[0001] La présente invention concerne les bornes de contact électrique utilisées dans des
connecteurs, et en particulier dans des connecteurs à grand nombre de contacts destinés
à la transmission de signaux, par exemple en construction aéronautique.
[0002] On connaît déjà de très nombreux types de contacts destinés à cette fonction. Etant
donné le très grand nombre de bornes utilisées et les impératifs de sécurité, il est
souhaitable que ces bornes répondent à deux impératifs souvent contradictoires : leur
coût unitaire doit être faible et elles doivent assurer des liaisons fiables et durables
entre borne et conducteur. Longtemps on a privilégié le second résultat et en conséquence
utilisé surtout des bornes de contact fabriquées par décolletage, solution très fiable
mais coûteuse.
[0003] Un autre moyen d'obtention des bornes de contact est la fabrication par découpé-roulé
d'un feuillard métallique, cette technique permettant de former le fût de fixation
d'un conducteur et le contact tubulaire avant de la borne. Mais les nombreuses solutions
proposées, telles que celles décrites dans le document FR-A-2 498 827 obligent à constituer
la borne de contact en trois pièces et surtout conduisent à une borne dont le fût
arrière est fendu, ce qui est défavorable à la tenue à long terme de la liaison électrique
et mécanique avec le conducteur.
[0004] La présente invention vise à fournir une borne de contact électrique pouvant être
fabriquée par la technique d'embouti-découpé-roulé-plié, technique économique et
qui répond mieux que les solutions antérieurement connues aux exigences de la pratique,
notamment en ce que le fût de la borne de contact n'est pas fendu et de ce fait garantit
une fixation électriquement fiable et sûre d'un conducteur électrique.
[0005] Dans ce but l'invention propose notamment une borne de contact électrique comportant
un corps présentant un contact tubulaire avant fractionné en doigts de contact par
des fentes et un fût arrière destiné à recevoir un conducteur électrique et comportant
un tube externe de protection du contact avant, caractérisée en ce que le fût est
continu et en ce qu'il est séparé du corps par un renflement circonférentiel emprisonné
dans une partie terminale évasée du tube externe.
[0006] Du fait que le fût arrière est dépourvu de fente longitudinale, il permet d'assurer
une fixation sûre et durable par sertissage ou soudage.
[0007] Dans un mode avantageux de réalisation, la borne de contact est en deux piéces seulement.
Sa fabrication et alors particulièrement économique.
[0008] Dans un autre mode de réalisation, le contact tubulaire est distinct du fût au lieu
d'en être solidaire. Cette solution permet d'utiliser des matériaux différents pour
le contact tubulaire et pour le fût. Le matériau utilisé pour le fût peut avoir des
caractéristiques bien adaptées à la réalisation de ce dernier ou le procédé de fabrication
du fût peut être adapté au matériau. En résumé, cette seconde solution permet d'optimiser
chaque matériau pour tenir compte à la fois du procédé de fabrication utilisé et des
spécifications d'utilisation du contact (intensité, résistance de contact). Le fût
et le contact tubulaire peuvent être fixés l'un à l'autre par tout procédé approprié,
tel que par exemple soudage ou sertissage.
[0009] L'invention propose également un procédé de fabrication d'une borne du type ci-dessus
défini, caractérisé en ce qu'on fabrique le corps par découpage et roulage dans un
feuillard pour constituer le contact tubulaire avant et par découpage et emboutissage
du fût arrière.
[0010] Dans le premier mode de réalisation mentionné plus haut, l'ensemble du corps est
fabriqué dans un même feuillard, en laissant le contact tubulaire raccordé à la partie
destinée à constituer le füt par une languette. On plie finalement la languette pour
amener le contact tubulaire en alignement avec le fût avant de mettre en place le
tube externe de protection, qui interdit le dépliement et assure la continuité électrique
et mécanique. Ce tube extérieur est avantageusement obtenu par frappe à froid.
[0011] Lorque le corps est d'une seule pièce, il sera généralement en alliage à base de
cuivre ductile, en bronze ou en alliage léger. Le tube externe de protection peut
être en acier inoxydable et souvent aura une épaisseur nettement plus faible que celle
du feuillard, par exemple 0,1 mm au lieu de 0,25 mm.
