[0001] L'invention concerne une source d'ions à arc sous vide comportant une cathode, une
gachette de commande, une anode et des moyens de polarisation desdites cathodes, gachette
de commande et anode de telle façon qu'un premier jet de plasma émanant de ladite
cathode soit formé dans l'espace anode-cathode, les électrodes dudit plasma étant
attirées sur l'anode pour en échauffer le matériau jusqu'à sa vaporisation et pour
ioniser ensuite la vapeur émise afin de former un second jet de plasma émanant de
l'anode et dirigés vers une électrode d'extraction.
[0002] Les sources d'ions sont utilisées dans de nombreux dispositifs : implantateurs, accélérateurs,
tubes à neutrons, spectromètres de masse, etc.
[0003] Par rapport aux sources d'ions à décharge dans les gaz, les sources à arc sous vide
offrent la possibilité de réduire les moyens de pompage entre la source d'ions et
la zone d'accélération et de disposer de grandes surfaces d'extraction.
[0004] Dans un arc de configuration classique l'anode est un collecteur d'électrons tandis
que la cathode est émetteur d'électrons et de plasma (formé à partir du matériau cathodique).
[0005] La réduction de la surface anodique exposée au flux électronique a pour effet d'entraîner
une augmentation de la densité du bombardement électronique et par conséquent de l'énergie
déposée.
[0006] Il en résulte pour une valeur seuil, fonction des matériaux anodique et cathodique,
du courant d'arc et de la surface anodique exposée, l'apparition de zones lumineuses
elles-mêmes émettrices de plasma à partir du matériau anodique. Les propriétés des
plasmas émis sont proches de celles des spots cathodiques (angle, densité, vitesse),
mais le flux de matière émis sous forme de plasma peut être contrôlé (structure géométrique,
courant de l'arc, caractéristiques temporelles des impulsions) par l'intermédiaire
de la température de l'anode qui résulte ainsi de l'énergie apportée par les électrons
et de l'énergie dissipée, sur l'anode en particulier, dans la création de la vapeur
émise et ensuite ionisée.
[0007] La durée d'utilisation d'une source d'ions à arc sous vide est généralement limitée.
En utilisant le principe de création de spot anodique, la présente invention vise
à créer une source de plasma pour laquelle cette durée d'utilisation est accrue.
[0008] A cet effet et conformément à l'invention, la source d'ions à arc sous vide comporte
des moyens de fournir une couche d'un métal pour recouvrir la surface anodique, lesdits
moyens comprenant un réservoir pour le métal et une paroi perméable au métal entre
le réservoir et la surface anodique.
[0009] En cours d'utilisation, le métal est vaporisé et ionisé sur la surface anodique.
Pour compenser les pertes de métal, celui-ci est transféré du réservoir à la surface
anodique à travers la paroi. La durée d'utilisation de la source d'ions est de ce
fait augmentée.
[0010] La paroi perméable est réalisée de préférence dans un matériau qui présente par rapport
au métal une grande différence de températures nécessaires à l'obtention d'une même
tension de vapeur.
[0011] Le plasma sera alors composé exclusivement d'ions métal provenant de la couche métallique.
[0012] Ladite paroi perméable est de préférence disposée de façon à ne pas être obturée
par le dépôt de matériau cathodique.
[0013] Ledit matériau cathodique est de préférence choisi de façon à ne pas perturber les
caractéristiques de mouillabilité de l'anode.
[0014] Dans une première variante, ledit métal est un liquide et ladite paroi séparant
le réservoir de la surface anodique est constituée d'un matériau comportant de nombreux
pores permettant le passage du métal liquide par capillarité tel que par exemple
un fritté en tungstène ou de nickel.
[0015] Dans une seconde variante, ledit métal est un liquide et ladite paroi de séparation
réservoir-surface anodique est traversée par des fentes contiguës permettant l'alimentation
de la surface de l'anode par diffusion superficielle.
[0016] Deux groupes de métaux liquides sont utilisables :
- les métaux liquides à température ambiante et à faible tension de vapeur (gallium,
caesium, alliage gallium-indium...)
- les métaux liquéfiés par chauffage du réservoir et à faible tension de vapeur (étain,
indium, bismuth, plomb...).
