[0001] La présente invention concerne le domaine des machines à dérouler des matières en
bandes, à partir de bobines, pour alimenter, notamment, en particulier en continu,
des machines d'impression, des découpeuses, des plieuses-colleuses, ou d'autres machines
de façonnage, et a pour objet une machine à dérouler.
[0002] Les machines à dérouler existant actuellement, destinées à l'alimentation des machines
précitées, sont généralement mal adaptées à l'alimentation de cesdites machines du
fait de leur encombrement et de leur poids relativement important, qui ne permettent
pas une installation dans des bâtiments à étages équipés de monte-charges relativement
faibles et dont les hauteurs sous plafonds sont également souvent relativement faibles.
[0003] Dans les machines à dérouler connues, le chargement des bobines s'effectue pratiquement
toujours par déplacement des têtes ou broches de centrage suivant un arc de cercle,
du fait que ces têtes ou broches sont montées, soit à l'extrémité d'un bras pivotant,
soit sur un plateau rotatif. Cependant, l'axe de la bobine se déplace dans un plan
horizontal et/ou vertical, ce qui nécessite, pour l'introduction des têtes ou des
broches, des déplacements successifs fastidieux de chacun des deux éléments, alternativement,
ces déplacements devant être contrôlés par le conducteur de la machine, jusqu'à la
coïncidence entre les axes des têtes ou broches et de la bobine.
[0004] En outre, certains modes de chargement connus présentent l'inconvénient d'obliger
l'opérateur à pousser la bobine dans le sens de son axe afin de réaliser la pénétration
de la broche en porte-à-faux, ou tête de centrage,dans le mandrin de la bobine, soit
par usage de sa propre force, soit par utilisation d'un dispositif de manutention
motorisé plus ou moins pratique et d'un prix de revient élevé.
[0005] De plus certaines machines à dérouler existantes nécessitent, pendant toute l'opération
de déroulement de la bobine, que ladite bobine soit entourée partiellement par une
courroie destinée à son lancement et au contrôle de sa vitesse de déroulement. Ce
mode de réalisation présente l'inconvénient de mettre en jeu, au niveau de la courroie
s'appliquant sur une partie de la périphérie de la bobine, une puissance qui est préjudiciable
à l'état de surface de la bande de matière à dérouler, voire à la structure même
de ladite bande, en particulier dans le cas de déroulement d'une bande de matière
fragile ou perforée, notamment dans le cas d'accélération rapide ou d'arrêt d'urgence.
En outre, avec ces machines connues, le conducteur est obligé d'opérer à proximité
de la bande en déroulement, de sorte qu'il est exposé à des risques d'accidents,
notamment du fait de la présence de la courroie (point rentrant) ce qui est contraire
aux consignes de sécurité généralement admises.
[0006] On connaît également des machines à dérouler dans lesquelles le raccordement de la
bande finissante d'une bobine avec le début de bande de la bobine suivante est réalisé
lors d'un arrêt provisoire, la bande finissante passant dans une réserve de bande
disposée entre la sortie de la machine à dérouler et la machine de transformation
située en aval.
[0007] Dans ces machines connues, il n'existe toutefois, pas de moyen sûr permettant de
garantir que le raccord de bandes ne tombera pas dans une zone critique ultérieure,
par exemple sous l'outil alternatif d'une plieuse ou d'une coupeuse ou d'une perforeuse
transversale, l'épaisseur du raccord avec son ruban adhésif de jonction risquant
de provoquer un bourrage et l'arrêt de l'ensemble de la ligne de production.
[0008] Pour obvier à cet inconvénient, il a été proposé de lancer la nouvelle bobine au
moment précis où la réserve de bande correspond à un multiple du format augmenté
d'une certaine fraction suivant la position sou haitée du raccord.
[0009] Mais, en tenant compte de l'élasticité de la bande, sur un parcours, à l'intérieur
de la réserve, pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres, il n'est pas possible
de compter sur des longueurs de bandes très fiables, d'où une imprécision du positionnement
du raccord de bande.
[0010] La présente invention a pour but de palier ces inconvénients.
