(19)
(11) EP 0 290 699 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
17.11.1988  Bulletin  1988/46

(21) Numéro de dépôt: 87401066.3

(22) Date de dépôt:  12.05.1987
(51) Int. Cl.4C10L 1/32
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE ES FR GB GR IT LI LU NL SE

(71) Demandeur: CADET INTERNATIONAL
F-59000 Lille (FR)

(72) Inventeurs:
  • Antonini, Gérard
    F-75012 Paris (FR)
  • Hopital, Paul
    F-60200 Compiègne (FR)
  • Francois, Olivier
    F-60200 Compiègne (FR)
  • Dhee, Alain
    F-59800 Lille (FR)

(74) Mandataire: Chevallier, Robert Marie Georges (FR) et al
6, rue Faidherbe
F-78500 Sartrouville
F-78500 Sartrouville (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Mélange combustible fluide à base de charbon et procédé pour le préparer


    (57) Du charbon prébroyé est mélangé dans un bac (1) à de l'eau puis il est réduit dans un broyeur (6) en parti­cules inférieures à 200 microns, de préférence 15 microns, puis une boue contenant 15 % de charbon et 85 % d'eau prépa­rée dans une cuve (8) est mélangée dans une pompe doseuse (12) à un combustible liquide agglomérant le charbon comme le fuel domestique, après quoi on élimine à travers un tamis (15) l'eau qui entraîne les matières stériles du charbon et on ajoute à nouveau du fuel domestique et un agent tensioactif pour obtenir une composition combustible fluide à quatre composants principaux : charbon 40 à 60 %, eau 16 à 35 %, fuel domestique 16 à 35 %, agent tensio-actif 0,5 à 3 %, en poids.




    Description


    [0001] L'invention a pour objet un mélange combustible fluide, à base de charbon, et un procédé pour le préparer.

    [0002] Le charbon se trouve couramment soit sous forme de charbon végétal contenant encore des impuretés (charbon de bois principalement), soit sous forme de combustible fossile abondant que l'on ne peut obtenir, à la sortie des mines de charbon, sans une quantité non négligeable de matières minéra­les stériles diverses, en quantité et en composition très variables. Non seulement ces matières minérales sont impro­ductives de chaleur mais, en plus, elles donnent naissance à des sous-produits de combustion considérés comme des pol­luants du milieu environnant, comme les cendres et divers gaz, notamment ceux qui dérivent du soufre.

    [0003] Plusieurs procédés sont connus dont le but est d'éliminer du charbon végétal ou minéral le maximum de matières minérales indésirables. Ce traitement nécessite une première opération de broyage du charbon à un degré de finesse poussé. Plus le charbon est broyé finement, plus la quantité résiduelle de cendre est faible après la séparation du charbon broyé et des matières minérales broyées. Par exemple, pour un broyage du charbon brut à un degré de finesse inférieur à 80 microns (pour une fraction de 80 % au moins du charbon brut), on obtient après séparation un charbon traité dont la teneur en cendres ne dépasse pas 2 %. Pour un broyage plus poussé, jusqu'à une gamme comprise entre 0 et 20 microns, la teneur en cendres du charbon traité ne dépasse pas 1 % dans la majo­rité des cas.

    [0004] Toutefois, quand le charbon est réduit en parti­cules aussi fines, son utilisation dans cet état n'est pas possible.

    [0005] La technique classique consiste à agglomérer le charbon traité, c'est-à-dire décendré, en particules plus grosses, de l'ordre de quelques centimètres de grosseur, que l'on peut facilement manutentionner et brûler à l'aide de moyens adaptés.

    [0006] La séparation du charbon et des matières minéra­ les est exécutée après l'opération de broyage selon diverses méthodes connues.

    [0007] Une méthode classique consiste à utiliser de l'eau avec un agglomérant. Ce dernier tend à lier entre elles les particules fines de charbon; l'eau entraîne avec elle les matières minérales stériles qui sont généralement hydrophiles. En pratique, on réalise une bouillie, couramment appelée slurry, à laquelle on fait subir une ou plusieurs opérations de filtration successives pour en retirer l'eau dans laquelle les matières stériles réduites en poussière sont en suspen­sion. Ensuite on recueille les grains de charbon aggloméré et, même, on poursuit l'agglomération en vue de parvenir au pro­duit final qui est du charbon aggloméré.

