[0001] La présente invention concerne l'utilisation directe, sur le lieu de production,
d'un combustible pétrolier à haute viscosité, provenant d'une unité de traitement
thermique, telle qu'une unité de distillation ou de conversion d'une charge d'hydrocarbures.
Elle a plus particulièrement pour objet un procédé et une installation conçus en
vue de l'utilisation comme combustible, dans au moins un brûleur, d'un tel résidu
présentant une viscosité cinématique comprise entre 0,005 et 1m²/s (c'est-à-dire 5000
à un million de centistokes) à 100°C.
[0002] L'augmentation des coûts du pétrole brut et les besoins croissants en coupes hydrocarbonées
légères ont amené ces dernières années les sociétés pétrolières à modifier les conditions
de distillation et de traitement par conversion du pétrole brut, au profit de la production
de produits légers tels que gaz, gazoles et essences, au détriment de la production
des fuels lourds, à telle enseigne que même les résidus de distillation sous vide
du pétrole sont considérés aujourd'hui comme des combustibles nobles.
[0003] Ces conditions d'exploitation se traduisent par une production finale de résidu pétrolier
de masse volumique élevée (au moins 1kg/dm³ à 15°C et, parfois 1,1 kg/dm³), qui ont
en effet une viscosité à 100°C pouvant atteindre jusqu'à 1m²/s. Leur valeur économique
est donc faible et il est par conséquent intéressant de pouvoir les brûler directement
dans les fours des raffineries, en lieu et place des fuels habituels. La combustion
des moins visqueux d'entre eux s'effectue généralement en phase liquide, après un
préchauffage apte à abaisser leur viscosité à environ 15.10⁻⁶m²/s soit 15 cst, avec
des brûleurs à pulvérisation assistée à la vapeur. Pour les autres, la combustion
peut s'effectuer en phase solide, après broyage, si leurs points de ramollissement
sont suffisamment élevés, ou en phase liquide mais après fluxage avec une coupe hydrocarbonée
plus légère, pour obtenir une viscosité plus faible, acceptable pour les brûleurs
industriels.
[0004] La combustion directe en raffinerie des produits à très forte viscosité pose donc
de sérieux problèmes, car, la viscosité maximum admissible au niveau des brûleurs
usuels étant de l'ordre de 15.10⁻⁶m²/s (soit 15 cst), ceci implique généralement que
la température du résidu à brûler puisse atteindre au moins 300°C et plus. Les résidus
combustibles sont certes disponibles à des températures comprises entre 350 et 400°C,
ce qui les rend directement utilisables sur place, mais leur acheminement vers des
installations de combustion éloignées, où on les emploie comme combustible, se traduit
par des pertes de calories, auxquelles il faut remédier par un calorifugeage poussé
des conduites, voire par un réchauffage du fuel avant utilisation, ce qui est naturellement
très coûteux.
[0005] Cette difficulté est par ailleurs aggravée par le fait que le maintien d'un combustible
à haute viscosité pendant un certain temps à une température élevée, par exemple supérieure
à 400°C, est susceptible de provoquer un craquage thermique du combustible, avec formation
de gaz et de coke susceptible de se déposer dans les canalisations.
[0006] Enfin, lorsque le combustible à haute viscosité provient d'une unité de conversion
telle qu'une unité de viscoréduction, il est à craindre que son maintien pendant
une certaine durée à une température supérieure à 350-400°C suivant le type de charge,
ne conduise à une prolongation de la réaction, avec précipitation d'asphaltènes dans
les canalisations : avec ces combustibles pétroliers à très haute viscosité, il est
donc très difficile de compenser les inévitables pertes thermiques par une élévation
de la température initiale au-delà de 350-400°C, en raison des risques de bouchage
des conduites par le coke et les asphaltènes. Or, le bouchage d'une canalisation peut
entraîner des frais extrêmement élevés et même nécessiter le remplacement de cette
canalisation.
[0007] En revanche, plus la viscosité du combustible est élevée, plus les risques de bouchage
des conduites à la suite d'une baisse de la température au-dessous d'une certaine
limite sont élevés : pour des combustibles ayant une viscosité comprise entre 0,005
et 1m²/s à 100°C, cette limite est généralement d'environ 200°C.
