[0001] L'invention concerne les thermistances à coefficient de température positif ou CTP
et pouvant être montées en surface.
[0002] Les produits de base utilisés sont essentiellement des céramiques pérovskites (titanates
alcalino-terreux) que l'on a rendues conductrices par induction de valence (dopage
par des ions 3⁺ ou 5⁺). L'effet CTP résulte de la combinaison de trois causes : une
microstructure polycristalline, un matériau semiconducteur et le changement de phase
ferroélectrique/paraélectrique. Il est dû à la formation de barrières de potentiel
électrique aux joints de grains. Le résultat global est une augmentation forte et
brutale de la résistivité au passage du point de Curie. On a affaire dans cette zone
à une thermistance à coefficient positif d'où parfois le nom de posistance. Le domaine
à coefficient de température positif se trouve juste au-dessus du point de Curie.
Sa largeur est de l'ordre de quelques dizaines de degrés et elle est d'autant plus
étroite que le coefficient de température est plus élevé. Etant donné la grande variété
des produits pérovskites (BaTiO₃ - SrTiO₃ - PbTiO₃), il est facile d'établir des posistances
à point de Curie (ou point de basculement) situé à n'importe quelle température de
service (25°, 50°, 120° C, etc.). Les coefficients varient, selon les cas, de + 5%
à + 40% par °C.
[0003] On désire de plus en plus que les composants passifs traditionnels puissent être
insérés automatiquement sur les circuits. Les avantages inhérents à l'insertion automatique
sont la réduction des coûts de production et une meilleure sécurité d'implantation.
La miniaturisation des équipements est une autre cause du développement de cette technologie.
[0004] Cette tendance n'est plus limitée aux seules applications professionnelles. C'est
ici qu'il convient de prendre en considération la technologie CMS (composant pour
le montage en surface) qui peut répondre à toutes ces exigences. Leurs faibles dimensions,
la faculté de s'implanter entre les pistes d'un circuit imprimé, de passer sans dommage
dans un bain de soudure sont en effet pour les CMS des atouts indiscutables.
[0005] De plus, grâce à l'action conjuguée de mécaniciens et de fabricants de composants,
l'implantation automatique de ces composants est une technique maintenant maîtrisée
convenablement.
[0006] Jusqu'à présent, le prix de revient d'un composant montable en surface, comparé à
celui de son équivalent traditionnel, constituait un handicap. Mais l'accroissement
des quantités à produire permettrait de réduire cette différence à condition de maîtriser
les problèmes technologiques.
[0007] Dans le cas des thermistances CTP, le passage à une structure de composant montable
en surface est beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît. En effet, si on veut déposer
des métallisations sur un pavé de thermistance CTP, certaines précautions doivent
être prises afin d'obtenir un contact ohmique. Des connexions peuvent ensuite être
fixées par soudure sur les métallisations mais cela s'avère très délicat à cause de
la grande sensibilité de ces céramiques aux chocs thermiques.
[0008] La Société Siemens a commercialisé des thermistances CTP constituées d'un parallélépipède
métallisé à ses extrémités. Chaque terminaison électrique comporte deux couches :
une couche d'un alliage d'argent, d'indium et de gallium pour avoir un bon contact
ohmique avec la céramique et, cette couche étant difficilement soudable, une couche
d'argent pour fournir une surface présentant une bonne soudabilité (l'argent seul
procurant un mauvais contact ohmique). L'inconvénient de ces produits est qu'ils ne
tiennent pas aux essais de mouillabilité et aux tests de démouillage.
[0009] Afin de pallier ces inconvénients, la présente invention propose des thermistances
CTP sous forme de composant pour le montage en surface dont chaque terminaison électrique
comprend une métallisation destinée à assurer le contact ohmique sur la céramique
et une connexion ou un capot fixé sur la métallisation et permettant la soudure du
composant sur un circuit.
[0010] L'invention a donc pour objet une thermistance à coefficient de température positif
pour le montage en surface, constituée d'un élément de céramique et de deux terminaisons
électriques, caractérisée en ce que chaque terminaison électrique est formée d'un
revêtement conducteur déposé directement sur la céramique et procurant un bon contact
ohmique, et d'une connexion électrique soudable rapportée sur l'élément de céramique
et assurant un bon contact électrique avec le revêtement conducteur.
[0011] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages apparaîtront grâce à la description
qui va suivre, donnée à titre non limitatif, en relation avec les figures annexées
parmi lesquelles :
- les figures 1 et 2 sont des représentations de composants respectivement sous forme
de chip et de melf,
- la figure 3 représente une thermistance CTP selon l'invention et élaborée à partir
d'un chip,
- les figures 4 et 5 représentent des détails de réalisation de thermistances selon
l'invention,
- la figure 6 représente une thermistance CTP selon l'invention et élaborée à partir
d'un melf,
- la figure 7 est une variante d'une thermistance selon l'invention.
