[0001] La présente invention a pour objet un brûleur destiné à être placé dans un conduit
pour chauffer l'air ou un autre gaz comburant circulant à grande vitesse dans ledit
conduit et constitué essentiellement par un tube alimenté en gaz combustible et percé
de trous, éventuellement munis d'injecteurs, permettant d'émettre des jets de gaz
combustible dirigés vers l'aval, et des déflecteurs fixés sur ledit tube et servant
à dévier le courant de gaz comburant pour créer en aval de la rampe une zone protégée
où la flamme peut se developper.
[0002] Pour stabiliser la flamme, il a été proposé, sur ces brûleurs, de réaliser en amont
de la zone de combustion un prémélange d'une partie du combustible avec une partie
de l'air ou du mélange comburant circulant dans le conduit; de tels brûleurs sont
décrits dans les brevets US n° 3 649 211 et 3 494 712. Dans toutes les solutions connues,
l'air ou le mélange comburant servant à réaliser le prémélange est admis à travers
des ouvertures percées dans les déflecteurs ou des passages ménagés entre les déflecteurs
et le tube et son débit dépend essentiellement de la section de ces ouvertures ou
passages et de la vitesse de l'air ou du mélange comburant dans le conduit. Il en
résulte que si on modifie le débit du gaz combustible, pour l'adapter aux besoins,
ou si la vitesse d'écoulement du gaz à réchauffer varie, le taux d'aération du mélange
est modifié ce qui peut compromettre la stabilité de la flamme.
[0003] Le but de la présente invention est de remédier à cet inconvénient en assurant un
taux d'aération pratiquement constant du mélange air-combustible, en dépit des variations
du débit de combustible et/ou de la vitesse du gaz à réchauffer.
[0004] Le brûleur objet de la présente invention est caracté risé en ce qu'il comporte,
en aval de chaque trou ou injecteur et coaxialement à celui-ci, une tuyère convergente-divergente
agencée de telle sorte que le jet de gaz combustible issu dudit trou ou injecteur
crée une dépression à l'entrée de la tuyère, et en ce que l'entrée de la tuyère est
mise en communication avec l'espace intérieur dudit conduit entourant le brûleur par
au moins une ouverture disposée de façon à éliminer l'influence de la pression dynamique
du gaz à chauffer sur le débit de gaz comburant aspiré par la tuyère à travers ladite
ouverture.
[0005] Selon un mode de réalisation préféré, l'espace entre le tube et les tuyères est fermé
par deux éléments de paroi fixés sur le tube et disposés sensiblement parallèlement
au plan contenant les axes des tuyères, de part et d'autre de celui-ci, et par une
paroi frontale raccordée audits éléments de paroi et portant les tuyères, et des ouvertures
sont percées dans lesdits éléments de paroi. Ladite paroi frontale pourra avantageusement
être constituée par deux éléments de paroi convergeant vers l'aval et formant un dièdre
dont l'arète est située dans le plan des axes des tuyères. Les déflecteurs pourront
se raccorder auxdits éléments de paroi et des nervures de raidissement pourront être
prévues pour relier les déflecteurs à ladite paroi frontale et aux tuyères.
[0006] Le tube pourra avantageusement être équipé d'injecteurs dont la position est ajustable
de telle sorte que l'on puisse faire varier la distance de chaque injecteur au col
de la tuyère respective.
[0007] Si la teneur en oxygène du gaz à chauffer n'est pas suffisante, une partie de l'air
nécessaire à la combustion pourra être amenée par une gaîne entourant ledit tube et
formée, en partie, par le stabilisateur de flamme.
[0008] S'il est nécessaire de maintenir la teneur en oxydes d'azote des gaz réchauffés à
une valeur particulièrement faible, on pourra, conformément à une autre caractéristique
de l'invention, n'injecter qu'une partie du gaz combustible à travers les trous ou
injecteurs du tube, l'autre partie étant injectée dans la flamme du brûleur, à l'avant
de celui-ci. Dans ce but on pourra utiliser des tubulures branchées sur ledit tube
et s'étendant jusqu'à l'avant du brûleur, de part et d'autre de celui-ci ou sur un
seul de ses côtés. En variante, cette injection auxiliaire de gaz combustible pourra
être réalisée au moyen d'un ou deux tubes percés de trous ou munis d'injecteurs, placés
sur un côté du brûleur ou de part et d'autre de celui-ci, respectivement, et raccordés
au tube principal d'alimentation en gaz.
[0009] En cas de fabrication en acier moulé, le stabilisateur de flamme aura avantageusement
une construction modulaire.
[0010] La description qui suit se réfère aux dessins l'accom pagnant qui montrent, à titre
d'exemples non-limitatifs, plusieurs formes de réalisation de l'invention et sur lesquels:
La figure 1 est une coupe transversale d'un brûleur conforme à l'invention ;
La figure 2 est une vue partielle, suivant F, du brûleur de la figure 1 ;
La figure 3 est une vue en coupe transversale d'une autre forme de réalisation de
l'invention ; et
La figure 4 est une coupe transversale d'une forme modifiée du brûleur de la figure
1.
