[0001] Les vibrateurs électro-acoustiques ou sonotrodes sont des outils utilisés notamment
pour la réalisation de procédé de fabrication chimiques, d'usinage à l'aide de liquides
abrasifs ou de soudage. Suivant les applications une fréquence de travail, généralement
proche de la fréquence de résonnance propre de la sonotrode, peut varier entre 16
et 100 KHz environ. Pour toutes les applications il est important de déterminer et
de maintenir lors du fonctionnement de la sonotrode des paramètres de fonctionnement
et notamment la fréquence de vibration, à des valeurs assurant le meilleur rendement
possible de la sonotrode.
[0002] Il est connu d'utiliser des systèmes RLC auto-oscillants dans des générateurs à ultrasons.
On doit alors faire un compromis entre la plage de fréquence de travail et le rendement
de la sonotrode qui est lié au facteur de qualité mécanique Q de l'ensemble. En effet,
un facteur Q modéré permet de travailler sur une relativement large plage de fréquence
avec faible rendement tandis qu'un facteur Q élevé permet de travailler avec un bon
rendement mais dans une plage de fréquence restreinte.
[0003] Dans ces dispositifs connus, lorsque le système s'écarte de la fréquence moyenne
pour des raisons de fonctionnement, le générateur doit compenser la perte de rendement
par une augmentation de la puissance délivrée et cela jusqu'à une puissance maximum
au-delà de laquelle le générateur n'est plus capable de compenser un écart de fréquence
de travail.
[0004] Si pour une raison quelconque la fréquence propre de la sonotrode change, il faut
que le générateur puisse en continu s'accorder sur ces variations de fréquence pour
maintenir un bon rendement au système (facteur Q élevé).
[0005] Outre un dispositif mécanique assurant une position de fixation de l'élément vibrant
correspondant à son noeud de vibration réel il faut que l'électronique asservissant
le générateur d'ultrasons suive en continu la fréquence propre de l'émetteur pour
maintenir un taux d'ondes stationnaires minimal.
[0006] En plus des circuits auto-oscillants mentionnés plus haut avec leurs inconvénients,
on a fait appel à des dispositifs de blocage de phase ou à des systèmes où le déphasage
entre le courant et la tension du circuit est maintenu à une valeur minimale . Ces
systèmes ne donnent toutefois pas entièrement satisfaction car ils ne permettent pas
une grande souplesse d'utilisation des sonotrodes.
[0007] La présente invention a pour objet un procédé d'asservissement de la fréquence de
travail d'une sonotrode obviant aux inconvénients précités et dont le but est de pouvoir
introduire et modifier de nombreux paramètres influant sur le fonctionnement de la
sonotrode. Ce procédé se distingue par les caractéristiques décrits et revendiquées
ci-après.
[0008] Le dessin annexé illustre schématiquement et à titre d'exemple un schéma de principe
d'un dispositif de commande d'une sonotrode permettant le mise en oeuvre du procédé
selon l'invention (figure 1); un spectre de vibration entier de la sonotrode (figure
2); et un spectre de résonnance plus détaillé (dans une plage de fréquence plus limitée)
de cette même sonotrode. (figure 3).
[0009] Le présent procédé d'asservissement de la fréquence de travail d'une sonotrode comprend
les opérations suivantes :
[0010] 1. Dans un premier temps, à faible puissance, on effectue une excursion en fréquence,
entre des limites préétablies et réglables f min et f max, du générateur d'ultrasons
alimentant la sonotrode pour relever le spectre de vibration de la sonotrode entre
lesdites limites de fréquence. Puis on détermine la fréquence de résonnance comme
étant la valeur correspondant à l'énergie dissipée minimum en calculant le produit
V.I du courant et de la tension d'alimentation de la sonotrode. On peut également
déterminer la fréquence de résonnance comme étant la valeur minimale du quotient V/I
soit de l'impédance du circuit équivalent représentant la sonotrode, ou par tout autre
moyen adéquat permettant la détection de la raisonnance.
[0011] Généralement on effectue une excursion entre les fréquences f min et f max afin de
déterminer le spectre entier de vibration de la sonotrode et déterminer la fréquence
de résonnance avant que celle-ci ne soit mise en travail de puissance. Ce spectre
complet, figure 2, montre plusieurs fréquences propres pour lesquelles le circuit
équivalent présente une admittance maximale, dont certaines peuvent être des harmoniques
d'une fondamentale. L'opérateur peut aussi déterminer laquelle de ces fréquences caractéristiques
doit être utilisée pour le travail de la sonotrode en fonction de critères propres
à ce travail et en fonction de la fréquence pour laquelle la sonotrode à été construite.