    [0008] On trouve un exemple typique de ce procédé clas­sique dans le document US-A-4 248 698. Dans ce dernier, on prévoit l'emploi comme agglomérant de dérivés du pétrole ou de dérivés fluorochlorés de méthane ou d'éthane. Le charbon brut initialement réduit en particules fines comprises entre 0 et 50 microns est transformé en charbon décendré aggloméré en particules de 0,5 à 3 cm de grosseur. L'agglomérant est éliminé du charbon décendré aggloméré et récupéré. Le docu­ment précité mentionne que l'avantage procuré par les dérivés fluorochlorés est qu'ils sont plus facilement éliminables et récupérables à partir du charbon décendré aggloméré.

    [0009] L'invention procéde d'une idée totalement opposée à celle sur laquelle est basé le procédé classique de décen­drage du charbon.

    [0010] Selon l'invention, après avoir réduit le charbon brut en particules dont la finesse est en rapport avec le taux résiduel de cendres admissible dans le charbon décendré, de toute façon à une dimension maximale inférieure à 200 microns, on réalise une bouillie comprenant principalement le charbon broyé, de l'eau et un agglomérant choisi parmi les dérivés du pétrole connus comme agglomérants et comme combus­tibles liquides; après séparation de l'eau et des matières minérales stériles entraînées par l'eau, on augmente la quantité d'agglomérant jusqu'à une proportion qui peut attein­dre 35 % en poids, on agite fortement le mélange obtenu pour mettre les particules de charbon en suspension à l'état divisé dans l'agglomérant liquide. On ajoute encore un agent dispersant favorable au maintien du charbon en suspension dans l'agglomérant, en quantité qui n'a pas besoin de dépas­ser 3 % en poids, en général.

    [0011] Comme dérivé du pétrole, on utilise avantageu­sement du fuel-oil domestique, mais on peut employer une frac­tion plus légère (pentane, hexane, heptane, etc..) ou une fraction plus lourde, ou des mélanges de ces dérivés, en fonc­tion de la viscosité souhaitée du produit final.

    [0012] Un avantage du procédé de l'invention est qu'il n'oblige pas à éliminer totalement l'eau qui reste contenue dans le produit obtenu après séparation des matières minérales stériles entraînées par l'eau chargée, ni à éliminer l'agglo­mérant, opération très coûteuse tant en investissements maté­riels qu'en mise en oeuvre.

    [0013] Il est avantageux, au contraire, selon un mode préféré de mise en oeuvre du procédé de l'invention, de conserver de l'eau propre dans le produit obtenu afin de par­venir à un mélange essentiellement ternaire, répondant à la formule générale suivante :
    - charbon décendré    40 à 60 % en poids
    - eau    16 à 35 % en poids
    - dérivé du pétrole    16 à 35 % en poids

    [0014] Ensuite, on incorpore à ce mélange un agent tensioactif en proportion de 0,5 à 3 % en poids du poids total du mélange final.

    [0015] Cet agent tensioactif est choisi pour sa pro­priété de maintenir la suspension du charbon et la dispersion de l'eau dans le dérivé du pétrole par diminution de la tension interfaciale entre les deux liquides. Comme exemples d'agents tensioactifs convenables, on peut citer les tensioactifs non ioniques, comme ceux qui contiennent des motifs polyéthylène­ glycol ou polypropylèneglycol, ou une combinaison de ces motifs; par exemple les phénols, les alkylphénols, les amines, les diamines, les phosphates polyéthoxylés, polypropoxylés, ainsi que les polyéthylèneglycols, les polypropylèneglycols, les polyalkylèneglycols, en général les molécules qui con­tiennent un ou plusieurs motifs polyalkoxylés.

    [0016] Dans l'esprit de l'invention, l'agglomérant ne joue un rôle d'agglomération que d'une manière limitée et momentanée puisqu'on souhaite finalement que les particules de charbon restent en suspension à l'état dispersé, non agglo­méré, dans le mélange final.

    [0017] Pendant la séparation, l'agglomérant mouille et retient principalement les particules hydrophobes du charbon pendant que les particules hydrophiles des matières stériles sont mouillées et entraînées par l'eau.

    [0018] En outre, dans le mélange final l'agglomérant est un combustible propre à haut pouvoir calorifique qui con­tribue au pouvoir calorifique du mélange.

