[0001] La présente invention concerne un fusible limiteur de courant haute puissance comprenant
un élément fusible conducteur d'électricité entouré de façon serrée par une enveloppe
en un matériau rigide haute densité (non poreux), notamment en céramique. L'invention
concerne également une méthode de fabrication d'un tel fusible.
[0002] De façon générale, un fusible est un dispositif électrique qui conduit un courant
et qui interrompt ce même courant lorsqu'il dépasse une valeur prédéterminée, pour
ainsi protéger un circuit électrique contre un courant de trop grande intensité. Les
courants de défaut de très grande intensité sont donc interrompus bien avant qu'ils
n'atteignent leur amplitude maximale. Un fusible limite par conséquent l'énergie qui
pourrait se développer dans un circuit électrique défectueux et l'endommager.
[0003] Les fusibles limiteurs de courant haute puissance conventionnels se composent habituellement
d'un tube isolant de fibre de verre ou de céramique fermé à chaque extrémité par des
couvercles métalliques. Ces couvercles constituent des terminaux qui permettent la
connexion du fusible dans un circuit électrique à protéger. Ces fusibles conventionnels
renferment aussi un ou plusieurs éléments fusibles conducteurs d'électricité qui se
présentent sous forme de fils ou de rubans et qui sont respectivement reliés à leurs
deux extrémités aux deux couvercles. Les éléments fusibles sont métalliques et contiennent
par exemple de l'argent, du cuivre, de l'aluminium, etc. Ils sont en outre entourés
d'un agent extincteur d'arc, généralement du sable de quartz ayant subi un compactage
et remplissant le tube isolant.
[0004] Au passage d'un courant de défaut à travers un élément fusible, le métal qui le compose
atteint son point de fusion en des endroits déterminés par sa géométrie. Il se produit
alors un arc électrique de coupure de courant dont la résistance augmente jusqu'à
une valeur suffisante pour développer une tension plus élevée que celle de la source.
Comme cette tension d'arc est de polarité opposée à celle de la source, le courant
de défaut diminue alors jusqu'à une valeur nulle. Les caractéristiques de cette réduction
de courant sont intimement liées à la nature de l'agent extincteur d'arc.
[0005] A cause de la faible conductivité thermique du sable de quartz, et du remplissage
partiel (environ 70%) par le sable de quartz de l'espace intérieur du tube isolant,
il résulte une faible dissipation de chaleur lors de la production de l'arc électrique,
ce qui augmente le temps de coupure du courant par le fusible et l'énergie développée
à l'intérieur de celui-ci. Lors de la production de l'arc, le métal formant l'élément
fusible est vaporisé et crée une pression, laquelle forme un canal d'arc dans le sable
de quartz plus grand que les dimensions initiales de l'élément fusible. La tension
d'arc augmente alors plus lentement, ce qui a pour effet d'augmenter le temps de coupure
du courant.
[0006] Afin d'améliorer la conductivité thermique et la rigidité mécanique du sable de quartz,
les brevets des Etats-Unis nos. 3.838.375 (FRIND et AL) délivré le 24 septembre 1974,
et 4.003.129 (KOCH et AL) délivré le 18 janvier 1977, proposent d'introduire un liant
inorganique dans le sable de quartz tout en conservant une certaine porosité. Les
résultats obtenus par ce moyen sont supérieurs à ceux des fusibles conventionnels
ayant subi un compactage de sable classique.
[0007] Un but de la présente invention est d'encore améliorer les caractéristiques de fonctionnement
d'un fusible limiteur de courant haute puissance en remplaçant le sable de quartz
incluant ou non un liant inorganique par une enveloppe en matériau rigide haute densité,
en particulier en céramique, qui entoure de façon serrée l'élément fusible et qui
présente une grande résistivité diélectrique à la température élevée de l'arc électrique
et une grande résistance aux chocs de pression et de température élevée causés par
l'arc.
[0008] Plus spécifiquement, la présente invention a pour objet un fusible limiteur de courant
comprenant un élément fusible apte à conduire un courant électrique et conçu pour
fondre et ainsi interrompre ce courant lorsque ce dernier atteint une valeur prédéterminée,
une enveloppe constituée d'un matériau rigide haute densité qui entoure de façon serrée
l'élément fusible, et une paire de terminaux montés sur l'enveloppe, reliés entre
eux par l'intermédiaire de l'élément fusible, et permettant la connexion de cet élément
fusible dans un circuit électrique susceptible de subir une surintensité de courant.
Tel que déjà mentionné,le matériau rigide haute densité constituant l'enveloppe présente
une grande résistivité diélectrique à la température élevée d'un arc électrique survenant
à l'intérieur de l'enveloppe lors de la fusion de l'élément fusible, ainsi qu'une
grande résistance à des chocs de pression et de température élevée causés par l'arc
électrique.
[0009] De préférence, le matériau rigide haute densité constituant l'enveloppe est une céramique
telle que l'alumine, Al₂O₃, et l'oxyde de Beryllium, BeO, qui présente en outre une
grande conductivité thermique et une grande chaleur spécifique qui lui permettent
d'absorber rapidement la chaleur produite à l'intérieur de l'enveloppe par l'arc électrique.
[0010] Tel qu'il sera explicité plus en détail ci-après, les céramiques possédant une grande
résistance mécanique ainsi qu'une grande résistance à la température élevée de l'arc
électrique favorisent une montée plus rapide de la tension d'arc en comparaison avec
les fusibles de l'art antérieur, ce qui cause une interruption beaucoup plus rapide
du courant de défaut.
[0011] Selon la présente invention, il est également prévu une méthode de fabrication d'un
fusible limiteur de courant, caractérisée en ce qu'elle comporte des étapes de production
d'un élément fusible apte à conduire un courant électrique et conçu pour fondre et
ainsi interrompre ce courant lorsque celui-ci atteint une valeur donnée, de production
d'une enveloppe constituée d'un matériau rigide haute densité et qui définit une cavité
de même forme et dimensions que l'élément fusible, d'insertion de l'élément fusible
à l'intérieur de la cavité définie par ladite enveloppe de manière à ce que ledit
matériau rigide haute densité entoure de façon serrée l'élément fusible, et de montage
sur l'enveloppe d'une paire de terminaux reliés entre eux par l'intermédiaire de l'élément
fusible et permettant donc la connexion de cet élément fusible dans un circuit électrique
susceptible de subir une surintensité de courant. Encore une fois, le matériau rigide
haute densité constituant l'enveloppe présente une grande résistivité diélectrique
à la température élevée d'un arc électrique survenant à l'intérieur de l'enveloppe
lors de la fusion de l'élément fusible, ainsi qu'une grande résistance à des chocs
de pression et de température élevée causés par cet arc.