[0012] Les composants pour le montage en surface peuvent se présenter, dans leur structure
la plus élémentaire, sous deux formes : sous la forme d'un parallélépipède supportant
des métallisations aux extrémités (chip) ou sous la forme d'un bâtonnet ou d'un tube
supportant des métallisations soudables aux extrémités (melf). La figure 1 représente
un chip comprenant un parallélépipède 1 et deux métallisations 2 et 3 à ses extrémités.
La figure 2 représente un melf comprenant un bâtonnet 4 et deux métallisations 5 et
6 à ses extrémités.
[0013] Si on veut réaliser des thermistances CTP pour le montage en surface, il faut que
leurs terminaisons électriques présentent des contacts ohmiques avec la céramique,
qu'elles soient soudables et qu'elles présentent des retours suffisants. L'invention
propose de déposer une couche ohmique, aux endroits réservés aux terminaisons pour
obtenir un chip ou un melf, puis de fixer des connexions électriques ou des capots
sur ces terminaisons.
[0014] La figure 3 représente une thermistance CTP selon l'invention, constituée d'un parallélépipède
10 dont les extrémités sont recouvertes de revêtements conducteurs 11 et 12. Sur ces
revêtements conducteurs on a fixé des capots 13 et 14. Les capots 13 et 14 sont soudables
et ils doivent assurer un bon contact électrique avec ce revêtement. Sur la figure
3, on leur a donné une section en forme de U mais d'autres formes conviennent. On
peut par exemple utiliser des capots qui recouvrent tous les côtés métallisés.
[0015] Les revêtements conducteurs peuvent être constitués de métallisations déposées au
trempé à partir d'une encre assurant un bon contact ohmique. On peut ainsi déposer
une couche d'aluminium ou d'un alliage d'argent, d'indium et de gallium, par exemple.
Cette méthode de métallisation par trempé assure de bons retours. On peut encore déposer
des métallisations par des procédés de pulvérisation.
[0016] Plusieurs solutions sont possibles quant à la fixation des capots. Ils peuvent être
selon les cas engagés en force ou fixés par un moyen quelconque sur les parties métallisées.
[0017] La figure 4 représente, en vue de profil, un détail de thermistance CTP selon l'invention.
On y reconnaît une partie du parallélépipède de céramique 20 et l'un des revêtements
conducteurs d'extrémité et portant la référence 21. Sur ce revêtement conducteur on
a engagé par pression un capot qui est un clip 22 par exemple en fer nickelé et étamé.
Le contact peut être pris directement sur la métallisation ou bien par l'intermédiaire
d'une crème à souder 23 déposée au fond du clip avant son engagement. La crème à souder
doit avoir une température de fusion supérieure à celle de la soudure qui sera utilisée
pour le report sur le circuit imprimé.
[0018] La figure 5 représente, en vue de profil, un détail d'une autre thermistance CTP
selon l'invention. On y reconnaît une partie du parallélépipède de céramique 30 et
l'un des revêtements conducteurs d'extrémité et portant la référence 31. Sur ce revêtement
conducteur on a engagé un capot 32 du type représenté à la figure 3. Ce capot peut
être en fer nickelé et étamé. Comme précédemment, le contact peut être effectué par
l'intermédiaire d'une crème à souder 33 déposée au fond du capot avant son engagement.
De même, la crème à souder doit avoir une température de fusion supérieure à celle
de la soudure qui sera utilisée pour le report sur le circuit imprimé.
[0019] Les mêmes types de capots (capots simples ou clips) pouvent être fixés sur les bâtonnets
cylindriques de la figure 2 en tenant compte bien sûr de leur géométrie.
[0020] La figure 6 est une vue en coupe d'une thermistance CTP selon l'invention et formée
à partir d'un tube de céramique 40. Les métallisations internes et externes sont réalisées
avec une encre à l'aluminium. On se sert d'un goupillon pour la métallisation interne.
La valeur de la thermistance peut être ajustée par usinage d'une métallisation (jet
de sable, faisceau laser, etc). On obtient ainsi un premier revêtement conducteur
41 qui recouvre presque tout l'intérieur du tube, ressort par l'une des extrémités
du tube et recouvre une petite portion annulaire extérieure comme le montre la figure
6. On obtient aussi un second revêtement conducteur 42 qui recouvre la majeure partie
de la surface cylindrique extérieure du tube et l'une de ses extrémités. On peut poser
ensuite des capots 43 et 44 à chaque extrémité en utilisant de la crème à souder.
Les capots utilisables peuvent aussi être des clips circulaires ou des bagues. Ils
sont avantageusement réalisés en fer nickelé et étamé. Le tube permet d'obtenir des
thermistances à faible valeur ohmique.
