[0001] L'invention qui se rapporte à l'ensouillage en continu d'une conduite dans une tranchée
notamment dans un fond sous-marin constitué de matériaux présentant une faible cohésion,
concerne un procédé et un dispositif de soutènement provisoire des parois pendant
l'opération de creusement de la tranchée.
[0002] Afin de protéger les conduites, et notamment les oléoducs ou pipe-lines, des effets
néfastes des courants sous-marins ou de la houle, ainsi que pour éviter l'accrochage
des ancres de marine ou des chaluts de pêche sur ces conduites, on s'est efforcé depuis
de nombreuses années d'ensouiller ces conduites dans les fonds sous-marins. Ceci
a été réalisé en disposant ces conduites dans des tranchées préalablement creusées
dans ces fonds sous-marins.
[0003] Ceci a été réalisé aussi en creusant une tranchée sous une conduite préalablement
disposée sur le fond, et qui vient ensuite par flexion, sous l'effet de son propre
poids, reposer sur le fond de la tranchée à une certaine distance derrière les dispositifs
de creusement qui sont déplacés le long de la conduite sous cette dernière.
[0004] Mais si l'utilisation et la mise en oeuvre de dispositifs divers permettant de réaliser
ces tranchées et l'ensouillage d'une conduite s'effectue sans trop de difficultés
quand le fond sous-marin présente une cohésion suffisante pour assurer la stabilité
des parois verticales ou sensiblement verticales de la tranchée, il n'en est pas de
même lorsque le fond sous-marin est sablonneux, vaseux ou constitué de tous autres
matériaux pulvérulents ou sans cohésion suffisante, car les parois latérales s'effondrent
et la tranchée se comble, au moins partiellement, avant que la conduite ne se soit
convenablement positionnée sur le fond primitif ce celle-ci.
[0005] Dans ce dernier cas, pour éviter le comblement immédiat ou quasi-immédiat de la
tranchée, on est amené, au moyen de dispositifs divers, à dégager dans le fond sous-marin
une dépression ou vallée d'une largeur importante, ce qui, d'une part, oblige à déplacer
des quantités très volumineuses de matériaux, et, d'autre part, no procure pas la
protection recherchée pour la conduite, sauf à combler la dépression latéralement
à l'aide des matériaux dégagés, ce qui augmente substantiellement les coûts de l'opération.
[0006] Une solution connue consiste alors à renforcer les parois de la tranchée par des
coffrages ou gabarits qui doivent être ensuite enlevés et déplacés après la descente
de la conduite, ce qui est une opération compliquée.
[0007] Une autre technique consiste à fluidifier des matériaux par injection d'eau sous
la conduite, qui descend alors par son propre poids.
[0008] Cette technique de mise en oeuvre délicate ne peut toutefois être utilisée que pour
des sables propres.
[0009] Une nouvelle technique plus récemment utilisée consiste à substituer un corps compressible
du genre d'une enveloppe en matière souple et déformable, aux matériaux extraits
de la tranchée, au fur et à mesure de l'avancement de cette dernière, de sorte que
ce corps, par sa présence ou par la pression qu'il exerce sur les parois latérales
de la tranchée empêche l'effondrement de ces dernières.On pilote ensuite la réduction
de volume de ce corps pour autoriser la descente et la positionnement de la conduite
dans la tranchée ainsi que l'effondrement des parois latérales et éventuellement le
comblement de cette dernière.
[0010] Selon ce procédé, on déplace si nécessaire, avec l'avancement de la tranchée, des
moyens de maintien temporaire de ses parois latérales, empêchant leur effondrement
avant que le corps compressible n'ait été mis en place dans la tranchée.
[0011] L'enveloppe en matière souple et déformable est amenée progressivement et en continu
dans la tranchée, puis remplie d'un fluide à une pression supérieure à la pression
hydrostatique ; par la pression qu'elle exerce alors sur les parois latérales de la
tranchée elle empêche temporairement l'effondrement de cette dernière. La conduite
à ensouiller repose sur cette enveloppe habituellement munie de trous. La réduction
progressive de volume lors de la fuite par les trous du fluide qu'elle contient fera
descendre la conduite sur le fond de la tranchée, permettant ainsi l'effondrement
des parois latérales de cette dernière et la recouvrement de la conduite.