[0017] Une solution intéressante pour les matériaux liquides à température ambiante tel
que le mercure est l'emploi d'une anode refroidie à basse température et susceptible
d'être alimentée par la tension de vapeur importante (par exemple quelques 10⁻³ torrs)
de ce composé dans le vide résiduel. Le matériau se condense sur l'anode et est ainsi
vaporisé et ionisé, comme pour les métaux en phase liquide, par les électrons de
l'arc.
[0018] Une autre solution permettant d'augmenter la durée d'utilisation des sources d'ions
est l'utilisation de matériau cathodique beaucoup moins réfractaire que l'anode mais
compatible avec les propriétés de mouillabilité nécessaires : pour désobturer les
pores ou les orifices d'arrivée du métal liquide (ou liquéfié), on fait fonctionner
la source d'ions sans métal liquide, à des énergies plus élevées permettant la création
de spots anodiques sur le matériau cathodique déposé sur l'anode. L'énergie doit par
contre rester inférieure au seuil conduisant à des spots anodiques sur matériau anodique
massif. Ce mode (dit de conditionnement) est préparatoire au bon fonctionnement de
la source d'ions.
[0019] La description suivante en regard des dessins annexés, le tout donné à titre d'exemple,
fera bien comprendre comment l'invention peut être réalisée.
[0020] La figure 1a représente le schéma de principe d'une source d'ions de métaux liquides
à arc sous vide de type biplanaire conforme à l'invention.
[0021] La figure 1b représente des coupes d'anode poreuse et d'anode avec fentes.
[0022] A partir du schéma de principe de la figure 1a, on peut concevoir diverses structures
de sources de plasma :
- Figure 2a : une structure "multipoints" constituée de nombreux éléments identiques.
- Figure 2b : une structure "en couronne" avec anode en forme de couronne et son système
multispots cathodiques.
- Figure 3 : une structure "cylindrique" avec les cathodes disposées suivant les génératrices
d'un cylindre.
- Figure 4 : une structure "multi-annulaire" à anodes sous forme de cylindres plats
et cathodes disposées en couronne. Cette structure est constituée par la mise en parallèle
d'éléments identiques.
[0023] La figure 5 représente le schéma de principe d'une source d'ions de métaux liquides
à arc sous vide de type coplanaire conforme à l'invention.
[0024] On peut également concevoir les structures de sources suivantes intermédiaires entre
la structure de type biplanaire et la structure de type coplanaire :
- Figure 6 : une structure à cathode cylindrique.
- Figures 7a et 7b : des structures à cathode tronconique.
[0025] Les éléments correspondants sur ces différentes figures seront indiqués par le même
chiffre de référence.
[0026] Sur la figure 1a, une coupe suivant un plan vertical fait apparaître une cathode
en métal 1 en forme de couronne circulaire dont la face en regard de l'ouverture
2 est protégée par un écran isolant 3.
[0027] L'anode 4 disposée en face de l'ouverture 2 suivant l'axe de la couronne et maintenue
par un disque isolant 5 formant écran, comporte selon l'invention un réservoir 6
contenant le métal liquide 7. La partie inférieure de ce réservoir a une forme rétrécie
de manière à présenter une zone superficielle 8 de petites dimensions constituant
l'anode proprement dite séparée de la zone liquide du réservoir par une paroi 9.
[0028] Pour favoriser l'amorçage d'un arc entre la cathode et l'anode, on peut utiliser
une décharge produite entre deux électrodes auxiliaires 10 et 11 en forme de couronne
par exemple et séparées par un sillon 12 de l'ordre de 0,1 mm et constituant la
gachette de commande. Cette décharge auxiliaire est indispensable au fonctionnement
correct de la source ; elle pourraît être d'une autre définition et par exemple obtenue
par une gachette anodique très proche de la cathode de la source.
[0029] Le rôle des écrans de cathode 3 et d'anode 5 est de servir de support respectivement
à la couronne 1 et au réservoir 6 et de former écran aux microparticules éventuellement
libérées par l'anode dans le volume où se produit l'ionisation et d'occulter la cathode
et la gâchette qui émettent des ions parasites.
