(19)
(11) EP 0 286 586 A2

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
12.10.1988  Bulletin  1988/41

(21) Numéro de dépôt: 88810161.5

(22) Date de dépôt:  16.03.1988
(51) Int. Cl.4A43B 5/04
(84) Etats contractants désignés:
AT CH DE FR IT LI SE

(30) Priorité: 09.04.1987 US 36268

(71) Demandeur: LANGE INTERNATIONAL S.A.
CH-1700 Fribourg (CH)

(72) Inventeur:
  • Dodge, David J.
    Shelburne Vermont 05482 (US)

(74) Mandataire: Meylan, Robert Maurice et al
c/o BUGNION S.A. 10, route de Florissant Case Postale 375
1211 Genève 12 - Champel
1211 Genève 12 - Champel (CH)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Chaussure de ski


    (57) Chaussure de ski constituée d'une partie inférieure et d'une tige (7) articulée sur la partie inférieure en deux points opposés (8, 9) coïncidant avec l'articula­tion du pied. La partie postérieure de la tige présente une échancrure (15) arrondie permettant un large bascu­lement en arrière. Cette échancrure est de préférence recouverte par un capot (16) en forme d'étrier articulé et relié à la tige (7) par un organe de liaison rigide (19).




    Description


    [0001] La présente invention a pour objet une chaussure de ski constituée d'une partie inférieure comprenant la semel­le et l'empeigne et entourant le talon et d'une tige, en une ou deux parties, articulée sur la partie infé­rieure en deux points opposés coïncidant au moins ap­proximativement avec l'articulation du pied de l'uti­lisateur.

    [0002] Selon leur mode de chaussage on distingue essentiel­lement deux types de chaussures à coque en matière synsynthétique. Les chaussures du premier type, dites à chaussage par le haut, comprennent une tige en une seule pièce se fermant à l'avant, telle que décrite, par exemple dans le brevet CH 549.970. Les chaussures du deuxième type, dites à chaussage par l'arrière, com­prennent une tige formée d'une partie avant et d'une partie arrière venant s'emboîter dans la partie avant pour entourer le pied du skieur et rabattable en arriè­re pour le chaussage, telle que décrite, par exemple, dans le brevet FR 2.428.413.

    [0003] Dans les chaussures du premier type, comme ceci appa­raît clairement à la figure 2 du brevet CH 549.970, le basculement vers l'arrière de la tige autour de l'axe d'articulation passant par les malléoles, n'est pas possible, car la tige vient buter immédiatement contre l'arrière de la coque inférieure. Pour permettre un léger basculement en arrière il faudrait laisser un espace entre la tige et la coque inférieure, espace qui laisserait pénétrer la neige à l'intérieur de la coque. Un tel espace est donc inacceptable et il faut au contraire si possible assurer un contact permanent entre la tige et la coque inférieure.

    [0004] Dans les chaussures du deuxième type, à chaussage par l'arrière, la partie arrière de la tige peut basculer en arrière, car son axe d'articulation, confondu avec l'axe d'articulation de la tige est situé en-dessous de l'articulation du pied du skieur. Une telle articu­lation de la tige n'est toutefois pas adéquate lors de la pratique du ski car elle ne correspond pas à l'ar­ticulation naturelle du pied et engendre une pression sur le talon lors de la flexion vers l'avant. L'écart entre l'articulation de la tige de la chaussure et l'articulation du pied du skieur produit en outre, lors de la flexion de la jambe, une zone de contact linéaire autour de l'appui tibial de la jambe.

    [0005] On a déjà proposé d'obvier à ces défauts en articulant la partie arrière de la tige sur sa partie avant et non sur la coque inférieure et en articulant la partie avant sur la coque autour d'une seconde articulation coïncident avec l'articulation du pied du skieur. En position fermée, la chaussure est alors équivalente à une chaussure du premier type avec le même inconvénient c'est-à-dire l'impossibilité de basculer en arrière, de telle sorte que même libérée, la tige ne permet pas une marche normale, avec ou sans ski. On a en outre proposé d'obvier au défaut de l'appui tibial dans une chaussure à chaussage par l'arrière en montant une plaque de répartition de la pression, articulée, dans la partie antérieure supérieure de la tige (FR-A-2506135).

    [0006] L'invention a pour but de permettre à la tige de la chaussure non seulement de se redresser en position libre, mais également de basculer en arrière d'un angle relativement important, tout en étant articulée autour d'un axe coïncidant avec l'articulation du pied du skieur.