[0012] Ce procédé impose par conséqunet la fourniture continue d'une enveloppe souple et
déformable qui reste enfouie sous les matériaux de recouvrement et sous la conduite
après la pose de cette dernière, et qui est donc perdue. Hormis le coût d'une telle
enveloppe qui est donc à prévoir sur une longueur équivalente à celle de la conduite,
il faut aussi disposer de moyens importants, embarqués sur un navire suiveur, pour
débiter cette quantité d'enveloppe préalablement stockée, au fur et à mesure de l'avance
des moyens de creusement, et pour lui injecter le fluide sous pression quand elle
repose au fond de la tranchée.
[0013] De plus pour que cet ensouillage selon cette technique s'effectue dans des conditions
acceptables d'exploitation, il faut évidemment prendre un certain nombre de précautions.
Il est nécessaire en effet, qu'au cours de l'avancement du creusement de la tranchée
suivi de la mise en place et du remplissage de l'enveloppe souple, la descente de
la conduite, à quelque distance en arrière de la zone de creusement, s'effectue correctement
et au fur et à mesure de cette avancée. En effet si cette descente était trop rapide
il pourrait y avoir courbure excessive de la conduite sous l'effet de la gravité entraînant
un risque de rupture. Par contre, dans certains autres cas, le poids de la conduite
même remplie d'eau étant insuffisant celle-ci descendra beaucoup trop lentement dans
la tranchée, le volume de fluide devant alors être compris dans l'enveloppe souple
sur une plus grande longueur ; il en résulte une surconsommation d'eau par les orifices
de fuite, et une grande difficulté à régulariser la pression dans toute l'enveloppe.
La pression de fluide dans ladite enveloppe, ne pouvant plus alors être correctement
réglée, le profil de la conduite ne peut plus être ajusté et même dans certains cas
le maintien d'une pression suffisante pour prévenir l'effondrement de la tranchée
n'est plus possible. Ce problème de réglage de la pression d'alimentation en fluide
de l'enveloppe et du débit de fuite hors de celle-ci par des ouvertures appropriées
est difficile à surmonter, du fait que l'enveloppe souple continue a un volume infini.
[0014] L'invention apporte une solution efficace à ces problèmes car elle met en oeuvre,
non plus une enveloppe ouverte et de volume infini ni munie d'ouvertures de fuite,
mais une enveloppe fermée, de volume fini, dont la conception même lui permet d'assurer
le maintien temporaire des parois de la tranchée, de faciliter la descente dans celle-ci
de la conduite à ensouiller tout en se déplaçant sans frottement sur le fond de la
tranchée sans pour autant qu'il y ait modification de la masse du fluide initial contenu
dans l'enveloppe.
[0015] Le procédé selon l'invention consiste à mettre en oeuvre dans une tranchée, en remplacement
des matériaux extraits de cette dernière, une enveloppe souple fermée, déplaçable
par elle-même sous l'effet de la pression exercée à son extrémité par le poids de
la conduite, par le fait que cette enveloppe a une structure et une forme particulière
qui autorise cet avancement éventuellement en combinaison avec des moyens complémentaires
d'avancement.
[0016] Selon ce procédé il est recherché pour cette enveloppe une structure telle que les
divers points de sa paroi extérieure restent fixes par rapport à la tranchée dans
laquelle elle est placée ainsi que par rapport à la conduite qu'elle supporte, tandis
que ses extrémités se replient d'un côté vers l'intérieur le long d'un axe longitudinal,
et se déplient de l'autre côté à partir de l'intérieur vers l'extérieur pour que la
contraction et le déploiement simultanés de l'enveloppe le long de cet axe longitudinal
assurent l'avancement de l'ensemble qui en coupe longitudinale s'apparente à deux
chenilles superposées.
[0017] Le dispositif de mise en oeuvre de ce procédé, selon l'invention consiste en une
enveloppe qui se présente sous la forme d'un cylindre dont chaque extrémité circulaire
a été repliée vers l'intérieur concentriquement à son axe longitudinal, en direction
de l'extrémité opposée, les deux extrémités étant ensuite soudées l'une à l'autre
pour former une âme centrale d'enveloppe replieé sensiblement suivant l'axe longitudinal.
