[0001] La présente invention a trait aux cadres de lisses qui sont montés sur les métiers
à tisser et qui sont reliés à une ratière ou autre mécanique pour la formation de
la foule, en vue de la réalisation d'un tissu conformément à l'armature désirée.
[0002] On sait que ces cadres sont constitués par l'assemblage de quatre éléments séparés,
à savoir deux traverses horizontales superposées et deux montants latéraux, le bord
desdites traverses qui est tourné vers l'intérieur étant équipé d'un rail pour la
fixation des crochets prévus aux extrémités des lisses guide-fil. Afin de faciliter
la mise en place de l'ensemble de ces lisses, l'assemblage montant-traverse aménagé
au niveau de chacun des angles du cadre est établi sous forme aisément démontable
et la présente invention se fonde justement sur l'observation que le choix du mode
d'assemblage est plus délicat qu'il peut paraître à première vue.
[0003] Certaines construction ont adopté un système d'asemblage permettant l'obtention d'une
rigidité parfaite du cadre, mais un tel système fait le plus souvant intervenir un
nombre relativement élevé de pièces séparées et d'organes de fixation, en rendant
ainsi fastidieuses les manoeuvres de démontage et de remontage. A l'inverse, d'autres
solutions proposées ont bien assuré une facilité opératoire remarquable, mais cet
avantage est généralement acquis au détriment de la solidité.
[0004] Dans le Brevet Europe N° 0189216 est décrit un système d'assemblage démontable dans
lequel chaque montant comporte un nez qui fait latéralement saillie sur la paroi
dudit montant tournée vers l'intérieur du cadre et dont les bords horizontaux forment
portées propres à coopérer avec une pièce fixe et une lame de ressort, ces deux pièces
étant reliées l'une à l'autre par une vis de serrage afin d'agir à la manière de mâchoires
pour immobiliser le nez précité.
[0005] On notera que si un tel agencement permet bien l'obtention de la simplicité de manoeuvre
par suite de l'unicité de la vis assurant la fermeture des mâchoires, il comporte
l'inconvénient d'appliquer aux montants du cadre des moments de flexion par suite
du déport latéral du nez en saillie par rapport à l'axe vertical desdits montants.
[0006] C'est à l'ensemble de ces inconvénients qu'entend remédier la présente invention,
laquelle a pour objet le cadre de lisses tel que défini à la revendication 1.
[0007] En fait l'invention consiste à définir les portées contre lesquelles s'appliquent
les mâchoires, par les bords d'au moins une ouverture pratiquée dans la paroi du montant
qui fait face auxdites mâchoires, afin que ces portées se trouvent disposées dans
l'axe du montant en vue d'éviter tout moment de flexion au niveau de celui-ci.
[0008] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer :
Fig. 1 est une vue en perspective avec arrachements, illustrant l'agencement des pièces
qui concourrent à l'assemblage situé au niveau de l'un des deux angles supérieurs
d'un cadre de lisses établi conformément à l'invention.
Fig. 2 est la vue de côté correspondanten, également avec arrachements.
Fig. 3 reproduit fig. 2 après assemblage du montant et de la traverse envisagée.
Fig. 4 illustre une variante de mise en oeuvre de l'invention.
[0009] Sur ce dessin, la référence 1 désigne l'une des deux extrémités de la traverse horizontale
supérieure du cadre considéré, laquelle traverse est formée, à la façon en soi connue,
par un profilé creux raidi par des cloisons horizontales intérieures. Dans l'extrémité
envisagée de cette traverse 1 est engagée une mâchoire fixe 2 pourvue d'un talon horizontal
2
a immobilisé en place à l'aide des deux vis 3 qui assurent la fixation de l'oreille
classique 4 (non représentée en fig. 1) destinée à l'amarrage de l'organe de tirage
associé à la ratière.
[0010] A l'opposé du talon 2
a, la mâchoire 2 comporte un bec en saillie 2
b propre à former mors de serrage, ainsi qu'on le comprendre mieux plus loin. A ce
bec ou mors fixe 2
b fait face un bec ou mors mobile 5
a prévu en bout d'une mâchoire basculante 5 convenablement profilée et réunie à la
mâchoire fixe 2 par une vis 6, comme illustré en fig. 2 et 3. Il convient d'observer
que les mors 2
b et 5
a définissent entre eux un logement 2
c qui présente en section un profil substantiellement trapézoïdal dont la petite base
est tournée vers l'extérieur de l'extrémité considérée de la traverse 1.
[0011] Ce logement 2
c est destiné à accueillir un organe d'asemblage 7
a présentant le même profil trapézoïdal, lequel organe est solidaire de l'extrémité
supérieure du montant correspondant 7 du cadre de lisses. A cet effet ce montant 7,
présentant en section un profil en forme de U, est découpé au niveau de son voile
central, d'une ouverture 7
b qui définit ainsi l'organe 7
a sus-mentionnée, lequel comporte deux portées opposées 7
c orientées obliquement pour coopérer avec les mors 2
b et 5
a.
