[0001] L'invention est relative aux dispositifs de sécurité associés aux vannes d'alimentation
en gaz combustible des brûleurs équipant les appareils de chauffage tels que chauffe-eau,
chauffe-bains, chaudières, ... équipés d'une veilleuse.
[0002] Elle vise plus spécialement, parmi ces dispositifs, ceux qui comprennent un clapet-gaz
susceptible d'être armé à la main en sa position d'ouverture, ce clapet étant associé
à une bobine électromagnétique de façon telle que le maintien en position ouverte
ou armée du clapet soit assuré par circulation dans la bobine du courant électrique
engendré par le simple chauffage d'un thermocouple par la veilleuse.
[0003] Dans les modes de réalisation connus, ces dispositifs de sécurité comprennent un
interrupteur électrique monté sur le circuit qui relie le thermocouple à la bobine.
[0004] Comme la différence de potentiel engendrée par le thermocouple est relativement faible,
savoir de l'ordre de quelques dizaines de mV, il importe que la résistance électrique
globale du circuit considéré soit elle-même très faible, savoir en général inférieure
à 100 milli-ohms (mΩ).
[0005] Une telle exigence excluait jusqu'à ce jour dans la pratique l'utilisation de jonctions
à semi-conducteur pour l'établissement des interrupteurs électriques considérés, du
fait de la résistance interne relativement élevée de ces jonctions.
[0006] On avait donc recours pour ces interrupteurs à des contacts mécaniques.
[0007] Ces derniers devaient présenter lors de leurs fermetures des résistances électriques
très faibles, de l'ordre de quelques mΩ seulement, et la valeur très faible de ces
résistances de contact devait être conservée dans le temps.
[0008] Dans la pratique, cette conservation était très difficile à obtenir du fait notamment
des oxydations des contacts considérés, de leurs salissures, dues notamment aux poussières,
des vibrations auxquelles sont soumis les appareils de chauffage lors de leur fonctionnement,
etc.
[0009] L'invention a pour but, surtout, de supprimer ces derniers inconvénients.
[0010] A cet effet, les dispositifs de sécurité du genre en question selon l'invention
sont essentiellement caractérisés en ce que leurs interrupteurs électriques tels que
définis ci-dessus sont constitués par des transistors de type MOS présentant une
très faible résistance drain-source à l'état conducteur, cette résistance étant de
préférence inférieure à 30 mΩ.
[0011] L'invention comprend, mise à part cette disposition principale, certaines autres
dispositions qui s'utilisent de préférence en même temps et dont il sera plus explicitement
question ci-après.
[0012] Dans ce que suit, l'on va décrire un mode de réalisation préféré de l'invention en
se référant au dessin ci-annexé d'une manière bien entendu non limitative.
[0013] Les figures 1 et 2, de ce dessin, montrent schématiquement un dispositif de sécurité
établi selon l'invention respectivement en fonctionnement, veilleuse allumée, et
au repos, veilleuse éteinte.
[0014] Le dispositif de sécurité considéré est associé à un brûleur 1 susceptible d'être
alimenté en gaz combustible à partir d'une canalisation 2 à travers successivement
une vanne de sécurité 3 et un clapet-gaz terminal 4.
[0015] Le dispositif en question a pour but d'exercer une sécurité vis-à-vis de certains
dangers (pollution de l'atmosphère, encrassement d'un conduit, panne de ventilation,
manque d'eau, ...) en fermant automatiquement la vanne 3 dès que des seuils prédéterminés
sont franchis par des paramètres appropriés représentatifs de ces dangers.
[0016] Par extension on peut également envisager que la fermeture automatique indiquée de
la vanne 3 soit déclenchée par des phénomènes qui ne sont pas spécialement dangereux
mais qui sont intéressants à considérer dans certaines circonstances, tels qu'une
température (température ambiante, température de l'eau en circulation dans un circuit
de chauffage central ...).
[0017] La vanne de sécurité 3 est composée d'un "bouchon magnétique" comprenant lui-même
un clapet-gaz 5 propre à coopérer avec un siège 6 et solidaire d'une tige 7 comportant
à l'une de ses extrémités une palette magnétique 8 propre à refermer les lignes de
champ magnétique d'un circuit magnétique 9 en U sur lequel est enroulée une bobine
10.
[0018] La bobine 10 de l'électro-aimant ainsi formé est alimentée en courant continu, par
l'intermédiaire d'un circuit 11, à partir d'un thermocouple 12 susceptible d'être
placé dans la flamme 13 d'une veilleuse.
[0019] Cette veilleuse 13 est alimentée elle-même par le gaz combustible prélevé, en aval
de la vanne 3, dans un tronçon de canalisation 14 reliant cette vanne au clapet-gaz
4.
[0020] De plus elle est agencée de façon à allumer le brûleur 1 lorsque celui-ci est alimenté
en gaz à travers successivement les organes de contrôle 3 et 4 ouverts tous les deux.
[0021] Le courant électrique
i engendré par le thermocouple 12 quand celui-ci est chauffé par la veilleuse 13 est
très faible.
[0022] Mais si la résistance électrique globale du circuit 11 est elle-même suffisamment
faible, savoir par exemple inférieure à 100 mΩ, la circulation de ce courant
i dans la bobine 10 engendre sur la palette magnétique 8 et donc sur le clapet 5 une
force F suffisante pour surpasser la force de rappel R d'un léger ressort 15 sollicitant
ledit clapet 5 vers sa position de fermeture pour laquelle il est appliqué contre
le siège 6.
