[0001] La présente invention a pour objet des hydrocarbyloxy-nitrates cériques et leur
procédé de fabrication.
[0002] Les brevets des USA n° 4 489 000 et 4 663 439 délivrés le 18 décembre 1984 et le
5 mai 1987, respectivement, aux noms de Gradeff et Schreiber, proposent un procédé
pour préparer des alcoolates cériques, qui consiste à faire réagir le nitrate cérique
d'ammonium avec un alcool, comprenant un alcool aliphatique inférieur, en conditions
anhydres en présence d'une base anhydre à une température dans l'intervalle d'environ
-30 à environ 200°C, mais de préférence de 0 à environ 150°C, jusqu'à ce qu'il se
forme l'alcoolate cérique et le nitrate de la base ; les alcoolates cériques d'alcools
supérieurs peuvent être préparés par transétherification de l'alcoolate cérique résultant
par l'alcool supérieur, soit simultanément, soit successivement, à une température
dans la gamme d'environ -30 à environ 200°C, en déplaçant ainsi l'alcool aliphatique
inférieur et en formant l'alcoolate cérique de l'alcool supérieur, tout en distillant
l'alcool aliphatique inférieur libre au cours de la transétherification, pour que
celle-ci soit complète ; les nitrates formés pendant la réaction peuvent être séparés
du mélange de réaction et les alooolates isolés purs ou sous forme de complexes avec
l'alcool, ou dans certains cas les alcoolates peuvent être utilisés en présence des
nitrates sans séparation du mélange de réaction.
[0003] Le procédé est un perfectionnement considérable par rapport à la technique décrite
par Bradley et autres dans
J.C.S 1956 pages 2260-2264. Comme le tétrachlorure de cérium est instable, Bradley et autres
ont choisi comme produit de départ le complexe hexachlorure de dipyridinium-cérium.
[0004] Le dioxyde de cérium est d'abord converti en sulfate cérique d'ammonium. L'hydroxyde
cérique pur est précipité d'une solution aqueuse de sulfate cérique d'ammonium et
lavé énergiquement. L'hydroxyde cérique fraîchement préparé, en suspension dans l'alcool
absolu, est traité par le chlorure d'hydrogène anhydre et ensuite on ajoute de la
pyridine, qui forme le complexe insoluble hexachlorure de dipyridinium-cérium (Py)₂CeCl₆
Le complexe est filtré, séché et utilisé pour préparer directement le méthylate, l'éthylate
et l'isopropylate, tandis que les alcoolates correspondant aux groupes propyle, butyle,
sec-butyle, néopentyle et n-pentyle sont préparés à partir de l'isopropylate par échange
d'alcool, c'est-à-dire par transétherification. Le méthylate et l'éthylate ont également
été préparés par échange à partir de l'isopropylate.
[0005] Le procédé breveté de Gradeff et autres évite la nécessité décrite par Bradley et
autres de préparer d'abord l'hydroxyde cérique à partir du sel cérique, dans leur
cas le sulfate cérique d'ammonium, et de convertir ensuite l'hydroxyde en le chlorure
qui doit être stabilisé sous forme du complexe de pyridine. Le procédé de l'invention
est direct et économique et utilise en outre un produit disponible dans le commerce
qui est relativement peu coûteux, le nitrate cérique d'ammonium ou cérinitrate ou
héxanitratocérate (IV) d'ammonium Ce(NO₃)₄.2NH₄NO₃ ou Ce(NO₃)₆(NH₄)₂.