[0011] Elle a, en effet, pour objet une machine à dérouler, caractérisée en ce qu'elle
est essentiellement constituée par deux tours porte-bobines coiffées à leur partie
supérieure par une structure en pont de réception d'un accumulateur de bandes et par
deux caissons de raccordement de bandes à l'arrêt, affectés chacun à une tour porte-bobines
et montés mobiles en translation, transversalement à la bande sous la structure en
pont.
[0012] L'invention sera mieux comprise, grâce à la description ci-après, qui se rapporte
à un mode de réalisation préféré, donné à titre d'exemple non limitatif et expliqué
avec référence aux dessins schématiques annexés, dans lesquels :
la figure 1 est une vue en élévation latérale du dispositif conforme à l'invention;
la figure 2 est une vue en plan du dispositif suivant la figure 1;
la figure 3 est une vue en élévation frontale et en coupe, à plus grande échelle,
suivant A-A de la figure 1;
la figure 4 est une vue à plus grande échelle, en élévation et partiellement en coupe,
d'un caisson de raccordement ;
la figure 5 est une vue à plus grande échelle, en élévation frontale et en coupe d'une
tour porte-bobines, et
la figure 6 est une vue en plan et en coupe de la tour porte-bobines suivant la figure
5.
[0013] Conformément à l'invention, et comme le montrent plus particulièrement, à titre
d'exemple, les figures 1 et 2 des dessins annexés, la machine à dérouler est essentiellement
constituée par deux tours porte-bobines 1 coiffées à leur partie supérieure par une
structure en pont 2 de réception d'un accumulateur 3 de bandes et par deux caissons
4 de raccordement de bandes à l'arrêt. Les caissons 4 sont affectés chacun à une tour
porte-bobines 1 et sont montés mobiles en translation, transversalement à la bande
sous la structure en pont 2.
[0014] Chaque tour porte-bobines 1 est constituée par un bâti 5 de liaison à la structure
en pont 2, et par un châssis mobile 6 monté de manière déplaçable sur le bâti 5 perpendiculairement
à la structure en pont 2, ce châssis 6 portant, en outre, un moyen 7 de déplacement
vertical de la broche 8, montée en porte-à-faux, à insérer dans la bobine 9 à dérouler,
et étant relié en translation au caisson 4 correspondant (figures 1, 4, 5 et 6).
Le guidage du châssis mobile 6 sur le bâti 5 est réalisé, soit au moyen de rails,
soit par roulement sur la plaque de fondation dudit bâti 5, et son déplacement transversal
est commandé par un vérin, par un ensemble à pignon et crémaillère, ou analogue.
[0015] Le montage du châssis mobile 6 sur le bâti 5 permet un déplacement dudit châssis
6, de sa position normale de déroulement de bobines vers une position de chargement,
de manière à réaliser l'introduction de la broche 8 dans le mandrin de la bobine 9
et le chargement de cette dernière.
[0016] Le moyen 7 de déplacement vertical de la broche 8 montée en porte-à-faux est constitué
sous forme d'une cage de support de la broche 8, logeant le mécanisme d'entraînement
axial de cette dernière par un moteur à courant régulé par un variateur du type quatre
quadrants, et guidée sur des rails 10 de la face avant du châssis mobile 6 au moyen
de patins 11, ou au moyen de glissières de guidage, la broche 8 traversant une fente
verticale 12 de ladite face avant du châssis 6, et par un mécanisme 13 de déplacement
vertical du moyen 7, sous forme d'un mécanisme à vis, à crémaillère, à chaîne, ou
autres moyens de levage, actionné par un moteur, par un vérin, ou manuellement.
[0017] Dans les figures 5 et 6 des dessins annexés, le mécanisme 13 est uniquement représenté,
pour des raisons de simplification du dessin, par un trait d'axe.
[0018] La machine conforme à l'invention est, en outre, équipée, devant les bâtis 5, d'un
rail de guidage 14 pour un chariot motorisé (non représenté) de manutention de bobines
dont les positions d'arrêt devant l'axe vertical des broches 8 des tours porte-bobines
1 sont assurées automatiquement, de manière connue, par des verrous et des détecteurs
de position.