[0008] Ces risques de bouchage, résultant soit d'une température trop élevée des résidus
pétroliers à haute viscosité, soit d'une température trop basse de ceux-ci,rend leur
utilisation pratiquement impossible dans les installations actuelles, car elle impose
le choix impératif d'une plage étroite de températures, d'autant plus difficile à
maintenir que la distance d'acheminement du lieu de combustion est grande.
[0009] La présente invention vise à remédier à ces graves inconvénients en proposant un
procédé apte à maintenir la température requise pour éviter les bouchages de conduite,
malgré les déperditions calorifiques entre les lieux de récupération des résidus pétroliers
à haute viscosité et leurs lieux d'utilisation comme combustibles à l'intérieur de
la raffinerie ou dans les dépendances de celle-ci.
[0010] L'invention vise également à proposer un tel procédé qui puisse être mis en oeuvre
sans risque de bouchage accidentel des canalisations d'acheminement des résidus pétroliers
jusqu'à leurs lieux d'utilisation comme combustible, en limitant les pertes thermiques
de ces canalisations par un calorifugeage adéquat et en prévoyant des moyens propres
à y maintenir une température minimale pour éviter les bouchages pouvant résulter
aussi bien d'un craquage thermique que d'une panne des moyens d'alimentation.
[0011] On sait que les pertes de calories d'un liquide se déplaçant dans un conduit, varient
en sens inverse du volume convoyé. Autrement dit, plus le volume de liquide débité
est important, plus les pertes calorifiques rapportées à l'unité de volume sont faibles.
Pour amener un résidu pétrolier lourd à une température suffisante pour son utilisation
comme combustible sur les lieux même de production, l'invention propose donc de convoyer
ce combustible dans une conduite maintenue à une température supérieure à 280°C et
de préférence à 300°C, avec un débit supérieur à son débit d'utilisation et de récupérer
la fraction non utilisée.
[0012] L'invention a, par conséquent, pour objet un procédé pour l'utilisation directe sur
le lieu de production comme combustible, dans au moins un brûleur, d'un résidu pétrolier
de viscosité comprise entre 0,005 et 1m²/s à 100°C et dont la température nécessaire
pour obtenir une viscosité de 15.10⁻⁶m²/s (c'est-à-dire 15 centistokes) est supérieure
à 280°C, ce résidu provenant d'une unité de traitement thermique telle qu'une unité
de fractionnement ou conversion d'une charge d'hydrocarbures, procédé dans lequel
ledit résidu est prélevé dans ladite unité à une température supérieure à 300°C et
est acheminé par une conduite calorifugée vers ledit brûleur, ce procédé étant caractérisé
en ce que le débit dudit résidu pétrolier dans ladite conduite en amont du brûleur,
est supérieur de 10 à 100% et de préférence de 10 à 30% au débit d'alimentation dudit
brûleur d'une fraction telle que l'accroissement de viscosité de ce résidu dû aux
pertes thermiques, entre l'enceinte de production et ledit brûleur, reste compatible
avec l'emploi dudit brûleur, et en ce que la partie dudit résidu non utilisée comme
combustible est récupérée.
[0013] La fraction non utilisée comme combustible de résidu pétrolier pourra être fluxée,
puis stockée dans un réservoir maintenu à une température adéquate, mais avantageusement,
elle sera recyclée directement et sans fluxage à l'unité de production.
[0014] La température de prélèvement du résidu pétrolier sera avantageusement comprise entre
300 et 350°C, tandis que celle d'arrivée du combustible au brûleur sera avantageusement
comprise entre 280°C et 320°C, du fait des pertes thermiques inévitables dans cette
partie de l'installation.
[0015] La viscosité critique à ne pas dépasser à l'alimentation du brûleur sera de 30.10⁻⁶
m²/s et, de préférence, de 15.10⁻⁶ m²/s, et le débit du résidu dans la conduite qui
l'achemine vers son lieu d'utilisation sera ajusté de manière à maintenir la viscosité
au dessous de cette limite. Le débit retenu dépendra naturellement de la longueur
et du diamètre de cette conduite.