[0006] Gradeff, Schreiber, Brooks et Sievers ont indiqué dans
Inorganic Chemistry,
24 (1985), page 1110, que l'alooolate cérique se forme facilement et quantitativement
lorsque l'on fait réagir le nitrate cérique d'ammonium (CAN) dissous dans un alcool
de bas poids moléculaire tel que méthanol, éthanol ou alcool isopropylique, avec
une base appropriéé. Il est nécessaire que le CAN soit en solution avant l'addition
de la base. Comme les alcools supérieurs solubilisent moins le CAN, ils peuvent être
utilisés en mélange avec le méthanol. Dans ce cas, le méthylate est probablement
formé d'abord et solubilisé sous la forme d'un complexe avec l'alcool supérieur. L'échange
des alcools a lieu très facilement à des températures relativement basses. Dans certains
cas, on peut ajouter au mélange de réaction un solvant tel que benzène, hexane ou
toluène pour maintenir l'alcoolate en solution et faciliter la séparation du nitrate
de sodium ou d'ammonium. Lorsque l'on utilise l'ammoniac anhydre comme base, il suffit
de 4 mol, comme il est nécessaire pour la stoechiométrie de la réaction en conditions
anhydres :
(N0₃)₄Ce.2NH₄NO₃+4ROH+4NH₃→Ce(OR)₄+6NH₄NO₃
Lorsque l'on utilise un alcoolate alcalin au lieu d'ammoniac, il est préférable de
prévoir un certain excès (jusqu'à 2 équivalents) par rapport aux 4 équivalents nécessaires.
(NO₃)₄Ce.2NH₄NO₃+4ROH+6NaOCH₃ → Ce(OR)₄+6NaNO₃+2NH₃+6CH₃OH
L'excès d'alcoolate alcalin convertit le NH₄NO₃ en nitrate alcalin et ammoniac, ce
qui rend moins ambigu le choix du traitement et plus facile l'établissement du bilan
de produits
[0007] Gradeff, Schreiber et Mauermann, décrivent dans
Journal of the Less-Common, Metals,
126 (1986), pages 335-338, la préparation d'isopropylate cérique à partir de nitrate
cérique d'ammonium dans le diméthoxyéthane (DME) et l'isopropanol (IPA). La préparation
peut être mise en oeuvre quantitativement en une durée de l'ordre de quelques heures
et un procédé est décrit à cet effet. Cependant, les auteurs remarquent que lorsque
l'on utilise l'ammoniac au lieu d'isopropylate de sodium, la réaction n'est complète
qu'avec difficulté, à cause d'un équilibre apparent mettant en jeu des composés ayant
des liaisons cérium-nitrate de structure inconnue. Tandis que la préparation de l'isopropylate
cérique en solution dans le système DME-IPA en utilisant l'isopropylate de sodium
est quantitative, les tentatives pour utiliser l'ammoniac comme base n'ont pas réussi
à donner un résultat net.
[0008] En l'absence de DME, la réaction avec NH₃ dans l'IPA est rapide et complète ; la
séparation de NH₄NO₃ et de Ce(OiPr)₄ présente principalement des difficultés. En présence
de DME, le problème semble se situer dans l'étape de réaction. On a d'abord penser
que le DME agit par coordination sur la réactivité du CAN mais on n'en a pas trouvé
de preuve décisive. Comme Ce(OiPr)₄ présente une solubilité considérable dans le mélange
DME-IPA, la possibilité d'une réaction réversible a été examinée et démontrée de la
manière suivante.
a) Lorsque l'on agite l'isopropylate cérique dans le DME avec NH₄NO₃, la couleur vire
rapidement du jaune brillant à l'orangé avec dégagement de NH₃. L'addition d'ammoniac
à ce mélange le fait passer à nouveau de l'orangé au jaune brillant. On agite pendant
3 h à la température ambiante dans le DME une quantité mesurée de Ce(OiPr)₄ et de
NH₄NO₃ dans le rapport molaire 1:7. La distillation à température ambiante et les
analyses du distillat par chromatographie gazeuse montrent qu'il y a libération de
2 équivalents d'IPA. La quantité de NH₃ n'est pas mesurée.
b) On fait réagir l'isopropylate de cérium avec 6 équivalents de NH₄NO₃. On sépare
le liquide surnageant et on le sèche. Le spectre IR dans KBr (figure 1, tableau 1)
démontre la présence de liaisons cérium-nitrate.
