[0001] La présente invention concerne un procédé d'électrosynthèse d'acides carboxyliques
par réduction électrochimique, en présence de gaz carbonique, de composés organiques
comportant au moins une liaison covalente simple carbone-hétéroatome, procédé mis
en oeuvre dans une cellule d'électrolyse en milieu organique.
[0002] Les acides carboxyliques sont des produits couramment utilisés dans l'industrie chimique,
notamment comme intermédiaires de synthèse de produits pharmaceutiques ou phytosanitaires.
On peut en particulier citer leur usage pour la synthèse de pénicillines ainsi que
pour celles d'anti-inflammatoires et d'insecticides.
[0003] FR 2 566 434 dont la Demanderesse est titulaire décrit la synthèse d'acides carboxyliques
par réduction électrochimique, en présence de gaz carbonique, d'halogénures organiques.
Le procédé est mis en oeuvre dans une cellule de préférence non compartimentée, en
milieu organique. L'anode, en magnésium, est consommée au cours de l'électrosynthèse
par la réaction électrochimique dont elle est le siège.
[0004] En pratique, ce procédé est fortement limité par la toxicité et/ou l'instabilité
des halogénures organiques de départ ainsi que par les difficultés d'accès à ces composés.
[0005] Par exemple, la plupart des halogénures benzyliques sont lacrymogènes, irritants
et corrosifs. Les plus réactifs sont particulièrement instables ; le chlorure de
paraméthoxybenzyle, les chlorométhyl et chloroéthyl thiphènes polymérisent spontanément
à température ambiante avec un important dégagement gazeux d'acide chlorhydrique.
Les alpha arylchloroéthanes subissent souvent des réactions de déhydrochloration conduisant
à des dérivés styréniques indésirables. Toutes ces réactions parasites sont souvent
accélérées du fait des conditions opératoires de l'électrocarboxylation (solvants
polaires, présence de sels métalliques). Ainsi l'électrocarboxylation du chlorure
de paraméthoxybenzyle ne donne l'acide paraméthoxyphénylacétique qu'avec un rendement
de 50% alors que la matière première a totalement disparu.
[0006] L'électrocarboxylation de l'alpha chloroéthylthiophène ne donne des résultats satisfaisants
qu'à des températures inférieures à - 10°C, ce qui est contraignant.
[0007] L'accès aux halogénures benzyliques est difficile. La voie de synthèse la plus directe
est la chlorométhylation de composés aromatiques ou hétérocycliques aromatiques.
(synthèse du chlorométhylthiophène, du chlorométhylnaphtalène).
[0008] La formation de sous-produits fortement cancérigènes en limite considérablement l'application.
[0009] De façon générale, dans presque tous les cas, l'introduction d'un halogène dans une
molécule organique nécessite l'utilisation d'un réactif dangereux et corrosif comme
l'acide chlorhydrique, l'acide bromhydrique, le chlorure de thionyle, les chlorures
de phosphore, le chlore, le brome.
[0010] Par ailleurs, BAIZER, dans J.O.C. 37,12, 1951-60, 1972, obtient des esters de benzyle
ou des esters d'allyle, par réduction éléectrochimique, en présence de gaz carbonique,
des halogénures de benzyle ou d'allyle correspondants, en milieu organique (diméthylformamide-DMF)
en présence de chlorure de tétraéthylammonium comme électrolyte indifférent. La cathode
est en mercure et l'anode en platine.
[0011] Les esters d'allyle ou de benzyle obtenus sont donc tout à fait stables vis-à-vis
de l'électrocarboxylation puisqu'ils sont isolés avec d'excellents rendements.
[0012] Par ailleurs, malgré les quantités importantes de sels de tétraéthylammonium présentes
pendant l'électrocarboxylation des halogénures organiques, il ne se forme pas d'acides
dérivés de leur carboxylation.
[0013] Ces faits dissuadent l'homme de métier recherchant à obtenir des acides carboxyliques,
d'électrocarboxyler des sels d'ammonium quaternaires ou des esters.
[0014] Le procédé selon l'invention, qui va à l'encontre de cet enseignement, permet, comparativement
au procédé décrit dans FR 2 566 434 d'en conserver tous les avantages, et notamment
ceux mentionnés dans la demande FR 2 566 434 elle-même, sans en avoir les inconvénients
et notamment ceux précités liés à utilisation d'halogénures organiques.
