DOMAINE TECHNIQUE DE L'INVENTION
[0001] L'invention concerne un procédé de modification du pouvoir refroidissant de milieux
aqueux destinés à la trempe d'alliages métalliques, ces milieux étant constitués de
polymères organiques hydrosolubles dits à solubilité inverse, qui précipitent par
augmentation de la température. Elle concerne également des fluides de trempe aqueux
dont le pouvoir refroidissant peut être modifié par des ajouts d'additifs hydrosolubles.
ETAT DE LA TECHNIQUE
[0002] Il est connu que l'on a cherché, depuis de nombreuses années, à substituer aux huiles
de trempe, dont les inconvénients sont nombreux, des fluides aqueux. C'est ainsi que,
dans le brevet FR 1384244, on a proposé, pour la trempe des aciers, des solutions
de polyalkylènes glycols ayant une masse moléculaire pouvant atteindre 60000, la solution
aqueuse pouvant contenir de 0,1 à 30 % de polymère.
Beaucoup d'autres publications ont fait suite; on peut citer, entre autres, les brevets
US 3865642 (qui préconise l'utilisation d'alcool polyvinylique), US 3902929 (polyvinylpyrrolidone),
US 4087290 (sels d'acide polyacrylique). On peut également citer les brevets FR 2507209
et 2538002 (polyoxyalkylènes glycols additionnés d'agents anticorrosifs qui agissent
simultanément sur la drasticité), FR 2537997 et FR 2537998 (polyvinylpyrrolidone avec
différents additifs qui agissent également sur la drasticité).
[0003] Dans la demande de brevet européen EP 206347 on revendique une méthode de trempe
dans laquelle le constituant principal du milieu de trempe est un polymère hydrosoluble
auquel on a conféré, par un choix convenable de substituants, une hydrophobicité telle
que le point de trouble est abaissé d'une valeur prédéterminée.
On rappelle que les solutions aqueuses de ce type de polymères organiques précipitent
à température élevée (notamment au contact des pièces en cours de trempe) et se redissolvent
à plus basse température. Dans le "Journal of Applied Polymer Science, 1959, vol:1;
n°1, p.56-62, F.E. BAILEY et R.W. CALLARD (Some properties of polyethylene oxides
in aqueous solutions) ont étudié la variation du point de trouble de ces polymères
en fonction de l'ajout de quantités variables de sels minéraux. Toutefois, cet article
ne fait pas référence à l'application à la trempe. Il en est de même pour l'article
de E.A. BOUCHER & P.M. HINES, Journal of Polymer Science, Vol. 14, 1976, p. 2241-2251.
On doit également préciser que le "point de trouble" d'une solution de polymère peut
être considéré comme une constante physique de cette solution et qu'on peut le déterminer
en mesurant le coefficient d'absorption de la lumière en fonction de la température,
au travers d'une cellule contenant cette solution. Au point de trouble, on observe
une discontinuité brusque de la transmission qui s'étale sur quelques dizièmes de
kelvins.
Il faut également rappeler, pour la bonne compréhension de l'invention, que la trempe
d'une pièce métallique dans un fluide de refroidissement aqueux comporte généralement
trois phases. Si l'on prend le cas d'une pièce en acier préalablement porté à une
température de l'ordre de 850°C:
- le premier stade est celui de la caléfaction. La pièce est entourée d'une gaine
de vapeur que l'isole du liquide et ralentit le refroidissement. Ce stade peut toutefois,
selon les conditions de l'opération, ne pas exister ou être supprimé par divers moyens
bien connus des spécialistes.
- le second stade est celui de l'ébullition nucléée, c'est-à-dire à la formation de
bulles de vapeur sur un grand nombre de points de la pièce.
- le troisième stade correspond à un refroidissement par conduction et convection,
par contact direct entre la pièce et le fluide de trempe.
