[0001] La présente invention est relative à un procédé pour confectionner une structure
en béton présentant une surface inférieure à peu près horizontale et au moins en
partie écartée du sol, telle qu'un tablier de pont.
[0002] La technique traditionnelle, pour la confection de ponts de relativement faible importance,
par exemple pour des passages routiers, comporte les étapes suivantes:
- on édifie d'abord une structure d'étaiement, constituée de "tours" en charpente
métallique ou non, reposant sur le sol et s'élevant jusqu'à une hauteur faiblement
inférieure au niveau du tablier qu'on veut établir. Sur cette charpente, on prévoit
des systèmes à vis, à déplacement vertical, pour le nivellement et le décoffrage.
On pose sur ces systèmes à vis une série de poutrelles horizontales, et on pose des
bastaings horizontaux transversalement à ces poutrelles. Sur les bastaings, on pose
des plaques de coffrage, généralement en contreplaqué;
- on coule ensuite le béton sur le coffrage, on le laisse faire prise, puis on procède
au démontage.
[0003] Pour procéder au démontage, on commence par faire le décoffrage à l'aide des systèmes
à vis, par l'intermédiaire des bastaings et poutrelles. On extrait, ensuite, les
éléments de coffrage, qui ne sont plus bloqués, ainsi que les bastaings et les poutrelles.
Dans une dernière phase, on démonte la charpente d'étaiement.
[0004] On conçoit que toutes les opérations de montage et démontage de cet ensemble sont
longues, et demandent un travail important.
[0005] On a déjà proposé, pour réduire ces inconvénients, d'utiliser des panneaux de coffrage
qui sont solidaires des bastaings, ce qui diminue d'autant le nombre d'opérations.
Selon un autre procédé, on a proposé de placer des roulettes sous les tours, et de
déplacer celles-ci, après avoir abaissé le coffrage, de façon à procéder au démontage
sans être au-dessous de la structure en béton. Cela permet d'utiliser une grue, et
permet d'accélérer considérablement le processus du démontage. Cependant, ce procédé
exige une préparation complémentaire du sol, puisqu'on doit déplacer l'ensemble de
la charpente, sur une distance à peu près égale à la largeur du pont.
[0006] Un autre procédé connu, pour réduire la durée des opérations, consiste à constituer
les tours avec des éléments en forme d'échelle, qui sont amenés horizontalement, redressés
sur le site et solidarisés entre eux au moyen d'un certain nombre de traverses horizontales.
Le démontage de cette charpente se fait assez rapidement: on enlève les traverses
horizontales et on fait pivoter les éléments en forme d'échelle autour d'un axe horizontal
pour les ramener au sol. Cette solution ne supprime pas les opérations consistant
à enlever l'un après l'autre les éléments de coffrage, les bastaings s'ils ne sont
pas solidaires des éléments de coffrage, et les poutrelles.
[0007] La présente invention a pour but de fournir un procédé, utilisable en particulier,
pour la confection de ponts, et qui permet un montage plus rapide et surtout un démontage
considérablement simplifié et accéléré.
[0008] L'invention fournit, en conséquence, un procédé pour confectionner une structure
en béton présentant une surface inférieure à peu près horizontale et au moins en partie
écartée du sol, telle qu'un tablier de pont, ce procédé comportant l'établissement
d'une charpente d'étaiement reposant sur le sol, la pose sur cette charpente de panneaux
de coffrage dont la surface supérieure est à peu près horizontale, le réglage de
la position exacte des éléments de coffrage à l'aide de moyens de levage intercalés
entre la charpente d'étaiement et les panneaux de coffrage, la coulée du béton sur
ces éléments de coffrage et l'enlèvement des panneaux de coffrage et de la charpente
d'étaiement après la prise du béton, qui présente pour particularité que:
a) on utilise des panneaux de coffrage solidaires d'une part de moyens pour solidariser
entre eux des panneaux adjacents et, d'autre part, d'éléments raidisseurs rectilignes,
ayant la forme de poutres, et parallèles entre eux;
b) on prévoit, entre la charpente d'étaiement et les panneaux de coffrage, des galets
ou surface de glissement, susceptibles de coopérer avec lesdits éléments raidisseurs
pour déplacer horizontalement l'ensemble formé par les panneaux de coffrage solidarisés
entre eux sur une distance limitée;
c) après la prise du béton, on décoffre, puis on déplace ledit ensemble jusqu'à ce
qu'au moins un panneau de coffrage soit au-delà de la structure en béton qui a été
coulée et a fait prise;
d) on désolidarise ce panneau de coffrage des autres et on l'enlève;
e) on recommence les opérations c) et d) jusqu'à enlèvement de tous les panneaux de
coffrage;
f) on démonte ensuite la charpente d'étaiement.
