[0001] La présente invention concerne un profilé composite destiné notamment à la réalisation
de menuiseries et de structures de bâtiment, ainsi que les menuiseries et structures
de bâtiment ainsi réalisées.
[0002] Par "menuiseries", on entend, notamment, des portes, des fenêtres, des volets et
des baies et par "structures", des éléments tels que vérandas, garde-corps, balcons.
[0003] On connaît dans l'état de la technique des profilés composites réalisés par collage
d'une âme en métal, notamment en aluminium, sur une jupe extérieure en PVC.
[0004] On connaît également des profilés composites réalisés par co-extrusion d'aluminium
et de PVC.
[0005] Le coût de fabrication de tels profilés co-extrudés est extrêmement élevé, car ce
procédé met en oeuvre des filières très onèreuses.
[0006] On connaît également des profilés obtenus par moulage d'une gaine en polyuréthane
sur une âme centrale en aluminium. Comme dans le premier cas, ce type de profilé présente
des risques de décollage résultant notamment des variations de température.
[0007] Le brevet français 78 02993 décrit un profilé composite constitué d'une âme centrale
réalisée en plusieurs éléments comportant des moyens d'accrochage pour une enveloppe
extérieure, l'accrochage s'effectuant en faisant glisser longitudinalement l'enveloppe
extérieure sur l'âme centrale.
[0008] L'accrochage ainsi réalisé est fiable mais sa mise en oeuvre industrielle pose de
grandes difficultés, l'enfilement de l'enveloppe sur l'âme centrale ne pouvant se
faire que très difficilement par une machine automatique. Par ailleurs, pour des profilés
de grande longueur, ce type d'accrochage mécanique par enfilement longitudinal entraîne
fréquemment des dégradations, soit des pattes d'accrochage soit du profilé lui-même.
[0009] Par ailleurs, la réalisation des moyens d'accrochage selon cette invention entraîne
un usinage relativement délicat.
[0010] Le brevet français 2 372 304 (BIERLICH) présente un élément de menuiserie constitué
par un premier matériau en aluminium et un deuxième matériau en plastique, les deux
matériaux étant accrochés par une nervure coopérant avec une gouttière. Selon une
variante, la nervure s'encliquette dans la gouttière. Ce brevet antériorise l'invention
de la demanderesse dans son acceptation la plus générale telle qu'elle ressortait
de la revendication principale initialement déposée.
[0011] Le brevet allemand 30 12 872 (FULGURITWERKE) concerne un profilé composite dans lequel
un élément mécanique peut être enfoncé de force. Ce type d'ancrage est insuffisant
compte tenu des normes de sécurité actuellement en vigueur. Par ailleurs, cette déformation
permanente du PVC est préjudiciable et entraîne une diminution de la durée de vie.
[0012] Le brevet allemand 2 013 370 (NAHR) concerne un profilé constitué de deux matériaux
réunis par des barrettes d'étanchéité. I1 ne s'agit donc pas d'un profilé monolithique
et sa résistance mécanique est insuffisante au regard des normes actuellement en vigueur.
Par ailleurs, la mousse qui est mentionnée dans cette demande de brevet a une fonction
d'isolation et non pas de fixation. Il ne s'agit donc pas de ciment.
[0013] Le brevet allemand 1 923 599 (RITTER) décrit un moyen d'accrochage à crans non clipsables.
Ils pénètrent de force dans une matière déformable. Cette réalisation est incompatible
avec l'accrochage sur une grande longueur de deux pièces complémentaires.
[0014] Le brevet français 2 259 223 décrit également un accrochage mécanique de force par
un têton cranté pénétrant dans une lumière pratiquée dans un matériau plastique.
[0015] Le brevet allemand 2 045 156 (VAW LEICHTMETALLWERKE) décrit un accrochage par clipsage
simple. Si cet accrochage est satisfaisant pour des pièces de petites dimensions présentant
une tolérance faible, il peut être insuffisamment fiable pour des profilés de grandes
dimensions. Si la surface de contact des deux matériaux constituant le profilé composite
est irrégulière ou déformée, les crans peuvent ne pas coopérer d'où il résulte un
risque de séparation accidentelle.
[0016] Le brevet britannique 2 107 774 (BULL) concerne un système de raccordement d'un panneau
avec un élément par clipsage. La présence de protubérances munies d'un canal de clipsage
ne permet pas une cohésion aussi forte que souhaitée des deux matériaux constituant
le profilé composite.