[0016] Selon un mode particulièrement avantageux d'utilisation du procédé selon l'invention,
on évite les risques de bouchage des conduits liés au maintien du résidu à une température
trop élevée en amenant à l'aide d'un échangeur de chaleur la température du combustible
prélevé dans l'unité à une température de consigne garantissant là stabilité thermique
du résidu dans l'ensemble de l'installation et comprise entre 280 et 350°C, et en
compensant la diminution de température correspondante par une augmentation du débit
du résidu dans la conduite en amont du brûleur.
[0017] Dans la pratique, le débit du résidu dans la conduite de combustible sera donc rendu
indépendant de la consommation en combustible au brûleur ; la régulation de ce débit
pourra avantageusement être réalisée à l'aide de sondes de viscosité ou de température
permettant de faire varier le débit du résidu pétrolier dans la conduite en amont
du brûleur en fonction de la viscosité du résidu dans ladite conduite.
[0018] L'invention a également pour objet une installation pour l'utilisation directe comme
combustible, dans au moins un brûleur, d'un résidu pétrolier ayant une viscosité comprise
entre 0,005 et 1m²/s à 100°C et dont la température nécessaire pour obtenir une viscosité
de 15.10⁻⁶m²/s est supérieure à 280°C, provenant d'une unité de traitement thermique
telle qu'une unité de fractionnement ou de conversion d'une charge d'hydrocarbures,
cette installation comprenant un moyen pour prélever ledit résidu dans ladite unité,
à une température égale ou inférieure à celle qui règne dans cette unité, au moins
un brûleur pour brûler ledit résidu, une conduite calorifugée réunissant ladite enceinte
de production audit brûleur et au moins un moyen pour l'acheminement dudit résidu
dans ladite conduite, installation caractérisée en ce que ledit moyen pour l'acheminement
dudit résidu est tel que le débit de ce résidu dans ladite conduite est supérieur
de 10 à 100% au débit d'alimentation dudit brûleur d'une fraction telle que l'accroissement
de viscosité de ce résidu dû aux pertes thermiques de ladite conduite entre le lieu
de production et le point d'utilisation reste supérieur à 15.10⁻⁶m²/s, c'est-à-dire
reste compatible avec son utilisation comme combustible dans ledit brûleur, et en
ce que des moyens sont prévus pour limiter l'alimentation du brûleur à la fraction
désirée du débit dans ladite conduite et pour récupérer la fraction excédentaire dudit
résidu non utilisée comme combustible.
[0019] De préférence, ladite conduite comprendra des moyens de calorifugeage aptes, d'une
part, à éviter les pertes thermiques et, d'autre part, en cas d'arrêt de l'unité industrielle,
à maintenir la température dudit résidu dans ladite conduite au-dessus d'un seuil
de pompabilité qui sera compris entre 180 et 250°C et, de préférence, entre 180 et
220°C. Ces moyens de calorifugeage pourront comprendre un isolant thermique et, entre
cet isolant thermique et la conduite, une zone tampon équipée de moyens de réchauffement
de la conduite, par exemple à l'aide de lignes de traçage à la vapeur ou à l'aide
de résistances électriques chauffantes, actionnées automatiquement lorsque la température
de ladite conduite s'abaisse au-dessous du seuil ainsi prédéterminé.
[0020] De préférence, une enceinte formant réservoir-tampon de pressurisation et isolée
thermiquement de façon connue en soi sera disposée sur le circuit de ladite conduite
entre l'enceinte de production du résidu et le brûleur d'utilisation de ce résidu
comme combustible. Le volume de cette enceinte sera avantageusement tel qu'il puisse
assurer une heure d'alimentation du ou des brûleurs de façon à parer à tout arrêt
de l'installation productrice.
