[0001] La présente invention concerne les foyers à combustible solide dans lesquels la combustion
est effectuée en deux stades : un premier stade où le combustible est brûlé en lit
fludisé avec une quantité d'air substoechiométrique et un second stade où les gaz
se dégageant du lit fluidisé et les fines particules de combustible qu'ils entraînent
brûlent avec de l'air secondaire admis dans la chambre de combustion, à une certaine
hauteur au-dessus du lit fluidisé.
[0002] Plus particulièrement l'invention concerne les foyers à lit fluidisé dont le fond
est constitué par une grille dont une partie au moins est inclinée et dans lesquels
la majeure partie des cendres est évacuée à l'extrémité supérieure de la grille, soit
par des moyens mécaniques sous forme de mâchefers, si la température au sein du lit
est suffisante pour permettre l'agglomération des cendres, soit par débordement (brevet
français N° 83.16290) ou défluidisation (brevet français N° 82.10385), dans le cas
contraire.
[0003] Dans les foyers connus de ce type, les cendres et les suies qui sont entrainées par
les gaz se dégageant du lit sont séparées dans un ou plusieurs dépoussiéreurs et réinjectées
dans le lit fluidisé. Les suies brûlent difficilement dans le lit fluidisé, qui est
réducteur, et peuvent être piégées par les cendres et évacuées avec celles-ci, ce
qui diminue le rendement de combustion.
[0004] La présente invention permet d'améliorer le rendement de combustion des foyers de
ce type. Elle consiste à recycler au seconde stade de la combustion les suies et cendres
volantes séparées des fumées, à l'exception d'un débit de purge qui permet d'éliminer
les cendres volantes. Il s'établit ainsi une circulation en circuit fermé avec plusieurs
passages des suies dans la zone où se déroule le second stade de la combustion qui
permet d'obtenir une combustion quasi complète. Les particules séparées des fumées
peuvent être réinjectées pneumatiquement, soit au moyen d'air secondaire, soit par
un circuit indépendant.
[0005] Dans le cas où le combustible contient du soufre et où il est nécessaire de désulfurer
les fumées avant de les rejeter à l'atmosphère, il faut aussi, dans les foyers connus,
séparer des fumées les produits de la réaction de désulfuration, qui doivent être
éliminés, et l'agent désulfurant n'ayant pas réagi, qui est recyclé dans une zone
de la chambre de combustion où règne une température inférieurs à celle du lit fluidisé.
Cela nécessite des moyens plus ou moins complexes et efficaces. Grâce à l'invention,
il est possible de réinjecter l'agent désulfurant avec les suies et, par conséquent,
de se dispenser de moyens pour les récupérer séparément. Dans ce cas, l'ensemble des
solides séparés des fumées, à l'exception d'un débit de purge permettant d'éliminer
les cendres volantes et les produits de la réaction de désulfuration, sera recyclé
au second stade de la combustion, dans une zone favorable à la réaction de désulfuration.
Si le foyer doit fonctionner à des régimes très diffé rents, on pourra prévoir de
réinjecter les particules solides séparées des fumées à un premier niveau, proche
de l'admission d'air secondaire, pour la marche à faible charge et à un niveau supérieur
pour la marche à pleine charge.
[0006] L'invention a également pour objet une installation comportant un foyer à lit fluidisé
du type concerné et au moins un dépoussiéreur traversé par les fumées, caractérisée
en ce qu'elle comporte, en outre, des moyens pour réinjecter dans la chambre de combustion,
au niveau des buses d'admission d'air secondaire ou au-dessus de celles-ci, les particules
solides séparées des fumées dans ledit dépoussiéreur, et un circuit de purge permettant
d'éliminer une partie desdites particules.
[0007] D'autres caractéristiques de l'invention apparaitront à la lecture de la description
qui suit et se réfère au dessin l'accompagnant qui montre, à titre d'exemple non limitatif
un mode de réalisation de l'invention et sur lequel :
La figure 1 est un schéma illustrant le procédé de l'invention ; et
La figure 2 est une représentation schématique d'une chaudière équipée d'un foyer
conforme à l'invention.
[0008] Sur le schéma de la figure 1, les numéros de référence 1 et 2 représentent des réacteurs,
3 et 4 sont des échangeurs de chaleur à convection, 5 est un dépoussiéreur primaire
et 6 un dépoussiéreur final.