    [0019] Par exemple, dans un mélange de composition
    - charbon décendré à 1 %, type Freyming de Pci 7800 Kcal/kg (32600 kJ)    50 % en poids
    - fuel-oil domestique    20 % en poids
    - eau    30 % en poids
    (sans tenir compte de l'agent tensioactif) dont le Pci est de 5900 Kcal/kg (24 662 kJ), on constate que le charbon contribue à ce dernier pour 66 % environ et le dérivé du pétrole pour 34 % environ.

    [0020] De plus, ce mélange ne renferme que 0,5 % en poids de cendres correspondant à une teneur de 0,203 ×10⁻⁶ g de cendres/Joule, teneur qui est inférieure à la teneur admise par la législation française (0,234 ×10⁻⁶ g/J).

    [0021] Ces chiffres sont à comparer avec ceux des mélan­ges charbon/eau concentrés connus contenant 70 % de charbon et 30 % d'eau. Le Pci d'un tel mélange n'est que de 5145 Kcal/­kg (21 506 kJ) et renferme environ 6 % de cendres correspondant à 2,785 × 10⁻⁶g de cendres par Joule. D'autre part, en termes de viscosité, les mélanges décrits par l'invention s'échelon­nent sur une gamme allant de 20 Pl à 150 Pl selon la granulo­métrie du charbon utilisé contre des viscosités de l'ordre de 200 Pl pour les mélanges charbon/eau 70/30 classiques.

    [0022] Un mélange conforme à l'invention ne comporte aucune difficulté pour sa combustion. Le préchauffage du foyer de combustion n'est pas nécessaire; l'allumage est simplifié par la présence du combustible liquide, de sorte qu'un fonctionnement par intermittence est possible sans dif­ficulté.

    [0023] Le procédé de l'invention a encore l'avantage de ne pas imposer de limite inférieure à la dimension des parti­cules du charbon à traiter. Il est favorable par conséquent à la réalisation d'un décendrage poussé du charbon.

    [0024] Actuellement, la réglementation française impose, pour la réduction de la pollution atmosphérique, une teneur en cendres entraînées par les gaz de combustion de 1 g par thermie (1 g/4180 kJ) produite dans les générateurs de puis­sance inférieure à 3000 thermies/heures (12.540.10³ kJ). Pour un charbon dont le Pci est de 7500 Kcal/kg (31.350 kJ), sa teneur en cendres doit être inférieure à 0,75 % si il est brûlé pur. Des teneurs aussi basses ne peuvent être obtenues qu'avec une quantité limitée de charbon, et ce pour un coût élevé.

    [0025] Le mélange décrit par l'invention, grâce à la présence d'une fraction d'hydrocarbure liquide autorise l'uti­lisation de charbons décendrés à une teneur d'environ 1 %. Pour purifier un charbon jusqu'à une telle teneur en cendres inférieures à 1 %, le broyage doit être réalisé jusqu'à ce que toutes les particules aient une grosseur inférieure à 20 microns.

    [0026] Le procédé de l'invention est parfaitement compa­tible avec cette condition, à un coût admissible au point de vue économique. Au contraire, plus les particules sont fines, plus il est certain qu'elles resteront en suspension dans le mélange fluide combustible de l'invention et qu'aucune sédimentation ne sera à craindre.

    [0027] On donnera maintenant une description d'un exemple de mise en oeuvre du procédé de l'invention en se reportant aux dessins annexés dans lesquels :

    - la figure 1 est une représentation schématique d'une installation utilisable pour l'emploi du procédé de manière discontinue,

    - la figure 2 est une vue partielle d'une installa­tion analogue à celle de la figure 1 modifiée pour la mise en oeuvre en continu du procédé de l'invention.



    [0028] En considérant d'abord la figure 1, on part d'un charbon pulvérulent de granulométrie courante dans l'industrie; par exemple en particules de dimensions maximales inférieures à 2 mm environ; dans un broyeur, par exemple un broyeur à boulets, on réduit les particules à une grosseur inférieure à 200 microns.

    [0029] Dans un bac 1, on introduit par une conduite 2 le charbon ainsi prébroyé et par une conduite 3 de l'eau. A l'aide d'un agitateur 4, on réalise une suspension homogène à une concentration de 30 à 40 % en poids de charbon par rap­port au poids du mélange. A partir de ce stade, le produit traité est pompable et il le restera jusqu'à l'obtention du mélange final qui est également pompable.