[0009] A la connaissance des auteurs, on n'a pas préparé directement d'autres alcoolates
métalliques à partir de nitrates qui pourraient expliquer l'absence de renseignements
sur les réactions d'échange dans les systèmes M(OR)
n+NH₄NO₃.
[0010] Les études cinétiques de ce type de réaction mettant en jeu Ce(OiPr)₄ progressent
et les auteurs ont indiqué qu'elles seront étendues à d'autres alcoolates métalliques.
[0011] Selon la présente invention, on a déterminé que, lorsque l'on met en oeuvre cette
réaction en présence d'ammoniac comme base, il se forme des hydrocarbyloxy nitrates
cériques de formule (I) :

dans laquelle x est égal à 1, 2 ou 3 et R représente un groupe hydrocarboné ayant
de 2 à environ 20 atomes de carbone.
[0012] Le produit de réaction peut être un seul hydrocarbyloxynitrate cérique, lorsque
x est égal à 1, 2 ou 3, ou un mélange de deux quelconques ou de tous les trois, selon
les proportions des réactifs. Dans le cas d'un mélange, x peut avoir une valeur fractionnaire
représentant la valeur moyenne x selon les espèces présentes dans le mélange et leurs
proportions relatives.
[0013] On pense que la réaction se déroule de la manière suivante :
1. Ce(NO₃)₄.2NH₄NO₃+xNH₃+yROH=Ce(OR)
4-x(NO₃)x+2xNH₄NO₃+(y-x)ROH
y est au moins égal à 2 ; x=1, 2 ou 3.
[0014] Il est assez surprenant que la substitution partielle des groupes hydrocarbyloxy
aux groupes nitrates produise un produit stable qui peut être isolé tel quel. Les
alcoxy-nitrates cériques sont cependant assez stables, spécialement si on sépare tout
le nitrate d'ammonium, empêchant ainsi l'inversion de la réaction ci-dessus.
[0015] Dans l'équation ci-dessus, R est un groupe hydrocarboné ayant de 2 à environ 20 atomes
de carbone.
[0016] Des exemples de groupes hydrocarbonés R comprennent les groupes alkyles à chaînes
droites ou ramifiées, cycloalkyles, phényle et alkylphényles, naphtyles et alkylnaphtyles.
[0017] Des exemples de groupes alkyles R comprennent les groupes éthyle, propyle, isopropyle,
butyle, isobutyle, sec-butyle, tert-butyle, amyle, isoamyle, néopentyle, hexyle, isohexyle,
sechexyle, heptyle, iso-heptyle, tert-heptyle, octyle, isooctyle, 2-éthyl-hexyle,
tert-octyle, nonyle, isononyle, tert-nonyle, décyle, néodécyle, iso-décyle, sec-décyle,
tert-décyle, dodécyle, hexadécyle, octadécyle et eicosyle.
[0018] Des exemples de groupes cycloalkyles R comprennent les groupes cyclopropyle, cyclobutyle,
cyclopentyle, cyclohexyle, cycloheptyle et cyclooctyle.
[0019] Des exemples de groupes phényle et alkylphényles R comprennent les groupes phényle,
phénéthyle, phénylbutyle, tolyle, xylyle, mésityle et naphtyle.
[0020] Des groupes hydrocarbonés R ayant de 1 à environ 10 atomes de carbone sont préférés.
[0021] Dans la liste des groupes R précités, ceux qui sont préférés sont choisis parmi les
groupes alkyles linéaires ou ramifiés ayant de 2 à 5 atomes de carbone et le groupe
cyclohexyle.
[0022] On peut utiliser un mélange de ROH, l'hydrocarbyloxynitrate cérique pouvant contenir
dans ce cas des mélanges de groupes hydrocarbyloxy dans les proportions relatives
des réactifs ROH.