[0021] De préférence, l'installation comprendra des moyens d'extraction de chaleur pour
amener la température du résidu dans le ballon-tampon à une température de consigne
généralement supérieure à 300°C, ou celle de la ligne d'arrivée au brûleur à une température
de consigne généralement supérieure à 280°C, compte tenu du fait que ce différentiel
de température de 20°C entre le ballon-tampon et le brûleur est un minimum sur ce
type de conduite, quelle que soit l'isolation de celle-ci.
[0022] En outre, l'alimentation du ballon-tampon étant réglée sur une température de consigne,
le débit de la conduite en amont du brûleur pourra être régulé à l'aide d'une sonde
mesurant la viscosité ou la température du combustible.
[0023] A titre de sécurité, un circuit distinct d'alimentation en combustible du brûleur
à partir d'un réservoir auxiliaire pourra également être prévu. Ce circuit de secours
utilisera, par exemple, un combustible d'un type usuel pour alimenter le brûleur.
[0024] Des moyens de contrôle et de commande seront avantageusement prévus pour commuter
automatiquement l'alimentation du brûleur du circuit principal au circuit de secours,
lorsque certains paramètres atteindront des valeurs critiques. Les moyens de contrôle
mesureront, par exemple, en continu le débit, la pression, la température et/ou la
viscosité du résidu au niveau du brûleur et transfèreront l'alimentation de celui-ci
au circuit de secours dès qu'un seuil préfixé aura été atteint par l'un ou plusieurs
de ces paramètres.
[0025] Les dessins schématiques annexés illustrent une forme de mise en oeuvre du procédé
conforme à l'invention. Sur ces dessins :
la figure 1 est un schéma d'une installation utilisant ce procédé ;
la figure 2 est une coupe transversale de la conduite d'acheminement du résidu pétrolier
aux brûleurs, montrant les moyens dont elle est équipée pour y maintenir la température
au-dessus d'un seuil acceptable, tant en fonctionnement normal qu'en cas de panne
d'alimentation en résidu pétrolier.
[0026] On se réfèrera d'abord à la figure 1.
[0027] Sur le circuit représentée, le fond d'une tour 1 de fractionnement est connecté comme
il est usuel, par une ligne 2 à une pompe 3, qui évacue vers le stockage (non représenté),
par une ligne 4, le résidu de distillation à haute viscosité, que l'on souhaite utiliser
comme combustible.
[0028] Sur la ligne 4 sont prévus des échangeurs thermiques qui récupèrent une partie des
calories de ce combustible et, en particulier, l'échangeur 5 adapte sa température
à la valeur plafond au-dessus de laquelle des bouchages pourraient se produire par
suite soit de craquage thermique, soit de précipitation d'asphaltènes. A cet effet,
les débits dans les lignes 7 sont asservis à une sonde 30 qui mesure en continu la
viscosité du combustible en un point quelconque du circuit et commande les vannes
9 en tenant compte des pertes de calories entre l'emplacement de cette sonde et celui
des échangeurs.
[0029] Conformément à l'invention, une partie au moins du combustible est utilisée directement
pour alimenter des brûleurs tels que 6 d'un four ou d'une autre installation.
[0030] A cet effet, des lignes telles que 7, montées en dérivation sur la ligne 4, de part
et d'autre de l'échangeur 5, alimentent un ballon-tampon 8 de réserve, apte à remédier
aux variations de production. Des vannes 9, montées sur les lignes 7, permettent,
en jouant sur le débit de ces lignes, de régler la température du combustible qui
alimente le ballon 8. Un système de réglage automatique de cette température peut
avantageusement être prévu.
[0031] Le fond du ballon 8 est connecté par une ligne 10 à une pompe 11, reliée par une
ligne 12, équipée d'une vanne 14, à la ligne 13 d'alimentation des brûleurs 6. Les
brûleurs 6 peuvent être alimentés par une ligne directe, mais il est préférable de
prévoir une boucle de circulation avec un retour en aval de la vanne regulatrice
32 vers le circuit primaire. Le débit de la pompe 11 est défini en fonction du débit
nécessaire pour alimenter les brûleurs et des pertes thermiques des lignes 12 et 13.
