[0001] La présente invention concerne les bombes anti-piste équipées d'un propulseur de
descente ou d'accélération, et de manière plus générale, les bombes destinées à détériorer
des surfaces à hautes résistances mécaniques, telles que les pistes d'aérodromes destinées
au décollage et à l'atterrissage des aéronefs.
[0002] En référence à la figure 1, un mode opérationnel de bombes anti-piste connues jusqu'alors,
est représenté par l'aéronef 1 et la trajectoire représentée en trait interrompu T1,
figurant dans la partie inférieure du schéma. Le principe de fonctionnement est le
suivant. L'aéronef 1, avec ou sans pilote, survole la piste ou le terrain 2 à détériorer
et largue une (ou plusieurs) bombe(s). Il continue sa course indépendamment de celle
de la bombe larguée 3. Celle-ci soumise à la gravitation terrestre, à la résistance
à l'air et à la vitesse acquise à bord de l'aéronef décrit la trajectoire repérée
T1, La bombe 3 est équipée d'un système de freinage par parachute 4. Une fois sa vitesse
suffisamment proche de la verticale, un propulseur de descente est déclenché pour
précipiter et accélérer la chute de la bombe, et accroître l'énergie à l'impact de
celle-ci sur la piste 2.
[0003] Ce processus de fonctionnement ne sera plus possible à court terme à cause :
- d'une part du perfectionnement des moyens de détection des conduites de tir des
systèmes de défense air-air qui contraindront les avions à survoler leurs objectifs
à très basse altitude (moins de 50 mètres),
- d'autre part de l'amélioration de la résistance des pistes à la pénétration qui
obligera les constructeurs de bombes à leur conférer une énergie cinétique plus élevée.
[0004] Or le processus de fonctionnement décrit plus haut entraîne, au terme de la phase
de freinage par parachute, une perte d'altitude de 30 à 40 mètres. Si l'altitude de
largage est inférieure à 50 mètres, il ne reste plus assez de hauteur pour faire fonctionner
un propulseur dont on attend une puissance encore plus élevée. En effet, la hauteur
de fonctionnement du propulseur est égale à [(V
o+V₁)/2]xT où V
o est la composante verticale de la vitesse initiale au moment de l'allumage du propulseur,
V₁ la vitesse finale du propulseur et T le temps de combustion. Or il est nécessaire
que V₁ soit suffisamment élevée pour obtenir l'énergie cinétique nécessaire au percement
de la piste, par exemple 350 m/s, par ailleurs, dans l'état actuel de la technique,
on ne sait pas réaliser de propulseur fonctionnant avec un temps de combustion inférieur
à 0,20 dans des dimensions acceptables et à un prix de revient modéré. Dans l'exemple
cité, si V
o = 10 m/s et V₁ = 350 m/s, la hauteur de propulsion est de 36 m, si on ne dispose
que de 10 à 20 m, il faut donc trouver une autre solution pour permettre au propulseur
d'être pleinement efficace.
[0005] Le but de l'invention est de remédier à ces inconvénients en proposant une bombe
anti-piste opérant suivant un mode de fonctionnement différent et conservant une propriété
essentielle de l'opération : la précision.
[0006] L'objet de l'invention est une bombe anti-piste destinée à être larguée à très basse
altitude, équipée d'un propulseur de descente, caractérisée en ce qu'elle comprend
des moyens pour freiner et orienter la dite bombe pendant sa chute initiale, de manière
à positionner la bombe dans un plan déclenchant la mise en marche d'un propulseur
ascensionnel.
[0007] L'invention et ses caractéristiques seront mieux comprises à la lecture de la description
qui suit et qui est annexée des figures suivantes :
- Fig.1, un schéma du mode de fonctionnement des bombes anti-piste selon l'art antérieur,
et selon l'invention ;
- Fig.2, une réalisation possible de la bombe selon l'invention ;
- Fig.3A,3B et 3C, les différentes positions de la bombe selon l'invention, après
son largage.
