[0001] L'invention concerne une machine de meulage pour le reprofilage des champignons des
rails équipée au moins d'une tête de meulage par file de rails déplaçable en hauteur
par au moins un dispositif de levage qui peut être commandé automatiquement.
[0002] Une machine de meulage de ce type, par exemple, telle que décrite dans le brevet
allemand DE 28 43 649 de la demanderesse, permet l'élimination des ondulations et
du reprofilage des rails, et est équipée de meules pour l'usinage complet de la surface
de roulement, ainsi que des rayons et des faces extérieures et intérieures des rails.
Cette machine peut être équipée de meules périphériques ou de meules boisseaux.
[0003] Une autre machine pour le reprofilage du champignon des rails équipée de meules boisseaux
est décrite dans le brevet européen EP 0 125 348 de la demanderesse.
[0004] Enfin, une voiture de mesure et de rectifiage du profil d'un champignon de rail utilisant
des meules boisseaux est connue de la demande de brevet européen 87101477 de la demanderesse.
Le fonctionnement de cette voiture est tel que chaque tête de meulage est levée automatiquement
du rail qu'elle a rectifié si la facette obtenue du profil correspond au profil de
consigne. A cet effet, il est prévu des capteurs qui mesurent les distances entre
une base de référence de la machine et la surface du rail qui est en train d'être
rectifiée par une tête de meulage; quand les capteurs signalent que les valeurs réelles
des distances correspondent aux valeurs de consigne mémorisées dans un analysateur,
celui-ci délivre un ordre à une unité de commande qui relève automatiquement en position
hors travail la tête de meulage concernée.
[0005] Les opérations automatiques de meulage s'effectuent sans problèmes le long des sections
ayant seulement des rails, sans appareils de voie. Cependant, quand la voiture de
meulage arrive à proximité des appareils de voie, notamment dans le coeur et à l'entrée
de la lame d'un aiguillage, où la largeur de la surface de roulement varie, il est
nécessaire de lever les meules sur des distances bien déterminées pour éviter d'endommager
ces zones. De même, s'il y a des obstacles sur le trajet des meules, il faut également
lever les meules pour éviter la destruction de celles-ci. Cela peut être le cas, en
particulier, si l'on travaille avec des meules boisseaux lorsque celles-ci passent
des contre-rails d'un aiguillage.
[0006] Pour tenir compte de ces problèmes, actuellement, les voitures de meulage sont équipées
soit de capteurs magnétiques, soit d'installations de mesure du chemin parcouru pour
commander le levage des meules dans toute la zone d'un appareil de voie. Les capteurs
magnétiques, montés sur les chariots de meulage, sont activés par des aimants posés
préalablement le long de la voie. Le levage des meules à l'aide des installations
de mesure du chemin parcouru demande une programmation du parcours de meulage avant
le travail. Ces deux systèmes de commande présentent de nombreux désavantages, d'une
part, du fait qu'il faut réserver des distances de sécurité assez importantes avant
et après les zones des appareils de voie, il en résulte des zones non meulées relativement
importantes, d'autre part, avec les machines ou les chariots de meulage utilisés jusqu'à
maintenant, toutes les meules se lèvent ou descendent en même temps, ce qui augmente
aussi les distances de sécurité à respecter. Chaque variation du parcours de meulage
demande une nouvelle programmation de l'installation de mesure, respectivement le
déplacement de tous les aimants.
[0007] La présente invention a pour but de limiter la largeur de la zone non meulée et de
faciliter la préparation des travaux et la commande du levage des meules dans les
zones critiques.
[0008] Ce but est atteint par les caractéristiques de la revendication 1.
[0009] Les premiers avantages résultent tout d'abord du fait que les capteurs permettent
de reconnaître et de distinguer automatiquement la lame et le coeur, et par conséquent
d'interrompre le meulage seulement dans les zones critiques de lame et de coeur alors
qu'entre ces zones, les meules sont baissées et travaillent. On réduit en même temps
la longueur de la zone non meulée à un minimum. En outre, le travail de préparation
est supprimé, travail qui était jusqu'à lors nécessaire soit par la mise en place
des aimants, soit par la programmation du parcours de meulage.
