[0001] La présente invention concerne une bobine de soufflage magnétique par rotation de
l'arc pour élément de contact d'un interrupteur électrique, tel qu'un contacteur ou
disjoncteur. L'invention est applicable, notamment dans les appareils de ce type utilisés
pour les moyennes tensions, de 3 à 40 kV.
[0002] Ces appareils sont bien connus. Dans certains d'entre eux, il est prévu une cuvette
conductrice de forme générale cylindrique connectée à une arrivée de courant, un enroulement
disposé dans ladite cuvette et dont une extrémité est connectée à la cuvette, pour
produire un champ magnétique selon l'axe de la cuvette, un noyau conducteur connecté
à l'autre extrémité de l'enroulement et situé au centre de l'enroulement, ainsi qu'un
contact de coupure, disposé devant la bobine, par rapport à ladite cuvette, dans le
champ magnétique qu'elle produit et électriquement connecté audit noyau. Des moyens
spécifiques doivent être prévus pour empêcher que, sous l'effet d'un courant de court-circuit,
la bobine n'explose à l'ouverture de l'interrupteur.
[0003] L'invention vise à fournir des moyens simples et aisés à mettre en oeuvre pour conférer
à l'enroulement de la bobine une grande résistance mécanique. Accessoirement, ces
moyens permettent d'établir de façon simple et fiable les contacts électriques avec
les deux extrémités de l'enroulement.
[0004] Selon une caractéristique de l'invention, l'enroulement est constitué à l'aide d'un
conducteur plat, enroulé sur le noyau, sur plusieurs tours, en même temps qu'une feuille
isolante, des moyens étant prévus pour mettre cet enroulement sous compression radiale.
[0005] A cette fin, le noyau est, selon un mode de réalisation proposé, pourvu d'une fente
axiale dans laquelle est introduite une clavette. Le conducteur de l'enroulement débute
par une partie introduite dans la fente du noyau et serrée entre ce dernier et la
clavette, ce qui, en outre, connecte électriquement l'enroulement au noyau.
[0006] La feuille isolante est en fibre de verre imprégnée de résine durcissable, pour résister
à la pression.
[0007] En outre, l'enroulement est entouré d'une bague fendue. Le conducteur de l'enroulement
se prolonge sans isolant par la fente de la bague fendue et s'enroule sur celle-ci.
L'enroulement et sa bague fendue sont comprimés dans la cuvette, pour conférer à l'ensemble
une grande résistance mécanique. De plus, l'enroulement est aussi électriquement connecté
à la cuvette.
[0008] Par ailleurs, la cuvette conductrice comprend intérieurement une cuvette en acier,
tandis que le noyau est aussi en acier. On obtient ainsi tout à la fois, un circuit
magnétique à basse réluctance pour la bobine et des parties composantes à résistance
mécanique élevée pour mettre l'enroulement sous compression.
[0009] Le noyau est enfin fixé au fond de la cuvette par une vis, un isolant étant prévu
pour la traversée de la cuvette. Une piste d'arc est formée sur un disque conducteur
porté par le noyau et électriquement et mécaniquement connecté au noyau par la vis.
[0010] Les différents objets et caractéristiques de l'invention seront exposés de façon
plus détaillée dans la description qui va suivre, faite à titre d'exemple non limitatif,
en se reportant aux figures annexées qui représentent :
- la figure 1, une vue en coupe axiale d'un élément de contact de disjoncteur dans
lequel est appliquée la présente invention, et
- la figure 2, une vue de dessous de la bobine de l'élément de contact de la figure
1.
[0011] L'élément de contact de la figure 1, représenté en coupe selon son axe X-X′, est
généralement de symétrie circulaire. Il est disposé dans un interrupteur à moyenne
tension, tel qu'un disjoncteur. Cet appareil comprend, dans une enceinte remplie d'un
gaz diélectrique tel que l'hexafluorure de soufre, des moyens pour supporter la partie
fixe de l'élément de contact, ainsi que des moyens pour mouvoir et guider la partie
mobile de l'élément de contact. Ces moyens sont bien connus dans la technique et ne
seront donc pas décrits.
[0012] On décrira d'abord la partie fixe de l'élément de contact qui comprend, de l'extérieur
vers l'intérieur, une cuvette 1, en métal conducteur tel que le cuivre, comportant
une électrode de raccordement 33, une cuvette intérieure 6, en métal magnétisable
tel que l'acier, une bague 9, en métal malléable tel que l'aluminium, un enroulement
23 d'une bande conductrice 8, en clinquant de cuivre, enroulée en même temps qu'une
bande isolante 10, par exemple en résine polyester chargée de fibre de verre, un
noyau 7, en métal magnétisable tel que l'acier et une vis de fixation 22, également
en acier.
