[0001] La présente invention a pour objet une chaussure de ski constituée d'une partie inférieure
comprenant la semelle et l'empeigne et entourant le talon et d'une tige, en une ou
deux parties, articulée sur la partie inférieure en deux points opposés coïncidant
au moins approximativement avec l'articulation du pied de l'utilisateur.
[0002] Selon leur mode de chaussage on distingue essentiellement deux types de chaussures
à coque en matière synsynthétique. Les chaussures du premier type, dites à chaussage
par le haut, comprennent une tige en une seule pièce se fermant à l'avant, telle que
décrite, par exemple dans le brevet CH 549.970. Les chaussures du deuxième type, dites
à chaussage par l'arrière, comprennent une tige formée d'une partie avant et d'une
partie arrière venant s'emboîter dans la partie avant pour entourer le pied du skieur
et rabattable en arrière pour le chaussage, telle que décrite, par exemple, dans
le brevet FR 2.428.413.
[0003] Dans les chaussures du premier type, comme ceci apparaît clairement à la figure
2 du brevet CH 549.970, le basculement vers l'arrière de la tige autour de l'axe d'articulation
passant par les malléoles, n'est pas possible, car la tige vient buter immédiatement
contre l'arrière de la coque inférieure. Pour permettre un léger basculement en arrière
il faudrait laisser un espace entre la tige et la coque inférieure, espace qui laisserait
pénétrer la neige à l'intérieur de la coque. Un tel espace est donc inacceptable et
il faut au contraire si possible assurer un contact permanent entre la tige et la
coque inférieure.
[0004] Dans les chaussures du deuxième type, à chaussage par l'arrière, la partie arrière
de la tige peut basculer en arrière, car son axe d'articulation, confondu avec l'axe
d'articulation de la tige est situé en-dessous de l'articulation du pied du skieur.
Une telle articulation de la tige n'est toutefois pas adéquate lors de la pratique
du ski car elle ne correspond pas à l'articulation naturelle du pied et engendre
une pression sur le talon lors de la flexion vers l'avant. L'écart entre l'articulation
de la tige de la chaussure et l'articulation du pied du skieur produit en outre, lors
de la flexion de la jambe, une zone de contact linéaire autour de l'appui tibial de
la jambe.
[0005] On a déjà proposé d'obvier à ces défauts en articulant la partie arrière de la tige
sur sa partie avant et non sur la coque inférieure et en articulant la partie avant
sur la coque autour d'une seconde articulation coïncident avec l'articulation du pied
du skieur. En position fermée, la chaussure est alors équivalente à une chaussure
du premier type avec le même inconvénient c'est-à-dire l'impossibilité de basculer
en arrière, de telle sorte que même libérée, la tige ne permet pas une marche normale,
avec ou sans ski. On a en outre proposé d'obvier au défaut de l'appui tibial dans
une chaussure à chaussage par l'arrière en montant une plaque de répartition de la
pression, articulée, dans la partie antérieure supérieure de la tige (FR-A-2506135).
[0006] L'invention a pour but de permettre à la tige de la chaussure non seulement de se
redresser en position libre, mais également de basculer en arrière d'un angle relativement
important, tout en étant articulée autour d'un axe coïncidant avec l'articulation
du pied du skieur.
[0007] Ceci a deux avantages : le premier, pour une chaussure du premier type, de faciliter
le chaussage en rabattant au maximum la tige en une pièce vers l'arrière, de telle
sorte que la chaussure à chaussage par le haut devient pratiquement une chaussure
à chaussage par l'arrière; le deuxième de faciliter la marche au moyen des deux types
de chaussure, notamment à la descente, en permettant à la tige de suivre le pivotement
naturel du pied.
[0008] Ce but est atteint par la chaussure selon l'invention, telle que définie par la revendication
1.
[0009] Selon une forme d'exécution la région découverte par l'échancrure est recouverte
par un capot en forme d'étrier articulé sur la partie inférieure de la chaussure
en deux points opposés situés en dessous des points d'articulation de la tige de telle
sorte que ce capot peut basculer en arrière, la partie postérieure de la tige et le
capot basculant étant reliés entre eux par un organe de liaison rigide s'étendant
dans un plan vertical et dont les extrémités sont articulées respectivement sur la
tige et sur le capot basculant.