[0015] Selon l'invention, le procédé d'électrosynthèse d'acides carboxyliques par réduction
électrochimique, en présence de gaz carbonique, de composés organiques comportant
au moins une liaison covalente simple carbone-hétéroatome, procédé mis en oeuvre
en milieu organique dans une cellule d'électrolyse munie d'électrodes, est caractérisé
en ce que l'anode est en un métal choisi dans le groupe constitué par les métaux réducteurs
et leurs alliages et en ce que l'hétéroatome est choisi dans le groupe constitué par
l'oxygène, l'azote, le soufre et le phosphore.
[0016] On entend par "leurs alliages" tout alliage contenant au moins un métal réducteur.
[0017] De façon préférée, le métal réducteur est choisi dans le groupe constitué par le
magnésium, l'aluminium, le zinc et leurs alliages.
[0018] Les composés organiques comportant au moins une liaison covalente simple carbone-hétéroatome
utilisable dans le cadre de la présente invention répondent à la formule générale
R-Y dans laquelle R est un radical organique et Y un radical hétéroatomique, l'hétéroatome
choisi dans le groupe constitué par l'oxygéne, l'azote, le soufre et le phosphore
étant directement relié à un atome de carbone du radical organique R par une liaison
covalente simple.
[0019] On obtient ainsi des acides carboxyliques de formule générale R-COOH par rupture
dans R-Y de la liaison covalente simple reliant l'hétéroatome du radical Y à un atome
de carbone du radical R et fixation du CO₂ sur cet atome de carbone.
[0020] On note parfois une isomérisation du radical R au cours de la réaction. C'est le
cas notamment lorsque R est un radical allylique.
[0021] Lorsque l'hétéroatome est l'azote, Y est nécessairement un radical ammonium

[0022] Lorsque l'hétéroatome est le phosphore, Y est nécessairement un radical phosphonium

[0023] Lorsque l'hétéroatome est l'oxygène, Y est par exemple un radical

[0024] Lorsque l'hétéroatome est le soufre, Y est par exemple un radical

[0025] Les radicaux R₁, R₂ et R₃ sont des radicaux hydrocarbonés aliphatiques, aromatiques
ou hétérocycliques, substitutés ou non substitués. Ils peuvent également former des
cycles, entre eux ou avec le radical R.
[0026] Selon une variante préférée de l'invention, on obtient des acides carboxyliques insaturés.
Dans ce cas l'atome de carbone du radical organique R qui est directement relié à
l'hétéroatome du radical Y est hybridé "sp₃" (on dit parfois qu'un tel atome de carbone
est un atome de carbone "saturé") et au moins un des atomes de carbone du radical
R en position bêta par rapport à l'hétéroatome du radical Y est hybridé "sp₂". (On
dit parfois qu'un tel atome de carbone est un atome de carbone "insaturé éthylénique").
Classique ment et par définition, l'hybridation "sp₃" est une hybridation tétraédrique
et l'hybridation "sp₂" une hybridation trigonale plane.
[0027] Cet atome de carbone hybridé "sp₂" du radical R en position bêta par rapport à l'hétéroatome
est de façon particulièrement préférée un atome de carbone éthylénique ou un atome
de carbone faisant partie d'un cycle ou hétérocycle aromatique substitué ou non substitué.
[0028] Lorsque l'atome de carbone hybridé "sp₂" du radical R en position bêta par rapport
à l'hétéroatome est un atome de carbone éthylénique, le radical R est de préférence
un radical aliphatique comportant 3 à 10 atomes de carbone. C'est le cas par exemple
lorsque R est un radical allylique.
[0029] Lorsque l'atome de carbone hybridé "sp₂" du radical R en position bêta par rapport
à l'hétéroatome fait partie d'un cycle aromatique substitué ou non substitué, l'atome
de carbone hybridé "sp₃" du radical R qui est directement relié à l'hétéroatome porte
de préférence soit 2 atomes d'hydrogène, soit un atome d'hydrogène et un groupement
méthyle ou éthyle ou isopropyle. Dans ce cas, on préfère particulièrement que le
radical R soit un radical benzylique. Lorsque l'atome de carbone hybridé "sp₂" du
radical R en position bêta par rapport à l'hétéroatome fait partie d'un hétérocycle
aromatique substitué ou non substitué cet hétérocycle aromatique est de préférence
le thiophène, le N-méthyl pyrrole, l'indole ou la pyridine.