[0012] De préférence, l'étape de montage de la paire de terminaux sur l'enveloppe comporte
la métallisation de cette enveloppe aux deux extrémités.
[0013] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, l'étape de production de l'enveloppe
comporte la production de deux pièces complémentaires constituées du matériau rigide
haute densité et ayant chacune une surface de contact avec l'autre desdites deux pièces,
la surface de contact de l'une de ces deux pièces complémentaires comprenant une
rainure de même forme et dimensions que l'élément fusible qui est de forme allongée,
et l'étape d'insertion de l'élément fusible consiste à insérer cet élément à l'intérieur
de la rainure et à assembler les deux pièces complémentaires en joignant leurs surfaces
de contact.
[0014] Selon un autre aspect de la présente invention, une méthode de fabrication d'un fusible
limiteur de courant comprend une étape de production d'une enveloppe constituée d'un
matériau rigide haute densité qui définit une cavité, ce matériau présentant une grande
résistivité diélectrique à température élevée ainsi qu'une grande résistance à des
chocs de pression interne et de température élevée. Cette méthode de fabrication
d'un fusible limiteur de courant comporte en outre des étapes d'injection d'un métal
en fusion à l'intérieur de ladite cavité de l'enveloppe pour former un élément fusible
apte à conduire un courant électrique et conçu pour fondre et ainsi interrompre ledit
courant électrique lorsque ce dernier atteint une valeur donnée, et de montage sur
l'enveloppe d'une paire de terminaux reliés entre eux par l'intermédiaire de l'élément
fusible, et permettant donc la connexion de cet élément dans un circuit électrique
susceptible de subir une surintensité de courant.
[0015] Selon un mode de réalisation préféré de cette dernière méthode de fabrication d'un
fusible limiteur de courant, l'étape de production de l'enveloppe comporte l'utilisation
de pièces de métal à haut point de fusion pour former la cavité de l'enveloppe.
[0016] Une gaine de fibre de verre ou encore de céramique peut entourer l'enveloppe du fusible
selon l'invention pour ainsi augmenter la rigidité du fusible résultant.
[0017] Les avantages et autres caractéristiques de la présente invention ressortiront de
la description non limitative qui suit de modes de réalisation préférés de celle-ci,
donnés à titre non limitatif seulement avec référence aux dessins annexés dans lesquels:
La Figure 1 représente une coupe longitudinale d'un fusible selon l'invention, comportant
une enveloppe en céramique rigide haute densité qui entoure de façon serrée un élément
fusible;
La Figure 2 a) représente l'état physique du fusible de la Figure 1, avant fusion
de l'élément fusible;
La Figure 2 b) représente l'état physique du fusible de la Figure 1, après fusion
de l'élément fusible;
La Figure 3 présente un oscillogramme typique du fonctionnement du fusible selon l'invention
lors d'une interruption de courant;
Les Figures 4, 5 a) et 5 b) sont des courbes qui démontrent les avantages du fusible
selon l'invention par rapport aux fusibles de l'art antérieur;
La Figure 6 illustre un premier mode de fabrication de l'enveloppe de céramique du
fusible selon l'invention;
La Figure 7 illustre un second mode de fabrication de l'enveloppe de céramique du
fusible selon l'invention;
Les Figures 8 a) et 8 b) illustrent un troisième mode de fabrication de l'enveloppe
de céramique du fusible selon la présente invention; et
Les Figures 9 et 10 illustrent des modes de fabrication du fusible selon l'invention,
dans lesquels l'élément fusible est obtenu par injection de métal en fusion dans une
cavité formée à l'intérieur de l'enveloppe de céramique.
[0018] Le fusible limiteur de courant haute puissance F selon la présente invention, tel
qu'illustré en coupe longitudinale à la Figure 1 des dessins, comporte un élément
fusible métallique 1 sous forme de ruban. L'élément fusible 1 comporte au moins une
réduction de largeur 2 (trois de ces réductions de largeur étant illustrées sur la
Figure 1 pour fins d'exemple) ou se produit un arc électrique lors de la fusion de
l'élément fusible à cet endroit. Evidem ment, les parties de l'élément 1 réduites
en largeur sont les premières susceptibles de fusion. A cause de leur section transversale
réduite, elles chauffent plus rapidement lorsque soumises à un courant électrique.
[0019] Le nombre de réductions de largeur du ruban formant l'élément 1, où se produisent
des arcs électriques lors de la fusion de l'élément 1 à ces endroits, peut varier
et est sélectionné de façon conventionnelle selon les besoins de l'application prévue.
Il est aussi bien connu de remplacer ces réductions de largeur par des perforations
pratiquées à travers le ruban métallique constituant l'élément 1.
[0020] Les explications ci-dessous se rapportent à un seul arc électrique de coupure de
courant. Il est cependant évident que celles-ci s'appliquent à chaque arc électrique
lorsque l'élément fusible sous forme de ruban comporte plusieurs réductions de largeur
ou encore plusieurs perforations.
[0021] L'élément fusible 1 est entouré de façon serrée par une enveloppe de céramique rigide
haute densité (non poreuse) 3. La céramique rigide haute densité utilisée dans la
fabrication de l'enveloppe 3 peut être de diverses compositions. Toutefois, les céramiques
telles que l'alumine de formule chimique Al₂O₃, ou l'oxyde de Beryllium de formule
chimique BeO, donnent d'excellents résultats. Ces céramiques possèdent en particulier
les qualités suivantes:
a) une très grande résistance aux chocs de pression interne;
b) une très grande résistance aux chocs de température élevée;
c) une grande résistivité diélectrique aux températures élevées; et
d) une conductivité thermique élevée et une grande chaleur spécifique
[0022] L'enveloppe de céramique 3 doit avoir des dimensions suffisantes pour lui permettre
de résister aux chocs de pression interne et de température élevée causés par la création
de l'arc électrique à la coupure du courant, sans craquement ni explosion pour ainsi
assurer une grande étanchéité. Elle peut toutefois être de dimension réduite et renforcée
par une gaine cylindrique 4 de céramique ou encore de fibre de verre.