[0010] Sous les termes zone critiques, on entend tout d'abord les zones où les meules non
levées peuvent abimer des parties d'un appareil de voie, par exemple l'élargissement
de la surface de roulement ou les parties auxilaires voisines des rails; en outre
sont également comprises sous ces termes des zones dans lesquelles des obstacles peuvent
se trouver dans le trajet des meules et risquent de les endommager.
[0011] Par ailleurs, selon l'invention, le programme de commande permet facilement, pour
une machine à plusieurs têtes de meulage, de lever et descendre successivement les
têtes de meulage chacune à un lieu bien déterminé, et décalé par rapport au voisin
pour éviter la création de rampes accusées qui se produiraient si toutes les meules
commançaient l'usinage au même endroit; on peut donc créer un raccordement continu
parfait entre la zone meulée et non meulée.
[0012] Le programme de commande mémorisé est préférablement tel qu'il comprend, pour chaque
appareil de voie concerné, seulement les données définissant les distances de levage
des têtes de meulage pour les deux zones critiques, à savoir la zone de lame et la
zone de coeur, mais pas pour la zone intermédiaire, entre deux zones critiques, où
le meulage peut être effectué; c'est l'activation d'un ou des capteurs concernés qui
détecte le début de la première zone critique et puis de la deuxième zone critique
de cet appareil de voie et qui enclenche chaque fois le programme donnant la distance
de levage dans la zone concernée.
[0013] Le programme peut être aussi modifié tel que pour chaque type d'appareil de voie
sont mémorisées non seulement les longeuers des deux zones critiques où les meules
doivent être levées, mais aussi la longueur de la zone intermédiaire, donc la zone
de meulage, où les meules sont descendues. Dans ce cas, tout le programme comprenant
l'appareil de voie complet est enclenché par le, ou les, capteur concerné quand celui-ci
détecte le début de l'appareil de voie; les capteurs restent ensuite inactifs le long
de l'appareil de voie puisque toutes les longueurs de levage et de descente sont programmées.
Pour cette commande, la mesure du chemin parcouru entre deux zones critiques est essentielle,
et l'exactitude des mesures qui doivent être effectuées fait que ce type de commande
est utile, préférablement, pour les appareils de voie courts, tandis que pour les
longs appareils de voie il est préférable d'utiliser le premier type de programme
mentionné.
[0014] Des formes d'éxécution préférées résultent des revendications dépendantes.
[0015] Les dessins annexés représentent, à titre d'exemple, des formes d'éxécution de l'invention.
La figure 1 est une vue latérale d'une machine de meulage à une voiture selon l'invention
équipée d'un chariot de meulage portant quatre têtes de meulage par file de rails
avec des meules périphériques.
La figure 2 est une vue de profil schématique du chariot de meulage selon la figure
1.
La figure 3 en est une vue de dessus.
Les figures 4a et 4b représentent schématiquement une vue en coupe des capteurs au
niveau de la zone critique de lame de l'appareil de voie pour les deux files de rails
à l'emplacement I indiqué en traits interrrompus sur la figure 7.
Les figures 5a et 5b représentent des vues similaires en coupe au niveau du coeur,
à l'emplacement II indiqué en traits interrompus sur la figure 7.
La figure 5c représente une vue en coupe similaire d'une variante dans laquelle le
contre-rail, dans la zone de coeur, est détecté.
La figure 6 est un schéma du principe montrant le levage de deux meules consécutives
au dessus d'une zone critique A-B.
La figure 7 est une vue schématique de dessus d'un appareil de voie avec les indications
des zones de levage des différentes meules, dans le cas où l'alignement V1 est parcouru.
La figure 8 est une vue similaire de l'appareil de voie selon la figure 7 dans le
cas où la déviation V2 est parcourue.
La figure 9a illustre schématiquement un exemple de l'étendue des facettes usinées
par les meules périphériques M1 à M4 sur un rail.
La figure 9b représente schématiquement, pour le cas d'un meulage avec des meules
boisseaux, un exemple de la position des meules M′5 à M′8 sur un rail.
La figure 10 montre un schéma bloc du dispositif de commande.