[0008] En référence à la figure 1, la trajectoire selon l'art antérieur, telle qu'elle a
été décrite précédemment, est une trajectoire directe, c'est-à-dire que la bombe 3
atteint le sol très rapidement. Selon l'invention, il est prévu de faire gagner de
l'altitude, par exemple 100 à 200 m, à la bombe après son largage et sa chute initiale
pour accumuler, pendant une chute finale, et à l'aide du propulseur de descente, une
énergie cinétique suffisante à un impact opérationnel sur la piste.
[0009] En référence à la figure 2, les moyens utilisés pour mettre en oeuvre cette opération,
sont constitués d'un ou plusieurs parachutes 4 placés à l'avant de la bombe pour la
freiner et l'orienter. De cette manière, la bombe décrit la première partie T₁ de
sa trajectoire dans une position inversée, décrite plus loin. D'autres moyens consistent
également à disposer derrière l'habituel propulseur de descente, un propulseur ascensionnel
7. Ce dernier est déclenché au point A, une fois que la bombe a perdu suffisamment
de vitesse longitudinale pour prendre un angle d'inclinaison α avec l'horizontal suffisamment
important, par exemple de l'ordre de 50 à 60° C, de manière à ce que la bombe puisse
prendre de l'altitude selon la trajectoire T₂ de la figure 1, représentée en trait
continu.
[0010] Il est préférable de disposer de deux parachutes 4 latéraux, pour que ceux-ci ne
perturbent pas la remontée de la bombe.
[0011] Le propulseur ascensionnel 7 fonctionne jusqu'au point B de la trajectoire T2, et
la bombe amorce sa chute finale par gravitation.
[0012] Le propulseur de descente 8 est mis en marche au point C de la trajectoire T2 sur
une hauteur beaucoup plus importante, donc pendant une durée beaucoup plus importante
que lorsque la bombe est simplement larguée de l'aéronef sans propulseur ascensionnel,
permettant ainsi l'acquisition d'une énergie cinétique suffisante.
[0013] La figure 3A représente la bombe après son largage, avant d'atteindre le point A.
Les parachutes 4, placés à l'avant de la bombe freinent la chute de celle-ci et la
maintiennent dans sa position retournée.
[0014] La figure 3B représente la même bombe dans la position correspondant au début de
la phase ascensionnelle, juste après le point A. Le propulseur ascensionnel 7 renvoie
la bombe vers le haut. Les parachutes 4 se détachent.
[0015] La figure 3C montre la bombe pendant sa chute finale. Le propulseur ascensionnel
a été largué. Le propulseur de descente accélère la chute de la bombe.
[0016] Sur la figure 2 la bombe est représentée avec ses parachutes 4, placés en tête, devant
la munition 5. Un système d'accrochage 6 peut être prévu. Derrière, se trouve le propulseur
de descente 8, et enfin derrière ce dernier le propulseur ascensionnel 7.
[0017] Il est à noter que cette réalisation n'est pas beaucoup plus encombrante que celle
des bombes de type traditionnel, le propulseur ascensionnel 7 ne nécessitant pas un
volume important.
1. Bombe anti-piste (3) destinée à être larguée à très basse altitude, équipée d'un
propulseur de descente (8), caractérisée en ce qu'elle comprend des moyens pour freiner
et orienter la dite bombe pendant sa chute initiale de manière à positionner la bombe
dans un plan déclenchant la mise en marche d'un propulseur ascensionnel.
2. Bombe anti-piste selon la revendication 1, caractérisée en ce que les moyens pour
freiner et orienter sa chute initiale comprennent au moins un parachute (4) placé
à l'avant de la bombe pour inverser la trajectoire de la bombe.
3. Bombe anti-piste selon la revendication 2, caractérisée en ce qu'elle comprend
deux parachutes (4) latéraux.
4. Bombe anti-piste selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce
que le déclenchement de la phase ascensionnelle est déterminée par un angle d'inclinaison
avec l'horizontal.
5. Bombe anti-piste selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce
que le propulseur ascensionnel est placé à l'arrière de la bombe anti-piste (3) derrière
le propulseur de descente (8).