[0010] Il est en outre sans autre possible de prévoir des moyens de verrouillage du capot
du type décrit dans le brevet EP 0 086 908 pour verrouiller le capot sur la chaussure
en position avancée de la tige et de prévoir un organe de liaison de longueur réglable
permettant de régler l'inclinaison de la tige, comme défini dans les revendications
dépendantes.
[0011] Le capot basculant peut en outre être avantageusement utilisé pour l'attache de l'extrémité
de câbles de traction destinés au serrage de la partie avant de la chaussure.
[0012] Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'invention.
La figure 1 est une vue en perspective de la chaussure en position fermée et capot
basculant verrouillé.
La figure 2 est une vue en perspective de la même chaussure en position ouverte, tige
et capot basculés en arrière.
La figure 3 est une vue en coupe verticale de la chaussure en position fermée et capot
verrouillé.
La figure 4 montre, en coupe, la même chaussure en position ouverte, tige et capot
basculés en arrière.
La figure 5 représente le chausson intérieur en position fermée.
La figure 6 représente le même chausson en position ouverte.
[0013] La chaussure représentée au dessin est en matière synthétique moulée semi-rigide.
Elle est constituée d'une partie inférieure 1 comprenant la semelle 2, l'empeigne
3 et une partie postérieure entourant le talon et prolongée au-dessus du talon sous
la forme d'une demi-tige, mieux visible à la figure 3. L'empeigne 3 présente deux
oreilles superposées permettant le serrage du pied au moyen de deux câbles de traction
5 et 6. Sur cette partie inférieure 1 est articulée une tige 7 autour de deux rivets
opposés 8 et 9 (figure 3) situés de telle sorte qu'ils soient en face de l'articulation
naturelle du pied, c'est-à-dire de la malléole. Dans l'exemple d'exécution considéré,
la tige 7 est en une partie, mais elle pourrait être également constituée de deux
parties, soit une partie antérieure à une partie postérieure. La tige 7 se ferme
à l'avant au moyen d'un rabat et de deux boucles 10 et 11 venant s'accrocher sur
des leviers tendeurs 12 et 13. La chaussure comporte en outre un chausson intérieur
14 représenté uniquement à la figure 1. A son bord postérieur inférieur, la tige 7
présente une large échancrure arrondie 15 qui s'étend approximativement entre ses
deux points d'articulation 8 et 9. Comme on le verra plus loin, cette échancrure 15
permet à la tige 7 de basculer très loin en arrière, contrairement aux tiges de ce
type connues dont le bord antérieur inférieur vient très vite buter contre la partie
inférieure de la chaussure. En position fermée de la chaussure, telle que représentée
à la figure 1, cette échancrure 15 est recouverte par un capot 16 en forme d'étrier
articulé sur la partie inférieure 1 de la chaussure, de chaque côté de celle-ci, en
deux points opposés 17 et 18 situés en-dessous de la tige 7, au moyen de rivets, comme
la tige 7. Ce capot 16 est relié à la tige 7 par un organe de liaison rigide 19 articulé
par ses extrémités sur chacune des parties 7 et 16. Cet organe de liaison 19 est constitué
par une tige métallique présentant deux parties filetées à pas opposés 20 et 21 s'étendant
de chaque côté d'un poulet moleté 22 et se vissant dans deux cylindres 23 et 24 articulés
respectivement sur la tige 7 et sur le capot 16. Au moyen du poulet moleté 22 il est
donc possible de modifier la longueur de l'organe de liaison 19 et par conséquent
l'inclinaison de la tige 7 relativement à celle du capot 16. Le capot 16 présente
en outre un organe de verrouillage constitué par une bascule 25 articulée dans une
échancrure du capot 16, autour d'un axe 26 et dont l'extrémité du bras inférieur 27
vient buter contre une butée constituée par une portée 28 formée sur la partie inférieure
de la chaussure, en empêchant ainsi le capot 16 de basculer en arrière, c'est-à-dire
en maintenant la tige 7 en position avancée pour la pratique du ski. La bascule 25
est maintenue dans cette position par un ressort 29 (figure 3) travaillant en compression
entre le bras supérieur de la bascule 25 et le fond d'un logement formé dans le capot
16. La bascule 25 présente un creux visible à la figure 3 pour l'actionnement par
un bâton de ski.