Il limite alors les excursions en fréquence subséquentes prévues par le procédé à
l'intérieur d'une plage de fréquence restreinte f1-f2 n'incluant qu'une seule de ces
différentes fréquences propres. Cette manière de faire est également appliquée lorsque
le spectre de la sonotrode est complexe, figure 3, toujours dans le but de limiter
l'excursion en fréquence entre des limites suffisamment proches l'une de l'autre pour
n'inclure qu'un maximum d'amplitude (résonnance).
[0012] En outre, suivant le travail effectué les conditions de travail instantanées varient
lentement ou au contraire rapidement. C'est pourquoi l'opérateur a la possibilité
de modifier l'intervalle de temps séparant deux excursions en fréquence successives
afin d'adapter ce paramètre en fonction des conditions d'utilisation de la sonotrode.
[0013] Pour cette première opération déjà, l'opérateur a la possibilité d'influencer les
conditions de travail de la sonotrode en modifiant à volonté trois paramètres; l'intervalle
de temps séparant deux excursions en fréquence; les fréquences limitant la plage à
l'intérieur de laquelle s'effectue l'excursion en fréquence et/ou bien entendu fixer
la valeur de la fréquence de consigne de travail de la sonotrode volontairement comme
étant égale à sa fréquence de résonnance ou dans certains cas particuliers comme étant
légèrement différente de cette fréquence de résonnance. Dans ce cas, le dispositif
ne procéde plus aux excursions périodiques en fréquence.
[0014] 2. Dans une deuxième phase, on détermine lors de ces excursions en fréquence la fréquence
de travail optimum pour laquelle la transformation électromécanique est maximum à
l'intérieur des limites de fréquence préétablies.
[0015] Cette détermination s'effectue soit en calculant le maximum du produit V.I. soit
le minimum du quotient V/I ou tout autre paramètre indiquant la résonnance. Ces alternatives
sont également laissées au choix de l'opérateur.
[0016] 3. On compare, de toute appropriée, de façon analogique , digitale, par analyse de
tendance, etc.,après chaque excursion en fréquence, la fréquence optimum de travail
calculée avec la fréquence de consigne déterminée auparavant. L'écart de fréquence
résultant de cette comparaison est mémorisée.
[0017] 4. On modifie la fréquence de consigne d'un incrément de valeur préétablie, si un
nombre prédéterminé d'écarts de fréquence successifs mémorisés sont tous supérieurs
à un écart standard préétabli.
[0018] Par cette dernière opération on réalise l'asservissement de la fréquence de consigne
de la sonotrode à sa fréquence de travail optimum ce qui garantit un rendement optimum
de cette sonotrode dans ces conditions d'utilisation particulières en évitant tout
bruit de fond ou toute donnée parasite.
[0019] Ici également l'opérateur a la possibilité d'influencer les paramètres régissant
le procédé notamment en fixant la valeur de l'incrément unitaire dont la valeur de
la fréquence de consigne peut-être modifiée ; le nombre d'écarts successifs devant
être pris en considération avant qu'une modification n'intervienne; et la valeur de
l'écart de fréquence au-dessous de laquelle les écarts mesurés et mémorisés ne sont
pas pris en compte pour provoquer une modification de la fréquence de consigne.
[0020] Par rapport aux procédés connus d'asservissement de la fréquence de travail d'une
sonotrode le présent procédé est original de par la séquence d'opérations envisagée
et est très avantageux car il laisse à l'opérateur la possibilité de fixer de nombreux
paramètres entrant dans le réglage en fonction des conditions d'utilisation particulières
de la sonotrode.
[0021] La figure 1 annexée illustre un schéma de principe d'un dispositif permettant la
mise en oeuvre du procédé décrit pour l'asservissement de la fréquence de travail
d'une sonotrode.
[0022] Sur ce schéma on voit en 1 une source de puissance électrique par exemple à 220V
et 60 Hz qui alimente un régulateur de puissance 2 qui alimente un étage de puissance
3 (booster). Ce booster 3 alimente la céramique piezoélectique 4 de l'émetteur 5 de
la sonotrode 6 qui comprend en outre un amplificateur 7, un outil 8 et une contre-masse
9.