    [0030] Par une pompe 5 on envoie la suspension du bac 1 dans un broyeur à billes 6 où on réduit la dimension des particules à une grosseur maximale de 20 µm.

    [0031] Cette opération de réduction du charbon en grains de grosseur inférieure à 200 µm, selon la teneur finale dési­rée en cendres, pourrait être exécutée à l'aide d'autres moyens équivalents.

    [0032] Le mélange eau-charbon broyé finement est envoyé par une conduite 7 dans une cuve 8 où on ajoute de l'eau par une conduite 9.

    [0033] Un agitateur 10 permet de réaliser une boue homogène (slurry) contenant 10 à 15 % en poids de charbon.

    [0034] L'agglomérant (du fuel-oil domestique) contenu dans une cuve 11 est repris par une pompe doseuse 12 en même temps que le mélange de la cuve 8 pour réaliser un mélange ternaire homogène charbon-eau-hydrocarbure. La proportion de ce dernier dépend de la grosseur des particules du charbon broyé; elle est comprise entre 30 % du poids du charbon broyé quand celui-ci a été réduit en particules d'une grosseur moyenne de 10 microns et 5 % du poids du charbon pour une grosseur moyenne voisine de 100 microns.

    [0035] Dans le présent exemple avec une bouillie composée de 15 % en poids de charbon broyé à une grosseur moyenne de 15 microns, on ajoute une quantité de fuel domestique égale en poids à 30 % du poids du charbon.

    [0036] La sortie de la pompe doseuse 12 est raccordée à une canalisation 13 sur laquelle est monté un agitateur 14.

    [0037] Tout agitateur dynamique en ligne connu peut convenir. Il est préférable de se servir d'un agitateur capable de créer un taux de cisaillement élevé pour assurer une bonne dispersion de l'hydrocarbure        et pour favoriser au maxi­mum la rencontre entre ce dernier et les particules de char­bon. Il se forme alors des agglomérats de faible importance, par exemple de plusieurs dizaines de microns, de charbon, cependant que les particules fines des matières stériles restent dispersées en suspension dans l'eau.

    [0038] L'ensemble est envoyé dans un tamis vibrant 15 où on ajoute de l'eau de lavage par une conduite 16. Les agglo­mérats de charbon qui n'ont pas traversé le tamis sont envoyés dans un appareil centrifuge 17 de décantation (qui pourrait être remplacé par un appareil de filtration sous vide ou un filtre sous pression) pour une concentration du mélange par élimination de la partie de l'eau qui est en excédent par rapport à sa teneur finale désirée. A ce stade, la quantité d'eau éliminée est importante. L'opération est exécutée jusqu'à ce que le charbon décendré représente envi­ ron 53 % du poids de matière solide par rapport au poids total du mélange qui est composé de charbon, d'eau et d'agglo­mérant hydrocarbure. La composition est typiquement la sui­vante, en poids du mélange total :
    . charbon décendré      53 % environ
    . eau      31,1 % environ
    . fuel domestique      15,9 environ

    [0039] Ce mélange est envoyé ensuite dans un bac de pré­paration finale 18 dans lequel est installé un agitateur 19 et où aboutissent une conduite d'hydrocarbure 20 et une conduite d'agent tensioactif 21.

    [0040] La quantité de fuel domestique ajoutée est déter­minée pour que la proportion de ce dernier s'élève à 19 % environ, ce qui donne la composition finale suivante, en poids du mélange total :
    . charbon      50 % environ
    . eau      29,5 % environ
    . fuel domestique      19 % environ
    . agent tensioactif      1,5 % environ

    [0041] Le mélange ainsi formulé présente une viscosité inférieure à 100 Pl mesuré au viscosimètre DRAGE.

    [0042] L'agent tensioactif apporte une garantie supplé­mentaire d'absence de sédimentation et de conservation de l'homogénéité du mélange obtenu pendant le stockage jusqu'au moment de l'utilisation dans une cuve de stockage 22 et pen­dant les transvasements qui suivront, principalement au point de vue de l'émulsion de l'eau et de l'hydrocarbure.

