[0001] La présente invention concerne une nouvelle structure semi-rigide à aptitude contrôlée
à la déformation unidirectionnelle, utilisable notamment dans la construction de sièges
ergonomiques.
[0002] Les études conduites depuis plusieurs années sur l'importance du "confort" des sièges,
notamment des sièges de bureau, sur le bien-être physique, et par suite sur la rentabilité
de leurs occupants, a amené les constructeurs à concevoir de tels sièges comportant
des moyens permettant leur adaptation à la configuration de chaque individu et à leurs
positions. De tels sièges sont désignés par "ergonomiques" et lesdits moyens portent
sur le réglage de la hauteur des différents éléments du siège et l'aptitude de ces
éléments à basculer et/ou s'incliner dans des zones déterminées, notamment le dos,
selon la position prise par l'occupant.
[0003] A cet effet, divers moyens ont été proposés, parmi lesquels l'aptitude à la déformation
par exemple du dossier par rapport à l'assise du siège, ou de la partie supérieure
du dossier par rapport à la partie inférieure. Le défaut commun à tous les systèmes
proposés est l'absence de contrôle de l'amplitude de la déformation.
[0004] Ainsi le brevet US 4 557 521 décrit un siège dont le dossier peut s'incliner élastiquement
vers l'arrière, sous la poussée du dos de l'occupant, grâce à une zone flexible élastique,
sous forme d'un segment cylindrique, réunissant l'assise, fixe, au dossier, réalisé
en une seule pièce rigide. Dans ce cas, pour faire reposer la tête sur la partie supérieure
du dossier, l'occupant doit faire basculer l'ensemble du dossier, sans qu'il existe
une limite de sécurité à ce basculement vers l'arrière.
[0005] Bien entendu, au lieu d'un segment de cylindre unique, on a aussi proposé des zones
flexibles constituées par des portions en matière souple, ondulées ou pliées en accordéon,
comme décrit dans la publication ARGOFLEX 44 de la firme Albert Stoll Argoflex AG.
L'inconvénient de telles portions ondulées est en premier lieu de constituer une zone
affaiblie de la structure ; en second lieu, une telle portion souple ondulée ou en
accordéon peut se déformer, également sans limite, dans un sens ou dans l'autre.
[0006] L'invention vise une structure de conception fondamentalement différente, ne se
prêtant à la déformation que dans une seule direction, et comportant des moyens limitant
cette déformation à la valeur maximale assurant le confort de l'occupant.
[0007] Dans ce but, la structure selon l'invention consiste en une succession de blocs parallèles
en matériau rigide, réunis entre eux par des gouttières étroites en matériau plus
mince et/ou plus souple, la déformation de la structure résultant de l'aplatissement
de l'ensemble de ces gouttières, un tel aplatissement étant limité par des nervures
disposées à l'intérieur desdites gouttières.
[0008] Dans une telle structure, la déformation de chaque gouttière est extrêmement faible,
de l'ordre de 1° d'angle, et l'amplitude de la déformation totale de la structure
peut donc être contrôlée avec beaucoup de précision par le nombre total de couples
bloc-gouttière constituant la structure. Il devient donc possible d'adapter avec précision
un siège à la configuration de son occupant, ce qui justifie la qualification d'"ergonomique"
d'un tel siège, ce qui n'était nullement le cas avec les sièges antérieurement proposés.
[0009] Une telle structure selon l'invention est donc particulièrement avantageuse pour
la réalisation de tels sièges, notamment des sièges de bureau, dont le dossier comporte
une portion supérieure légèrement inclinable vers l'arrière pour augmenter le confort
de l'occupant en lui permettant de se relaxer en rejetant les épaules vers l'arrière.
Bien entendu de telles structures peuvent être adaptées à toute autre portion de sièges
de toute nature avec les mêmes avantages.
[0010] Ainsi, selon un mode de réalisation particulier de l'invention, la structure est
spécialement conçue pour un fauteuil dont le dossier est galbé pour s'adapter à l'arrondi
du corps. Dans ce cas, c'est dans la partie centrale de ce dossier qu'est située la
structure selon l'invention, dont les éléments sont galbés, tandis que les portions
latérales, planes, sont solidaires de la structure et jouent le rôle de charnières
de maintien de cette portion centrale.
[0011] On va illustrer l'invention grâce au dessin annexé, sur lequel :
- Les figures 1a et 1b illustrent schématiquement les structures déformables de type antérieur,
- La figure 2 représente le principe de la structure selon l'invention,
- La figure 3 représente en coupe transversale le détail d'une structure selon l'invention,
et
- La figure 4 est une coupe suivant IV-IV de la figure 3.
- et la figure 5 est une coupe horizontale, au niveau comportant la structure, d'un
dossier de fauteuil équipé selon l'invention.
[0012] Si l'on se reporte d'abord aux figures 1
a et 1
b, on y a représenté deux structures classiques, l'une en matériau ondulé, comportant
des creux 1, 1′, 1˝ sur une face et des creux 2, 2′, 2˝ sur l'autre face, et l'autre
en accordéon, présentant des pliures 3, 3′, 3˝ sur une face et 4, 4′, 4˝ sur l'autre
face. Au repos, la structure de la figure 1 est rectiligne, dans la direction XX′,
les creux 1 étant égaux aux creux 2, et la structure de la figure 2 est également
rectiligne, dans la direction YY′, les angles des plis 3 étant égaux aux angles des
plis 4.