[0004] On peut, pour chaque milieu de trempe, et à température initiale égale des pièces
trempées, tracer des courbes de température en fonction du temps et de la vitesse
de refroidissement en fonction du temps ou de la température (courbes dérivées) que
l'on appelle souvent : "courbes de drasticité". Compte tenu des caractéristiques des
alliages à tremper, on sélectionne le milieu de trempe de façon à ralentir ou accélérer
le refroidissement dans les zones de température élevée ou dans la zone au-dessous
d'environ 300°C (zone critique de la transformation martensitique) dans laquelle risquent
de se produire des déformations ou même des "tapures de trempe". Mais cela oblige
à disposer de toute une gamme de fluides de trempe, correspondant chacun à un type
d'alliage.
[0005] Il serait donc extrêmement avantageux, pour les commodités de l'utilisation en milieu
industriel, de disposer d'un fluide unique dont la drasticité serait facilement adaptable
à chaque cas particulier grâce à des ajouts d'additifs spécifiques convenablement
choisis et dosés. Ce problème n'avait pas encore reçu de solution totalement satisfaisante.
OBJET DE L'INVENTION
[0006] La présente invention se propose de résoudre ce problème. Elle a pour objet un procédé
de modification du pouvoir refroidissant d'au moins un polymère organique à solubilité
inverse, ayant une température critique de solubilité inférieure (habituellement abrégée
en LCST, Low critical solution temperature) ce procédé étant caractérisé en ce que
l'on ajoute, à la solution aqueuse dudit polymère, une quantité contrôlée d'un additif
hydrosoluble qui modifie ladite température critique selon le cas, en augmentation
ou en diminution.
Ces additifs sont choisis :
- parmi certains sels minéraux hydrosolubles si l'on veut diminuer le LCST; toutefois,
quelques composés organiques possèdent également cette propriété
- parmi certains composés organiques hydrosolubles, mais en même temps relativement
hydrophobes, si l'on veut augmenter (ou dans quelques cas, diminuer) le LCST.
Ces additions se font à des doses comprises entre 0 et 200 grammes par litre du milieu
de trempe.
[0007] Un autre objet de l'invention est un milieu aqueux pour la trempe d'alliages métalliques,
comportant au moins un polymère hydrosoluble à solubilité inverse, avec un point de
LCST, caractérisé en ce qu'il comporte, en outre, au moins un additif destiné à modifier,
de façon contrôlée, son point de LCST, en augmentation ou en diminution, et à modeler
ainsi la courbe de refroidissement.
DESCRIPTION DE L'INVENTION
[0008] Ainsi qu'on l'a précédemment signalé, il était connu, par l'article de BAILEY et
CALLARD, que l'addition de sels dans des solutions aqueuses de polymères à solubilité
inverse modifiait leur point de trouble ou "lower critical solution temperature" (en
abrégé : LCST). Toutefois, aucune relation n'avait été faite entre ce point de trouble
et la drasticité des solutions. Plusieurs publications ultérieures avaient d'ailleurs
signalé l'effet nocif de l'introduction de sels dans ces fluides de trempe; dans METALS
HANDBOOKS, volume 2, 8° Edition, on signale, dans le chapitre "Quenching of steels,
page 19, l'effet de contamination des fluides de trempe lorsqu'on y introduit des
pièces qui ont été portées à la température de trempe par immersion dans un bain de
sels fondus. C'est les cas, par exemple, de pièces en alliages à base d'aluminium
préchauffées dans des bains nitrite-nitrate à environ 500°C. Dans les brevets que
nous avons cités au titre de l'art antérieur, plusieurs mentionnent des additions
de petites quantités de sels minéraux. Mais il s'agit généralement de faibles quantités
destinées à procurer un effet secondaire et principalement un effet anticorrosion,
par exemple : 0,8 g/l de borax et 0,2 g/l de nitrite de sodium comme inhibiteur de
corrosion dans US 3902929 ou dans FR 1384244.