La fraction du résidu non utilisée comme combustible peut être retournée par la ligne
15, munie d'une vanne 27 vers la ligne 4 et le stockage, mais elle sera de préférence
recyclée à la tour 1 par la ligne 16, munie d'une vanne 28, de façon à compenser les
pertes dues à la boucle de circulation du combustible. On notera qu'un fluxant peut
être introduit dans la ligne 4 par la ligne 31, afin d'abaisser la viscosité du combustible
en vue de son stockage.
[0032] Du fait de l'excédent de combustible empruntant la ligne 12, les pertes thermiques
sur cette ligne peuvent être suffisamment réduites pour que la viscosité de ce combustible
à l'alimentation des brûleurs 6 reste compatible avec les conditions d'utilisation
de ces brûleurs.
[0033] Un circuit de sécurité est prévu pour alimenter les brûleurs 6 à l'aide d'un combustible
stocké dans un réservoir 20, lorsque l'alimentation par la ligne 12 est défaillante.
Ce circuit comprend un réservoir 20 de combustible d'appoint,connecté à la ligne
13 d'alimentation des brûleurs 6 par une ligne 17 équipée d'une pompe 18, d'un réchauffeur
19 et d'une vanne 21.
[0034] Un dispositif 22 contrôle le débit, la température, la pression et/ou la viscosité
du flux d'alimentation des brûleurs 6 et commande simultanément la fermeture de la
vanne 14 et l'ouverture de la vanne 21 et l'actionnement de la pompe 18, lorsque la
valeur mesurée de l'un ou de plusieurs de ces paramètres atteint un seuil prédéterminé.
[0035] Une telle installation permet donc, à l'aide de moyens simples, l'utilisation directe
comme combustible de résidus pétroliers à haute viscosité.
[0036] Il est toutefois nécessaire de prévoir une panne complète des moyens d'alimentation
de la ligne 12. En effet, celle-ci risquerait alors d'entrainer le refroidissement
du combustible, qui, immobilisé, se solidifierait, ce qui aurait alors des conséquences
extrêmement graves pour l'installation.
[0037] Afin de remédier à cet inconvénient, il est judicieux non seulement de gainer la
conduite 12 par un isolant thermique 24, comme on le voit sur la figure 2, mais d'interposer
entre cet isolant et la conduite 12 une zone tampon de réchauffement 25,dans laquelle
sont disposées des résistances électriques chauffantes 26 ou des conduites de vapeur
dont les vannes sont susceptibles de s'ouvrir automatiquement pour maintenir la température
au-dessus d'un seuil généralement compris entre 180 et 220°C. Un capteur de température
(non représenté), disposé sur la conduite 12, commande l'alimentation des résistances
26, ou des vannes de circulation de vapeur, dès que la température enregistrée descend
au-dessous du seuil.
1.- Procédé pour l'utilisation directe sur le lieu de production comme combustible,
dans au moins un brûleur (6), d'un résidu pétrolier de viscosité cinématique comprise
entre 0,005 et 1 m²/s à 100°C et dont la température nécessaire pour obtenir une
viscosité de 15.10⁻⁶ m²/s est supérieure à 280°C, provenant d'une unité (1) de traitement
thermique telle qu'une unité de fractionnement ou de conversion d'une charge d'hydrocarbures,
procédé dans lequel ledit résidu est prélevé dans ladite unité (1) à une température
supérieure à 300°C et est acheminé par une conduite calorifugée (12) vers ledit brûleur
(6), procédé caractérisé en ce que le débit dudit résidu dans ladite conduite (12)
en amont du brûleur est supérieur de 10 à 100 % et de préférence de 10 à 30 % au
débit d'alimentation dudit brûleur, d'une fraction telle que l'accroissement de viscosité
de ce résidu dû aux pertes thermiques entre l'enceinte de production et ledit brûleur
reste compatible avec l'emploi dudit brûleur, et en ce que la partie dudit résidu
non utilisée comme combustible est récupérée.
2.- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la température du combustible
prélevé dans l'unité de traitement thermique est ramenée à l'aide d'un échangeur de
chaleur, à une température de consigne garantissant la stabilité thermique du résidu
et comprise entre 280 et 350°C, et en ce que la diminution de température du combustible
est compensée par un débit de la ligne d'approvisionnement (12) au brûleur, supérieur
à celui requis par ledit brûleur.
