[0001] Le domaine de l'invention est celui des appareils permettant la résorption des oedèmes,
et plus particulièrement des oedèmes des membres supérieurs et inférieurs du corps
humain.
[0002] On sait que la pathologie traumatique, qu'elle soit accidentelle, sportive, ou liée
à la chirurgie orthopédique, connaît des limites et des obstacles à la qualité et
à la rapidité de réparation fonctionnelle. La résorption des oedèmes post-traumatiques
en est un exemple.
[0003] On sait également que les patients atteints d'un oedème vasculaire à la suite d'une
insuffisance lymphatique primitive ou secondaire sont le plus souvent abandonnés à
eux-mêmes, à défaut de traitement codifié d'application facile .
[0004] Dans une publication de la revue de chirurgie orthopédique (tome 48 - N° 3 - 1962)
D. Morel-Fatio et J.P. Lalardie ont proposé d'utiliser les bains de mercure pour la
rééducation de la main opérée. La méthode décrite consiste à remplir un récipient
de mercure dans lequel le blessé immerge la main à rééduquer, éventuellement préalablement
revêtue d'un gant chirurgical fin, d'une mince couche d'huile ou encore de talc.
[0005] Cette technique assure une compression progressive et non traumatisante du membre
traité. Le principe d'action est en effet que le gradient de pression du bain résultant
de l'augmentation de la pression statique avec la profondeur d'immersion dans le mercure
assure la chasse progressive du liquide d'oedème depuis les zones distales du membre
vers les tissus interstitiels proximaux susceptibles de résorber l'oedème.
[0006] Les auteurs soulignent toutefois dans le même article les limites de cet appareil
rudimentaire. On retiendra notamment les difficultés pratiques liées au fait que l'appareil
implique l'utilisation d'un volume important de mercure, qui est un produit onéreux,
et dont la forte densité entraîne des difficultés de manipulation.
[0007] L'hydrargyrothérapie sous forme de bain mercuriel, a également été préconisée pour
le traitement de l'oedème des membres dans deux brevets français 2 267 747 (déposé
le 17 avril 1974), et 2 572 651 (déposé le 6 novembre 1984) au nom de Claude Julien
CARTIER et al.
[0008] Le document FR'747 étend la méthode des bains mercuriels à la résorption des oedèmes
vasculaires du membre inférieur, et propose un système de remplissage du récipient
de traitement en mercure par vase communiquant, avec sur-pression gazeuse complémentaire
de la portion de membre émergeant du bain.
[0009] Le document FR'651 présente pour sa part, un ingénieux dispositif comprenant un récipient
pourvu de deux poches souples enfilées l'une dans l'autre, la poche intérieure recevant
le membre du patient et la poche extérieure reposant par sa face externe dans un matériau
granulaire de moulage, conformable à volonté de façon à limiter le volume de mercure
empli entre les deux poches.
[0010] Ces dispositifs connus sont complexes, encombrants, onéreux et ne permettent pas
un traitement progressif et adapté. Ils présentent en outre trois autres inconvénients
majeurs relatifs à l'effet de garot du gaz de surpression, et aux limites physiologiques
de tolérance à la profondeur d'immersion.
[0011] Tout d'abord, on constate en effet qu'une première limite à la profondeur d'immersion
est due à l'importance de la poussée d'Archimède exercée par le mercure. Au-delà d'une
certaine profondeur, les appareils décrits exigent du patient un effort musculaire
considérable pour rester dans les zones thérapeutiques efficaces, et excèdant généralement
les possibilités musculaires au-delà de 35 cm pour le bras.
[0012] D'autre part, on constate également une seconde limite qui est relative à la tolérance
à la pression superficielle des portions du membre immergé. Cette limite semble franchie
au-delà de 50 cm de profondeur pour le mercure.
[0013] Il en résulte que si, malgré leurs inconvénients soulignés ci-dessus, les appareils
connus s'avèrent utilisables pour la réduction des oedèmes distaux (mains et pieds),
ils sont difficilement applicables dans les localisations proximales (genoux, cuisses,
coudes, bras,...).
[0014] Enfin, on notera que si l'un des dispositifs connus tente de pallier ces insuffisances
par un système de surpression gazeuse prolongeant la zone d'application au-dessus
du niveau de mercure, ce palliatif ne présente en aucune façon l'effet de gradient
de pression procuré par le bain de mercure, et provoque des effets de garot au-delà
d'un certain seuil de pression.