[0009] C'est donc de façon tout à fait inattendue que la demanderesse a constaté qu'il était
possible, par l'utilisation contrôlée de certains additifs agissant sur le point de
trouble (LCST) de solutions aqueuses de polymères à solubilité inverse, de modeler
la courbe de drasticité de façon à l'ajuster de façon aussi précise que possible aux
caractéristiques et à la structure de l'alliage à tremper.
[0010] L'invention s'applique notamment, mais de façon non limitative, aux milieux de trempe
à base de polymères d'oxyéthylène, de copolymères d'oxyéthylène et d'oxypropylène
connus sous le nom commercial "EMKAROX" (marque déposée de Imperial Chemical Industries),
dans lesquels le rapport oxyde de propylène (OP)/oxyde d'éthylène (OE) peut être compris
entre 0 et 1, ainsi que de polymères PVME (polyvinylméthylethers), PDME (polydiméthoxyethylène),
pour ne citer que les principaux. Le produit utilisé dans les exemples de mise en
oeuvre de l'invention est un EMKAROX qui porte la référence FC31-165000 (rapport OE/OP=3).
Ce copolymère présente les caractéristiques suivantes :
- masse moléculaire moyenne : M = 32500
- viscosité intrinsèque : n = 38,65 cm.g
- LCST (point de trouble) : 74,2°C.
[0011] Les figures 1 à 10 illustrent l'invention.
. La figure 1 montre la variation du point de trouble de l'EMKAROX FC31-16500 en
solution aqueuse à 4% en poids, en fonction de la concentration en divers additifs.
. Les figures 2,3,4 et 5 montrent des courbes de refroidissement obtenues avec des
additions diverses, selon l'invention, à une solution de base à 4% d'EMKAROX FC31-1650000
dans de l'eau. Les courbes des figures 2 et 4 montrent la variation de température
en fonction du temps, et les figures 3 et 5, la variation de la vitesse de refroidissement
en fonction de la température (courbes dérivées).
. Les figures 6 à 9 montrent que l'effet des additions de sels minéraux sur le LCST
ne dépend pas de la nature du polymère.
. La figure 10 montre les variations de la vitesse de refroidissement en fonction
du LCST pour différents additifs à plusieurs concentrations et pour différentes températures.
[0012] La demanderesse a constaté que les additifs capables de modifier le point de trouble
(LCST) d'un polymère hydrosoluble à solubilité inverse, se répartissaient en deux
catégories :
a- ceux qui abaissent le LCST et qui appartiennent au groupe des sels alcalins et
alcalino-terreux (y compris le magnésium) et des sels de zinc d'acides minéraux ou
organiques et qui comportent également quelques dérivés organiques.
b- ceux qui élèvent (ou qui, pour certains, abaissent) le LCST, et qui appartiennent
au groupe des composés organiques hydrosolubles et notamment au groupe comprenant
au moins une fonction choisie parmi les alcools, les acides, les aldéhydes, les amides,
les amines.
[0013] Dans le premier groupe, celui des sels minéraux, on constate que l'effet de diminution
du LCST en fonction de la concentration dans la solution de polymère, varie de façon
importante avec la nature du cation et de l'anion.
[0014] Les ordres d'efficacité de cations, des anions et des sels sont les suivants (indiqués
dans l'ordre d'efficacité décroissante) :
- A concentration molaire égale :
K⁺, Na⁺,Ca⁺,Mg⁺⁺,Zn⁺⁺,Li⁺
B₄O₇⁻⁻, PO₄⁻⁻⁻, CO₃⁻⁻, SiO₃⁻⁻, SO₄⁻⁻, F⁻, Cl⁻,
CH₃COO⁻, Br⁻, ClO₃⁻, I⁻,
Na₃PO₄, Na₂B₄O₇, Na₂CO₃, Na₂SiO₃, K₂SO₄, MgSO₄, ZnSO₄, Li₂SO₄, KF, NaCH₃CO₂, KCl,
NaCl, CaCL₂, MgCl₂, KBr, KClO₃, LiCl, KI.