[0016] La figure 1 représente schématiquement une machine de meulage formée d'une seule
voiture de meulage 2, à deux essieux 3, déplaçable sur la voie 1 et munie d'un chariot
de meulage 4, équipé de têtes de meulage 5. Ce chariot de meulage 4, tel que représenté
schématiquement à une plus grande échelle aux figures 2 et 3, est supporté par deux
essieux 6, et comporte sur chaque file de rail R1, R2 quatre têtes de meulage 5 chacune
supportant une meule périphérique M1, M2, M3, M4, respectivement M5, M6, M7, M8. Les
têtes de meulage 5 peuvent être levées individuellement par des dispositifs de levage
10 (figure 1). Des patins 7, qui restent en contact avec la surface du rail lors du
meulage, sont prévus entre les meules M1 à M4, respectivement M5 à M8.
[0017] A chaque extrémité du chariot de meulage 4 sont montés des capteurs C1 à C4, respectivement
C′1 à C′4. Les capteurs C1 à C4 fonctionnent en marche avant, selon la flèche indiquée
sur la figure 2, et les capteurs C′1 à C′4 fonctionnent en marche arrière. Les capteurs
sont montés par paires, chaque paire comprenant un capteur placé à l'extérieur de
rail C1, C2, C′1, C′2 et un capteur placé à l'intérieur du rail C3, C4, C′3, C′4.
Les paires de capteurs sont supportées par des patins 11 prévus pour glisser sur la
surface des rails, comme on peut le voir, par exemple, sur les figures 4a, 4b. Au
lieu d'être montées sur des patins, elles peuvent être montées directement sur les
essieux 6.
[0018] Les distances entre les capteurs avant C1 à C4 et les différentes meules sont respectivement
appelées L1 pour la meule M4, respectivement M8, L2 pour la meule M3, respectivement
M7, L3 pour la meule M2, respectivement M6 et L4 pour la meule M1, respectivement
M5. Les distances correspondantes entre les meules M1 à M4, respectivement M5 à M8,
et les capteurs arrières C′1 à C′4 qui jouent un rôle si la voiture se déplace en
marche arrière, ne sont pas indiquées sur la figure.
[0019] Pour mieux expliquer l'arrangement et les fonctions de ces capteurs, on se réfère
à la figure 7 où est montré un aiguillage avec l'indication des zones meulées et non
meulées et, à gauche, la position des capteurs C1 à C4, juste avant le début de l'aiguillage.
Sur cette figure 7, on voit les rails R1 et R2 de l'alignement V1, la lame Z, les
rails R3 et R4 de la déviation V2, les contre-rails T et le coeur H. Les zones M correspondent
aux zones de meulage, la zone LZ correspond à la zone non meulée dans la région de
la lame L, la zone LH correspond à la zone non meulée dans la région du coeur H.
[0020] Les capteurs C1 ou C2, respectivement C′1 ou C′2, placés à l'extérieur du rail détectent,
quand ils passent la zone de lame LZ, l'élargissement de la surface de roulement dans
la lame Z, comme illustré figures 4a et 4b pour l'emplacement I indiqué en traits
interrompus sur la figure 7 et pour le cas où la voiture parcourt l'alignement V1.
Dans ces conditions, c'est seulement le capteur C2 (figure 4b) qui est activé, parce
qu'il détecte, sur le côté extérieur du rail R2, l'élargissement de la surface de
roulemment au début de l'embranchement de la déviation avec le rail R4. Par contre,
ni le capteur C4, ni les capteurs C1 et C3 suivant le rail R1 (figure 4a) ne sont
activés parce que la lame est éloignée du rail R1.
[0021] Quand la voiture parcourt la déviation V2, (figure 8), c'est seulement le capteur
C1 qui est activé.
[0022] Pour détecter la zone de coeur LH, on peut faire usage soit de la présence des parties
intérieures du coeur H, soit de la présence d'un des contre-rails T; dans les deux
cas, outre les capteurs extérieurs, les capteurs C3, C4, respectivement C′3, C′4 placés
à l'intérieur du rail sont également utilisés.
[0023] Les figures 5a et 5b montrent la situation au niveau du milieu du coeur H, à l'emplacement
II indiqué en traits interrompus sur la figure 7, dans le cas où les parties intérieures,
respectivement l'élargissement de la surface de roulement dans le coeur H, sont détectées
sur le rail R2 par les deux capteurs C2 et C4 qui sont activés (figure 5b). Les capteurs
C1 et C3, sur le rail R1, restent inactivés, comme illustré sur la figure 5a.
