[0001] L'invention concerne l'extension de la période de fonctionnement des installations
utilisées pour le revêtement d'objets par des matières liquides, par exemple par
peinture ou électrodéposition. Elle concerne en particulier une extension pratiquement
indéfinie du fonctionnement de ces installations qui ne nécessitent donc plus de décapage
ni de nettoyage. et peuvent donc être considérées comme "auto-nettoyantes". Elle concerne
aussi des installations permettant une récupération de la matière fluide qui n'est
pas fixée sur les objets à revétir. Elle concerne aussi des éléments mobiles de telles
installations, tels que des caillebotis et des chariots.
[0002] Les installations de revêtement par une matière liquide, par exemple par peinture
ou électrodéposition, doivent être nettoyées fréquemment. En effet, la peinture s'accumule
sur les parties fixes et mobiles des installations et finit par former, aprés séchage,
des poussières ou des écailles qui peuvent tomber sur les objets en cours de revêtement.
Comme les objets présentant des défauts de revêtement doivent être retraités ou sont
parfois même perdus, il est essentiel que les installations soient toujours aussi
propres que possible. La technique habituelle est le décapage et le nettoyage de ces
installations par des solvants. Ces opérations de décapage et de nettoyage non seulement
nécessitent beaucoup de main d'oeuvre et consomment des solvants, mais encore présentent
des dangers du fait de la toxicité des solvants. Le coût de ces opérations est encore
augmenté du coût d'immobilisation de l'installation pendant ces opérations. On a donc
conçu certaines de ces installations de manière qu'elles puissent être démontées facilement
et que leur nettoyage soit accéléré. Cependant, une telle réalisation démontable
augmente le coût initial de l'installation. Enfin, dans ces installations connues,
toutes les peintures qui se sont accumulées sur leurs différentes parties sont perdues
et ne peuvent pas être récupérées.
[0003] On a déjà proposé de remédier à certains de ces inconvénients par revêtement de parties
de l'installation par une couche pelable qui, lorsqu'une quantité suffisante de peinture
s'est accumulée, peut être retirée par simple pelage et laisse une surface propre.
Un nouveau revêtement pelable peut alors être appliqué sur cette surface propre. Un
tel revêtement pelable peut être formé d'acétochlorure de polyvinyle dissous dans
une cétone. L'application d'un revêtement pelable prend du temps et consomme des produits.
Elle est donc coûteuse. Elle met en oeuvre des solvants qui sont toxiques. Enfin,
ce procédé ne convient pas à toutes les installations ; en effet, il ne faut pas que
le revêtement pelable soit porté à une température élevée, car il perd alors sa pelabilité
et toute utilité.
[0004] L'invention concerne la suppression des opérations de nettoyage, par utilisation
d'un revêtement antiadhérent, empêchant l'accrochage des matières liquides telles
que les peintures. Un tel revêtement antiadhérent doit non seulement avoir d'excellentes
propriétés de répulsion des matières appliquées (il ne doit pas être mouillé par les
liquides), mais encore il ne doit pas perturber les opérations de peinture et autres,
et ne doit pas se dégrader pendant son utilisation.
[0005] On connaît déjà des revêtements antiadhérents, par exemple à base de silicone. Ces
revêtements sont totalement inutilisables dans les installations de peinture et analogues,
car des quantités extrèmement faibles de silicone perturbent le processus de peinture
par introduction de défauts d'aspect. Pour cette raison, les spécialistes dans le
domaine des peintures considèrent que l'utilisation de silicones dans de telles installations
est totalement exclue.
[0006] On connaît aussi, dans un autre domaine technique, l'utilisation de polymères fluorés
destinés à former un revêtement antiadhérent. On connaît ainsi des ustensiles tels
que les poêles et les fritteuses. Dans ces applications, une matière qui est au contact
du revêtement, par exemple un aliment essentiellement solide, ne doit pas accrocher
au revêtement, bien qu'elle reste au contact de celui-ci pendant un certain temps
(temps de cuisson des aliments par exemple) ; le nettoyage est ensuite facilité par
entraînement de la matière solide restant sur le revêtement, par exemple par un courant
d'eau, les liquides restants étant enlevés essentiellement par un détergent à vaisselle.