[0009] Dans le réacteur 1, le combustible introduit en 7 est fluidisé par l'air admis en
8, sous une sole inclinée et perméable au gaz. Les cendres produites par la combustion
en lit fluidisé sont évacuées en 9 par débordement ou défluidisation au-dessus de
l'extrémité supérieure de la sole, ou extraites du lit, sous forme de mâchefers, par
un transporteur si la température du lit est suffisante pour provoquer l'agglomération
des cendres. Le débit d'air insufflé en 8 est inférieur au débit stoechiométrique,
de sorte que les gaz produits qui se dégagent du lit sont réducteurs. Ces gaz, qui
sont chargés de cendres volantes et de fines particules de combustible, sont introduits
dans le réacteur 2 où on introduit également de l'air secondaire, en 11, et le cas
échéant un agent désulfurant, tel que du calcaire ou de la chaux, sous forme finement
divisée, en 13. Les gaz et les particules de combustible qu'ils transportent brûlent
avec l'air secondaire pour produire des gaz chauds qui traversent successivement l'échangeur
3, le dépoussiéreur 5, l'échangeur 4 et le dépoussiéreur 6. Les poussières séparées
des gaz dans les dépoussiéreurs 5 et 6 sont renvoyées dans le réacteur 2, en 15, à
l'exception d'une faible fraction qui est soutirée en 17, pour éliminer les cendres
et les produits de la réaction de désulfuration. En contrôlant le débit des poussières
réinjectées en 15, on maintient la charge circulante égale à plusieurs fois le débit
de purge, de sorte que chaque particule d'agent désulfurant et de combustible passe
plusieurs fois dans le réacteur 2 ce qui permet d'obtenir de très bons rendements
de combustion et de désulfuration.
[0010] Dans la chaudière de la figure 2, les deux zones de combustion sont superposées,
sans séparation, dans une même enceinte. Cette chaudière comporte un foyer à lit fluidisé
10 dont la sole est constituée par le brin supérieur, incliné d'une chaîne sans fin
12. Cette sole constitue le fond d'une chambre verticale 18 dont les parois et le
plafond sont formés, de manière connue, de panneaux de tubes étanches, qui sont raccordés,
par leur extrémité supérieure, à un ballon collecteur de vapeur 20. La chambre 18
est raccordée à une chambre horizontale 22 dans laquelle sont placés des faisceaux
de tubes 24 raccordés au ballon 20 et de tubes 26 où la vapeur collectée dans le ballon
20 est surchauffeé. Les fumées produites dans la chambre 18 et sortant de la chambre
22 traversent successivement un dépoussiéreur primaire 28, constitué par exemple par
un multicyclone, un échangeur 30, qui pourra être un économiseur, et un dépoussiéreur
final 32, par exemple un filtre à manches.
[0011] L'air nécessaire à la combustion du combustible est en partie insufflé à travers
la chaîne 12 pour assurer la fluidisation du combustible solide et sa combustion partielle,
et en partie à une certaine distance au-dessus du lit, au moyen de buses 34.
[0012] Le combustible solide est introduit par une goulotte 14 dans la partie la plus profonde
du lit et un agent désulfurant est injecté en 36 dans la partie supérieure de la chambre
de combustion 18.
[0013] Les poussières recueillies dans la chambre 22, dans les dépoussiéreurs 28 et 32 et
dans l'échangeur 30 sont réinjectées, par exemple pneumatiquement, en 37 dans la chambre
de combustion 18, au niveau des buses 34 ou audessus de celle-ci ; on pourra, en
particulier, utiliser l'air secondaire pour réinjecter les poussières. Une partie
des poussières est soutirée, en continu ou en discontinu, par un circuit de purge
38 pour éliminer les produits de la réaction de désulfuration et les cendres. Le taux
de circulation - rapport du débit de la charge circulante au débit de purge - est
de l'ordre de 10. On pourra prévoir de réinjecter les poussières à deux niveaux différents
suivant le régime de marche de la chaudière : un niveau inférieur pour la marche à
faible charge et un niveau supérieur pour la marche à forte charge.
[0014] Si la combustion dans le lit fluidisé 10 s'effectue à une température suffisante
pour permettre l'agglomération des cendres sous forme de mâchefers, ceux-ci se déposent
sur la chaîne 12 et sont évacués par celle-ci à son extrémité supérieure. Si la température
du lit fluidisé n'est pas suffisante pour provoquer l'agglomération des cendres, celles-ci
sont évacuées par débordement ou défluidisation à l'extrémité supérieure de la sole.
