[0001] L'invention concerne une sonde de carottage.
[0002] Elle concerne plus particulièrement les carottages effectués dans les fours de fusion
réduction tels que les hauts fourneaux sidérurgiques.
[0003] Parmi les divers sondages effectués au coeur d'un haut fourneau, il est connu de
procéder notamment à un carottage dans "l'homme mort", c'est-à-dire le massif de matières
carbonnées solides situé au centre du haut fourneau au-dessus du creuset. On pourra
se reporter à ce sujet aux demandes de brevet FR 2 605 396 et FR 2 606 035.
[0004] L'analyse ultérieure de la carotte retirée permet théoriquement de resituer les composants
dans les différentes zones du haut fourneau.
[0005] Cependant, cette reconstitution est perturbée par la compaction de la carotte au
fur et à mesure de son introduction dans la sonde.
[0006] Le but de l'invention est de proposer une sonde permettant une reconstitution fidèle
des différentes zones du haut fourneau, malgré la compaction éventuelle de la carotte.
[0007] A cet effet, l'invention propose une sonde de carottage munie d'un capteur de position
du nez de la carotte à l'intérieur de la sonde. Connaissant à chaque instant cette
position d'une part, qui correspond à la longueur de la carotte en formation, et connaissant
de manière classique la course de la sonde à l'intérieur du haut fourneau d'autre
part, il est facile d'en déduire à chaque instant l'évolution de la compaction ou,
si l'on préfère, l'évolution de la compaction sur la longueur de la carotte, et d'en
tenir compte pour la reconstitution théorique des zones explorées.
[0008] Avantageusement, on s'efforce parallèlement de réduire la compaction grâce à un court
tronçon de sonde adjacent à l'ouverture prévu avec un diamètre intérieur légèrement
réduit par rapport au reste de la sonde. Une fois franchi le tronçon rétréci, la carotte
progresse avec un minimum de frottements dans la sonde. La sonde est de préférence
à ouverture biseautée pour pénétrer plus facilement dans le matériau exploré.
[0009] Avantageusement, le capteur comprend un piston susceptible de glisser dans la sonde
sous la poussée de la carotte et un dispositif de mesure du coulissement du piston.
[0010] Avantageusement, le piston est monté à frottement faible dans la sonde.
[0011] Avantageusement, le dispositif de mesure comprend un câble lié au piston et s'enroulant
avec un tambour à tension de rappel, dont la rotation fournit l'indication de mesure
recherchée.
[0012] Avantageusement, la rotation du tambour est mesurée par un potentiomètre.
[0013] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
suivante d'un mode préféré de réalisation. Il sera fait référence au dessin annexé
sur lequel :
- la figure 1 est une vue latérale, avec coupe partielle, d'une sonde conforme à l'invention
; et
- la figure 2 est un graphique de carottage.
[0014] La sonde 1 est un organe tubulaire introduit à l'intérieur du haut fourneau par l'orifice
d'une tuyère. Une extrémité arrière 2 de la sonde est prise dans un dispositif de
maintien et guidage d'un banc d'introduction de sonde, connu en soi (cf. les documents
FR 2 605 396 et FR 2 606 035.
[0015] L'autre extrémité (extrémité avant) 3 de la sonde 1 est conformée selon une section
elliptique 4, dans un plan incliné par exemple à 45°, de manière à présenter un bord
d'attaque aiguisé en biseau favori sant le carottage.
[0016] La paroi tubulaire interne 5 de la sonde présente un diamètre sensiblement constant
(de 250 mm par exemple) au moins sur toute l'étendue utilisée pour le carottage, à
l'exception d'un court tronçon au niveau de l'extrémité 3, où la section de passage
est rétrécie par la présence d'un revêtement en tôle réfractaire (de 5 mm d'épaisseur
par exemple).
[0017] A l'arrière de ce tronçon rétréci se trouve un piston cylindrique 7 représenté sur
la figure 1 en position d'extension maximale. Le piston 7 est susceptible de coulisser
à l'intérieur de la sonde 1, sa liberté de coulissement étant seulement freinée par
des organes de frottement 8 (des joints toriques par exemple) portant sur la paroi
interne 5 de la sonde 1.
[0018] La face avant du piston 7 porte une tige centrale au bout de laquelle est prévue
une plaque d'appui 9, perpendiculaire à l'axe 10 de la sonde, et venant, lorsque le
piston est dans sa position d'extension maximale, sensiblement intersecter la section
elliptique 4 selon son petit axe. Cette plaque d'appui 3 est destinée à venir en contact
avec le nez de la carotte et à permettre ainsi à celle-ci de repousser, au fur et
à mesure de son entrée dans la sonde, le piston 7 vers l'arrière de la sonde. Le freinage
du piston 7 est insuffisant pour augmenter de manière notable la compaction de la
carotte.
[0019] La face arrière du piston 7 comporte un point d'accrochage 11 d'une extrémité d'un
câble 12 dont l'autre extrémité s'enroule sur un tambour 13. Celui-ci est monté, d'une
façon connue en soi, avec un rappel élastique permanent dans le sens de son enroulement,
de manière que le câble 12 soit toujours tendu ; la force élastique de rappel est
cependant insuffisante pour tirer à elle seule le piston freiné 7.
