[0001] L'invention est relative à un procédé de préparation en continu de tiges de végétaux
produisant des fibres libériennes, telles que le lin, le chanvre, ainsi qu'à une installation
de préparation permettant la mise en oeuvre dudit procédé.
[0002] Elle trouvera notamment son application dans l'industrie textile pour la réalisation
de voiles de fibres obtenues à partir des tiges de végétaux traités, aptes à être
prises par du matériel textile traditionnel.
[0003] Depuis très longtemps, le lin et autres tiges de végétaux similaires sont cultivés
pour d'une part, leurs fibres textiles et d'autre part leurs graines fournissant de
l'huile.
[0004] Dans le cas spécifique du lin, après la récolte des tiges de végétaux durant l'été,
on fait subir auxdites tiges différentes opérations telles que le rouissage, l'égrénage,
le teillage.
[0005] Dans la tige, les fibres élémentaires sont agglutinées les unes aux autres par un
complexe pectoligneux pour constituer les faisceaux fibreux. Ceux-ci sont disposés
à la périphérie de la tige dans la zone libérienne et sont fortement adhérents au
tronc ligneux central.
[0006] Le rouissage consiste à désolidariser les faisceaux fibreux du tronc ligneux par
effet biologique.
[0007] L'égrénage consiste à démunir les extrémités des tiges textiles des graines et porte-graines.
[0008] Le teillage, d'une manière générale, a pour but essentiel de séparer les fibres du
bois. Pour cela, les tiges subissent des opérations de broyage et de battage pour
casser les bois, en faire tomber les anas ou débris ligneux.
[0009] On connait déjà des procédés de séparatop, des éléments fibreux et ligneux des plantes
textiles à fibres libériennes.
[0010] Le procédé classique de "teillage" - opération destinée à séparer la partie ligneuse
du coeur de la tige (appelée "anas") de la couronne de fibres textiles cellulosiques
située en périphérie - est basé sur le principe du transport continu de la paille
à travers les organes d'une machine appelée "teilleuse".
[0011] Les pailles, préalablement rouies, sont disposées transversalement et sont pincées
en leur milieu entre deux courroies profilées, emboitées l'une dans l'autre, qui par
leur déplacement rectiligne présentent successivement la moitié côté "tête" et la
moitié côté "pied" des pailles aux organes de travail de la machine.
[0012] Ceux-ci comprennent principalement :
- un système d'égrenage, destiné à séparer les capsules et graines de la plante,
- des broyeurs à rouleaux cannelés destinés à casser le coeur ligneux des tiges (anas),
- des turbines de teillage formées de deux tambours tournant en sens inverse et munis
de lames de travail qui séparent des fibres les anas préalablement broyés.
[0013] Au cours du teillage par cette méthode, une partie importante des extrémités des
fibres de "tête" et de "pied" est arrachée par l'action brutale des lames de turbines
de teillage et ne reste pas solidaire des courroies de transport qui ressortent des
"filasses" teillées en bout de machine.
[0014] Ces fibres plus courtes, appelées "étoupes de teillage" sont récupérées en mélange
avec les anas et doivent subir des opérations coûteuses de secouage et de retravail,
pour les nettoyer et les diviser avant de pouvoir être utilisées en filature.
[0015] Malgré diverses évolutions techniques, liées aux méthodes d'arrachage et de ramassage
des pailles dans les champs, notamment enroulage de l'andain en balles rondes, cette
méthode de teillage demande une main d'oeuvre importante et la filasse produite est
hétérogène.
[0016] Dans le cas particulier du lin, une autre technique de teillage, appelée "lin total",
a été utilisée depuis plusieurs dizaines d'années pour le teillage du lin "vert" non
roui et pour le teillage du lin roui.
[0017] Cette technique est caractérisée par quatre éléments principaux :
1°/ la paille de lin est traitée en continu, en vrac, sous forme de nappe, sans que
les tiges ne soient ni orientées, ni pincées dans des courroies de transport,
2°/ la séparation de la fibre et des anas est faite par une série de broyages suivis
de secouages, sans battage des pailles par des lames comme dans les teilleuses classiques,
3°/ de ce fait, il n'y a pas arrachement d'étoupes et les fibres textiles recueillies
forment un ensemble homogène qui peut être travaillé par cardage pour former une bourre
ou un ruban,
4°/ une augmentation de vitesse entre chaque train de broyeurs peut permettre un broyage
plus fin sur une nappe de fibres moins épaisse.