3.- Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que le débit du résidu pétrolier
dans la conduite en amont du brûleur varie en fonction de la viscosité du résidu dans
ladite conduite.
4.- Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'au moins 10
% de la fraction dudit résidu pétrolier non utilisée comme combustible est recyclée
à ladite unité (1).
5.- Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'au moins 10
% de la fraction dudit résidu pétrolier non utilisée comme combustible est fluxée,
puis stockée dans un réservoir de stockage.
6.- Installation pour l'utilisation directe comme combustible dans au moins un brûleur
(6) d'un résidu pétrolier ayant une viscosité comprise entre 0,005 et 1 m²/s à 100°C
et dont la température nécessaire pour obtenir une viscosité de 15.10⁻⁶ m²/s est supérieure
à 280°C,provenant d'une unité (1) de traitement thermique telle qu'une unité de fractionnement
ou de conversion d'une charge d'hydrocarbures, cette installation comprenant un moyen
pour prélever ledit résidu dans ladite unité (1) à une température de consigne supérieure
à 300°C, au moins un brûleur (6) pour brûler ledit résidu, une conduite calorifugée
(12) réunissant ladite enceinte de production audit brûleur et au moins un moyen (11)
pour l'acheminement dudit résidu dans ladite conduite, installation caractérisée en
ce que ledit moyen (11) pour l'acheminement dudit résidu est tel que le débit de ce
résidu dans ladite conduite est supérieur de 10 à 100 % au débit d'alimentation dudit
brûleur,d'une fraction telle que l'accroissement de viscosité de ce résidu dû aux
pertes thermiques de ladite conduite entre le lieu de production et le point d'utilisation
reste supérieur à 15.10⁻⁶ m²/s,c"est-àdire compatible avec son utilisation comme
combustible dans ledit brûleur, et en ce que des moyens (14,13) sont prévus pour limiter
l'alimentation du brûleur à la fraction désirée du débit dans ladite conduite et
pour récupérer la fraction excédentaire dudit résidu non utilisée comme combustible.
7.- Installation selon la revendication 6, caractérisée en ce qu'elle comprend des
moyens pour recycler à ladite unité (1) une partie de la fraction dudit résidu pétrolier
non utilisée comme combustible.
8.- Installation selon la revendication 6, caractérisée en ce qu'elle comprend des
moyens de fluxage et de stockage de la fraction dudit résidu pétrolier non utilisée
comme combustible.
9.- Installation selon l'une des revendications 6 à 8, caractérisée en ce qu'un ballon-tampon
(8) est diposé sur le circuit de ladite conduite (12) entre l'enceinte (1) de production
dudit résidu et le ou lesdits brûleurs (6).
10.- Installation selon la revendication 9, caractérisée en ce qu'elle comprend des
moyens d'extraction de chaleur (5) pour ramener la température du résidu dans le ballon-tampon
(8) à une température de consigne supérieure à 300°C.
11.- Installation selon la revendication 6, caractérisée en ce que le débit de la
conduite (12) en amont du brûleur est régulé à l'aide d'une sonde mesurant la viscosité
ou la température du combustible.
12.- Installation selon l'une des revendications 6 à 11, caractérisée en ce qu'elle
comporte un circuit auxiliaire d'alimentation en fuel fluxé compatible du ou desdits
brûleurs (6) à partir d'un réservoir d'appoint (20) et des moyens (22) pour commuter
automatiquement l'alimentation du ou des brûleurs (6) audit circuit auxiliaire lorsque
le débit, la pression et/ou la température dudit résidu à l'alimentation des brûleurs
atteignent un seuil préfixé.
13.- Installation selon l'une des revendications 6 à 12, caractérisée en ce que ladite
conduite calorifugée (12) comporte, outre l'isolant thermique (24) gainant cette conduite,
une zone de réchauffement (25) équipée de moyens de chauffage (26) actionnés automatiquement
lorsque la température de ladite conduite s'abaisse au-dessous d'un seuil prédéterminé.