[0019] Selon une autre caractéristique de l'invention, chaque châssis mobile 6 des tours
porte-bobines 1 est munie d'un dispositif de détection du diamètre des bobines, mécanique,
du genre palpeur, à ondes électromagnétiques, du type radar, ou sous forme d'un détecteur
photoélectrique, qui est relié, de manière connue, à un calculateur commandant le
mécanisme 13 de déplacement vertical du moyen 7. De tels dispositifs de détection
combinés avec des calculateurs sont connus et ne sont pas décrits plus en détail.
[0020] Ce mode de réalisation permet une automatisation complète du chargement des bobines,
du fait que lesdites bobines peuvent être arrêtées de manière précise devant l'axe
de la broche 8, puis chargées par déplacement automatique du châssis mobile 6.
[0021] Conformément à une autre caractéristique de l'invention, le mécanisme 13 est avantageusement
relié, à son point d'ancrage sur le châssis 6 ou sur le moyen 7, à une jauge de contrainte
(non représentée), cette jauge pouvant avantageusement être reliée à un ordinateur
de gestion de stock. Ce mode de réalisation permet d'effectuer une pesée très précise
de la bobine après son chargement sur la broche 8, de sorte que l'acquisi tion d'une
bascule de pesée spéciale, encombrante et coûteuse, généralement logée dans le sol
devant la machine à dérouler, n'est plus nécessaire. En effet, la prévision d'une
jauge de contrainte, permet de procéder à des enregistrements de poids successifs
pouvant être comptabilisés par un ordinateur de gestion de la consommation de papier
et prenant en compte le poids de la bobine brute arrivant du stock, puis celui de
la bobine débarassée des spires extérieures abîmées lors du transport et, enfin,
le poids de la bobine en fin d'opération de déroulement.
[0022] Le montage d'une jauge de contrainte est connu en soi et n'est pas expliqué plus
en détail dans la description.
[0023] La suite des opérations d'amenée de nouvelles bobines et de montage de ces bobines
sur les broches est avantageusement contrôlée et commandée par un automate programmable,
de sorte que chaque changement de bobine pourra être effectué par simple envoi d'un
ordre de déplacement de la tour 1 à munir d'une bobine vers sa position de chargement,
l'automate effectuant alors le suivi des opérations jusqu'à l'amenée de la bobine
9 sur la broche 8 dans sa position de déroulement, le dispositif de déplacement transversal
de chaque châssis mobile 6 permettant,en outre, d'assurer des corrections de position
latérale de la bobine 9 en déroulement.
[0024] Conformément à une autre caractéristique de l'invention, le châssis mobile 6 est
avantageusement pourvu, au niveau de la fente verticale 12 de passage de la broche
8, d'un moyen de blocage en position verticale du manchon de guidage de la broche
8, sous forme de verrous coopérant avec des crans dudit manchon, de machoires de
serrage, agissant latéralement sur ledit manchon, ou d'autres dispositifs d'assujetissement
en position.
[0025] Les caissons de raccordement 4 sont montés en opposition,chacun sous la structure
en pont 2 de manière déplaçable transversalement par rapport à cette dernière, au
moyen de glissières horizontales 15 solidaires de ladite structure 2 et en saillie
vers l'avant par rapport à cette dernière, et sont solidarisés en translation chacun
avec la tour 1 correspondante (figure 3). Du fait de ce montage, chaque caisson 4
suit tous les mouvements de la tour 1 correspondante et en saillie vers le côté du
conducteur pour lui faciliter l'accès, chaque caisson 4 étant lié à sa tour porte-bobine
1 correspondante de telle manière qu'ils se déplacent toujours solidairement.
[0026] Sur la face tournée vers le caisson opposé, chaque caisson 4 présente une plaque
16 munie, d'une part, d'une fente transversale 17 inclinée par rapport à l'horizontale
dans laquelle est monté, déplaçable au moyen d'un vérin ou d'un moteur linéaire, un
dispositif de coupe 18, et, d'autre part, de plusieurs rangées de trous 19 d'aspiration
d'air, ou de pinces, ces trous 19 ou pinces étant disposés, d'une part, de part et
d'autre de la fente 17 et, d'autre part, parallèlement au bord inférieur de la plaque
16 qui est, en outre, d'une part, constituée par trois plans formant entre-eux un
angle obtus, le plan central renfermant la fente transversale inclinée 17, et, d'autre
part, montée le long d'un de ses bords horizontaux, de préférence le long de son bord
inférieur, à pivotement, sur le caisson 4, l'axe de pivotement 20 de la plaque 16
formant simultanément le support de cylindres de renvoi 21 de la bande à dérouler.
