[0001] Le domaine de l'invention est celui de l'analyse et du codage de séquences d'images
électroniques, et plus particulièrement de l'analyse du mouvement des points de telles
images électroniques.
[0002] Dans un cas spécifique qui sera détaillé ci-après, le procédé suivant l'invention
s'applique à l'analyse de séquences d'images en haute définition destinées à être
transmises à travers un canal à débit limité. Une application préférentielle de ce
type est la transmission de télévision haute définition sur canal MAC.
[0003] Toutefois, le procédé de l'invention peut aussi bien être utilisé dans tout système
analysant une séquence d'images (robotique, suivi de cibles, recherche de paramètres
spatiaux et/ou temporels,...) ou une séquence d'ensembles de données (applications
médicales, météorologiques,...).
[0004] Le procédé suivant l'invention est destiné à s'inscrire dans une chaîne de traitement
d'images, et à constituer un maillon d'analyse des vitesses de déplacement des points
d'images, dans le plan d'images.
[0005] Une telle analyse présente de très nombreux intérêts.
[0006] Dans le cas de la transmission de séquences d'images dans un canal à débit limité,
le traitement d'images a pour objet de réduire le volume d'informations transmises,
de telle façon que :
- à l'émission, on procède à une opération de sous-échantillonnage, les données sous-échantillonnées
étant accompagnées de "données d'assistance" transmises conjointement dans le canal
de données ;
- à la réception, on effectue une opération inverse consistant à utiliser les données
d'assistance et le signal sous-échantillonné pour restituer un signal haute définition.
[0007] Dans ce schéma, l'étape d'estimation du mouvement des points d'images, selon la présente
invention, intervient par exemple préalablement à l'opération de sous-échantillonnage
à l'émission. L'estimation de mouvement a alors pour objectif de créer une base de
données spatio-temporelles, dont les données sont représentatives de l'activité de
mouvement des points, dans le plan de l'image, et dans le temps. Ce sont ces données
qui vont permettre de déterminer le traitement le mieux approprié pour effectuer la
compression de données par sous-échantillonnage.
[0008] Dans le domaine des traitements de compression de données avec prise en compte des
mouvements d'images, on connaît déjà le "procédé d'analyse de structures de sous-échantillonnage
spatio-temporel d'un signal TVHD en vue de sa transmission dans un canal MAC", tel
que décrit dans les actes du colloque TVHD 87, Ottawa 4-8 octobre 1987, tome 1, pages
6.2.1 (P. BERNARD, M.VEILLARD, CCETT). Dans ce procédé d'analyse connu, chaque image
de la séquence est divisée en zones, et chaque zone subit systématiquement trois traitements
parallèles dans trois filtres linéaires distincts. Chaque filtre assure un filtrage
différent de sous-échantillonnage, correspondant respectivement à un filtrage préférentiel
pour image fixe, pour image modérément mobile, et pour image très mobile. Les sorties
des filtres sont ensuite comparées à la source originale, et un choix du meilleur
filtrage est effectué pour déterminer le signal comprimé effectivement transmis.
[0009] Une telle batterie de filtres linéaires a pour inconvénients de ne permettre qu'un
choix limité entre seulement trois types de filtrage de sous-échantillonnages, sans
possibilité d'adapter plus spécifiquement le filtrage à chaque particularité des zones
traitées. On a notamment constaté une hétérogénéité de définition de zones distinctes
au sein d'une même image, ainsi qu'une faible performance de ce système pour le traitement
des mouvements lents. Ce problème se manifeste très clairement par exemple, de façon
très gênante pour le spectateur, lors de l'arrêt d'un mouvement lent, ou encore la
mise en mouvement d'un objet fixe. Dans ces cas, on passe brutalement, pour le premier
cas, d'une définition floue de l'objet mobile à une définition maximale de l'objet
fixe, et inversement pour le second cas.
[0010] Une approche connue plus affinée du problème de codage d'une séquence d'images consiste
alors à réaliser une estimation a priori du mouvement dans la séquence d'images.
[0011] A cet égard, T.S. HUANG ("Image sequence analysis : Motion Estimation" in Image Sequence
Analysis; Ed. T.S. HUANG, Springer Verlag 1981) identifie trois méthodes distinctes,
à savoir la méthode de FOURIER, la méthode "par Correspondances", et la méthode utilisant
des gradients spatiaux ou temporels. Les deux premières méthodes présentent un certain
nombre d'inconvénients. La méthode de FOURIER s'accompagne d'un problème d'indétermination
de phase, et suppose une uniformité du fond d'image. La méthode de "Correspondances"
(block matching) semble devoir entraîner des traitements complexes du signal, dont
les tentatives de simplification apparaîssent entraîner des risques de divergence
dans l'algorithme de traitement.
[0012] Parmi les méthodes à gradients spatiaux et temporels, on connaît un certain nombre
de propositions d'algorithmes : LIM, J.O., et MURPHY, J.A. "Measuring the speed of
moving objects from signals" IEEE Trans. on Com., April 75, pp. 474-478) ; NETRAVALI,
A.N., ROBBINS, J.D. "Motion compensated television coding : part I" BSTJ, Vol.58,
n 3, March 79, pp. 631-670 ; SABRI, S. "Movement compensated interframe prediction
for NTSC color TV signals" IEEE Trans. on Com., Vol. COM 32, n 8, August 1984, pp.
954-968 ; ROBERT, P. "Définition d'un schéma de codage multimodes avec compensation
de mouvement pour les séquences d'images de télévision" Thèse IRISA, nov.83 ; LABIT,
C. "Estimation de mouvement dans une séquence d'images de télévision" Thèse IRISA
RENNES, Fév. 82 ; WALDER, D.R., RAO, K.R. "New technique in pel-recursive motion compensation"
ICC 84, Amsterdam, pp. 703-706.
[0013] Ces méthodes d'estimation connues connaissent en fait trois types de limites :
- des limites liées à la technique algorithmique retenue,
- des limites liées à la conception récursive de la plupart des algorithmes,
- des limites liées au choix proposé pour l'hypothèse de départ des algorithmes d'estimation.
[0014] Pour ce qui est des limites liées aux techniques algorithmiques, on peut essentiellement
classer les processus connus en deux groupes : les algorithmes qui recherchent les
composantes du vecteur vitesse attaché à un bloc d'images (block matching), et les
algorithmes recherchant les composantes du vecteur vitesse attaché à un point d'images.
