[0001] La présente invention concerne un dispositif de percussion pour arme à feu, en particulier
pour revolvers ou pistolets, permettant de s'adapter à deux munitions de calibres
différents, et plus spécialement à deux munitions dont l'une est à percussion centrale
et l'autre est à percussion annulaire.
[0002] Le problème de la percussion ne se pose pas lorsqu'il s'agit de deux munitions à
percussion centrale, puisque le percuteur peut dans ce cas conserver la même position
quel que soit le type de munition employé.
[0003] Il en va tout autrement lorsque l'on souhaite utiliser avec la même arme des munitions
de plus petit calibre, qui soient à percussion annulaire, telles que des munitions
de calibre 22 Long Rifle (environ 5,5 mm). On pourrait naturellement esquiver la difficulté
en utilisant deux armes différentes, mais il est bien connu que le tireur préfère
de beaucoup utiliser une seule arme pour conserver les mêmes sensations.
[0004] Pour adapter la partie canon, en particulier avec les revolvers, le changement de
munition implique soit un changement du canon lui-même pour les armes à canon interchangeable
, soit l'utilisation d'un tube réducteur, introduit dans le canon d'origine et en
général fixé à l'aide d'un étrier.
[0005] L'adaptation des autres composants de l'arme pour passer à une mode de percussion
annulaire est plus complexe, car il faut adapter le dispositif de percussion et/ou
le barillet du revolver.
[0006] Plusieurs solutions ont été proposées pour adapter seulement le barillet, afin de
conserver le même dispositif de percussion, mais une telle hypothèse aboutit à des
réalisations complexes et en général peu satisfaisantes.
[0007] On a ainsi proposé d'utiliser une pièce spéciale pour la percussion annulaire, sous
forme d'un morceau de barillet à percuteurs coulissants, ledit morceau de barillet
étant monté en arrière de l'éjecteur (voir par exemple le brevet américain N
o 2 150 914) ; chaque percuteur coulissant présente en son extrémité avant un ergot
excentré permettant de réaliser une percussion annulaire. La présence d'un tel morceau
amovible, qui de plus tombe lors de l'éjection des douilles, est peu satisfaisante,
tant au niveau du coût de fabrication qu'au niveau de l'utilisation pratique.
[0008] On a aussi proposé des systèmes apparentés avec fausse cartouche (cartouche réductrice)
et bloc de percussion incorporé, mais de tels systèmes présentent sensiblement les
mêmes inconvénients que ceux qui viennent d'être mentionnés.
[0009] On a également proposé d'utiliser un barillet spécial à chambres coudées de plus
petit diamètre (voir par exemple la demande de brevet français N
o 2 505 476) : l'inclinaison de la partie arrière des chambres (de 4 à 5 degrés) permet
de présenter automatiquement le culot de la munition en position de percussion annulaire.
Cependant, outre l'utilisation d'un cavalier spécial pour son montage, l'usinage d'un
tel barillet est difficile et implique un surcoût de fabrication non négligeable.
[0010] D'autres solutions ont été proposées pour adapter le barillet en utilisant un bloc
arrière de barillet dont les chambres sont axiales mais de plus faible diamètre, grâce
à un percuteur oscillant à deux positions associé à une assise à deux passages (voir
par exemple le brevet américain N
o 2 976 638). Le percuteur proprement dit peut tourner autour d'un axe transversal,
afin d'occuper soit une position haute pour la percussion centrale, soit une position
basse pour la percussion annulaire. Une telle conception implique la réalisation de
pièces de structure complexe, dont le coût de fabrication est élevé, et dont la fiabilité
est peu satisfaisante en raison des nombreuses tolérances de fabrication.
[0011] On a également proposé d'utiliser un mécanisme à percuteur monté tounant dans la
carcasse du revolver, cette carcasse étant de conception spéciale pour permettre le
mouvement de la pointe du percuteur (voir par exemple le brevet américain N
o 3 050 894). Dans ce mécanisme, le corps du percuteur est logé dans la carcasse, et
est lui-même positionné et verrouillé soit en position de percussion centrale, soit
en position de percussion annulaire. Cette disposition implique la présence d'une
lumière cintrée (quart de cercle) dans la carcasse pour laisser passer la pointe du
percuteur : en faisant tourner le corps de percuteur, la pointe est ainsi amenée dans
l'une ou l'autre des deux positions désirées. Les mécanismes de ce type présentent
de nombreux inconvénients, dont le plus grave est celui d'un risque de blocage du
barillet : en effet, lors de la percussion, l'amorce ou le culot de la douille peut
pénétrer dans la lumière cintrée par gonflement, ce gonflement risquant alors de bloquer
la rotation du barillet. De plus, de tels mécanismes présentent une structure complexe
impliquant des opérations de montage délicates.