[0012] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit d'un mode
particulier de réalisation, donné à titre d'exemple non limitatif. La description
se réfère aux dessins qui l'accompagnent dans lesquels :
- la figure 1 montre une borne de contact femelle suivant un mode particulier de réalisation
de l'invention, en coupe suivant un plan passant par son axe ;
- la figure 2, similaire à une fraction de la figure 1, montre une variante de réalisation,
- les figures 3 et 4 sont des schémas montrant des étapes successives de fabrication
du corps de la borne de la figure 1.
[0013] La borne de contact électrique montrée schématiquement en figure 1 comprend un corps
10 entouré dans sa partie avant par un tube externe 12 de protection. La borne de
contact représentée est destinée à être montée dans un bloc isolant 14 et à être retenue
dans ce bloc par une bague élastique fendue 16. La bague 16 est emprisonnée dans un
chambrage du bloc et présente des doigts internes 17 destinés à maintenir une partie
renflée de la borne en appui contre un des épaulement limitant le chambrage.
[0014] Le corps 10 peut être regardé comme comprenant un fût arrière 18 en forme de fût
continu, c'est-à-dire non fendu, et un contact tubulaire avant 20 reliés par un renflement
22. Le contact présente une forme étagée et sa partie avant est fractionnée par des
fentes 24 en des doigts élastiques d'appui sur un contact mâle non représenté. Le
corps de la borne montrée en figure 1 présente de plus des pattes de butée 26 situées
entre la partie avant fendue et le renflement 22, destinées à limiter la position
de plein enfoncement du conducteur électrique.
[0015] Le tube externe de protection 12 présente un diamètre constant sur la majeure partie
de sa longueur. Il s'appuie sur la partie la plus large du contact et entoure les
doigts 24 dont il limite l'expansion radiale. Il déborde de ces doigts à l'avant.
A l'arrière le tube de protection 12 présente un renflement formé par des plis successifs
et constituant une bague emprisonnant le renflement 22 du corps.
[0016] Sur la figure 1 le fût et le contact sont reliés l'un à l'autre par une languette
32 constituant charnière, dans la région du renflement. Cette languette est délimitée
par une fente circonférentielle 34 provenant du repliement l'un sur l'autre du fût
et du contact, comme on le verra plus loin. Du fait de l'emprisonnement du renflement
22 par le tube 12, la borne de contact dans son état final ne peut se replier, ce
qui conduirait à un défaut d'alignement du fût et du contact.
[0017] Dans le fût 18 peuvent être ménagés un ou plusieurs trous 36 permettant de raccorder
un conducteur par soudage.
[0018] Le corps de la borne de contact de la figure 1 est fabriqué par découpage, emboutissage
profond et roulage d'un feuillard suivant la séquence montrée schématiquement en figures
3 et 4. Cette séquence n'est donnée qu'à titre d'exemple et la répartition des opérations
entre postes de travail successifs pourrait être modifiée.
[0019] A un premier poste de travail, un feuillard est découpé à la presse de façon à laisser
subsister deux bandes de rive 38 reliant des ébauches présentant une partie 40 destinée
à constituer le contact et une partie approximativement circulaire 42 destinée à constituer
le fût (figure 3). Une languette 32 subsiste entre les parties 40 et 42 pour constituer
charnière. Au poste ou aux postes de travails suivants, une encoche 43 est découpée
pour donner naissance à l'une des fentes 24 (l'autre fente résultant du rapprochement
des bords de la pièce 40). Les pattes de retenue 26 sont découpées. Une première passe
d'emboutissage à l'aide d'un poinçon constitue une ébauche 44 du fût.
[0020] Aux postes suivants (figure 4), une des bandes de rive 38 est découpée ; la partie
40 est roulée pour constituer le contact 20 et les pattes 26 sont déformés vers l'intérieur.
L'ébauche 44 est étirée pour lui donner la forme définitive du fût 18. Il faut remarquer
que la partie 40 présente deux pattes latérales 46 qui sont finalement placées côte
à côte et servent à assurer la retenue à l'aide du tube 12. Enfin le contact tubulaire
est replié autour de la languette 32 jusqu'à ce que les pattes 46 s'appuient sur le
rebord terminal du fût. Il est souhaitable de donner à ces pattes un développement
périphérique important pour améliorer l'appui.
[0021] Le corps 10 est alors détaché de la bande de rive restante 38, le tube 12 est mis
en place et l'une de ses extrémités est sertie sur le renflement 22 constitué par
le rebord terminal du fût, la languette 32 formant charnière et les pattes 46.
