[0001] L'invention a pour objet un mélange combustible fluide, à base de charbon, et un
procédé pour le préparer.
[0002] Le charbon se trouve couramment soit sous forme de charbon végétal contenant encore
des impuretés (charbon de bois principalement), soit sous forme de combustible fossile
abondant que l'on ne peut obtenir, à la sortie des mines de charbon, sans une quantité
non négligeable de matières minérales stériles diverses, en quantité et en composition
très variables. Non seulement ces matières minérales sont improductives de chaleur
mais, en plus, elles donnent naissance à des sous-produits de combustion considérés
comme des polluants du milieu environnant, comme les cendres et divers gaz, notamment
ceux qui dérivent du soufre.
[0003] Plusieurs procédés sont connus dont le but est d'éliminer du charbon végétal ou minéral
le maximum de matières minérales indésirables. Ce traitement nécessite une première
opération de broyage du charbon à un degré de finesse poussé. Plus le charbon est
broyé finement, plus la quantité résiduelle de cendre est faible après la séparation
du charbon broyé et des matières minérales broyées. Par exemple, pour un broyage du
charbon brut à un degré de finesse inférieur à 80 microns (pour une fraction de 80
% au moins du charbon brut), on obtient après séparation un charbon traité dont la
teneur en cendres ne dépasse pas 2 %. Pour un broyage plus poussé, jusqu'à une gamme
comprise entre 0 et 20 microns, la teneur en cendres du charbon traité ne dépasse
pas 1 % dans la majorité des cas.
[0004] Toutefois, quand le charbon est réduit en particules aussi fines, son utilisation
dans cet état n'est pas possible.
[0005] La technique classique consiste à agglomérer le charbon traité, c'est-à-dire décendré,
en particules plus grosses, de l'ordre de quelques centimètres de grosseur, que l'on
peut facilement manutentionner et brûler à l'aide de moyens adaptés.
[0006] La séparation du charbon et des matières minéra les est exécutée après l'opération
de broyage selon diverses méthodes connues.
[0007] Une méthode classique consiste à utiliser de l'eau avec un agglomérant. Ce dernier
tend à lier entre elles les particules fines de charbon; l'eau entraîne avec elle
les matières minérales stériles qui sont généralement hydrophiles. En pratique, on
réalise une bouillie, couramment appelée slurry, à laquelle on fait subir une ou plusieurs
opérations de filtration successives pour en retirer l'eau dans laquelle les matières
stériles réduites en poussière sont en suspension. Ensuite on recueille les grains
de charbon aggloméré et, même, on poursuit l'agglomération en vue de parvenir au produit
final qui est du charbon aggloméré.
[0008] On trouve un exemple typique de ce procédé classique dans le document US-A-4 248
698. Dans ce dernier, on prévoit l'emploi comme agglomérant de dérivés du pétrole
ou de dérivés fluorochlorés de méthane ou d'éthane. Le charbon brut initialement réduit
en particules fines comprises entre 0 et 50 microns est transformé en charbon décendré
aggloméré en particules de 0,5 à 3 cm de grosseur. L'agglomérant est éliminé du charbon
décendré aggloméré et récupéré. Le document précité mentionne que l'avantage procuré
par les dérivés fluorochlorés est qu'ils sont plus facilement éliminables et récupérables
à partir du charbon décendré aggloméré.
[0009] L'invention procéde d'une idée totalement opposée à celle sur laquelle est basé le
procédé classique de décendrage du charbon.
[0010] Selon l'invention, après avoir réduit le charbon brut en particules dont la finesse
est en rapport avec le taux résiduel de cendres admissible dans le charbon décendré,
de toute façon à une dimension maximale inférieure à 200 microns, on réalise une bouillie
comprenant principalement le charbon broyé, de l'eau et un agglomérant choisi parmi
les dérivés du pétrole connus comme agglomérants et comme combustibles liquides;
après séparation de l'eau et des matières minérales stériles entraînées par l'eau,
on augmente la quantité d'agglomérant jusqu'à une proportion qui peut atteindre 35
% en poids, on agite fortement le mélange obtenu pour mettre les particules de charbon
en suspension à l'état divisé dans l'agglomérant liquide. On ajoute encore un agent
dispersant favorable au maintien du charbon en suspension dans l'agglomérant, en quantité
qui n'a pas besoin de dépasser 3 % en poids, en général.