[0023] L'hydrocarbyloxy-nitrate cérique peut être en équilibre entre les divers hydrocarbyloxy-nitrates
cériques possibles, selon l'équation suivante :
2. 2(RO)₂Ce(NO₃)₂⇄(RO)₃Ce(NO₃)+(RO)Ce(NO₃)₃
[0024] La proportion relative des divers hydrocarbyloxy-nitrates cériques dépend de la nature
de R et du solvant utilisé.
[0025] Les hydrocarbyloxy-nitrates cériques, et en particulier les isopropoxy-nitrates cériques,
sont importants pour leur utilisation pratique dans la préparation d'hydrocarbyl-oxydes
cériques et en particulier d'isopropylates cériques, à partir du nitrate cérique d'ammonium.
En utilisant le procédé des brevets des USA n° 4 489 000 et 4 663 439, délivrés le
18 décembre 1984 et le 5 mai 1987 respectivement, aux noms de Gradeff et Schreiber,
on obtient les hydrocarbyl-oxydes et en particulier les isopropylates selon la réaction
suivante :
3. Ce(NO₃)₆(NH₄)₂+6NaOR→ 6NaNO₃+2NH₃+Ce(OR)₄+2ROH
[0026] La quantité d'hydrocarbyl-oxyde de métal alcalin anhydre ou de l'alcoolate base est
la quantité stoechiométrique, puisque la fonction du cation métal alcalin de la base
est de fixer le nitrate du nitrate cérique d'ammonium de départ. On peut utiliser
un excès mais il n'est pas nécessaire et dans certains cas pas souhaitable car il
pourrait ne pas être facile à séparer de l'hydrocarbyl-oxyde (alcoolate) cérique.
[0027] On peut voir d'après l'équation que l'on n'a pas besoin d'alcool supplémentaire.
On peut cependant utiliser un excès d'alcool libre.
[0028] Comme le montre la réaction, il faut 6 mol d'hydrocarbyl-oxyde (alcoolate) de sodium.
Comme c'est un réactif coûteux, ceci augmente considérablement le coût du procédé.
Cependant, si le produit de départ est le dihydrocarbyl-oxyde-dinitrate cérique, l'hydrocarbyl-oxyde
cérique correspondant peut se former selon l'équation suivante :

[0029] On voit d'après l'équation 4 que lorsque l'on utilise le dialcoxy-dinitrate cérique,
il faut seulement 2 mol de l'alcoolate de sodium au lieu de 6 dans la réaction 3.
[0030] Donc, les alcoxy-nitrates cériques constituent une voie nouvelle et moins coûteuse
d'accès aux alcoolates cériques, à partir du nitrate cérique d'ammonium, de l'ammoniac
et de l'alcool, selon l'équation réactionnelle 1, suivie de la réaction avec avec
NaOR selon l'équation 4.
[0031] Conformément à la présente invention, on prépare le composé de formule (I) en faisant
réagir le nitrate cérique d'ammonium, de l'ammoniac et un alcool répondant à la formule
ROH dans laquelle R est un groupe hydrocarboné ayant de 2 à environ 20 atomes de carbone.
[0032] On peut donc faire appel à un alcool aliphatique à chaîne droite ou ramifiée, à un
alcool cycloaliphatique, à un alcool aromatique ou à un phénol.
[0033] Les alcools aliphatiques saturés sont préférés, par exemple éthanol, propanol, isopropanol,
butanol, isobutanol, sec-butanol, tert-butanol, pentanol, isopentanol, sec-pentanol,
néopentanol, tert-pentanol, hexanol, heptanol, isoheptanol, octanol, isooctanol,
éthyl-2-hexanol, sec-octanol, tert-octanol, nonanol, isononanol, néodécanol, décanol,
dodécanol, tétradécanol, octadécanol et alcool eicosylique. Cependant, on peut aussi
utiliser des alcools alcényliques.