[0014] Lorsque le skieur désire se relaxer ou marcher, il lui suffit de déverrouiller le
capot 16 en appuyant sur la bascule 25, ce qui lui permet de redresser la jambe. La
tige 7, ainsi libérée, peut pivoter autour de son articulation. Par contre, dès que
l'utilisateur se remet en position avancée pour skier, le capot 16 et la tige 7 se
verrouillent automatiquement dès que le bord inférieur de la bascule 25 dépasse la
portée 28.
[0015] Lors du déchaussage, après décrochage des boucles 10 et 11, la tige 7 peut basculer
largement en arrière avec le capot 16, ce dernier pouvant basculer jusqu'à la semelle
en raison de la position de ses points d'articulation 17 et 18 situés bien en dessous
des points d'articulation de la tige 7. Il convient de souligner que l'articulation
non anatomique du capot 16 n'a pas d'influence sur le mouvement de la tige 7, laquelle
est par contre adaptée à l'anatomie du pied.
[0016] Les câbles 5 et 6, servant au serrage du pied, sont guidés dans des passages de la
semelle et sont reliés au capot basculant 16 sur des portées duquel viennent s'appuyer
des écrous moletés 30 et 31 permettant de régler la longueur active des câbles 5 et
6. Ainsi, le pied est automatiquement serré lorsque le skieur fléchit la jambe vers
l'avant et que le capot basculant 16 vient se verrouiller sur la partie inférieure
de la chaussure. Inversement, lors de l'ouverture de la chaussure (figure 2), la tension
sur les câbles 5 et 6 est largement relâchée, ce relâchement étant égal à la hauteur
de basculement du capot 16.
[0017] Comme cela à déjà été mentionné plus haut, la partie inférieure 1 de la chaussure
présente une demi-tige dont la partie postérieure 32 est séparée de la partie antérieure
33 par deux échancrures latérales 34 se prolongeant obliquement dans la partie postérieure
32 par deux fentes obliques opposées 35 débouchant chacune dans deux découpes oblongues
36 s'étendant parallèlement le long du dos de la chaussure. Dans la zone 37 située
à la hauteur des découpes 36, le dos de la chaussure présente dès lors une certaine
souplesse permettant à la partie postérieure 32 de la demi-tige de fléchir en arrière,
comme représenté à la figure 4, lorsque la chaussure est en position ouverte. Ce basculement
peut se faire soit sous la pression de la cheville, soit par entraînement par la
tige 7. Dans ce cas on prévoira une liaison à glissière entre la tige 7 et la partie
32.
[0018] Aux figures 3 et 4, le passage des câbles 5 et 6 à l'arrière de la chaussure est
exécuté de façon un peu différente de celle représentée aux figures 1 et 2; les câbles
ne s'étendent plus verticalement depuis le capot basculant 16 mais obliquement, ce
qui réduit la longueur de relaxation des câbles, mais réduit également fortement
la courbure du câble au point de changement de direction et par conséquent les fottements.
[0019] Il ressort particulièrement bien de la figure 4 que la chaussure peut être largement
ouverte pour le chaussage et le déchaussage. Malgré l'échancrure 15 de la tige, l'étanchéité
de la chaussure est assurée par la demi-tige 32 et le capot basculant 16 qui vient
non seulement recouvrir l'échancrure 15, mais également les fentes 35 dans leur
partie inférieure.
[0020] Les moyens selon l'invention sont bien entendu également applicables à une chaussure
à bas de coque rigide comprenant des moyens de serrage diagonal du talon comprenant
un élément répartiteur de pression situé dans la région du cou-de-pied, entre la coque
et le chausson intérieur. Il est bien entendu que la tige échancrée peut être seule,
sans le capot basculant.