[0012] L'état de la technique de l'invention peut être également complété en mentionnant
le brevet américain N
o 3 170 261, dans lequel est décrit un mécanisme permettant au choix un tir unique
ou simultané (trois munitions) : dans ce mécanisme, un téton solidaire du barillet
fait tourner une assise cylindrique, pour amener le percuteur dans une position angulaire
telle que son contour produise un tir unique ou simultané.
[0013] Enfin, lorsqu'il s'agit d'un pistolet, on procède traditionnellement au changement
de la culasse, du canon et du ressort récupérateur. On propose ainsi un kit de conversion
complet, dont le coût est relativement élevé en raison du nombre des pièces à changer,
la plus onéreuse étant la culasse.
[0014] L'arrière-plan technologique de l'invention peut être enfin complété en mentionnant
les brevets américains N
o 2 127 318, N
o 1 849 982 N
o 3 049 977 et N
o 1 373 888, les brevets allemands N
o 518 372 et N
o 298 815, et le brevet suisse N
o 534 854.
[0015] L'invention a pour objet de proposer un dispositif de percussion pour arme à feu
permettant de passer aisément d'une percussion centrale à une percussion annulaire,
dont la structure soit simple et offre une grande fiabilité.
[0016] Dans le cas de revolvers, l'invention vise à proposer un dispositif de percussion
monté sur la carcasse du revolver, et autorisant l'utilisation de barillets classiques
à chambres axiales réduites rectilignes.
[0017] Dans le cas de pistolets, l'invention vise à proposer un dispositif de percussion
monté sur la culasse du revolver, et permettant de conserver la même culasse pour
les deux types de munitions utilisés.
[0018] Il s'agit plus particulièrement d'un dispositif de percussion pour arme à feu, en
particulier pour revolver ou pistolet, permettant de s'adapter à deux munitions de
calibres différents, dont l'une est à percussion centrale et l'autre est à percussion
annulaire, caractérisé par le fait qu'il comporte :
- une assise cylindrique montée tournante dans un alésage de la carcasse ou de la
culasse de l'arme, et dont l'axe de rotation est parallèle à l'axe du canon de ladite
arme ;
- un percuteur pouvant coulisser dans un évidement cylindrique étagé de l'assise
cylindrique, dont l'axe est parallèle à l'axe de rotation de ladite assise cylindrique
mais décalé par rapport à celui-ci ;
- un organe de butée monté transversalement dans l'assise cylindrique, et contre lequel
le percuteur est maintenu en appui en position rétractée par un moyen élastique tel
que ressort ou analogue,
- un organe de verrouillage monté transversalement dans la carcasse ou la culasse
de l'arme, et susceptible de verrouiller l'assise cylindrique dans l'une ou l'autre
de deux positions de celle-ci, correspondant à une percussion centrale ou à une percussion
annulaire.
[0019] Selon une première variante, l'assise cylindrique présente un perçage transversal
dont la partie centrale débouche dans l'évidement cylindrique étagé de ladite assise,
ledit perçage transversal servant à recevoir l'organe de butée du percuteur ; en
particulier, l'organe de butée est une goupille passant dans une encoche du percuteur.
[0020] Selon une autre variante, l'assise cylindrique présente une gorge périphérique dont
une partie débouche dans l'évidement cylindrique étagé de ladite assise, ladite gorge
périphérique servant à recevoir l'organe de butée du percuteur. De préférence, l'organe
de butée est un jonc élastique dont une portion passe dans une encoche du percuteur
; en particulier, le jonc élastique a sensiblement la forme d'un fer à cheval, avec
une branche centrale rectiligne passant das l'encoche du percuteur.