[0023] Les deux extrémités de l'enveloppe 3 du fusible F sont métallisées tel qu'indiqué
par les références 5 et 6. Ces métallisations sont effectuées de façon conventionnelle
directement sur la céramique. Il en résulte deux terminaux électriques 5 et 6 qui
permettent de connecter le fusible F, plus particulièrement son élément fusible 1,
dans un circuit électrique à protéger susceptible de subir une surintensité de courant.
Evidemment, lors des métallisations, le métal appliqué entre en contact avec les extrémités
de l'élément fusible 1 pour ainsi relier celui-ci entre les terminaux 5 et 6.
[0024] La Figure 2 a) illustre l'état physique du fusible F, avant la fusion de l'élément
fusible 1, c'est-à-dire en conduction. L'élément fusible 1 est alors entouré de façon
serrée par l'enveloppe de céramique 3.
[0025] Lors de la fusion de l'élément fusible 1, la très grande température de l'arc électrique
de coupure de courant vaporise très rapidement l'élément 1 et forme à l'endroit où
se produit l'arc (réduction de largeur du ruban métallique) une pression qui doit
être maintenue par la grande étanchéité de l'enveloppe de céramique 3. Cette pression
favorise une montée très rapide de la tension d'arc, et lorsque celle-ci atteint une
valeur plus élevée que la tension de la source, un courant opposé ramène le courant
de défaut très rapidement à une valeur nulle. La condensation des vapeurs métalliques
en forme de gouttelettes sur les parois de la céramique assure une bonne isolation
électrique entre les terminaux 5 et 6 du fusible, c'est-à-dire entre les bornes créées
par les extrémités de l'élément fusible 1 de chaque côté de sa partie fondue et vaporisée.
[0026] L'alumine, Al₂O₃, et l'oxyde de Beryllium, BeO, sont des céramiques qui sont particulièrement
bien adaptées pour entrer dans la fabrication du fusible F selon l'invention. En
effet, celles-ci sont capables de maintenir la pression produite par l'arc électrique
pour une durée de moins de 200 microsecondes, ce qui permet d'atteindre la valeur
crête de la tension d'arc. Dans les quelques millisecondes qui suivent, les surfaces
de ces céramiques en contact avec l'arc électrique sont soumises à une température
élevée ainsi qu'à une pression encore élevée et une légère partie de celles-ci est
portée au point de fusion. Une cavité légèrement plus grande que les dimensions de
l'élément fusible est ainsi formée sous l'effet combiné de pression et de température,
ce qui favorise la décomposition des gaz produits et offre une distance diélectrique
plus grande entre les bornes du fusible créées par la fusion de l'élément 1. La condensation
des vapeurs métalliques sur les parois de ces céramiques se fait, tel que déjà mentionné,
en multiples gouttelettes de métal séparées les unes des autres d'une distance qui
permet une excellente résistance diélectrique lorsque l'arc s'éteint. La grande résistivité
diélectrique de ces céramiques à la température élevée de l'arc contribue également
au rétablissement diélectrique rapide du fusible F. En outre, leur grande conductivité
thermique et leur grande chaleur spécifique permettent à ces céramiques d'absorber
rapidement la chaleur produite par l'arc électrique pour ainsi diminuer la température
interne du fusible et contribuer à diminuer le temps de coupure du courant.
[0027] La Figure 2 b) montre l'état physique du fusible F après la fusion de l'élément 1.
La cavité formée à l'em placement de la partie fondue de l'élément 1 est relativement
restreinte, ce qui a permis de maintenir la pression à l'endroit de fusion de l'élément
1.
[0028] La Figure 3 présente un oscillogramme typique du fonctionnement d'un fusible F selon
l'invention. Cet oscillogramme illustre la montée très rapide de la tension d'arc
V suite à la fusion de l'élément fusible 1. L'instant auquel se produit cette fusion
est indiqué par la ligne B sur la Figure 3. L'oscillogramme illustre en outre la coupure
très rapide du courant de défaut I, dont la valeur maximale est représentée par la
ligne A, qui cesse de croître quand la tension d'arc V est au moins égale à la tension
de source S. L'oscillogramme de la Figure 3 démontre donc que la capacité de la céramique
rigide haute densité à supporter les chocs de pression et de température élevée, qui
permet à l'enveloppe 3 de maintenir la pression au point de création de l'arc à la
coupure du courant, assure une montée très rapide de la tension d'arc V comparativement
aux fusibles de l'art antérieur, d'où provient l'efficacité d'interruption du courant
de défaut I et, tel qu'il sera explicité plus en détail ci-après, une réduction substantielle
de l'intégrale de joule (intégrale en fonction du temps du terme I²t) du fusible F.
[0029] Tel qu'également illustré par la Figure 3, l'écart entre la valeur maximale du courant
représentée par la ligne A et celle du courant coupé à l'instant du début de l'arc
représenté par la ligne B est inférieur à 1%. Lorsque le courant de défaut cesse
d'augmenter et se renverse, la tension d'arc V cesse également d'augmenter. En conséquence,
en ce qui concerne le fusible F selon l'invention, la montée rapide de la tension
d'arc V ne signifie pas seulement une limitation trés rapide du courant de défaut
I, mais aussi une limitation de la valeur crête de la tension d'arc développée. Des
essais ont démontré que cette surtension est grandement réduite comparativement aux
fusibles rapides de l'art antérieur utilisant par exemple le sable de quartz avec
ou sans liant inorganique.
[0030] La Figure 4 est une série comparative de courbes qui illustrent le fonctionnement
du fusible selon l'invention par rapport à ceux de l'art antérieur qui utilisent comme
agent extincteur d'arc du sable de quartz aggloméré ou non. Il est à noter que les
trois fusibles comportent des éléments fusibles sensiblement identiques.
[0031] Dans la Figure 4, la courbe C illustre la pente d'un courant de défaut présumé, appliqué
à l'instant t₀ aux différents fusibles. La courbe C représente en fait un courant
de court-circuit et son évolution en fonction du temps, s'il n'était pas interrompu.
L'élément fusible de chaque fusible fond à un même instant t₁.