[0030] La paroi 9 séparant le métal liquide 7 de la surface anodique 8 est constituée d'un
matériau comportant de nombreux pores 13, tels que représentés sur la figure 1b,
montrant une coupe avec zone agrandie de cette paroi suivant un plan horizontal.
On obtient ainsi le passage par capillarité de la partie réservoir à la surface anodique.
[0031] Le mode d'alimentation de cette surface anodique peut également être réalisé au moyen
de fentes contiguës 14 traversant la paroi 9 telles que représentées sur la figure
1b montrant également une coupe avec zone agrandie de cette paroi suivant un plan
horizontal. La surface anodique est ainsi recouverte par diffusion superficielle
et le matériau anodique choisi est alors fonction de ses caractéristiques de mouillabilité
par le métal liquide.
[0032] Selon l'invention, la paroi 9 est constituée par exemple par un système à fritté
poreux tel que le tungstène. Ce fritté est entouré par le métal liquide qui a diffusé
par capillarité vers la zone superficielle 8 de l'anode en regard de l'ouverture 2.
[0033] Les jets de plasma 15 et 16 émis respectivement par la gachette et la cathode produisent
entre cathode et anode un flux d'électrons 17 qui vient échauffer de façon contrôlable
la partie de l'anode constituée par l'élément fritté en contact intime avec l'élément
métal diffusé.
[0034] Si par exemple l'élément métal est du gallium, celui-ci présente une tension de
vapeur de 1 mm de mercure à la température de 300°C, alors que le tungstène servant
de matériau support présente la même tension de vapeur à 4500°C.
[0035] Si donc la température de l'anode est bien contrôlée, l'élément métal sera seul
vaporisé pour former après ionisation un jet de plasma 18 dirigé perpendiculairement
à la surface anodique et composé exclusivement d'ions métal.
[0036] La pression du métal liquide dans le réservoir peut être fixée par un système à piston
19 et à ressort 20. Le réservoir est muni d'un queusot de vidange 21 auquel on peut
substituer un robinet.
[0037] Un système de chauffage non représenté peut être disposé pour liquéfier les métaux
non liquides à la température ambiante.
[0038] Diverses structures de sources de plasma peuvent être utilisées.
[0039] La figure 2a montre une structure dans laquelle on utilise une pluralité de sources
identiques au modèle de base décrit ci-dessus. La partie supérieure et la partie inférieure
sont respectivement une coupe verticale suivant le plan passant par AA′ et une coupe
horizontale suivant le plan passant par BB′ sur lesquelles on a repéré les cathodes
1 avec leurs écrans 3, les gachettes 10, les surfaces anodiques 8 et les supports
d'anode 5, le métal liquide 7 et les parties poreuses d'anode 9.
[0040] La figure 2b représente une structure avec anode en forme de couronne de faible épaisseur.
Une multicouronne d'anodes concentriques 22 peut ainsi être disposée comme indiqué
sur la coupe horizontale suivant le plan passant par BB′. Entourant chaque anode,
la cathode 24 et son écran 23 ainsi que la gachette 25 sont également en forme de
couronne. La coupe verticale suivant le plan passant par AA′ ne diffère pas de celle
représentée sur la figure 2a.
[0041] Sur la structure de la figure 3, les anodes 26 sont en forme de parallélépipèdes
plats disposés à 90° ; elles sont séparées par les écrans 27. Les cathodes 28 et leur
écran isolant 29, les gachettes 30 sont disposés suivant les génératrices d'un cylindre
comme indiqué sur les coupes verticale suivant le plan passant par AA′ et horizontale
suivant le plan passant par BB′.
[0042] La figure 4 montre une structure à plusieurs anodes superposées, chacune d'elles
31 ayant la forme d'un cylindre plat. Les cathodes 32 et leurs écrans 33 ainsi que
les gachettes 34 sont disposés en couronnes également superposées. Une colonne centrale
verticale 35 commune aux multicylindres anodiques, permet leur alimentation en métal
liquide, comme indiqué sur les coupes verticale suivant le plan AA′ et horizontale
suivant le plan BB′.
