliages
d'aluminium, les aciers inoxydables, le cuivre.... .
[0010] Les cylindres actifs s'usent inévitablement et, en particulier, des particules de
métal et d'oxydes se collent parfois sur leur surface extérieure qui s'encrasse progressivement.
[0011] On essaye donc de détacher les particules par des moyens adéquats, par exemple en
aspergeant légèrement les cylindres par des produits nettoyants, mais on ne peut
éviter complètement que des particules restent collées sur la surface extérieure du
cylindre actif et s'y incrustent sous la pression de la tôle et des rouleaux d'appui.
[0012] Pour améliorer la qualité des cylindres actifs, on a aussi cherché à augmenter leur
dureté en les réalisant en aciers très spéciaux ou bien en leur faisant subir un traitement
de surface approprié qui en augmente le coût.
[0013] Un mode de réalisation moins onéreux est proposé par le brevet FR-A-2498492, de la
même Société, dans lequel le revêtement résistant à l'usure est constitué par des
bagues en acier au manganèse préalablement moletées et emmanchées à chaud.
[0014] Si l'on améliore ainsi la résistance à l'abrasion, on ne peut, cependant, éviter
une dé térioration progressive de la géométrie et de l'état de surface des cylindres,
ce qui nécessite un entretien périodique et coûteux.
[0015] L'invention a pour object un nouveau mode de réalisation des cylindres actifs permettant
à la fois d'améliorer leur qualité de surface et de diminuer la périodicité et le
coût des opérations d'entretien.
[0016] Dans ce but, conformément à l'invention, on remplace au moins certains des cylindres
actifs en acier spécial de la cage de planage par des cylindres constitués d'une
tige en acier revêtue d'une couche de céramique présentant simultanément une grande
dureté et une faible mouillabilité à l'égard des fluides.
[0017] Selon une caractéristique essentielle de l'invention, cette nouvelle structure des
cylindres pour cage de planage permet non seulement d'améliorer leur résistance à
l'usure et d'accroître leur dureté, mais également de réduire l'adhérence sur le cylindre
des fluides de nettoyage et/ou des résidus pouvant être apportés par la bande, venant
d'opérations antérieures au planage. De la sorte, on diminue sensiblement le risque
d'incrustation de particules collées sur la surface externe du cylindre.
[0018] Normalement, la couche de céramique est réalisée en un oxyde d'alumine ou matériau
similaire.
[0019] L'invention repose donc sur l'idée que pour diminuer le risque d'incrustation des
particules dures, il ne fallait pas se contenter d'auggmenter la dureté des cylindres,
mais qu'il était plus judicieux d'essayer d'abord d'éviter le collage des particules
sur la surface du cylindre par un choix approprié de la matière constituant celle-ci.
[0020] En effet, s'il avait semblé assez naturel, jusqu'à présent, de réaliser en métal
des cylindres destinés à déformer du métal, il existe cependant d'autres produits
très durs et on a pensé qu'il serait peut-être possible d'utiliser des céramiques
industrielles connues pour leurs propriétés de résistance à l'usure et aux hautes
températures.
[0021] Cependant de telles céramiques sont assez coûteuses et, jusqu'à présent, on les
utilisait surtout, dans le domaine mécanique, pour réaliser des revêtements de protection
sur des pièces de dimensions assez réduites ou sur des parties de celles-ci soumises
à une usure ou à des températures élevées comme, par exemple, des joints d'étanchéité
ou des têtes de soupape.
[0022] Le document DE-A-2449873 propose également de recouvrir de céramique les parties
soumises à l'usure de cages de redressage de fils. Cependant, il s'agit encore de
piéces de dimensions réduites et leur forme creuse, pour s'adapter à la section du
fil, permet de les insérer dans un support. En revanche, on pouvait craindre qu'un
revêtement de céramique soit trop fragile pour recouvrir un cylindre de faible diamètre,
surtout pour le travail du métal.
