[0001] La présente invention concerne un procédé et un dispositif pour l'accrochage magnétique
des plaques offset.
[0002] Les plaques offset sont actuellement mises en place sur les machines d'impression
à l'aide de dispositifs mécaniques divers parmi ces dispositifs, les plus utilisés
sont constitués par deux mâchoires qui serrent et tendent les plaques autour du cylindre
porte-plaque ; ces dispositifs mécaniques présentent divers inconvénients parmi lesquels
on peut mentionner l'existence d'un balourd (plus ou moins important selon la nature
des mâchoires) sur le cylindre porte-plaque, un positionnement de la plaque nécessitant
des ajustements précis et longs et une certaine fragilisation de la plaque du fait
de contrainte mécanique, qui entraîne, pour les plaques à base d'aluminium par exemple,
des risques de casse lors de la mise en place au démarrage, ou pendant le roulage.
[0003] Ces dispositifs mécaniques d'accrochage semblent, malgré leurs inconvénients signalés
ci-dessus, pleinement justifiés car au moins 99 % des plaques offset utilisées aujourd'hui
sont à base d'aluminium.
[0004] Or il semble depuis quelques années qu'une nouvelle tendance se dessine dans l'industrie
de l'offset consistant à utiliser à nouveau, comme base des plaques, de l'acier. Les
propriétés magnétiques de ce matériau sont connues ; aussi il peut être souhaitable
d'utiliser cette propriété pour accrocher, sur les machines offset, les plaques offset
à support acier (à support magnétique).
[0005] Le principe de fixer une plaque typo au flexo à support acier sur le cylindre porte-plaque
d'une machine d'impression est connu et a été préconisé depuis longtemps. Malheureusement
pour diverses raisons, ce mode d'accrochage n'a jamais été mis en oeuvre dans le procédé
offset.
[0006] De plus, la fixation magnétique des plaques offset ne se révèle intéressante que
dans la mesure où on met en oeuvre, grâce à cette fixation, des moyens qui permettent
non seulement un accro chage rapide des plaques mais encore un positionnement précis
desdites plaques afin de diminuer la durée des réglages. Ce sont ces moyens qui constituent
l'invention.
[0007] En réalité, ce qu'il convient de positionner, c'est la partie imprimante de la plaque,
c'est-à-dire la partie de la plaque qui comporte les zones encrophiles et aquaphiles.
Il convient donc tout d'abord par des moyens connus de s'assurer que cette partie
imprimante de la plaque est exactement positionnée par rapport à la plaque elle-même,
c'est-à-dire par rapport à des repères fixes (côtés de la plaque, lignes tracées sur
la plaque, lignes de trous ménagés sur un bord de la plaque...) solidaires de cette
plaque (ou faisant partie de la plaque). Comme indiqué ci-dessus, les moyens pour
positionner exactement la partie imprimante sur la plaque sont connus.
[0008] L'accrochage magnétique est également connu ; il consiste en ce que le cylindre porte-plaque
comporte, affleurant à sa surface, un nombre suffisant d'aimants pour que la plaque
y soit solidement fixée. Ces aimants peuvent avoir des formes les plus diverses,
ils se présentent généralement sous forme de plots ou de bancs disposés le long des
génératrices des cylindres. Il est souhaitable de tenir compte du caractère spécifique
de l'impression offset qui se caractérise par la présence d'eau sur la plaque, cette
eau de mouillage pouvant, dans une certaine mesure, s'infiltrer sous la plaque ;
pour tenir compte de cette eau, il pourra être utile de protéger les surfaces des
aimants disposés sur le cylindre, cette protection pouvant se faire, par exemple,
grâce à l'utilisation d'un film mince imperméable ou grâce au dépôt, sur les surfaces
à protéger, d'une mince couche protectrice d'un matériau imperméable quelconque.
[0009] Pour réaliser le positionnement précis de la plaque, il convient de mettre en oeuvre
les deux moyens suivants:
- un cintrage préalable de la plaque,
- un enfilage de la plaque sur des tétons ménagés sur le cylindre porte-plaque, au
voisinage d'un bord de celui-ci, dans un plan perpendiculaire à l'axe du cylindre,
cet enfilage étant rendu possible par l'aménagement, le long d'un des bords de la
plaque, d'ouvertures convenablement positionnées pour correspondre auxdits tétons.
[0010] Par "cintrage" préalable on entend que l'on fait subir à la plaque avant sa mise
en place, sur le cylindre porte-plaque, une déformation permanente telle que ladite
plaque, initialement plane, se trouve sous la forme d'un cylindre dont le diamètre
est de l'ordre de grandeur du diamètre du cylindre porte-plaque, et même de préférence
légèrement inférieur. Cette opération de cintrage implique bien évidemment que la
nature de l'acier qui constitue la base de la plaque soit convenablement choisie,
ce choix étant à la portée de tout spécialiste de ce matériau. On signalera de plus
que cette opération de cintrage implique un certain allongement de la portion superficielle
extérieure de la plaque ; on évitera toute déformation trop importante et on fera
en sorte, en réalisant le cintrage dans des conditions identiques ou voisines pour
les diverses plaques, d'avoir toujours un allongement identique de ladite portion
superficielle. Cette possibilité, grâce au cintrage préalable, de contrôler et de
rendre reproductible d'une plaque à l'autre ce phénomène d'allongement, est importante
car elle permet la réalisation d'un positionnement très précis de la plaque.