[0034] Les alcools cycloaliphatiques qui peuvent être utilisés comprennent le cyclopropanol,
le cyclobutanol, le cyclopentanol, le cyclohexanol, le cycloheptanol et le cyclooctanol.
[0035] Les alcools aromatiques et phénols comprennent les suivants : alcool benzylique,
phénol, naphtol, alcool naphtylique, α-phényl-éthanol, β-phényléthanol, β-phényl-butanol
et alcool mésitylique. Les alcools ayant de 2 à 10 atomes de carbone sont préférés.
[0036] Les alcools aliphatiques linéaires ou ramifiés ayant de 2 à 5 atomes de carbone et
le cyclohexanol constituent des matières premières de choix.
[0037] Lorsque l'alcool est liquide dans les conditions de réaction, il peut également servir
de solvant et on peut donc utiliser un excès sans inconvénient, l'excès étant de
préférence récupéré après la réaction complète et recyclé en vue de sa réutilisation.
On peut également utiliser d'autres solvants inertes en plus du réactif alcool, par
exemple benzène, hexane et acétonitrile. D'autres solvants utiles sont les éthers
de glycols tels que diméthoxy-1,2-éthane, diméthoxy-1,2-propane, diméthoxy-1,3-propane
et tétrahydrofuranne. Tout solvant présent peut facilement être séparé du produit
de réaction par distillation sous pression atmosphérique ou sous pression réduite,
après la fin de la réaction.
[0038] Il est souhaitable et préférable que la réaction se déroule en conditions anhydres,
bien que l'on puisse tolérer de faibles quantités d'eau, à une température dans la
gamme d'environ -30 à environ 200°C, de préférence d'environ 0 à environ 150°C, mieux
encore à la température ambiante (le plus souvent comprise entre 15 et 25°C), suivant
le système solvant utilisé.
[0039] L'ammoniac anhydre sert de base et c'est la seule base utilisée dans le procédé de
l'invention. L'ammoniac est utilisé au moins en quantité de x mol suffisante pour
séparer 2+x mol de nitrate d'ammonium du mélange de réaction, d'aprés les proportions
stoechiométriques selon l'équation 2 ci-dessus. Par cette séparation, on peut arrêter
la réaction au stade de l'hydrocarbyloxy-nitrate cérique. On peut utiliser un excès,
c'est-à-dire plus de 2+x mol d'ammoniac, et il peut favoriser la séparation du nitrate
d'ammonium et faciliter l'isolement de l'hydrocarbyloxy-nitrate de cérium.
[0040] Par exemple, pour obtenir un dialcoxy-dinitrate de cérium, il est nécessaire de séparer
4 mol de NH₄NO₃. La quantité d'ammoniac nécessaire à cet effet ne peut pas s'expliquer
par les seules proportions stoechiométriques. De manière plus pratique, l'équation
1 peut s'écrire comme suit :
Ce(NO₃)
y2NH₄NO₃+zNH₃+yROH⇄ Ce(NO₃)
4-x(OR)
x+(2+x)NH₄NO₃+(y-x)ROH+(z-x)NH₃
x = < 4 > 0 ; y ≧ x ; z est au moins égal à x, mais de préférence supérieur.
[0041] Dans l'exemple V, z=8 Théoriquement, les 4 groupes nitro doivent tous avoir réagi
et la quantité de NH₄NO₃ doit avoir été de 6 mol. Par contre, il ne se forme que 4,2
mol, ce qui correspond à un composé de formule Ce(NO₃)
4-2,8(OR)
2,8. De l'avis des inventeurs, des variations dans les conditions opératoires et les
caractéristiques expérimentales entraîneraient des variations du composé. Il est
évidemment surprenant que même l'utilisation d'un excès d'ammoniac produise des alcoxy-nitrates
et non pas le tétraalcoolate attendu comme indiqué dans l'art antérieur.
[0042] La durée de réaction n'est pas critique. La réaction se poursuit jusqu'à ce que l'hydrocarbyloxy-nitrate
désiré soit formé. Ceci peut durer de 10 min à plusieurs heures, mais il n'est pas
nécessaire de mettre en oeuvre la réaction au-delà d'une durée de réaction de 5 h.