Les critères de choix de l'une ou de l'autre des techniques algorithmiques sont liés
essentiellement à la complexité relative des traitements mis en oeuvre, et à la perception
psychovisuelle de l'efficacité relative attachée à chaque technique.
[0015] Pour le procédé suivant l'invention, on a fait la sélection de travailler préférentiellement
avec un estimateur de mouvement par points, et de façon préférentielle mais non limitative
avec l'estimateur de mouvements tel que décrit par WALKER et RAO. Les raisons de ce
choix, qui fait partie de la démarche inventive ayant abouti au procédé, apparaîtront
ci-après.
[0016] On notera que le procédé s'applique néanmoins aussi bien à l'estimation de mouvement
de blocs, chaque bloc pouvant être représenté par un représentant unique, éventuellement
vectoriel.
[0017] La seconde limite est liée au caractère récursif de la plupart des algorithmes connus.
La récursivité présente l'inconvénient de nécessiter plusieurs boucles de calcul pour
réaliser l'estimation de mouvement d'un point. Ces opérations sont donc obligatoirement
séquentielles, puisque l'estimation d'ordre n ne peut être évaluée qu'après connaissance
de l'estimation d'ordre n - 1. Aux fréquences TV actuelles, cette procédure est incompatible,
ou à tout le moins pénalisante.
[0018] Enfin, un troisième type de limitation est lié au mode d'initialisation actuellement
préconisé pour les algorithmes d'estimation de mouvement connus, et essentiellement
pour les algorithmes d'estimation dits "récursifs par points" (en anglais : pel-recursive).
Ces modes d'initialisation sont généralement liés, d'ailleurs, à la technique algorithmique
et au mode de récursivité retenu. Sous cet angle, on peut distinguer deux techniques
principales de récursion, correspondant à un affinage d'estimation de mouvement des
points selon soit une interpolation spatiale (voir par exemple A.N. NETRAVALI, JD.
ROBBINS, déjà cité ; P.ROBERT, C. CAFFORIO, F. ROCCA "Time/space recursions for differential
motion estimation", 2
nd Internat. Tech. Symp on Optical and Electro Optical Applied Science and Engineering,
Cannes, December 1985 ; B.K.P. HORN, B.G. SCHUNCK "Determining optical flow" Artificial
Intelligence, vol. 17, pp. 185-203, 1981 ; W. ENKELMANN "Investigations of multigrid
algorithms for the estimation of optical flow fields in image sequences " Workshop
on motion : rep. and analysis, IEEE mai 1986, Charleston), soit une interpolation
temporelle (Y. NINOMIYA, Y. OHTSUKA "A motion compensated interframe coding scheme
for television pictures" IEEE Transactions on Communications, vol. COM - 30, n 1,
Jan. 82, pp 201-211 ; R. PAQUIN, E. DUBOIS "A spatio - temporal gradient method for
estimating the displacement vector field in time - varying imagery", Computer Vision,
graphics and image process., vol. 21, 1983, pp 205-221). L'interpolation temporelle
est plus particulièrement adaptée au traitement des séquences d'images fixes, alors
que l'interpolation spatiale est essentiellement satisfaisante pour les séquences
d'images rapides. En revanche, les lois disponibles sont mal adaptées au cas des mouvements
lents, pour lesquels ils ont montré un important traînage à direction privilégiée
polluant de façon importante et non cohérente le traitement de codage d'images.
[0019] Le procédé suivant l'invention a notamment pour objectif de pallier l'ensemble des
inconvénients de l'état de la technique.
[0020] Plus précisément, un premier objectif de l'invention est de fournir un procédé d'estimation
du mouvement de points d'images électroniques, dans le plan de l'image, au moyen d'un
traitement rapide, convergent, et adaptatif, notamment dans le but de permettre un
traitement ultérieur performant de sous-échantillonnage de la séquence d'images, sans
obérer la qualité psychovisuelle de l'image reconstituée à partir de l'image sous-échantillonnée.
Cette application est donnée à titre indicatif.
[0021] Un second objectif de l'invention est de fournir un tel procédé d'estimation de mouvement,
qui soit indépendant du format d'image. Le procédé s'applique ainsi aussi bien au
format 4/3, qu'au format 16/9 (TVHD).
[0022] Un autre objectif de l'invention est de fournir un tel procédé qui puisse être mis
en oeuvre par circuit câblé, en minimisant le nombre et le coût des constituants,
et notamment la capacité des mémoires tampons utilisées.
[0023] L'invention comporte également plusieurs sous-objectifs complémentaires, liés à la
solution spécifique développée plus loin, tel que la résolution de conflits d'interprétation
des mouvements de points, ou encore la gestion de bords d'écran.
[0024] Un objectif supplémentaire de l'invention est de fournir un tel procédé qui soit
compatible, dans au moins une de ces versions, avec les systèmes actuels de traitement,
notamment dans l'application de l'invention au codage de la TVHD pour canal MAC.
[0025] Un autre objectif de l'invention est de permettre la réalisation d'une estimation
de mouvement en utilisant le principe de différents types d'algorithmes, connus ou
encore à développer, tels que par exemple l'algorithme WALKER et RAO, ou encore l'algorithme
de ROBERT, CAFFORIO et ROCCA, déjà cités.
[0026] L'invention a encore pour objectif de fournir un procédé de codage d'images incluant
le procédé d'estimation de mouvement présentant les qualités mentionnées ci-dessus,
le procédé de codage comportant également des moyens de décision d'utilisation sélective
d'un codage approprié entre plusieurs possibilités de codage disponibles. Un tel procédé
de codage doit notamment pouvoir optimiser tant le codage d'images fixes que le codage
d'images mobiles, à déplacement lent ou rapide, ou encore le codage de zones de rupture
spatio-temporelle (contour, brusque variation du mouvement, ...), sans entraîner de
retard de traitement.
[0027] Ces objectifs, ainsi que d'autres qui apparaîtront par la suite sont atteints à l'aide
d'un procédé d'estimation de mouvement pour séquences d'images électroniques, notamment
destiné à affecter à chaque point d'image électronique un vecteur de déplacement dans
le plan de l'image à l'instant t, dans le but par exemple d'une part, de réaliser
un traitement de compression optimisé du signal d'image, et/ou d'autre part de permettre
de réaliser une projection approximative de la position de l'image t dans l'image
suivante à l'instant (t + 1), 1),
caractérisé en ce que
ledit vecteur de déplacement courant d'un point courant à l'instant t est calculé
selon un processus algorithmique de prédiction/correction, ledit processus consistant
à prendre comme hypothèse de départ de calcul une valeur prédite de mouvement, ladite
valeur prédite étant corrigée ensuite au sein du processus selon un procédé de correction
par optimisation de critère,
et en ce que
ladite valeur prédite de mouvement du point courant est la valeur du vecteur de déplacement
d'origine associée à un point d'origine de l'image de l'instant (t - 1), ledit point
courant étant la projection approximative dudit point d'origine selon ledit vecteur
de déplacement d'origine.