[0027] Les caissons 4 présentent avantageusement une largeur supérieure à la plus grande
largeur possible de bandes à dérouler et leur plaque 16 présente, de part et d'autre
de sa surface utile correspondant à la largeur maximale de bande à dérouler, une surface
en retrait permettant de disposer les instruments 22 de commande et de contrôle, ainsi
qu'un moyen 23 de protection du dispositif de coupe 18 en position de repos, sous
forme d'un capot.
[0028] En outre, les plaques 16 des caissons 4 sont, d'une part, symétriques par rapport
à un plan vertical passant entre les caissons 4 et, d'autre part, chargées chacune
sur sa face intérieure par un dispositif de pivotement autour de l'axe 20 tel qu'un
vérin, une came, ou autre.
[0029] Ainsi, l'actionnement simultané du dispositif de déplacement de chaque plaque 16
a pour effet de provoquer un pivotement desdites plaques 16 autour de leur axe 20,
et de réaliser une application intime des plans centraux renfermant les fentes transversales
17 desdites plaques 16 avec interposition des bandes finissante et nouvelle, ainsi
que de leur joint adhésif de liaison bout à bout.
[0030] En outre, selon une autre caractéristique de l'invention chaque plaque 16 est munie,
sur son plan central renfermant la fente transversale inclinée 17, d'une rainure 24
s'étendant parallèlement à ladite fente 17 à une distance au moins égale à la largeur
d'un joint à double face adhésive de liaison entre bandes finissante et nouvelle.
Ce mode de réalisation permet, sans aucune modification, ni aucun réglage de la machine,
d'effectuer une liaison entre bandes par recouvrement.
[0031] Après chargement d'une bobine neuve sur une broche 8 d'une tour 1, mise en position
haute de ladite bobine avec le moyen 7 de déplacement vertical et blocage en position
dudit moyen 7, la bobine est débarassée des spires éventuellement abîmées par le
transport, et le conducteur de la machine amène le début de bande sur la plaque 16
du caisson 4 correspondant. Ce travail est effectué dans la position de chargement
de la bobine 8, c'est-à-dire lorsqu'elle est, ensemble avec la tour 1 et le caisson
4 correspondant, en saillie par rapport à la structure en pont 2, de sorte qu'il peut
être réalisé dans de bonnes conditions ergonomiques. Le conducteur effectue alors,
à hauteur de ses yeux, la fixation du bout de bande par aspiration sur la plaque 16
du caisson 4, l'actionnement du dispositif d'aspiration, relié à la plaque 16 derrière
les trous d'aspiration 19, étant effectué de manière connue au moyen d'un bouton
poussoir. Le début de bande est alors coupé en biais, soit manuellement par guidage
d'un couteau dans la fente transversale 17, soit automatiquement au moyen du dispositif
de coupe 18, et l'excédent de bande est retiré. L'aspiration au niveau des trous 19
entourant la fente 17 est alors coupée de manière à permettre le retrait partiel
de l'extrémité de bande de la plaque 16 afin de réaliser la pose suivant l'axe de
la fente 17 d'un joint adhésif qui est maintenu sur la plaque 16 par remise en aspiration
des trous 19 entourant la fente 17, puis l'extrémité de bande est appliquée sur la
plaque et partiellement sur le joint en vue du futur raccordement bout à bout. La
bande de la nouvelle bobine est ainsi prête à être raccordée, et l'ordre de retour
en position de déroulement de la tour 1 et de son caisson 4 peut être donné. Pendant
cette période d'attente, la bobine sera maintenue bloquée en rotation par un petit
frein de blocage connu en soi.
[0032] Dans le cas d'un raccordement de bande par recouvrement, la découpe de l'extrémité
de la nouvelle bande est effectuée manuellement par guidage d'un couteau dans la
rainure 24, la longueur de bande supplémentaire, restant maintenue sur la plaque
16 du caisson 4, étant alors munie d'une bande adhésive double-face. Toutes les autres
opérations sont identiques à celles d'un raccordement bout à bout.