[0015] Par ailleurs, même si la toxicité du mercure à l'état gazeux est négligeable, la
réglementation de la médecine du travail exigerait que les gaz en contact du mercure
restent en circuit fermé.
[0016] L'invention a entre autres pour objectif de pallier tous les inconvénients mentionnés
ci-dessus.
[0017] Plus précisément, un premier objectif de l'invention est de fournir un dispositif
pour la réduction d'oedèmes des membres qui soit de construction simple et économique
.
[0018] Un second objectif essentiel de l'invention est de fournir un dispositif applicable
tant à la réduction des oedèmes distaux qu'à celle des oedèmes proximaux, dans de
grandes conditions de confort pour le patient.
[0019] Un objectif complémentaire est d'éviter toute contamination de l'ambiance extérieure
par les vapeurs de mercure.
[0020] Un autre objectif essentiel de l'invention est de fournir un dispositif présentant
une grande souplesse de mise en oeuvre du gradient de compression réductrice de l'oedème,
avec possibilité d'ajustement de l'intensité de compression. La satisfaction de cet
objectif, permise par l'invention, permet ainsi d'échapper aux contraintes liées à
la poussée d'Archimède et à la tolérance fonctionnelle maximale à la compression découlant
directement des lois physiques naturelles dans les dispositifs antérieurs.
[0021] Ces objectifs ainsi que d'autres qui apparaîtront par la suite sont atteints à l'aide
d'un dispositif de traitement médical, notamment pour la résorption d'oedèmes du membre
inférieur ou supérieur du corps humain, caractérisé en ce qu'il est constitué d'un
manchon de compression comprenant une poche souple étanche destinée à être remplie
d'un fluide de forte densité, ladite poche coopérant avec des moyens de fixation dudit
manchon à l'état étroitement enroulé autour du membre à traiter.
[0022] Ce dispositif, à base d'un manchon ouvert à ses deux extrémités, permet d'éviter
l'action défavorable de la poussée d'Archimède caractéristique des bains de mercure
des appareils antérieurs. D'autre part, l'utilisation d'un manchon permet d'obtenir
un coût de revient substantiellement inférieur à celui des dispositifs existants,
pour une maniabilité accrue très sensiblement.
[0023] En outre, le manchon de compression de la présente invention se distingue nettement
des dispositifs analogues préconisés pour d'autres applications thérapeutiques, comme
par exemple l'appareil pneumatique décrit dans la demande de brevet français N° 76
32 610 déposée la 28 octobre 1976 au nom de "THE KENDALL COMPANY". L'objectif de la
présente invention est en effet, d'utiliser le gradient de pression statique caractérisant
les fluides à forte densité tel que le mercure, et non pas des cycles dynamiques de
compression étagée exercée par un jeu de plusieurs coussins pneumatiques consécutifs.
[0024] Au surplus, l'efficacité du manchon de compression n'implique l'utilisation que d'un
très faible volume de mercure en comparaison des appareils existants.
[0025] Selon une autre caractéristique de l'invention, ledit manchon comporte une enveloppe-support
externe souple enfermant au moins partiellement ladite poche de fluide, ladite enveloppe
étant par exemple constituée de deux pièces de tissu superposées reliées entre elles
sur au moins certaines portions de leur bordure, une première pièce de tissu de forte
résistance s'étendant sur la face extérieure du manchon, et la seconde pièce de tissu,
de texture souple, s'étendant sur la face interne du manchon.
[0026] De façon avantageuse, les moyens de fixation du manchon sont constituées par des
courroies souples transversales étagées le long de l'axe du manchon, ou des bandes
de fixation du type connu sous le nom commercial "Velcro", ou encore un laçage le
long de la bordure externe de ladite enveloppe.
[0027] De façon avantageuse, l'enveloppe extérieure support du manchon présente au moins
une ligne de fermeture, ledit manchon à l'état ouvert et déplié présentant notamment
une forme sensiblement trapézoidale pour s'adapter aux membres supérieurs, ou encore
une forme plus complexe analogue à celle des gouttières orthopédiques d'immobilisation
pour les membres inférieurs.
[0028] Selon une autre caractéristique essentielle de l'invention, le manchon coopère avec
un support réglable comprenant une gouttière inclinable de réception du membre revêtu
du manchon de compression.