[0007] La demande de brevet français n° 2 513 906 décrit un procédé et une composition permettant
la formation d'un revêtement antiadhérent et auto-lubrifiant à base de résines fluorées.
Ce document ne suggère aucunement l'application de tels revêtements aux installations
de revêtement en général ou aux cabines de peinture en particulier.
[0008] Un autre problème qui se pose dans le domaine du revêtement par des matières liquides
et notamment dans le domaine des peintures, est que de fines poussières solides qui
sont très souvent présentes dans les installations de revêtement, se fixent sur les
objets et introduisent des défauts dans le revêtement. Pour ces raisons, l'air qui
circule dans ces installations est filtré afin que les poussières soient éliminées
autant que possible. Cependant, il reste toujours des poussières qui risquent de créer
des défauts de revêtement. Il est donc souhaitable que ces fines poussières soient
supprimées, ou au moins fixées.
[0009] On a déjà utilisé un revêtement de "Teflon" dans une cabine de pulvérisation de cabine
de revêtement électrostatique de pièces par une matière pulvérulente. Ainsi, le brevet
européen n° 0 123 967 décrit une cabine de pulvérisation pour installations électrostatiques
de revêtement par poudre dont les parois portent un revêtement d'un matériau électriquement
isolant d'au moins 0,5 mm d'épaisseur. Ce matériau est choisi dans le groupe qui
comprend le PVC, le "Teflon", le polyéthylène et le "Nylon". Ce document indique
qu'on peut obtenir une réduction de l'accrochage d'une poudre en réalisant des parois
ayant une surface lisse. Selon ce document, une "surface lisse" est une surface formée
par plusieurs panneaux qui ont été "liés le long de leurs bords de manière à présenter
une surface lisse". Il s'agit donc d'une surface qui est "lisse" d'un point de vue
macroscopique. Par ailleurs, l'énumération des matériaux recouvre, sans préférence,
quatre des plus grandes familles de polymères : les polymères vinyliques, les polymères
fluorés, les polyoléfines et les polyamides. Il est donc manifeste que ce document
n'indique aucun effet particulier distinguant les polymères fluorés des autres polymères.
[0010] Un autre problème qui se pose dans le domaine du revêtement par des matières liquides,
et notamment dans le domaine des peintures, est que la quantité de la matière liquide
qui se dépose réellement sur les objets à revétir est à peine de l'ordre du quart
ou du tiers de la quantité totale projetée. Ainsi, une quantité de l'ordre des deux
tiers aux trois quarts de la matière est perdue. Il serait souhaitable de la récupérer,
au moins en partie, sous une forme permettant sa réutilisation.
[0011] L'invention concerne une application nouvelle du procédé de revêtement par un polymère
fluoré à l'extension de la période de fonctionnement sans nettoyage d'installations
utilisées pour le revêtement d'objets par des matières liquides, par exemple des
peintures, des laques, des vernis, des liquides de revêtement électrostatique, etc.
Cette application nouvelle de ce procédé donne des résultats nouveaux et imprévus.
D'abord, les matières liquides de revêtement qui sont utilisées normalement pour leurs
excellentes propriétés d'accrochage sur les objets à revêtir, se séparent cependant
des revêtements polymères fluorés. Ensuite, les fines poussières de matières solides
qui, lorsqu'elles se déposent sur les objets, risquent d'introduire des défauts,
sont retenues électrostatiquement par les polymères fluorés. Ainsi, une simple projection
occasionnelle d'eau suffit à l'entraînement de ces poussières hors des installations,
aprés leur retenue par le polymère fluoré. Enfin, comme la matière liquide se sépare
facile ment des surfaces de l'installation, elle peut être récupérée facilement,
au moins en grande partie.