[0032] La courbe D de la Figure 4 illustre l'évolution du courant dans un fusible traditionnel
utilisant comme agent extincteur d'arc du sable de quartz ayant subi un compactage,mais
non aggloméré. Cette courbe D démontre qu'avec de tels fusibles, le courant de défaut
augmente progressivement après la fusion de l'élément fusible, puis diminue lentement
pour atteindre une valeur nulle à l'instant t₂ Ce phénoméne est dû, tel que démontré
par la courbe E, à l'augmention plutôt lente de la tension d'arc dans un tel fusible
et aussi à la valeur crête relativement faible de cette tension d'arc.
[0033] La courbe R illustre l'évolution du courant de défaut en fonction du temps obtenu
avec le fusible décrit dans le brevet des Etats-Unis no. 3.838.375 (FRIND et AL).
Cette courbe R démontre bien qu'un fusible qui utilise comme agent extincteur d'arc
un sable de quartz aggloméré à l'aide d'un liant inorganique assure une meilleure
protection contre les surintensités de courant qu'un fusible utilisant du sable de
quartz non aggloméré. Puisque l'énergie transmise au circuit protégé correspond à
l'intégrale en fonction du temps de t₀ à t₂ du terme I²t (intégrale de joule), I représentant
tel que déjà mentionné le courant de défaut, il est donc évident que le fusible du
brevet no. 3.838.375 (FRIND et AL) réduit de façon considérable l'énergie transmise
au circuit protégé, en comparaison avec ceux utilisant comme agent extincteur d'arc
du sable de quartz non aggloméré. Ceci résulte de l'augmentation beaucoup plus rapide
de la tension d'arc du fusible selon le brevet américain no. 3.838.375 et de la valeur
crête plus élevée de cette tension (voir courbe G de la Figure 4). Il se produit donc
une réduction immédiate et progressive du courant à travers l'élément fusible, et
ce jusqu'à ce que le courant soit interrompu au temps t₂.
[0034] L'évolution du courant de défaut en fonction du temps dans un fusible selon l'invention
est représentée par la courbe S de la Figure 4. La courbe S démontre de façon évidente
la supériorité fondamentale du fusible F selon la présente invention. Cette amélioration
est apportée par l'enveloppe de céramique rigide haute densité pour les différentes
raisons explicitées ci-dessus, et ce sans augmentation excessive de la tension d'arc
V (voir Figure 3). Donc, la réduction appréciable de l'intégrale de joule et la faible
augmentation de tension d'arc présentent des avantages indéniables du fusible F.
[0035] Aux Figures 5 a) et 5 b), on compare deux fusibles, l'un utilisant comme agent extincteur
d'arc du sable de quartz non aggloméré (correspondant à la courbe de gauche) et l'autre
utilisant une enveloppe de céramique rigide haute densité en accord avec la présente
invention (correspondant à la courbe de droite).
[0036] Dans la Figure 5 a) des dessins, les courbes H et I représentent l'évolution du courant
dans un fusible avec sable de quartz non aggloméré, et dans un fusible selon l'invention,
respectivement, les deux fusibles possédant des éléments fusibles sensiblement identiques
et les lignes verticales 9 et 10 indiquent l'instant de fusion de l'élément fusible
pour les deux modèles de fusibles. La partie hachurée de la courbe I montre la réduction
de l'intégrale de joule totale dans le fusible F selon l'invention.
[0037] Dans le cas où la réduction de l'intégrale de joule est d'importance secondaire,
la masse de l'élément fusible métallique 1 peut être augmentée pour retarder la fusion.
Cette façon de procéder augmente la valeur maximale du courant coupé et augmente
ainsi l'intégrale de joule. Dans la Figure 5 b), on présente l'évolution du courant
en fonction du temps dans deux types de fusibles, celui selon l'invention (courbe
K) et un fusible classique avec sable de quartz non aggloméré (courbe J). La masse
de l'élément fusible 1 du fusible F selon l'invention (courbe K) a été augmentée par
rapport à celle de l'élément fusible du fusible conventionnel de sorte que les deux
fusibles possèdent des intégrales de joule totales identiques. Le fusible F selon
l'invention, (courbe K) offre alors une intégrale de joule préarc de deux à trois
fois plus grande que celle du fusible conventionnel (courbe J), ce qui présente un
avantage important puisque l'augmentation de l'intégrale de joule totale est nulle.
A noter que dans la Figure 5 b), les lignes verticales 11 et 12 indiquent l'instant
de fusion des éléments fusibles des fusibles conventionnels et selon l'invention,
respectivement.
[0038] Il convient ici de mentionner que lors de la détermination de la masse de l'élément
fusible pour obtenir une certaine intégrale de joule totale, il faut tenir compte
de la grande conductivité thermique et de la grande chaleur spécifique de la céramique
rigide haute densité utilisée. En effet, l'élément fusible 1 étant placé en contact
avec la céramique, celle-ci assure une température plus faible de l'élément fusible
1 en service continu (conduction). Lorsque survient un courant de défaut, la fusion
de l'élément 1 est retardée grâce à la grande masse céramique de l'enveloppe 3 qui
absorbe et diffuse la chaleur.
[0039] L'obtention d'une intégrale de joule préarc plus grande tout en conservant une intégrale
de joule postarc faible (Figure 5 b)), est recherchée pour certaines applications
et présente donc un avantage certain. Une telle augmentation de l'intégrale de joule
préarc permet en particulier de protéger plus efficacement les circuits de moteurs
et de transformateurs sans fonctionnement intempestif du fusible lors de l'enclenchement.
[0040] Le fusible F selon l'invention présente une autre propriété intéressante, à savoir
de pouvoir protéger des circuits à courant continu. En effet, des essais ont confirmé
que l'efficacité de coupure d'un courant continu du fusible F est plus élevée que
celle des fusibles de l'art antérieur. Une application du fusible selon l'invention
pour la protection de batteries de condensateurs de grande puissance serait donc possible.
Une autre application du fusible F serait la protection de circuits à semi-conducteurs,
grâce à sa faible intégrale de joule et sa faible surtension d'arc.
[0041] Un autre avantage du fusible F selon l'invention est sa grande résistance aux chocs
mécaniques. Il est bien connu que la résistance aux chocs mécaniques des fusibles
haute puissance classiques dépend de la compactisation du sable de quartz ou autre
matériau granulaire non aggloméré entourant l'élément fusible. Des chocs mécaniques
répétés peuvent en effet endommager le ou les éléments fusibles, surtout dans les
fusibles classiques de faibles calibres. Comme dans le fusible F selon l'invention,
toutes les parties forment une masse rigide et compacte, la rupture des minces éléments
fusibles est donc évitée.