[0018] Cette augmentation de vitesse entre les broyeurs provoque également une orientation
axiale des fibres de la nappe.
[0019] Néanmoins, cette technique est restée peu développée industriellement en raison :
- du coût élevé des investissements en matériel par rapport à la capacité de production
de la machine,
- du manque de propreté et de division des fibres produites vis-à-vis d'une utilisation
textile,
- de la difficulté d'égrenage et d'enlèvement des porte-graines.
[0020] Cette technique a été également employée pour le retravail des étoupes.
[0021] La qualité du travail étant fortement influencée par le degré hygrométrique de la
matière entrante, la plupart des machines ont été équipées d'un séchoir à air chaud
pour conditionner la matière avant broyage.
[0022] En conclusion, les inconvénients des systèmes existants se résument par la production
d'un ensemble de fibres de qualité tout à fait moyenne et difficilement exploitable
sur un matériel traditionnel léger tel qu'un matériel lainier.
[0023] Le but de la présente invention est de proposer un procédé de préparation en continu
de tiges de végétaux produisant des fibres libériennes, telles que le lin, le chanvre
ou similaire, qui permette notamment de pallier aux inconvénients précités et particulièrement
de fournir un ensemble de fibres propres et divisées notamment pour être utilisées
directement sur un matériel textile lainier.
[0024] Un autre but de la présente invention est de fournir un procédé de préparation en
continu des tiges de végétaux qui permette d'obtenir un produit homogène à partir
de différents lots de paille, c'est-à-dire un produit identique à lui-même dans le
temps et quelle que soit la qualité des tiges d'une même récolte.
[0025] Un autre but de la présente invention est de proposer un procédé de préparation en
continu de tiges de végétaux, tels que notamment le lin ou le chanvre, qui permette
de travailler une nappe en continu. A partir d'une nappe de pailles hétérogène, le
procédé favorise une homogénéisation du produit obtenu.
[0026] Un autre but de la présente invention est de proposer une installation de préparation
permettant la mise en oeuvre du procédé de la présente invention, qui permette de
réaliser les différents traitements tels que notamment égrénage, teillage, nettoyage,
en ligne, la nappe défilant dans ladite installation à des vitesses différentes selon
les postes.
[0027] Un autre but de la présente invention est de proposer une installation de préparation
en continu des tiges de végétaux qui permette d'obtenir un ensemble de fibres de bonne
qualité, immédiatement exploitable, ce qui abaisse le coût de revient du traitement
et par suite de la filature.
[0028] D'autres buts et avantages de la présente invention apparaîtront au cours de la description
qui va suivre qui n'est cependant donnée qu'à titre indicatif et qui n'a pas pour
but de la limiter.
[0029] Selon la présente invention, le procédé de préparation en continu de tiges de végétaux
produisant des fibres libériennes, telles que le lin, le chanvre, comprenant notamment
une étape d'égrenage et une étape de teillage, est caractérisé par le fait que l'on
teille une nappe de tiges, préalablement préparée, animée d'un mouvement d'avance
continu, lesdites tiges étant non guidées ni maintenues, placées au moins sur deux
couches et disposées longitudinalement selon le sens du mouvement.
[0030] L'installation de préparation permettant la mise en oeuvre du procédé de la présente
invention, présentant au moins des moyens de teillage des tiges, est caractérisée
par le fait qu'elle comporte des moyens de formation d'une nappe de tiges, placés
en amont des moyens de teillage pour former une nappe de tiges, en mouvement continu,
lesdites tiges étant disposées longitudinalement, selon le sens du mouvement, parallèles
entre elles et placées au moins sur deux couches.
[0031] La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description suivante
accompagnée des dessins en annexe qui et font partie intégrante.
La figure 1 représente schématiquement une vue d'ensemble de dessus d'une installation
de préparation en continu de tiges de végétaux selon la présente invention.
La figure 2 montre une vue de dessus partielle du poste d'égrénage de l'installation
de la figure 1.
La figure 3 montre une vue en coupe selon l'axe III-III du dispositif de la figure
2.
La figure 4 montre schématiquement une vue de dessus du dispositif "étaleur nappeur"
de l'installation de la présente invention représentée à la figure 1.
La figure 5 montre la structure de la nappe en sortie de l'étaleur nappeur représenté
à la figure 4.