[0012] Plus précisément, l'invention concerne un procédé d'extension de la période de fonctionnement
sans nettoyage d'installations utilisées pour le revêtement d'objets par des matières
liquides et dans lesquelles des matières liquides de revêtement sont appliquées sur
les objets par projection de ces matières liquides sur des parties au moins de l'installation
; ce procédé comprend, avant la première utilisation ou avant la mise en service après
un nettoyage, c'est-à-dire avant salissure de l'installation par les matières liquides,
l'application d'un polymère fluoré à l'installation ou au moins à des parties de celle-ci
qui sont susceptibles de recevoir les matières liquides projetées.
[0013] Lorsque le polymère fluoré est sous forme d'une composition liquide ou pulvérulente,
il est avantageux que le procédé comporte en outre la cuisson des parties d'installation
qui sont revêtues du polymère fluoré afin que celui-ci forme un revêtement protecteur
adhérant de façon permanente auxdites parties d'installation et empêchant l'adhérence
mécanique et chimique des matières liquides.
[0014] Lorsque le polymère fluoré est appliqué sous forme d'une poudre, il est avantageux
que la cuisson assure son frittage.
[0015] Dans un mode de réalisation particulier, l'application du polymère fluoré comporte
le collage d'un film de polymère fluoré sur une partie de l'installation au moins.
[0016] De préférence, le polymère fluoré est choisi dans le groupe qui comprend les polymères
et copolymères perfluorés, les polymères et copolymères partiellement fluorés, les
polymères et copolymères perfluoroalcoxylés, les copolymères et copolymères perhalogénés
contenant du fluor, et les mélanges de ces polymères et/ou copolymères les uns avec
les autres et/ou avec d'autres polymères et/ou copolymères. En particulier, il est
avantageux que le polymère fluoré soit choisi dans le groupe qui comprend le polyté
trafluoréthylène, le polychlorotrifluoréthylène, le polyfluorure de vinylidène, le
poly(éthylène-propylène) perfluoré, les copolymères d'éthylène et de tétrafluoréthylène,
et les mélanges de ces polymères et/ou copolymères les uns avec les autres ou avec
d'autres polymères et/ou copolymères.
[0017] En outre, il est avantageux que le procédé comprenne, avant le revêtement de l'installation
ou de parties de celle-ci par le polymère fluoré, la préparation de la surface de
l'installation ou de parties de celle-ci, avec éventuellement application d'une couche
d'accrochage. En particulier, cette couche d'accrochage peut être une couche d'un
adhésif convenable lorsque le polymère est sous forme d'un film à coller.
[0018] Pendant l'utilisation de l'installation, le procédé comporte en outre, périodiquement,
un simple lavage par projection d'eau ou d'un autre liquide de nettoyage sur l'installation
ou sur lesdites parties de celle-ci, sans démontage des parties fixes, afin que les
poussières retenues électrostatiquement par le polymère fluoré soient entraînées,
si bien que la période de fonctionnement sans nettoyage peut être prolongée de manière
pratiquement indéfinie.
[0019] L'invention concerne aussi une installation de revêtement d'objets par des matières
liquides, telle qu'une cabine de peinture ou d'électrodéposition, une installation
de revêtement électrostatique ou une étuve de cuisson d'un revêtement, cette installation
comprenant des parties qui sont protégées par mise en oeuvre du procédé décrit dans
les paragraphes précédents.
[0020] Une installation peut comporter des parties fixes et/ou des parties mobiles, démontables
ou non. Des exemples de parties mobiles non démontables sont les convoyeurs des cabines
de peinture, et des exemples de parties mobiles démontables sont les balancelles utilisées
pour le support de pièces.
[0021] Bien que l'invention s'applique surtout aux parties fixes des installations qui posent
le problème précité de nettoyage, et que les parties mobiles puissent être démontées
pour être nettoyées en dehors de l'installation, elle s'applique aussi à la protection
des éléments mobiles de ces installations.
[0022] Un avantage important de l'invention est qu'elle permet la récupération des matières
liquides ou pulvérulentes utilisées, si bien que la quantité de matière gaspillée
est considérablement réduite par rapport aux installations actuellement utilisées.
[0023] Il est trés avantageux que cette installation comporte des dispositifs de récupération
des matières liquides ou pulvérulentes qui sont projetées mais n'adhèrent pas à l'installation,
par exemple des rigoles disposées au bas de parois verticales ou inclinées.
