[0001] La présente invention concerne un procédé pour la fabrication de pièces monétaires
et de médailles bimétalliques.
[0002] On a déjà décrit des pièces ou médailles bimétalliques comportant une couronne périphérique
et un flan intérieur.
[0003] Lorsque l'on veut préparer de telles pièces à partir de deux éléments métalliques
distincts dont l'un est en forme de couronne et l'autre en forme de disque, il convient
bien évidemment d'utiliser des moyens pour solidariser ces deux éléments. Cette solidarisation
doit être telle que les deux éléments forment, après assemblage, une pièce unique
comportant sur chacune de ses faces les inscriptions ou figures souhaitées, en évitant
que le disque (flan) puisse pivoter, autour de son axe, à l'intérieur de la couronne.
Le problème de la solidarisation de deux éléments de ce type a fait l'objet de recherches
dans des domaines très différents et diverses solutions ont été préconisées. Dans
le domaine plus particulier des pièces monétaires, une solution a été préconisée dans
le brevet européen 0 080 437 pour la préparation de flans bimétalliques destinés au
monnayage ; le moyen de solidarisation décrit dans ce brevet consiste à ménager sur
la face intérieure de la couronne un certain nombre de dents, à positionner le flan
intérieur de façon que son pourtour soit tangent à la face intérieure desdites dents
et, par pression, à provoquer le fluage du métal du flan de façon que ce métal emprisonne
lesdites dents. Cette technique présente un certain nombre d'inconvénients, notamment
du fait de la nécessité qu'il y a à réaliser une couronne comportant lesdites dents
et du fait que l'on doit réaliser un fluage du métal à la surface de la pièce, ce
qui peut entraîner souvent des irrégularités visibles sur les pièces finales obtenues.
[0004] La présente invention concerne un procédé de fabrication de pièces ou médailles bimétalliques,
par solidarisation d'une couronne avec un flan, qui vise à surmonter les difficultés
rencontrées dans la mise en oeuvre du procédé décrit dans le brevet européen 0 080
437.
[0005] Le procédé selon l'invention est caractérisé en ce qu'on utilise un flan comportant,
sur son pourtour, une gorge discontinue et que, après mise en place dudit flan à l'intérieur
de la couronne, on réalise en une seule opération, d'une part, la solidarisation,
par fluage du métal de la couronne dans la gorge du flan, de ladite couronne et dudit
flan et l'estampage de l'ensemble flancouronne de façon à obtenir directement une
monnaie ou une médaille finie.
[0006] Pour pouvoir réaliser l'invention, il convient, bien évidemment, de choisir convenablement
les matériaux, la forme et les dimensions du flan et de la couronne. En ce qui concerne
le métal, on peut utiliser n'importe lequel des métaux ou alliages pouvant être utilisés
dans le domaine monétaire ou pour la confection des médailles, mais le métal (ou alliage)
constituant la couronne doit être plus ductile que celui utilisé pour le flan ; c'est
en effet le métal (ou alliage) constituant la couronne qui, sous l'influence de la
pression excercée, doit fluer pour emplir au moins partiellement la gorge ménagée
dans le flan alors que la déformation du flan doit se limiter à la déformation superficielle
correspondant à la formation des reliefs et/ou figures choisis pour la monnaie ou
la médaille. En ce qui concerne les formes respectives du flan et de la couronne,
on utilisera des flans et couronnes dont le jeu (distance entre la partie extérieure
du flan et la partie intérieure de la couronne) est compris entre environ 0,5 et environ
2 dixièmes de millimètre ; de plus, la couronne présentera une épaisseur de 0,5 à
3 dixièmes de millimètre supérieure à celle du flan.
[0007] Les avantages du procédé selon l'invention sont nombreux; on mentionnera notamment
:
- la forme géométrique simple que peuvent présenter et la couronne et le flan central,
- la très grande facilité pour la réalisation de la gorge discontinue sur le pourtour
du flan,
- la possibilité d'un ajustement très précis du diamètre du flan par rapport au diamètre
intérieur de la couronne (on admet que le jeu entre flan et couronne peut être de
0,5 à 2 dixièmes de millimètre),
- compte tenu de cet ajustement entre flan et couronne, le faible fluage à assurer
pour provoquer le sertissage et la solidarisation des deux pièces,
- la facilité d'obtention d'une pièce dont les surfaces ne présentent aucune irrégularité
à la jonction des deux éléments.
[0008] L'exemple non limitatif ci-après illustre l'invention ; cet exemple fait référence
aux figures 1, 2 et 3.
La figure 1 (a et b) est une vue des deux éléments (couronne et flan) utilisables
selon l'invention.
La figure 2 est une vue, en coupe partielle, des deux éléments (couronne et flan)
convenablement positionnés.
La figure 3 est une vue, en coupe partielle, de la pièce terminée.
[0009] La figure 1a représente en coupe partielle la "couronne"; comme on le voit, cette
couronne présente une section droite rectangulaire ; elle peut avoir, par exemple,
un diamètre extérieur de 23 mm, un diamètre intérieur de 16,5 mm etune épaisseur de
2,5 mm. Cette couronne est obtenue par découpage de bande. Elle subit ensuite des
opérations de recuit décapage et de brillantage propres à l'alliage utilisé.
[0010] La figure 1b représente le flan. Il s'agit d'un disque circulaire dont le diamètre
est de 16,3 mm et l'épaisseur de 2,4 mm. Ce disque est également obtenu par découpe.
Ce flan subit une opération de cordonnage du type "tranche incuse" qui permet d'obtenir
une série de gorges ; chaque gorge a une profondeur maximum de l'ordre de 0,2 mm.
On réalisera, par exemple, 6 ou 8 gorges sur le pourtour du flan. Ce flan peut également
subir les opérations de recuit décapage et de brillantage propres à l'alliage utilisé.
[0011] Sur la figure 2, on a représenté la couronne et le flan qui ont été mécaniquement
(et automatiquement) positionnés l'un par rapport à l'autre.
[0012] Sur la figure 3, on a représenté une pièce terminée ; c'est-à-dire que les deux éléments
positionnés comme sur la figure 3 ont été véhiculés vers les matrices (ou coins) de
frappe ; cette frappe assure en une seule opération le sertissage, obtenu par fluage
du métal (ou alliage) de la couronne vers le flan et notammant les gorges de celui-ci,
et le monnayage.
1. Procédé pour la fabrication de pièces monétaires ou de médailles bimétalliques
par solidarisation par fluage d'une couronne avec un flan, caractérisé en ce que
:
- on utilise un flan comportant, sur son pourtour, une gorge discontinue,
- on positionne ledit flan dans ladite couronne, et
- on réalise en une seule opération le sertissage de la couronne sur le flan et le
monnayage de la pièce en utilisant une matrice dont l'action provoque le fluage de
métal de la couronne vers le flan et vers la gorge discontinue ménagée sur le pourtour
dudit flan et l'estampage de l'ensemble c'est-à-dire la formation de la surface de
la monnaie ou de la médaille.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le jeu, entre ledit flan
et ladite couronne, est compris entre 0,5 et 2 dixièmes de millimètre et que l'épaisseur
de la couronne est supérieure de 0,5 à 3 dixièmes de millimètre à l'épaisseur du flan.
3. pièces de monnaie et médailles obtenues selon l'une des revendications 1 et 2.