[0029] Cette caractéristique a pour avantage de moduler à volonté l'intensité de l'effort
de compression exercé par la poche de fluide de forte densité sur le membre traité.
Le réglage de l'inclinaison de la gouttière permet en effet de faire varier le différentiel
de hauteur entre les deux parties extrêmes du manchon, et donc de moduler la pression
statique maximale exercée sur la portion de membre traitée à la partie inférieure
du manchon.
[0030] Cette caractéristique apporte ainsi une souplesse de fonctionnement et une adaptabilité
déterminantes au dispositif de réduction d'oedème, de l'invention, dont sont totalement
dépourvus les appareils antérieurs à immersion verticale. Le dispositif selon l'invention
permet notamment d'avoir facilement accès au membre quelles que soient les infirmités
limitant son mouvement.
[0031] Enfin, dans un mode de réalisation avantageux, l'invention se présente sous la forme
d'un ensemble modulaire comprenant ledit manchon de compression, le support à gouttière
inclinable, et des moyens d'alimentation du manchon en fluide de forte densité.
[0032] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture suivante
d'un mode de réalisation préférentiel donné à titre illustratif et des dessins annexés
dans lesquels :
- la figure 1 représente un mode de réalisation du manchon de compression suivant
l'invention, préférentiellement destiné au traitement d'oedèmes du membre supérieur;
- les figures 2a, 2b schématisent le processus d'utilisation du manchon de la figure
1 sur le membre supérieur;
- la figure 3 représente une vue en coupe A-A du manchon de la figure 1;
- la figure 4 représente un mode de réalisation des moyens d'alimentation du manchon
de la figure 1 en fluide à forte densité;
- la figure 5 schématise un mode de réalisation du support à gouttière inclinable
de l'invention,
- la figure 6 représente une vue d'ensemble d'un autre mode de réalisation du support
de réception du membre, et des moyens d'alimentation du manchon en mercure ;
- la figure 7 représente un schéma de fonctionnement du support de la figure 6;
- la figure 8 représente une vue éclatée du support de la figure 7,
- la figure 9 représente un schéma de fonctionnement des moyens d'alimentation en
mercure selon la figure 6.
[0033] La figure 1 représente un mode de réalisation préférentiel du manchon de compression
du dispositif de l'invention, adapté au traitement d'oedèmes du membre supérieur.
[0034] Le manchon est constitué d'une enveloppe-support externe formée d'une pièce de tissu
épais 11 laquelle est reliée à une pièce de tissu léger 12 par couture ou scellage
13 sur au moins une partie de la bordure desdites pièces de tissu 11, 12.
[0035] La pièce de tissu léger 12, souple et préférentiellement extensible, est destinée
à s'appliquer contre le membre à traiter. La pièce de tissu épais 11 constitue un
revêtement support du manchon.
[0036] Dans un mode de réalisation préférentiel, la pièce de tissu support est une sorte
de tissu bâché, ou de voile de marine par exemple, et le tissu souple peut être du
type connu sous le nom commercial "Elastis".
[0037] En tout état de cause, la nature du matériau constitutif des pièces de tissu 11,
12 ne constitue pas un caractère limitatif de l'invention.
[0038] A l'intérieur de l'enveloppe-support 11, 12 est placée une poche souple 14 destinée
à contenir un liquide de forte densité, tel que le mercure.
[0039] Cette poche 14 est réalisée en une seule pièce, ou en deux panneaux réunis par collage,
scellage ou autre. Elle présente au moins une ouverture 15 d'introduction du fluide
de forte densité, sur laquelle vient s'appliquer l'embout d'un tube d'alimentation
16.
[0040] Le matériau constitutif de la poche 14 est souple, et est soit élastique, soit indéformable.
Il est résistant au mercure. Avantageusement ce matériau est par exemple du néoprène
(marque déposée), ou un polyuréthane.
[0041] Le cas échéant, la poche souple 14 est fixée à l'enveloppe-support 11, 12. Cette
fixation est avantageusement réalisée par couture, collage, scellage ou autre d'une
partie saillante 17 de la périphérie de la poche 14, sur la pièce de tissu épais 11.
[0042] Le manchon, à l'état déplié, tel que représenté en figure 1, est de forme trapézoïdale.