[0011] Pour réaliser l'enfilage de la plaque sur les tétons, on utilisera bien évidemment
une plaque munie, le long et au voisinage d'un de ses bords latéraux au moins, d'ouvertures
convenables. La forme, les dimensions (généralement le diamètre) et la position relative
de ces ouvertures devront correspondre aux tétons avec lesquels ces ouvertures devront
coopérer. Compte tenu des propriétés mécaniques élevées des plaques à support acier
et compte tenu de la réalisation d'un cintrage préalable dans des conditions contrôlées,
il est possible de prévoir une adaptation très précise desdites ouvertures avec lesdits
tétons. Les tétons sur lesquels les ouvertures de la plaque sont enfilées sont disposés
sur le cylindre porte-plaque, au voisinage d'un bord dudit cylindre et dans un plan
perpendiculaire à l'axe du cylindre. Pour qu'il n'y ait pas de difficultés particulières
du fait de la présence de ces tétons et de cylindres et de rouleaux voisins (cylindre
porte- blanchet et rouleaux d'encrage et de mouillage) il suffira, et cela constitue
un aspect secondaire de l'invention, de prévoir que le cylindre porte-plaque sera
légèrement plus large que les cylindres et rouleaux voisins.
[0012] Les plaques offset comportent le plus souvent, sur leurs bords, des ouvertures destinées
à assurer le positionnement de la partie imprimante de la plaque par rapport à ladite
plaque. On peut bien évidemment utiliser ces ouvertures pour, en coopération avec
des tétons aménagés sur le cylindre, positionner la plaque, mais l'expérience prouve
que, dans les machines actuelles, de tels tétons ne seraient pas positionnés au-delà
des cylindres et rouleaux voisins du cylindre porte-plaque, ce qui nécessiterait
des aménagements parfois onéreux desdits cylindres et rouleaux. Ainsi, le plus souvent,
on préfère utiliser d'autres ouvertures, souvent en nombre plus grand, pour assurer
le positionnement des plaques.
[0013] La présente invention concerne donc un procédé permettant l'accrochage et le positionnement
des plaques offset sur les cylindres porte-plaque des machines offset par utilisation
d'un accrochage magnétique, caractérisé en ce que l'on utilise une plaque portant
au voisinage d'au moins un de ses bords latéraux des ouvertures convenablement aménagées,
en ce que ledit cylindre porte-plaque comporte au voisinage d'au moins un de ses bords
une série de tétons disposés dans un plan perpendiculaire à l'axe du cylindre, lesdits
tétons étant adaptés auxdites ouvertures et que l'on réalise un cintrage préalable
de la plaque avant de positionner celle-ci sur ledit cylindre par utilisation desdits
tétons et desdites ouvertures.
[0014] La présente invention concerne également
- des plaques offset utilisables pour la mise en oeuvre du procédé d'accrochage et
de positionnement selon l'invention, lesdites plaques étant caractérisées en ce qu'elles
ont une base en acier et une série d'ouvertures aménagées au voisinage d'au moins
un des bords longitudinaux desdites plaques,
- des machines offset pour la mise en oeuvre du procédé d'accrochage et de positionnement
selon l'invention,
caractérisées en ce que leur cylindre porte-plaque a une largeur légèrement supérieure
à celle des cylindres immédiatement voisins et que ledit cylindre porte-plaque comporte
sur sa partie débordant par rapport aux cylindres et rouleaux immédiatement voisins
une série de tétons.
[0015] On notera que, selon l'invention, les plaques sont maintenues et positionnées par
des tétons situés au voisinage du bord du cylindre porte-plaque et non plus par des
moyens (mâchoires par exemple) disposés selon une génératrice dudit cylindre. Il s'ensuit
que les côtés de la plaque qui sont disposés, après positionnement, le long d'une
génératrice dudit cylindre sont libres, c'est-à-dire ne sont maintenus qu'au moyen
des aimants disposés sur le cylindre. En général, cette disposition n'entraîne pas
de difficultés (d'autant plus que l'homme de l'art disposera convenablement les aimants
sur ledit cylindre) mais il peut se faire que lors des manipulations de la plaque
les bords de celle-ci (bords positionnés le long des génératrices) soient légèrement
déformés ; cette déformation pourrait entraîner lors du roulage un arrachement de
la plaque. Pour surmonter cette difficulté il a été prévu, selon un des aspects de
l'invention, que le cylindre porte-plaque pourrait comporter, sur une portion dudit
cylindre correspondant aux extrémités de la plaque, une dépression légère dans laquelle
au moins un aimant est disposé. On conçoit que grâce à cette dépression les extrémités
des plaques seront toujours légèrement rentrantes (c'est-à-dire seront maintenues
à l'intérieur du cercle théorique formé par le cylindre porte-plaque) et ne pourront,
de ce fait, subir de dommages, même en cas de déformations accidentelles des extrémités
de la plaque.