[0017] La présente invention a pour objet un profilé composite pour menuiseries de bâtiment
de grande qualité. L'accrochage des deux matériaux constituant le profilé doit être
extrêmement faible pour répondre aux normes de sécurité en vigueur. En effet, sous
l'effet de certaines contraintes (vent violent, froid, humidité, cycles refroidissement-réchauffement),
les profilés composites selon l'état de la technique peuvent, dans certains cas extrêmes,
se séparer partiellement ou totalement, ce qui entraîne la chute de certaines parties
de menuiseries.
[0018] La présente invention vise à améliorer l'accrochage des différents éléments, même
si les tolérances de dimensions sont mal respectées. La présence de plusieurs crocs
permet d'assurer un accrochage fiable sur toute la longueur du profilé, même si la
surface constituant l'interface des deux matériaux accolés est imparfaite. Un autre
objet est de permettre le rapprochement sous pression, par exemple à l'aide d'une
roulette presseuse, de deux matériaux et non par enfilage axial. Si l'enfilage axial
est envisageable pour des profilés de faible longueur, il est inadéquat pour des profilés
de grandes dimensions dépassant une longueur de l'ordre du mètre. Un autre objet de
l'invention est de parfaire la sécurité de l'assemblage en complétant l'accrochage
mécanique par un ciment. Même si la fixation obtenue par le ciment est perturbée,
l'accrochage reste suffisamment fiable pour éviter toute rupture.
[0019] La présente invention concerne plus particulièrement un profilé composite destiné,
notamment, à la réalisation de menuiseries de bâtiment, telles que portes et fenêtres,
comportant une âme métallique reliée à une enveloppe extérieure réalisée en une matière
rigide, l'âme métallique comportant les premiers organes d'accrochage mécaniques et
l'enveloppe comportant les seconds organes d'accrochage. Les organes d'accrochage
peuvent être engagés l'un dans l'autre latéralement, l'un des organes étant réalisé
en saillie et comportant des moyens de retenue perpendiculaires à la direction d'engagement,
lesdits moyens de retenue comportant une surface de retenue arrière coopérant avec
une surface de retenue arrière de l'autre organe d'accrochage, lorsque l'enveloppe
et l'âme métallique sont en position accolées.
[0020] Les profilés composites selon la présente invention peuvent être réalisés en superposant
l'âme métallique et l'enveloppe et en exerçant une pression latérale sur les surfaces
extérieures. Cette pression latérale provoque l'engagement des moyens d'accrochage
jusqu'à ce que l'âme métallique et l'enveloppe soient en contact. Les moyens de retenue
empêchent la séparation de l'âme métallique et de l'enveloppe.
[0021] Selon une variante préférée, l'un des organes d'accrochage est constitué par une
fente longitudinale s'ouvrant sur une cavité longitudinale d'une plus grande largeur,
l'autre organe d'accrochage étant constitué par une saillie longitudinale d'une hauteur
égale à l'épaisseur des bords de la fente, surmonté d'une tête longitudinale, la base
de la tête étant légèrement plus large que l'écartement desdites fentes.
[0022] L'introduction de la tête longitudinale dans la fente s'effectue grâce à la légère
élasticité du matériau. Lorsque l'âme et l'enveloppe sont en position engagée, la
base de la tête coopère avec le bord intérieur de la fente pour exercer une force
de retenue importante.
[0023] Selon un mode de réalisation préféré, la section de ladite tête présente une forme
triangulaire, la base du triangle étant reliée à ladite saillie. Cette section triangulaire
permet d'obtenir un écartement progressif de la fente pendant la face d'engagement
de l'enveloppe sur l'âme métallique. La retenue est effectuée comme auparavant par
la base du triangle coopérant avec les bords de la fente.
[0024] Selon un mode de réalisation avantageux, l'organe d'accrochage constitué par une
fente longitudinale comporte, en outre, des lèvres prolongeant les bords de la fente
vers l'intérieur de la cavité, selon une direction sensiblement perpendiculaire à
la surface extérieure. La hauteur de la saillie de l'autre moyen d'accrochage est
égale à la profondeur desdites lèvres.
[0025] Les lèvres ainsi constituées permettent de renforcer l'effet d'élasticité facilitant
l'introduction de la saillie munie d'une tête d'une largeur légèrement supérieure
à l'écartement desdites lèvres, sans pour autant réduire l'efficacité de la retenue.
[0026] Selon une autre variante, le profilé composite comporte un organe d'accrochage constitué
par une fente s'ouvrant sur deux parois perpendiculaires à la surface extérieure,
la surface desdites parois comportant des crans longitudinaux coopérant avec les moyens
de retenue de l'autre moyen d'accrochage. Selon une variante préférée, l'autre moyen
d'accrochage est constitué par une saillie longitudinale d'une hauteur sensiblement
égale à la hauteur desdites parois et comportent des arêtes latérales longitudinales
pouvant coopérer avec les crans longitudinaux.