[0009] De préférence, le procédé selon l'invention comprend l'utilisation de panneaux de
coffrage pourvus, sur leur face inférieure, d'un cadre rigide équipé de moyens de
solidarisation tels que vis et noix avec le cadre similaire d'un panneau adjacent,
et d'au moins un renfort rectiligne, parallèle à un des côtés du cadre, et on place
ces panneaux avec ces renforts parallèles entre eux et dirigés vers l'endroit où se
fera le démontage de l'ensemble des panneaux de coffrage.
[0010] Suivant une modalité avantageuse, on utilise des galets associés à des moyens de
blocage du type à came, disposés pour immobiliser les panneaux de coffrage par rapport
à la charpente en les soulevant au-dessus des galets, et pour libérer, le moment venu,
les panneaux de coffrage en les faisant reposer sur les galets.
[0011] L'invention fournit encore un panneau de coffrage spécialement utilisable pour la
mise en oeuvre du procédé ci-dessus, et qui comporte:
- une plaque en matériau à alvéoles non remplis, avec deux couches de revêtement en
matériau étanche;
- des nervures de renfort en matériau à alvéoles non remplis;
- un cadre rigide sur les bords de la plaque, à cadre portant des moyens de liaison
avec les cadres de panneaux adjacents,
la plaque, les nervures et le cadre étant solidaires les uns des autres.
[0012] Le matériau à alvéoles non remplis peut être constitué par une structure de type
nid d'abeilles, à cellules perpendiculaires au plan de la plaque. On préfère cependant
que ce matériau soit constitué par une mousse rigide, a pores fermes, par exemple
en polyuréthanne. Un tel matériau est en effet plus facile à mettre en oeuvre, la
structure de type nid d'abeilles, car il n'y a pas de précautions spéciales à prendre
pour empêcher que la matière de revêtement pénètre dans les cellules. Cet avantage
compense en général un poids légèrement plus élevé.
[0013] L'invention fournit aussi un dispositif de décoffrage et roulement, spécialement
utilisable dans la mise en oeuvre du procédé ci-dessus, et comportant:
- une chape formée d'une base et de deux flancs;
- un plateau-support mobile dans la chape perpendiculairement à la base;
- un moyen capable à volonté de maintenir le plateau-support dans une première position
écartée de la base et de le laisser se déplacer jusqu'à une deuxième position plus
rapprochée de la base;
- au moins un rouleau monté dans la chape, à axe parallèle à la base, et dont le sommet
est plus écarté de celle-ci que la face extérieure du plateau-support dans sa seconde
position; et
- des moyens de liaison de la base de la chape avec une structure support, ces moyens
de liaison comportant des moyens pour déplacer la base à peu près perpendiculairement
à son plan et une rotule permettant de faire varier dans certaines limites l'orientation
de la base par rapport à la structure support.
[0014] De préférence, dans ce dispositif de décoffrage et roulement, les moyens capables
de maintenir et de laisser se déplacer le plateau-support comprennent une came montée
dans la chape et agissant sur la face interne du plateau-support.
[0015] Avantageusement, la came porte un galet qui soutient le plateau-support dans la première
position écartée de la base et facilite le début du déplacement de la came depuis
cette première position vers la seconde.
[0016] L'invention va maintenant être exposée de façon plus détaillée à l'aide d'un exemple
pratique illustré à l'aide des figures, parmi lesquelles:
Figure 1 est une vue de dessous, en perspective, d'un panneau de décoffrage pour la
mise en oeuvre du procédé selon l'invention.
Figure 2 est une vue en perspective schématique d'un tablier de pont construit selon
le procédé de l'invention, au moment de l'enlèvement des panneaux de décoffrage.
Figure 3 est une coupe du dispositif à rouleaux pour supporter les panneaux de coffrage.
Figure 4 est une vue moitié en coupe et moitié en élévation d'une variante du dispositif
de la figure 3.
[0017] Le panneau de décoffrage représenté à la figure 1 comprend une plaque plane 1, à
structure du type "nid d'abeilles", à cellules orientées perpendiculairement à son
plan, avec une couche de revêtement extérieure étanche et une couche de revêtement
intérieure étanche, la matière de la couche de revêtement extérieure étant en outre
choisie pour avoir des propriétés de surface telles qu'il n'est pas nécessaire d'utiliser
de l'huile de coffrage entre le panneau et le béton.