[0018] Les caractéristiques particulières et avantages de l'invention apparaîtront à la
lecture de la description suivante d'exemples de réalisation qui doivent être considérés
comme des exemples non limitatifs.
[0019] On se réfère aux dessins annexés qui représentent :
Figure 1, une vue schématique en coupe longitudinale partielle d'une tranchée munie
du dispositif selon l'invention.
Figure 2, une vue schématique en perspective de l'enveloppe souple.
Figure 3, une vue en coupe selon III-III de la figure 2.
Figures 4 à 7, des vues en coupe selon les lignes IV-IV à VII-VII.de la figure 1.
Figures 8 et 9, des vues schématiques en coupe de l'enveloppe souple dans deux phases
successives d'avancement.
Figures 10 et 11, deux vues schématiques en coupe transversale d'une variante de réalisation,
pour deux phases d'ensouillage de conduite.
Figure 12 une vue schématique en coupe d'une autre variante de l'invention.
[0020] On a représenté schématiquement à la figure 1 un dispositif mobile de creusement
6 d'une tranchée 2 sous une conduite 3 préalablement disposée sur un fond sous-marin
4 de cohésion faible ou moyenne.
[0021] Le dispositif de creusement utilisé peut être l'un de ceux tant mécaniques qu'hydrauliques
de type connu qui sont actuellement utilisés en association avec un dispositif d'évacuation
(non représenté) des matériaux extraits lors du creusement de la tranchée 2. L'ensemble
du dispositif de creusement 6 et du dispositif d'évacuation est déplacé le long de
la conduite 3 en même temps que se déplace un navire de surface. On prévoit qu'un
dispositif de maintien temporaire des parois latérales de cette tranchée, et constitué
par exemple d'un caisson, coffrage ou gabarit, présentant au moins deux flancs rigides
et plans, déplacés parallèlement à eux-mêmes et chacun parallèlement à une paroi latérale
de la tranchée, soit entraîné le long de la conduite 3 et sous cette dernière avec
le dispositif de creusement 6.
[0022] Une enveloppe 1 réalisée en matériau souple et déformable, ayant une longueur L et
une structure particulière, qui est remplie d'un fluide de densité ou de pression
éventuellement supérieure à celle de l'eau, occupe le volume interne de la tranchée
2, en arrière des dispositifs de creusement 6 et se substitue aux matériaux dégagés
par ces dispositifs et évacués.
[0023] L'enveloppe souple désignée dans son ensemble par la référence 1 présenterait au
dehors de la tranchée la structure particulière illustrée notamment par les figures
2 et 3.
[0024] Elle est fabriquée sous la forme d'un cylindre allongé de longueur L dont chaque
extrémité 11 est repliée vers l'intérieur concentriquement à son axe longitudinal
12, endirection de l'extrémité opposée, les deux extrémités issues de ce repli de
l'enveloppe extérieure étant soudées l'une à l'autre pour former une âme centrale
13 d'enveloppe repliée joignant sensiblement selon l'axe 12, les deux extrémités 11
de l'ensemble ainsi réalisé, qui se trouve constituer une enceinte fermée et étanche.
[0025] Ainsi conçue et fabriquée, l'enveloppe est remplie d'un fluide 14 dont la pression
est au moins égale à celle du milieu extérieur.
[0026] La partie extérieure 10 de l'enveloppe prend une forme cylindrique. Les sections
d'extrémité 11 prennent une forme sensiblement circulaire. L'âme centrale interne
13 constituée comme on l'a vu des replis de l'enveloppe 1 à l'intérieur de cette dernière,
étant soumise à la surpression du fluide 14 contenu dans ladite enveloppe sera donc
pliée sur elle-même et prendra une forme semblable à celle représentée à la figure
3.