[0011] Le brûleur des figures 1 et 2 est constitué par un tube 10 disposé transversalement
dans un conduit dont la section est nettement supérieure à celle dudit tube et où
circule de l'air ou un autre gaz contenant de l'oxygène, dans le sens indiqué par
la flèche A, et un stabilisateur de flamme 12 fixé sur le tube 10, à l'avant de celui-ci.
[0012] Le tube 10 est relié à une source de gaz combustible sous pression et est percé de
trous calibrés 14 par lesquels des jets de gaz combustible sont émis vers l'aval,
dans une direction parallèle à la direction d'écoulement du gaz à réchauffer (flèche
A).
[0013] Le stabilisateur 12 comporte deux ailes divergentes 16 formant déflecteurs qui sont
raccordées au tube 10 par des éléments de paroi 18 parallèles à la direction d'écoulement
du courant de gaz à réchauffer ; les ailes 16 comportent à leur extrémité aval une
cassure du profil permettant de les raidir. L'espace à l'avant du tube 10 est fermé
par une paroi frontale formée de deux éléments de paroi convergents 20 qui délimitent
avec le tube une chambre 22. Cette chambre pourra être fermée aux deux extrémités
du brûleur par des parois perpendiculaires à l'axe du tube et pourra être divisée
par des cloisons parallèles à ces parois. Des orifices 24 percés dans les éléments
de paroi 18 font communiquer la chambre 22 avec l'espace intérieur du conduit où circule
le gaz à chauffer. Des tuyères convergente-divergentes 26 sont montées sur les éléments
de paroi 20, coaxialement aux trous 14 du tube 10, les axes des tuyères définissant
un plan parallèle à la direction d'écoulement de l'air à réchauffer. L'ensemble peut
être renforcé par des nervures 28 et 30.
[0014] Les différents éléments constitutifs du stabilisateur peuvent être assemblés par
soudage. Le stabilisateur peut aussi être formé d'éléments modulaires identiques fixés
côte à côte sur le tube 10, par exemple par soudage, chaque élément modulaire étant
d'une seule pièce venue de fonderie.
[0015] Dans les tuyères 26, l'énergie des jets de gaz combustible issus des orifices 14
est utilisée pour aspirer un certain débit d'air ou de gaz comburant, à travers les
ouvertures 24, et réaliser un mélange inflammable qui brûle à la sortie des tuyères.
Grâce à cette construction, on évite un prémélange de l'air ou du gaz comburant et
du gaz combustible en amont de la tuyère et on supprime tout risque de combustion
dans cette zone et, par conséquent une surchauffe des parois de la chambre 22 et le
dépôt de noir de carbone.
[0016] Le rapport de la quantité de gaz comburant aspiré à la quantité de gaz comburant
nécessaire à une combustion complète, qui est appelé taux d'aération lorsque le gaz
comburant est de l'air, dépend du diamétre des orifices 14, du diamètre du col de
la tuyère et de la distance des orifices au col de la tuyère mais il varie peu quand
le débit de gaz combustible est modifié ; ce taux peut être fixé par construction
à une valeur optimale. En variante, le tube 10 peut être équipé d'injecteurs dont
la distance au col des tuyères est réglable pour pouvoir ajuster le taux d'aération,
par exemple pour modifier le diamètre et/ou la longueur de la flamme. Grâce à la disposition
des ouvertures 24 dans des plans parallèles à la direction A d'écoulement de l'air
ou du mélange comburant ou faiblement inclinés par rapport à cette direction, la pression
dynamique de l'air n'a pratiquement pas d'influence sur le taux d'aération et le fonctionnement
du brûleur n'est pas perturbé par les variations de vitesse du courant d'air ou du
mélange comburant. D'autres moyens, notamment l'emploi de déflecteurs placés en amont
des ouvertures 24, pourraient être prévus pour éliminer l'influence de la pression
dynamique du gaz à réchauffer sur le débit de gaz aspiré à travers les tuyères.
[0017] La figure 3 montre, en coupe transversale, une forme de réalisation du brûleur de
l'invention utilisable lorsque le gaz à réchauffer a une teneur en oxygène relativement
faible. Une fraction de l'air nécessaire à la combustion est amenée par une gaîne
40 formée, en partie, par les éléments de paroi 18′ et 20′ du stabilisateur 12′ et,
en partie, par une coquille hémi-cylindrique 42.
[0018] Le tube d'amenée de gaz 10′ est logé à l'intérieur de la gaîne 40 et est muni d'injecteurs
44.
[0019] Grâce à la dépression crée dans les tuyères 26′ par les jets de gaz combustible issus
des injecteurs 44, une fraction du gaz à réchauffer est aspirée, à travers les ouvertures
24′, ainsi que l'air amené par la gaîne 40.