[0018] Le panneau 1 est raidi, sur ses quatre côtés, par un cadre rigide 2, en métal, qui
porte sur chacun de ses côtés des renforts 3, comportant des trous filetés 4, dans
lesquels il est prévu d'insérer des vis pour solidariser deux éléments adjacents entre
eux.
[0019] Suivant une variante, les trous 4 sont supprimés et l'assemblage de deux éléments
entre eux est réalisé à l'aide de pinces qui prennent appui sur les cadres des deux
éléments.
[0020] Le panneau 1 porte encore, sur sa face inférieure, deux robustes nervures 5, parallèles,
et de hauteur supérieure à celle du cadre 2.
[0021] Pour les nervures, comme pour la plaque 1, on a choisi un matériau à structure de
type "nid-d'abeilles", les cellules étant orientées perpendiculairement au plan du
panneau 1, c'est-à-dire parallèles aux cellules de la plaque 1.
[0022] Dans une variante avantageuse on a choisi, pour la plaque 1 comme pour les nervures
5, une mousse de polyuréthanne rigide, à pores fermes, stabilisée, de masse volumique
environ 90 kg/m³.
[0023] La fabrication des panneaux, dans ce cas est la suivante:
[0024] On pose dans un moule des panneaux d'une résine type "Gelcoat" connue pour sa très
faible adhérence sur le béton, on dépose sur ces panneaux du tissu de verre imprégné
de résine polyester non polymérisée, et sur ces panneaux, la plaque de mousse de polyuréthanne,
avec ses nervures, on la recouvre de tissu de verre imprégné de résine polyester puis
des panneaux de résine type "Gelcoat", et on chauffe le tout jusqu'à obtenir un ensemble
polymérisé rigide.
[0025] Avantageusement, pour faciliter le travail au chantier, les panneaux de résine type
Gelcoat sont de couleur différente selon qu'ils recouvrent une face inférieure ou
une face supérieure du panneau.
[0026] Ce sont les nervures 5 qui supportent les panneaux et le béton coulé sur ces derniers.
Leur robustesse est calculée en conséquence. Il est à noter que le poids propre des
panneaux complets est faible, de l'ordre de 30 kg/m² ou moins, la charge principale
est donc constituée par le poids de béton: environ 250 kg/m² et par décimètre d'épaisseur.
[0027] Dans la pratique on utilise deux types de panneaux, les uns sont tels qu'on vient
de les décrire, et sur les autres, une série de perçages ont été créés à la mise en
forme le long des nervures 5, ces trous reliant la face supérieure du panneau à la
face inférieure de la nervure, dans le plan axial de celle-ci. Ces trous servent au
bridage d'éléments de coffrage destinés notamment à la confection des bordures du
tablier du pont.
[0028] Le mode opératoire du procédé de l'invention va maintenant être décrit en s'aidant
de la figure 2.
[0029] Après avoir préparé le sol de façon convenable, on édifie la structure d'étaiement
9, de préférence selon le procédé connu qui consiste à utiliser des éléments en forme
d'échelle 10, qu'on pose à plat sur le sol, puis qu'on redresse à la verticale et
qu'on relie entre eux par des éléments de liaison 11.
[0030] Il est également possible, conformément à la pratique courante, de constituer la
structure d'étaiement avec une série de poutres horizontales portées sur des montants
verticaux écartés, ou sur des consoles solidaires des culées du pont, pour laisser
le passage. Le mode de construction de la structure d'étaiement est en dehors de l'invention.
[0031] La structure d'étaiement porte des dispositifs de décoffrage et de roulement qu'on
va maintenant décrire en détail à l'aide de la figure 3, avant de poursuivre l'exposé
du procédé de l'invention. Ces dispositifs de décoffrage et de roulement sont en effet
un élément très important pour la mise en oeuvre du procédé.