[0027] Dans le cas particulier des opérations de creusement d'une tranchée sous-marine,
l'enveloppe 1 fabriquée comme indiqué ci-dessus, stockée vide de fluide à l'intérieur
de deux supports provisoires est progressivement déployée et gonflée dans la tranchée
à l'arrière des dispositifs de creusement 6 avec un fluide de densité ou de pression
éventuellement supérieure à celle de l'eau. Elle occupe ainsi le volume de la tranchée
en s'appuyant sur les parois latérales de cette dernière qui ne peuvent s'effondrer
et sur la conduite 3 qui du fait de son poids repose sur la partie supérieure de l'enveloppe
1. Cette dernière, comme on le voit à la figure 1 est déformée par rapport au tube
en état d'équilibre au repos décrit plus haut. En effet, elle s'est conformée latéralement
au profil de la tranchée comme on peut le voir aux figures 4 à 7. En outre elle est
également déformée longitudinalement sous l'action du poids de la conduite 3.
[0028] C'est ainsi qu'à un instant donné de l'avancement des dispositifs de creusement
6, l'enveloppe 1 est progressivement écrasée entre sa partie avant ou la face 11 a
sensiblement sa forme circulaire originale, et la partie arrière presque totalement
écrasée. Sur les coupes des figures 4 à 7, on voit le profil de l'enveloppe 1 par
rapport à la conduite 3, en différents points de l'enveloppe sur toute sa longueur
L. On remarquera notamment sur les figures 6 et 7 que la portion de conduite correspondante
s'est enfoncée dans l'enveloppe dont les bords latéraux, le long de la paroi de tranchée,
peuvent la recouvrir au moins partiellement.
[0029] Du fait de sa structure particulière, cette enveloppe fermée 1, soumise au poids
qu'exerce la conduite 3 sur sa face supérieure 10, va se déplacer d'elle-même sous
ladite conduite, derrière l'organe de creusement 6. En effet la forme extérieure de
l'enveloppe 1 représentée schématiquement à la figure 8 correspond à une infinité
d'états d'équilibre, qu'elle peut avoir sur un sol horizontal quand elle est remplie
d'un fluide sous pression. Dans la position représentée, on a figuré un certain nombre
de points de contact de l'enveloppe avec le sol : A, B, C, D. A la verticale de ces
points A, B, C, D, mais sur la face supérieure de l'enveloppe sont figurés des points
Aʹ, Bʹ, Cʹ, Dʹ , qui sont des points d'appui de la conduite 3.
[0030] Sur l'âme centrale 13 c'est-à-dire le long de l'axe 12, on a représenté des points
correspondants E, F, G, H.
[0031] Comme indiqué précédemment, les extrémités 11 de l'enveloppe sont repliées intérieurement
et on donc un profil ayant sensiblement la forme de deux demi-cercles de part et
d'autre de l'axe 12. Si on exerce sur l'enveloppe une pression verticale P au niveau
du point Aʹ, on tend à modifier le rayon de courbure r des profils d'extrémité de
la paroi 11. La pression de fluide à l'intérieur de l'enveloppe étant constante,
la modification de ce rayon de coubure sous l'action du poids de la conduite va entraîner
une rupture de l'état d'équilibre de l'enveloppe 1 et provoquer un déplacement de
celle-ci de la position d'équilibre illustrée à la figure 8 à la position déplacée
illustrée à la figure 9. Les points B, C, D et Bʹ, Cʹ, Dʹ restent fixes par rapport
au fond de la tranchée et à la conduite 3. Par contre la partie arrière de l'enveloppe
s'est enroulée dans le sens des petites flèches vers l'intérieur le long de l'axe
12, les points A et Aʹ de l'enveloppe venant occuper une position Aʺ où ils constituent
maintenant l'âme centrale de cette dernière. Simultanément, la partie avant de l'enveloppe
s'est déroulée de l'intérieur à partir de l'axe 12, le point H occupant des positions
Hʹ et Hʺ , maintenant à l'extérieur de l'enveloppe, établissant un nouveau point de
contact avec le sol et la conduite. Les points internes E, F, G ont subi un déplacement
dans le sens des flèches par rapport à leur position initiale. Entre ces deux positions
l'enveloppe a subi un déplacement qui s'apparente à celui de deux courroies ou deux
chenilles superposées. Les points de contact B, C, D étant fixes l'avancement de l'enveloppe
résultant de la contraction vers l'intérieur de sa partie arrière 11 et du déploiement
vers l'extérieur de sa partie avant, se fait sans aucun frottement ni au niveau de
la conduite 3 ni à celui des parois et du fond de la tranchée.