[0021] Selon le cas, l'encoche du percuteur présente un fond se prolongeant jusqu'à l'extrémité
arrière du percuteur, ou un rebord arrière définissant un fond dont la longueur est
légèrement supérieure à la course axiale dudit percuteur. De préférence, le percuteur
comporte un corps principal cylindrique se prolongeant vers l'avant vers une tige
de percussion, l'encoche du percuteur étant ménagée sur ledit corps principal ; en
particulier, un ressort entoure la portion de la tige de percussion du percuteur qui
est à l'intérieur de la partie élargie de l'évidement cylindrique étagé de l'assise.
[0022] Selon une caractéristique avantageuse, l'organe de verrouillage de l'assise cylindrique
est une vis reçue dans un filetage traversant de la carcasse ou de la culasse de
l'arme, et dont l'extrémité est en appui contre l'assise pour le verrouillage de ladite
assise dans l'une des deux positions de celle-ci. En particulier, l'assise cylindrique
présente extérieurement deux facettes latérales planes, contre l'une ou l'autre desquelles
peut s'appliqueur la tête d'une vis à tête plate, ou encore deux évidements coniques,
dans l'un ou l'autre desquels peut être reçue la tête d'une vis à pointeau.
[0023] De préférence, l'extrémité avant de l'assise cylindrique est un épaulement reçu
dans un évidement circulaire associé ménagé dans la carcasse ou la culasse de l'arme
; en particulier, l'épaulement présente deux encoches périphériques pour permettre
d'opérer la rotation de l'assise cylindrique à l'aide d'un outil associé.
[0024] D'une façon générale, il est intéressant de prévoir que le passage pour l'assise
cylindrique d'une position de percussion à l'autre se fait par une rotation de 180°
de ladite assise autour de son axe.
[0025] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement
à la lumière de la description qui va suivre et des dessins annexés, concernant un
mode particulier de réalisation, en référence aux figures pour lesquelles la lettre
A indique que la représentation concerne un mode de percussion centrale, et la lettre
B indique que la représentation concerne un mode de percussion annulaire :
- la figure 1A est une vue en coupe partielle illustrant un dispositif de percussion
commutable conforme à l'invention, équipant un revolver,
- la figure 2A est une vue selon II de la figure 1A, dont on a enlevé le canon et
son fourreau ainsi que le barillet du revolver, afin de distinguer le côté épaulement
du dispositif de percussion,
- la figure 3A est une coupe selon III-III de la figure 1A, dont on a enlevé la goupille
transversale de butée et le percuteur coulissant, la coupe étant décalée pour passer
par l'axe de la vis transversale de verrouillage,
- les figures 1B, 2B, 3B sont les vues correspondantes, après avoir fait tourner de
180° le dispositif de percussion pour passer en position de percussion annulaire,
- la figure 4A est une vue en coupe partielle illustrant une variante du dispositif
de percussion de la figure 1A, dans laquelle d'une part la goupille transversale de
butée est remplacée par un jonc élastique, et d'autre part le verrouillage est assuré
par une vis à pointeau,
- la figure 5A est une vue selon V de la figure 4A, analogue à la vue de la figure
2A,
- la figure 6A est une coupe selon VI-VI de la figure 4A,
- les figures 4B, 5B, 6B sont les vues correspondantes en position de percussion annulaire,
- la figure 7A est une vue en coupe partielle illustrant un dispositif de percussion
commutable conforme à l'invention, équipant un pistolet,
- la figure 8A est une coupe selon VIII-VIII de la figure 7A, illustrant la culasse
du revolver équipée de son dispositif de percussion, et ne nécessitant nullement d'être
remplacée lors du changement du type de munitions utilisé,
- les figures 7B et 8B sont les vues correspondantes, après avoir fait tourner de
180° le dispositif de percussion pour passer en position de percussion annulaire.