[0043] Les structures présentées sur les figures précédentes sont de type biplanaire, c'est-à-dire
que l'anode et la cathode sont dans des plans différents et que les plasmas cathodiques
et anodiques sont projetés dans des directions opposées. Un exemple d'une autre version
dite coplanaire est présentée sur la figure 5 ; comme pour la version biplanaire,
la cathode peut avoir la forme d'une couronne circulaire 36 dont l'anode 4 de petite
dimension, serait située sur l'axe. Un matériau isolant 37 sépare les deux électrodes
et les isole jusqu'à des tensions susceptibles de varier de quelques kilovolts à
une vingtaine de kilovolts.
[0044] L'isolant a pour office également d'éloigner l'émission des spots cathodiques de
l'axe de façon à faciliter leur interception par un écran 38 percé en son centre d'un
orifice laissant passer essentiellement et uniquement le plasma 18 émis par le spot
anodique.
[0045] La gachette 10, 11 nécessaire à la commande peut être circulaire et de même structure
que dans la source biplanaire.
[0046] Sous l'aspect fonctionnel, la structure biplanaire présente l'avantage d'être plus
facile à initier (tension anode-cathode et courant de commande de gachette plus faibles)
en raison du trajet plus court et plus direct des électrons.
[0047] L'invention couvre également toutes les versions de forme d'électrode cathodique
intermédiaire entre les structures dites biplanaires et coplanaires comme le montrent
les schémas de la figure 6, représentant une structure à cathode semi-cylindrique
39 et des figures 7a et 7b représentant des structures à cathodes tronconiques 40
et 41.
1. Source d'ions à arc sous vide comportant une cathode, une gachette de commande,
une anode et des moyens de polarisation desdites cathodes, gachette de commande et
anode de telle façon qu'un premier jet de plasma émanant de ladite cathode soit formé
dans l'espace anode-cathode, les électrodes dudit plasma étant attirées sur l'anode
pour en échauffer le matériau jusqu'à sa vaporisation et pour ioniser ensuite la vapeur
émise afin de former un second jet de plasma émanant de l'anode et dirigés vers une
électrode d'extraction, caractérisée en ce que la source d'ions à arc sous vide comporte
des moyens de fournir une couche d'un métal pour recouvrir la surface anodique, lesdits
moyens comprenant un réservoir pour le métal et une paroi perméable au métal entre
le réservoir et la surface anodique.
2. Source d'ions selon la revendication 1, caractérisée en ce que la paroi perméable
est réalisée dans un matériau qui présente par rapport au métal une grande différence
de températures nécessaires à l'obtention d'une même tension de vapeur.
3. Source d'ions selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que la paroi perméable
est disposée de façon à ne pas être obturée par le dépôt de matériau cathodique.
4. Source d'ions selon l'une des revendications 1, 2 ou 3, caractérisée en ce que
le matériau cathodique est choisi de façon à ne pas perturber les caractéristiques
de mouillabilité de l'anode.
5. Source d'ions selon l'une ou l'autre des revendications précédentes, caractérisée
en ce que ledit métal est liquide et ladite connexion séparant le réservoir de la
surface anodique est constituée d'un matériau comportant de nombreux pores.
6. Source d'ions selon la revendication 5, caractérisée en ce que la paroi est un
fritté de tungstène ou de nickel.
7. Source d'ions selon l'une des revendications 1, 2 ou 4, caractérisée en ce que
ledit métal est liquide et ladite paroi séparant le réservoir de la surface anodique
est traversée par des fentes contiguës permettant l'alimentation de la surface anodique
par diffusion superficielle.
8. Source d'ions selon l'une des revendications 5, 6 ou 7, caractérisée en ce que
le métal est un métal liquide à la température ambiante ayant une faible tension de
vapeur.
9. Soource d'ions selon la revendication 8, caractérisée en ce que le métal est un
élément du groupe comprenant le gallium, le caesium et le mercure.
10. Source d'ions selon l'une des revendicatins 5, 6 ou 7, caractérisée en ce que
le réservoir est muni de moyens de chauffage et le métal est liquéfiable par chauffage
du réservoir, ledit métal ayant une faible tension de vapeur.
11. Source d'ions selon la revendication 10, caractérisée en ce que le métal est
un élément du groupe comprenant l'étain, l'indium, le bismuth et le plomb.