[0013] L'extrémité extérieure 14 de la bande conductrice 8 est en contact électrique avec
la cuvette 1. Son extrémité intérieure 12 est en contact électrique avec le noyau
7, lequel est également conducteur de l'électricité. Un manchon isolant 11 isole
électriquement la vis 22 et le noyau 7 de la cuvette 1. Un écrou 35 est vissé sur
l'extrémité de la vis 22. Il porte-sur le manchon isolant 11.
[0014] Le noyau 7 porte, retenu par la vis 22, un disque 21 en métal conducteur, en cuivre
par exemple, ou en alliage cuivre-chrome, sur lequel est aménagée une piste d'arc
3, en tungstène ou en alliage cuivre-tungstène. La surface libre de cette piste d'arc
est en avant par rapport au chant circulaire 31 de la cuvette 1.
[0015] La partie mobile de l'élément de contact est représentée en position de fermeture,
à gauche de l'axe X-X′, et en position d'ouverture, à droite de cet axe. Elle comprend
une coupe 2, en métal conducteur tel que du cuivre, dotée d'une butée intérieure 19
et terminée par un chant circulaire 32 destiné à venir en appui contre le chant 31
de la cuvette 1. Cette coupe contient, poussé par un ressort de compression 36, un
contact mobile de coupure comprenant une bague de friction 18, un disque mobile 15
enserré par la bague de friction 18 et une piste d'arc 4 semblable à la piste d'arc
3 et en regard de celle-ci. Un conducteur souple 17 connecte le contact mobile de
coupure au fond de la coupe 2. Une électrode 37 est connectée à l'extérieur de la
coupe 2.
[0016] Dans la position de fermeture (voir à gauche de l'axe X-X′), la coupe et la cuvette
sont en contact électrique par leurs chants respectifs 31, 32, ce qui établit le
trajet de courant principal entre les électrodes 33 et 37, à faible résistance, court-circuitant
la bobine et le contact de coupure.
[0017] Dans la position d'ouverture (voir à droite de l'axe), les contacts sont ouverts
et les électrodes 33 et 37 sont isolées l'une de l'autre.
[0018] Pour passer de la position de fermeture à la position d'ouverture, le mécanisme
du disjoncteur (non représenté), tire la coupe 2 vers le bas. Dans un premier temps,
le contact de coupure reste fermé, alors que la coupe 2 s'écarte de la cuvette 1.
Un courant s'établit donc, entre les électrodes 33 et 37, par la cuvette 1, la cuvette
interne 6, l'enroulement 23, le noyau 7, le disque 21, les pistes d'arc 3 et 4 toujours
en contact l'une avec l'autre, le disque mobile 15, le conducteur 17, la coupe 2 et
l'électrode 37.
[0019] Le ressort 36 se détend progressivement, jusqu'à ce que la bague 18 vienne en appui
contre la butée 19. A ce moment, le disque 15 s'écarte du disque 21. Un arc s'amorce
entre les deux disques. Il maintient le courant dans l'enroulement 23 de la bobine.
Celle-ci engendre un champ magnétique circulant dans la cuvette intérieure 6, le noyau
7 et la vis 22, pour se refermer, en 5, sous la forme d'un champ radial possédant
une composante perpendiculaire à l'arc amorcé entre les pistes 3 et 4. Comme il est
bien connu, cela entraîne un rotation de l'arc le long des pistes 3 et 4 et contribue
à l'éteindre, jusqu'à ce que l'écartement des pistes 3 et 4 l'une par rapport à l'autre
soit tel que tout courant s'interrompe.
[0020] Les efforts électrodynamiques supportés par la bobine durant le temps où elle est
parcourue par un courant de court-circuit sont considérables. Afin que la bobine puisse
y résister sans dommage, elle est construite, selon l'invention, d'une façon que l'on
va maintenant examiner plus en détail en se référant à la figure 2.
[0021] Sur cette figure qui est une vue de dessous de la cuvette magnétique 6, de l'enroulement,
de la bague 9 et du noyau 7, on peut voir que le noyau 7 présente une large fente
41, dans laquelle est engagée l'extrémité intérieure 12 non isolée du conducteur 8
de l'enroulement, ainsi qu'une clavette 16, en forme de coin. A l'extérieur, l'enroulement
est enveloppé par une bague 9 également fendue, en 42, et l'extrémité 14 du conducteur
8 est conduite par cette fente de manière à passer par-dessus la bague et à accomplir
un tour presque complet sur celle-ci. L'ensemble enroulement et bague est comprimé
dans la cuvette 6.