Les figures 6a à 6c montrent schématiquement le principe de formation de la nappe
telle que représentée à la figure 5 dans un poste étaleur nappeur.
La figure 7 montre un détail de l'installation de la figure 1 et notamment le dispositif
de nettoyage et de défibrage.
La figure 8 montre un diagramme des vitesses de la nappe en traitement dans les différents
postes de travail de l'installation représentée à la figure 1.
[0032] La présente invention vise un procédé de préparation en continu de tiges de végétaux
ainsi qu'une installation permettant de mettre en oeuvre ledit procédé.
[0033] Plus précisément, il est question de préparer et traiter les tiges de végétaux produisant
des fibres libériennes tels que le lin ou le chanvre, ceci dans le but d'une application
dans l'industrie textile.
[0034] Un mode de réalisation de ladite installation est représenté en exemple à la figure
1. Cette installation permet la préparation en continu des tiges de végétaux et comporte
les étapes traditionnelles de traitement du lin, à savoir l'égrénage, le teillage
et le nettoyage.
[0035] Toutefois, le procédé de préparation en continu des tiges, notamment des tiges de
lin, de la présente invention est remarquable par la manière du travailler les tiges
et la nappe lors des différentes étapes.
[0036] Plus particulièrement, on teille une nappe de tiges, préalablement préparée, animée
d'un mouvement d'avance continue, comme l'illustrent les flèches de la figure 1. Pour
ce, au niveau du teillage, lesdites tiges sont non guidées ni maintenues, placées
au moins sur deux couches et disposées longitudinalement selon le sens du mouvement.
[0037] Par ailleurs, au niveau de la préparation des tiges avant le teillage, c'est-à-dire
lors de l'égrénage des tiges, ces dernières sont disposées en nappe telles qu'elles
puissent être travaillées longitudinalement du coeur vers leurs extrémités.
[0038] Pour autoriser la mise en oeuvre de ce procédé, la figure 1 montre que l'installation
présente la succession des postes suivants :
- table de préparation (1) sur laquelle seront amenées, par des moyens de manutention
traditionnels, des balles de tiges de végétaux roulées,
- dérouleuse de balles (2) équipée de bobinoirs de ficelle,
- table d'alimentation (3) substantiellement constituée par un tapis roulant qui permet
de diriger la nappe de tiges déroulée du poste (2) vers le poste suivant,
- dispositif d'égrénage (4) dont la fonction est d'ôter les graines et porte-graines
des tiges et dont la structure sera décrite plus en détail dans la suite de la demande,
- dispositif diviseur (5) qui présente une vitesse différentielle entre l'entrée et
la sortie afin d'abaisser la densité de la nappe,
- dispositif étaleur nappeur (6) dont la fonction et la structure seront décrites
ultérieurement,
- ensemble de broyage (8) dans lequel on casse la partie ligneuse des tiges,
- ensemble nettoyeur (9) qui permet de nettoyer la nappe et notamment de la débarasser
des anas,
- ensemble de défibrage (10) qui permet de diviser la matière fibreuse pour ouvrir
les faisceaux de fibres,
- ensemble d'évacuation (11) notamment constitué d'une presse hydraulique à balles
qui permet de collecter le voile de fibres ainsi formé.
[0039] Selon la présente invention, le procédé de préparation en continu permet de travailler
sur une nappe mise en mouvement d'avance continue. Toutefois la nappe, tout au long
du chemin qu'elle parcourt, a deux configurations distinctes que l'on appelera première
nappe de tiges et deuxième nappe de tiges.
[0040] En effet, de l'entrée de l'installation jusqu'au dispositif étaleur nappeur (6),
c'est-à-dire dans les postes (1) à (5), les tiges sont disposées perpendiculairement
au sens d'avance de la nappe.
[0041] Par contre, de l'étaleur nappeur (6) vers la sortie, c'est-à-dire aux postes (7)
à (11), la nappe est constituée de tiges disposées sensiblement parallèlement au sens
d'avancement de la nappe.
[0042] Plus précisément, selon l'invention, on respecte la succession des étapes suivantes
:
[0043] Tout d'abord on forme une première nappe de tiges (12) dont la structure est notamment
illustrée au poste (3) sur la figure 1 ou en entrée du poste (6) sur la figure 4.
[0044] Dans cette première nappe (12), les tiges de végétaux la constituant sont disposées
sensiblement parallèles entre elles et perpendiculairement au sens d'avance de la
nappe, schématisé par la flèche (13) à la figure 6, et placées au moins sur une couche.