[0030] C'est le cas par exemple lorsque R est le radical

[0031] Cet atome de carbone du radical R en position bêta peut également être un carbone
acétylénique (hybridé "sp₁") ou celui d'un groupe carbonyle ou nitrile.
[0032] Le radical organique R peut comporter au moins un groupement fonctionnel non réductible
dans les conditions de l'électrosynthèse. On peut citer par exemple les groupements
carbonyle, nitrile, amines tertiaires, amides et le fluor.
[0033] Les composés organiques précités de formule générale R-Y sont généralement facilement
accessibles par les méthodes classiques de la chimie organique. Leur synthèse ne présente
pas de difficulté particulière, même à l'échelle industrielle.
[0034] L'anode peut avoir une forme quelconque et notamment toutes les formes classiques
d'électrodes métalliques (fil torsadé, barreau plat, barreau cylindrique, barreau
de section carrée, plaque, lit renouvelable, toile, grille, ruban, billes, grenaille,
poudre, etc).
[0035] De façon préférée, on utilise un barreau cylindrique de diamètre adapté aux dimensions
de la cellule.
[0036] Avant utilisation, il est préférable de nettoyer, chimiquement ou mécaniquement,
la surface de l'anode.
[0037] La pureté du métal (ou de l'alliage) constituant l'anode n'est pas un paramètre important
et les qualités industrielles conviennent.
[0038] La cathode est un métal quelconque tel que l'acier inoxydable, le nickel, le platine,
l'or, le cuivre, ou du graphite. Elle est constituée, de façon préférée, par une grille
ou une plaque cylindrique disposée concentriquement autour de l'anode. Pour des raisons
économiques on utilise de préférence l'acier inoxydable.
[0039] Les électrodes sont alimentées en courant continu par l'intermédiaire d'une alimentation
stabilisée.
[0040] Les solvants organiques utilisés dans le cadre de cette invention sont tous les solvants
peu protiques usuellement utilisés en électrochimie organique. On peut citer par
exemple l'hexaméthylphosphorotriamide (HMPT), le tétrahydrofuranne (THF), les mélanges
THF-HMPT, la N-méthylpyrrolidone (NMP), la tétraméthylurée (TMU), le diméthylformamide
(DMF), l'acétonitrile.
[0041] Les électroytes indifférents utilisés pour rendre le milieu conducteur ou plus conducteur
peuvent être ceux habituellement utilisés en électrochimie organique. On peut citer
par exemple le tétrafluoroborate de tétrabutylammonium (BF₄ NBu₄), le perchlorate
de lithium (LiClO₄), le chlorure de tétrabutylammonium (ClNBu₄), le chlorure de tétraéthylammonium
(ClNEt₄, le perchlorate de tétrabutylammonium (ClO₄NBu₄) et les sels de zinc, magnésium
ou aluminium.
[0042] Lorsque l'électrolyte indifférent est un sel d'ammonium, celui-ci est au moins partiellement
carboxylé selon l'invention mais d'une part la quantité d'électrolyte indifférent
peut être faible comparativement au dérivé R-Y et d'autre par l'acide formé par carboxylation
de l'électrolyte est facilement séparé de l'acide recherché obtenu par carboxylation
du dérivé R-Y.
[0043] L'ajout d''un électrolyte indifférent n'est pas nécessaire lorsque le composé R-Y
à réduire est lui-même ionique, comme c'est le cas par exemple pour les sels d'ammonium,
de sulfonium ou de phosphonium.
[0044] Lorsque l'ajout d'un électrolyte indifférent est nécessaire, sa concentration dans
le solvant organique est de préférence comprise entre 5 10⁻³ M et 5 10⁻² M.
[0045] De façon également préférée, la concentration du composé R-Y à réduire dans le solvant
organique est comprise entre 10⁻¹ M et 1 M. Cette concentration peut donc être relativement
élevée, ce qui est assez inhabituel en électrosynthèse. Cette constatation est bien
sûr très intéressante sur le plan économique.
[0046] L'électrosynthèse est conduite de préférence dans une cellule non compartimentée
1) à une température généralement comprise entre 0°C et 60°C, de préférence entre
10 et 30°C environ, pour des raison pratiques de simplicité;
2) sous une densité de courant sur l'anode pouvant varier de 10⁻¹ à 100 mA/cm², généralement
comprise entre 10 et 50 mA/cm². On opère en générale à intensité constante, mais
on peut également opérer à tension constante, à potentiel contrôlé ou avec intensité
et potentiel variables;
3) sous atmosphère de CO₂, la pression en gas carbonique dans la cellule étant comprise
entre 10⁻¹ et 50 bar, de préférence la pression atmosphérique, par simplicité. Dans
ce cas, on réalise par exemple un barbotage grâce à une tubulure plongeant dans la
solution;
4) sous agitation de la solution, par exemple l'intermédiaire d'un barreau aimanté.