[0011] Comme dérivé du pétrole, on utilise avantageusement du fuel-oil domestique, mais
on peut employer une fraction plus légère (pentane, hexane, heptane, etc..) ou une
fraction plus lourde, ou des mélanges de ces dérivés, en fonction de la viscosité
souhaitée du produit final.
[0012] Un avantage du procédé de l'invention est qu'il n'oblige pas à éliminer totalement
l'eau qui reste contenue dans le produit obtenu après séparation des matières minérales
stériles entraînées par l'eau chargée, ni à éliminer l'agglomérant, opération très
coûteuse tant en investissements matériels qu'en mise en oeuvre.
[0013] Il est avantageux, au contraire, selon un mode préféré de mise en oeuvre du procédé
de l'invention, de conserver de l'eau propre dans le produit obtenu afin de parvenir
à un mélange essentiellement ternaire, répondant à la formule générale suivante :
- charbon décendré 40 à 60 % en poids
- eau 16 à 35 % en poids
- dérivé du pétrole 16 à 35 % en poids
[0014] Ensuite, on incorpore à ce mélange un agent tensioactif en proportion de 0,5 à 3
% en poids du poids total du mélange final.
[0015] Cet agent tensioactif est choisi pour sa propriété de maintenir la suspension du
charbon et la dispersion de l'eau dans le dérivé du pétrole par diminution de la tension
interfaciale entre les deux liquides. Comme exemples d'agents tensioactifs convenables,
on peut citer les tensioactifs non ioniques, comme ceux qui contiennent des motifs
polyéthylène glycol ou polypropylèneglycol, ou une combinaison de ces motifs; par
exemple les phénols, les alkylphénols, les amines, les diamines, les phosphates polyéthoxylés,
polypropoxylés, ainsi que les polyéthylèneglycols, les polypropylèneglycols, les polyalkylèneglycols,
en général les molécules qui contiennent un ou plusieurs motifs polyalkoxylés.
[0016] Dans l'esprit de l'invention, l'agglomérant ne joue un rôle d'agglomération que d'une
manière limitée et momentanée puisqu'on souhaite finalement que les particules de
charbon restent en suspension à l'état dispersé, non aggloméré, dans le mélange final.
[0017] Pendant la séparation, l'agglomérant mouille et retient principalement les particules
hydrophobes du charbon pendant que les particules hydrophiles des matières stériles
sont mouillées et entraînées par l'eau.
[0018] En outre, dans le mélange final l'agglomérant est un combustible propre à haut pouvoir
calorifique qui contribue au pouvoir calorifique du mélange.
[0019] Par exemple, dans un mélange de composition
- charbon décendré à 1 %, type Freyming de Pci 7800 Kcal/kg (32600 kJ) 50 % en
poids
- fuel-oil domestique 20 % en poids
- eau 30 % en poids
(sans tenir compte de l'agent tensioactif) dont le Pci est de 5900 Kcal/kg (24 662
kJ), on constate que le charbon contribue à ce dernier pour 66 % environ et le dérivé
du pétrole pour 34 % environ.
[0020] De plus, ce mélange ne renferme que 0,5 % en poids de cendres correspondant à une
teneur de 0,203 ×10⁻⁶ g de cendres/Joule, teneur qui est inférieure à la teneur admise
par la législation française (0,234 ×10⁻⁶ g/J).
[0021] Ces chiffres sont à comparer avec ceux des mélanges charbon/eau concentrés connus
contenant 70 % de charbon et 30 % d'eau. Le Pci d'un tel mélange n'est que de 5145
Kcal/kg (21 506 kJ) et renferme environ 6 % de cendres correspondant à 2,785 × 10⁻⁶g
de cendres par Joule. D'autre part, en termes de viscosité, les mélanges décrits par
l'invention s'échelonnent sur une gamme allant de 20 Pl à 150 Pl selon la granulométrie
du charbon utilisé contre des viscosités de l'ordre de 200 Pl pour les mélanges charbon/eau
70/30 classiques.