[0024] Quand la voiture parcourt la déviation V2 (figure 8), ce sont les capteurs C1 et
C3 qui sont activés pendant que les capteurs C2, C4 restent inactivés.
[0025] Donc, lorsque les parties intérieures du coeur H sont détectées, ce sont les deux
capteurs C1 et C3 qui travaillent ensemble si la déviation V2 est parcourue, tandis
que ce sont les deux capteurs C2 et C4 qui travaillent ensemble si l'alignement V1
est parcouru.
[0026] La figure 5c montre la variante pour détecter la zone de coeur H. Dans ce cas, les
capteurs intérieurs, en l'occurence, selon la figure 5c, le capteur C3 sur le rail
R1, est monté de telle sorte qu'il répond à la présence du contre-rail T, et annonce
de cette manière la présence d'une zone de coeur H. Donc, dans ce cas, les deux capteurs
C1 et C4 sont utilisés lors du passage de la déviation V2 et les deux capteurs C2,
C3 lors du passage de l'alignement V1.
[0027] De cette manière, celui ou ceux des capteurs qui répond lors de l'approche d'un appareil
de voie définit dans quel sens l'appareil de voie est parcouru; de la lame vers le
coeur ou du coeur vers la lame.
[0028] On utilise de préférence des capteurs sans contacts connus, par exemple du type inductif,
pneumatique ou sonar, devant être capables de détecter la présence du matériau des
rails, c'est-à-dire si la distance entre le matériau des rails et le capteur est inférieure
à une valeur minimum, le capteur émet un signal. Il est également en principe possible
d'utiliser des capteurs mécaniques qui entrent en contact avec les surfaces élargies
des rails, respectivement avec les parties auxiliaires, dans les zones de coeur et
éventuellement de lame.
[0029] Les capteurs C1 à C4 et C′1 à C′4 sont reliés à une unité de calcul 8, illustrée
schématiquement figure 10, qui montre le schéma-bloc du dispositif. Ces capteurs commandent
l'unité de calcul 8, qui reçoit en outre un signal correspondant au chemin parcouru
émis par une unité de mesure du chemin parcouru 9. L'unité de calcul 8 commande à
son tour tous les dispositifs de levage 10 des têtes de meulage, pour soulever ou
abaisser les diverses meules M1 à M8 concernées. Cette commande s'effectue selon un
programme établi pour la lame et le coeur de chaque type d'appareil de voie à rectifier
pendant un parcours.
[0030] L'unité de calcul 8 est donc préalablement programmée en fonction du type d'appareil
de voie à rectifier. Les données sont introduites pour définir les distances de levage
correspondant à la longueur de la lame et du coeur en fonction du sens de travail,
et cela pour chaque tête de meule. De cette manière, l'on peut déterminer quelles
sont les meules à lever dans les lames et les coeurs et dans quelle succession elles
doivent être levées. La programmation de l'unité de calcul concernant les appareils
de voie est effectuée avant ou pendant le travail. Le type de l'appareil de voie est
introduit indépendamment du sens de marche. Quand plusieurs appareils de voie sont
à meuler, il faut uniquement respecter de quelle manière se succèdent les différents
types. L'unité de calcul 8, en relation avec les signaux reçus des capteurs concernés,
détermine de cette manière automatiquement la direction du travail soit dans le sens
lame vers coeur ou vice-versa, en fonction des signaux de commande des capteurs à
l'extérieur et à l'intérieur des rails, comme déjà expliqué.
[0031] Le principe de commande au moyen des capteurs et de l'unité de commande 8 consiste
en ce que les capteurs ne servent qu'à détecter le début des zones critiques et, par
là, à enclencher le programme incorporé dans l'unité de calcul 8 pour le type d'appareil
de voie concerné. Ce programme définit à quel moment exact, en fonction du signal
du capteur, chaque tête de meulage doit être levée individuellement et en quel endroit
elle doit être à nouveau descendue pour que le travail de meulage continue. Cela signifie
que la succession, l'une après l'autre, de chaque tête de meulage est programmée en
fonction du type d'appareil de voie et de la longueur des zones critiques. Le programme
ne contenant que des données de longueurs mémorisées, il faut, pour réaliser la commande
des têtes de meules, faire introduire dans l'unité de calcul les distances parcourues
mesurées par l'unité 9. Le chemin parcouru peut également être déterminé indirectement
à partir de la vitesse mesurée et du temps.