[0033] Lors du retour en position de départ, le positionnement latéral de la tour 1 avec
sa bobine pourra être réglé comme indiqué précédemment, et des mouvements latéraux
synchrones des deux tours peuvent être réalisés automatiquement tout en conservant
un alignement latéral des bobines et une coïncidence parfaite des fentes des caissons
4.
[0034] Conformément à une variante de réalisation de l'invention, non représentée aux dessins
annexés, les rails 15 de guidage des caissons 4 peuvent également s'étendre parallèlement
aux fentes transversales 17 inclinées par rapport à l'horizontale. Ainsi, les deux
fentes opposées 17 des caissons 4 coulissent toujours l'une en face de l'autre et
en alignement, quelles que soient les positions respectives des tours 1, donc même
quand les caissons 4 se déplacent séparément.
[0035] Lorsque le diamètre minimum prédéterminé de la bobine en déroulement est détecté,
de manière connue, par un moyen optique ou par palpeur mécanique ou par calcul électronique
du diamètre, l'ordre de raccordement de la bobine neuve est donné, soit par un automate,
soit par un avertisseur sonore et/ou lumineux prévenant l'opérateur. A cet instant,
l'accumulateur de bande 3 est normalement rempli, de sorte que la bobine finissante
peut être freinée jusqu'à son arrêt total au moyen du moteur frein actionnant sa broche
8 de support. Le dispositif d'aspiration, raccordé aux trous 19 de la plaque 16 du
caisson 4 correspondant, est alors mis sous dépression et le dispositif de coupe 18
de ce caisson 4 est actionné simultanément, de sorte que la bande finissante est
coupée en biais, puis le reste de bande raccordé à la bobine finissante est enlevé
automatiquement de la plaque 16, après coupure de l'aspiration au niveau des trous
de la partie inférieure de ladite plaque, par mise en rotation inverse du moteur
de déroulement axial.
[0036] Selon une autre caractéristique de l'invention, la machine peut être pourvue d'au
moins une barre de contre-partie de coupe amovible (non représentée) appliquant la
bande sur la plaque 16 le long de la fente de coupe 17 de chaque caisson 4, indifféremment,
cette barre de contre-partie de coupe étant manoeuvrée en position de dégagement
au moyen d'une paire de vérins pneumatiques après le passage du couteau 18, l'un de
ces vérins servant au déplacement de la barre devant le caisson 4 et l'autre à son
application contre la plaque 16 du caisson avec serrage de la bande à couper, ce deuxième
vérin pouvant être un vérin rotatif ou un vérin à double action pivotant la barre
vers l'un ou vers l'autre caisson 4. Ce mode de réalisation permet un maintien parfait
de la bande, bien à plat sur la plaque 16 et l'obtention d'une coupe propre, même
avec des matériaux peu rigides.
[0037] Les plaques 16 des caissons 4 sont alors poussées l'une vers l'autre par pivotement
autour de leur axe 20, jusqu'à ce que la queue de bande finissante vienne se coller
sur le joint adhésif en bout de la bande de la nouvelle bobine. Ce mouvement des
plaques 16 s'effectue très rapidement, et ne correspond, en fait, qu'à une impulsion
réalisant la pression de collage des bouts de bande, déclenche, en fin d'impulsion,
la coupure de l'aspiration à travers les trous 19 et, simultanément, le démarrage
du moteur de déroulement axial de la nouvelle bobine. Cette dernière est accélérée
en rotation jusqu'à obtention de sa vitesse de travail normale, et l'accumulateur
de papier 3 peut se recharger.
[0038] Les moteurs équipant les tours 1, destinés à l'entraînement axial des broches 8,
sont avantageusement, de manière connue, des moteurs à courant continu suffisamment
puissants pour permettre une accélération et une décélération rapides des bobines
afin d'éviter un surdimensionnement de la réserve de bande 3. La variation de puissance
de ces moteurs est soumise au contrôle permanent de deux variables, à savoir la vitesse
de bande de la machine alimentée en aval par la machine à dérouler, et la tension
de bande prescrite est mesurée en permanence à divers endroits. L'ensemble de ces
variables et paramètres peut être géré, de manière connue, par un calculateur harmonisant
et assurant un débit de bande à tension constante malgré les éventuels changements
de vitesse de production ou les opérations de raccordement de bobine à l'arrêt, qui
mettent en oeuvre le va-et-vient de l'accumulateur de bande 3.