[0032] Une chape 12 est formée d'une base 13 et de deux flancs 14, parallèles et identiques,
dont un seul est représenté. Sur la figure, la chape est montrée en position d'utilisation,
c'est-à-dire avec sa base horizontale et ses flancs verticaux. Deux roulements porteurs
15 parallèles sont montés dans la chape, leurs arbres 16 étant dans un même plan horizontal,
c'est-à-dire parallèle à la base 13. Les flancs présentent, en outre, chacun deux
lumières verticales 17, qui servent au guidage d'un plateau-support 18, grâce à des
tétons 19 qui pénètrent dans les fentes 17. Ce plateau-support, parallèle à la base,
peut ainsi se déplacer verticalement entre une position supérieure représentée en
traits pleins, et une position inférieure représentée en tirets. Dans la position
inférieure, la face supérieure du plateau-support 18 est légèrement au-dessous du
plan défini par les sommets des rouleaux 15, alors qu'elle est largement au-dessus
du même plan quand elle est dans la position supérieure.
[0033] Pour le déplacement du plateau-support, on a prévu une came 20, constituée par une
surface cylindrique à génératrice perpendiculaire au plan des flancs 14, et dont la
courbe directrice est une spirale. La came 20 est montée dans la chape par l'intermédiaire
d'un arbre 21, de diamètre plus important que les arbres 15 des rouleaux 16, on verra
plus loin pourquoi. L'arbre 21 est solidaire d'un levier de commande 22, extérieur
à la chape 12. La came 20 engage la face inférieure du plateau-support 18, et la rotation
du levier 22 fait passer le plateau-support de la position supérieure à la position
inférieure, et vice versa.
[0034] L'écartement entre les deux plaques 14 est supérieur à la largeur des nervures 5,
si bien que celles-ci peuvent pénétrer dans la chape pour reposer sur les rouleaux
15. La hauteur des plaques 14 au-dessus du plan des sommets des rouleaux 15 est inférieure
à la hauteur des nervures 5, diminuée de la hauteur des renforts 3.
[0035] La partie inférieure de la base 13 de la chape 12 présente un évidement en forme
de portion de sphère, dans lequel pénètre une rotule 23, montée sur une tige 24, filetée,
qui traverse un "écrou de vérin" 25, pourvu de poignées 26, et qui repose sur l'extrémité
d'un tube 27 dans lequel pénètre la tige 24. Dans le cas où la structure d'étaiement
comprend une charpente à tubes verticaux, c'est l'un d'eux qui constitue le tube 27.
Si cette structure est formée de poutres horizontales, le tube 27 est un tube spécial
porté par ces poutres.
[0036] La rotule 23 étant immobilisée en rotation soit à la main, soit par frottement dans
l'évidement de la base 13, l'actionnement des poignées 26 permet d'élever la chape
à la hauteur désirée, cependant que la présence de la rotule permet l'adaptation
à des pentes ou dévers.
[0037] La figure 4 montre une variante, un peu simplifiée du dispositif de la figure 3.
Les pièces équivalentes portent les mêmes repères sur les deux figures. La came 20
au lieu d'avoir une section en forme de spirale, a une section en forme d'ellipse:
Elle est constituée de deux plaques identiques, de part et d'autre du plan de la moitié
droite de la figure, ces deux plaques en forme d'ellipse étant montées, de façon excentrée
sur le même arbre 21. A leur extrémité la plus écartée de cet arbre, les plaques 20
portent un galet 30 qui va légèrement au-delà de leur extrémité, et qui dans la position
supérieure supporte le plateau-support 18. Ainsi, lorsqu'on agit sur la poignée 22
pour déplacer la came à partir de sa position supérieure, celle-ci se glisse directement
contre le plateau-support 18, et son déplacement est facilité au début par la présence
du galet 30, intercalé entre elle et le plateau-support.
[0038] Pour empêcher un déplacement intempestif de la came, il est prévu une butée fixe
31 et une butée verrouillable 32 qui immobilisent la poignée 22 dans la situation
correspondant à la position supérieure de la came 20.
[0039] Une autre différence avec la figure 3 consiste en ce que les deux roulements porteurs
15 ont été remplacés par un roulement unique 33 monté fou sur l'arbre 21, entre les
deux pièces en ellipse qui forment la came 20. Quand le plateau porteur est dans la
position inférieure, représentée en tirets, le roulement 33 passe à travers une fente
34 du plateau porteur 18 pour supporter le panneau de coffrage.
[0040] On va maintenant reprendre l'exposé du procédé.
[0041] Après avoir édifié la structure d'étaiement 9, on met en place, si cela est nécessaire,
les tubes 27, on dispose les tiges 24 avec leur écrou 25, et les chapes 12, en quantité
suffisante pour supporter le coffrage. Dans le sens parallèle au bord du pont, l'écartement
des chapes est égal à la distance entre les nervures 5 successives, portées soit par
un même panneau 1, soit par deux panneaux adjacents assemblés. Dans le sens perpendiculaire
au bord du pont, l'espacement des chapes est tel que chaque nervure soit supportée
par au moins une chape, de préférence au moins deux.