[0032] Le principe de commande des meules individuelles est illustré schématiquement sur
la figure 6 pour, à titre d'exemple, la commande des deux meules 7 et 8 par le capteur
C2. L'on voit une portion de la voie sur laquelle ont été définis deux points A et
B situés sur le rail R2 et déterminant une zone critique. Au point A le capteur C2
détecte, par exemple, l'élargissement du chemin de roulement, tandis qu'au point B,
ce même capteur C2 n'est plus activé du fait que la largeur du rail R2 est redevenue
normale. Quand le capteur C2 est activé au point A, il commande l'unité de calcul
8 dont le programme concerné est enclenché et qui commande à son tour le dispositif
de levage 10 pour que la meule M8, après la distance parcourue S1, et la meule M7,
après la distance parcourue S2, soient levées, ces meules étant ensuite descendues
après la distance L(M8), respectivement L(M7). De préférence, les distances L(M7)
et L(M8) n'ont pas la même valeur, comme illustré, pour arriver à un raccordement
continu entre les zones meulées et non meulées et éviter des rampes accusées qui risqueraient
de se produire si la levée ou l'abaissement de toutes les meules se faisait au même
point.
[0033] Les distances S1, S2, déterminant l'endroit de la levée des meules après l'activation
du capteur C2, sont calculées en fonction des distances L1, L2 entre les meules et
ce capteur et sont préalablement introduites dans le programme de l'unité de calcul.
Les distances S1, S2 sont choisies de telle sorte que la longueur E1 = L1 - S1, respectivement
E2 = L2 - S2, donc les distances entre l'endroit où le capteur répond et l'endroit
où la meules est levée, permette de respecter une marge de sécurité suffisante et
permette un décalage des points de levage. Les distances E1, E2 ne sont en général
pas les mêmes pour les deux sens de passage d'un appareil de voie. Pour cette raison,
les données E1, E2 qui déterminent S1, S2 ont en général des valeurs différentes dépendant
des directions lame vers coeur ou coeur vers lame et, comme déjà mentionné, cette
direction est détectée par les capteurs concernés pour que le programme correct soit
choisi. Les distances L(M7) et L(M8) pendant lesquelles les meules sont levées dépendent
du type d'appareil de voie considéré et sont également programmées dans l'unité de
calcul indépendamment du sens de marche, en respectant le décalage du début du meulage
pour chaque meule.
[0034] Par la commande décrite, on peut diminuer les zones non meulées à une longueur minimum.
Le programme permet également, dans une zone de coeur ou de lame, de faire lever seulement
parmi les têtes de meulage, celles qui pourraient abimer les élargissements et autres
parties de l'appareil de voie.
[0035] La figure 9a montre un exemple d'un arrangement des meules périphériques en indiquant
les largeurs des facettes usinées par le meules M1 à M4 sur le rail R1. On a supposé
que les meules M3 et M4 rectifient seulement les faces extérieures des rails tandis
que la meule M2 rectifie la surface de roulement centrale des rails et que le meule
M1 rectifie la face interne.
[0036] Les figures 7 et 8 illustrent un exemple de la manière dont les différentes meules
sont commandées en supposant la distribution des meules comme expliqué en relation
avec la figure 9a et en supposant également que les meules M7, M8 rectifient les faces
extérieures des rails, la meule M6 rectifie la surface de roulement et la meule M5
rectifie la face interne. Lors du meulage d'un appareil de voie, tel qu'illustré figures
7 et 8, la voiture de meulage doit effectuer deux parcours, un pour le meulage de
l'alignement V1 (figure 7), l'autre pour le meulage de la déviation V2 (figure 8).
Avant de franchir l'appareil de voie avec la voiture, il faut introduire dans l'unité
de calcul le type de l'appareil de voie à meuler. Toutes les autres commandes sont
ensuites éxécutées automatiquement et indépendamment du sens de marche.
