[0001] La présente invention concerne un procédé de fabrication d'un parafoudre et un parafoudre
obtenu par ce procédé.
[0002] Un parafoudre est un dispositif qui est placé entre le phase et la masse d'une ligne
haute-tension et qui permet de limiter l'amplitude et la durée des surtensions atmosphériques
(choc dû à la foudre et phénomènes d'induction dans les conducteurs), ou des surtensions
électriques temporaires du réseau (choc de manoeuvre).
[0003] Les fonctions d'un parafoudre sont donc d'une part de supporter en permanence la
tension nominale de service, et d'autre part d'écouler le fort courant de décharge
apparaissant lors d'une surtension temporaire, de façon à protéger les appareillages
de la ligne (transformateurs...).
[0004] Ces fonctions sont généralement assurées par une âme en un matériau du type varistance,
à base par exemple d'oxyde de zinc ZnO, dont la résistivité électrique est fortement
non linéaire en fonction de la tension appliquée.
[0005] Cette caractéristique de non linéarité permet à un tel parafoudre de laisser passer
:
- un courant faible (par exemple de l'ordre de 0.5 mA/cm2) lorsque la tension de service
est appliquée de façon permanente au parafoudre qui présente alors une résistance
très grande. Ce courant est essentiellement d'origine capacitive puisque la permittivité
relative de telle varistances est très élevée.
- un courant fort, pouvant atteindre plusieurs dizaines de kiloampères, lorsque la
tension appliquée atteint un seuil d'amorçage à partir duquel la résistance des varistances
devient très faible.
[0006] Un connaît différentes structures de parafoudres mettant en oeuvre une âme centrale
comprenant plusieurs pastilles cylindriques empilées, en matériau de type varistance,
et deux ferrures extrêmes en contact électrique avec les pastilles, par exemple par
l'intermédiaire de ressorts.
[0007] Selon un procédé de fabrication de l'art antérieur décrit dans le brevet US-A-4 656
555, on réalise un empilement des pastilles avec des ressorts très résistants interposés
et des ferrures extrêmes, en appliquant une compression importante pouvant aller jusqu'à
plusieurs dizaines de kg/cm2 suivant la direction de l'axe de l'empilement. On effectue
ensuite autour de l'ensemble ainsi comprimé un enroulement filamentaire de fibres
de verre imprégnées de résine. L'enroulement est réalisé avec un angle très faible
par rapport audit axe ; la fibre est tendue successivement autour d'un épaulement
d'une ferrure puis autour de l'épaulement correspondant de la ferrure opposée. Un
tel enroulement présente une très forte résistance mécanique dans le sens longitudinal,
destinée à équilibrer la précontrainte induite dans l'empilement de pastilles avant
et pendant le bobinage. La résistance à une telle précontrainte longitudinale implique
nécessairement la création de contraintes de cisaillement à l'interface entre l'empilement
des pastilles et l'enveloppe formée par l'enroulement filamentaire tendu, notamment
en cas de variations thermiques, car les matériaux constitutifs de l'ensemble ont
des caractéristiques mécaniques très différentes. Le décollement de l'enveloppe par
rapport à l'empilement peut alors être le siège de décharges partielles ou d'une activité
d'arcs suffisante qui peut, à plus ou moins long terme, conduire à une dégradation
et même au court-circuit total de l'ensemble.
[0008] La présente invention a pour but de mettre en oeuvre un procédé de fabrication d'un
parafoudre aboutissant à un produit plus fiable que le parafoudre de l'art antérieur.