- A concentration pondérale égale des sels anhydres :
KOH, Na₂CO₃, Na₂B₄O₇, Na₃PO₄, K₂CO₃, MgSO₄, Na₂SiO₃, KF, K₂SO₄, Li₂SO₄, NaCl, ZnSO₄,
KCl, NaCH₃CO₂, LiCl, MgCl₂, CaCL₂, KClO₃, KBr, KI.
[0015] Dans le second groupe, celui des composés organiques hydrosolubles, l'effet sur le
point de trouble dépend de la nature et du nombre de groupements polaires ainsi que
de la longueur de la chaine paraffinique.
[0016] Nous avons observé l'ordre suivant des effets pour les produits que nous avons étudiés
(cités par ordre d'efficacité décroissante) :
- A concentration molaire égale :
- effet positif (augmentation du LCST) :
butane-diol 1,3, acétamide, propylène-glycol, éthanol, méthanol, formamide, éthylène-glycol
- effet négatif (abaissement du LCST) :
butanol, propanol.
- A concentration pondérale égale :
- effet positif :
acétamide, butane-diol 1-3, méthanol, propylène glycol, étahanol, formamide, éthylène
glycol
- effet négatif :
butanol, propanol.
[0017] De façon générale, on préfèrera, pour la mise en oeuvre de l'invention, les additifs
dont l'efficacité est la plus grande de façon à limiter la concentration en sel du
milieu de trempe au strict minimum pour des raisons évidentes.
[0018] On a constaté en outre que les effets des substances des deux groupes (augmentant
ou diminuant le LCST) étaient algébriquement additifs, c'est-à-dire que, par exemple,
l'augmentation du LCST procurée par un dérivé organique peut être réduite, ou même
annulée, ou même inversée par l'addition d'un sel minéral. Cet effet peut être utilisé
pour compenser l'effet indésirable sur le LCST d'un additif introduit dans le but
de procurer un effet anti-corrosion, biocide, antimousse ou autre.
[0019] Enfin, on a constaté que les résultats obtenus sur le copolymère d'oxyde d'éthylène
et d'oxyde de propylène de rapport OR/OP=3/1 étaient strictement reproductibles avec
des copolymères ayant des rapports OE/OP de 2/1 et de 5/1, comme cela apparaît clairement
sur les figures 6 à 9.
[0020] La figure 1 concrétise tout ce qui vient d'être exposé sur l'effet des deux groupes
d'additifs; on remarque, en outre, que le point de trouble est abaissé de façon sensiblement
linéaire, par addition de quantités croissantes de sels minéraux : il apparaît que
le carbonate disodique Na₂CO₃ a, à concentration égale, une efficacité supérieure
à celle du métaborate de sodium (Borax). Le propylène glycol et l'acétamide relèvent
le point de trouble de façon plus efficace que leurs homologues inférieurs respectifs,
l'éthylène glycol et la formamide, alors que l'effet de l'iodure de potassium est
insignificant comme on l'a déjà signalé.
[0021] Le Tableau I donne les caractéristiques de solutions utilisées pour les mesures de
drasticité. Dans tous les cas, la solution de base est de l'EMKAROX FC31-165000 à
4% en poids.
ADDITIF |
Na₂CO₃ |
KI |
Propylène Glycol |
conc. % |
0 |
0,76 |
1,52 |
3,04 |
4 |
5 |
10 |
20 |
viscosité(cp) |
1 |
1,03 |
1,06 |
1,13 |
0,96 |
1,2 |
1,4 |
1,8 |
viscosité |
3,5 |
3,4 |
3,27 |
3,01 |
3,46 |
4,14 |
4,72 |
5,9 |
η cm. g |
38,7 |
|
|
29,7 |
38,0 |
|
|
43,8 |
LCST °C |
74,2 |
64,4 |
54,8 |
35,3 |
75,3 |
78,6 |
83,5 |
96 |
pH |
7,9 |
|
|
11,5 |
- |
|
|
6,9 |
[0022] La figure 2 montre l'influence des additions de carbonate de sodium selon le tableau
1 sur la forme des courbes de refroidissement, la température initiale de la pièce
trempée, en acier étant de 850°C. Cette influence, peu marquée dans la zone d'ébullition
nucléée s'amplifie dans la zone de refroidissement par conduction/convection, au-dessous
de 300°C où l'on constate un abaissement sensible de la vitesse de refroidissement.