[0022] Un mélange conforme à l'invention ne comporte aucune difficulté pour sa combustion.
Le préchauffage du foyer de combustion n'est pas nécessaire; l'allumage est simplifié
par la présence du combustible liquide, de sorte qu'un fonctionnement par intermittence
est possible sans difficulté.
[0023] Le procédé de l'invention a encore l'avantage de ne pas imposer de limite inférieure
à la dimension des particules du charbon à traiter. Il est favorable par conséquent
à la réalisation d'un décendrage poussé du charbon.
[0024] Actuellement, la réglementation française impose, pour la réduction de la pollution
atmosphérique, une teneur en cendres entraînées par les gaz de combustion de 1 g par
thermie (1 g/4180 kJ) produite dans les générateurs de puissance inférieure à 3000
thermies/heures (12.540.10³ kJ). Pour un charbon dont le Pci est de 7500 Kcal/kg (31.350
kJ), sa teneur en cendres doit être inférieure à 0,75 % si il est brûlé pur. Des teneurs
aussi basses ne peuvent être obtenues qu'avec une quantité limitée de charbon, et
ce pour un coût élevé.
[0025] Le mélange décrit par l'invention, grâce à la présence d'une fraction d'hydrocarbure
liquide autorise l'utilisation de charbons décendrés à une teneur d'environ 1 %.
Pour purifier un charbon jusqu'à une telle teneur en cendres inférieures à 1 %, le
broyage doit être réalisé jusqu'à ce que toutes les particules aient une grosseur
inférieure à 20 microns.
[0026] Le procédé de l'invention est parfaitement compatible avec cette condition, à un
coût admissible au point de vue économique. Au contraire, plus les particules sont
fines, plus il est certain qu'elles resteront en suspension dans le mélange fluide
combustible de l'invention et qu'aucune sédimentation ne sera à craindre.
[0027] On donnera maintenant une description d'un exemple de mise en oeuvre du procédé de
l'invention en se reportant aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une représentation schématique d'une installation utilisable pour
l'emploi du procédé de manière discontinue,
- la figure 2 est une vue partielle d'une installation analogue à celle de la figure
1 modifiée pour la mise en oeuvre en continu du procédé de l'invention.
[0028] En considérant d'abord la figure 1, on part d'un charbon pulvérulent de granulométrie
courante dans l'industrie; par exemple en particules de dimensions maximales inférieures
à 2 mm environ; dans un broyeur, par exemple un broyeur à boulets, on réduit les particules
à une grosseur inférieure à 200 microns.
[0029] Dans un bac 1, on introduit par une conduite 2 le charbon ainsi prébroyé et par une
conduite 3 de l'eau. A l'aide d'un agitateur 4, on réalise une suspension homogène
à une concentration de 30 à 40 % en poids de charbon par rapport au poids du mélange.
A partir de ce stade, le produit traité est pompable et il le restera jusqu'à l'obtention
du mélange final qui est également pompable.
[0030] Par une pompe 5 on envoie la suspension du bac 1 dans un broyeur à billes 6 où on
réduit la dimension des particules à une grosseur maximale de 20 µm.
[0031] Cette opération de réduction du charbon en grains de grosseur inférieure à 200 µm,
selon la teneur finale désirée en cendres, pourrait être exécutée à l'aide d'autres
moyens équivalents.
[0032] Le mélange eau-charbon broyé finement est envoyé par une conduite 7 dans une cuve
8 où on ajoute de l'eau par une conduite 9.
[0033] Un agitateur 10 permet de réaliser une boue homogène (slurry) contenant 10 à 15 %
en poids de charbon.