[0045] A cet égard, au moment de la formation de la balle de tiges qui sert en alimentation
de l'installation, les tiges sont disposées de cette façon et sont enroulées sur plusieurs
couches de densité "D1". La première nappe est animée d'un mouvement d'avance continue
à une vitesse "V1".
[0046] Afin de pouvoir réguler l'épaisseur de ladite première nappe (12), l'installation
comporte un dispositif diviseur dont la vitesse d'entrée est "V1" et dont la vitesse
de sortie est "V2" afin d'autoriser une densité différente "D2". A ce sujet, "D2"
est supérieure à "D1" si "V2" est inférieure à "V1" et inversement, la densite "D2"
est plus faible que celle "D1" si la vitesse de sortie "V2" est supérieure à la vitesse
d'entrée "V1".
[0047] Dans l'installation représentée, la phase essentielle de travail sur ladite première
nappe (12) consiste en l'élimination des graines et porte-graines des tiges dans un
dispositif égréneur (4) apte à travailler les tiges formant ladite première nappe
(12) transversalement au sens d'avance (13) de ladite nappe (12).
[0048] En ce qui concerne la structure proprement dite du dispositif égréneur (4), les figures
2 et 3 représentent en détail un mode de réalisation d'un élément dudit égréneur.
[0049] Il est à remarquer qu'un tel dispositif égréneur est notamment connu du brevet français
n° 2.562.916 (FR 84/06524), et il y a lieu de se reporter à ce document.
[0050] Toutefois, nous en rappelons succinctement le principe pour faciliter la compréhension
de la présente demande.
[0051] La figure 2 représente un ensemble de tambours (14) et (15) qui sont mis en rotation
en sens contraire mais à même vitesse par tout moyen connu autour de leurs axes (16)
et (17) qui sont situés dans un même plan vertical "P" comme le montre la figure 3.
[0052] Entre lesdits tambours (14) et (15), les tiges constituant ladite première nappe
(12) avancent continuellement par pincement entre des brins en vis-à-vis d'un jeu
de courroies sans fin (18, 19) s'étendant perpendiculairement aux tiges dont le sens
de déplacement est désigné par "F1" repéré par la flèche (13).
[0053] La projection sur cette nappe (12) des axes (16) et (17) des tambours (14) et (15),
et la direction "F1" de déplacement de la nappe (12) forment un certain angle "A"
afin de préparer une bande (20) de grande largeur "L" par un passage des tiges entre
ces tambours.
[0054] Il est à remarquer que la figure 2 ne représente qu'un ensemble de tambours. Toutefois,
le dispositif (4) est constitué de plusieurs ensembles comme le montre schématiquement
la figure 1, qui permettent d'une part de travailler les extrémités de tiges supérieures
pour égrener et enlever les porte-graines, et les pieds en vue de les assouplir.
[0055] L'inclinaison "A" est orientée dans un sens tel que, de l'entrée à la sortie du dispositif
égréneur (4), la projection sur la nappe (12) des axes (16) et (17) des tambours (14)
et (15) se rapproche progressivement des extrémités (21) des tiges pour préparer les
tiges du coeur vers leurs extrémités au fur et à mesure de l'avance des tiges.
[0056] Pour ce, chacun des tambours (14) et (15) porte des lames (22, 23) coopérant entre
elles pour imprimer une légère courbure (24) aux tiges du fait de leur disposition
et de leur rotation relative, dans le but de préparer les tiges sans les briser et
écraser la nappe (12).
[0057] A cet égard, les lames (22, 23) sont écartées angulairement les unes des autres d'angles
"B1", "B2" tels que les arêtes desdites lames soient écartées les unes des autres
d'une distance "E1", "E2" très nettement supérieure à leur épaisseur maximale "e".
[0058] Par ailleurs, les lames (22, 23) sont déphasées d'un tambour à l'autre afin de toujours
passer à une certaine distance les unes des autres.
[0059] De plus, les axes (17) et (16) des tambours sont écartés l'un de l'autre d'une distance
"X" telle que l'arête d'une lame (22) située dans le plan "P" des axes (16, 17) ne
pénètre entre les arêtes des lames (23) de l'autre tambour que d'une distance "Y"
juste suffisante pour imprimer une légère courbure (24) aux tiges constituant la nappe
(12), qui, toutefois, passe avec un certain jeu "J" au dessus de la face latérale
de cet autre tambour. Ceci est notamment illustré à la figure 3.