[0039] La position du chariot mobile de l'accumulateur 3 est régulée en permanence au moyen
d'un moteur spécial dont l'ancrage de la prise mécanique est relié à un élément de
mesure de force placé sur le chariot mobile. Cet élément de mesure de force peut
également être monté sur un rouleau-guide placé à la sortie du chariot de manière
à surveiller en continu la tension de la bande, qui doit restée constante grâce à
l'action combinée du chariot mobile et du moteur de déroulement de la broche.
[0040] En outre, selon une autre caractéristique de l'invention, la machine à dérouler peut
être munie d'un dispositif de marquage (non représenté) avantageusement placé au niveau
du caisson 4 proche de la partie fixe de l'accumulateur 3, au-dessus de la fente transversale
inclinée 17 sur la plaque 16, ou sur la face supérieure de ce caisson, ou encore à
l'entrée de l'accumulateur 3, ce dispositif de marquage étant un dispositif mécanique
de perforation ou autre, ou un dispositif à dépôt ou à jet d'encre commandé avec la
même périodicité que le façonnage de bande situé en aval, et étant disposé à une distance
du plan renfermant la fente inclinée 17 égale à une fraction d'un pas de la machine
de transformation située en aval. Dans le cas précité, un pas correspond à une longueur
fixe de matière traitée par la machine de transformation, c'est-à-dire, par exemple,
dans le cas d'une machine de fabrication d'enveloppes, à la longueur développée nécessaire
pour réaliser une enveloppe. Ainsi, une fraction d'un pas correspondra avantageusement
à une distance telle que le joint entre bandes se trouve automatiquement sur une partie
de l'enveloppe ne présentant aucun marquage ou découpe. Ce procédé permet de neutraliser
les phénomènes d'élasticité de la bande nuisibles à un repérage précis du raccord.
[0041] Enfin, selon une autre caractéristique de l'invention, non représentée aux dessins
annexés, la machine à dérouler peut être pourvue de bras de support de l'extrémité
en porte-à-faux des broches 8, ces bras étant, soit montés sur les châssis 6 des tours
1, de manière escamotable, et avec possibilité d'allongement et de rétraction télescopiques
en correspondance avec le mouvement de descente et de montée du moyen de déplacement
vertical 7, soit montés sur les bâtis 5 de manière escamotable, et déplaçables en
translation ensemble avec les châssis 6 ou par l'intermédiaire d'un moyen de commande
propre actionné simultanément et de manière identique au dispositif de translation
desdits châssis 6. Ce mode de réalisation permet, notamment, le chargement de bobines
de grande dimension, en particulier de grande largeur, et d'un poids élevé.
[0042] Grâce à l'invention, il est possible de réaliser une machine à dérouler des bandes
en continu à partir de bobines, qui peuvent être chargées automatiquement et dont
les raccordements de bandes peuvent également être raccordés directement avec repérage
éventuel de pré-impressions, ainsi que du raccord par rapport aux opérations de façonnage
de bandes ultérieures, de sorte qu'une détérioration des outils de façonnage des machines
situées en aval peut être évitée. En outre, la coupe en biais, ainsi que la possibilité
de réaliser, suivant les caractéristiques du matériau à dérouler, un raccord bout
à bout ou par recouvrement permet de limiter au maximum les risques de bourrage sur
la machine principale et d'obtenir une meilleure productivité.
[0043] Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit
et représenté aux dessins annexés. Des modifications restent possibles, notamment
du point de vue de la constitution des divers éléments, ou par substitution d'équivalents
techniques, sans sortir pour autant du domaine de protection de l'invention.
1. Machine à dérouler, caractérisée en ce qu'elle est essentiellement constituée par
deux tours porte-bobines (1) coiffées à leur partie supérieure par une structure en
pont (2) de réception d'un accumulateur de bandes (3) et par deux caissons (4) de
raccordement de bandes à l'arrêt, affectés chacun à une tour porte-bobines (1) et
montés mobiles en translation transversalement à la bande sur la structure en pont
(2).