[0042] La fabrication d'enveloppes en céramique haute densité telle que l'alumine, Al₂O₃,
et l'oxyde de Beryllium, BeO, exige une pression et une température élevée, soit plus
de 1100°C. Il est impossible, par conséquent, d'insérer directement l'élément fusible
métallique 1 lors de cette fabrication, à cause de sa température de fusion relativement
faible.
[0043] Par conséquent, des pièces de céramique sont plutôt formées préalablement avec un
espace prévu pour recevoir l'élément fusible 1, ces pièces étant ensuite cimentées
ensemble puis soumises à une cuisson à température réduite pour former l'enveloppe
3.
[0044] Un premier mode de fabrication de l'enveloppe 3 est illustré à la Figure 6 des dessins.
Deux pièces complémentaires allongées 13 et 14 en céramique rigide haute densité
et de section transversale en forme de demi-lune sont tout d'abord produites. Une
rainure longitudinale 14ʹ est formée dans la surface plane de la pièce 14, cette rainure
épousant la forme de l'élément fusible 1. Lorsque l'élément 1 a été inséré dans la
rainure 14ʹ, les surfaces planes des pièces 13 et 14 sont jointes à l'aide d'un ciment
céramique inorganique. Les pièces 13 et 14 ainsi réunies sont par la suite soumises
à une pression mécanique pour bien les serrer l'une contre l'autre, puis cuites dans
un four à une température plus faible que le point de fusion de l'élément métallique
1. Il en résulte une enveloppe cylindrique rigide et étanche.
[0045] La Figure 7 illustre un second mode de fabrication de l'enveloppe de céramique 3.
Une tige cylindrique 15 ainsi qu'un tube 16, tous deux en céramique rigide haute densité
telle que l'alumine, Al₂O₃, et l'oxyde de Beryllium, BeO, sont préalablement produites,
la tige 15 comprenant une rainure longitudinale 15ʹ. La rainure 15ʹ épouse encore
une fois la forme de l'élément 1. Lorsque l'élément métallique 1 a été inséré dans
la rainure 15ʹ, l'ensemble tige 15 - élément 1 est alors glissé à l'intérieur du
tube 16, tel qu'indiqué par la flèche 49. La différence entre le diamè tre interne
du tube 16 et le diamètre externe de la tige 15 ne laisse qu'un espace entre ces tige
et tube destiné à être rempli avec un ciment inorganique pour céramique approprié.
L'ensemble est par la suite placé dans un four pour cuisson à une température plus
faible que le point de fusion de l'élément fusible, afin de former une enveloppe cylindrique
de céramique étanche et très rigide.
[0046] Une autre méthode de fabrication de l'enveloppe 3 du fusible F selon l'invention
est illustrée aux Figures 8 a) et 8 b) des dessins. Dans ce cas, on produit préalablement
un tube 17 et plusieurs éléments cylindriques 18 de faible longueur en une céramique
rigide haute densité. Une rainure ayant une portion longitudinale et une portion transversale
est formée sur le côté et à une extrémité de chaque élément cylindrique 18. Encore
une fois, la rainure de chaque élément cylindrique 18 épouse la forme de l'élément
fusible 1. L'enveloppe de céramique de la Figure 8 présente l'avantage de pouvoir
séparer deux réductions de section transversale successives 2 de l'élément fusible
1 par au moins un élément cylindrique 18 lorsque ces réductions de section sont positionnées
dans l'axe géométrique de l'enveloppe cylindrique tel qu'illustré à la Figure 8 b).
De cette façon, les arcs électriques se produisant dans le fusible F lors de la fusion
de l'élément 1 aux emplacements de ces réductions de section sont séparés l'un de
l'autre par au moins un des éléments cylindriques 18. Les éléments cylindriques 18
sont insérés bout à bout dans le tube 17 avec l'élément fusible 1 et reliés ensemble
et au tube 17 à l'aide d'un ciment inorganique approprié. L'ensemble est alors soumis
à une cuisson à une température plus faible que le point de fusion de l'élément métallique
1 pour former une enveloppe cylindrique rigide et étanche.
[0047] La Figure 9 illustre deux pièces complémentaires 19 et 20 qui, lorsqu'assemblées,
forment une tige cylindrique de céramique rigide haute densité. Cette tige est ensuite
insérée à l'intérieur d'un cylindre 22 formé à l'intérieur d'une pièce cylindrique
21 également de céramique rigide haute densité.
[0048] Lorsqu'assemblées, les pièces 19 et 20 définissent une cavité 28. Du métal en fusion
23 peut être injecté dans la cavité 28 pour former l'élément fusible. Une force centrifuge
peut être utilisée pour s'assurer que le métal en fusion remplisse complètement la
cavité, sans laisser aucun vide. Dans la Figure 9, l'élément fusible a la forme d'un
ruban comprenant plusieurs perforations circulaires.
[0049] Les pièces 19, 20 et 21 sont réunies à l'aide d'un ciment inorganique, puis traitées
thermiquement pour former une enveloppe étanche et rigide. Les pièces 19 et 20 sont
réunies à l'aide du ciment inorganique avant l'injection de métal. L'assemblage des
pièces 19 et 20 ainsi réunies avec la pièce 21 et tout traitement thermique de ces
pièces peut avoir lieu soit avant, soit après l'injection de métal. Si le traitement
thermique a lieu après l'injection de métal, on doit se rappeler que celui-ci doit
être réalisé à une température inférieure au point de fusion du métal de l'élément
fusible.
[0050] La pièce cylindrique 21 comporte trois cylindres tels que 22 pour recevoir trois
tiges telles que 19, 20, pour ainsi former un fusible avec trois éléments fusibles
identiques.
[0051] Des métaux a haut point de fusion tel que le tungstène peuvent être utilisés dans
la fabrication de l'enveloppe 3 rigide haute densité pour former la cavité nécessaire
à l'insertion de l'élément fusible 1. Un ruban ou fil de tungstène de même forme que
l'élément fusible est inséré dans la céramique lors de sa fabrication. Après le formage
et le frittage de la céramique à température et pression élevées, le ruban ou fil
de tungstène est retiré et du métal en fusion est injecté dans la cavité ainsi formée
pour constituer un élément fusible.