[0037] Dans l'exemple selon les figures 7 et 8 on a supposé que les types de meules utilisées,
donc des meules périphériques, sont tels que la lame Z, dans sa position éloignée
du rail, ainsi que les contre-rails T dans la zone de coeur H, se trouvent en dehors
du gabarit de toutes les meules et ne sont pas touchés.
[0038] C'est pourquoi, dans l'alignement V1, illustré figure 7, les capteurs C1 et C3 restent
inactifs sur le rail R1 pendant tout le parcours et ce rail R1 est donc complètement
meulé par les meules M1 à M4 qui ne sont pas levées.
[0039] Sur le rail R2, dans la zone de lame LZ, si l'alignement V1 est parcouru, le capteur
extérieur C2 est activé (figure 4b) et commande l'unité de calcul 8 pour soulever
les meules extérieures M7 et M8 sur les distances L(M7), respectivement L(M8), après
lesquelles elles ont descendues pour meuler la zone M. Dans la zone de coeur LH, les
capteurs C2 et C4 sont activés (figure 5b) et commandent le levage de toutes les meules
M5 à M8 sur les distances L(M5) à L(M8) respectivement. Comme indiqué schématiquement
sur la figure 7, le levage et la descente des meules se fait successivement et d'une
manière décalée pour obtenir un raccordement continu et parfait entre les zones meulées
M et les zones LZ et LH non meulées.
[0040] Dans la déviation V2, illustrée figure 8, les capteurs C2 et C4 restent inactifs
et le rail R4 est donc complètement meulé par les meules M5 à M8. Par contre, sur
le rail R3 le capteur C1 est activé dans la zone de lame LZ, et ce sont seulement
les meules extérieures M3 et M4 qui sont levées. Dans la zone de coeur LH les deux
capteurs C1 et C3 sont activés et commandent ainsi le levage de toutes les meules
M1 à M4. Bien sûr, les différentes meules sont de nouveau levées et descendues successivement
et d'une manière décalée, bien que cela ne soit pas illustré sur la figure 8 pour
des raisons de simplification.
[0041] Selon l'invention, il est aussi prévu d'incorporer dans le programme les longueurs
des endroits éventuels où il y a des obstacles pour le libre passage de l'une ou plusieurs
meules en position de travail, de telle manière que celles-ci soient levées pour éviter
leur endommagement.
[0042] Alors que dans le cas d'utilisation de meules périphériques, comme c'était les cas
dans la forme d'éxécution qui vient d'être décrite en détail, il n'existe généralement
pas de tels obstacles, par contre, dans le cas d'utilisation de meules boisseaux,
ces obstacles peuvent exister. La figure 9b montre schématiquement la distribution
de quatre meules boisseaux M′5 à M′8 sur un rail, les meules M′7 et M′8 rectifient
les faces extérieures du rail, tandis que la meule M′6 rectifie la surface de roulement
centrale et la meule M′5 rectifie la face interne. En se référant aux figures 5a ou
5c, on imagine facilement que le contre-rail T peut constituer un obstacle pour des
meules boisseaux, et dans ce cas il faut prévoir aussi un levage des meules concernées
lors du passage de la zone présentant un contre-rail. Les lames dans leurs positions
éloignées du rail peuvent aussi former un tel obstacle pour les meules boisseaux.
[0043] Dans l'exemple considéré, le programme de commande était tel que les capteurs concernés
ont enclenchés le programme au début de chaque zone critique d'un appareil de voie.
Ce programme contenait donc seulement les distances de levage mémorisées. Comme mentionné
dans l'introduction, on peut en principe également prévoir un programme dans lequel
est mémorisé l'appareil de voie complet, comprenant les deux zones de levage et la
zone de descente intermédiaire, dans ce cas le programme complet pour un appareil
de voie est enclenché quand le capteur concerné détecte le début de cet appareil de
voie.