[0028] De façon avantageuse, ledit processus de prédiction/correction est du type des algorithmes
"récursifs par point", et notamment l'algorithme de WALKER et RAO, ou encore l'algorithme
de ROBERT, CAFFORIO et ROCCA.
[0029] L'invention à également notamment pour objet un procédé d'estimation de mouvement
pour séquences d'images électroniques, notamment destiné à affecter à chaque point
d'image électronique un vecteur de déplacement dans le plan de l'image à l'instant
t, dans le but par exemple d'une part, de réaliser un traitement de compression optimisée
du signal d'image, et/ou d'autre part de permettre de réaliser une projection approximative
de la position de chaque point d'image à l'instant (t + 1), caractérisé en ce que
ledit vecteur de déplacement courant d'un point courant à l'instant t est calculé
selon un processus algorithmique de prédiction/correction, ledit processus consistant
à prendre comme hypothèse de départ de calcul une valeur prédite de mouvement, ladite
valeur prédite étant corrigée ensuite au sein du processus selon un procédé de correction
par optimisation de critère,
en ce que,
ledit procédé réalise en parallèle au moins deux calculs d'estimation de mouvement
à partir de deux valeurs prédites de mouvement du point courant, lesdites valeurs
prédites étant choisies parmi les valeurs suivantes :
- au moins une prédiction spatiale de mouvements ;
- au moins une prédiction temporelle de mouvements ;
- au moins une prédiction spatio-temporelle dans l'axe du mouvement,
et en ce que
ledit procédé choisit l'estimation du vecteur de vitesse selon un procédé de décision
par optimisation de critère.
[0030] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description suivante de modes de réalisation détaillés de l'invention, donnés à
titre illustratif, et des dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 représente un schéma synoptique localisant le procédé d'estimation de
mouvement suivant l'invention dans une chaîne de codage/décodage pour transmission
d'un signal TVHD à travers un canal MAC ;
- la figure 2 illustre l'estimation de mouvement avec prédiction spatiale ;
- la figure 3 illustre l'estimation de mouvement avec prédiction temporelle ;
- la figure 4 illustre la prédiction de mouvement dans le sens du mouvement ;
- les figures 5A, 5B illustrent le processus d'allocation d'une prédiction par points
avec résolution du conflit "candidats multiples", sans résolution du conflit "absence
de candidat" ;
- les figures 6 et 7 illustrent un mode de réalisation du procédé suivant l'invention
allouant une prédiction à des points dépourvus de prédiction ;
- les figures 8 et 9 sont des schémas synoptiques illustrant la mise en oeuvre d'un
procédé d'estimation de mouvement à multi-prédiction suivant l'invention.
Définitions
[0031] Estimation de mouvement : méthode de traitement de signal destinée à déterminer en
un point (ou un bloc de points) d'une image originale cadrée, le vecteur de déplacement
de ce point d'une image à la suivante, par rapport au "cadre" de la séquence d'images.
[0032] Compensation de mouvement : méthode de traitement de signal utilisant le vecteur
de déplacement en un point (ou un bloc de points) pour interpoler le signal reçu au
décodeur afin d'obtenir une image HD en visualisation TVHD.
[0033] Critère de mesure de l'adéquation du vecteur mouvement calculé : DFD ("Displaced
Frame Difference") ("Ecart entre les luminances du point source (t - 1) et du point
cible (t) associés par le vecteur de vitesse calculée"), selon l'algorithme d'estimation
de WALKER et RAO ; la recherche du vecteur mouvement optimal (dx, dy) au point (x,
y) de l'image t, consiste à aller chercher dans l'image (t - 1) le point de coordonnée
(x - DX, y - Dy) tel que la DFD, définie par :
DFD = |I(x, y, t) - I(x - Dx, y - Dy, t - 1)|, soit minimale,
avec :
x = abscisse du point d'image ;
y = ordonnée du point d'image ;
t = instant correspondant au balayage d'une image ;
t - 1 = instant correspondant au balayage de l'image précédant l'image de l'instant
t ;
I(x, y, t) = luminance du point (x, y) de l'image de l'instant t.
Contexte du mode de réalisation présenté
[0034] Le mode de réalisation de l'invention présenté ci-après s'inscrit dans la conception
et la réalisation d'un schéma de codage et de décodage d'une source d'images TVHD,
en vue de sa transmission sur canal MAC.
[0035] La figure 1 représente un schéma synoptique localisant le procédé d'estimation de
mouvement suivant l'invention dans une chaîne de codage/décodage pour transmission
d'un signal TVHD à travers un canal MAC. Le mode de réalisation de la figure 1 correspond
à une version spécifique compatible avec les systèmes déjà existants, incluant des
traitements parallèles par filtres linéaires, et un codage "a posteriori", .
[0036] La phase de codage du signal TVHD consiste à :
1) sous-échantillonner l'image source (après filtrage éventuel) pour réduire le nombre
d'informations vidéo afin de respecter la norme MAC (étape 10),
2) traiter au codeur la séquence source TVHD pour transmettre des données spatio-temporelles
(Données d'Assistance) relatives à ladite fréquence (étape 11).
[0037] La phase de décodage 14 consiste à:
1) recevoir le signal MAC transmis, qui correspond à l'image source sous-échantillonnée,
2) en cas de réception sur téléviseur conventionnel, visualiser l'image reçue sans
tenir compte des données complémentaires. C'est ce que l'on appelle l'image compatible
;
3) en cas de réception sur téléviseur HD, traiter les données complémentaires pour
restituer une image de haute définition TVHD, à travers un système d'interpolation
et de compensation approprié 14.
[0038] On notera que de façon avantageuse, le signal vidéo sous-échantillonné est transmis
dans le canal MAC de luminance 12, alors que les données d'assistance 13 résultant
de l'étape 11 transitent par le "canal de données" associé (voir la norme de transmission
MAC).
[0039] Dans le schéma de la figure 1, on note que l'étape 11 de génération des données d'assistance
13 est alimentée par des moyens de comparaison 15 des résultats de filtrage et d'estimation
de mouvement, réalisés en parallèle dans des circuits 20, 21, 22, 23. Les circuits
20, 21, 22, 23 correspondent à des circuits classiques de filtrage, par filtres linéaires.