Cette forme correspond approximativement au développé du membre supérieur. Toutefois,
la forme exacte du manchon à l'état déplié est bien entendu essentiellement fonction
de la façon dont on désire le mettre en place sur le membre à traiter. En outre, si
le manchon est destiné à un membre inférieur, il peut être souhaitable d'introduire
dans le manchon non seulement le membre inférieur proprement dit mais aussi le pied
correspondant, de sorte que le panneau peut alors avoir une forme particulière correspondant
à l'enveloppement du pied en même temps que l'enveloppement de la jambe.
[0043] L'application du manchon au membre supérieur est illustré en figures 2a, 2b.
[0044] Le manchon présente au moins une ligne de fermeture, coopérant avec des moyens de
fixation et de maintien du manchon à l'état enroulé autour du membre.
[0045] Ces moyens de fixation sont avantageusement des courroies souples étagées 21 fixées
sur un des bords latéraux de la feuille de tissu-support 11, coopérant avec des anneaux
22 de réception montés sur le bord opposé. La solidarisation de chaque courroie 21
avec la boucle 22 correspondante s'effectue par coincement, ou encore par liaison
ergot-oeillet, à la manière des ceintures à boucles.
[0046] Dans un autre mode de réalisation, et comme représenté en figure 1, les moyens de
fixation du manchon autour du membre à traiter peuvent être constitués d'un jeu de
bandes adhésives 23, 24 du type connu sous le nom commercial "Velcro". L'une des bandes
adhésives 23 est fixée sur la face intérieure de l'enveloppe-support, l'autre 24 étant
fixée sur la face extérieure. En outre, au moins une des bandes 24 présente une largeur
suffisante pour permettre l'adaptation du manchon à l'état enroulé à différentes conformations
et dimensions des membres à traiter.
[0047] On peut également envisager un système de fermeture à boutonnière ou à glissière,
ou laçage le long du bord externe de l'enveloppe.
[0048] Tout autre dispositif de fixation assurant une liaison étroite du manchon avec le
membre reste dans le cadre de la présente invention.
[0049] Le tube 16 d'alimentation de la poche souple 14 en liquide de densité élevée est
en communication avec un réservoir dudit liquide.
[0050] Un exemple d'installation de remplissage du manchon en mercure est représenté en
figure 4.
[0051] Dans cette installation, le réservoir 40 de mercure est monté sur un chariot mobile,
et est déplaçable verticalement. Le déplacement vertical du réservoir est une option,
non nécessaire pour l'efficacité de l'invention. Il permet d'ajuster la hauteur du
réservoir par rapport à celle du manchon, et le cas échéant de faire varier la hauteur
d'application de la pression statique du mercure dans le manchon par surélévation
du réservoir 40.
[0052] Le réservoir est guidé par paliers 41 déplaçables le long de colonnes verticales
de guidage 42. L'entraînement du réservoir en mouvement est assuré par un système
à câble de suspension 43 enroulé sur une bobine 44. L'enroulement et le déroulement
du câble 43 sont effectués par manivelle 45 ou moteur, par exemple du type pas à pas.
Un système d'engrenage 46, du type à vis sans fin, assure la stabilité du réservoir
dans une position quelconque.
[0053] Le réservoir est réalisé dans un matériau neutre vis-à-vis du liquide qu'il contient.
Dans le cas du mercure, le matériau est par exemple du PVC, ou tout autre matériau
neutre vis-à-vis de ce métal.
[0054] Le réservoir 40 est muni dans sa partie inférieure d'un orifice 47 d'écoulement,
en communication avec le tube 16 relié au manchon.
[0055] Dans le cas de l'utilisation d'un moteur de commande du déplacement vertical du réservoir,
le moteur peut être associé à des moyens de programmation et/ou des moyens d'indication
précise de la hauteur du réservoir.
[0056] Par ailleurs, le remplissage de la poche 14 en liquide de forte densité s'effectue
de préférence de façon progressive. La contenance de la poche, et sa forme définitive
à l'état rempli sont avantageusement prédéterminées, soit par la conformation et la
rigidité de la poche 14 elle-même, soit par l'effet de compression exercé par l'enveloppe-support
du manchon sur la poche 14. Ceci permet une répartition correcte du liquide à forte
densité dans la poche, avec une répartition correcte des efforts de compression sur
la portion de membre traitée.
[0057] L'évacuation du liquide de forte densité, après traitement, s'effectue par exemple
par abaissement du réservoir de mercure 40, et application en sens inverse du principe
des vases communicants utilisé pour le remplissage du manchon.