[0023] La société déposante a cependant pensé que, même pour une telle application, les
avantages apportés par l'utilisation d'une céramique, en particulier la grande duréte
et l'excellent état de surface d'un tel revêtement, justifiaient de mener des études
dans ce sens et celles-ci ont montré que, contrairement à ce que l'on pouvait craindre,
il était possible de réaliser des cylindres constitués d'une tige en acier recouverte
d'un revêtement céramique très résistant et ayant un très faible diamètre par rapport
à leur longueur, par exemple un diamètre de un à quelques centimètres seulement pour
une longueur allant jusqu'à un ou deux mètres et d'utiliser de tels cylindres sans
risque notable de cassure pour constituer le cylindre de travail en contact avec le
métal dans une cage de planage.
[0024] Bien entendu, la composition de la céramique doit êre choisie pour assurer l'adhérence
sur la tige de support et le degré de dureté souhaîtable, mais on sait qu'il existe
un grande choix dans les compositions céramiques industrielles et que certaines peuvent
présenter une dureté au moins égale, sinon supérieure, à celle que l'on obtient par
un traitement de surface approprié de la pièce.
[0025] Mais on a, en outre, constaté qu'en plus de la dureté nécessaire, il était possible
de trouver des compositions de céramique présentant l'avantage supplémentaire d'une
très faible mouillabilité à l'égard des fluides.
[0026] Il en résulte que les restes de fluides ou les gouttelettes qui peuvent se déposer
sur le cylindre se concentrent et se détachent très facilement du cylindre tournant
à grande vitesse. Le cylindre n'étant pas mouillé, les particules de métal, de revêtement
de bande ou d'oxyde, projetées ou déposées, sont également évacuées par la rotation
du cylindre sans se coller sur ce dernier, ce qui permet de diminuer grandement le
risque d'incrustation des particules de résidus sur la surface du rouleau dont il
est moins souvent nécessaire d'assurer le nettoyage, ce que entraîne par rapport aux
installations classiques une amélioration du rendement de l'installation.
[0027] Par ailleurs, la tige de support du revêtement constituant l'axe du cylindre n'a
pas besoin d'être en acier à hautes performances et est donc moins onéreuse, même
avec une résistance mécanique accrue, la céramique présentant d'excellentes propriétés
de résistance à l'écrasement et aux chocs. Le coût de réalisation d'un tel cylindre
peut ainsi être inférieur ou, en tout cas, rester du même ordre que le coût d'un cylindre
réalisée en totalité en acier spécial avec un traitement de surface, d'autant plus
que le remplacement de la couche de céramique est possible. En tout état de cause,
même si un tel revêtement se révélait plus coûteux que les solutions prévues jusqu'à
présent pour augmenter la dureté, comptetenu du fait que les arrêts pour nettoyage
sont beaucoup moins fréquents et que, grâce à une meilleure résistance, la durée
de vie ces cylindres est augmentée, l'invention présente sur le fonctionnement d'ensemble
de la planeuse, un intérêt économique important, le coût de réalisation du revêtement
devenant négligeable devant l'économie réalisée sur le coût général d'exploitation
de l'installation.
[0028] Bien entendu, l'invention ne se limite pas exclusivement à l'exemple qui a été donné,
d'autres revêtements en céramique pouvant être choisis en fonction des caractéristiques
recherchées et, notamment, de la nature du fluide lubrifiant.
1. Cylindre actif (1.1, 1.2, 1.3) de cage de planage (1), caractérisé en ce qu'il
est constitué d'une tige rigide en acier, revêtue d'une couche de céramique présentant
simultanément une grande dureté et une faible mouillabilité à l'égard des fluides
et une faible adhérence des particules métalliques de produits de revêtement des bandes
ou d'oxydes.
2. Cylindre actif (1.1, 1.2, 1.3) selon la revendication 1, caractérisé en ce que
ladite couche de céramique est à base d'oxyde d'alumine.
3. Cylindre actif (1.1, 1.2, 1.3) selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il
a des dimensions longitudinales pouvant aller jusqu'à un ou deux mètres et un diamètre
de l'ordre de un ou quelques centimètres.