[0032] Par conséquent dès l'amorce de l'enfoncement de la conduite 3 sur la partie arrière
de l'enveloppe, le déséquilibre créé va la faire avancer ; la conduite descend donc
progressivement dans la tranchée et reposera finalement sur le fond aprés le dégagement
de l'enveloppe. La tranchée se comblera soit par effondrement naturel, soit par des
moyens appropriés de type connu, mais ce résultat pourra également être obtenu par
les effets de la houle ou des courants sous-marins de sorte que ladite conduite ensouillée
soit convenablement protégée.
[0033] On a représenté aux figures 10 et 11 une variante de réalisation mettant en oeuvre
deux enveloppes identiques 1a et 1b placées côte à côte dans une tranchée. La conduite
3 placée au milieu c'est-à-dire au droit des faces latérales accolées des enveloppes
repose à la fois sur ces deux enveloppes. Quand elle descend (figure 11), elle se
trouve enserrée entre les deux parois latérales de l'enveloppe fortement appliquées
l'une contre l'autre du fait de la pression interne du fluide qu'elles renferment.
Quand la conduite est emprisonnée par les enveloppes qui se sont refermées au-dessus
d'elle, elle flotte en quelque sorte à l'intérieur des enveloppes qui exercent sur
elle une pression équivalente en toute direction. La conduite, sous l'effet de son
propre poids, descend d'autant plus facilement vers le fond de la tranchée.
[0034] L'avantage de cette variante tient dans le fait que sur toute leur longueur, le profil
extérieur des enveloppes 1a et 1b n'a pas subi de modifications sensibles, ce qui
veut dire qu'à l'arrière de l'ensouillage ces deux enveloppes accolées ne sont pas
écrasées par la conduite; on évite ainsi les risques de coincement. De plus, au fur
et à mesure de l'avancement des enveloppes qui soutiennent les parois latérales de
la tranchée sur toute sa hauteur, et sur toute leur longueur, ces parois sont d'un
seul coup libérées de leur soutènement et s'effondrent sur la conduite favorisant
son ensouillage.
[0035] On peut également envisager, sans sortir du cadre de la présente invention d'utiliser
dans une même excavation, une pluralisé d'enveloppes montées côte à côte destinées
à soutenir un faisceau de conduites parallèles.
[0036] Cette ou ces enveloppes peuvent être associées à au moins un moyen complémentaire,
non représenté, qui permet de faciliter leur progression au fur et à mesure de la
descente de la conduite. On peut ainsi prévoir de tirer l'enveloppe derrière le dispositif
de creusement à l'aide d'un système de préhension. On évite ainsi des blocages ou
détériorations de l'enveloppe sur des fonds sous-marins irréguliers. On peut également
comme le montre la figure 12 utiliser une courroie sans fin 5, dont un brin serait
pincé à l'intérieur de l'enveloppe 1 le long de son âme centrale 13 et dont le brin
opposé (passant au-dessus de l'enveloppe dans l'exemple représenté) repose sur la
paroi extérieure 10 de l'enveloppe. Cette courroie est attelée à l'organe du creusement
6 par l'intermédiaire d'une poulie 7 sur laquelle elle est tendue. La partie de cette
courroie 5 située dans l'âme 13 de l'enveloppe, soumise à l'effort de traction exercé
par le dispositif de creusement 6, transmet par frottement cet effort de traction
à l'enveloppe 1 favorisant son déplacement.
[0037] Une ou plusieurs courroies analogues peuvent être prévues autour de l'enveloppe.
[0038] Bien entendu l'enveloppe remplie de fluide doit être à la fois résistante et souple
pour passer rapidement et continuellement d'une position tendue à l'extérieur à une
position repliée et comprimée quand elle forme l'âme 13, et cela sans risque de se
déchirer. Cet ensemble travaillant dans des eaux chargées de sable, reste néanmoins
très fiable, des particules pouvant être entraînées, lors de la progression de l'enveloppe,
le long de l'âme centrale 13 et restituées en avant de la tranchée, sans nuire au
fonctionnement de l'ensemble.