[0027] Les arêtes et les crans comportent avantageusement une surface de retenue arrière
sensiblement parallèle à la surface extérieure et des surfaces d'engagement formant
un angle compris entre 20° et 80° avec la surface extérieure.
[0028] L'engagement latéral des moyens d'accrochage peut toujours se faire en exerçant une
pression latérale sur l'enveloppe et l'âme métallique. Les surfaces de retenue arrière
interdisent le retrait facile de l'enveloppe extérieure et de l'âme métallique.
[0029] Selon un mode de réalisation préféré, l'âme métallique comporte une cavité longitudinale
communiquant avec une fente longitudinale comportant une paroi perpendiculaire à la
surface extérieure munie de crans longitudinaux, ainsi qu'éventuellement une lèvre
perpendiculaire, l'enveloppe comportant une saillie d'une hauteur égale à la profondeur
de ladite fente longitudinale ou de la lèvre, le cas échéant, une tête d'une largeur
à la base légèrement supérieure à la largeur de ladite fente, ainsi qu'au moins une
arête longitudinale pouvant coopérer avec les crans de la paroi.
[0030] Selon une variante avantageuse, l'âme métallique ou l'enveloppe comportent une cavité
communiquant avec une fente constituant l'un des organes d'accrochage, ladite cavité
étant remplie avant l'engagement de l'autre organe d'accrochage d'un produit de scellement
durcissable.
[0031] Le produit de scellement assure, d'une part, l'accrochage mécanique de l'enveloppe,
d'autre part, la parfaite étanchéité du profilé et assure ainsi une durée de vie optimale
du produit.
[0032] Selon un mode de réalisation préféré, l'enveloppe extérieure est réalisée en une
matière plastique extrudée, l'âme métallique étant constituée en aluminium ou en alliage
d'aluminium extrudé.
[0033] La structure des moyens d'accrochage est parfaitement compatible avec une extrusion
aussi bien de l'enveloppe extérieure que de l'âme centrale. Il est ainsi possible
de réaliser des profilés selon la présente invention en grande série par des procédés
industriels connus.
[0034] La réalisation de l'enveloppe extérieure en matière plastique et, notamment, en résine
acrylique, par exemple du métacrylate, permet de réaliser des effets esthétiques,
tels que la coloration dans la masse, le pailletage ou divers effets colorés.
[0035] Le profilé ainsi constitué permet également de profiter des qualités de rigidité
et de faible poids de l'âme centrale métallique.
[0036] Selon une autre variante, l'âme métallique présente une saillie longitudinale comportant
une tête à bord crantée d'une largeur légèrement supérieure à la largeur d'une rainure
longitudinale pratiquée dans l'enveloppe, ladite enveloppe étant réalisée en bois.
[0037] Cette variante permet d'associer les qualités esthétiques d'une enveloppe extérieure
en bois à la facilité de production industrielle.
[0038] La rainure longitudinale peut être réalisée très simplement par passage sur une toupie.
[0039] La présente invention concerne également un élément de menuiserie de bâtiment constitué
par assemblage de profilés composites ainsi réalisés.
[0040] Selon un mode de réalisation préféré, l'arête extérieure de l'enveloppe correspondant
au raccordement de deux profilés présente un arrondi concave.
[0041] Cet arrondi permet de camoufler la fente qui subsiste généralement le long de la
ligne d'assemblage de deux profilés.
[0042] D'autres avantages et modes de réalisation ressortiront mieux de la description qui
va suivre s'appuyant sur les dessins où :
- la figure 1 représente une vue en perspective d'un détail d'une première variante
de profilé,
- la figure 2 représente une vue en coupe d'un détail de réalisation d'une deuxième
variante de profilé.
- la figure 3 représente une vue en perspective d'un ouvrant de fenêtre réalisé à
partir d'un profilé composite selon l'invention.
[0043] Le profilé composite représenté sur la figure 1 comporte une âme métallique (1) et
une enveloppe rigide (2). L'âme métallique (1) comporte un premier organe d'accrochage
(3) pouvant coopérer avec un second organe d'accrochage (4).
[0044] Le premier organe d'accrochage (3) est constitué par une saillie (5) munie d'une
tête longitudinale (6). Le second moyen d'accrochage (4) est constitué par une fente
(7) longitudinale munie de deux lèvres (8), (9) sensiblement perpendiculaires à la
surface extérieure (10).