[0009] La présente invention a pour objet un procédé de fabrication d'un parafoudre dans
lequel on réalise tout d'abord un empilement de pastilles en un matériau de type varistance
avec des entretoises, des ferrures extrêmes, et des moyens pour assurer la continuité
électrique entre les pastilles, et entre les pastilles et les deux ferrures, puis
on effectue un enroulement filamentaire autour de cet ensemble, procédé caractérisé
par le fait
- que ledit empilement est monté dans un dispositif pour la réalisation dudit enroulement
filamentaire, de manière que soit obtenue seulement une parfaite coaxialité de tous
ses constituants,
- que ledit enroulement filamentaire de fibres de verre imprégnées de résine est effectué
de manière telle qu'il assure une adhérisation et un frettage radial dudit empilement,
sans compression longitudinale,
- et que, après la polymérisation de la résine de l'enveloppe ainsi formée, on injecte
sur elle un revêtement en matériau élastomère de type E.P.D.M.
[0010] L'enroulement filamentaire a donc pour seule fonction de solidariser les pastilles
entre elles, en étant très adhérent aussi bien sur leur surface latérale que sur celle
des entretoises, et en présentant une résistance mécanique très élevée dans le sens
radial. L'angle des spires est très ouvert par rapport à l'axe dudit empilement. Ainsi,
l'angle de bobinage par rapport à l'axe de l'ensemble est compris entre 80° et 90°.
[0011] Selon un mode de réalisation préférentiel, on choisit des entretoises tubulaires
à l'intérieur desquelles sont disposés des moyens de connexion électrique entre les
faces métallisées de deux pastilles adjacentes. Elles présentent en outre des évidements
pour guider radialement lesdites pastilles.
[0012] Lesdits moyens de connexion électrique sont constitués par exemple par un ressort
de faible pression associé à des lamelles métalliques appliquées respectivement contre
lesdites faces métallisées.
[0013] Selon une variante équivalente, lesdits moyens de connexion électrique sont constitués
par un fil soudé à des lamelles métalliques appliquées respectivement contre lesdites
faces métallisées.
[0014] L'invention a également pour objet un parafoudre comprenant un empilement de pastilles
en un matériau de type varistance avec des entretoises et des ferrures d'extrémités,
et une enveloppe en fibres de verre imprégnées de résine, caractérisé par le fait
que lesdites entretoises sont tubulaires, qu'elles comportent, comme les ferrures
d'extrémité, dans des logements internes des moyens pour assurer la liaison électrique
dans tout l'empilement, que ladite enveloppe assure un frettage radial dudit empilement
sans compression axiale, avec adhérence sur les surfaces latérales desdites pastilles,
desdites entretoises et desdites ferrures, et que ladite enveloppe est munie d'un
revêtement à ailettes en élastomère injecté.
[0015] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront au cours
de la description suivante d'un mode de réalisation donné à titre illustratif mais
nullement limitatif. Dans le dessin annexé la figure unique est une vue partielle
schématique en coupe d'un parafoudre selon l'invention.
[0016] On part de deux ferrures d'extrémités 3 et d'un ensemble de pastilles 1 en oxyde
de zinc, métallisées suivant leurs faces planes 6. On réalise un empilement ayant
un axe commun 10 en interposant entre les pastilles 1 des entretoises tubulaires 2,
qui peuvent être métalliques ou isolantes. Elles présentent un évidement 12 permettant
un guidage radial des pastilles 1, et un logement interne 13 ; de même, les ferrures
3 comportent un évidement 15 et un logement 14.
[0017] Afin d'assurer le continuité électrique, on dispose dans les logements 13 et 14 des
lamelles métalliques 11 en contact avec les faces métallisées 6 des pastilles 1 avec
des ressorts 7 de faible pression.
[0018] Tout cet ensemble est mis en place dans un dispositif pour la réalisation de l'enroulement
filamentaire. On enroule autour de l'empilement une ou plusieurs nappes de fibres
de verre 4 imprégnées de résine de manière à assurer un frettage radial ; l'angle
de bobinage par rapport à l'axe 10 est très ouvert. Il est compris entre 80° et 90°.
L'enveloppe ainsi formée est parfaitement adhérente aux surfaces latérales des ferrures
3, des entretoises 2 et des pastilles 1. Elle n'assure aucune compression axiale sur
cet ensemble.