[0020] La figure 4 montre une forme modifiée du brûleur de la figure 1 qui permet de maintenir
la teneur en oxydes d'azote des gaz réchauffés à une valeur particulièrement faible.
Pour cela une partie seulement du débit total de gaz combustible alimentant le tube
10˝ est injectée par les trous 14˝, l'autre partie étant injectée à l'avant du brûleur
au moyen de tubulures coudées 50 espacées sur toute la longueur du brûleur ; l'extrémité
de ces tubulures, qui peuvent éventuellement être munies d'injecteurs, se trouve
approximativement dans le même plan que le bord avant des ailes du stabilisateur
12˝ et à l'extérieur de celui-ci.
[0021] Dans l'exemple représenté, une seule rangée de tubulures est prévue sur un côté du
brûleur, mais elles pourraient être disposées de part et d'autre du brûleur. En variante,
l'injection d'une partie du gaz combustible à l'avant du brûleur pourrait être réalisée
au moyen d'un ou deux tubes percés de trous ou munis d'injecteurs, disposés parallèlement
au tube 10˝, près du bord de l'une des ailes ou des deux ailes, respectivement, du
stabilisateur de flamme, à l'extérieur de celui-ci, et raccordés au tube 10˝.
[0022] De nombreuses modifications peuvent être apportées aux formes de réalisation décrites,
notamment en ce qui concerne les formes et les dimensions du tube d'alimentation en
gaz combustible et du stabilisateur de flamme et leur disposition relative, et il
est bien entendu que ces modifications et toutes celles résultant de la substitution
de moyens techniques équivalents entrent dans le cadre de l'invention.
1. Brûleur disposé transversalement dans un conduit pour chauffer un gaz comburant
circulant à grande vitesse dans ce conduit et constitué par un tube alimenté en gaz
combustible et percé de trous, éventuellement munis d'injecteurs, permettant d'émettre
des jets de gaz dirigés vers l'aval, et un stabilisateur de flamme comportant deux
ailes divergentes formant déflecteur et délimitant une zone à l'abri du courant de
gaz à chauffer, caractérisé en ce qu'il comporte, en aval ce chaque trou (14, 14˝)
ou injecteur (44) et coaxialement à celui-ci, une tuyère convergente-divergente (26,
26′, 26˝) agencée de telle sorte que le jet de gaz issu dudit trou ou injecteur crée
une dépression à l'entrée de la tuyère, et en ce que l'entrée de la tuyère est mise
en communication avec l'espace intérieur dudit conduit entourant le brûleur par au
moins une ouverture (24, 24′, 24˝) disposée de façon à éliminer l'influence de la
pression dynamique du gaz à chauffer sur le débit de gaz aspiré par la tuyère à travers
ladite ouverture.
2. Brûleur selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'espace entre les tuyères
(26) et le tube (10) est fermé par deux éléments de paroi (18) fixés sur le tube et
disposés approximativement parallèlement au plan contenant les axes des tuyères et
par une paroi frontale (20) raccordée auxdits éléments de parois et portant les tuyères,
et en ce que des ouvertures (24) sont percées dans lesdits éléments de paroi.
3. Brûleur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit tube (10′) est enfermé
dans une gaîne d'amenée d'air (40) dont la paroi est formée en partie par deux éléments
de paroi (18′) disposés approximativement parallèlement au plan contenant les axes
des tuyères et par une paroi frontale (20′) portant les tuyères (26′), et en ce que
des ouvertures (24′) sont percées dans lesdits éléments de paroi.
4. Brûleur selon la revendication 1, 2 ou 3, caractérisé en ce qu'il comporte des
moyens (50) pour dériver une partie du débit total de gaz combustible alimentant ledit
tube (10˝) et l'injecter dans la flamme du brûleur.
5. Brûleur selon la revendication 4, caractérisé en ce que lesdits moyens d'injection
sont constitués par des tubulures (50) branchées sur ledit tube (10˝) et dont l'extrémité
se trouve sensiblement dans le plan du bord des ailes du stabilisateur de flamme (12˝)
et à l'extérieur de celui-ci.
6. Brûleur selon la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que ladite paroi frontale
est formée de deux éléments de paroi (20, 20′) convergeant vers l'aval et forment
un dièdre dont l'arète est située dans le plan des axes des tuyères.
7. Brûleur selon la revendication 2, 3 ou 6, caractérisé en ce que les ailes (16,
16′) du stabilisateur de flamme (12, 12′) sont solidaires desdits éléments de paroi
(18, 18′).
8. Brûleur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que le stabilisateur de flamme (12, 12′) est formé de plusieurs éléments modulaires
fixés côte à côte sur ledit tube (10, 10′) et chaque élément modulaire comporte une
ou plusieurs tuyères.