[0023] Le booster 3 est commandé par un oscillateur à tension contrôlée (V.C.O.) 10 lui-même
piloté par un dispositif de commande 11. Ce dispositif de commande 11 est réalisé
sous forme d'un microprocesseur comprennant un BUS 12 auquel sont reliés :
[0024] Un convertisseur analogue-digital 13 alimenté par des signaux délivrés par le booster
3 représentant la tension U et le courant I instantané d'alimentation de la sonotrode
6.
[0025] Un compteur de fréquence 14 alimenté par un signal délivré par l'oscillateur 10 correspondant
à la fréquence instantanée de travail de la sonotrode.
[0026] Une interface avec affichage 15 permettant à l'opérateur d'introduire les valeurs
des différents paramètres de commande du procédé.
[0027] Une interface avec affichage 16 pour la visualisation des paramètres du procédé et
d'autres valeurs choisies telle la fréquence instantanée etc.
[0028] Une mémoire EPROM 17 du programme commandant le procédé et une mémoire RAM 18 des
paramètres de fonctionnement de celui-ci.
[0029] Un convertisseur digital-analogique 19 pilotant, en fonction du résultat des opérations
gérées par le dispositif de commande 11, la fréquence de l'oscillateur 10.
[0030] Et une interface connectée par exemple à la commande CNC 21 d'une machine définissant
les déplacements mécaniques de celle-ci devant être coordonnés avec le travail de
la sonotrode ainsi qu'un dispositif de positionnement 22 de la fixation de la sonotrode
en fonction de sa fréquence de travail.
[0031] Enfin ce microprocesseur comporte bien évidemment une unité centrale CPU 23, à l'instar
de tout microprocesseur, procédant aux calculs, comparaisons et autres opérations
logiques nécessaires à la réalisation du procédé décrit.
[0032] Par l'interface 20 ce dispositif permet d'agir sur la machine sur laquelle se trouve
par exemple la pièce à usiner à l'aide le la sonotrode. Il est ainsi possible de commander
automatiquement un arrêt de l'usinage, soit un retour en mode d'attente, si pour une
raison quelconque l'intensité du courant I fourni à la tête varie de + 20 % par seconde.
On peut ainsi arrêter un processus d'usinage en cours au cas où l'outil venait à se
briser.
[0033] Bien entendu ce microprocesseur est également programmé pour que l'opérateur puisse
à l'aide de l'interface 15 imposer une fréquence de travail fixe sans recherche automatique
de la fréquence propre du système ou provoquer un balayage manuel de la fréquence
de travail notamment dans le but de se placer, pour certains cas d'usinage, à une
fréquence telle que la vibration d'amplitude maximale soit localisée à un endroit
précis de l'outil.
1. Procédé d'asservissement de la fréquence de travail d'une sonotrode caractérisé
par le fait qu'on détermine périodiquement la fréquence de l'élément vibrant pour
laquelle la puissance absorbée par la sonotrode est minimale, soit pour laquelle son
rendement est optimum ; compare cette fréquence à la fréquence relevée précédemment;
et modifie d'un pas d'amplitude préétablie la fréquence de travail de la sonotrode
après un nombre prédéterminé de comparaisons ayant pour résultat un écart de fréquence
supérieur à une tolérance préétablie.
2. Procédé d'asservissement de la fréquence de travail d'une sonotrode caractérisé
par le fait que dans une première phase, avant l'utilisation de la sonotrode, on alimente
celle-ci à une puissance déterminée et
- on provoque une excursion en fréquence de celle-ci entre des limites préétablies
et détermine le spectre de fréquence propre de la tête et en fonction de celui-ci
la fréquence de consigne, puis lors de l'utilisation de la sonotrode ;
- on provoque à intervalles de temps prédéterminés des excursions en fréquence, autour
de la fréquence de consigne de la sonotrode, entre des limites préétablies ;
- on détermine, lors de ces excursions en fréquence, la valeur minimum du quotient
V/I ou maximum du produit V x I entre la tension et le courant alimentant la sonotrode,
valeurs correspondant à une transformation éléctromécanique maximum dans ces limites;
- on détermine la fréquence de travail optimum de la sonotrode correspondant à ces
valeurs V/I minimum ou V x I maximum;
- on compare cette fréquence de travail optimum avec la fréquence de consigne ; et
mémorise l'écart de fréquence entre celles-ci ;
- on modifie la valeur de la fréquence de consigne d'un incrément de valeur préétablie
si un nombre prédéterminé d'écarts de fréquence successifs mémorisés sont tous supérieurs
à un écart de consigne préétabli.