Les trois voies 21, 22, 23 correspondent respectivement à un filtrage adapté à une
zone fixe d'images, à une zone à mobilité lente, et une zone à mobilité rapide.
[0040] Le circuit 20 correspond quant à lui à la mise en oeuvre du procédé d'estimation
de mouvement suivant l'invention, comprenant une étape 16 d'analyse de tous les points
d'images, et une étape 17 de détermination du vecteur vitesse associé à chaque point
d'image.
[0041] Ce mode de réalisation correspond à une système de codage "a posteriori" en ce sens
que le signal source d'image HD subit simultanément, et en parallèle dans chacun des
circuits 20, 21, 22, 23, une opération de filtrage/estimation de mouvement, la sélection
du traitement de codage optimal étant effectué a posteriori, dans le circuit comparateur
15.
[0042] Dans un autre mode de réalisation, plus performant, mais non compatible avec les
systèmes existants, le procédé d'estimation de mouvement selon l'invention est effectué
en amont des opérations de filtrage, et les résultats obtenus en sortie du circuit
20 conditionnent l'utilisation éventuelle de l'un des filtres 21, 22, 23, lorsque
la valeur de mouvement estimée le préconise. En fait, dans un tel mode de réalisation,
que l'on peut nommer "codage a priori", seuls les filtres 21 et 23 pour zones fixes,
et à mobilité rapide respectivement, sont maintenus. L'opération de filtrage de l'un
ou l'autre de ces filtres 21, 23 peut alors être retenue, comme étant optimale, dans
le cas d'une estimation d'absence de mouvement, ou d'une estimation de mouvement rapide.
Estimation de mouvement
[0043] L'estimation de mouvement a pour objet d'associer à chaque point d'une image t courante,
le vecteur déplacement de ce point entre les images t - 1 et t.
[0044] La connaissance de ce vecteur déplacement permettrait ainsi, dans le cas d'un mouvement
continu (par rapport à la vitesse de balayage), de n'envoyer qu'une image sur deux
à travers le canal MAC, chaque image non transmise pouvant être déduite de l'image
immédiatement précédente par déplacement des points d'image précédente suivant leur
vecteur-déplacement associé. Les "trous" éventuels, dans l'image reconstituée, peuvent
ensuite être comblés par interpolation.
[0045] On suppose ici que les images haute définition sources sont parfaitement connues,
et désentrelacées.
[0046] Les vecteurs mouvements sont transmis dans le canal de données prévu par la norme
MAC, de façon nettement plus économique que la transmission des points de l'image
omise.
[0047] De nombreux algorithmes d'estimation de mouvement ont été développés, et ont notamment
été cités en préambule. Dans tous les cas, leur rôle est d'associer à chaque point
de l'image t, un vecteur qui permet de connaître la position qu'avait ce point dans
l'image t-1.
[0048] La méthode d'estimation de mouvement retenue pour le présent mode de réalisation
est la méthode dite "pel-récursive" de WALKER et RAO, déjà mentionnée. Pour estimer
un déplacement, cette méthode utilise une prédiction (donc une valeur initiale probable)
du déplacement, et une fonction de correction. Cette dernière dépend d'un gradient
spatial local (grad), d'un gain variable calculé à partir du gradient, et d'un écart
de luminance noté DFD.
[0049] La DFD mesure l'écart de luminance entre le point courant et son correspondant à
l'image précédente repéré par le vecteur mouvement.
[0050] Cette valeur DFD est une notion fondamentale du procédé selon l'invention, dans la
mesure où elle sert non seulement dans l'application de l'algorithme de WALKER et
RAO à l'estimation dans le sens de mouvement de l'invention, mais encore dans les
opérations de comparaisons des résultats de filtrage et d'estimation de mouvement,
comparaisons qui permettent de déterminer la meilleure méthode de codage/échantillonnage
du signal transmis.
[0051] La méthode de WALKER et RAO est connue comme une méthode itérative, avec prédiction
unique.
[0052] Les prédictions employées de façon connue jusqu'à présent sont de deux ordres :
- prédiction spatiale : (fig. 2). le mouvement du point (x, y) est prédit comme devant
être proche du mouvement de l'un des points spatialement adjacents, dans l'image t,
soit par exemple le point précédent appartenant à la même ligne (x - 1, y, t), soit
encore l'un des points proches appartenant à la ligne précédente (x, y - 1, t), (x
- 1, y - 1, t), (x + 1, y - 1, t).
[0053] Cette prédiction est satisfaisante pour l'estimation de mouvement d'objets étendus
spatialement en déplacement rapide dans l'image.
- prédiction temporelle : (fig. 3). la prédiction retenue pour le vecteur déplacement
du point (x, y, t) est l'estimation qui avait été calculée pour le point (x, y, t
- 1) dans l'image précédente (t - 1).
[0054] Ce type de prédiction est clairement optimal dans le cas d'une séquence d'images
fixes, et plus précisément de zones d'images fixes.
[0055] Ces méthodes connues d'estimation sont utiles mais tout à fait insuffisantes comme
expliqué en préambule, et ont conduit à développer les trois aspects suivants du procédé
suivant l'invention :
- utilisation d'une prédiction du vecteur déplacement dans l'axe du mouvement ;
- fonctionnement du procédé en "multi-prédiction" ;
- intégration du procédé de prédiction dans l'axe de mouvement, et/ou de multi-prédiction,
dans une chaîne de codage incluant des filtres linéaires d'échantillonnage, avec fonctionnement
soit en mode "a priori", soit en mode "a posteriori". Cette alternative a déjà été
présentée plus haut.
Description de la prédiction dans le sens du mouvement :
[0056] La prédiction dans le sens du mouvement consiste à projeter, point par point, le
champ des vecteurs-mouvements de l'image t dans l'image t + 1. Cette projection se
fera suivant les parties entières des composantes Vx et Vy afin d'aboutir sur un point
échantillonné de l'image t+1 (figure 4). Ainsi, dans le cas du point A (x, y, t) de
vecteur déplacement estimé V
t(vx, vy), sa projection dans l'image (t + 1) est le point B. Ce point B aura pour
prédiction le vecteur de composantes

Px = Vx, et
Py = Vy
et sa position spatiale dans l'image t+1 sera :
x + int(Vx)
y + int(Vy)
si x et y sont les coordonnées du point (x, y, t) de vecteur-vitesse (Vx, Vy). L'intervalle
de temps entre deux images successives est compté égal à 1. La fonction "int" désigne
le plus proche entier du contenu de la parenthèse.