[0058] Un autre exemple d'installation de remplissage du manchon en mercure va maintenant
être décrit.
[0059] Comme illustré en figure 9, cette installation comprend un circuit d'air comprimé
et un circuit de circulation du mercure. Le circuit d'air comprimé comprend un compresseur
90 relié à un réservoir d'air comprimé 91 permettant d'une part d'envoyer de l'air
comprimé vers un vérin d'élévation de la gouttière (décrit ultérieurement) grâce à
une canalisation 92, et d'autre part vers une électrovanne 93. Cette électrovanne
commande une vanne pneumatique 94.
[0060] Le circuit de circulation du mercure comprend un réservoir de mercure 95 surmonté
d'un vase d'expansion souple 96. Ce réservoir de mercure présente une contenance variant
de 4 litres 30 à 5 litres 30, mais pourraît avoir une contenance supérieure, si nécessaire.
Le réservoir 95 est en communication avec une pompe à membrane 97 elle-même reliée
à la vanne pneumatique 94. Cette vanne pneumatique commande l'entrée du mercure dans
une canalisation 98 reliée à la poche souple 14 et dans une colonne manométrique 99.
[0061] Le fonctionnement de la circulation du mercure va maintenant être expliqué.
[0062] Le mercure stocké dans le réservoir 95 est envoyé vers la poche souple de traitement
14 par la pompe à membrane 97. Lorsque le niveau de mercure programmé, ou défini,
est atteint, l'électrovanne 93 commande l'entrée d'air sous pression dans la vanne
pneumatique 94 qui ferme le retour du mercure, conjointement la pompe 97 est arrêtée.
[0063] Un système d'automatismes permet de règler la durée et le nombre de cycles de traitement
par compression du membre à soigner. Lorsque le temps de traitement est atteint (par
exemple 7 minutes), le retour du mercure se fait par gravitation, après ouverture
de la vanne pneumatique 94. Il faut savoir que le nombre de cycles et la durée du
traitement sont déterminés empiriquement pour chaque malade. La circulation du mercure
se faisant en circuit fermé, ceci explique la nécessité du vase d'expansion souple
96.
[0064] La colonne manométrique 99 montée en parallèle avec la canalisation 98 donne la hauteur
du niveau de mercure désirée. Sur cette colonne 99 est placée une cellule à infra-rouge
100 mobile verticalement et placée par le manipulateur au niveau défini à atteindre.
Cette cellule 100 commande à la fois la fermeture du circuit de mercure et l'arrêt
de la pompe à membrane 97.
[0065] L'ensemble de l'installation est alimenté en 12 volts pour le compresseur et la pompe
à membrane et en 24 volts pour l'électrovanne.
[0066] De plus, l'appareil est protégé par un bloc de sécurité qui, en cas d'arrêt d'urgence,
de panne de secteur ou de surtension, coupe l'alimentation générale provoquant le
retour du mercure vers le réservoir 95.
[0067] En outre, l'utilisation d'une vanne pneumatique permet d'isoler le mercure et d'empêcher
tout contact électrique avec celui-ci ou tout contact avec des alliages constituant
les vannes électriques et risquant de réagir chimiquement avec le mercure.
[0068] Selon une caractéristique essentielle de l'invention, illustrée en figure 5, le manchon
de compression est utilisé en coopération avec une gouttière inclinable 50 de réception
du membre traité.
[0069] L'utilisation d'une gouttière inclinable permet de faire varier la hauteur différentielle
h entre l'extrémité inférieure et l'extrémité supérieure du manchon appliqué sur le
membre. Il en résulte que l'on peut régler le gradient de pression appliqué à la zone
à traiter.
[0070] Ce réglage du gradient de pression est donc complémentaire du réglage de l'intensité
de compression déterminé par la hauteur de la colonne de mercure, comme indiqué précédemment.
[0071] La figure 5 représente un premier mode de réalisation des moyens de réglage de l'inclinaison
de la gouttière 50.
[0072] La gouttière 50 est articulée à son extrémité inférieure sur un bâti fixe 51, autour
d'un axe horizontal 52.
[0073] Le réglage de l'inclinaison s'effectue par l'intermédiaire d'une tige 53 articulée
d'une part en 54 à proximité de l'extrémité supérieure de la gouttière 50, et d'autre
part en 55 sur un noyau 56 taraudé monté sur une vis sans fin 57.