[0021] Le chausson intérieur 14 est représenté seul aux figures 5 et 6. Il est du même
type que le chausson décrit dans les brevets US 3 977 098 et 4 523 392, avec des
modifications spécifiques pour son utilisation dans une chaussure du type décrit plus
haut. Ce chausson comprend une partie supérieure ou tige 40 articulée sur une partie
inférieure 41 autour d'un axe 42. Cette partie supérieure 40 est munie d'une poche
43 ouverte vers le bas et dans laquelle est engagée la partie postérieure 32 de la
demi-tige de la chaussure. Le bord supérieur de cette partie 40 du chausson est muni
d'une partie flexible 44 qui recouvrir le bord supérieur de la tige 7 de la chaussure
de telle manière que le chausson 14 reste parfaitement solidaire de la tige 7 de la
chaussure lorsque celle-ci est ouverte. La partie flexible 44 du chausson est en outre
munie d'une attache 45 à fixation de type Velcro (marque déposée). La languette 46
du chausson est fixée de manière conventionnelle.
1. Chaussure de ski constituée d'une partie inférieure (1) comprenant la semelle et
l'empeigne et entourant le talon et d'une tige (7), en une ou deux parties, articulée
sur la partie inférieure en deux points, opposés (8, 9) coïncidant au moins approximativement
avec l'articulation du pied de l'utilisateur, caractérisée par le fait que la partie
postérieure de la tige présente une échancrure (15) arrondie entre ses points d'articulation
permettant un large basculement en arrière de cette partie.
2. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la région découverte
par ladite échancrure (15) est recouverte par un capot (16) en forme d'étrier articulé
sur la partie inférieure de la chaussure en deux points opposés (17, 18) situés en
dessous des points d'articulation de la tige (8, 9) de telle sorte que ce capot (16)
peut basculer en arrière, la partie postérieure de la tige (7) et le capot basculant
(16) étant reliés entre eux par un organe de liaison rigide (19) s'étendant dans un
plan vertical et dont les extrémités sont articulées respectivement sur la tige et
sur le capot basculant.
3. Chaussure selon la revendication 1 ou 2, caractérisée par le fait que la partie
inférieure de la chaussure (1) comprend une demi-tige postérieure (32) présentant
deux fentes latérales (35) s'étendant de chaque côté de la chaussure, de l'intérieur
jusqu'au dos de cette demi-tige, de manière à permettre à cette demi-tige postérieure
de basculer en arrière autour de la partie de matière (37) s'étendant entre les extrémités
desdites fentes latérales et formant charnière.
4. Chaussure selon la revendication 2 ou 3, caractérisée par le fait que ledit organe
de liaison (19) présente des moyens de réglage de sa longueur.
5. Chaussure selon la revendication 4, caractérisée par le fait que lesdits moyens
de réglage de longueur sont constitués d'un ensemble vis-écrou (20 à 24).
6. Chaussure selon l'une des revendications 2 à 5, caractérisée par le fait qu'elle
comprend des moyens de verrouillage (25) du capot sur la partie inférieure de la chaussure
en position avancée de la tige.
7. Chaussure selon la revendication 6, caractérisée par le fait que lesdits moyens
de verrouillage sont constitués par une bascule (25) pivotée autour d'un axe dans
une découpe du capot et dont l'extrémité inférieure vient buter contre une butée (28)
formée sur la partie inférieure de la chaussure.
8. Chaussure selon l'une des revendications 2 à 7, comportant des câbles de serrage
de la partie antérieure de la chaussure caractérisée par le fait que ces câbles bles
(5, 6) sont attachés au capot basculant (16).
9. Chaussure selon la revendication 3, caractérisée par le fait qu'elle comprend un
chausson intérieur comprenant une partie supérieure (40) munie d'une poche (43) dans
laquelle la demi-tige postérieure (32) de la chaussure est introduite.
10. Chaussure selon la revendication 8, caractérisée par le fait que ladite partie
supérieure (40) du chausson est munie d'un rebord supérieur flexible replié sur le
bord supérieur de la chaussure.