Ordinairement, la réaction est complète en 1/2 h à 3 h.
[0043] La réaction peut se dérouler assez rapidement à la température ambiante et, si c'est
le cas, elle aura lieu très vraisemblablement aussi à des températures bien inférieures
à la température ambiante, jusqu'à -30°C, mais il n'y a ordinairement pas de raison
de mettre en jeu les frais supplémentaires de refroidissement du mélange de réaction.
La limite supérieure de la température de réaction est imposée par la volatilité
du mélange de réaction ou de l'un de ses composants et leur température de décomposition,
et par les réactions secondaires du nitrate cérique d'ammonium. A des températures
élevées, au-dessus de 50°C, il est difficile de maintenir l'ammoniac dans le système.
Il n'y a pas de raison d'utiliser une température supérieure au point d'ébullition
du mélange de réaction à la pression atmosphérique. Compte tenu des facteurs ci-dessus,
la température de réaction n'a pas besoin de dépasser 200°C.
[0044] La quantité d'alcool mis en jeu est au moins la quantité stoechiométrique y nécessaire
pour réagir avec le nitrate cérique d'ammonium, mais on peut aussi utiliser des quantités
supérieures. On utilisera bien entendu des quantités plus que stoechiométriques lorsque
l'alcool doit également servir de solvant, suivant la dilution nécessaire du mélange
de réaction.
[0045] Le mélange de réaction contient du nitrate d'ammonium et celui-ci peut être séparé
de l'hydrocarbyloxy-nitrate pendant le traitement Ce sel est moins soluble dans le
mélange de réaction que le produit de réaction, l'hydrocarbyloxy-nitrate, et peut
être séparé par filtration et séparé ainsi du produit de réaction. Le mélange de réaction
peut aussi être repris dans un solvant inerte, tel que benzène, pentane ou hexane,
dans lequel l'hydrocarbyloxynitrate est soluble et le nitrate d'ammonium insoluble,
le nitrate d'ammonium étant alors séparé par filtration ou centrifugation.
[0046] Selon les conditions de réaction et de traitement, l'hydrocarbyloxy-nitrate peut
être isolé sous forme d'associations avec une ou plusieurs molécules d'alcool ou de
solvant coordonné.
[0047] Pour certaines applications, les hydrocarbyloxy-nitrates de cérium peuvent être utilisés
sous la forme où ils existent dans le mélange de réaction à la fin de la réaction,
sans réellement les isoler du mélange de réaction, ou en les séparant du nitrate d'ammonium,
ce qui économise des frais de traitement et de manipulation.
[0048] Par exemple, dans le cas où l'hydrocarbyloxy-nitrate cérique est utilisé comme intermédiaire
dans la préparation d'un tétraalcoolate cérique différent, il n'est pas nécessaire
d'isoler l'hydrocarbyloxy-nitrate cérique du mélange de réaction. Tout ce qu'il faut
est que le nitrate d'ammonium soit séparé par filtration. L'alcoolate de sodium du
tétraalcoolate cérique désiré est ensuite ajouté au mélange de réaction et la réaction
de l'hydrocarbyloxy-nitrate cérique pour former le tétraalcoolate cérique a lieu
ensuite dans les mêmes conditions que décrit ci-dessus, conduisant à la transéthérification
pour former le produit désiré.
[0049] Lorsque l'hydrocarbyloxy-nitrate cérique doit être utilisé comme produit de départ
pour la préparation de tétraalcoolates cériques, les conditions opératoires sont celles
décrites par Gradeff et Schreiber dans les brevets des USA n° 4 489 000 et 4 663 439
(EP-A-0 134 161 et EP-A-0 183 603), substituant les hydrocarbyloxy-nitrates cériques
aux nitrates cériques d'ammonium et bien entendu réduisant la quantité du réactif
alcoolate de métal alcalin. En conséquence, leur description dans le brevet n° 4 489
000, col. 3, ligne 5 à col. 4, ligne 51 et dans le brevet n° 4 663 439, col. 3, ligne
35 à col. 4, ligne 60 est ainsi incorporée par référence.