    [0007] Ceci a deux avantages : le premier, pour une chaussure du premier type, de faciliter le chaussage en rabattant au maximum la tige en une pièce vers l'arrière, de telle sorte que la chaussure à chaussage par le haut devient pratiquement une chaussure à chaussage par l'arrière; le deuxième de faciliter la marche au moyen des deux types de chaussure, notamment à la descente, en permettant à la tige de suivre le pivotement naturel du pied.

    [0008] Ce but est atteint par la chaussure selon l'invention, telle que définie par la revendication 1.

    [0009] Selon une forme d'exécution la région découverte par l'échancrure est recouverte par un capot en forme d'étrier articulé sur la partie inférieure de la chaus­sure en deux points opposés situés en dessous des points d'articulation de la tige de telle sorte que ce capot peut basculer en arrière, la partie postérieure de la tige et le capot basculant étant reliés entre eux par un organe de liaison rigide s'étendant dans un plan vertical et dont les extrémités sont articulées respec­tivement sur la tige et sur le capot basculant.

    [0010] Il est en outre sans autre possible de prévoir des moyens de verrouillage du capot du type décrit dans le brevet EP 0 086 908 pour verrouiller le capot sur la chaussure en position avancée de la tige et de prévoir un organe de liaison de longueur réglable permettant de régler l'inclinaison de la tige, comme défini dans les revendications dépendantes.

    [0011] Le capot basculant peut en outre être avantageusement utilisé pour l'attache de l'extrémité de câbles de traction destinés au serrage de la partie avant de la chaussure.

    [0012] Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'invention.

    La figure 1 est une vue en perspective de la chaussure en position fermée et capot basculant verrouillé.

    La figure 2 est une vue en perspective de la même chaussure en position ouverte, tige et capot basculés en arrière.

    La figure 3 est une vue en coupe verticale de la chaussure en position fermée et capot verrouillé.

    La figure 4 montre, en coupe, la même chaussure en position ouverte, tige et capot basculés en arrière.

    La figure 5 représente le chausson intérieur en position fermée.

    La figure 6 représente le même chausson en position ouverte.



    [0013] La chaussure représentée au dessin est en matière syn­thétique moulée semi-rigide. Elle est constituée d'une partie inférieure 1 comprenant la semelle 2, l'empeigne 3 et une partie postérieure entourant le talon et pro­longée au-dessus du talon sous la forme d'une demi-tige, mieux visible à la figure 3. L'empeigne 3 présente deux oreilles superposées permettant le serrage du pied au moyen de deux câbles de traction 5 et 6. Sur cette par­tie inférieure 1 est articulée une tige 7 autour de deux rivets opposés 8 et 9 (figure 3) situés de telle sorte qu'ils soient en face de l'articulation naturelle du pied, c'est-à-dire de la malléole. Dans l'exemple d'exécution considéré, la tige 7 est en une partie, mais elle pourrait être également constituée de deux parties, soit une partie antérieure à une partie posté­rieure. La tige 7 se ferme à l'avant au moyen d'un ra­bat et de deux boucles 10 et 11 venant s'accrocher sur des leviers tendeurs 12 et 13. La chaussure comporte en outre un chausson intérieur 14 représenté uniquement à la figure 1. A son bord postérieur inférieur, la tige 7 présente une large échancrure arrondie 15 qui s'étend approximativement entre ses deux points d'articulation 8 et 9. Comme on le verra plus loin, cette échancrure 15 permet à la tige 7 de basculer très loin en arrière, contrairement aux tiges de ce type connues dont le bord antérieur inférieur vient très vite buter contre la partie inférieure de la chaussure. En position fermée de la chaussure, telle que représentée à la figure 1, cette échancrure 15 est recouverte par un capot 16 en forme d'étrier articulé sur la partie inférieure 1 de la chaussure, de chaque côté de celle-ci, en deux points opposés 17 et 18 situés en-dessous de la tige 7, au moyen de rivets, comme la tige 7. Ce capot 16 est relié à la tige 7 par un organe de liaison rigide 19 articulé par ses extrémités sur chacune des parties 7 et 16. Cet organe de liaison 19 est constitué par une tige métallique présentant deux parties filetées à pas opposés 20 et 21 s'étendant de chaque côté d'un poulet moleté 22 et se vissant dans deux cylindres 23 et 24 articulés respectivement sur la tige 7 et sur le capot 16. Au moyen du poulet moleté 22 il est donc possible de modifier la longueur de l'organe de liaison 19 et par conséquent l'inclinaison de la tige 7 relativement à celle du capot 16. Le capot 16 présente en outre un organe de verrouillage constitué par une bascule 25 articulée dans une échancrure du capot 16, autour d'un axe 26 et dont l'extrémité du bras inférieur 27 vient buter contre une butée constituée par une portée 28 formée sur la partie inférieure de la chaussure, en empêchant ainsi le capot 16 de basculer en arrière, c'est-à-dire en maintenant la tige 7 en position avan­cée pour la pratique du ski. La bascule 25 est mainte­nue dans cette position par un ressort 29 (figure 3) travaillant en compression entre le bras supérieur de la bascule 25 et le fond d'un logement formé dans le capot 16. La bascule 25 présente un creux visible à la figure 3 pour l'actionnement par un bâton de ski.