[0060] De plus, pour favoriser le grattage doux des tiges de la nappe (12) afin de les égréner,
les lames sont disposées selon un pas d'hélice, contraire d'un tambour à l'autre,
et incliné par rapport à l'axe des tambours d'un angle égal à "C" sensiblement correspondant
à l'angle "A".
[0061] A l'issue de cette étape de préparation, les tiges de la nappe ont leurs extrémités,
tête et pied, parfaitement assouplies et dépourvues de graines, de porte-graines et
de racines. L'opération de teillage peut alors être menée.
[0062] C'est alors que, selon le procédé de la présente invention, on forme une deuxième
nappe (25) de tiges, à partir de ladite première nappe (12), que l'on anime d'un mouvement
d'avance continue, schématisé par les flèches (26) sur les figures 1 et 4, sensiblement
perpendiculaire à celui de la première nappe.
[0063] A cet égard, lesdites tiges formant la deuxième nappe (25) sont disposées sensiblement
parallèles entre elles et parallèlement au sens d'avancement de la deuxième nappe
et placées au moins sur deux couches.
[0064] La formation d'une telle nappe (25) homogène peut être effectuée par l'intermédiaire
d'un dispositif (6), appelé "étaleur-nappeur", à partir des tiges de la première nappe
(12).
[0065] Pour ce et comme le montrent les figures 6, on guide la première nappe (12) sur une
première surface porteuse (27) puis on force l'extrémité (28) de ladite nappe (12)
selon un mouvement périodique aller retour et on dépose les tiges sur une deuxième
surface porteuse (29) en mouvement continu dont le sens de déplacement (26) est perpendiculaire
à celui (13) de la première surface porteuse (27).
[0066] Ainsi, lesdites tiges composant la nouvelle nappe dite seconde nappe (25) sont disposées
sensiblement parallèles entre elles sur la surface porteuse (29), et étant donné le
mouvement d'avance de cette dernière, les tiges sont placées en zigzag sur au moins
deux couches. Les figures 4 et 5 montrent particulièrement la disposition des tiges
dans la première nappe et ladite seconde nappe.
[0067] La disposition des tiges longitudinalement dans le sens de la deuxième nappe (25)
sur au moins deux couches est particulièrement avantageuse car elle donne une certaine
homogénéité de masse à la nappe en vue d'améliorer le traitement ultérieur de celle-ci.
[0068] En effet, lorsque subsistent des changements de vitesse entre les différents postes,
lorsque les tiges sont placées transversalement à la nappe, il se crée obligatoirement
un trou, alors qu'avec la disposition longitudinale sur deux couches, les tiges vont
pouvoir glisser l'une sur l'autre sans former de trous préjudiciables au teillage.
[0069] On réalise un tuilage de paille et on fait glisser les tuiles les unes sur les autres.
On évite ainsi de mettre en oeuvre un étirage important de la nappe en ce sens qu'il
n'y a que peu d'étirage interne dans chacune des tuiles. La nappe, à la fin, est de
préférence formée de deux couches de tuiles. Le glissement du nappage est réalisé
par recouvrement et il faut parvenir à un recouvrement de l'ordre de 50 % sinon on
obtiendrait des différences de densité importantes.
[0070] A titre d'exemple, on a obtenu de bons résultats en réalisant une application nouvelle
d'un dispositif étaleur-nappeur connu et utilisé dans d'autres applications.
[0071] En effet, on connait notamment du document français n° 2.234.395 (FR 73/22277) un
dispositif étaleur-nappeur, appliqué dans l'industrie textile des machines qui reçoivent
un voile de faible épaisseur et d'une largeur déterminée fabriqué par une carde à
partir de bourre, et qui transforment par repliage ce voile en une nappe ayant une
épaisseur supérieure à celle du voile et une largeur en général différente de celle
du voile.
[0072] Les présents inventeurs ont pensé à utiliser un tel dispositif, prévu initialement
pour une autre application, dans le but d'obtenir un résultat différent, à savoir
le pivotement de tiges disposées parallèles entre elles transversalement à leur sens
d'avancement, pour les placer alors dans le sens longitudinal du déplacement, ce en
outre sur au moins des couches disposées comme des tuiles pour permettre le glissement
relatif des tuiles et favoriser l'amincissement de la nappe.