La figure 4, qui correspond aux mêmes conditions que la figure 2, l'additif étant
du propylène glycol, montre que l'effet de modelage de la courbe de drasticité débute
dès 850°C, avec diminution sensible de la vitesse de refroidissement, et s'inverse
au-dessous d'environ 300°C.
En outre, il est clair que l'addition de Na₂CO₃ permet d'augmenter la température
de transition entre l'ébullition nucléée et la convection naturelle, alors que l'addition
de propylène glycol provoque l'effet inverse. En jouant sur ces différents essais,
il est ainsi possible de modeler la courbe de refroidissement, pour un polymère ou
une famille de polymère donnés, en fonction des conditions de trempe requises par
les pièces traitées.
Les variations sont mieux perçues sur les figures 3 et 5 où l'on a tracé les courbes
dérivées (vitesse de refroidissement en fonction de la température).
Sur la figure 3, les courbes dérivées sont tracées pour des concentrations en carbonate
disodique de 0,76 1,52 et 3,04% en poids. De même, sur la figure 5, les courbes dérivées
sont tracées pour des concentrations en propylène-glycol de 5 à 20%.
On peut distinguer deux domaines de température :
- entre environ 850 et 300°C, la vitesse de refroidissement pour une température donnée,
augmente quand la concentration en Na₂CO₃ augmente et diminue quand la concentration
en propylène glycol augmente
- entre environ 300 et 25°C, la vitesse de refroidissement, pour une température donnée,
diminue quand on ajoute du carbonate disodique et augmente quand on ajoute du propylène
glycol.
Les figures 6 à 9 ont déjà été commentées.
La figure 10 montre les variations de la vitesse de refroidissement dans le domaine
25-300°C (environ) en fonction du point de trouble pour trois températures : 100,
150 et 200°C et pour plusieurs concentrations en carbonate disodique, phosphate disodique,
éthylène glycol, propylène glycol et iodure de potassium.
[0023] On sait que dans ce type de fluides aqueux, le processus de refroidissement est d'autant
plus lent que la viscosité est élevée. Dans les cas des solutions contenant du propylène
glycol, la viscosité globale de la solution est une fonction croissante de sa concentration
(voir tableau I) alors que, pour les solutions contenant du Na₂CO₃, la viscosité globale
diminue. Les variations de dT/dt dans le domaine 850-300°C pourraient donc être expliquées
par les changements de viscosité.
AVANTAGES PROCURES PAR L'INVENTION
[0024] La présente invention apporte une solution au problème de la multiplicité des fluides
de trempe aqueux qu'exige le traitement de pièces constituées d'alliages différents
ou nécessitant des vitesses de trempe différentes dans des domaines de températures
particuliers. Il est possible de modeler la courbe de refroidissement au grè des utilisateurs,
à partir d'une unique solution de polymère hydrosoluble, à laquelle on peut conférer
un point de trouble d'une valeur prédéterminée.
Elle permet également, à titre secondaire, de corriger l'effet, sur le point de trouble
d'additifs auxiliaires, tels que biocides, antimousses, anticorrosifs, etc...
Enfin, elle peut permettre de rétablir momentanément le point de LCST sur des solutions
qui commencent à être altérées par le vieillissement dû à un usage prolongé, par exemple
pour achever une série de trempes avant le renouvellement complet de la solution.