    [0043] Dans un autre exemple, en utilisant la même ins­tallation et en broyant le charbon jusqu'à la même grosseur moyenne des particules, on a préparé avant le bac de prépa­ration finale 21 un mélange ayant la composition suivante :
    . charbon décendré      60 % environ
    . eau      22 % environ
    . fuel domestique      18 % environ

    [0044] Ensuite on a ajouté dans le bac 21 du fuel domes­ tique et un agent tensioactif pour arriver à la composition finale suivante, en poids du mélange total :
    . charbon      50 % environ
    . eau      18,3 % environ
    . fuel domestique      19 % environ
    . agent tensioactif      1,5 % environ

    [0045] La viscosité de ce tel mélange est de 120 Pl mesurée au viscosimètre DRAGE.

    [0046] On remarquera que l'adjonction d'hydrocarbure liquide, qui est exempt de cendres, permet d'obtenir un mélange ternaire fluide à taux de cendres réduit. Il suffit de décendrer le charbon jusqu'à un pourcentage de 0,8 % pour que, dans un mélange final où l'hydrocarbure et l'eau entrent ensemble pour 50 %, on obtienne un taux de cendres de 0,40 %.

    [0047] Le broyage du charbon brut à une finesse de 0 à 20 µm convient bien parce que cette valeur permet d'éliminer les cendres, comme expliqué plus haut, jusqu'à un taux rési­duel de cendres ne dépassant pas 1 %, avec la plupart des charbons. Ensuite, après adjonction d'eau et d'hydrocarbure aux proportions indiquées, le taux de cendres du mélange ternaire fluide est abaissé jusqu'à 0,50 % au moins.

    [0048] On peut trouver certaines qualités de charbon qui ne permettent pas d'atteindre une teneur en cendres inférieure à 1 % en une seule étape de décendrage telle que décrite ci-dessus conformément au procédé de l'invention. Il est pos­sible, sans sortir du cadre de l'invention, d'appliquer le procédé en deux étapes. La première étape consiste à broyer le charbon à décendrer à un degré de finesse moyenne (par exemple environ 60 µm, avec 80 % des grains à grosseur infé­rieure à 80 µm) et à le traiter comme expliqué plus haut en ajoutant une quantité réduite d'agglomérant en relation avec la grosseur des grains broyés (par exemple 5 % environ en poids par rapport au poids du charbon). Ceci permet d'abaisser le taux de cendres à une teneur voisine de 2 % avec la plupart des charbons.

    [0049] Après filtrage, lavage et élimination de l'eau comme expliqué plus haut, on fait subir alors à ce charbon déjà traité une fois un broyage plus poussé jusqu'à une granu­lométrie comprise entre 0 et 20 µm (valeur moyenne 10 µm) comme mentionné plus haut. On le traite à nouveau comme déjà décrit en y ajoutant le complément d'agglomérant jusqu'à la valeur indiquée (par exemple jusqu'à 30 %). La teneur en cendres du charbon traité une deuxième fois par le procédé de l'invention ne dépasse pas alors 1 % dans la plupart des cas. Ce second traitement est poursuivi jusqu'à l'obtention du mélange ternaire désiré.

    [0050] La figure 2 se rapporte à une variante de réalisa­tion de l'installation pour la mise en oeuvre du procédé de l'invention. Cette figure 2 montre seulement la modification apportée à l'installation de la figure 1 après l'agitateur 14 reliée par la canalisation 13 à la pompe doseuse 12. Selon la variante de la figure 2, après l'agitateur 14 se trouve le même tamis vibrant 15 alimenté en eau de lavage par une con­duite 16, mais les agglomérats qui ont été retenus par le tamis 15 sont envoyés à un appareil centrifuge 17 de décanta­tion dont l'ouverture de sortie est pourvue d'une goulotte 23 orientable entre deux positions extrêmes. La goulotte 23 est représentée en trait plein à l'une de ses positions et en trait mixte à l'autre position. A chacune des deux positions de la goulotte 23 correspond un bac de préparation 18ʹ, 18ʺ. A chaque bac 18ʹ, 18ʺ sont associés un agitateur 19ʹ, 19ʺ, une conduite d'hydrocarbure 20ʹ, 20ʺ et une conduite d'agent tensioactif 21ʹ, 21ʺ, de la même façon que le bac 18 de la figure 1. Les orifices de sortie des deux bacs 18ʹ, 18ʺ sont réunis par une conduite 24, sur laquelle est montée une pompe 25, à une cuve de stockage commune 22.