[0042] Par action sur les leviers 22, on place les plateaux-supports 18 en position supérieure.
On agit sur les écrous de vérin 25 pour amener les plateaux-supports à une hauteur
convenable pour un nivellement correct des panneaux de coffrage qu'ils devront porter.
[0043] On met alors en place les panneaux 1 en les faisant reposer par leurs nervures 5
sur les plateaux-supports 18. Cette mise en place se fait, normalement, avec la grue
28 du chantier.
[0044] On solidarise ensuite les panneaux 1 entre eux à l'aide de vis insérées dans les
trous 4. Cela a pour effet de constituer une surface de coffrage continue et étanche,
sensiblement horizontale, c'est-à-dire avec éventuellement une faible inclinaison,
conforme aux prescriptions du maître de l'ouvrage, assez faible pour permettre la
coulée du béton. Cette solidarisation des panneaux a également pour résultat de permettre
les déplacements ultérieurs du coffrage en un seul bloc, comme on le verra plus loin.
[0045] On procède alors à la coulée du béton. On observera que le poids du béton, auquel
s'ajoute le poids, bien plus faible, du coffrage, est transmis à la structure d'étaiement
par l'intermédiaire du plateau-support 18, de la came 20 et de son arbre 21, ainsi
que de la chape 12 et de la tige 24. Ces pièces sont calculées en conséquence, en
particulier l'arbre 21.
[0046] Après la prise du béton, pour procéder au décoffrage, il suffit d'actionner les leviers
22 pour abaisser la came 20 et les plateaux-supports 18, jusqu'à ce que les plateaux
5 reposent sur les rouleaux 15 par l'intermédiaire des nervures 5. On observera que
ces rouleaux n'ont à supporter qu'une charge très faible, de l'ordre du centième de
ce que doit supporter la chape lorsque le poids du béton se fait sentir.
[0047] On déplace alors le coffrage, dans son ensemble, vers le bord du pont, à l'aide de
treuils ou de vérins prenant appui sur la structure d'étaiement. Lorsqu'une première
rangée de panneaux a dépassé le bord du pont, c'est-à-dire qu'elle n'est plus au-dessous
du tablier 29 qu'on vient de couler, on désolidarise ces panneaux du reste du coffrage,
et en même temps, on désolidarise entre eux ces panneaux du reste de la rangée. L'opération
peut commencer avant la fin du déplacement. A l'aide de la grue 28, on enlève les
panneaux sans difficulté. Si on le désire, on peut enlever plusieurs panneaux de la
rangée en même temps, et ne les désolidariser qu'au sol.
[0048] On recommence ensuite l'opération consistant à faire avancer le coffrage jusqu'à
dégager une rangée, puis à enlever les panneaux de cette rangée à l'aide de la grue,
jusqu'à démontage complet du coffrage.
[0049] La structure d'étaiement peut être ensuite démontée de manière connue. Son démontage
peut d'ailleurs commencer avant la fin de l'enlèvement du coffrage.
[0050] L'invention est susceptible de nombreuses variantes, sans sortir de son cadre. Par
exemple, on peut rempla- cer le dispositif à came pour le déplacement du plateau-support
par un système à coins coulissant horizontalement, ou bien par un système à vérins
à vis ou autres. Le mode de fixation des panneaux entre eux peut, également, être
différent de celui qui est décrit, et comporter, par exemple, des systèmes à serrage
rapide.