    [0014] Lorsque le skieur désire se relaxer ou marcher, il lui suffit de déverrouiller le capot 16 en appuyant sur la bascule 25, ce qui lui permet de redresser la jambe. La tige 7, ainsi libérée, peut pivoter autour de son articulation. Par contre, dès que l'utilisateur se remet en position avancée pour skier, le capot 16 et la tige 7 se verrouillent automatiquement dès que le bord inférieur de la bascule 25 dépasse la portée 28.

    [0015] Lors du déchaussage, après décrochage des boucles 10 et 11, la tige 7 peut basculer largement en arrière avec le capot 16, ce dernier pouvant basculer jusqu'à la semelle en raison de la position de ses points d'arti­culation 17 et 18 situés bien en dessous des points d'articulation de la tige 7. Il convient de souligner que l'articulation non anatomique du capot 16 n'a pas d'influence sur le mouvement de la tige 7, laquelle est par contre adaptée à l'anatomie du pied.

    [0016] Les câbles 5 et 6, servant au serrage du pied, sont guidés dans des passages de la semelle et sont reliés au capot basculant 16 sur des portées duquel viennent s'appuyer des écrous moletés 30 et 31 permettant de régler la longueur active des câbles 5 et 6. Ainsi, le pied est automatiquement serré lorsque le skieur flé­chit la jambe vers l'avant et que le capot basculant 16 vient se verrouiller sur la partie inférieure de la chaussure. Inversement, lors de l'ouverture de la chaussure (figure 2), la tension sur les câbles 5 et 6 est largement relâchée, ce relâchement étant égal à la hauteur de basculement du capot 16.

    [0017] Comme cela à déjà été mentionné plus haut, la partie inférieure 1 de la chaussure présente une demi-tige dont la partie postérieure 32 est séparée de la partie antérieure 33 par deux échancrures latérales 34 se pro­longeant obliquement dans la partie postérieure 32 par deux fentes obliques opposées 35 débouchant chacune dans deux découpes oblongues 36 s'étendant parallèle­ment le long du dos de la chaussure. Dans la zone 37 située à la hauteur des découpes 36, le dos de la chaussure présente dès lors une certaine souplesse per­mettant à la partie postérieure 32 de la demi-tige de fléchir en arrière, comme représenté à la figure 4, lorsque la chaussure est en position ouverte. Ce bascu­lement peut se faire soit sous la pression de la che­ville, soit par entraînement par la tige 7. Dans ce cas on prévoira une liaison à glissière entre la tige 7 et la partie 32.

    [0018] Aux figures 3 et 4, le passage des câbles 5 et 6 à l'arrière de la chaussure est exécuté de façon un peu différente de celle représentée aux figures 1 et 2; les câbles ne s'étendent plus verticalement depuis le capot basculant 16 mais obliquement, ce qui réduit la lon­gueur de relaxation des câbles, mais réduit également fortement la courbure du câble au point de changement de direction et par conséquent les fottements.

    [0019] Il ressort particulièrement bien de la figure 4 que la chaussure peut être largement ouverte pour le chaussage et le déchaussage. Malgré l'échancrure 15 de la tige, l'étanchéité de la chaussure est assurée par la demi-­tige 32 et le capot basculant 16 qui vient non seule­ment recouvrir l'échancrure 15, mais également les fen­tes 35 dans leur partie inférieure.