[0022] Pour y parvenir, l'extrémité 12 du conducteur 8 est placée dans la fente 41, la clavette
16 est mise en place, puis le conducteur 8 et la feuille isolante 10 sont enroulés
sous tension sur le noyau 7, la vis 22 étant absente. La bague 9 est alors mise en
place. L'ensemble est inséré dans la cuvette 6, sous l'effet d'une presse qui appuie
sur le fond de la cuvette 6 et sur la bague 9. Cette dernière vient en appui contre
la cuvette et est comprimée, se déforme plastiquement et comprime à son tour, d'une
part, l'extrémité 14 du conducteur 8 contre la cuvette 6 et, d'autre part, l'enroulement
23 contre le noyau 7. L'extré mité 14 du conducteur 8 est ainsi électriquement connectée
à la cuvette 6. L'extrémité 12 du conducteur 8 est écrasée contre la fente 41 et est
mise en contact électrique avec le noyau 7.
[0023] La compression radiale ainsi obtenue, combinée avec les caractéristiques de friction
de la feuille isolante, permet d'atteindre une tenue mécanique de l'enroulement telle
qu'il puisse résister sans déformation aux forces électrodynamiques causées par l'établissement
d'un courant très élevé dans la bobine.
[0024] Il est bien évident que la description qui précède n'a a été donnée qu'à titre d'exemple
non limitatif et que de nombreuses variantes peuvent être imaginées, sans sortir pour
autant du cadre de l'invention.
1. Bobine de soufflage magnétique par rotation de l'arc pour élément de contact d'un
interrupteur électrique comprenant notamment une cuvette conductrice de forme cylindrique
connectée à une arrivée de courant, un enroulement disposé dans ladite cuvette et
dont une extrémité est connectée à la cuvette, pour produire un champ magnétique selon
l'axe de la cuvette, un noyau conducteur connecté à l'autre extrémité de l'enroulement
et situé au centre de l'enroulement, ainsi qu'un contact fixe de coupure, disposé
devant la bobine, par rapport à ladite cuvette, dans le champ magnétique qu'elle produit
et électriquement connecté audit noyau, caractérisée en ce que l'enroulement est
constitué à l'aide d'un conducteur plat, enroulé sur le noyau, sur plusieurs tours,
en même temps qu'une feuille isolante, et en ce des moyens (16, 9) sont prévus pour
mettre l'enroulement sous compression.
2. Bobine de soufflage conforme à la revendication 1, caractérisée en ce que le noyau
(7) est pourvu d'une fente axiale (41) dans laquelle est introduite une clavette (16),
afin de connecter électriquement l'extrémité (12) du conducteur (8) au noyau (7).
3. Bobine de soufflage magnétique conforme à la revendication 2, caractérisée en ce
que le conducteur (8) de l'enroulement débute par une partie non isolée (12) introduite
dans la fente (41) du noyau (7) et serrée entre ce dernier et la clavette (16), ce
qui connecte électriquement l'enroulement au noyau.
4. Bobine de soufflage magnétique conforme à l'une des revendications 1 à 3, caractérisée
en ce que ladite feuille isolante est en fibre de verre imprégnée de résine durcissable.
5. Bobine de soufflage magnétique conforme l'une des revendications 1 à 4, caractérisée
en ce que l'enroule ment est entouré d'une bague fendue (9).
6. Bobine de soufflage magnétique conforme à la revendication 5, caractérisée en ce
que le conducteur (8) de l'enroulement se prolonge sans isolant par la fente de la
bague fendue (9) et s'enroule sur celle-ci.
7. Bobine de soufflage magnétique conforme à la revendication 5 ou 6, caractérisée
en ce que l'enroulement et sa bague (9) sont comprimés dans ladite cuvette (1).
8. Bobine de soufflage conforme à la revendication 1, 5 ou 7, caractérisée en ce que
ladite cuvette conductrice comprend intérieurement une cuvette magnétique (6).
9. Bobine de soufflage magnétique conforme à la revendication 7 ou 8, caractérisée
en ce que le noyau (7) est en acier.
10. Bobine de soufflage magnétique conforme à la revendication 9, caractérisée en
ce que le noyau (7) est fixé au fond de la cuvette (6) par une vis (22), un isolant
(11) étant prévu pour la traversée de la cuvette par la vis.
11. Bobine de soufflage magnétique conforme à la revendication 10, caractérisée en
ce que ledit contact de coupure comprend un disque conducteur (21) porté par le noyau
(7) et électriquement et mécaniquement connecté au noyau (7) par la vis (22).