[0057] Le vecteur

est ensuite utilisé dans au moins une itération de la méthode d'estimation de WALKER
et RAO, afin d'obtenir, après correction, un vecteur estimé

au point B(t + 1).
[0058] Avant de commencer la projection des vecteurs-vitesse, une phase d'initialisation
consiste, en tout point (x, y, t + 1) de l'image destination, à remplir les tableaux
suivants:
Px(x, y, t + 1) = 0 (composante horizontale de la prédiction)
Py(x, y, t + 1) = 0 (composante verticale de la prédiction)
DTD(x, y, t + 1) = 31 (valeur absolue de DFD, limitée à 31)
AXY (x, y, t + 1) = 0 (témoin de la validation de la prédiction au point courant).
[0059] La limitation de la valeur de DFD correspond à la contrainte d'obtenir une différence
de luminance limitée, entre le point source précédent et le point cible courant. Le
chiffre 31 n'est pas une caractéristique limitative de l'invention, mais correspond
à une valeur expérimentale correcte, selon les premiers essais, sachant que la luminance
peut prendre 255 valeurs distinctes.
[0060] Une seconde limitation consiste à limiter l'intensité des vecteurs déplacement prédits
et estimés, à une valeur maximale. Ceci revient à éliminer du processus de prédiction/correction
d'estimation du vecteur mouvement des points d'images, les points animés d'une mobilité
rapide. Dans un mode de réalisation préférentiel de l'invention, les coordonnées (vx,
vy) des vecteurs mouvement sont limités à +/- 15.
[0061] Si, par application de l'une des deux limitations ci-dessus, le calcul de l'estimation
du vecteur mouvement pour un point d'image devait être interrompu, le témoin AXY de
validation de la prédiction point courant serait maintenu à zéro. Les données d'assistance
relatives à ce point ne pourront donc être déterminées par une estimation dans le
sens du mouvement, mais éventuellement par estimation temporelle, spatiale, ou encore
par filtrage linéaire, ou interpolation.
[0062] On notera toutefois qu'un même point de l'image t + 1 peut être un point source de
plusieurs points cibles de l'image précédente. Dans ce cas, ce point ne sera réellement
dépourvu de prédiction, selon la méthode d'estimation dans l'axe du mouvement, que
si aucun des points source n'est susceptible de fournir une prédiction valide pour
ce point.
[0063] L'algorithme de simulation du procédé de l'invention a pour données d'entrée, le
point (x, y, t) de l'image t, de vitesse estimée (Vx, Vy), d'intensité I(x, y, t),
aussi notée Io
[0064] Le résultat est d'attribuer au point (x + int(Vx), y + int(Vy), t + 1) de l'image
t +1 une vitesse prédite, de composantes :
Px(x + int(Vx), y + int(Vy), t + 1) = Vx
Py(x + int(Vx), y + int(Vy, t + 1) = Vy.
[0065] Ce point d'impact a pour intensité I(x + int(Vx) y + int(Vy), t + 1), aussi notée
I1.
[0066] Une différence déplacée absolue est alors déterminée comme étant la fonction |Io
- I1|.
[0067] L'algorithme comporte trois possibilités, appelées validation, rejet, moyenne.
[0068] La
validation est la situation suivante :
si :
|Io - I1|<DTD(x + int(Vx), y + int(Vy), t + 1)
alors :
Px(x + int(Vx), y + int(Vy), t + 1) = Vx(x,y,t)
Py(x + int(Vx), y + int(Vy), t + 1)=Vy(x, y, t)
DTD(x + int(Vx), y + int(Vy), t + 1)=|Io - I1|
AXY(x + int(Vx), y + int(Vy), t + 1) = 1
[0069] L'instruction : DTD = |Io - I1| signifie que la valeur |Io - I1|, inférieure au contenu
initial de DTD, remplace ce contenu.
[0070] Le témoin AXY prend la valeur 1 quand une prédiction est validée.
[0071] Le
rejet est la situation suivante : si :
|Io - I1|>DTD(x + int(Vx), y + int(Vy), t + 1)
alors aucun tableau n'est modifié. Ce cas concerne donc les projections de vecteur-vitesse
qui donnent une prédiction très mauvaise car la différence déplacée absolue |Io -
I1| est grande (supérieure à 31, dans l'exemple pris ici). Ce cas concerne aussi un
second vecteur candidat, rejeté car la différence déplacée absolue déduite de ce candidat
est supérieure à celle d'un premier candidat validé (cette procédure visant le conflit
des candidats multiples en un point de l'image t + 1 ; voir plus loin).
[0072] La
moyenne est la situation suivante :
si
|Io - I1| = DTD(x + int(Vx), y + int(Vy), t + 1)
alors on moyenne le vecteur (Vx, Vy) avec le contenu actuel de la prédiction (Px(x
+ int(Vx), y + int(Vy), t + 1 ; Py (x + int(VX), y + int(Vy, t + 1). Le résultat est
à nouveau mémorisé au point (x + int(Vx), y + int(Vy), t + 1). Le témoin AXY(x + int(Vx),
y + int(Vy), t + 1) est mis à 1. L'intérêt de la moyenne est de pondérer identiquement
les candidats potentiels, sauf si trois candidats (ou plus) se présentent (cas statistiquement
trop rare pour être traité).
[0073] Une utilisation simplifiée du procédé consiste à stopper ici son déroulement. En
ce cas, le tableau AXY peut être supprimé.
[0074] Un schéma synoptique de circuits mettant en oeuvre le procédé de l'invention est
représenté en figure 5A, 5B.
[0075] L'adresse de point courant circule sur le bus d'adresse 49.
[0076] Les unités de stockage des mémoires 53, 54, 55, 56, 58 tiennent compte des dynamiques
et des précisions suivantes :
Vx, Vy, Px, Py : +/- 15, précision 1/8, donc 8 bits;
DTD ≦ 31 : valeur entière positive, donc 5 bits;
I : intensité codée sur 8 bits.
[0077] Par rapport au point (x, y, t) de vitesse (Vx, Vy), tout se passe dans l'image t
+ 1 au point (x + int(Vx), y + int(Vy), t + 1). Par conséquent, l'adresse de stockage
des données validées est définie par x + int(Vx) et y + int(Vy).