2. Machine, suivant la revendication 1, caractérisée en ce que chaque tour porte-bobines
(1) est constituée par un bâti (5) de liaison à la structure en pont (2), et par un
châssis mobile (6) monté de manière déplaçable sur le bâti (5) perpendiculairement
à la structure en pont (2), ce châssis (6) portant, en outre, un moyen (7) de déplacement
vertical de la broche (8), montée en porte-à-faux, à insérer dans la bobine (9) à
dérouler, et étant relié en translation au caisson (4) correspondant.
3. Machine, suivant la revendication 2, caractérisée en ce que le guidage du châssis
mobile (6) sur le bâti (5) est réalisé, soit au moyen de rails, soit par roulement
sur la plaque de fondation dudit bâti (5), et son déplacement transversal est commandé
par un vérin, par un ensemble à pignon et crémaillère, ou analogue.
4. Machine, suivant l'une quelconque des revendications 2 et 3, caractérisée en ce
que le moyen (7) de déplacement vertical de la broche (8) est constitué sous forme
d'une cage de support de la broche (8), logeant le mécanisme d'entraînement de cette
dernière par un moteur à courant continu régulé par un variateur du type quatre quadrants,
et guidée sur des rails (10) de la face avant du châssis mobile (6) au moyen de patins
(11) ou au moyen de glissières de guidage, la broche (8), montée en porte-à-faux,
traversant une fente verticale (12) de ladite face avant du châssis (6), et par un
mécanisme (13) de déplacement vertical du moyen (7), sous forme d'un mécanisme à vis,
à crémaillère, à chaîne, ou autres moyens de levage, actionné par un moteur, par
un vérin, ou manuellement.
5. Machine, suivant l'une quelconque des revendications 2 à 4, caractérisée en ce
qu'elle est, en outre, équipée, devant les bâtis (5), d'un rail de guidage (14) pour
un chariot motorisé de manutention de bobines dont les positions d'arrêt devant l'axe
vertical des broches (8) des tours portebobines (1) sont assurées, de manière connue,
par des verrous et des détecteurs de position.
6. Machine, suivant la revendication 4, caractérisée en ce que chaque châssis mobile
(6) des tours porte-bobines (1) est muni d'un dispositif de détection du diamètre
des bobines, mécanique, du genre palpeur, à ondes électromagnétiques, du type radar,
ou sous forme d'un détecteur photoélectrique, qui est relié, de manière connue, à
un calculateur commandant le mécanisme (13) de déplacement vertical du moyen (7),
de sorte que le chargement des bobines peut être effectué de manière automatique.
7. Machine, suivant la revendication 6, caractérisée en ce que le mécanisme (13)
est avantageusement relié, à son point d'ancrage sur le châssis (6) ou sur le moyen
(7), à une jauge de contrainte, cette jauge pouvant avantageusement être reliée à
un ordinateur de gestion de stock.
8. Machine, suivant la revendication 4, caractérisée en ce que le châssis mobile
(6) est avantageusement pourvu, au niveau de la fente verticale (12) de passage de
la broche (8), d'un moyen de blocage en position verticale du manchon de guidage
de la broche (8), sous forme de verrous coopérant avec des crans dudit manchon, de
machoires de serrage, agissant latéralement sur ledit manchon, ou d'autres dispositifs
d'assujetissement en position.
9. Machine, suivant la revendication 1, caractérisée en ce que les caissons de raccordement
(4) sont montés en opposition, chacun sous la structure en pont (2) de manière déplaçable
transversalement par rapport à cette dernière, au moyen de glissières horizontales
(15) solidaires de ladite structure (2) et en saillie vers l'avant par rapport à cette
dernière, et sont solidarisés en translation chacun avec la tour (1) correspondante
et en saillie vers le côté du conducteur pour lui faciliter l'accès, chaque caisson
(4) étant lié à sa tour porte-bobine (1) correspondante de telle manière qu'ils se
déplacent toujours solidairement.