[0024] Un autre avantage de ces installations est que, contrairement aux installations utilisées
de manière classique et qui sont réalisées sous forme démontable afin que leur nettoyage
soit facilitée, les installations selon l'invention peuvent être de type non démontable,
c'est-à-dire peuvent être fabriquées avec un coût inférieur à celui des installations
classiques.
[0025] Un autre avantage est le fait que les surfaces revêtues du polymère fluoré constituent
des pièges à poussière. L'enlèvement des poussières peut être facilement réalisé,
par exemple par simple lavage au jet d'eau.
[0026] Il faut noter que, dans le présent mémoire, l'expression "application d'un polymère
fluoré" et les expression analogues indiquent non seulement le revêtement par une
composition fluide contenant un tel polymère, mais aussi l'application d'une feuille
ou d'un organe mince formé d'un tel polymère. Ces expressions s'appliquent aussi à
la réalisation de parties formées par le polymère fluoré massif, bien que seules de
petites parties de l'installation soient formées en général d'un tel polymère massif,
pour des raisons de coût. L'invention concerne donc aussi la formation de "rideaux"
constituées de feuilles de polymères fluorés, sans support sur leur longueur.
[0027] L'invention concerne aussi un élément mobile destiné à une installation de revêtement
par une matière liquide telle que définie dans les paragraphes précédents, portant
un revêtement d'un polymère fluoré disposé sur la plus grande partie de sa surface
au moins.
[0028] Elle concerne aussi un tel élément mobile qui comprend plusieurs parties fixées
les unes aux autres, chaque partie portant un revêtement d'un polymère fluoré.
[0029] Dans un mode de réalisation avantageux, l'élément mobile constitue un chariot de
support d'une carrosserie d'automobile. Dans un autre mode de réalisation, l'élément
mobile constitue un caillebotis.
[0030] A cet effet, l'invention concerne l'application, à la plus grande partie au moins
de la surface des éléments mobiles, d'un revêtement d'un polymère fluoré par un procédé
classique, par exemple par pulvérisation, par collage ou sous forme d'éléments thermorétractables.
Cependant, lorsque le revêtement d'éléments mobiles de forme compliquée est difficile,
ces éléments peuvent être réalisés sous une forme démontable afin que des parties
d'éléments soient revêtues séparément. Ces parties sont ensuite associées les unes
aux autres et ne sont plus démontées.
[0031] Dans un mode de réalisation, le revêtement présente des variations d'épaisseur au
niveau des cavités et des saillies de l'élément mobile, le revêtement ayant été formé
par pulvérisation. Dans un autre mode de réalisation, le revêtement a une épaisseur
sensiblement constante sur la plus grande partie de sa surface, le revêtement ayant
été formé par application d'une feuille ou d'un film d'épaisseur sensiblement constante.
Dans ce dernier cas, il est très avantageux que le revêtement soit formé par application
d'une gaine thermorétractable d'épaisseur sensiblement constante.
[0032] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront mieux de la description
détaillée qui suit d'exemples de mise en oeuvre de l'invention, faite en référence
au dessin annexé sur lequel :
- la figure 1 est une vue schématique en plan de la partie inférieure d'une cabine
de peinture selon l'invention, au-dessous de caillebotis qui en forment le plancher
;
- la figure 2 est une coupe schématique suivant la ligne 2-2 de la figure 1 ;
- la figure 3 est une élévation latérale d'une partie de la cabine des figures 1
et 2 ;
- la figure 4 est une vue partielle en plan d'un caillebotis selon l'invention ;
- la figure 5 est une coupe suivant la ligne 2-2 de la figure 4 ;
- la figure 6 est une vue en plan d'une partie d'un chariot de support de carrosserie
; et
- la figure 7 est une coupe suivant la ligne 4-4 de la figure 6.
[0033] Bien que l'invention s'applique à des installations destinées au revêtement de matières
liquides très diverses, telles que les peintures, laques, vernis, etc, et à des techniques
très différentes, telles que le revêtement par pulvérisation pneumatique ou électrostatique,
on la décrit, dans la suite du présent mémoire, en référence à une installation de
peinture, sans que l'invention soit limitée à cette application.