[0016] L'exemple non limitatif suivant illustre l'invention ; cet exemple sera lui-même
illustré par les figures 1 à 3 :
- la figure 1 représente une vue longitudinale schématique d'un rouleau porte-plaque
selon l'invention ;
- la figure 2 est une section selon II-II de la figure 1;
- la figure 3 est une section selon II-II d'un cylindre du porte-plaque comportant
une dépression selon l'invention.
Exemple
[0017] Considérons une machine offset 4 couleurs à feuilles de la firme OCMSA référence
Aurélia 700 utilisant des plaques 775 x 1 035 mm et pouvant imprimer une surface de
papier maximum de 710 x 1 020 mm.
[0018] Le cylindre porte-plaque de cette machine a une largeur de 1 045 mm.
[0019] Bien que ce cylindre porte-plaque soit d'une largeur suffisante pour pouvoir y utiliser
au voisinage des bords des tétons de fixation selon l'invention, on a remplacé ledit
cylindre par un cylindre porte-plaque (de forme parfaitement cylindrique) de 1 100
mm de largeur comportant, affleurant à sa surface, des aimants disposés selon des
génératrices dudit cylindre.
[0020] A environ 15 mm de chacun des bords dudit cylindre, on a disposé des tétons régulièrement
répartis. La machine offset, ainsi transformée, est prête pour réaliser des impressions
en utilisant le procédé selon l'invention.
[0021] On a schématisé cette transformation de la machine sur les figures 1 et 2.
[0022] Sur la figure 1 on voit
- en 1 le cylindre porte-plaque
- en 2 un rouleau encreur
- en 3 un rouleau de mouillage.
[0023] Le cylindre porte-plaque 1 présente, par rapport au cylindre porte-plaque d'une machine
offset correspondante actuelle, les caractéristiques suivantes :
- on a disposé selon des génératrices du cylindre des aimants 4 qui affleurent à la
surface dudit cylindre
- on a disposé au voisinage des bords dudit cylindre des tétons 5 (qui coopéreront
avec les ouvertures ménagées le long des bords des plaques) et, pour ne pas avoir
à modifier les rouleaux 2 et 3, on a élargi le cylindre porte-plaque de façon à rejeter
lesdits tétons à l'extérieur de l'emprise des rouleaux 2 et 3.
[0024] Sur la figure 3 on a représenté, en coupe selon II-II, un perfectionnement de l'invention
consistant à ménager sur une cer taine largeur du cylindre une légère dépression
6. Dans cette dépression on a disposé, par exemple et de préférence, un aimant 4.
Lorsque la plaque offset sera mise en place autour du cylindre au moins une des extrémités
de ladite plaque (l'extrémité susceptible d'être arrachée lors du roulage) sera attirée
par l'aimant 4. Bien évidemment les deux extrémités de ladite plaque peuvent être
attirées par l'aimant 4 (ou par d'autres aimants montés dans ladite dépression 6.
[0025] Comme plaque offset à support magnétique (acier) on utilisera, par exemple, dans
l'invention une plaque comportant un support en fer noir dont les qualités mécaniques
sont celles de la norme européenne T 61 et dont l'épaisseur est 25/100. Ce support
en fer noir a été recouvert d'une couche de chrome mat hydrophile et d'une couche
photosensible positive encrophile.
[0026] Cette plaque a la particularité de comporter, sur ses deux côtés, des ouvertures
qui correspondent exactement aux tétons 5 présents sur le cylindre porte-plaque.
[0027] Cette plaque après insolation, développement et cuisson, est passée dans une rouleuse
qui lui fait subir une déformation permanente telle qu'à l'état de repos ladite plaque
se présente sous la forme d'un cylindre ouvert dont le diamètre est de l'ordre de
grandeur (et même de préférence légèrement inférieur) du diamètre du cylindre porte-plaque.
[0028] La plaque est alors placée autour du cylindre porte-plaque en introduisant la plaque
par le côté fin de pression puis on dispose cette plaque de manière à enfiler les
tétons dans les trous de la plaque.
[0029] On obtient par ce procédé un positionnement rapide et précis de la plaque.
[0030] On notera que dans l'exemple ci-dessus la largeur de la plaque est la même que celle
du cylindre porte-plaque et que ladite plaque comporte des ouvertures sur ses deux
côtés latéraux. Cette disposition n'est pas indispensable car il est possible d'utiliser
pour un cylindre porte-plaque d'une largeur L deux plaques présentant chacune une
largeur un peu inférieure à L/2 ; chacune de ces plaques ne comportera d'ouvertures
actives que sur un de ses côtés latéraux.