[0052] La Figure 10 illustre l'utilisation de plusieurs fils de tungstène pour former plusieurs
cavités filiformes parallèles de section uniforme telles que 29 à l'intérieur d'une
tige de céramique rigide haute densité 25. Après que les fils de tungstène aient été
retirés, du métal en fusion 24 est injecté dans chaque cavité 29, pour former un élément
fusible. Bien entendu, le diamètre de chaque cavité 29 est choisi selon les caractéristiques
requises du fusible. Encore une fois, une force centrifuge peut être utilisée pour
éviter la formation de tout vide dans la cavité lors de l'injection du métal en fusion.
La tige 25 peut éventuellement être insérée dans un cylindre 27 formé dans une pièce
cylindrique de céramique rigide haute densité 26, et reliée à celui-ci à l'aide d'un
ciment inorganique soit avant soit après l'injection de métal. Encore une fois, la
tige 25 et la pièce cylindrique 26 ainsi réunies sont soumises à un traitement thermique
pour former une enveloppe rigide et étanche, avant ou après l'injection de métal en
fusion.
[0053] Tout comme dans le cas de la Figure 9, la pièce cylindrique 26 est munie de trois
cylindres tels que 27 pour recevoir trois tiges telles que 25 contenant chacune plusieurs
éléments fusibles.
[0054] Selon l'enseignement ci-dessus, il devient facile de concevoir que l'élément fusible
1 des modes de réalisation présentés par les Figures 6 et 7 peut être manufacturé
par injection de métal en fusion.
[0055] Une fois la fabrication de l'enveloppe de céramique rigide haute densité complétée,
celle-ci entourant de façon serrée le ou les éléments fusibles, les deux extrémités
de cette enveloppe sont métallisées pour former deux terminaux (par exemple les terminaux
5 et 6 de la Figure 1) respecti vement reliés aux deux extrémités de l'élément ou
des éléments fusibles.
[0056] Par la suite, une gaine cylindrique telle que 4 (Figure 1) peut être disposée sur
l'enveloppe de céramique. Cette gaine est constituée de céramique ou de fibre de verre
et a pour fonction d'augmenter la rigidité mécanique du fusible F.
[0057] Bien que la présente invention ait été décrite à l'aide de modes de réalisation préférés
de celle-ci, toute modification de ces modes de réalisation peut être réalisée, à
condition de respecter l'étendue des revendications ci-jointes, sans altérer ou changer
la nature de la présente invention.
1.- Fusible limiteur de courant (F) comprenant un élément fusible (1) apte à conduire
un courant électrique (I) et conçu pour fondre et ainsi interrompre ledit courant
électrique (I) lorsque ce dernier atteint une valeur prédéterminée, caractérisé en
ce qu'il comporte une enveloppe (3) constituée d'un matériau rigide haute densité
qui entoure de façon serrée l'élément fusible (1), ledit matériau présentant une
grande résistivité diélectrique à la température élevée d'un arc électrique survenant
à l'intérieur de l'enveloppe lors de la fusion dudit élément (1), ainsi qu'une grande
résistance à des chocs de pression et de température élevée causés par ledit arc électrique
et une paire de terminaux (5,6) montés sur ladite enveloppe (3) et reliés entre eux
par l'intermédiaire de l'élément fusible (1), lesdits terminaux (5,6) permettant la
connexion de l'élément fusible (1) dans un circuit électrique susceptible de subir
une surintensité de courant.
2.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit
matériau rigide haute densité constituant l'enveloppe (3) est une céramique.
3.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit
matériau présente en outre une grande conductivité thermique et une grande chaleur
spécifique pour absorber rapidement la chaleur produite à l'intérieur de ladite enveloppe
(3) par l'arc électrique.
4.- Fusible limiteur de courant selon la revendiisé en ce que ledit matériau rigide
haute densité constituant l'enveloppe (3) est une céramique.
5.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 4, caractérisé en ce que ladite
céramique est de l'alumine de formule chimique Al₂O₃.
6.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 4, caractérisé en ce que ladite
céramique est de l'oxyde de Béryllium de formule chimique BeO.
7.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 2, caractérisé en ce que ledit
élément fusible (1) est de forme allongée et en ce que ladite enveloppe (3) est formée
de deux pièces complémentaires (13,14 ; 15,16) ayant chacune une surface de contact
avec l'autre desdites deux pièces, une rainure (14ʹ ; 15ʹ) de même forme et dimensions
que l'élément fusible (1) étant pratiquée dans la surface de contact de l'une (14
; 15) des deux pièces complémentaires (13,14 ; 15,16).
8.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 7, caractérisé en ce que lesdites
surfaces de contact des deux pièces complémentaires (13,14 ; 15,16) sont jointes
ensemble après que l'élément fusible (1) ait été inséré dans ladite rainure (14ʹ ;
15ʹ).
9.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 7, caractérisé en ce que lesdites
surfaces de contact des deux pièces complémentaires (13,14 ;15,16) sont jointes ensemble
à l'aide d'un ciment inorganique et lesdites deux pièces complémentaires (13,14 ;
15, 16) sont par la suite soumises à un traitement thermique pour former une enveloppe
(3) rigide et étanche.
10.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 2, caractérisé en ce que
ledit élément fusible (1) est de forme allongée et en ce que ladite enveloppe (3)
comporte une partie tubulaire (16) et une tige (15), ladite tige (15) ayant deux extrémités
et comportant une rainure (15ʹ) reliant les deux extrémités de la tige (15), ladite
rainure (15ʹ) étant de même forme et dimensions que l'élément fusible (1), ladite
tige (5) étant montée à l'intérieur de ladite partie tubulaire (16) après que ledit
élément fusible (1) ait été inséré dans ladite rainure (15ʹ).
11.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 10, caractérisé en ce que
ladite tige (15) est fixée à l'intérieur de ladite partie tubulaire (16) à l'aide
d'un ciment inorganique, ladite (15) et ladite partie tubulaire (16) étant alors soumises
à un traitement thermique pour former une enveloppe (3) rigide et étanche.
12.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 2, caractérisé en ce que
ledit élément fusible (1) est de forme allongée et en ce que ladite enveloppe (3)
comporte une partie tubulaire (17) et une pluralité d'éléments cylindriques (18)
de faible longueur, lesdits éléments cylindriques (18) comprenant des rainures qui
épousent la forme de l'élément fusible (1) et qui sont positionnées sur lesdits éléments
cylindriques (18) de sorte que l'élément fusible (1) suive un trajet non linéaire
lorsqu'inséré dans les rainures desdits éléments cylindriques (18) montés bout à bout
à l'intérieur de la partie tubulaire (17) de l'enveloppe (3).