[0034] On considère l'exemple des cabines de peinture. Celles-ci comportent un enceinte
ventilée à l'intérieur de laquelle s'effectuent des opérations de pistolage, manuelles
ou automatiques ; la ventilation aspire le brouillard de peinture en excédent et les
solvants afin qu'ils ne puissent pas refluer vers l'opérateur. L'installation comprend
donc essentiellement une enceinte fixe et un dispositif de ventilation raccordé à
l'enceinte au niveau de parois ou d'un plancher perforé (caillebotis). L'air chargé
de buées de peinture ou de vernis subit une filtration par exemple par passage dans
des filtres ou par lavage par un liquide. Les installations comportent des cloisons
fixes ou mobiles, des tables, des cheminées, des déflecteurs, des ventilateurs, etc
qui risquent tous de recevoir la matière liquide projetée en quantité plus ou moins
grande. La plupart de ces éléments est formée de tôle d'acier, par exemple électrozinguée.
[0035] Dans les installations classiques, les différents éléments sont souvent démontables,
et la matière liquide s'accumule sur eux. Selon l'invention, ces éléments peuvent
ne pas être démontables ; en outre, comme il est souhaitable que la matière liquide
ou pulvérulente appliquée soit récupérée, ils comportent de préférence, à leur extrémité
inférieure, un dispositif de récupération.
[0036] Plus précisément, les figures 1 et 2 représente une partie importante d'une cabine
de peinture selon l'invention. Entre les parois 10 de la cabine et au-dessous du
plancher formé de caillebotis 12, le fond est incliné vers la partie centrale qui
comporte une rigole inclinée 14, clairement représentée sur la figure 3. Chaque côté
du fond est divisé en caissons externes 16 et en caissons internes 18 ayant des parois
inclinées et raccordés au niveau d'orifices 20 à des conduits 22 qui rejoignent des
canalisations inclinées 24.
[0037] Lors d'une opération de peinture, des pièces défilent dans la cabine (de haut en
bas ou de bas en haut sur la figure 1) et reçoivent une projection de peinture. La
plus grande partie de la peinture n'est pas retenue par les pièces et soit tombe sur
les caillebotis et s'écoule dans les caissons, soit parvient sur les parois et glisse
le long de celles-ci vers les caissons externes, les conduits 22 et les canalisations
24. Ces dernières sont de préférence raccordées à une cuve de récupération.
[0038] Etant donné l'absence d'adhérence de la matière projetée au polymère fluoré de l'installation
selon l'invention, avant chaque changement de qualité de peinture, la peinture du
lot précédent (dont une partie du solvant s'est éventuellement évaporée) peut être
facilement récupérée et elle ne risque pas de polluer la peinture utilisée ultérieurement.
Dans une variante, l'ensemble de la cabine est réalisé de manière que la plus grande
partie de la peinture puisse être récupérée. Dans ce cas, l'installation comporte
de préférence la circulation du courant d'air d'entraînement des buées dans un dispositif
de récupération, par exemple à cyclone, avant lavage par un liquide aqueux.
[0039] Les figures 4 et 5 représentent un exemple de caillebotis démontable selon l'invention.
Sur ces figures, la référence 110 désigne des longerons, la référence 112 des traverses
et la référence 114 une cornière d'extrémité. On note que les deux faces de la cornière
114 ont été coupées à chaque extrémité de manière qu'elles forment un flasque 116.
Le flasque 116 et l'extrémité des longerons 110 de bord ont des trous placés en regard
et destinés au passage d'un organe de fixation 118, représenté sous forme d'un rivet
sur la figure 4. Bien entendu, il peut aussi s'agir d'un boulon.
[0040] On note que les longerons 110 et les traverses 112 ont des découpes leur permettant
de s'emboîter mutuellement et formant un ensemble imbriqué qui ne peut pas être démonté.