[0073] Pour avoir des détails précis sur la constitution d'un tel étaleur nappeur (6) on
se reportera à la description du document précité. Toutefois pour faciliter la compréhension
de la présente demande, les figures 6 illustrent le principe de fonctionnement d'un
dispositif étaleur-nappeur qui a donné de bons résultats dans l'application au transfert
de tiges de lin.
[0074] On retrouve en entrée une première surface porteuse constituée notamment par un tapis
roulant sans fin (27) apte à supporter la nappe (12) et à la déplacer selon le sens
d'avancement (13), ainsi qu'une deuxième surface porteuse constituée par un autre
transporteur à bande sans fin (29) animé d'un mouvement d'avance illustré par la flèche
(26) sensiblement perpendiculaire à celui (13) du transporteur (27).
[0075] Ce deuxième transporteur (29) est apte à recevoir la deuxième nappe de tiges (25)
disposées longitudinalement sur au moins deux couches.
[0076] Pour faire subir à l'extrémité (28) de la nappe (12) un mouvement périodique d'aller
et retour tel que précisé ci-dessus, le dispositif étaleur (6) comporte un système
de guidage composé essentiellement des éléments suivants :
- un premier tapis de guidage sans fin (30),
- un second tapis de guidage sans fin (31),
- un premier chariot (32) de déplacement d'au moins une partie des tapis (30) et (31),
- un deuxième chariot (33), apte à déplacer une autre zone des tapis (30) et (31).
[0077] Comme le montre la figure 6, les premier tapis de guidage (30) et second tapis de
guidage (31) sont disposés de manière à former un canal de guidage (34), ce jusqu'à
l'extrémité (28) de ladite première nappe (12).
[0078] De plus, ils sont disposés de telle manière que leur longueur de boucle soit constante
mais que le chemin formé par le canal (34) soit modifiable par l'intermédiaire des
chariots (32) et (33).
[0079] En effet, ces chariots peuvent se déplacer respectivement latéralement dans des rails
de guidage non représentés pour faciliter la compréhension des dessins.
[0080] Ainsi, par un mouvement relatif des chariots, on modifie le positionnement des tapis
(30) et (31) et par suite, cela permet de créer un mouvement alternatif du chariot
(33) qui porte l'extrémité (28) de la nappe (12) en vis-à-vis de la surface (29) de
sortie de l'étaleur.
[0081] Les figures 6a à 6c montrent trois positions correspondant par exemple à la course
aller.
[0082] A la figure 6a, le second chariot (33) se trouve en extrémité latérale de la nappe
(25) et à la figure 6c, le chariot (33) est à l'éxtrémité opposée. On délimite ainsi
par la course du chariot (33) la largeur "Lf" de la seconde nappe (25).
[0083] Les vitesses d'entrée "Ve" et vitesses de sortie "Vs" déterminent le nombre de plis
"Np" et implicitement la densité "Ds" de ladite seconde nappe.
[0084] Les paramètres de fonctionnement de l'étaleur nappeur peuvent être déterminés selon
les relations suivantes :
- vitesse de sortie "Vs" du dispositif étaleur-nappeur (6)

- densité linéaire de la nappe en sortie de l'étaleur-nappeur (6)

[0085] Dans ces formules, rappelons que :
- Ve représente la vitesse linéaire de la nappe (12),
- Le représente la largeur de la nappe (12),
- De représente la densité linéaire de la nappe (12),
- Vs représente la vitesse linéaire de la nappe (25),
- Ls représente la largeur de la nappe (25),
- Ds représente la densité de la nappe (25),
- N représente le nombre de plis nappés en zigzag.
[0086] La détermination de ces paramètres dépend des caractéristiques des différentes machines.
[0087] Par ailleurs, également à titre d'exemple, la figure 8 représente un diagramme de
vitesse (en mètre par minute) aux différents postes de l'installation de la figure
1.
[0088] A l'issue de cette formation de ladite seconde nappe (25), celle-ci est dirigée ensuite
successivement vers le poste de broyage (8) puis vers le poste de nettoyeur incliné
(9) dans lequel on nettoie la nappe et on la sépare des impuretés, ensuite vers le
poste de défibrage (10) afin de délivrer un voile de fibres textiles apte à être utilisé
sur un matériel lainier.