1. Procédé de modification du pouvoir refroidissant d'une solution aqueuse d'au moins
un polymère organique hydrosoluble ayant une température critique de solubilité inférieure
(dite "LCST"), en vue de son utilisation pour la trempe d'alliages métalliques caractérisé
en ce que l'on introduit, dans ladite solution, une quantité prédéterminée d'un additif
hydrosoluble qui modifie ladite température critique, de façon contrôlée, en diminution
ou en augmentation.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que, pour diminuer le LCST
de la solution, on utilise comme additif un sel minéral d'un acid minéral ou organique
à une concentration comprise entre 0,1 et 200 grammes par litre.
3. Procédé selon revendication 2, caractérisé en ce que le sel minéral est choisi
parmi les sels de métaux alcalins et alcalino-terreux, y compris le magnésium, et
de zinc.
4. Procédé selon revendication 2, caractérisé en ce que l'anion du sel minéral est
choisi parmi les anions B₄O₇⁻⁻, PO₄⁻⁻⁻, CO₃⁻⁻, SO₄⁻⁻, SiO₃ F⁻, Cl⁻, CH₃COO⁻, Br⁻,
ClO₃⁻, I⁻.
5. Procédé, selon l'une quelconque des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que
le sel minéral est choisi de préférence parmi le carbonate disodique, le phosphate
trisodique, le borax, le silicate de sodium, le sulfate disodique.
6. Procédé, selon revendication 1, caractérisé en ce que, pour augmenter, ou éventuellement,
pour diminuer le LCST de la solution, on procède à une addition d'un dérivé organique
hydrosoluble, à une concentration comprise entre 0,1 et 200 grammes par litre.
7. Procédé, selon revendication 6, caractérisé en ce que le dérivé organique est choisi
parmi les composés aliphatiques ayant au moins une fonction choisie parmi les alcools,
acides, aldéhydes, amides et amines.
8. Procédé, selon revendication 7, caractérisé en ce que le dérivé organique augmentant
le LCST est choisi, de préférence parmi le butane diol 1-3, l'acétamide, le propylène
glycol, l'éthanol, le méthanol, la formamide, l'éthylène glycol.
9. Procédé selon revendication 7, caractérisé en ce que le dérivé organique diminuant
le LCST est du propanol ou du butanol.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que
le polymère hydrosoluble ayant un point de LCST est choisi parmi les polymères d'oxyéthylène,
les copolymères d'oxyde d'éthylène et d'oxyde de propylène ayant un rapport oxyde
de propylène/oxyde d'éthylène compris entre 0 et 1, les polyvinylméthyléthers, les
polydiméthoxyéthylènes.
11. Procédé, selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que
l'on compense la variation du LCST due à la présence d'au moins un composé faisant
varier ce LCST dans un sens donné, par une addition d'au moins un composé agissant
en sens inverse sur le LCST.
12. Milieu aqueux, pour la trempe d'alliages métalliques, comportant au moins un polymère
organique hydrosoluble ayant un point de LCST, caractérisé en ce qu'il comporte, en
outre, au moins un additif de modification (augmentation ou diminution) du LCST.
13. Milieux aqueux, selon revendication 10, caractérisé en ce que l'additif permettant
de diminuer le LCST est choisi parmi les sels hydrosolubles, alcalins et alcalino-terreux
(y compris le magnésium), et de zinc, d'acides minéraux ou organiques, à une concentration
comprise entre 0,1 et 200 grammes par litre.
14. Milieu aqueux, selon revendication 10, caractérisé en ce que l'additif permettant
d'augmenter le LCST est choisi parmi les dérivés organiques aliphatiques, hydrosolubles,
à une concentration comprise entre 0,1 et 200 grammes par litre, possèdant au moins
une fonction choisie parmi les alcool, acides, aldéhydes, amides et amines.
15. Milieu aqueux, selon l'une quelconque des revendications 10 à 12, caractérisé
en ce qu'il comporte simultanément au moins un composé agissant sur son LCST dans
un sens donné et au moins un composé agissant sur son LCST dans le sens inverse.