[0026] Sur la vue en coupe partielle de la figure 1A, on distingue un revolver comportant
une carcasse 1, un manchon ou fourreau 2, et un canon 3 dont l'extrémité arrière
se visse sur la carcasse 1. Il s'agit ici d'un revolver du type à canon interchangeable,
c'est-à-dire pour lequel il est prévu un jeu de plusieurs canons et fourreaux associés
permettant de modifier le calibre et/ou la longueur du canon, mais il va de soi que
l'invention n'est nullement limitée à ce type d'arme à feu ainsi que cela apparaîtra
clairement du restant de la description. Le revolver est équipé d'un barillet 4 dont
les chambres axiales 5 reçoivent des munitions telles que la balle 6 du type à percussion
centrale ; il pourra s'agir par exemple de munitions de calibre 7,65 mm ou 9 mm. Lorsque
l'on souhaite utiliser ce revolver avec des munitions à percussion annulaire, le
canon 3 est remplacé par un canon 3ʹ adapté au calibre de cette nouvelle munition,
de même pour le barillet qui est remplacé par un barillet 4ʹ dont les chambres 5ʹ
peuvent recevoir une munition 6ʹ, telle par exemple qu'une munition de calibre 22
Long Rifle (environ 5,5 mm). Il va de soi que l'on pourrait utiliser un tube réducteur
(non représenté ici) enfilé à l'intérieur du canon s'il s'agit d'un revolver qui n'est
pas du type à canon interchageable. Le revolver ainsi équipé du canon 3ʹ et du barillet
4ʹ est illustré en figure 1B.
[0027] La description va maintenant porter sur le dispositif de percussion proprement dit,
lequel permet de s'adapter à deux munitions de calibre différent, dont l'une est
à percussion centrale (munition 6, figure 1A) et l'autre est à percussion annulaire
(munition 6ʹ, figure 1B).
[0028] On distingue ainsi une assise cylindrique 7 montée tournante dans un alésage 8 de
la carcasse 1, et dont l'axe de rotation 9 est parallèle à l'axe 10 du canon du revolver.
Le dispositif de percussion comporte également un percuteur 11 pouvant coulisser dans
un évidement cylindrique étagé 12 de l'assise 7 ; l'axe 13 du percuteur 11 est parallèle
à l'axe de rotation 9 de l'assise cylindrique, mais il est décalé par rapport à celui-ci.
Le percuteur 11 comporte un corps principal cylindrique 14 se prolongeant vers l'avant
par une tige de percussion 15. Il est prévu un organe de butée,qui est ici une goupille
cylindrique 16 montée transversalement dans l'assise cylindrique 7, organe de butée
contre lequel le percuteur 11 est maintenu en appui en position rétractée (celle
représentée sur les figures 1A et 1B) par un moyen élastique tel qu'un ressort 17.
La goupille 16 est logée dans un perçage transversal 18 dont la partie centrale débouche
dans l'évidement cylindrique étagé 12 de l'assise 7, ainsi que cela est mieux visible
sur le détail de la figure 3A. La goupille 16 passe dans une encoche 19 du percuteur
11, ladite encoche présentant ici un fond se prolongeant jusqu'à l'extrémité arrière
du percuteur. Il va de soi que l'on pourrait prévoir une encoche présentant un rebord
arrière définissant un fond dont la longueur est légèrement supérieure à la course
axiale du percuteur mais, compte tenu de l'encombrement résultant de la goupille cylindrique
de butée 16, il est plus simple de prévoir un fond d'encoche débouchant à la façon
d'un méplat, ainsi que cela est illustré aux figures 1A et 1B. Ainsi, le percuteur
11 est, dans sa position naturelle, en appui contre la goupille 16 ; au moment de
la percussion, le percuteur quitte son appui, et la tige de percussion 15 frappe
le culot de la munition en saillant de la face avant de l'assise cylindrique 7.
[0029] L'assise du dispositif de percussion peut occuper deux positions de base, l'une étant
affectée à la percussion centrale (figure 1A), tandis que l'autre est affectée à
la percussion annulaire (figure 1B). On passe de l'une à l'autre de ces deux positions
en faisant tout simplement tourner l'assise 7 autour de son axe 9, de préférence selon
un angle de 180°. Il est naturellement nécessaire de prévoir un organe de verrouillage
permettant de verrouiller convenablement l'assise cylindrique 7 dans l'une ou l'autre
de ces deux positions. Ainsi que cela est visible sur les figures 3A et 3B, l'assise
cylindrique 7 présente extérieurement deux facettes latérales planes 20, contre l'une
ou l'autre desquelles peut s'appliquer la tête d'une vis à tête plate 21. Ainsi, pour
passer d'une position de percussion à l'autre, il suffit de dévisser la vis 21, et
de tourner l'assise 7 de 180° pour que le percuteur 11 soit instantanément en position
de percussion centrale ou en position de percussion annulaire. Ainsi que cela est
visible sur les figures 1A et 1B, l'extrémité avant de l'assise cylindrique 7 se
présente sous la forme d'un épaulement 22 reçu dans un évidement circulaire associé
ménagé dans la carcasse 1 de l'arme. Il est alors intéressant de prévoir que l'épaulement
22 présente deux encoches périphériques 23, seulement visibles sur les figures 2A
et 2B, pour permettre d'opérer la rotation de l'assise cylindrique 7 à l'aide d'un
outil associé,tel qu'une clef à ergots.