[0047] Après électrolyse, on isole l'acide carboxylique formé, et éventuellement le produit
de départ non transformé.
[0048] L'invention est illustrée par les exemples non limitatifs qui suivent.
Exemples 1 à 25
[0049] Pour réaliser ces exemples, on utilise une cellule d'électrolyse classique, non compartimentée,
constituée de 2 parties.
[0050] La partie supérieure en verre est équipée de 5 tubulure permettant l'arrivée et
la sortie du gaz carbonique, les passages électriques et les prélèvements éventuels
de solution en cours d'éléctrolyse.
[0051] La partie inférieure est constituée par un bouchon muni d'un joint, vissé sur la
partie supérieure en verre.
Le volume total de la cellule est de 150 cm³.
[0052] L'anode est un barreau cylindrique de magnésium dont le diamètre est de 1 cm. Elle
est introduite dans la cellule par la tubulure centrale et plonge dans la solution
sur une longueur de 20 cm environ. La surface initiale de travail de cette électrode
est de 63 cm².
[0053] La cathode est une toile cylindrique en acier inoxydable disposée concentriquement
autour de l'anode.
[0054] On introduit dans la cellule 100 cm³ de diméthylformamide (DMF), 10 g du composé
RY à réduire et 0,5 g d'iodure de tétrabutylammonium pour assurer la conductivité
de la solution, uniquement lorsque le composé RY n'est pas ionique.
[0055] On fait barboter du CO₂ dans la solution à l'aide d'une tubulure plongeant dans cette
solution. La pression en CO₂ est la pression atmosphérique.
[0056] On agite la solution par l'intermédiaire d'un barreau aimanté et on maintient la
température à environ 10°C.
[0057] Les électrodes sont alimentées en courant continu par l'intermédiaire d'une alimentation
stabilisée et on impose alors une intensité constante de 2 A, soit une densité de
courant de 32 mA/cm² sur l'anode de magnésium.
[0058] Après électrolyse et évaporation du DMF, on hydrolyse le milieu réactionnel par de
l'acide chlorhydrique aqueux.
[0059] On extrait ensuite les composés organiques avec de l'éther éthylique, puis les acides
sont récupérés par extraction alcaline.
[0060] Les produits obtenus sont identifiés selon les méthodes analytique classiques, à
savoir notamment RMN, IR, CPG et spectrométrie de masse.
Exemple 26
[0062] L'électrolyse du chlorure de paraméthoxybenzyle, éthyle, diméthyle ammonium est conduite
dans les mêmes conditions que pour l'exemple n
o 23, mais dans une cellule en acier inoxydable sous une pression de 5 bars en CO₂
et à une température de 30°C.
[0063] Après une électrolyse correspondant au passage de 2,7 10⁵C par mole de sel d'ammonium,
on isole l'acide anisylacétique avec un rendement de 73 %.
Exemple 27
[0064] L'électrolyse du chlorure de benzyl tributylammonium (2,4 10⁵C par mole du sel d'ammonium)
dans les conditions de l'exemple 26, permet d'isoler l'acide phénylacétique avec
un rendement de 83 %.
Exemple 28
[0065] L'électrolyse du dibenzyléther (3,4 10⁵C/mole de dibenzyléther), dans le mêmes conditions
que celles de l'exemple 11, mais en remplaçant le diméthylformamide par l'acétonitrile
et l'anode en magnésium par une anode en aluminium de mêmes dimensions, permet d'obtenir
un taux de conversion du dibenzyléther de 54 % et un rendement en acide phénylacétique
isolé de 90 % par rapport au dibenzyléther transformé.
Exemple 29
[0066] On prépare une solution de chlorure de diméthylbenzylacétylammonium par addition,
à 5°C, de 9 g de chlorure d'acétyle à une solution de 15 g de diméthylbenzylamine
dans 110 g de DMF. L'électrolyse de cette solution dans le dispositif décrit à l'exemple
1, à + 5°C, et sous un courant d'intensité 2 A, donne, après passage de 2,3 10⁵C par
mole de chlorure de diméthylbenzylacétylammonium, l'acide phénylacétique que l'on
a isolé avec un rendement de 15 %.