[0034] L'agglomérant (du fuel-oil domestique) contenu dans une cuve 11 est repris par une
pompe doseuse 12 en même temps que le mélange de la cuve 8 pour réaliser un mélange
ternaire homogène charbon-eau-hydrocarbure. La proportion de ce dernier dépend de
la grosseur des particules du charbon broyé; elle est comprise entre 30 % du poids
du charbon broyé quand celui-ci a été réduit en particules d'une grosseur moyenne
de 10 microns et 5 % du poids du charbon pour une grosseur moyenne voisine de 100
microns.
[0035] Dans le présent exemple avec une bouillie composée de 15 % en poids de charbon broyé
à une grosseur moyenne de 15 microns, on ajoute une quantité de fuel domestique égale
en poids à 30 % du poids du charbon.
[0036] La sortie de la pompe doseuse 12 est raccordée à une canalisation 13 sur laquelle
est monté un agitateur 14.
[0037] Tout agitateur dynamique en ligne connu peut convenir. Il est préférable de se servir
d'un agitateur capable de créer un taux de cisaillement élevé pour assurer une bonne
dispersion de l'hydrocarbure et pour favoriser au maximum la rencontre entre
ce dernier et les particules de charbon. Il se forme alors des agglomérats de faible
importance, par exemple de plusieurs dizaines de microns, de charbon, cependant que
les particules fines des matières stériles restent dispersées en suspension dans l'eau.
[0038] L'ensemble est envoyé dans un tamis vibrant 15 où on ajoute de l'eau de lavage par
une conduite 16. Les agglomérats de charbon qui n'ont pas traversé le tamis sont
envoyés dans un appareil centrifuge 17 de décantation (qui pourrait être remplacé
par un appareil de filtration sous vide ou un filtre sous pression) pour une concentration
du mélange par élimination de la partie de l'eau qui est en excédent par rapport à
sa teneur finale désirée. A ce stade, la quantité d'eau éliminée est importante. L'opération
est exécutée jusqu'à ce que le charbon décendré représente envi ron 53 % du poids
de matière solide par rapport au poids total du mélange qui est composé de charbon,
d'eau et d'agglomérant hydrocarbure. La composition est typiquement la suivante,
en poids du mélange total :
. charbon décendré 53 % environ
. eau 31,1 % environ
. fuel domestique 15,9 environ
[0039] Ce mélange est envoyé ensuite dans un bac de préparation finale 18 dans lequel est
installé un agitateur 19 et où aboutissent une conduite d'hydrocarbure 20 et une conduite
d'agent tensioactif 21.
[0040] La quantité de fuel domestique ajoutée est déterminée pour que la proportion de
ce dernier s'élève à 19 % environ, ce qui donne la composition finale suivante, en
poids du mélange total :
. charbon 50 % environ
. eau 29,5 % environ
. fuel domestique 19 % environ
. agent tensioactif 1,5 % environ
[0041] Le mélange ainsi formulé présente une viscosité inférieure à 100 Pl mesuré au viscosimètre
DRAGE.
[0042] L'agent tensioactif apporte une garantie supplémentaire d'absence de sédimentation
et de conservation de l'homogénéité du mélange obtenu pendant le stockage jusqu'au
moment de l'utilisation dans une cuve de stockage 22 et pendant les transvasements
qui suivront, principalement au point de vue de l'émulsion de l'eau et de l'hydrocarbure.
[0043] Dans un autre exemple, en utilisant la même installation et en broyant le charbon
jusqu'à la même grosseur moyenne des particules, on a préparé avant le bac de préparation
finale 21 un mélange ayant la composition suivante :
. charbon décendré 60 % environ
. eau 22 % environ
. fuel domestique 18 % environ
[0044] Ensuite on a ajouté dans le bac 21 du fuel domes tique et un agent tensioactif pour
arriver à la composition finale suivante, en poids du mélange total :
. charbon 50 % environ
. eau 18,3 % environ
. fuel domestique 19 % environ
. agent tensioactif 1,5 % environ
[0045] La viscosité de ce tel mélange est de 120 Pl mesurée au viscosimètre DRAGE.