[0030] Ainsi, lorsque l'utilisateur veut passer d'un mode de percussion centrale à un mode
de percussion annulaire, il commence par démonter le barillet et le canon, ce qui
donne accès à la face avant du dispositif de percussion, et plus particulièrement
aux ergots de l'épaulement de l'assise cylindrique. Il dévisse alors la vis 21, puis
fait tourner l'assise cylindrique 7 de 180°, et resserre la vis 21 lorsque l'assise
cylindrique est dans sa nouvelle position correspondant à celle illustrée aux figures
1B, 2B, 3B. Il lui suffit alors de remonter un barillet et un canon correspondant
au nouveau calibre, et le revolver est prêt pour sa nouvelle utilisation.
[0031] Il vas de soi que diverses modifications peuvent être apportées aux composants du
dispositif de percussion de l'invention, et en particulier à l'organe de butée contre
lequel le percuteur est maintenu en appui, ainsi qu'à l'organe de verrouillage permettant
de bloquer l'assise cylindrique dans une position prédéterminée. Les figures 4A,
5A et 6A illustrent de telles variantes possibles. Le dispositif de percussion comporte
ainsi une assise cylindrique 24 se différenciant de l'assise 7 en ce qu'elle comporte
une gorge périphérique 25 dont une partie débouche dans l'évidement cylindrique étagé
30 de ladite assise, ladite gorge périphérique servant à recevoir l'organe de butée
26 du percuteur, lequel est ici un jonc élastique dont une portion centrale passe
dans une encoche 27 du percuteur 28. Ainsi que cela est mieux visible sur la figure
6A, le jonc élastique 26 a sensiblement la forme d'un fer à cheval, avec une branche
centrale 29 rectiligne passant dans l'encoche 27 du percuteur 28. On notera qu'ici
l'encoche 27 du percuteur 28 présente un rebord arrière 31 (figure 6A) définissant
un fond d'encoche dont la longueur est légèrement supérieure à la course axiale dudit
percuteur. Comme précédemment, le percuteur 28 comporte un corps principal 32 cylindrique,
se prolongeant vers l'avant par une tige de percussion 33, l'encoche 27 dudit percuteur
étant ménagée sur ledit corps principal.
[0032] Ainsi que cela est visible sur la figure 5A, l'assise cylindrique 24 présente extérieurement
deux évidements coniques 34 (un seul représenté ici), dans l'un ou l'autre desquels
peut être reçue la tête d'une vis à pointeau 35.Il est préférable que ces cônes de
réception soient prévus suffisamment éloignés de la gorge recevant le jonc élastique,
par exemple vers le milieu de l'assise cylindrique. Une telle variante permet d'éviter
l'usinage de facettes latérales sur l'assise cylindrique.
[0033] Les figures 4A, 5A et 6A illustrent un revolver dont le dispositif de percussion
est en position correspondant à une percussion centrale. Comme précédemment, et ainsi
qu'illustré aux figures 4B, 5B et 6B, l'opérateur pourra passer en percussion annulaire
en démontant le barillet et le canon, en dévissant la vis à pointeau 35, en tournant
l'assise cylindrique 24 de 180° au moyen d'une clef à ergots, en revissant la vis
35, et enfin en remontant le barillet et le canon correspondant au nouveau calibre.
[0034] Ainsi que cela a été dit plus haut, l'invention s'applique aux armes à canon interchangeable
ou utilisant des tubes réducteurs, mais n'est nullement limitée aux revolvers à barillet.
Le dispositif de percussion de l'invention trouve en effet une application extrêmement
avantageuse dans l'équipement des pistolets, ainsi que cela va être décrit en regard
des figures 7A et 8A, et 7B et 8B.