[0021] D'autres configurations sont possibles pour obtenir de faibles valeurs ohmiques.
On peut pour cela déposer les revêtements conducteurs sur les plus grandes faces d'un
parallélépipède de céramique comme le montre la figure 7 qui est une vue de côté d'une
thermistance CTP selon l'invention. Les plus grandes faces du parallélépipède 50 sont
recouvertes de métallisations 51 et 52 qui laissent subsister des marges alternées.
Les métallisations sont par exemple en aluminium et obtenues par sérigraphie. La sérigraphie
peut concerner une plaque relativement grande de céramique qui sera ensuite découpée
pour obtenir des éléments individuels tels que celui défini par le parallélépipède
50. Avant de fixer les capots, il est avantageux de déposer une couche d'un matériau
conducteur pour assurer la continuité électrique entre chaque métallisation et l'extrémité
correspondante du parallélépipède. On a ainsi une couche conductrice 53 qui prolonge
la métallisation 51 et une couche 54 qui prolonge la métallisation 52. Les couches
53 et 54 sont par exemple des couches d'argent déposées au trempé. Leur rôle est d'assurer
un bon contact électrique avec les capots 55 et 56 qui viennent se fixer aux extrémités
et qui peuvent être des clips en fer nickelé et étamé. On peut aussi utiliser de la
crème à souder pour fixer les capots.
[0022] Il entre également dans le cadre de l'invention de monter une thermistance CTP dans
un boîter. La thermistance étant constituée à partir d'un parallélépipède ou d'un
disque supportant deux métallisations obtenues par exemple par sérigraphie d'aluminium.
On peut alors en utilisant une bande de connexion telle que celle décrite dans la
demande de brevet FR 2 581 827, fabriquer en série des composants pour le montage
en surface. Le boîtier est alors constitué d'un bloc de résine surmoulée. Des connexions
électriques, soudées (par exemple par soudure laser) sur les revêtements métalliques
des éléments, émergent du bloc de résine et sont plaquées contre lui comme l'enseigne
la demande de brevet citée. Lors de la soudure du composant sur son circuit d'utilisation,
la résine protégera la céramique de la chaleur du bain de soudure.
[0023] Les composants selon l'invention présentent l'avantage de tenir aux essais de mouillabilité
et de satisfaire les tests de démouillage.
1. Thermistance à coefficient de température positif pour le montage en surface, constituée
d'un élément de céramique (10) et de deux terminaisons électriques, caractérisée en
ce que chaque terminaison électrique est formée d'un revêtement conducteur (11, 12)
déposé directement sur la céramique et procurant un bon contact ohmique, et d'une
connexion électrique soudable (13, 14) rapportée sur l'élément de céramique et assurant
un bon contact électrique avec le revêtement conducteur.
2. Thermistance selon la revendication 1, caractérisée en ce que le revêtement conducteur
est une couche d'aluminium.
3. Thermistance selon la revendication 2, caractérisée en ce que ladite couche d'aluminium
est déposée au trempé.
4. Thermistance selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce
que ladite connexion électrique est un capot (32) ou un clip (22).
5. Thermistance selon la revendication 4, caractérisée en ce que le capot ou le clip
sont en fer nickelé et étamé.
6. Thermistance selon l'une des revendications 4 ou 5, caractérisée en ce que le capot
ou le clip sont fixés sur leur revêtement conducteur par l'intermédiaire d'une crème
à souder (23, 33).
7. Thermistance selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce
que l'élément de céramique à la forme d'un parallélépipède (10, 50).
8. Thermistance selon la revendication 7, caractérisée en ce que chaque terminaison
électrique est formée d'un revêtement conducteur (51, 52) s'étendant sur l'une des
grandes faces dudit élément (50) et une connexion électrique (55, 56) rapportée à
l'une des extrémités de l'élément, le contact électrique entre le revêtement conducteur
et la connexion se faisant par l'intermédiaire d'une couche conductrice supplémentaire
(53, 54).
9. Thermistance selon la revendication 8, caractérisé en ce que ladite couche conductrice
supplémentaire (53, 54) est en argent.
10. Thermistance selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que l'élément
de céramique à la forme d'un bâtonnet ou d'un tube (40).
11. Thermistance selon la revendication 10, caractérisée en ce que l'élément de céramique
est un tube (40), l'un des revêtements conducteur (41) s'étendant de l'intérieur du
tube jusqu'à l'une des extrémités, l'autre revêtement conducteur (42) s'étendant sur
l'extérieur du tube et sur son autre extrémité, des capots ou des clips (43, 44) étant
fixés sur ces extrémités.
12. Thermistance selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisée en
ce qu'une résine de surmoulage enrobe l'élément de céramique.