10. Machine, suivant l'une quelconque des revendications 1 et 9, caractérisée en
ce que sur la face tournée vers le caisson opposé, chaque caisson (4) présente une
plaque (16) munie, d'une part, d'une fente transversale (17) inclinée par rapport
à l'horizontale dans laquelle est monté, déplaçable au moyen d'un vérin ou d'un moteur
linéaire, un dispositif de coupe (18), et, d'autre part, de plusieurs rangées de trous
(19) d'aspiration d'air, ou de pinces, ces trous (19) ou pinces étant disposés, d'une
part, de part et d'autre de la fente (17) et, d'autre part, parallèlement au moins
au bord inférieur de la plaque (16) qui est, en outre, d'une part, constituée par
trois plans formant entre-eux un angle obtus, le plan central renfermant la fente
transversale inclinée (17), et, d'autre part, montée le long d'un de ses bords horizontaux,
de préférence le long de son bord inférieur, à pivotement, sur le caisson (4), l'axe
de pivotement (20) de la plaque (16) formant simultanément le support de cylindres
de renvoi (21) de la bande à dérouler.
11. Machine, suivant la revendication 10, caractérisée en ce que les caissons (4)
présentent avantageusement une largeur supérieure à la plus grande largeur possible
de bandes à dérouler et leur plaque (16) présente, de part et d'autre de sa surface
utile correspondant à la largeur maximale de bande à dérouler, une surface en retrait
permettant de disposer les instruments (22) de commande et de contrôle, ainsi qu'un
moyen (23) de protection du dispositif de coupe (18) en position de repos, sous forme
d'un capot.
12. Machine, suivant l'une quelconque des revendications 10 et 11, caractérisée en
ce que les plaques (16) des caissons (4) sont, d'une part, symétriques par rapport
à un plan vertical passant entre les caissons (4) et, d'autre part, chargées chacune
sur sa face intérieure par un dispositif de pivotement autour de l'axe (20), tel qu'un
vérin, une came, ou autre.
13. Machine, suivant l'une quelconque des revendications 10 à 12, caractérisée en
ce que chaque plaque (16) est munie, sur son plan central renfermant la fente transversale
inclinée (17), d'une rainure (24) s'étendant parallèlement à ladite fente (17) à une
distance au moins égale à la largeur d'un joint à double face adhésive de liaison
entre bandes finissante et nouvelle.
14. Machine, suivant l'une quelconque des revendications 1, 9 et 10, caractérisée
en ce que les rails de guidage (15) des caissons (4) peuvent également s'étendre parallèlement
aux fentes transversales (17) inclinées par rapport à l'horizontale.
15. Machine, suivant l'une quelconque des revendications 1, 2 et 9 à 14, caractérisée
en ce qu'elle est pourvue d'au moins une barre de contre-partie de coupe amovible
appliquant la bande sur la plaque (16) le long de la fente de coupe (17) de chaque
caisson (4), indifféremment, cette barre de contre-partie de coupe étant manoeuvrée
en position de dégagement au moyen d'une paire de vérins pneumatiques après le passage
du couteau (18), l'un de ces vérins servant au déplacement de la barre devant le caisson
(4) et l'autre à son application contre la plaque (16) du caisson avec serrage de
la bande à couper, ce deuxième vérin pouvant être un vérin rotatif ou un vérin à double
action pivotant la barre vers l'un ou vers l'autre caisson (4).
16. Machine, suivant la revendication 10, caractérisée en ce qu'elle est munie d'un
dispositif de marquage avantageusement placé au niveau du caisson (4) proche de la
partie fixe de l'accumulateur (3), au-dessus de la fente transversale inclinée (17)
sur la plaque (16), ou sur la face supérieure de ce caisson, ou encore à l'entrée
de l'accumulateur (3), ce dispositif de marquage étant un dispositif mécanique de
perforation ou autre, ou un dispositif à dépot ou à jet d'encre commandé avec la
même périodicité que le façonnage de bande situé en aval, et étant disposé à une distance
du plan renfermant la fente inclinée (17) égale à une fraction d'un pas de la machine
de transformation située en aval.
17. Machine, suivant la revendication 2, caractérisée en ce qu'elle est pourvue de
bras de support de l'extrémité en porte-à-faux des broches (8), ces bras étant, soit
montés sur les châssis (6) des tours (1), de manière escamotable, et avec possibilité
d'allongement et de rétraction télescopiques en correspondance avec le mouvement de
descente et de montée du moyen de déplacement vertical (7), soit montés sur les bâtis
(5) de manière escamotable, et déplaçables en translation, ensemble avec les châssis
6, ou par l'intermédiaire d'un moyen de commande propre actionné simultanément et
de manière identique au dispositif de translation desdits châssis (6).