[0044] En principe, l'invention s'applique également au cas où l'on utilise une seule tête
de meulage avec une seule meule dont l'orientation de travail est modifiée lors de
plusieurs passages pour obtenir un rectifiage complet. Cependant, en général, la machine
de meulage comprend plusieurs têtes de meulage qui peuvent être aussi distribuées
sur deux ou plusieurs chariots de meulage, ou même comprendre deux ou plusieurs voitures
de meulage accouplées. Dans tous les cas, il suffit de prévoir deux capteurs par file
de rail au début de la machine, respectivement de la première voiture de meulage,
et deux capteurs par file de rail à la fin, et la commande individuelle de toutes
les meules des différents chariots ou voitures s'effectue par le programme enclenché
par les capteurs. Dans le cas où toutes les meules appartenant à un chariot doivent
être levées dans une zone critique, il est aussi possible de prévoir une commande
qui lève et descend tout le chariot avec l'ensemble des meules.
[0045] L'invention n'est pas limitée à l'exemple décrit mais de nombreuses variantes pourraient
être envisagées, surtout en ce qui concerne le type des capteurs.
1. Machine de meulage pour le reprofilage des champignons de rails équipée au moins
d'une tête de meulage (5) par file de rail déplaçable en hauteur par au moins un dispositif
de levage (10) qui peut être commandé automatiquement, caractérisée par le fait qu'elle
est munie d'une installation de levage automatique des meules dans les zones critiques
des appareils de voie, zones de la lame (Z) et du coeur (H), comprenant
- par file de rail (R1, R2) au moins deux capteurs (C1, C3; C2, C4) installés avant
l'ensemble des têtes de meulage (5), dans la direction de marche, un capteur (C1,
C2) à l'extérieur, l'autre (C3, C4) à l'intérieur du rail (R1, R2) et capables de
détecter l'élargissement de la surface de roulement dans la zone d'un appareil de
voie et/ou leurs parties auxiliaires voisines des rails, et d'émettre un signal dans
ce cas;
- une unité de calcul (8) dont les entrées sont connectées aux capteurs (C1 à C4)
et les sorties sont connectées à chaque dispositif de levage (10), et qui est munie
d'une mémoire dans laquelle toutes les données définissant les distances de levage
de chaque tête de meulage dans les zones critiques du type ou des différents types
d'appareils de voie concernés, dans leur ordre successif, sont mémorisées, représentant
ainsi un programme de commade des têtes de meulage;
- une unité de mesure du chemin parcouru (9) connectée aux capteurs (C1 à C4) et à
l'unité de calcul (8),
cette unité de calcul (8) étant disposée pour commander le levage et la descente de
chaque tête de meulage (5) indépendamment des autres, sur des distances prédéterminées
selon le type d'appareil de voie concerné, en fonction des signaux des divers capteurs,
des données mémorisées ainsi que du chemin parcouru.
2. Machine selon la revendication 1, caractérisée par le fait qu'il est prévu par
file de rail (R1, R2) deux paires de capteurs (C1, C3; C′1, C′3; C2, C4; C′2, C′4)
fixées à l'avant et à l'arrière de l'ensemble des têtes de meulage (5), une paire
fonctionnant pour la marche avant et une paire fonctionnant pour la marche arrière.
3. Machine selon les revendications 1 et 2, caractérisée par le fait que les capteurs
extérieurs (C1, C2; C′1, C′2) sont capables de détecter l'élargissement de la surface
de roulement dans la lame et le coeur.
4. Machine selon les revendications 1 à 3, caractérisée par le fait que les capteurs
intérieurs (C3, C4; C′3, C′4) sont capables de détecter les parties internes du coeur
(H).
5. Machine selon les revendications 1 à 3, caractérisée par le fait que les capteurs
intérieurs (C3, C4; C′3, C′4) sont capables de détecter les contre-rails (T).
6. Machine selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée par le fait que les
capteurs sont des capteurs inductifs.
7. Machine selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée par le fait que les
capteurs sont des capteurs sonar.
8. Machine selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée par le fait que les
capteurs sont des capteurs pneumatiques.
9. Machine selon l'une des revendications 1 à 8 ayant plusieurs têtes de meulage,
caractérisée par le fait que le programme de commande prévoit le levage et la descente
des têtes de meulage concernées d'une manière successive et décalée.
10. Machine selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisée par le fait que le
programme de commande comprend aussi les données définissant la distance de la zone
de meulage de chaque tête de meulage entre deux zones critiques d'un appareil de voie.