[0089] En ce qui concerne le poste de broyage (8), il sera avantageusement constitué à partir
de dispositifs connus et sera notamment constitué par un ensemble de huit paires de
rouleaux cannelés en acier traité, les rouleaux inférieurs étant montés sur paliers
fixes et les rouleaux supérieurs étant mobiles, montés sur paliers à glissière et
maintenus en pression par vérin pneumatique double effet.
[0090] En outre, entre chaque groupe de rouleaux du dispositif de broyage (8), une bande
transporteuse de transfert des fibres est prévue. Cette bande aura de préférence une
largeur au moins supérieure à celle des tiges de paille pour éviter un craquage des
fibres par la différence de vitesse des broyeurs.
[0091] Enfin, à la sortie du dernier module de broyage, on utilise une bande transporteuse
de transfert inclinée pour l'alimentation automatique de l'élément nettoyeur (9).
[0092] A ce sujet, la figure 7 représente la partie nettoyage et défibrage de l'installation.
[0093] Le poste de nettoyage (9) comporte à son entrée un système magnétique pour éliminer
les parties métalliques se trouvant dans la nappe ainsi travaillée, puis comporte
plusieurs tambours à battes coniques (35).
[0094] Sous ces tambours, sont prévues des tôles ou grilles perforées ainsi qu'un dispositif
d'aspiration des poussières pour recueillir les déchets.
[0095] Dans les machines connues de teillage de lin toutes fibres, la séparation des fibres
et anas après broyage est faite généralement par des secoueurs qui obligent à travailler
lentement une couche épaisse de matière. L'épaisseur de la nappe rend la séparation
lente et incomplète des anas par gravité. L'effet de dépoussiérage est faible.
[0096] Selon l'invention, la nappe fine et à grande vitesse sortant des broyeurs est introduite
dans le nettoyeur à tambour sans condensation ni ralentissement, ce qui permet une
meilleure séparation des anas et des poussières.
[0097] Ensuite, l'ensemble de défibrage est composé d'un premier module (36) appelé module
"ouvreuse défibreuse" constitué en entrée selon une manière traditionnelle d'un rouleau
hérisson travaillant à pression réglable, suivi d'un tambour ouvreur (37) équipé de
douves garnies d'une multitude de pointes inclinées, suivi d'un tambour peigneur (38)
également muni de douves garnies d'une multitude de pointes inclinées.
[0098] La deuxième partie du poste de défibrage (10) comporte un module appelé "ouvreuse
finisseuse" (39) muni d'un ou plusieurs éléments travailleurs avec débourreur comportant
un premier tambour ouvreur (40) équipé de douves garnies d'une pluralité de pointes
inclinées, suivi d'un second tambour peigneur (41) équipé également de douves garnies
de pointes inclinées.
[0099] Les machines d'ouvraison sont munies d'un ensemble de dépoussiérage et d'évacuation
continue des déchets pour éliminer ceux-ci.
[0100] Rappelons que toutes ces techniques sont connues de l'Homme de l'Art et nous ne les
décrirons pas plus en détail car elles dépassent le cadre de la présente invention.
[0101] Enfin, à la sortie de l'installation est prévue une presse hydraulique à balles (11)
de puissance importante, équipée d'un plateau presseur apte à faire des balles avec
les fibres délivrées ainsi que d'un système de ligaturage automatique pour cercler
lesdites balles. Une machine de ce type est également connue de l'Homme du métier.
[0102] On peut prévoir également une présentation en ruban de la matière à l'aide d'une
machine connue appropriée.
[0103] Naturellement, d'autres mises en oeuvre de la présente invention auraient pu être
envisagées sans pour autant sortir du cadre de celle-ci.
1. Procédé de préparation en continu de tiges de végétaux produisant des fibres libériennes,
telles que le lin, le chanvre, comprenant notamment une étape d'égrénage et une étape
de teillage, caractérisé par le fait qu'on teille une nappe de tiges (25), préalablement préparée, animée
d'un mouvement d'avance continue (26), lesdites tiges étant non guidées ni maintenues,
placées au moins sur deux couches, et disposées longitudinalement selon le sens du
mouvement.