[0074] La rotation de la vis sans fin, par manivelle 58 ou moteur à pas, entraîne le déplacement
horizontal du noyau qui agit sur l'inclinaison de la gouttière 50 par l'intermédiaire
de la tige 53.
[0075] De façon avantageuse, le noyau 56 comporte un onglet 59 se déplaçant en regard d'une
réglette graduée 60 indiquant l'angle d'inclinaison de la gouttière.
[0076] Bien entendu, les moyens d'inclinaison de la gouttière 50 peuvent également être
constitués d'un système à crémaillère, ou autre.
[0077] Le principe d'inclinaison de la gouttière 50 de réception du membre revêtu du manchon
est fondamental pour obtenir une bonne maîtrise du drainage de l'oedème, et une adaptation
précise du traitement à la pathologie du patient.
[0078] Un autre mode de réalisation d'une installation de gouttière inclinable supportant
le membre à traiter va maintenant être décrit en référence avec les figures 6 à 8.
[0079] Comme illustré en figures 6 et 7, l'installation de gouttière inclinable est fixée
à l'une de ses extrémités d'un bâti 70 supportant l'une des installations de remplissage
en mercure du manchon précédemment décrites.
[0080] Ladite installation comprend une gouttière 71 articulée à son extrémité supérieure
sur la partie supérieure du bâti autour d'un axe de rotation horizontal 72. La gouttière
71 est fixée sur un bras pivotant 73 et un chariot 74 ce qui permet de la déplacer
par rotation autour de l'axe 72 selon un angle variant de 0 à 90° par rapport à la
verticale.
[0081] La gouttière 71 est semblable à celle illustrée en figure 5. Selon une variante de
réalisation on peut prévoir que seule l'extrémité inférieure de la gouttière sera
munie de rebords assez élevés, afin de maintenir correctement le membre et que les
rebords des parties centrales et supérieures de la gouttière seront moins élevés afin
d'assurer un accès facile et confortable du membre entouré de sa poche 14 (voir figure
7). En outre, cette gouttière peut être télescopique de façon à l'adapter à la longueur
du membre à traiter.
[0082] Le bras pivotant 73 est aussi articulé sur le même axe de rotation 72. Comme illustré
en figure 8, ce bras pivotant a la forme d'une poutrelle constituée de deux fers en
C 75 se faisant face, cette poutrelle étant fermée à son extrémité supérieure 76 par
un cylindre 77 entourant l'axe de rotation 72 et à son extrémité inférieure 86 par
une butée 78.
[0083] Le chariot 74 est constitué de deux montants tubulaires de section rectangulaire,
solidaire l'un de l'autre, et montés l'un sur l'autre de façon décalée de sorte qu'une
partie de la face inférieure du montant supérieur 79 soit en contact avec une partie
de la face supérieure du montant inférieur 80. Le montant supérieur 79 est percé à
ses deux extrémités d'orifices 81 permettant le passage d'un axe 82 portant à chacune
de ses extrémités une roulette 83. Les dimensions du montant 79 et des roulettes 83
sont calculées de façon que le montant puisse se déplacer à l'intérieur du bras pivotant
73 et que les roulettes 83 puissent rouler librement à l'intérieur des fers en C 75.
[0084] Le montant inférieur 80 porte à son extrémité inférieure une roulette 84 lui permettant
de rouler sur le sol. On peut ainsi allonger ou réduire la longueur totale du bras
pivotant et du chariot et donc modifier l'angle d'inclinaison de l'ensemble.
[0085] En outre, l'extrémité inférieure 86 du bras pivotant 73 porte une béquille 85 mobile
en rotation autour d'un axe perpendiculaire à l'axe longitudinal dudit bras. Cette
béquille 85 est mobile et peut être rabattue le long du bras pivotant, (la gouttière
71 étant alors parallèle au bras pivotant), ou être placée à environ 45° par rapport
au bras pivotant. La béquille peut être bloquée dans cette deuxième position par des
ergots 87 prévu à son extrémité libre et coopérant avec des évidements (non représentés)
prévus à cet effet sur la face inférieure de la gouttière 71.
[0086] Le fonctionnement du dispositif va maintenant être expliqué plus en détail.
[0087] La figure 6 illustre la position de repos, dans laquelle la gouttière 71 est verticale.