[0045] Les lèvres (8), (9) présentent des crans (11) longitudinaux. Ces crans (11) présentent
une surface arrière de retenue (12) sensiblement parallèle à la surface extérieure
(10). Les crans (11) présentent une surface avant d'engagement (13) formant un angle
de l'ordre de 45° avec la surface extérieure (10).
[0046] La tête (6) comporte également une surface arrière de retenue (14) sensiblement parallèle
à la surface extérieure (10) et une surface avant d'engagement formant un angle de
l'ordre de 45° avec la surface extérieure (10).
[0047] La base (16) de la tête longitudinale (6) est d'une largeur légèrement supérieure
à l'écartement des lèvres (8), (9), de façon à pouvoir être introduite de force dans
le second organe d'accrochage (4).
[0048] L'introduction est facilitée par une certaine élasticité des lèvres (8), (9) qui
s'écartent lorsque la tête longitudinale (6) est engagée dans la fente (7). Lorsque
l'âme métallique (1) et l'enveloppe rigide (2) sont accolées, les surfaces arrière
de retenue (12) du second organe d'accrochage (4) et les surfaces arrière de retenue
(14) du premier organe d'accrochage (3) coopèrent pour interdire un désengagement
facile.
[0049] Selon un autre mode de réalisation représenté sur la figure 2, le second moyen d'accrochage
est constitué par une fente (7) muni d'une lèvre latérale longitudinale (8) sensiblement
perpendiculaire à la surface extérieure (10) sur un seul côté.
[0050] La hauteur de la saillie (5) est égale à l'épaisseur du bord (16) de la fente (7).
L'engagement de la tête longitudinale (6) est réalisée grâce à l'élasticité des matériaux,
tant de la lèvre longitudinale (8) que de la base (16) de la tête longitudinale (6).
[0051] La cavité (27) communiquant avec la fente longitudinale (7) est remplie avant l'engagement
du premier organe d'accrochage d'un produit de scellement durcissable. Ce produit
de scellement est choisi dans le groupe comprenant des résines époxydes chargées,
des mousses denses de polyuréthane, des résines polyester chargées, notamment, de
micro-ballons de verre, de talc ou d'autres charges, ainsi que les résines phénoliques.
[0052] La figure 3 représente une vue en perspective d'un détail d'une menuiserie réalisée
à l'aide de profilés selon la présente invention.
[0053] Le second moyen d'accrochage (4) est constitué d'une tête longitudinale (6) disposée
sur une saillie longitudinale (5) d'une hauteur sensiblement égale à la hauteur des
lèvres (8), (9) disposées au bord de la fente longitudinale (7). L'âme métallique
(1) de l'ouvrant (17) est constituée d'une pièce unique obtenue par extrusion. De
même, l'âme métallique (18) du dormant (19) constitue une pièce unique obtenue par
extrusion. Les âmes métalliques (1), (18) sont recouvertes d'enveloppes (20), (21),
(22), (23) fixées grâce aux moyens d'accrochage décrits précédemment.
[0054] Des joints (24, 25, 26) constitués de bandes munies de lèvres souples assurent l'étanchéité
générale de la menuiserie.
[0055] Ce type de menuiserie permet de réaliser des menuiseries esthétiquement très plaisantes.
[0056] Il est ainsi possible de réaliser des enveloppes extérieures (20 à 23) en résine
acrylique extrudée colorée dans la masse. La gamme de coloration est extrêmement étendue
et des effets spéciaux peuvent être exploités, notamment le pailletage.
[0057] Contrairement aux menuiseries peintes, l'enveloppe extérieure ne se dégrade pratiquement
pas au cours du temps et est très peu sensible aux agressions extérieures : pluie,
variations de température, agressions chimiques, érosion par le sable.
[0058] Il est également possible de réaliser les enveloppes intérieures en bois. Dans ce
cas, l'enveloppe intérieure sera munie d'une simple rainure obtenue à l'aide d'une
toupie. Cette rainure constitue un organe d'accrochage pouvant coopérer avec la tête
(6) de l'organe d'accrochage dont est munie l'âme métallique (1).
[0059] Du fait de la relative dureté du bois, cette tête s'auto-ancre dans les parois de
la rainure. Les âmes métalliques (1, 18), ainsi que les enveloppes (19 à 23) peuvent,
en outre, comporter des joints fixés par clipsage.
[0060] L'âme métallique centrale (1, 18) est réalisée en aluminium extrudé.
[0061] La présente invention n'est, bien entendu, en aucune façon limitée aux exemples décrits
mais s'étend au contraire à toutes les variantes d'exécution.