1. Procédé pour confectionner une structure en béton présentant une surface inférieure
à peu près horizontale et au moins en partie écartée du sol, telle qu'un tablier
de pont, ce procédé comportant l'établissement d'une structure d'étaiement (9) reposant
sur le sol, la pose sur cette charpente de panneaux de coffrage (1) dont la surface
supérieure est à peu près horizontale, le réglage de la position exacte des éléments
de coffrage à l'aide de moyens de levage intercalés entre la charpente d'étaiement
et les panneaux de coffrage, la coulée du béton sur ces éléments de coffrage et l'enlèvement
des panneaux de coffrage et de la charpente d'étaiement après la prise du béton,
caractérisé en ce que:
a) on utilise des panneaux de coffrage (1) solidaires d'une part de moyens (3, 4)
pour solidariser entre eux des panneaux adjacents et d'autre part d'éléments raidisseurs
(5) rectilignes, ayant la forme de poutres, et parallèles entre eux;
b) on prévoit entre la structure d'étaiement (9) et les panneaux de coffrage (1),
des galets (15) ou surfaces de glissement susceptibles de coopérer avec lesdits éléments
raidisseurs pour déplacer horizontalement l'ensemble formé par les panneaux de coffrage
solidarisés entre eux sur une distance limitée;
c) après la prise du béton, on décoffre puis on déplace ledit ensemtle jusqu'à ce
qu'au moins un panneau de coffrage soit au-delà de la structure en béton (29) qui
a été coulée et a fait prise;
d) on désolidarise ce panneau de coffrage d'autres éléments de coffrage et on l'enlève;
e) on recommence les opérations c) et d) jusqu'à enlèvement de tous les panneaux de
coffrage;
f) on démonte ensuite la charpente d'étaiement.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend l'utilisation
de panneaux de coffrage (1) pourvus, sur leur face inférieure, d'un cadre rigide (2)
équipé de moyens de solidarisation tels que vis et noix avec le cadre similaire d'un
panneau adjacent, et d'au moins un renfort rectiligne (5), parallèle à un des côtés
du cadre, et en ce qu'on place des panneaux avec ces renforts parallèles entre eux
et dirigés vers l'endroit où se fera le démontage de l'ensemble des panneaux de coffrage.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce qu'on intercale,
entre la structure d'étaiement (9) et les panneaux de coffrage (1) des dispositifs
(12) comprenant un support (18) mobile entre une première position où il peut coopérer
avec les éléments raidisseurs (5) pour supporter un panneau de coffrage, et une seconde
position, où il permet la coopération entre les galets (15) et les éléments raidisseurs.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'on utilise des dispositifs
(12) dans lesquels le passage du support (18) d'une position à l'autre est fait à
l'aide d'une came.
5. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'on utilise des dispositifs
(12) dans lesquels le passage du support (18) d'une position à l'autre est obtenu
à l'aide de coins.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'à l'étape d),
on désolidarise un groupe d'éléments de coffrage du reste du coffrage, on enlève ce
groupe, et on achève le démontage au sol.
7. Panneau de coffrage spécialement destiné à la mise en oeuvre du procédé selon l'une
des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'il comporte:
- une plaque (1) en matériau à alvéoles non remplis, avec deux couches de revêtement
en matériau étanche;
- des nervures de renfort (5) en matériau à alvéoles non remplis;
- un cadre rigide (2) sur les bords de la plaque, ce cadre portant des moyens de liaison
avec les cadres de panneaux adjacents,
la plaque, les nervures et le cadre étant solidaires les uns des autres.
8. Panneau selon la revendication 7, caractérisé en ce que le matériau à alvéoles
non remplis a une structure du type nid d'abeilles à cellules perpendiculaire au
plan de la plaque.
9. Panneau selon la revendication 7, caractérisé en ce que le matériau à alvéoles
non remplis est une mousse plastique à pores fermes.
10. Dispositif de décoffrage et roulement, spécialement destiné à la mise en oeuvre
du procédé selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'il comporte:
- une chape (12) formée d'une base (13) et de deux flancs (14);
- un plateau-support (18) mobile dans la chape perpendiculairement à la base (13);
- un moyen (22) capable à volonté de maintenir le plateau-support dans une première
position écartée de la base et de le laisser se déplacer jusqu'à une deuxième position
plus rapprochée de la base;
- au moins un rouleau (15) monté dans la chape, à axe parallèle à la base, et dont
le sommet est plus écarté de celle-ci que la face extérieure du plateau-support dans
sa seconde position,
et des moyens de liaison de la base de la chape avec une structure support, ces moyens
de liaison comportant des moyens pour déplacer la base à peu près perpendiculairement
à son plan et une rotule permettant de faire varier dans certaines limites l'orientation
de la base par rapport à la structure support.
11. Dispositif selon la revendication 10, caractérisé en ce que les moyens capables
de maintenir et de laisser se déplacer le plateau-support comprennent une came (20)
montée dans la chape et agissant sur la face interne du plateau-support (18).
12. Dispositif selon la revendication 11, caractérisé en ce que la came (2) porte
un galet (30) qui porte sur le plateau-support (18) quand il est dans ladite première
position, et est disposé pour faciliter le déplacement de la came pour s'écarter de
cette première position.