[0078] Un bloc 50 baptisé "Décision" traite les valeurs |Io - I1| et DTD(x + int(Vx), y
+ int(Vy), t + 1) conformément aux trois situations précédemment décrites : validation,
rejet, moyenne. Une information "validation/rejet" 51 permet de mémoriser ou non,
à l'adresse indiquée, une DTD réactualisée et les composantes Px, Py.
[0079] Une information "transfert/moyenne" 52 écrase le contenu précédent Px(x + int(Vx),
y + int(Vy), t + 1) par le candidat Vx, et de même entre Py et Vy, on effectue la
demi-somme entre le contenu précédent Px et le candidat Vx, et de même entre Py et
Vy. Ces nouvelles valeurs sont mémorisées à l'adresse (x + int(Vx), y + int(Vy), t
+ 1) (circuits 59).
[0080] Les tailles des mémoires tiennent compte des dimensions utiles suivantes :
mémoire I 53 (x, y, t + 1) - → 31 x 31 car la dynamique vaut +/- 15
mémoires Px 54 (x, y, t + 1) - → une image
mémoires Py 55 (x, y, t + 1) - → une image
mémoire DTD 56 (x, y, t + 1) - → 31 x N
mémoire AXY 58 - → 1 bit
[0081] N est le nombre de points par ligne d'image. A un instant donné, seule une fenêtre
57 de taille 31 x 31 centrée sur le point (x, y, t + 1) est accessible. Les valeurs
de DTD doivent cependant être conservées sur une longueur N pour être éventuellement
réutilisées à partir d'un autre point de l'image t + 1. En particulier, les DTD d'une
ligne quelconque L sont éventuellement (en fonction de Vx et Vy) adressées jusqu'à
ce que la ligne L + 31 ait été traitée.
Gestion de conflit en prédiction dans l'axe du mouvement
[0082] Trois cas de figure constituent des cas limites d'application du procédé d'estimation
du mouvement dans l'axe du mouvement, pour lesquels il est nécessaire de prévoir une
procédure particulière de résolution :
- existence de "candidats multiples A à la projection" en un point B(t + 1), c'est-à-dire
existence de plusieurs points source A d'images dont le vecteur mouvement estimé aboutit
au point B de l'image t + 1 ;
- existence de points B d'images n'ayant aucun antécédant dans l'image précédente;
- gestion des bords d'images.
[0083] Le premier type de conflits (candidats multiples) est résolu en retenant pour prédiction
le vecteur qui donne une DFD minimale. Dans un mode de réalisation préférentiel de
l'invention, déjà mentionné lors de la description de la figure 5, et en cas d'égalité
entre deux ou plusieurs DFD, on effectue la moyenne entre les candidats correspondants.
[0084] Le second cas de conflit envisagé est celui de l'absence de point source candidat
A pour un point courant B de l'image courante.
[0085] Le procédé accepte notamment la mise en oeuvre de deux solutions à un tel conflit.
[0086] La première solution consiste à réaliser l'affectation d'un vecteur prédit au point
B, par analyse spatiale de l'environnement du point B dans l'image t + 1, et association
des points d'un même objet. Cette solution est efficace pour trouver le vrai champ
de vecteurs-vitesse, mais difficilement utilisable en compensation (à la réception),
puisque l'interpolation qui est réalisée à la réception est un filtrage dans le sens
du mouvement. Il en résulte des problèmes dans le cas de recouvrement/découvrement
dans le plan d'image, entre deux objets mobiles, ou encore entre un objet et le fond
d'image.
[0087] La seconde solution, qui est mise en oeuvre de façon préférentielle, consiste à rechercher
autour du point B dépourvu de candidat, les points voisins ayant un vecteur prédit
dans l'image t + 1. On affecte parmi ces vecteurs, celui qui donne une DFD minimale
pour le point courant B. En cas d'égalité entre deux ou plusieurs DFD, on retient
le vecteur de module minimal, pour éviter tous risques de divergence.
[0088] Un mode de réalisation détaillé de cette solution est présenté ci-après en référence
aux figures 6 et 7.
[0089] En raison de la non-bijectivité de la projection effectuée point par point de l'image
t vers l'image t + 1, et qui s'effectue parallèlement au vecteur-vitesse du point
d'origine, des points d'image t + 1 n'ont pas de prédiction Px, Py (AXY = o).
[0090] A ces points (x, y, t + 1) correspond l'information :
AXY (x, y, t + 1) = 0
et, suite à la phase d'initialisation du système:
Px (x, y, t + 1) = 0
Py (x, y, t + 1) = 0
Supposons donc qu'au point (x, y, t + 1) l'on ait :
AXY (x, y, t + 1) =0
[0091] Les opérations mises en oeuvre pour attribuer une prédiction à ce point (x, y, t
+ 1) consistent à :
1) repérer dans le voisinage 61 de ce point, les points ayant une prédiction validée
(AXY = 1)
2) tester chaque prédiction validée au point (x, y, t + 1)
3) sélectionner 79 la prédiction donnant une DFD minimale.
[0092] Le voisinage 61 est centré sur le point (x, y, t) et limité à une taille 3 x 3 (fig.
6). La connaissance des valeurs
AXY (x - 1, y - 1, t + 1)
AXY (x, y - 1, t + 1)
AXY (x + 1, y - 1, t + 1)
AXY (x - 1, y, t + 1)
AXY (x + 1, y, t + 1)
AXY (x - 1, y + 1, t + 1)
AXY (x, y + 1, t + 1)
AXY (x + 1, y + 1, t + 1)
permet de lister les points ayant eu une prédiction précédemment validée (AXY = 1).
[0093] Soit l'un de ces points (i, j, t + 1) pour lequel Px (i, j, t + 1) et Py(i, j, t
+ 1) existent donc: on peut alors calculer :
- Io = I(x - Px(i, j, t + 1), y - Py(i, j, t + 1), t)
- I1 = I(x, y, t + 1)
- |Io - I1|
En appelant :
IND = |I(x, y, t + 1) - I(x, y, t)|
et : DR = 15√2 (module maximum d'un vecteur vitesse).
[0094] L'algorithme de la table I est activé :
[0095] L'intérêt du calcul du module DR permet de retenir la valeur minimale en cas d'égalité.
[0096] Un schéma synoptique de circuits mettant en oeuvre cet algorithme est représenté
en figure 7.
[0097] Le point courant correspondant au traitement décrit en figure 5 a pour position spatiale
(x + 16, y + 16) dans l'image t + 1. Pour avoir un environnement stable autour du
point (x, y, t + 1), il faut en effet que cet environnement ne soit plus modifié et
donc hors de portée du plus grand déplacement (+/-15). De ce fait, la mémoire AXY
60 a une taille 33 x N (nombre de points par ligne d'image).