Dans cette position, la béquille 85 est couchée et le chariot 74 est vertical; ensuite,
on peut, tout en laissant la béquille couchée sur le bras pivotant, déplacer le chariot
5 vers la gauche sur la figure 7) de façon à faire varier l'angle d'inclinaison de
0 à 40° par rapport à la verticale. En relevant la béquille on parcourt la gamme allant
de 40° à 90° par rapport à la verticale. Comme illustré en figure 7 le déplacement
du chariot 74 est assuré par un vérin 88, par exemple un vérin pneumatique actionné
par le compresseur 90. Ledit vérin est placé à l'intérieur du bâti et l'une de ses
extrémités est reliée à la partie supérieure du bras pivotant 73.
[0088] Le dispositif de l'invention constitue ainsi un appareillage maniable et peu onéreux
de traitement efficace et gradué des oedèmes.
[0089] L'invention n'est pas limitée aux exemples de réalisation ci-dessus décrits pour
lesquels on pourra prévoir d'autres variantes de réalisation sans pour autant sortir
du cadre de l'invention.
1) Dispositif de traitement médical, notamment pour la résorption d'oedèmes du membre
inférieur ou supérieur du corps humain, caractérisé en ce qu'il est constitué d'un
manchon de compression comprenant une poche souple (14) étanche destinée à être remplie
d'un fluide de forte densité, ladite poche (14) coopérant avec des moyens de fixation
(21, 22; 23, 24) dudit manchon à l'état étroitement enroulé autour du membre à traiter.
2) Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit manchon comprend
également une enveloppe-support (11, 12) externe enfermant au moins partiellement
ladite poche (14).
3) Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite enveloppe est
constituée sur sa face extérieure d'un tissu de forte résistance (11), et sur sa face
intérieure d'un tissu souple (12), lesdites pièces de tissu (11, 12) étant reliées
l'une à l'autre sur au moins certaines portions de leurs bordures.
4) Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite enveloppe souple
présente une découpe sensiblement trapézoïdale à l'état déplié.
5) Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens de fixation
du manchon sont constitués par un jeu de courroies (21) coopérant chacune avec une
boucle de réception (22), montées de part et d'autre d'au moins une ligne de fermeture
du manchon.
6) Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens de fixation
sont constitués d'au moins une paire de bandes adhésives (23, 24) complémentaires
disposées chacune de part et d'autre d'au moins une ligne de fermeture du manchon.
7) Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite enveloppe souple
présente une découpe telle qu'elle enveloppe étroitement le membre inférieur, y compris
le pied, à l'état replié.
8) Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit manchon coopère
avec une gouttière (50, 71) inclinable de réception du membre revêtu dudit manchon
de compression.
9) Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que la gouttière (50, 71)
est inclinable grâce à un dispositif comprenant un bras pivotant (73) articulé en
rotation autour d'un axe (72) solidaire d'un bâti fixe (70), la gouttière (71) reposant
sur la face supérieure de ce bras pivotant, la face inférieure dudit bras pivotant
reposant sur un chariot (74) mobile horizontalement et assurant le changement d'inclinaison
du bras pivotant (73).
10) Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce que la gouttière (71) est
inclinée par rapport au bras pivotant (73) par une béquille (85).
11) Dispositif selon la revendication 8, 9 ou 10, caractérisé en ce que la gouttière
(50, 71) est télescopique.
12) Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit manchon coopère
avec un réservoir (40) dudit fluide à forte densité par l'intermédiaire d'un tube
d'alimentation (16), ledit réservoir (40) étant mobile en hauteur par rapport audit
manchon.
13) Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit manchon coopère
avec un réservoir (95) dudit fluide à forte densité par l'intermédiaire d'une pompe
à membrane (97), d'une vanne pneumatique (94) et d'une canalisation (98).
14) Dispositif selon la revendication 13, caractérisé en ce que l'entrée d'air dans
la vanne pneumatique (94) est commandée par une électrovanne (93) reliée à un compresseur
(90) et un réservoir d'air (91).
15) Dispositif selon la revendication 13 ou 14, caractérisé en ce que la canalisation
(98) est munie d'une colonne manométrique (99) réglable par une cellule à infra-rouge
(100).
16) Dispositif selon la revendication 13, 14 ou 15, caractérisé en ce que le réservoir
(95) est muni d'un vase d'expansion (96).
17) Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit liquide à forte
densité est le mercure.