[0019] Au moment du bobinage, les entretoises 2 ont une fonction d'étanchéité et empêchent
la résine imprégnant les fibres 4 de s'infiltrer entre les pastilles 1. Ces entretoises
peuvent être réalisées en une résine analogue à celle de la résine d'imprégnation
de manière à favoriser encore l'adhérence de l'enveloppe.
[0020] Après polymérisation de cette enveloppe, on injecte sur elle un revêtement à ailettes
5 en élastomère, par exemple en EPDM.
[0021] Cette liaison mécanique entre l'enveloppe et l'empilement est totalement indépendante
des moyens de connexion électrique entre les pastilles, et entre les pastilles et
les deux ferrures 3.
[0022] Bien entendu l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être
décrit. On pourra, sans sortir du cadre de l'invention remplacer tout moyen par un
moyen équivalent. Ainsi la connexion électrique entre deux lamelles 11 peut être effectuée
par un fil électrique soudé.
1/ Procédé de fabrication d'un parafoudre dans lequel on réalise tout d'abord un empilement
de pastilles (1) en un matériau de type varistance avec des entretoises, des ferrures
extrêmes (3), et des moyens pour assurer la continuité électrique entre les deux ferrures,
puis on effectue un enroulement filamentaire autour de cet ensemble, procédé caractérisé
par le fait
- que l'on choisit des entretoises tubulaires (2)à l'intérieur desquelles sont disposés
des moyens de connexion électrique entre les faces métallisées (6) de deux pastilles
adjacentes (1),
- que ledit empilement est monté dans un dispositif pour la réalisation dudit enroulement
filamentaire, de manière que soit obtenue seulement une parfaite coaxialité de tous
ses constituants,
- que ledit enroulement filamentaire de fibres de verre imprégnées de résine est effectué
de manière telle qu'il assure une adhérisation et un frettage radial dudit empilement,
sans compression longitudinale,
- et que, après la polymérisation de la résine de l'enveloppe ainsi formée, on injecte
sur elle un revêtement (5) en matériau de type E.P.D.M.
2/ Procédé de fabrication selon la revendication 1, caractérise par le fait que l'angle
du bobinage par rapport à l'axe de l'empilement est compris entre 80° et 90°.
3/ Procédé de fabrication selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé par le
fait que lesdites entretoises (2) présentent des évidements (12) pour guider radialement
lesdites pastilles (1).
4. Procédé de fabrication selon l'une des revendications précédentes, caractérise
par le fait que lesdits moyens de connexion électrique sont constitués par un ressort
de faible pression (7) associé à des lamelles métalliques (11) appliquées respectivement
contre lesdites faces métallisées (6).
5/ Procédé de fabrication selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé par le
fait que lesdites moyens de connexion électrique sont constitués par un fil soudé
à des lamelles métalliques appliquées respectivement contre lesdites faces métallisées
(6).
6/ Parafoudre obtenu par le procédé selon l'une des revendications précédentes.
7/ Parafoudre comprenant un empilement de pastilles (1) en un matériau de type varistance
avec des entretoises et des ferrures d'extrémités (3), et une enveloppe en fibres
de verre imprégnées de résine, caractérisé par le fait que lesdites entretoises (2)
sont tubulaires, qu'elles comportent, comme les ferrures d'extrémité, dans les logements
internes (13, 14) des moyens pour assurer la liaison électrique dans tout l'empilement,
que ladite enveloppe assure un frettage radial dudit empilement sans compression axiale,
avec adhérence sur les surfaces latérales desdites pastilles, desdites entretoises
et desdites ferrures, et que ladite enveloppe est munie d'un revêtement (5) à ailettes
en élastomère injecté.
8/ Prafroudre selon la revendication 7, caractérisé par le fait que l'angle du bobinage
des fibres par rapport à l'axe dudit empilement est compris entre 80° et 90°.