13.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 12, caractérisé en ce que
ladite partie tubulaire (17) et lesdits élements cylindriques (18) sont joints ensemble
à l'aide d'un ciment inorganique, puis soumis à un traitement thermique pour former
une enveloppe (3) à la fois rigide et étanche.
14.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 12, caractérisé en ce que
ledit élément fusible (1) comporte plusieurs réductions (2) de section transversale
et en ce que chaque paire de réductions (2) de section transversale successives sont
séparées l'une de l'autre par au moins un desdits éléments cylindriques (18) de faible
longueur.
15.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 12, caractérisé en ce que
chaque élément cylindrique (18) de faible longueur comporte deux surfaces planes
d'extrémités substantiellement parallèles et une surface substantiellement cylindrique
reliant entre elles lesdites deux surfaces planes et en ce que chaque élement cylindrique
(18) comporte une rainure longitudinale pratiquée dans sa surface cylindrique et
une rainure transversale pratiquée dans l'une de ses surfaces planes, lesdites rainures
longitudinale et transversale communiquant l'une avec l'autre.
16.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il
comprend en outre une gaine (4) recouvrant l'enveloppe (3) pour ainsi augmenter la
rigidité mécanique de ladite enveloppe (3).
17.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 16, caractérisé en ce que
ladite gaine (4) est en fibre de verre.
18.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 16, caractérisé en ce que
ladite gaine (4) est en céramique.
19.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 1, caractérisé en ce que
ladite enveloppe (3) est métallisée en deux endroits différents pour former ladite
paire de terminaux (5,6).
20.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 1, caractérisé en ce que
ladite enveloppe (3) comprend une tige (19,20 ; 25) entourant de façon serrée au
moins un élément fusible et une partie externe (21 ; 26) définissant une cavité (22
; 27) pour recevoir ladite tige (19,20 ; 25).
21.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 1, caractérisé en ce que
ladite enveloppe (3) comprend plusieurs tiges (19,20 ; 25) entourant chacune de façon
serrée au moins un élément fusible et une partie externe (21 ; 26) définissant des
cavités (22 ; 27) pour recevoir lesdites tiges (19,20 ; 25).
22.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 7, caractérisé en ce que
lesdites deux pièces complémentaires (13, 14) sont de forme allongée et ont une section
transversale en forme de demi-lune.
23.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 7, caractérisé en ce que
lesdites surfaces de contact des deux pièces complémentaires (13,14 ; 15,16) sont
jointes pour définir une cavité de même forme et dimensions que l'élément fusible
(1), ledit élément fusible (1) étant formé par injection de métal en fusion dans ladite
cavité.
24.- Fusible limiteur de courant selon la revendication 1, caractérisé en ce que
ladite enveloppe (3) définit une cavité (28,29) de même forme et dimensions que l'élément
fusible (1), ledit élément fusible (1) étant formé par injection d'un métal en fusion
(23 ; 24) dans ladite cavité (28 ; 29).
25.- Méthode de fabrication d'un fusible limiteur de courant (F), caractérisée en
ce qu'elle comporte les étapes suivantes :
produire un élément fusible (1) apte à conduire un courant électrique (I) et
conçu pour fondre et ainsi interrompre ledit courant électrique (I) lorsque ce dernier
atteint une valeur donnée,
produire une enveloppe (3) constituée d'un matériau rigide haute densité et
qui définit une cavité de même forme et dimensions que l'élément fusible (1), ledit
matériau présentant une grande résistivité diélectrique à la température élevée d'un
arc électrique survenant à l'intérieur de l'enveloppe (3) lors de la fusion dudit
élément (1), ainsi qu'une grande résistance à des chocs de pression et de température
élevée causés par ledit arc électrique,
insérer ledit élément fusible (1) à l'intérieur de la cavité définie par ladite
enveloppe (3) de manière à ce que ledit matériau rigide haute densité entoure de façon
serrée ledit élément fusible (1) et
monter sur ladite enveloppe (3) une paire de terminaux (5,6) reliés entre eux
par l'intermédiaire de l'élément fusible (1), lesdits terminaux (5,6) permettant la
connexion de l'élément fusible (1) dans un circuit électrique susceptible de subir
une surintensité de courant.
26.- Méthode de fabrication selon la revendication 25, caractérisée en ce que ledit
matériau rigide haute densité est une céramique.
27.- Méthode de fabrication selon la revendication 26, caractérisée en ce que ladite
céramique comporte de l'alumine de formule chimique Al₂O₃.
28.- Méthode de fabrication selon la revendication 26, caractérisée en ce que ladite
céramique comporte de l'oxyde de Béryllium de formule chimique BeO.
29.- Méthode de fabrication selon la revendica tion 25, caractérisée en ce que ladite
étape de montage de la paire de terminaux (5,6) sur l'enveloppe (3) comporte la métallisation
de ladite enveloppe (3) en deux endroits différents.
30.- Méthode de fabrication d'un fusible limiteur de courant (F) selon la revendication
25, caractérisée en ce que
ledit élément fusible (1) est de forme allongée,
ladite étape de production de l'enveloppe (3) comporte la production de deux
pièces complémentaires (13,14 ; 15,16) constituées dudit matériau rigide haute densité
et ayant chacune une surface de contact avec l'autre desdites deux pièces, la surface
de contact de l'une desdites deux pièces complémentaires (14 ; 15) comprenant une
rainure (14ʹ ; 15ʹ) de même forme et dimensions que l'élément fusible (1), et
ladite étape d'insertion de l'élément fusible (1) consiste à insérer ledit élément
fusible à l'intérieur de ladite rainure (14ʹ ; 15ʹ) et à assembler les deux pièces
complémentaires (13,14 ; 15,16) en joignant leurs surfaces de contact.