    [0020] Les moyens selon l'invention sont bien entendu égale­ment applicables à une chaussure à bas de coque rigide comprenant des moyens de serrage diagonal du talon com­prenant un élément répartiteur de pression situé dans la région du cou-de-pied, entre la coque et le chausson intérieur. Il est bien entendu que la tige échancrée peut être seule, sans le capot basculant.

    [0021] Le chausson intérieur 14 est représenté seul aux fi­gures 5 et 6. Il est du même type que le chausson dé­crit dans les brevets US 3 977 098 et 4 523 392, avec des modifications spécifiques pour son utilisation dans une chaussure du type décrit plus haut. Ce chausson comprend une partie supérieure ou tige 40 articulée sur une partie inférieure 41 autour d'un axe 42. Cette par­tie supérieure 40 est munie d'une poche 43 ouverte vers le bas et dans laquelle est engagée la partie posté­rieure 32 de la demi-tige de la chaussure. Le bord su­périeur de cette partie 40 du chausson est muni d'une partie flexible 44 qui recouvrir le bord supérieur de la tige 7 de la chaussure de telle manière que le chausson 14 reste parfaitement solidaire de la tige 7 de la chaussure lorsque celle-ci est ouverte. La partie flexible 44 du chausson est en outre munie d'une at­tache 45 à fixation de type Velcro (marque déposée). La languette 46 du chausson est fixée de manière conven­tionnelle.


    Revendications

    1. Chaussure de ski constituée d'une partie inférieure (1) comprenant la semelle et l'empeigne et entourant le talon et d'une tige (7), en une ou deux parties, arti­culée sur la partie inférieure en deux points, opposés (8, 9) coïncidant au moins approximativement avec l'ar­ticulation du pied de l'utilisateur, caractérisée par le fait que la partie postérieure de la tige présente une échancrure (15) arrondie entre ses points d'articu­lation permettant un large basculement en arrière de cette partie.
     
    2. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la région découverte par ladite échancrure (15) est recouverte par un capot (16) en forme d'étrier articulé sur la partie inférieure de la chaussure en deux points opposés (17, 18) situés en dessous des points d'articulation de la tige (8, 9) de telle sorte que ce capot (16) peut basculer en arrière, la partie postérieure de la tige (7) et le capot basculant (16) étant reliés entre eux par un organe de liaison rigide (19) s'étendant dans un plan vertical et dont les extrémités sont articulées respectivement sur la tige et sur le capot basculant.
     
    3. Chaussure selon la revendication 1 ou 2, caractéri­sée par le fait que la partie inférieure de la chaus­sure (1) comprend une demi-tige postérieure (32) pré­sentant deux fentes latérales (35) s'étendant de chaque côté de la chaussure, de l'intérieur jusqu'au dos de cette demi-tige, de manière à permettre à cette demi-­tige postérieure de basculer en arrière autour de la partie de matière (37) s'étendant entre les extrémités desdites fentes latérales et formant charnière.
     
    4. Chaussure selon la revendication 2 ou 3, caractéri­sée par le fait que ledit organe de liaison (19) pré­sente des moyens de réglage de sa longueur.
     
    5. Chaussure selon la revendication 4, caractérisée par le fait que lesdits moyens de réglage de longueur sont constitués d'un ensemble vis-écrou (20 à 24).
     
    6. Chaussure selon l'une des revendications 2 à 5, caractérisée par le fait qu'elle comprend des moyens de verrouillage (25) du capot sur la partie inférieure de la chaussure en position avancée de la tige.
     
    7. Chaussure selon la revendication 6, caractérisée par le fait que lesdits moyens de verrouillage sont consti­tués par une bascule (25) pivotée autour d'un axe dans une découpe du capot et dont l'extrémité inférieure vient buter contre une butée (28) formée sur la partie inférieure de la chaussure.
     
    8. Chaussure selon l'une des revendications 2 à 7, com­portant des câbles de serrage de la partie antérieure de la chaussure caractérisée par le fait que ces câbles bles (5, 6) sont attachés au capot basculant (16).
     
    9. Chaussure selon la revendication 3, caractérisée par le fait qu'elle comprend un chausson intérieur compre­nant une partie supérieure (40) munie d'une poche (43) dans laquelle la demi-tige postérieure (32) de la chaussure est introduite.
     
    10. Chaussure selon la revendication 8, caractérisée par le fait que ladite partie supérieure (40) du chaus­son est munie d'un rebord supérieur flexible replié sur le bord supérieur de la chaussure.
     




    Dessins