    [0051] La variante illustrée par la figure 2 permet la mise en oeuvre en continu du procédé de l'invention. Pendant la réalisation du mélange final par adjonction d'hydrocarbure par la conduite 20ʹ ou 20ʺ et d'agent tensio-actif par la conduite 21ʹ ou 21ʺ, dans l'un des deux bacs 18ʹ ou 18ʺ, l'autre bac 18ʺ ou 18ʹ reçoit par la goulotte 23 mise à la position qui convient le mélange qui est fourni sans inter­ruption par l'appareil 17.

    [0052] Dans ce qui précède, on a expliqué que le char­bon est broyé en particules dont la grosseur ne dépasse pas 200 µm et même ne dépasse pas 20 µm quand on veut abaisser la teneur en cendres en dessous de 1 %.

    [0053] Le broyage peut être fait de telle sorte que le charbon broyé soit composé de particules ayant toutes les dimensions possibles entre 0 et 200 µm. Mais il est possible aussi de broyer le charbon à l'aide de broyeurs qui procurent un produit broyé à des dimensions réparties en courbe de Gauss autour d'une valeur moyenne, c'est-à-dire capables de fournir des "populations" différentes de particules caractérisées par cette valeur moyenne.

    [0054] Par exemple, on peut traiter selon le procédé décrit plus haut du charbon broyé en particules dont la gros­seur se situe autour de 20 µm d'une part et autour de 40 µm d'autre part. On mélange ensuite dans le bac 18 (figure 1) ou dans les bacs 18ʹ, 18ʺ (figure 2) les agglomérats de char­bon décendré de ces deux grosseurs et on obtient un mélange combustible fluide appelé bimodal. De la même façon, on peut broyer le charbon en plusieurs "populations" de particules à grosseur centrée autour de plus de deux valeurs déterminées. On obtient alors un mélange combustible multimodal.

    [0055] L'avantage d'un mélange bimodal ou multimodal est que pour une même masse contenue de solide, il a une vis­cosité différente. On peut donc modifier dans une certaine mesure la viscosité du mélange combustible en lui conservant le même pouvoir calorifique.

    [0056] Le charbon est disponible aussi sous la forme de brai de houille ou de coke de pétrole qui sont des produits solides exempts de cendres et à pouvoir calorifique élevé.

    [0057] Le mélange combustible fluide de l'invention peut contenir une quantité de brai de houille ou de coke de pétrole ou de ces deux produits réduits en particules ayant la grosseur indiquée plus haut pour le charbon.

    [0058] Le brai de houille et/ou le coke de pétrole peuvent être ajoutés au charbon à traiter dès le début de la mise en oeuvre du procédé, au moment de la préparation du mélange homogène de charbon broyé et d'eau.

    [0059] Cependant, comme le brai de houille et le coke de pétrole ne contiennent pas d'impuretés à éliminer généra­trices de cendres, il n'y a pas d'avantage à leur faire subir le procédé d'élimination et on peut les incorporer directement au mélange combustible final dans les bacs 18 ou 18ʹ, 18ʺ, après broyage à la grosseur souhaitée, pour l'obtention d'un mélange monomodal ou bimodal ou multimodal comme expliqué plus haut.

    [0060] Quel que soit le moment de leur adjonction, le brai de houille ou le coke de pétrole, ou un mélange des deux, ne doit pas représenter en poids plus de 50 % du charbon de nature minérale ou végétale.


    Revendications

    1. Mélange fluide à quatre composants princi­paux, à base de charbon et contenant un agent tensioactif, caractérisé en ce que les composants sont présents dans les proportions relatives suivantes :
    . charbon en particules de grosseur ne dépassant pas 200 µm      40 à 60 %
    . eau      16 à 35 %
    . combustible liquide agglomérant dérivé du pétrole      16 à 35 %
    . agent tensioactif      0,5 à 3 %
    ces proportions s'entendant en poids du poids total de ces quatre composants.
     
    2. Mélange selon la revendication 1, caracté­risé en ce que le charbon est en particules d'une grosseur ne dépassant pas 20 µm à teneur résiduelle en cendres égale à 1 % environ.
     
    3. Mélange selon l'une quelconque des revendi­cations 1,2, caractérisé en ce que le dérivé du pétrole est choisi parmi les corps suivants, fuel-oil domestique, fraction plus légère que le fuel-oil domestique telle que le pentane, l'hexane, l'heptane, fraction plus lourde que le fuel-oil domestique, un mélange de ces corps.
     