[0046] On remarquera que l'adjonction d'hydrocarbure liquide, qui est exempt de cendres,
permet d'obtenir un mélange ternaire fluide à taux de cendres réduit. Il suffit de
décendrer le charbon jusqu'à un pourcentage de 0,8 % pour que, dans un mélange final
où l'hydrocarbure et l'eau entrent ensemble pour 50 %, on obtienne un taux de cendres
de 0,40 %.
[0047] Le broyage du charbon brut à une finesse de 0 à 20 µm convient bien parce que cette
valeur permet d'éliminer les cendres, comme expliqué plus haut, jusqu'à un taux résiduel
de cendres ne dépassant pas 1 %, avec la plupart des charbons. Ensuite, après adjonction
d'eau et d'hydrocarbure aux proportions indiquées, le taux de cendres du mélange ternaire
fluide est abaissé jusqu'à 0,50 % au moins.
[0048] On peut trouver certaines qualités de charbon qui ne permettent pas d'atteindre une
teneur en cendres inférieure à 1 % en une seule étape de décendrage telle que décrite
ci-dessus conformément au procédé de l'invention. Il est possible, sans sortir du
cadre de l'invention, d'appliquer le procédé en deux étapes. La première étape consiste
à broyer le charbon à décendrer à un degré de finesse moyenne (par exemple environ
60 µm, avec 80 % des grains à grosseur inférieure à 80 µm) et à le traiter comme
expliqué plus haut en ajoutant une quantité réduite d'agglomérant en relation avec
la grosseur des grains broyés (par exemple 5 % environ en poids par rapport au poids
du charbon). Ceci permet d'abaisser le taux de cendres à une teneur voisine de 2 %
avec la plupart des charbons.
[0049] Après filtrage, lavage et élimination de l'eau comme expliqué plus haut, on fait
subir alors à ce charbon déjà traité une fois un broyage plus poussé jusqu'à une granulométrie
comprise entre 0 et 20 µm (valeur moyenne 10 µm) comme mentionné plus haut. On le
traite à nouveau comme déjà décrit en y ajoutant le complément d'agglomérant jusqu'à
la valeur indiquée (par exemple jusqu'à 30 %). La teneur en cendres du charbon traité
une deuxième fois par le procédé de l'invention ne dépasse pas alors 1 % dans la plupart
des cas. Ce second traitement est poursuivi jusqu'à l'obtention du mélange ternaire
désiré.
[0050] La figure 2 se rapporte à une variante de réalisation de l'installation pour la
mise en oeuvre du procédé de l'invention. Cette figure 2 montre seulement la modification
apportée à l'installation de la figure 1 après l'agitateur 14 reliée par la canalisation
13 à la pompe doseuse 12. Selon la variante de la figure 2, après l'agitateur 14 se
trouve le même tamis vibrant 15 alimenté en eau de lavage par une conduite 16, mais
les agglomérats qui ont été retenus par le tamis 15 sont envoyés à un appareil centrifuge
17 de décantation dont l'ouverture de sortie est pourvue d'une goulotte 23 orientable
entre deux positions extrêmes. La goulotte 23 est représentée en trait plein à l'une
de ses positions et en trait mixte à l'autre position. A chacune des deux positions
de la goulotte 23 correspond un bac de préparation 18ʹ, 18ʺ. A chaque bac 18ʹ, 18ʺ
sont associés un agitateur 19ʹ, 19ʺ, une conduite d'hydrocarbure 20ʹ, 20ʺ et une conduite
d'agent tensioactif 21ʹ, 21ʺ, de la même façon que le bac 18 de la figure 1. Les orifices
de sortie des deux bacs 18ʹ, 18ʺ sont réunis par une conduite 24, sur laquelle est
montée une pompe 25, à une cuve de stockage commune 22.