[0023] C'est sur le circuit 11 qu'est monté un interrupteur électrique 16 de 'sécurité"
normalement fermé et propre à être ouvert lorsque se manifeste le "danger" vis-à-vis
duquel on désire être protégé.
[0024] Comme indiqué plus haut, cet interrupteur était constitué par un contact mécanique
dans les réalisations antérieurement connues : une telle réalisation semblait inévitable
en raison de l'extrême petitesse exigée pour la résistance électrique interne du contact
en question.
[0025] Or la demanderesse a constaté qu'il existait maintenant sur le marché certains interrupteurs
électroniques présentant une résistance interne extrêmement faible sous certaines
conditions et qu'il était donc possible de les utiliser dans le cadre exposé cidessus
: c'est le cas des transistors de type MOS présentant une résistance drain-source
extrêmement faible à l'état conducteur, c'est-à-dire dès que leur base est alimentée
sous une tension minimum très faible, par exemple de l'ordre de 2,5 V.
[0026] On utilise donc selon l'invention un tel transistor MOS pour constituer le contact
électrique 16 du circuit 11.
[0027] Comme on le sait, le transistor MOS est un transistor à effect de champ dont la
grille ou base est isolée par une couche très isolante d'oxyde de silicium.
[0028] Un exemple d'un tel transistor ayant donné toute satisfaction, et donné à titre purement
illustratif, est celui diffusé sous la référence SN P 60 NO 5 en boîtier TO 220 AB
par la Société SILICONIX : la résistance interne drain-source de ce transistor est
de 20 mΩ seulement lorsqu'une faible tension est appliquée sur sa base.
[0029] On a schématisé sur le dessin par le rectangle 17 un dispositif propre à détecter
le paramètre (degré de pollution, température, ...) dont la progression au-delà d'un
seuil prédéterminé doit déclencher automatiquement la fermeture de la vanne 3.
[0030] Ce dispositif est agencé de façon à élaborer une tension continue de faible amplitude
qui est appliquée sur la base du transistor 16 tant que le seuil en question n'est
pas franchi, ladite tension s'annulant automatiquement dès franchissement dudit seuil.
[0031] Le fonctionnement du dispositif de sécurité qui vient d'être décrit est le suivant.
[0032] Tant que le seuil ci-dessus n'est pas franchi par le paramètre considéré, le transistor
16 est conducteur, sa résistance interne est très faible et sa présence dans le
circuit 11 n'affecte pratiquement pas l'intensité du courant
i lorsque ce courant est engendré par le thermocouple 12.
[0033] Dès l'armement du bouchon magnétique, obtenu par appui manuel (flèche A) sur un bouton
18 prévu à l'extrémité, de la tige 7, opposée à la palette 8, le gaz traverse la
vanne 3 et parvient à la veilleuse 13, laquelle s'allume, notamment du fait de la
production d'étincelles à partir d'un allumeur piézoélectrique ou autre.
[0034] Le courant
i est alors engendré dans le circuit 11 et la force F qui en résulte l'emporte légèrement
sur la force de rappel R du ressort 15, de sorte que la vanne 3 est maintenue en sa
position armée d'ouverture, même lorsque la pression d'armement sur le bouton 18 cesse
; de même la veilleuse 13 reste alors allumée.
[0035] Le brûleur 1 s'allume alors automatiquement dès que le clapet-gaz 4 est ouvert, cette
ouverture étant commandée par exemple par un puisage d'eau chaude sanitaire dans
le cas d'un chauffe-eau ou chauffe-bains.
[0036] Le brûleur 1 s'éteint ensuite dès la fermeture dudit clapet-gaz 4.
[0037] Si la veilleuse 13 s'éteint, par exemple à la suite d'un coup de vent ou d'un refoulement
d'air, le thermocouple 12 n'est plus chauffé, le courant
i engendré par chauffage de ce thermocouple s'annule et il en est de même de la force
F : la force de rappel R du ressort 15 ferme alors la vanne 3 en appliquant le clapet
5 contre son siège 6.
[0038] C'est un effet analogue qui est produit dès que le seuil ci-dessus défini est franchi
par le paramètre auquel est asservie la sécurité.
[0039] En effet ce franchissement, détecté en 17, se traduit par l'annulation de la tension
appliquée sur la base du transistor 16, ce qui donne immédiatement à la résistance
interne de ce transistor une valeur beaucoup plus élevée que celle de la bobine 10
: le courant
i n'est plus alors suffisant pour engendrer la force F et l'équilibre préalablement
établi entre cette force F et la force de rappel R est rompu en faveur de la seconde,
ce qui entraîne la fermeture de la vanne 3.
[0040] En suite de quoi, et quel que soit le mode de réalisation adopté, on obtient finalement
un dispositif de sécurité pour vanne à gaz dont la constitution et le fonctionnement
résultent suffisamment de ce qui précède.
[0041] Ce dispositif présente un certain nombre d'avantages par rapport à ceux antérieurement
connus, en particulier en ce qui concerne la fiabilité et la longévité du contact
de sécurité 16 du fait que celui-ci est réalisé par des éléments semi-conducteurs
statiques beaucoup moins vulnérables que les contacts mécaniques à éléments mobiles.
[0042] Comme il va de soi, et comme il résulte d'ailleurs déjà de ce qui précède, l'invention
ne se limite nullement à ceux de ses modes d'application et de réalisation qui ont
été plus spécialement envisagés ; elle en embrasse, au contraire, toutes les variantes.