[0098] Si AXY(x, y, t + 1) n'est pas nul, le système de la figure 7 n'est jamais activé.
[0099] Si AXY(x, y, t + 1) est nul, le système sera activé en un point (i, j, t + 1) de
l'environnement, si AXY(i, j, t + 1) n'est pas nul.
[0100] En cas d'activation demandée, les mémoires d'image t et t + 1, 70 sont adressées
respectivement en (x, y, t) et (x - Px(i, j, t + 1), y - Py(i, j, t + 1), t) pour
la première, (x, y, t + 1) pour la seconde.
[0101] Ces accès fournissent les données à partir desquelles IND et |I
o - I₁| sont calculés.
[0102] Dans le circuit de décision 71, les valeurs IND et |I
o - I₁| provenant des circuits correspondants 72, 73 sont traités conformément à l'algorithme
de la table I.
[0103] Eventuellement, le module 74

est appelé pour regler les conflits d'égalité.
TABLE I
[0104] * si |Io - I1| < IND
alors :
Px(x, y, t + 1) = Px(i, j, t + 1)
Py (x, y, t + 1) = Py(i, j, t + 1)
IND = |Io - I1|
DR =

AXY(x, y, t + 1) = 1
* si |Io - I1| = IND
** soit DR >

alors :
Px(x, y, t + 1) = Px(i, j, t + 1)
Py(x, y, t + 1) = Py(i, j, t + 1)
DR =

AXY(x, y, t + 1) = 1
** soit DR =

alors :
on calcule les moyennes de :
Px(x, y, t + 1) et Px(i, j, t + 1), et de :
Py (x, y, t + 1) et Py(i, j, t + 1)
que l'on mémorise en (x, y, t + 1)
et on valide le résultat par:
AXY(x, y, t + 1) = 1
** soit DR <

alors aucun tableau n'est modifié.
* Si |I
o- I₁| > IND
alors aucun tableau n'est modifié.
[0105] De ce circuit de décision 71, sortent les signaux suivants :
* échange 75, qui modifie ou non IND en fonction de |I
o - I₁|, de même pour le module DR 74 ;
* critère 76, qui transfère ou non le vecteur Px(i, j, t + 1), Py(i, j, t + 1) vers
les mémoires 78 Px et Py à l'adresse (x, y). Le vecteur validé par le circuit 79 de
sélection correspond à un critère de |I
o - I₁| minimal ;
* l'adresse (x, y) de la mémoire AXY est mise à 1 dès qu'une prédiction est allouée
au point (x, y, t + 1) (77).
[0106] Bien entendu, il faut prévoir la nécessaire gestion des adresses mémoires d'images
t et t + 1, 70 des mémoires de prédiction Px et Py, de la mémoire AXY 60 (non représenté).
En effet, ces différentes mémoires sont lues en des adresses différentes pour assurer
le bon fonctionnement de la figure 7.
[0107] Pour le premier cas, l'adresse est :
x + 16 + int(Vx)
y + 16 + int(Vy)
sans oublier les mémoires d'images t et t + 1 (voir figure 6).
[0108] Pour le second cas, la mémoire AXY 60 est adressée en (x, y), puis aux points environnants,
en lecture puis en écriture. Les mémoires 78 Px et Py sont adressées en (x, y) et
les mémoires d'images t et t + 1 70 respectivement en (x, y, t), (x - Px(i, j, t +
1), y - Py(i, j, t + 1), t) et (x, y, t + 1).
[0109] Le troisième et dernier cas de conflit recensé, à savoir le problème de la gestion
des bords d'images, est résolu soit par l'utilisation d'un processus d'interpolation
spatiale de l'image, soit encore par l'utilisation du système à multi-prédiction de
l'invention.
Description du système à multi-prédictions
[0110] On rappelle que l'algorithme d'estimation de mouvement est représenté par la formule:
Estimation E = prédiction P + fonction de correction.
[0111] La fonction de correction est une expression connue, de la forme gain x DFD x gradient
spatial.
[0112] La multi-prédiction consiste à utiliser en parallèle plusieurs prédictions de vecteurs
mouvement, et à choisir ensuite, en fonction du résultat d'un test (recherche d'une
erreur minimale dans la reconstruction d'image), la prédiction optimale, et donc l'estimation
la meilleure.
[0113] En d'autres termes, plusieurs candidats sont utilisés pour la prédiction P, et leur
pertinence relative est mesurée, après calcul de l'estimation E, de façon à sélectionner
le meilleur.
[0114] Les prédictions candidates sont de trois types:
- des prédictions spatiales ;
- des prédictions temporelles ;
- une prédiction "spatio-temporelle", dans l'axe de mouvement.
[0115] Dans la pratique, deux schémas sont envisageables, représentés respectivement en
table 2 et table 3.
[0116] En table 2, les n prédictions en parallèle font l'objet d'un traitement par la méthode
de WALKER et RAO, afin d'aboutir à une estimation 1, 2, 3...,n, par application d'une
fonction de correction.
[0117] A partir de chaque estimation, on va chercher pour chaque point courant d'image courante,
le point source correspondant, et après compensation, on mesure la DFD (écart de luminance)
entre le point calculé et le point réel de l'image source.
[0118] En quelque sorte, on compare, dans l'émetteur, le résultat tel qu'il sera obtenu
au récepteur (image reconstruite), avec la réalité (image source non transmise, ou
partiellement transmise).
[0119] Selon l'invention, la sélection de la meilleure estimation du vecteur vitesse au
point (x, y, t) est effectuée par détermination de la DFD minimale.
[0120] Dans un autre mode de réalisation, correspondant à une multi-prédiction proprement
dite (table 3), la DFD est immédiatement calculée pour chaque prédiction. Il est alors
ensuite procédé à un choix de la meilleure prédiction par recherche de la DFD minimale.
Le calcul de l'estimation du vecteur vitesse au point (x, y, t) est alors effectué
à partir de cette seule prédiction, par application de la fonction de correction de
WALKER et RAO.
[0121] Ce second schéma, en apparence plus simple puisqu'il ne calcule qu'une seule fonction
de correction, s'est révélé en fait moins performant que le premier, pour les tests
réalisés ; il comporte toutefois tout de même certains intérêts.
[0122] Dans la description qui va suivre, le terme multi-prédiction se rapporte en fait,
en tout état de cause, au mode de réalisation de la table 2.