[0012] On comprend dans ces conditions que lorsque la mâchoire mobile 5 a été amenée, après
dévissage de la vis 6, à la position basse illustrée en fig. 1 et 2 pour laquelle
elle repose contre une cloison 1
a de la traverse 1, l'organe 7
a est susceptible d'être introduit à l'intérieur du logement 2
c moyennant le rapprochement du sommet du montant 7. Il suffit alors de manoeuvrer
au vissage la vis 6 pour opérer le déplacement de la mâchoire mobile 5 vers le haut,
le mors 5
a venant refermer en quelque sorte la partie inférieure ouverte du logement trapézoïdal
2
c de la mâchoire fixe 2.
[0013] Comme illustré en fig. 3, en fin de vissage l'organe 7
a se trouve alors emprisonné à l'intérieur de ce logement 2
c, la solidarisation ainsi assurée présentant une rigidité parfaite par suite du profil
substantiellement trapézoïdal dudit organe. On observera que l'assemblage mutuel
est opéré dans l'axe du montant 7, sans aucun porte-à-faux et sans création de moment
de flexion.
[0014] Bien évidemment, ce mode d'assemblage est avantageusement adopté au niveau des quatre
angles du cadre de lisses qui, en dépît de sa résistance à la déformation, est susceptible
d'être aisément démonté en vue du remplacement des lisses guide-fil usuelles engagées
sur un rail horizontal 8 prévu immédiatement au-dessous ou au-dessus du bord horizontal
intérieur de chaque traverse 1. Les opérations de montage et de démontage sont simplifiées
puisqu'elles ne nécessitent que la manoeuvre d'une seule vis 6 au niveau de chacun
des angles du cadre de lisses, étant observé que cette vis est apte à être aisément
rendue imperdable.
[0015] Il va de soi que les montants 7 peuvent présenter en section tout profil désiré,
le profil en U envisagé ci-dessus n'ayant été indiqué qu'à titre d'exemple.
[0016] Dans la variante de réalisation illustrée en fig. 4, la mâchoire fixe, ici référencée
12, comporte un bec ou mors 12
b tourné vers le haut, alors que le bec ou mors 15
a de la mâchoire mobile 15 est tourné vers le bas. Les deux mâchoires 12 et 15 sont
reliées l'une à l'autre par un ressort 19 qui tend à appliquer la mâchoire mobile
15 contre la cloison intérieure 1
a de la traverse, et l'on comprend que les becs ou mors 12
b et 15
a sont propres à être introduits dans une ouverture 17
b du montant 17 adjacent. La manoeuvre subséquente de la vis 16 au vissage assure l'écartement
des deux mors précités qui viennent ainsi prendre appui contre les portées 17
a formées par les deux bords opposés de l'ouverture 17
b, en assurant de la sorte l'assemblege rigide des deux éléments 1 et 17 considérés
du cadre de lisses.
1. Cadre de lisses pour métiers à tisser, du genre constitué par l'assemblage démontable
de quatre éléments comprenant deux traverses horizontales superposées (1) et deux
montants latéraux (7, 17), l'une au moins des extrémités de chaque traverse étant
équipée d'une mâchoire mobile (5, 15) réunie par une vis de serrage (6, 16) à une
mâchoire fixe (2, 12) de façon à ce que la manoeuvre de ladite vis applique les deux
mâchoires contre des portées conjuguées prévues sur l'extrémité adjacente du montant
à assembler, caractérisé en ce que les portées (7c, 17a), sont définies par au moins une ouverture (7b, 17b) pratiquée dans la paroi du montant qui fait face aux mâchoires, afin que lesdites
portées se trouvent situées dans l'axe du montant en vue d'éviter tout moment de flexion
au niveau de celui-ci.
2. Cadre de lisses suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu'à l'une au moins
de ses extrémités, l'un au moins des montants (7) comporte un organe d'assemblage
(7a) dont les bords définissent les portées (7c) et qui est propre à venir s'emboîter de l'intérieur d'un logement (2c) à profil correspondant prévu au niveau de l'extrémité adjacente de la traverse (1),
ledit logement étant défini pour partie dans la mâchoire fixe (2) et pour partie
dans la mâchoire mobile (5).
3. Cadre de lisses suivant la revendication 2, caractérisé en ce que chaque montant
(7) présente en section transversale une section à profil en U dont le voile comporte,
à l'une au moins de ses extrémités, l'ouverture (7b) qui définit l'organe d'assemblage (7a).
4. Cadre de lisses suivant la revendication 2, caractérisé en ce que l'organe d'assemblage
(7a) présente en section un profil substantiellement trapézoïdal dont la petite base
est tournée verticalement vers l'extérieur du cadre.
5. Cadre de lisses suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les portées (17a) sont formées par les bords opposés de l'ouverture (17b) du montant (7), tandis que la mâchoire fixe (12) et la mâchoire mobile (15) comportent
des mors (12b, 15a) agencés pour venir s'appliquer, moyennant manoeuvre de la vis (16), contre ledits
bords ou portées.