1.- Procédé de soutènement provisoire des parois d'une tranchée à la suite du creusement
de cette dernière dans un sol, en particulier un fond sous-marin constitué de matériaux
présentant une faible cohésion, pour l'ensouillage d'une conduite telle qu'un oléoduc
ou un pipe-line, qui utilise au moins un moyen de maintien temporaire des parois,
constitué d'une enveloppe fermée de longueur constante prédéterminée, en matière
souple et déformable remplie d'un fluide à une pression supérieure à la pression
hydrostatique et destinée à se substituer aux matériaux extraits de la tranchée au
fur et à mesure de l'avancement de cette dernière, enveloppe sur laquelle repose la
conduite pendant sa descente au fond de la tranchée, caractérisé en ce qu'il consiste
à donner à l'enveloppe (1) une structure et une forme originales telles qu'elle soit
susceptible de se déplacer par elle-même dans le sens d'avancement du creusement
sous la seule action du poids exercé par la conduite (3) ou sous l'action de ce poids
combiné avec un moyen complémentaire favorisant l'avancement.
2.- Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'il consiste à donner à
l'enveloppe 1 une structure telle que les points (A, B, C, D) et (Aʹ, Bʹ, Cʹ, Dʹ)
de sa paroi extérieure restent fixes par rapport à la tranchée (2) dans laquelle elle
est placée ainsi que par rapport à la conduite (3) qu'elle supporte, tandis que ses
extrémités (11) se replient d'un côté vers l'intérieur le long d'un axe longitudinal
(12), et se déplient de l'autre côté à partir de l'intérieur vers l'extérieur pour
que la contraction et le déploiement simultanés de l'enveloppe le long de cet axe
longitudinal assurent l'avancement de l'ensemble à la manière de deux chenilles superposées.
3.- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il consiste à disposer
dans la tranchée en arrière des moyens de creusement 6 au moins une enveloppe 1,
au moins partiellement remplie d'un fluide ayant une pression ou une densité supérieure
à celle du fluide environnant.
4.- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le moyen complémentaire
favorisant l'avancement de l'enveloppe 1 est constitué d'un organe 5 relié à l'enveloppe
et attelé aux moyens de creusement 6.
5.- Dispositif de soutènement provisoire des parois d'une tranchée pour la mise en
oeuvre du procédé selon les revendications 1 et 2, caractérisé en ce que l'enveloppe
fermée 1 remplie de fluide, placée dans la tranchée 2 derrière les organes de creusement
6, se présente sous la forme d'un cylindre 10 dont chaque extrémité circulaire 11
a été repliée vers l'intérieur concentriquement à son axe longitudinal 12, en direction
de l'extrémité opposée, les deux extrémités issues de ce repli étant soudées l'une
à l'autre pour former une âme centrale 13 d'enveloppe repliée, sensiblement selon
l'axe 12 de l'enveloppe.
6.- Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que les extrémités 11 de
l'enveloppe 1 ont un profil arrondi entre la face extérieure 10 et l'âme centrale
13, ayant un rayon de courbure r, et en ce que au moins une extrémité de l'enveloppe
est soumise à une pression P exercée par la conduite 3 qui modifie le rayon de courbure
r dans le sens de l'avancement de l'enveloppe.
7.- Dispositif de soutènement provisoire selon les revendications 5 et 6, caractérisé
en ce qu'au moins deux enveloppes fermées 1a et 1b sont disposées côte à côte dans
une même tranchée et reçoivent une conduite 3 au droit de leurs faces latérales accolées.
8.- Dispositif de soutènement provisoire selon la revendication 5 pour la mise en
oeuvre du procédé selon les revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le moyen
complémentaire favorisant l'avancement est un moyen mécanique de traction éventuellement
attelé aux organes de creusement 6.
9.- Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que le moyen complémentaire
est constitué d'au moins une courroie sans fin 5 dont un brin est pincé à l'intérieur
de l'enveloppe le long de son âme centrale 13.