Les traverses ont une découpe tournée vers l'avant sur la figure 4, pour tous les
longerons, sauf pour les deux longerons placés aux bords, la découpe étant formée
de l'autre côté de la traverse. De même, les longerons de bord ont des découpes tournées
vers l'avant de la figure 4, et les longerons centraux ont des découpes tournées vers
l'arrière. Bien entendu, toute disposition commode peut être utilisée, mais il est
avantageux que les traverses et les longerons ne puissent pas être extraits du caillebotis
lorsque les quatre organes 118 de fixation ont été montés.
[0041] Les figures 6 et 7 représentent une extrémité d'un chariot de support d'une carrosserie,
destiné à avancer dans une cabine de peinture. Le chariot comporte deux patins 120
ayant une extrémité avant inclinée. Les deux patins 120 portent deux arceaux 122 qui
portent eux-mêmes deux longerons 124 sur lesquels sont montés les axes 126 de positionnement
de carrosserie. A l'extrémité de chaque patin 120, un tronçon 128 de patin comporte
une série de trous 130 destinés au passage de boulons 132. Les boulons 132 peuvent
passer dans des paires de trous différentes afin que la position du tronçon 128 de
patin puisse être réglée suivant la longueur de la carrosserie qui doit être portée.
Sur la figure 7, les longerons 124 sont fixés sur les arceaux 122 par des boulons
134, et les arceaux 122 sont eux-mêmes fixés aux patins 120 par des boulons 136. En
outre, chaque longeron 124 comporte une série de trous 138 permettant le réglage de
la position des axes 126 de positionnement.
[0042] Ainsi, le caillebotis des figures 4 et 5 et le support des figures 6 et 7 peuvent
être démontés chacun en organes séparés. Bien que le caillebotis et le support puissent
être munis d'un revêtement par projection d'un polymère fluoré sur toutes les surfaces
apparentes, il est cependant souhaitable, selon un perfectionnement de l'invention,
que chacune de leur parties soit revêtue séparément. De cette manière, le revêtement
du polymère fluoré peut être formé sur toutes les parties de l'élément, même dans
les coins et sur des parties non apparentes. Ainsi, les faces de contact des patins
120 et des tronçons 128 peuvent être munies d'un revêtement fluoré.
[0043] Les installations, leurs éléments fixes ou mobiles et des parties de tels éléments
peuvent être revêtus par divers procédés. Par exemple, le revêtement peut être formé
par projection d'une composition fluide contenant un tel polymère. De tels polymères,
et leur conditions de mise en oeuvre, sont bien connus des hommes du métier, comme
l'indiquent les exemples donnés dans la suite. Le revêtement peut aussi être appliqué
sous forme d'une feuille de film, collée sur un élément de grande surface par utilisation
d'une colle de type connu. Le revêtement peut aussi être formé par disposition d'une
gaine thermorétractable sur un organe de forme géométrique simple qui est ensuite
passé à l'étuve afin que la gaine thermorétractable de revêtement rétrécisse et vienne
serrer l'organe sur lequel elle est montée. Cette dernière technique s'applique particulièrement
bien à des éléments rectilignes ou courbes de forme simple et convient par exemple
aux longerons et traverses des caillebotis.
[0044] Un avantage important des installations selon l'invention est qu'un nettoyage trés
simple, au jet d'eau par exemple, permet l'enlèvement de toute la matière de revêtement
qui reste. Lors d'un changement de qualité de matière, par exemple de peinture, l'installation
peut être facilement débarrassé de toute la peinture précédente. La nouvelle peinture
utilisée n'est donc pas polluée par une ancienne peinture et peut être récupérée et
réutilisée.
[0045] Bien que l'invention ne soit pas limitée par une quelconque théorie destinée à expliquer
les résultats obtenus, on considère que deux phénomènes sont importants. Indépendamment
du phénomène physique "macroscopique" de suppression des grosses cavités, décrit dans
le brevet européen précité n° 0 123 967, un phénomène physique "microscopique" d'absence
de rugosité et un phénomène chi- mique d'antiadhérence semblent primordiaux. En effet,
le polytétrafluoréthylène, qui est le "Teflon" le plus courant, subit habituellement,
aprés mise sous forme d'un revêtement, un frittage qui laisse une surface ayant une
certaine rugosité au point de vue microscopique. Ce "Teflon" a des propriétés moins
bonnes, dans le cadre de l'invention, que d'autres polymères fluorés tels qu'un polymère
alcoxylé perfluoré sous forme d'un film calandré. De manière générale, un même polymère
fluoré donne de meilleurs résultats sous forme calandrée que sous forme frittée. Il
est donc avantageux que les parties d'installation qui ont une forme plate ou cylindrique
soient revêtues par collage d'un film et que seules les parties de forme plus complexe
soient revêtues par pulvérisation d'une composition liquide et cuisson.