2. Procédé de préparation en continu de tiges de végétaux, selon la revendication
1, caractérisé par le fait que :
- on forme une première nappe (12) de tiges que l'on anime d'un mouvement d'avance
continue (13), lesdites tiges étant disposées sensiblement parallèles entre elles
et perpendiculairement au sens d'avance (13) de la nappe (12), et placées sur une
ou plusieurs couches,
- on élimine les graines, les porte-graines et racines des tiges dans un dispositif
de préparation (4) apte à travailler les tiges formant ladite première nappe (12),
transversalement au sens d'avance (13) de ladite nappe (12),
- on forme une deuxième nappe (25) de tiges, à partir de ladite première nappe (12),
que l'on anime d'un mouvement d'avance continue (26), sensiblement perpendiculairement
à celui de la première nappe, lesdites tiges étant disposées sensiblement parallèles
entre elles et parallèlement au sens d'avance de la deuxième nappe (26), et placées
au moins sur deux couches,
- on teille ladite deuxième nappe (25) de tiges, en travaillant les tiges dans leur
sens longitudinal.
3. Procédé de préparation en continu de tiges de végétaux, selon la revendication
2, caractérisé par le fait que l'on forme ladite première nappe de tiges (12) à partir d'un rouleau
de tiges récoltées, et on règle la densité "De" de ladite nappe (12) par l'intermédiaire
de dispositifs (5) aptes à modifier la vitesse "Ve" de la nappe (12) après déroulage.
4. Procédé de préparation en continu de tiges de végétaux, selon la revendication
2, caractérisé par le fait que l'on prépare les tiges constituant la première nappe (12) par un
ensemble (4) de tambours (14, 15) aptes à gratter les tiges dans le sens longitudinal,
du coeur vers leurs extrémités, sans les briser ni écraser la nappe.
5. Procédé de préparation en continu de tiges de végétaux, selon la revendication
2, caractérisé par le fait que l'on forme ladite deuxième nappe homogène (25) par l'intermédiaire
d'un dispositif (6) appelé dispositif "étaleur nappeur", à partir des tiges de la
première nappe (12) en la guidant sur une première surface porteuse (27) puis en imprimant
à l'extrémité (28) de la nappe (12) un mouvement périodique aller retour et en déposant
les tiges, en zigzag sur une deuxième surface porteuse (29) en mouvement continu,
dont le sens de déplacement (26) est perpendiculaire à celui (13) de la première surface
porteuse (27).
6. Procédé de préparation en continu de tiges de végétaux, selon la revendication
1, caractérisé par le fait que l'on effectue successivement en ligne sur ladite nappe homogène (25),
le traitement par l'intermédiaire de broyeurs (8) puis le nettoyage de la nappe par
l'intermédiaire de nettoyeurs inclinés (9), puis le défibrage par l'intermédiaire
d'un "tambour briseur" (36) et de "tambours finisseurs" (39) pour délivrer un voile
de fibres textiles apte à être utilisé sur un matériel lainier.
7. Procédé de préparation en continu de tiges de végétaux, selon la revendication
1, caractérisé par le fait que l'on réalise un tuilage de paille et que l'on fait glisser les tuiles
les unes sur les autres pour constituer une couche de deux tuiles.
8. Installation de préparation permettant la mise en oeuvre du procédé selon la revendication
1, caractérisée par le fait qu'elle comporte des moyens (6) de formation d'une nappe (25) de tiges,
placés en amont des moyens de teillage (8) à (10), pour former une nappe de tiges
(25), en mouvement continu, lesdites tiges étant disposées longitudinalement selon
le sens du mouvement (26), parallèles entre elles et placées au moins sur deux couches.
9. Installation de préparation en continu de tiges de végétaux, selon la revendication
8, caractérisée par le fait qu'elle comporte des moyens de formation d'une première nappe de tiges
(12), placés en amont desdits moyens (6) de formation de la nappe homogène (25), pour
former une nappe de tiges (12), en mouvement continu, lesdites tiges étant disposées
sensiblement parallèles entre elles et perpendiculairement au sens d'avancement (13)
de la nappe et placées au moins sur une couche.
10. Installation de préparation en continu de tiges de végétaux, selon la revendication
8, caractérisée par le fait qu'elle comporte successivement au moins un dispositif dérouleur de balles
(2), un dispositif égréneur (4), et un dispositif diviseur (5) permettant de régler
la densité de la nappe (12) en entrée desdits moyens (6).
11. Installation de préparation en continu de tiges de végétaux, selon la revendication
8, caractérisée par le fait qu'elle comporte, en aval desdits moyens (6) de formation d'une nappe
homogène (25), au moins un poste de broyage (8), un dispositif nettoyeur incliné (9)
et un dispositif de défibrage (10).