[0050] Dans l'esprit des inventeurs, les exemples suivants représentent des modes de mise
en oeuvre préférés de l'invention.
Exemple I
Préparation du diisopropoxy-dinitrate cérique
[0051] On met en suspension 7 g (équivalant à 0,01277 mol) de nitrate cérique d'ammonium
dans 20 ml (17 g) de diméthoxyéthane et on agite pendant environ 5 min. L'addition
de 1,8 g (0,03 mol) d'isopropanol augmente la solubilité du complexe cérique avec
le diméthoxyéthane. On ajoute ensuite au mélange une quantité de gaz ammoniac équivalant
à 0,02554 mol, provoquant la formation immédiate d'un précipité blanc. L'addition
du gaz ammoniac ne nécessite pas plus de 30 s, parce qu'à la fin de cette durée tout
le nitrate cérique d'ammonium s'est dissous et l'agitation devient difficile à cause
de la grande quantité de précipité de nitrate de sodium. Ensuite, on ajoute 20 ml
d'éther diéthylique et on continue à agiter pendant encore 10 min. On sépare ensuite
le précipité par filtration sur un verre fritté et on évapore à siccité le filtrat
limpide rouge foncé, pour donner le diisopropoxy-dinitrate cérique sous forme d'une
huile rouge foncé.
Exemple II
[0052] En suivant le même mode opératoire qu'à l'exemple I, on prépare le diisopropoxy-dinitrate
cérique. A la solution de ce complexe contenant 61,23 mmol de cérium dans 80 ml d'alcool
isopropylique et 40 ml de diméthoxyéthane, on ajoute lentement 19,62 g (122,46 mmol)
de benzoate de sodium. On filtre le mélange de réac tion après repos pendant 6 d
à la température ambiante, ce qui donne un précipité blanc et une solution rouge.
On sèche la solution, on redissout dans le diméthoxyéthane et on ajoute du pentane
pour précipiter le composé, on filtre et on sèche le composé. L'analyse par RMN d'un
échantillon purifié indique la formation de Ce(O-isoC₃H₇)₂(O₂CC₆H₅)₂. On redissout
le composé brut dans le pentane, on filtre et on place dans la neige carbonique. Il
précipite 11,1 g (30,8 mmol) d'un composé jaune correspondant à un rendement de
50,23%.
Exemples III à V
[0053] On dissout 1 mol de nitrate cérique d'ammonium dans un mélange de 790 g de diméthoxyéthane
et 543 g d'isopropanol (fort excès) à la température ambiante. On ajoute de l'ammoniac
dans 3 proportions molaires, 2,4 et 8, provoquant la formation immédiate de nitrate
d'ammonium sous forme d'un précipité blanc. Le nitrate d'ammonium est filtré, séché
et pesé.

[0054] Dans ces conditions, en utilisant un excès d'isopropanol, il faut plus que la quantité
théorique de NH₃ (exemple IV) pour obtenir le diisopropoxy-dinitrate cérique désiré
qui correspond à la formation de 4 mol de NH₄NO₃. Le doublement de la quantité de
NH₃ ne déplace que légèrement vers la droite l'équilibre de la réaction, exemple V,
ce qui montre que le produit désiré est celui, préféré même si x est supérieur à la
valeur théorique. Ceci permet de mettre en oeuvre facilement le procédé.
[0055] On fait réagir une portion du diisopropoxy-nitrate cérique obtenu à l'exemple IV,
tel qu'il est contenu dans le mélange de réaction après filtration du nitrate d'ammonium,
avec 2 équivalents molaires d'isopropylate de Na. On sépare par filtration 2 mol de
NH₄NO₃ du mélange de réaction qui contient le tétraisopropylate cérique.