[0035] On distingue ainsi une culasse 36 de pistolet, avec en partie avant une carcasse
37 à l'intérieur de laquelle est disposé le canon 38 adapté pour une munition à percussion
centrale 39. Comme précédemment, il est également prévu une assise cylindrique 40
montée tournante dans un alésage 41 de la culasse du pistolet et dont l'axe de rotation
42 est parallèle à l'axe du canon dudit pistolet On trouve également un percuteur
43 pouvant coulisser dans un évidement cylindrique étagé 44 de l'assise cylindrique
40, dont l'axe 45 est parallèle à l'axe de rotation 42 de ladite assise mais décalé
par rapport à celui-ci. Il est aussi prévu un organe de butée 46, ici analogue à la
goupille 16 précédemment décrite, monté transversalement dans l'assise cylindrique
40, et contre lequel le percuteur 43 est maintenu en appui en position rétractée par
un ressort 47. On trouve enfin un organe de verrouillage 48 monté transversalement
dans la culasse de l'arme, et susceptible de verrouiller l'assise cylindrique 40
dans l'une ou l'autre de deux positions de celles-ci, correspondant à une percussion
centrale ou à une percussion annulaire. l'organe 48 est ici une vis à pointeau coopérant
avec des évidements coniques ménagés sur la surface extérieure de l'assise cylindrique
40, mais il va de soi que l'on pourrait prévoir une vis à tête plate coopérant avec
l'une ou l'autre de deux facettes latérales planes ménagées extérieurement sur l'assise
cylindrique. De même, le corps principal du percuteur 43 présente une encoche 49 dans
laquelle passe la goupille transversale 46, laquelle encoche présente un rebord arrière
définissant un fond dont la longueur est légèrement supérieure à la course axiale
dudit percuteur. Il va de soi que l'on pourrait également prévoir une encoche présentant
un fond se prolongeant jusqu'à l'extrémité arrière du percuteur, ainsi qu'illustré
aux figures 1A et 1B, mais il est préférable d'utiliser une encoche non débouchante
pour une meilleure étanchéité et une meilleure résistance mécanique de la pièce,
sachant que le percuteur est,pour un pistolet, notablement plus allongé que pour
un revolver.
[0036] Lorsque l'opérateur désire passe en percussion annulaire, il lui suffit de changer
le canon en disposant dans la carcasse 37 un nouveau canon 38ʹ adapté au calibre d'une
munition 39ʹ à percussion annulaire, après avoir tourné de 180° l'assise cylindrique
40 du dispositif de percussion, comme illustré aux figures 7B et 8B. On peut ainsi
remarquer qu'il devient inutile de changer la culasse 36 du pistolet, ce qui représente
un progrès notable par rapport aux techniques existantes.
[0037] Il va de soi que l'invention n'est nullement limitée aux modes de réalisation qui
viennent d'être décrits, mais englobe au contraire toute variante reprenant, avec
des moyens équivalents, les caractéristiques essentielles figurant aux revendications.
1. Dispositif de percussion pour arme à feu, en particulier pour revolver ou pistolet,
permettant de s'adapter à deux munitions de calibres différents, dont l'une et à
percussion centrale et l'autre est à percussion annulaire, caractérisé par le fait
qu'il comporte :
- une assise cylindrique (7, 24 ; 40) montée tournante dans un alésage (8 ; 41) de
la carcasse (1) ou de la culasse (36) de l'arme, et dont l'axe de rotation (9 ; 42)
est parallèle à l'axe du canon de ladite arme ;
- un percuteur (11, 28 ; 43) pouvant coulisser dans un évidement cylindrique étagé
(12, 30 ; 44) de l'assise cylindrique (7, 24 ; 40), dont l'axe (13 ; 45) est parallèle
à l'axe de rotation (9 ; 42) de ladite assise cylindrique mais décalé par rapport
à celui-ci ;
- un organe de butée (16, 26 ; 46) monté transversalement dans l'assise cylindrique
(7, 24 ; 40), et contre lequel le percuteur (11, 28 ; 43) est maintenu en appui en
position rétractée par un moyen élastique (17 ; 47) tel que ressort ou analogue ;
- un organe de verrouillage (21, 35 ; 48) monté transversalement dans la carcasse
(1) ou la culasse (36) de l'arme, et susceptible de verrouiller l'assise cylindrique
(7, 24 ; 40) dans l'une ou l'autre de deux position de celle-ci, correspondant à
une percussion centrale ou à une percussion annulaire.