[0020] La rotation du tambour 13 fait tourner un potentiomètre 13 dont les indications sont
directement fonction de l'enroulement du câble 12, autrement dit, du recul du piston
dans la sonde et donc de la progression du nez de la carotte à l'intérieur de la sonde,
c'est-à-dire de la longueur réelle de la carotte.
[0021] Si la carotte n'était pas compactée, sa longueur serait exactement égale à l'avancée
de la sonde au sein du haut fourneau, laquelle est mesurée par des moyens classiques
prévus sur le banc d'introduction.
[0022] Sur le graphique de la figure 2, l'abcisse x mesure l'avance de la sonde et l'ordonnée
y la longueur réelle de la carotte mesurée conformément à l'invention. L'origine est
prise au nez de la tuyère d'introduction et l'axe vertical en trait mixte représente
l'axe du haut fourneau. Il est rappelé que, en cours de fonctionnement du haut fourneau,
une cavité, dite cavité tourbillonnaire, se forme au nez de la tuyère et s'étend
sur une distance d'environ un mètre ou un peu plus à partir de celui-ci. Lors du sondage,
le haut fourneau étant à l'arrêt, cette cavité se remplit naturellement de matériaux
solides provenant de la charge du haut fourneau et qui chutent dans cette cavité jusqu'à
la remplir pratiquement totalement. Un bourrage introduit par la tuyère préalablement
au carottage permet éventuellement de compléter le remplissage. C'est ce remplissage
qui explique que les courbes de la figure 2 démarrent au point d'origine du graphique
déterminé comme étant le nez de la tuyère.
[0023] La droite A (y = x) correspond à la courbe théorique obtenue quand il n'y a pas compactage.
[0024] En pratique, les courbes obtenues sont situées en dessous de la courbe A, compte
tenu du compactage qui réduit y par rapport à x.
[0025] Les courbes B et C correspondent à deux essais réalisés à des dates différentes sur
un haut fourneau arrêté depuis environ 6 heures, le premier avec une vitesse d'avancement
de la sonde de 0,2 m/s et le second de 0,14 m/s.
[0026] L'invention permet de suivre l'indice de compaction instantané, représenté par la
pente en chaque point des courbes obtenues. On observe sur les deux courbes B et C
que l'indice de compaction instantané est sensiblement constant sur une première partie
de la course de la sonde (à part une anomalie locale pour la courbe C), puis chute
brutalement à une autre valeur sensiblement constante inférieure sur une seconde partie
de la course (à partir d'environ 3,50 m de course). La connaissance du compactage
à chaque instant permet de tirer des conséquences exactes de l'analyse ultérieure
de la carotte. Bien entendu, alors que l'on a supposé dans le dispositif décrit ci-dessus
que le tambour 13 était fixe en position par rapport à la sonde, celui-ci pourrait
aussi être fixé par rapport au haut fourneau. Dans ce cas, le piston 7 entraîné par
la sonde lors du carottage provoquerait le déroulement du cable sur le tambour, avec
toutefois, un décalage par rapport à l'avancée de la sonde, dû à la pénétration de
la carotte dans celle-ci. On comprend aisément qu'on mesurerait alors directement
la différence entre longueur de pénétration de la sonde et longueur de carotte c'est-à-dire
la compaction effective.
[0027] Bien que l'invention ait été décrite dans le cadre d'un carottage en haut fourneau,
il est clair qu'elle s'applique à toute espèce de carottage, notamment le carottage
des sols.
1. Sonde de carottage destinée notamment au carottage dans l'homme mort d'un haut
fourneau, caractérisée en ce qu'elle comprend un capteur (7, 13, 14) de position du
nez de la carotte à l'intérieur de la sonde.
2. Sonde selon la revendication 1, caractérisée en ce que le capteur comprend un piston
(7) susceptible de glisser dans la sonde (1) sous la poussée de la carotte et un dispositif
de mesure (12, 13, 14) du coulissement du piston.
3. Sonde selon la revendication 2, caractérisée en ce que le piston (7) est monté
à frottement faible dans la sonde (1).
4. Sonde selon l'une quelconque des revendications 2 ou 3, caractérisée en ce que
le dispositif de mesure (12, 13, 14) comprend un câble (12) lié au piston (7) et s'enroulant
sur un tambour (13) à tension de rappel, dont la rotation fournit l'indication de
mesure recherchée.
5. Sonde selon la revendication 5, caractérisée en ce que la rotation du tambour (13)
est mesurée par un potentiomètre.
6. Sonde selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce qu'elle
possède une ouverture biseautée (4).
7. Sonde selon l'une quelconque des revendications 1 à 6 caractérisée en ce qu'un
court tronçon (6) de sonde (1) adjacent à l'ouverture est prévu avec un diamètre intérieur
légèrement réduit par rapport au reste (5) de la sonde.