[0051] La variante illustrée par la figure 2 permet la mise en oeuvre en continu du procédé
de l'invention. Pendant la réalisation du mélange final par adjonction d'hydrocarbure
par la conduite 20ʹ ou 20ʺ et d'agent tensio-actif par la conduite 21ʹ ou 21ʺ, dans
l'un des deux bacs 18ʹ ou 18ʺ, l'autre bac 18ʺ ou 18ʹ reçoit par la goulotte 23 mise
à la position qui convient le mélange qui est fourni sans interruption par l'appareil
17.
[0052] Dans ce qui précède, on a expliqué que le charbon est broyé en particules dont la
grosseur ne dépasse pas 200 µm et même ne dépasse pas 20 µm quand on veut abaisser
la teneur en cendres en dessous de 1 %.
[0053] Le broyage peut être fait de telle sorte que le charbon broyé soit composé de particules
ayant toutes les dimensions possibles entre 0 et 200 µm. Mais il est possible aussi
de broyer le charbon à l'aide de broyeurs qui procurent un produit broyé à des dimensions
réparties en courbe de Gauss autour d'une valeur moyenne, c'est-à-dire capables de
fournir des "populations" différentes de particules caractérisées par cette valeur
moyenne.
[0054] Par exemple, on peut traiter selon le procédé décrit plus haut du charbon broyé en
particules dont la grosseur se situe autour de 20 µm d'une part et autour de 40 µm
d'autre part. On mélange ensuite dans le bac 18 (figure 1) ou dans les bacs 18ʹ, 18ʺ
(figure 2) les agglomérats de charbon décendré de ces deux grosseurs et on obtient
un mélange combustible fluide appelé bimodal. De la même façon, on peut broyer le
charbon en plusieurs "populations" de particules à grosseur centrée autour de plus
de deux valeurs déterminées. On obtient alors un mélange combustible multimodal.
[0055] L'avantage d'un mélange bimodal ou multimodal est que pour une même masse contenue
de solide, il a une viscosité différente. On peut donc modifier dans une certaine
mesure la viscosité du mélange combustible en lui conservant le même pouvoir calorifique.
[0056] Le charbon est disponible aussi sous la forme de brai de houille ou de coke de pétrole
qui sont des produits solides exempts de cendres et à pouvoir calorifique élevé.
[0057] Le mélange combustible fluide de l'invention peut contenir une quantité de brai de
houille ou de coke de pétrole ou de ces deux produits réduits en particules ayant
la grosseur indiquée plus haut pour le charbon.
[0058] Le brai de houille et/ou le coke de pétrole peuvent être ajoutés au charbon à traiter
dès le début de la mise en oeuvre du procédé, au moment de la préparation du mélange
homogène de charbon broyé et d'eau.
[0059] Cependant, comme le brai de houille et le coke de pétrole ne contiennent pas d'impuretés
à éliminer génératrices de cendres, il n'y a pas d'avantage à leur faire subir le
procédé d'élimination et on peut les incorporer directement au mélange combustible
final dans les bacs 18 ou 18ʹ, 18ʺ, après broyage à la grosseur souhaitée, pour l'obtention
d'un mélange monomodal ou bimodal ou multimodal comme expliqué plus haut.
[0060] Quel que soit le moment de leur adjonction, le brai de houille ou le coke de pétrole,
ou un mélange des deux, ne doit pas représenter en poids plus de 50 % du charbon de
nature minérale ou végétale.
1. Mélange fluide à quatre composants principaux, à base de charbon et contenant
un agent tensioactif, caractérisé en ce que les composants sont présents dans les
proportions relatives suivantes :
. charbon en particules de grosseur ne dépassant pas 200 µm 40 à 60 %
. eau 16 à 35 %
. combustible liquide agglomérant dérivé du pétrole 16 à 35 %
. agent tensioactif 0,5 à 3 %
ces proportions s'entendant en poids du poids total de ces quatre composants.
2. Mélange selon la revendication 1, caractérisé en ce que le charbon est en particules
d'une grosseur ne dépassant pas 20 µm à teneur résiduelle en cendres égale à 1 % environ.
3. Mélange selon l'une quelconque des revendications 1,2, caractérisé en ce que le
dérivé du pétrole est choisi parmi les corps suivants, fuel-oil domestique, fraction
plus légère que le fuel-oil domestique telle que le pentane, l'hexane, l'heptane,
fraction plus lourde que le fuel-oil domestique, un mélange de ces corps.