[0046] On a ainsi déterminé qu'on obtenait les meilleurs résultats avec des polymères fluorés
thermoplastiques appliqués sous forme de films minces collés.
[0047] Comme l'invention a essentiellement pour objet le défaut d'adhérence de matières
liquides, il n'est pas nécessaire que le revêtement ait une grande épaisseur. Celle-ci
peut être par exemple comprise entre quelques microns et quelques centaines de microns.
Comme l'utilisation d'une plus grande épaisseur est plus coûteuse, l'épaisseur ne
dépasse pas 500 microns.
[0048] On considère maintenant, à titre purement illustratif, des exemples de polymères
fluorés qui conviennent à la mise en oeuvre de l'invention et qui peuvent être de
différents types.
[0049] Parmi les types principaux de polymères cités précédemment, on peut utiliser par
exemple le "Teflon" PTFE, essentiellement constitué de polytétrafluoréthylène. Il
peut être appliqué par pulvérisation pneumatique, de préférence en deux couches formées
sur une couche d'accrochage. Il est cuit de préférence à une température supérieure
à 370 °C.
[0050] Un autre polymère fluoré qui convient est le "Teflon" FEP qui est un copolymère fluoré
d'éthylène et de propylène. Il est aussi appliqué par pulvérisation, en deux couches
de préférence, avantageusement sur une couche d'accrochage. La cuisson finale doit
être réalisée à au moins 370°C afin que le polymère soit fritté.
[0051] Un autre polymère qui peut être utilisé est le "Teflon-P" PFA qui est un polymère
alcoxylé perfluoré. Ce polymère est avantageusement appliqué en poudre, par pulvérisation
ou au trempé. Il peut être appliqué en une seule couche, de préférence sur une couche
d'accrochage. La cuisson est aussi de préférence réalisée à plus de 370°C. Ce polymère
existe aussi en film qui est trés utile sous forme collée.
[0052] Les polymères "Xylan", par exemple des qualités 8340, 8800 et 8840 peuvent aussi
être utilisées.
[0053] On considère maintenant un exemple particulier de mise en oeuvre de l'invention sur
un panneau de cloison d'une cabine de peinture.
[0054] La face d'un panneau d'acier destinée à être tournée vers l'intérieur de la cabine
de peinture a subi un sablage par de l'alumine à grains de dimension inférieure à
0,12 mm, puis un dégraissage. Le polymère fluoré utilisé était du type "Xylan" 8840/2618
et il a été appliqué en deux couches. Aprés application d'une première couche, celle-ci
a été séchée pendant une douzaine de minutes à 150°C, afin que le solvant s'évapore,
et elle a été revêtue d'une seconde couche qui a aussi subi un séchage à 150°C pendant
douze minutes environ. Ensuite, l'ensemble du revêtement a subi une cuisson pendant
six minutes à 395°C.
[0055] Le panneau a été ensuite monté sur une cloison de cabine de peinture dans laquelle
ont été réalisées successivement des applications de laques acryliques, glycérophtaliques
et polyuréthanes. Aucune des laques n'a accroché au revêtement fluoré qui est resté
complètement dépourvu de toute gouttelette de laque.
[0056] Le panneau a ensuite été démonté et placé horizontalement, avec de la peinture,
un apprêt ou une laque stagnant sur lui, pendant plusieurs jours, dans une étuve
de cuisson. Selon la matière cuite, la température était comprise entre 160 et 210°C.
Aucune matière n'est restée accrochée au revêtement fluoré aprés la cuisson. Le panneau
a été ensuite remis en place dans la cabine de peinture et réutilisé. Il a donné les
mêmes résultats qu'initialement.