1. Procédé d'électrosynthèse d'acides carboxyliques de formule générale R-COOH dans
laquelle R est un radical organique par réduction électrochimique, en présence de
gaz carbonique, de composés organiques répondant à la formule générale R-Y dans laquelle
R a la signification précitée et Y est un radical hétéroatomique, l'hétéroatome du
radical Y étant directement relié à un atome de carbone du radical R par une liaison
covalente simple, procédé mis en oeuvre en milieu organique dans une cellule d'électrolyse
munie d'électrodes caractérisé en ce que l'anode est en un métal choisi dans le groupe
constitué par les métaux réducteurs et leurs alliages et en ce que l'hétéroatome
du radical Y directement relié à un atome de carbone du radical R par une liaison
covalente simple est choisi dans le groupe constitué par l'oxygène, l'azote, le soufre
et le phosphore, le radical hétéroatomique Y étant
· un radical ammonium lorsque l'hétéroatome est l'azote
· un radical phosphonium lorsque l'hétéroatome est le phosphore.
2. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'anode est en un métal
choisi dans le groupe constitué par le magnésium, l'aluminium, le zinc et leurs alliages.
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 et 2 caractériséà en ce que
le radical hétéroatomique Y est choisi dans le groupe constitué par les radicaux carboxylate,
carbonate, carbamate, alcoxy, sulfonate, sulfinate, sulfate, nitrate, phosphate,
phosphite, alkylthio, thiocyanate, sulfinyl, sulfonyl, alcoxysulfinyl, alcoxysulfonyl,
sulfonium.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que l'atome de carbone du radical organique R qui est directement relié à l'hétéroatome
du radical Y est hybridé "sp₃" et en ce que au moins un des atomes de carbone du radical
R en position bêta par rapport à l'hétéroatome du radical Y est hybridé "sp₂".
5. Procédé selon la revendication 4 caractérisé en ce que l'atome de carbone hybridé
"sp₂" du radical R en position bêta par rapport à l'hétéroatome du radical Y est un
atome de carbone éthylénique ou un atome de carbon faisant partie d'un cycle ou hétérocycle
aromatique, substitué ou non substitué.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 4 et 5 caractérisé en ce que
l'atome de carbone hybridé "sp₂" du radical R en position bêta par rapport à l'hétéroatome
du radical Y est un atome de carbone éthylénique et en ce que le radical R est un
radical aliphatique comportant 3 à 10 atomes de carbone.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 4 et 5 caractérisé en ce que
l'atome de carbone hybridé "sp₂" du radical R en position bêta par rapport à l'hétéroatome
fait partie d'un cycle aromatique substitué ou non substitué et en ce que l'atome
de carbone hydridé "sp₃" du radical R qui est directement relié à l'hétéroatome
porte soit 2 atomes d'hydrogène soit un atome d'hydrogène et un groupement méthyle
ou éthyle ou isopropyle.
8. Procédé selon la revendication 7 caractérisé en ce que le radical R est un radical
benzylique.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 4 et 5 caractérisé en ce que
l'atome de carbone hybridé "sp₂" du radical R en position bêta par rapport à l'hétéroatome
fait partie d'un hétérocycle aromatique choisi dans le groupe constitué par le thiophène,
le N-méthylpyrrole, l'indole et la pyridine.
10. Procédé d'électrosynthèse selon l'une quelconque des revendications précédentes
caractérisé en ce que l'on utilise un solvant organique choisi dans le group constitué
par l'hexaméthylphosphorotriamide (HMPT), le tétrahydrofuranne (THF), le mélanges
THF-HMPT, la N-méthylpyrrolidone (NMP), la tétraméthylurée (TMU), le diméthylformamide
(DMF) et l'acétonitrile.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
qu'il est également mis en oeuvre en présence d'un électrolyte indifférent pour rendre
le milieu conducteur ou plus conducteur.
12. Procédé selon la revendication 11 caractérisé en ce que la concentration de l'électrolyte
indifférent est comprise entre 5 10⁻³ M et 5 10⁻² M.
13. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que la concentration dans le solvant organique des composés organiques répondant à
la formule générale RY est comprise entre 10⁻¹ M et 1 M.
14. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que l'électrosynthèse est conduite à une température comprise entre 10 et 30°C.
15. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que la pression en gas carbonique est la pression atmosphérique.
16. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que l'électrosynthèse est conduite à intensité constante.
17. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que la cathode est en acier inoxydable.