2. Dispositif de percussion selon la revendication 1, caractérisé par le fait que
l'assise cylindrique (7 ; 40) présente un perçage transversal dont la partie centrale
débouche dans l'évidement cylindrique étagé (12 ; 44) de ladite assise, ledit perçage
transversal servant à recevoir l'organe de butée (16 ; 46) du percuteur.
3. Dispositif de percussion selon la revendication 2, caractérisé par le fait que
l'organe de butée est une goupille (16 ; 46) passant dans une encoche (19 ; 49) du
percuteur (11 ; 43).
4. Dispositif de percussion selon la revendication 1, caractérisé par le fait que
l'assise cylindrique (24) présente une gorge périphérique (25) dont une partie débouche
dans l'évidement cylindrique étagé (30) de ladite assise, ladite gorge périphérique
servant à recevoir l'organe de butée (26) du percuteur (28).
5. Dispositif de percussion selon la revendication 4, caractérisé par le fait que
l'organe de butée est un jonc élastique (26) dont une portion passe dans une encoche
(27) du percuteur (28).
6. Dispositif de percussion selon la revendication 5, caractérisé par le fait que
le jonc élastique (26) a sensiblement la forme d'un fer à cheval, avec une branche
centrale (29) rectiligne passant dans l'encoche (27) du percuteur (28).
7. Dispositif de percussion selon l'une des revendications 3 et 5, caractérisé par
le fait que l'encoche (19) du percuteur (11) présente un fond se prolongeant jusqu'à
l'extrémité arrière du percuteur.
8. Dispositif de percussion selon l'une des revendications 3 et 5, caractérisé par
le fait que l'encoche (27 ; 49) du percuteur (28 ; 43) présente un rebord arrière
définissant un fond dont la longueur est légèrement supérieure à la course axiale
dudit percuteur.
9. Dispositif de percussion selon l'une des revendications 7 et 8, caractérisé par
le fait que le percuteur (11, 28 ; 43) comporte un corps principal cylindrique (14,
32) se prolongeant vers l'avant par une tige de percussion (15, 33), l'encoche (19,
27) du percuteur étant ménagée sur ledit corps principal.
10. Dispositif de percussion selon la revendication 9, caractérisé par le fait que
un ressort (17 ; 47) entoure la portion de la tige de percussion (15, 33) du percuteur
qui est à l'intérieur de la partie élargie de l'évidement cylindrique étagé (12, 30
; 44) de l'assise (7, 24 ; 40).
11. Dispositif de percussion selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé par
le fait que l'organe de verrouillage de l'assise cylindrique (7, 24 ; 40) est une
vis (21, 35 ; 48) reçue dans un filetage traversant de la carcasse (1) ou de la culasse
(36) de l'arme, et dont l'extrémité est en appui contre l'assise (7, 24 ; 40) pour
le verrouillage de ladite assise dans l'une des deux positions de celle-ci.
12. Dispositif de percussion selon la revendication 11, caractérisé par le fait que
l'assise cylindrique (7) présente extérieurement deux facettes latérales planes (20)
contre l'une ou l'autre desquelles peut s'appliquer la tête d'une vis à tête plate
(21).
13. Dispositif de percussion selon la revendication 11, caractérisé par le fait que
l'assise cylindrique (24 ; 40) présente extérieurement deux évidements coniques, dans
l'un ou l'ature desquels peut être reçue la tête d'une vis à pointeau (35 ; 48).
14. Dispositif de percussion selon l'une des revendications 1 à 13, caractérisé par
le fait que l'extrémité avant de l'assise cylindrique (7, 24 ; 40) est un épaulement
(22) reçu dans un évidement circulaire associé ménagé dans la carcasse (1) ou la culasse
(36) de l'arme.
15. Dispositif de percussion selon la revendication 14, caractérisé par le fait que
l'épaulement (22) présente deux encoches périphériques (23) pour permettre d'opérer
la rotation de l'assise cylindrique (7, 24 ; 40) à l'aide d'un outil associé.
16. Dispositif de percussion selon l'une des revendications 1 à 15, caractérisé par
le fait que le passage pour l'assise cylindrique (7, 24 ; 40) d'une position de percussion
à l'autre se fait par une rotation de 180° de ladite assise autour de son axe (9 ;
42).