[0057] Ainsi, les installations protégées selon l'invention peuvent être utilisées aussi
bien dans les installations fonctionnant à température ambiante que dans les installations
dans lesquelles les peintures et autres revêtements subissent une cuisson.
[0058] Les hommes du métier connaissent les techniques générales d'application des polymères
fluorés selon l'invention. On ne les décrit donc pas plus en détail.
1. Procédé d'extension de la période de fonctionnement sans nettoyage d'installations
utilisées pour le revêtement d'objets par des matières liquides, et dans lesquelles
des matières liquides de revêtement sont appliquées sur les objets par projection
de ces matières liquides sur des parties au moins de l'installation fixe, ledit procédé
étant caractérisé en ce qu'il comprend, avant la première utilisation ou avant la
mise en service aprés un nettoyage, c'est-à-dire avant salissure de l'installation
par les matières liquides, l'application d'un polymère fluoré à l'installation ou
au moins à des parties de celle-ci qui sont susceptibles de recevoir les matières
liquides projetées.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le polymère fluoré est
sous forme d'une composition liquide ou pulvérulente, et le procédé comporte en outre
la cuisson des parties d'installation qui sont revêtues du polymère fluoré afin que
celui-ci forme un revêtement protecteur adhérant de façon permanente auxdites parties
d'installation et empêchant l'adhérence mécanique et chimique des matières liquides.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le polymère
fluoré est choisi dans le groupe qui comprend les polymères et copolymères perfluorés,
les polymères et copolymères partiellement fluorés, les polymères et copolymères perfluoroalcoxylés,
les polymères et copolymères perhalogénés contenant du fluor, les mélanges de ces
polymères et copolymères les uns avec les autres et avec d'autres polymères et copolymères.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que le polymère fluoré est
choisi dans le groupe qui comprend le polytétrafluoréthylène, le polychlorotrifluoréthylène,
le polyfluorure de vinylidène, le poly(éthylène-propylène) perfluoré, les copolymères
d'éthylène et de tétrafluoréthylène, les mélanges de ces polymères et copo lymères
les uns avec les autres et avec d'autres polymères et copolymères.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
qu'il comprend, avant le revêtement de l'installation ou de parties de celle-ci par
le polymère fluoré, la préparation de la surface de l'installation ou de parties
de celle-ci, avec éventuellement application d'une couche d'accrochage.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
qu'il comporte en outre, périodiquement, un simple lavage par projection d'eau ou
d'un autre liquide de nettoyage sur l'installation ou sur lesdites parties de celle-ci,
sans démontage des parties fixes, afin que les poussières retenues électrostatiquement
par le polymère fluoré soient entraînées, si bien que la période de fonctionnement
sans nettoyage peut être prolongée de manière pratiquement indéfinie.
7. Installation de revêtement d'objets par des matières liquides, telle qu'une cabine
de peinture ou d'électrodéposition, une installation de revêtement électrostatique
ou une étuve de cuisson d'un revêtement, caractérisée en ce qu'elle comprend des parties
qui sont protégées par mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
précédentes, le revêtement de polymère fluoré ayant une épaisseur inférieure à 500
microns.
8. Installation selon la revendication 7, caractérisée en ce qu'elle comporte des
dispositifs de récupération des matières liquides ou pulvérulentes qui sont projetées
mais n'adhèrent pas à l'installation.
9. Installation selon l'une des revendications 7 et 8, caractérisée en ce que le polymère
fluoré est sous forme d'un film collé sur une partie de l'installation au moins.
10. Elément mobile destiné à une installation de revêtement par une matière liquide,
caractérisé en ce qu'il porte un revêtement d'un polymère fluoré disposé sur la plus
grande partie de sa surface au moins.
11. Elément mobile selon la revendication 10, caractérisé en ce qu'il constitue un
chariot de support d'une carrosserie d'automobile ou un caillebotis.
12. Elément selon l'une des revendications 10 et 11, caractérisé en ce que le revêtement
est formé par une gaine thermorétractable d'épaisseur sensiblement constante, disposée
sur une partie au moins de l'élément.