[0013] Si l'on déforme ces structures dans le sens des flèches F, elles vont prendre une
courbure, schématisée par XX˝ sur la figure 1 et YY˝ sur la figure 2, les creux 1
ou les angles 3 s'évasant et les creux 2 ou les angles 4 s'écrasant. Une telle déformation
présente deux caractéristiques :
- elle est pratiquement incontrôlable dans son amplitude ;
- elle peut intervenir indifféremment dans le sens F, ou dans le sens contraire F′.
[0014] Il en résulte qu'il n'est pas possible avec de telles structures, de prévoir et d'ajuster
en fonction d'un sujet la déformation de la zone d'un siège où elle est introduite.
On ne peut donc pas parler alors de siège ergonomique au vrai sens du terme.
[0015] Si l'on se reporte maintenant à la figure 2, on voit que la structure selon l'invention
se compose de blocs rigides 5, espacés les uns des autres par des nervures 6 et réunis
par des gouttières 7, en matériau plus mince et/ou plus souple, qui constituent les
seules portions déformables de la structure.
[0016] L'épaisseur de chaque gouttière étant faible, quand un effort est exercé sur la structure
dans la direction F, la direction d'ensemble de la structure passera de ZZ′ à ZZ˝,
l'angle Z′ZZ˝ étant faible, et fonction du nombre de gouttières. Au surplus, pour
limiter à volonté cet angle, on prévoit, selon l'invention, des nervures 8 dans l'intérieur
des gouttières, ou de certaines d'entre elles. Le contrôle de la déformation de la
structure dépend donc de deux facteurs, que l'on peut prévoir à la demande, à savoir
le nombre de gouttières 7 et le nombre de nervures 8.
[0017] Par ailleurs, par sa constitution même, la structure n'est déformable que dans la
direction F, et elle est pratiquement indéformable dans la direction opposée.
[0018] La réalisation pratique de cette structure est illustrée aux figures 3 et 4, où les
mêmes éléments portent les mêmes références, mais où apparaissent les facteurs dimensionnels
qui conditionnent le comportement de la structure :
[0019] Ainsi, dans cet exemple, chaque bloc 5 a une épaisseur de 3mm, tandis que l'arrondi
de chaque gouttière 7 n'a qu'une épaisseur de 2,25 mm. Chaque gouttière a une profondeur
de 12mm, et une ouverture de 4mm, tandis que chaque nervure 8 a une épaisseur de 2
mm, ce qui ne laisse à chaque gouttière qu'un débattement de 2 mm, ce qui représente
une déformation de 1° d'angle. Les nervures de renforcement 6 entre chaque gouttière
ont une épaisseur de 1,5 mm. Ces chiffres montrent que l'aptitude à la déformation
d'une telle structure peut être contrôlée avec une grande précision, de l'ordre du
degré d'angle, ce qui permet donc d'adapter la structure à toute conformation voulue,
ce qui est la définition même du siège ergonomique.
[0020] Enfin, si l'on se réfère à la figure 5, on y a représenté schématiquement en coupe
horizontale le dossier d'un fauteuil comportant une portion centrale C galbée dans
le sens vertical pour se conformer au dos de l'occupant et deux portions latérales
planes 9 et 9′. Il est évident que normalement, une portion galbée dans le sens vertical
ne peut être fléchie dans le sens horizontal. Au contraire, la structure selon l'invention
autorise une telle flexion, ce qui représente un progrès considérable et constitue
une caractéristique importante de l'invention. Les deux portions latérales planes
9 et 9′ assurent le contrôle de la flexion horizontale de la structure 4-5 en jouant
le rôle de charnières.
[0021] L'invention apporte donc au problème de la réalisation de tels sièges une solution
fondamentalement nouvelle et originale, adaptable à toutes les situations.
1. Structure semi-rigide à aptitude contrôlable à la déformation unidirectionnelle,
utilisable notamment dans la réalisation de sièges ergonomiques, caractérisée en ce
qu'elle consiste en une succession de blocs parallèles 5 en matériau rigide, réunis
entre eux par des gouttières étroites 7 en matériau plus mince et/ou plus souple,
la déformation de la structure résultant de l'aplatissement de l'ensemble de ces gouttières,
un tel aplatissement étant limité par des nervures 8 disposées à l'intérieur desdites
gouttières.
2. Structure selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'aplatissement de chaque
gouttière détermine une déformation de la structure de l'ordre de 1° d'angle.
3. Application de la structure selon la revendication 1 à la réalisation de portions
déformables de sièges notamment de zone de raccordement entre la partie inférieure
et la partie supérieure du dossier d'un siège ergonomique.
4. Application selon la revendication 3, caractérisée en ce que ledit dossier comporte
une portion centrale galbée horizontalement et deux portions latérales planes, la
structure selon les revendications 1 et 2 étant située à une hauteur appropriée dans
ladite portion centrale.