1. Hydrocarbyloxy-nitrates cériques, caractérisés en ce qu'ils répondent à la formule
générale :

dans laquelle x est égal à 1, 2 ou 3 et R est un groupe hydrocarboné ayant de 2
à environ 20 atomes de carbone.
2. Hydrocarbyloxy-nitrates cériques selon la revendication 1, caractérisés en ce
que le groupe R est un groupe alkyle à chaîne droite ou ramifiée, un groupe cycloalkyle,
un groupe phényle ou alkylphényle, un groupe naphtyle ou alkylnaphtyle.
3. Hydrocarbyloxy-nitrates cériques selon la revendication 1, caractérisés en ce
que le groupe R est un groupe alkyle linéaire ramifié.
4. Hydrocarbyloxy-nitrates cériques selon l'une des revendications 2 et 3, caractérisés
en ce que le groupe R a de 2 à 10 atomes de carbone.
5. Hydrocarbyloxy-nitrates cériques selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisés
en ce que le groupe R est un groupe alkyle linéaire ou ramifié ayant de 2 à 5 atomes
de carbone ou un groupe cyclohexyle.
6. Procédé de fabrication des hydrocarbyloxy-nitrates cériques décrits dans l'une
des revendications 1 à 5, caractérisé par le fait qu'il consiste à faire réagir le
nitrate cérique d'ammonium, avec au moins x moles d'ammoniac et un alcool répondant
à la formule ROH, dans laquelle R est un groupe hydrocarboné ayant de 2 à environ
20 atomes de carbone, à une température dans l'intervalle d'environ -30° à environ
200°C jusqu'à ce que l'hydrocarbyloxy-nitrate cérique et le nitrate d'ammonium soient
formés.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'on utilise un excès d'ammoniac
d'au moins 2+x mol.
8. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'alcool est présent en
quantité d'au moins x mol.
9. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que le groupe R est un groupe
alkyle linéaire ou ramifié.
10. Procédé selon l'une des revendications 6 et 9, caractérisé en ce que le groupe
R a de 2 à 10 atomes de carbone.
11. Procédé selon l'une des revendications 9 et 10, caractérisé en ce que le groupe
R est un groupe alkyle linéaire ou ramifié ayant de 2 à 5 atomes de carbone ou un
groupe cyclohexyle.
12. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il est mis en oeuvre en
solution dans un solvant inerte.
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que le solvant est l'alcool
dont on veut former l'hydrocarbyloxynitrate.
14. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il est mis en oeuvre à
une température de réaction dans la gamme de la température ambiante à environ 50°C.
15. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'hydrocarbyl-oxyde de
cérium produit est récupéré et séparé du nitrate d'ammonium par filtration.
16. Procédé pour fabriquer des alcoolates cériques, caractérisé en ce que l'on fait
réagir le nitrate cérique d'ammonium et un alcool avec x mol d'ammoniac à une température
dans l'intervalle d'environ -30°C à environ 200°C jusqu'à ce que l'alcoxy-nitrate
cérique soit formé, on sépare le nitrate d'ammonium et ensuite on fait réagir l'alcoxy-nitrate
cérique avec un alcoolate de métal alcalin de l'alcool de l'alcoolate cérique désiré
à une température dans la gamme d'environ -30°C à environ 50°C jusqu'à ce que la réaction
se produise pour former l'alcoolate cérique et le nitrate du métal alcalin.
17. Procédé selon la revendication 16, caractérisé en ce que l'alcool présent dans
le mélange de réaction est l'alcool correspondant à l'alcoolate de métal alcalin.
18. Procédé selon la revendication 16, caractérisé en ce que l'alcool est un alcool
autre que celui correspondant à l'alcoolate de métal alcalin.
19. Utilisation des hydrocarbyloxy-nitrates cériques à la fabrication des alcoolates
cériques.