4. Mélange selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
l'agent tensioactif est choisi parmi les tensioactifs non ioniques contenant au moins
un motif polyéthylèneglycol ou polypropylèneglycol, tels que les phénols, alkylphénols,
amines, diamines, phosphates polyéthoxylés, polypropoxylés, les corps contenant au
moins un motif polyalkoxylé tels que les polyéthylèneglycols, les polypropylèneglycols,
les polyalkylèneglycols.
5. Mélange selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
le charbon réduit en particules est présent en au moins une population à répartition
en courbe de Gauss autour d'une valeur moyenne inférieure à 200 µm.
6. Mélange selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'il
contient comme charbon du brai de houille, du coke de pétrole ou un mélange de ces
deux corps réduit en particules de grosseur inférieure à 200 µm, en quantité ne dépassant
pas en poids 50 % du poids du charbon.
7. Procédé de préparation d'un mélange fluide à quatre composants principaux, à partir
de charbon contenant des matières stériles, caractérisé en ce qu'il comprend les opérations
suivantes :
- on réduit le charbon en particules dont la grosseur n'excède pas 200 µm,
- on prépare un mélange homogène du charbon broyé obtenu et d'eau,
- on ajoute à ce mélange un combustible liquide agglomérant dérivé du pétrole et
on agite pour obtenir un mélange ternaire homogène comprenant du charbon et du combustible
liquide en proportion comprise entre 30 % environ en poids de ce combustible liquide
par rapport au poids du charbon quand celui-ci est en particules d'une grosseur moyenne
de 10 microns et 5 % environ en poids de ce combustible liquide par rapport au poids
du charbon quand celui-ci est en particules d'une grosseur moyenne voisine de 100
microns,
- on filtre et on lave le mélange pour éliminer les matières stériles,
- on élimine l'eau jusqu'à une teneur qui correspond à sa teneur finale désirée,
comprise entre 16 et 35 % en poids du mélange final,
- on ajoute du combustible liquide agglomérant dérivé du pétrole jusqu'à lui donner
une teneur comprise entre 16 et 35 % en poids du mélange final,
- on ajoute au mélange un agent tensioactif en proportion comprise entre 0,5 % et
3 % en poids du mélange final.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'on réduit le charbon en
particules de grosseur moyenne inférieure à 20 microns, de préférence comprise entre
5 microns et 20 microns.
9. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'on utilise comme combustible
agglomérant dérivé du pétrole au moins l'un des corps suivants, fuel-oil domestique,
une fraction plus légère que le fuel-oil domestique telle que le pentane, l'hexane,
l'heptane, une fraction plus lourde que le fuel-oil domestique.
10. Procédé de préparation d'un mélange fluide, à partir de charbon brut contenant
des matières stériles caractérisé en ce que l'on applique une première fois à ce charbon
les opérations du procédé de la revendication 7 jusqu'à l'élimination de l'eau, en
broyant ce charbon à une première grosseur moyenne de 60 µm et en employant une quantité
réduite de combustible liquide agglomérant égale à 5 % environ du poids par rapport
au poids du charbon, on applique ensuite une deuxième fois à ce charbon le procédé
de la revendication 7 jusqu'à l'obtention du mélange désiré en le soumettant à une
opération de broyage qui lui donne une grosseur moyenne de 10 µm et en employant une
quantité de combustible liquide agglomérant complémentaire jusqu'à 30 % en poids par
rapport au poids du charbon, et en exécutant ensuite les opérations de filtrage,
lavage, élimination de l'eau et adjonction finale de combustible liquide agglomérant.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications 7,10, caractérisé en ce qu'on
incorpore au charbon réduit en particules du brai de houille, du coke de pétrole ou
un mélange de ces deux corps, réduit en particules de grosseur inférieure à 200 µm,
en quantité ne dépassant pas en poids 50 % du poids du charbon.