Dans tous les cas, c'est la majeure partie des cendres est ainsi extraite du lit,
le reste étant entrainée par les gaz se dégageant du lit. Les gaz combustibles se
dégageant du lit et les fines particules de combustible entraînées par ceux-ci, avec
les cendres volantes, brûlent au-dessus du lit 10 avec l'air secondaire introduit
par les buses 34.
[0015] On peut considérer que le lit fluidisé 10 constitue le premier étage d'un réacteur
à deux étages dont le second s'apparente à un lit fluidisé circulant et où s'effectue
en totalité la désulfuration et la combustion des suies. Il se distingue cependant
des lits fluidisés circulants classiques par le fait qu'il ne comporte pas de grille
de fluidisation et que la charge circulante est beaucoup plus réduite, pour un taux
de circulation donné de l'agent désulfurant, puisque la majeure partie des cendres
est extraite du lit 10 sous forme de mâchefers, de sorte que les particules sont maintenues
en suspension dans les gaz dans ce second étage. En conséquence, la teneur en produits
de la désulfuration de la fraction extraite par le circuit de purge 38 est nettement
plus élevée, ce qui facilite le traitement ultérieur de celle-ci; la concentration
en poussières des chambres 18 et 22 est inférieure et les parois de ces chambres ainsi
que les tubes des faisceaux 24 et 26 sont soumis à une érosion moins sévère.
[0016] Il est bien entendu que toutes les modifications qui peuvent être apportées aux modes
de réalisation décrits par la substitution de moyens équivalents entrent dans le cadre
de l'invention.
1. Procédé de combustion comportant un premier stade où le combustible est brûlé en
lit fluidisé avec une quantité d'air substoechiométrique et un second stade où les
gaz se dégageant du lit fluidisé et les fines particules de combustible entrainées
par ces gaz brûlent avec de l'air secondaire, la majeure partie des cendres produites
au premier stade de la combustion étant évacuées à ce stade, caractérisé en ce que
les particules solides séparées des fumées résultant de la combustion au second stade,
à l'exception d'un débit de purge qui permet d'éliminer les cendres volantes entrainées
par les gaz, sont recyclées à ce second stade de la combustion, de façon à obtenir
à ce stade une circulation en circuit fermé des fines particules de combustible et
des cendres volantes dont le débit est nettement supérieur audit débit de purge.
2. Procédé de combustion d'un combustible contenant du soufre avec désulfuration des
gaz produits comportant un premier stade où le combustible est brûle en lit fluidisé
avec une quantité d'air substoechiométrique et un second stade où les gaz se dégageant
du lit fluidisé et les fines particules du combustible entrainées par ces gaz brûlent
avec de l'air secondaire, la majeure partie des cendres produites au premier stade
étant évacuées à ce stade et un agent désulfurant étant injecté dans la zone où se
produit le second stade de la combustion, caractérisé en ce que les particules solides
séparées des gaz résultant de la combustion au second stade, à l'exception d'un débit
de purge qui permet d'éliminer les cendres volantes entrainées par les gaz et les
produits de la réaction de désulfuration, sont recyclées à ce second stade de la combustion,
de façon à obtenir à ce stade une circulation en circuit fermé des fines particules
de combustible, des cendres volantes, de l'agent désulfurant et des produits de la
réaction de désulfuration dont le débit est nettement supérieur audit débit de purge.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que lesdites particules recyclées
au second stade sont injectées à deux niveaux différents en fonction du régime de
la combustion : un premier niveau, proche du niveau d'admission de l'air secondaire,
pour la marche à faible charge et un niveau supérieur pour la marche de forte charge.
4. Procédé selon la revendication 1, 2 ou 3, caractérisé en ce que lesdites particules
sont réinjectées pneumatiquement au moyen d'air secondaire.
5. Installation pour la mise en oeuvre du procédé selon la revendication 1, 2, 3,
ou 4, comprenant une chambre de combustion (18) dont la partie inférieure constitue
un réacteur à lit fluidisé (10), à sole inclinée (12) et conçu pour permettre l'évacuation
des cendres à l'extrémité supérieure de la sole et qui comporte des buses d'admission
d'air secondaire (34) et éventuellement des moyens d'injection d'un agent désulfurant
(36) à une certaine hauteur au-dessus du lit fluidisé, et au moins un dépoussiéreur
(28, 32) placé à la sortie de ladite chambre, caractérisée en ce qu'elle comporte,
en outre, des moyens (37) pour réinjecter dans la chambre de combustion, au niveau
desdites buses (34) ou au-dessus, les particules solides séparées des gaz de combustion
dans ledit dépoussiéreur (28, 32), et un circuit de purge (32) permettant d'éliminer
une fraction de ces particules.