    4. Mélange selon l'une quelconque des revendica­tions 1 à 3, caractérisé en ce que l'agent tensioactif est choisi parmi les tensioactifs non ioniques contenant au moins un motif polyéthylèneglycol ou polypropylèneglycol, tels que les phénols, alkylphénols, amines, diamines, phosphates poly­éthoxylés, polypropoxylés, les corps contenant au moins un motif polyalkoxylé tels que les polyéthylèneglycols, les poly­propylèneglycols, les polyalkylèneglycols.
     
    5. Mélange selon l'une quelconque des revendi­cations 1 à 4, caractérisé en ce que le charbon réduit en par­ticules est présent en au moins une population à répartition en courbe de Gauss autour d'une valeur moyenne inférieure à 200 µm.
     
    6. Mélange selon l'une quelconque des revendi­cations 1 à 5, caractérisé en ce qu'il contient comme charbon du brai de houille, du coke de pétrole ou un mélange de ces deux corps réduit en particules de grosseur inférieure à 200 µm, en quantité ne dépassant pas en poids 50 % du poids du charbon.
     
    7. Procédé de préparation d'un mélange fluide à quatre composants principaux, à partir de charbon contenant des matières stériles, caractérisé en ce qu'il comprend les opérations suivantes :
      - on réduit le charbon en particules dont la grosseur n'excède pas 200 µm,
      - on prépare un mélange homogène du charbon broyé obtenu et d'eau,
      - on ajoute à ce mélange un combustible liquide agglomérant dérivé du pétrole et on agite pour obtenir un mélange ternaire homogène comprenant du charbon et du combus­tible liquide en proportion comprise entre 30 % environ en poids de ce combustible liquide par rapport au poids du char­bon quand celui-ci est en particules d'une grosseur moyenne de 10 microns et 5 % environ en poids de ce combustible liquide par rapport au poids du charbon quand celui-ci est en parti­cules d'une grosseur moyenne voisine de 100 microns,
      - on filtre et on lave le mélange pour élimi­ner les matières stériles,
      - on élimine l'eau jusqu'à une teneur qui cor­respond à sa teneur finale désirée, comprise entre 16 et 35 % en poids du mélange final,
      - on ajoute du combustible liquide agglomérant dérivé du pétrole jusqu'à lui donner une teneur comprise entre 16 et 35 % en poids du mélange final,
      - on ajoute au mélange un agent tensioactif en proportion comprise entre 0,5 % et 3 % en poids du mélange final.
     
    8. Procédé selon la revendication 7, caracté­risé en ce qu'on réduit le charbon en particules de grosseur moyenne inférieure à 20 microns, de préférence comprise entre 5 microns et 20 microns.
     
    9. Procédé selon la revendication 6, caracté­risé en ce qu'on utilise comme combustible agglomérant dérivé du pétrole au moins l'un des corps suivants, fuel-oil domes­tique, une fraction plus légère que le fuel-oil domestique telle que le pentane, l'hexane, l'heptane, une fraction plus lourde que le fuel-oil domestique.
     
    10. Procédé de préparation d'un mélange fluide, à partir de charbon brut contenant des matières stériles caractérisé en ce que l'on applique une première fois à ce charbon les opérations du procédé de la revendication 7 jus­qu'à l'élimination de l'eau, en broyant ce charbon à une première grosseur moyenne de 60 µm et en employant une quan­tité réduite de combustible liquide agglomérant égale à 5 % environ du poids par rapport au poids du charbon, on applique ensuite une deuxième fois à ce charbon le procédé de la reven­dication 7 jusqu'à l'obtention du mélange désiré en le sou­mettant à une opération de broyage qui lui donne une grosseur moyenne de 10 µm et en employant une quantité de combustible liquide agglomérant complémentaire jusqu'à 30 % en poids par rapport au poids du charbon, et en exécutant ensuite les opé­rations de filtrage, lavage, élimination de l'eau et adjonc­tion finale de combustible liquide agglomérant.
     
    11. Procédé selon l'une quelconque des revendi­cations 7,10, caractérisé en ce qu'on incorpore au charbon réduit en particules du brai de houille, du coke de pétrole ou un mélange de ces deux corps, réduit en particules de grosseur inférieure à 200 µm, en quantité ne dépassant pas en poids 50 % du poids du charbon.
     




    Dessins










    Rapport de recherche