[0022] Dans la variante de réalisation montrée en figure 2, l'extrémité du tube 12 n'est
pas sertie complètement mais présente simplement un double pliage. Mais les pattes
46 sont elles aussi repliées sur l'extrémité du fût, dépourvue de rebord, au lieu
de constituer un simple appui à plat.
[0023] Le matériau constitutif du corps sera généralement l'un de ceux couramment utilisés
en connectique, notamment les alliages de cuivre ou alliages légers suffisamment
ductiles pour permettre l'étirage du fût 18. Le corps une fois achevé sera soumis
à des traitements thermique de surface ou à coeur, par exemple à un revêtement de
nickel ductile et non poreux de quelques microns d'épaisseur, suivi d'un dépôt d'or
d'épaisseur inférieure au micron. Le tube de protection, généralement deux ou trois
fois moins épais que le corps, pourra être en matériau ferreux et notamment en acier
inoxydable. Il existe en effet des aciers inoxydables présentant une ductibilité suffisante
pour permettre de fabriquer le tube 12 par frappe à froid, emboutissage, filage direct
ou inverse.
[0024] Dans une variante de réalisation, le contact tubulaire avant est fabriqué par découpage
et roulage d'un feuillard d'un matériau à caractéristique mécanique élevée. Le fût
est fabriqué séparément par emboutissage d'un feuillard de matériau se prêtant à l'emboutissage,
tel que les alliages de cuivre à haute déformation â froid. Le fût et le contact tubulaire
sont positionnés puis fixés l'un à l'autre. L'assemblage est maintenu par le tube
externe de protection. Pour permettre un sertissage garantissant une bonne solidarisation,
les pattes 46 sont par exemple remplacées par une collerette s'étendant tout autour
du contact.
[0025] L'invention ne se limite nullement aux bornes de contact femelles décrites â titre
d'exemples. Elle présente une portée beaucoup plus large et peut s'appliquer quelle
que soit la constitution de la partie avant, notamment si cette derniére est un contact
mâle.
1. Borne de contact électrique comportant un corps (10) présentant un contact tubulaire
avant fractionné par des fentes longitudinales (24) en des doigts de contact et un
fût arrière (18) destiné à recevoir un conducteur électrique et comportant un tube
externe de protection du contact, caractérisée en ce que le fût (18) est continu et
en ce qu'il est séparé du corps par un renflement circonférentiel (22) emprisonné
dans une partie terminale évasée du tube externe de protection.
2. Borne selon la revendication 1, caractérisée en ce que la borne est en deux pièces
seulement, le contact tubulaire avant étant relié au fût arrière par une languette
(32) pliée.
3. Borne selon la revendication 1, caractérisée en ce que le renflement (22) est constitué
par une languette (32) repliée reliant le fût au contact tubulaire et par des pattes
terminales (46) du contact tubulaire en appui contre le fût.
4. Borne selon la revendication 1, caractérisé en ce que le contact tubulaire avant
et le fût arrière sont distincts et reliés par le tube externe.
5. Borne selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que
la partie terminale évasée du tube externe de protection est constituée par des replis
à angle droit emprisonnant au moins partiellement le renflement circonférentiel du
corps.
6. Borne selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce
que le corps est en alliage à base de cuivre ou en alliage léger et le tube en acier
inoxydable est d'épaisseur comprise entre le tiers et la moitié de l'épaisseur du
corps.
7. Procédé de fabrication de borne selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé en ce qu'on fabrique le corps par découpage et roulage, dans un feuillard,
d'une partie (40) destinée à constituer le contact tubulaire et par découpage et
emboutissage du fût arrière (18) et en ce qu'on maintient le contact tubulaire et
le fût en alignement par sertissage du tube externe sur eux.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que le contact tubulaire et
le fût arrière sont constitués dans un même feuillard en les maintenant raccordés
par une languette (32) qui est ensuite pliée pour ramener le contact tubulaire en
alignement avec le fût.
9. Procédé de fabrication de borne selon la revendication 8, caractérisé en ce qu'on
fabrique le corps par découpage d'un premier feuillard et roulage et le fût arrière
par découpage et emboutissage d'un autre feuillard de matériau différent du premier
et en ce qu'on maintient le contact tubulaire et le fût en alignement par sertissage
ou soudage du tube externe sur eux.
10. Procédé selon la revendication 7, 8 ou 9, caractérisé en ce que le tube est fabriqué
par frappe à froid.
11. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que le tube est fixé sur
le corps par sertissage de sa partie terminale arrière sur le renflement de façon
à retenir le fût et le contact en alignement et à interdire le déroulage du contact.