31.- Méthode de fabrication d'un fusible limiteur de courant (F) selon la revendication
26, caractérisée en ce que
ledit élément fusible (1) est de forme allongée,
ladite étape de production de l'enveloppe (3) comporte la production de deux
pièces complémentaires (13,14 ; 15,16) constituées de ladite céramique et ayant chacune
une surface de contact avec l'autre desdites deux pièces, la surface de contact de
l'une desdites deux pièces complémentaires (14,15) comprenant une rainure (14ʹ,15ʹ)
de même forme et dimensions que l'élément fusible (1), et
ladite étape d'insertion de l'élément fusible (1) consiste à insérer ledit élément
fusible à l'intérieur de ladite rainure (14ʹ ;15ʹ) et à assembler les deux pièces
complémentaires (13,14 ;15,16), cet assemblage consistant à (a) joindre lesdites deux
surfaces de contact des deux pièces complémentaires (14,14 ; 15,16) à l'aide d'un
ciment inorganique et (b) soumettre lesdites deux pièces complémentaires (14,14 ;
15,16) ainsi jointes à une pression pour bien appuyer l'une contre l'autre lesdites
deux surfaces de contact et à un traitement thermique à une temperature plus faible
que le point de fusion de l'élément fusible (1) pour ainsi former une enveloppe (3)
rigide et étanche.
32.- Méthode de fabrication d'un fusible limiteur de courant (F) selon la revendication
26, caractérisée en ce que
ledit élément fusible (1) est de forme allongée,
ladite étape de production de l'enveloppe (3) comporte la production de deux
pièces complémentaires (13,14 ; 15,16) constituées de ladite céramique et ayant chacune
une surface de contact avec l'autre desdites deux pièces, la surface de contact de
l'une desdites deux pièces complémentaires (14 ; 15) comprenant une rainure (14ʹ,
15ʹ) de même forme et dimensions que l'élément fusible (1) et
ladite étape d'insertion de l'élément fusible consiste à insérer ledit élément
fusible à l'intérieur de ladite rainure (14ʹ ; 15ʹ) et à assembler les deux pièces
complémentaires (13,14 ; 15,16), cet assemblage consistant à (a) joindre lesdites
deux surfaces de contact des deux pièces complémentaires (13,14 ; 15,16) à l'aide
d'un ciment inorganique et (b) soumettre lesdites deux pièces complémentaires (14,14
; 15,16) ainsi jointes à un traitement thermique à une température plus faible que
le point de fusion de l'élément fusible (1) pour ainsi former une enveloppe (3) rigide
et étanche.
33.- Méthode de fabrication d'un fusible limiteur de courant (F) selon la revendication
26, caractérisée en ce que
ledit élément fusible (1) est de forme allongée,
ladite étape de production de l'enveloppe de céramique comporte la production
d'une partie tubulaire (17) et d'une pluralité d'éléments cylindriques (18) de faible
longueur, lesdits éléments cylindriques (18) comprenant des rainures qui épousent
la forme de l'élément fusible (1) et qui sont positionnées sur lesdits éléments cylindriques
(18) de sorte que l'élément fusible (1) suive un trajet non linéaire lorsqu'inséré
dans les rainures desdits éléments cylindriques (18) montés bout à bout à l'intérieur
de ladite partie tubulaire (17), et
ladite étape d'insertion de l'élément fusible (1) consiste à (a) insérer l'élément
fusible dans les rainures desdits éléments cylindriques (18) et positionner bout à
bout lesdits éléments cylindriques accompagnés de l'élément fusible (1) à l'intérieur
de la partie tubulaire (17), (b) joindre lesdits éléments cylindriques (18) et la
partie tubulaire (17) à l'aide d'un ciment inorganique et (c) soumettre lesdits éléments
cylindriques (18) et la partie tubulaire (17) ainsi joints à un traitement thermique
à une température plus faible que le point de fusion de l'élément fusible (1) pour
ainsi former une enveloppe rigide (3) et étanche.
34.- Méthode de fabrication d'un fusible limiteur de courant (F), caractérisée en
ce qu'elle comprend les étapes suivantes :
produire une enveloppe (3) constituée d'un matériau rigide haute densité qui
définit une cavité (28 ; 29), ledit matériau présentant une grande résistivité diélectrique
à température élevée, ainsi qu'une grande résistance à des chocs de pression interne
et de température élevée,
injecter un métal en fusion (23 ; 24) à l'intérieur de ladite cavité (28 ; 29)
de l'enveloppe pour former un élément fusible (1) apte à conduire un courant électrique
(I) et conçu pour fondre et ainsi interrompre ledit courant électrique (I) lorsque
ce dernier atteint une valeur donnée et
monter sur ladite enveloppe une paire de terminaux (5,6) reliés entre eux par
l'intermédiaire de l'élément fusible (1), lesdits terminaux (5,6) permettant la connexion
de l'élément fusible (1) dans un circuit électrique susceptible de subir une surintensité
de courant.
35.- Méthode de fabrication selon la revendication 34, caractérisée en ce que ledit
matériau rigide haute densité est une céramique.
36.- Méthode de fabrication d'un fusible limiteur de courant (F) selon la revendication
(35), caractérisée en ce que ladite étape de production de l'enveloppe (3) comporte
l'utilisation d'au moins une pièce de métal à haut point de fusion pour former ladite
cavité (29) de l'enveloppe (3).
37.- Méthode de fabrication d'un fusible limiteur de courant (F) selon la revendication
34, caractérisée en ce que
ledit élément fusible (1) est de forme allongée,
ladite étape de production de l'enveloppe (3) comporte la production de deux
pièces complémentaires (13,14; 15,16) constituées dudit matériau rigide haute densité
et ayant chacune une surface de contact avec l'autre desdites deux pièces, la surface
de contact de l'une desdites deux pièces complémentaires (14 ; 15) comprenant une
rainure (14ʹ ; 15ʹ) de même forme et dimensions que l'élément fusible (1) et
ladite étape de production de l'enveloppe comporte en outre l'assemblage des
deux pièces complémentaires (13,14 ; 15,16) qui consiste à joindre leurs surfaces
de contact.
38.- Méthode de fabrication d'un fusible limiteur de courant (F) selon la revendication
25, caractérisée en ce que ledit matériau rigide haute densité présente en outre une
grande conductivité thermique et une grande chaleur spécifique pour absorber rapidement
la chaleur produite à l'intérieur de ladite enveloppe (3) par l'arc électrique.
39.- Méthode de fabrication d'un fusible limiteur de courant (F) selon la revendication
34, caractérisée en ce que ledit matériau rigide haute densité présente en outre une
grande conductivité thermique et une grande chaleur spécifique.