[0123] Le schéma synoptique de la figure 8 illustre le mode d'insertion de la logique de
multi-prédiction 81 suivant l'invention dans un procédé de codage d'image.
[0124] Comme déjà commenté à propos du tableau 2, on effectue en parallèle une ou plusieurs
prédiction(s) spatiale(s) 82, une ou plusieurs prédiction(s) temporelle(s) 83, et
une prédiction dans l'axe du mouvement 84. Ces prédictions sont traitées par estimateurs
85, puis la prédiction la meilleure est sélectionnée en 86 sur le critère de DFD minimale.
[0125] L'estimateur à multi-prédiction 81 comporte également en option une étape supplémentaire
d'estimation 87. Cette étape 87 consiste à effectuer une nouvelle itération de la
méthode de WALKER et RAO, à partir de la DFD calculée en 86. Cette itération supplémentaire
est avantageuse, dans le but d'affiner davantage l'estimation du vecteur vitesse.
Elle est en outre relativement peu coûteuse en traitement, sachant que, dans l'équation
d'estimation selon WALKER et RAO, c'est le calcul de la DFD qui demande le traitement
le plus complexe. En conséquence, la DFD étant disponible à l'étape 86, le complément
d'estimation 87 est une option avantageuse.
[0126] Le schéma de la figure 8 illustre également l'utilisation des mémoires tampons 88,
89 alimentant les étapes de prédiction 82, 83, 84.
[0127] La mémoire 88 stocke les points courants de l'image courante, et alimente le bloc
de prédiction spatiale 82.
[0128] La mémoire 89 stocke les coordonnées des vecteurs vitesse de l'image précédente,
et est connectée en sortie d'une part au bloc de prédiction temporelle 83, et d'autre
part, au bloc de prédiction dans l'axe de mouvement 84 via les étapes 90, 91. Dans
l'étape 90, on effectue la projection de l'image précédente à l'image courante des
vecteurs vitesse, selon le procédé d'estimation dans l'axe du mouvement décrit plus
haut. L'étape 91 correspond à l'étape de gestion des conflits, déjà discutée.
[0129] La figure 9 détaille une implantation possible pour les différents circuits constituant
le système d'estimation de mouvement à multi-prédiction de l'invention.
[0130] Les prédictions candidates (x, y, t correspond au point de coordonnées spatiales
x, y, et de composante temporelle t) sont les suivantes :
P1 (x,y,t) = E (x-1, y-1, t)
P2 (x, y, t) = E (x, y-1, t)
P3 (x, y, t) = E (x+1, y-1, t)
P4 (x, y, t) = E (x, y, t-1)
P5 (x, y, t) = PM (x-1, y, t)
P6 (x, y, t) = PM (x+1, y, t)
P7 (x, y, t) = PM (x-1, y+1, t)
P8 (x, y, t) = PM (x, y+1, t)
P9 (x, y, t) = PM (x+1, y+1, t)
P10 (x, y, t) = PM (x, y, t)
.....
[0131] On note :
P
i (x, y, t), une prédiction candidate pour l'estimation E
i du point (x, y, t)
E(k, l, m), l'estimation précédemment calculée au point (k, l, m)
PM(n, p, t), la prédiction dans le sens du mouvement allouée au point (n, p, t)
[0132] On peut augmenter le nombre de candidats pour tenter d'améliorer le résultat, mais
les contraintes de réalisations matérielles imposent au contraire de diminuer ce nombre.
Des résultats satisfaisants ont été obtenus avec les seules prédictions P2, P5, P6,
P8 et P10.
[0133] Chaque prédiction P
i détermine une fonction de correction et leur combinaison donne une estimation E
i.
[0134] Pour sélectionner la meilleure estimation du vecteur-déplacement au point (x, y,
t), on calcule la DFD correspondant à chaque estimation potentielle.
[0135] Le critère de choix consiste à retenir l'estimation pour laquelle la DFD est minimale.
En cas de conflit, le choix porte en priorité sur P10, ou P8, ou P6, ou P5.
[0136] Chacune des voies 1 à n comporte un circuit de calcul de la fonction de correction
100, dont une sortie est connectée à un circuit additionneur 101, recevant également
en entrée la valeur de la prédiction P
i. Chaque circuit additionneur 101 fournit en sortie une valeur d'estimation E
i en parallèle. Chaque estimation E
i alimente un circuit 102 de calcul de la DFD, c'est-à-dire l'écart de luminance entre
l'image reconstituée à partir de l'estimation E
i, et l'image réelle. Chaque circuit 102 calcule également le gain et le gradient de
l'estimation, au sens de WALKER et RAO.
[0137] La logique de fonctionnement du système est alors la suivante :
- les DFD calculées dans les circuits 102 sont comparées dans le circuit 103 afin
d'extraire l'indice de la prédiction P₁...P
n fournissant la DFD minimale. Cet indice transite en 104 jusqu'à un circuit de sélection
105 alimenté en entrée par les valeurs des estimations E₁,...E
n, et fournissant en sortie l'estimation E
s sélectionnée.
[0138] Cette estimation E
s fait alors l'objet d'une nouvelle itération de la méthode de WALKER et RAO dans le
circuit 108, à partir des valeurs de gain, de gradient et de DFD calculés dans les
circuits 102. Le circuit 108 fournit enfin en sortie, l'estimation finale du vecteur
vitesse.
[0139] Les essais réalisés ont montré que, à plus de 99 %, la prédiction dans le sens du
mouvement donne la meilleure estimation pour le vecteur vitesse.
TABLE 2
ESTIMATION MULTIPREDICTIVE |
prédiction 1 |
prédiction 2 |
prédiction n |
↓ |
↓ |
↓ |
fonction de correction |
fonction de correction |
fonction de correction |
↓ |
↓ |
↓ |
estimation 1 |
estimation 2 |
estimation n |
↓ |
↓ |
↓ |
DFD1 |
DFD2 |
DFDn |
↓ |
↓ |
↓ |
critère de choix de la meilleure estimation = DFD min |
↓ |
estimation du vecteur-vitesse au point (x, y, t) |
TABLE 3
MULTIPREDICTION PROPREMENT DITE |
prédiction 1 |
prédiction 2 |
prédiction n |
↓ |
↓ |
↓ |
DFD1 |
DFD2 |
DFDn |
↓ |
DFD min |
↓ |
fonction de correction |
↓ |
estimation du vecteur-mouvement au point (x, y, t) |